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« A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]
MessageSujet: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyDim 24 Nov - 17:15




A l'oeuvre, on reconnait l'artisan




L'arrivée d'un petit être en plus dans notre famille était quelque chose d'extraordinaire. Chaque jour, je sentais notre fils s'agiter dans le ventre de Kate. Je lui parlais, je gagatisais, lorsque nous étions que tous les deux. Un garçon. Un Dougal. Certainement un métamorphe. Mais avant tout : mon fils. Et celui de Kate. La chair de ma chair. Un petit peu de moi, dans beaucoup de Kate – du moins je l'espérais. Mon fils. A mesure que les mois défilés, alors que la vie des métas promettait de s'obscurcir et de perdre cette teinte de tranquillité que j'avais cru percevoir après la déclaration de paix faite en mai, alors que mon amitié avec Camille était en berne, alors que j'angoissai de plus en plus, je prenais conscience que j'allais être père. Certes, ça n'allait être palpable qu'à la naissance du bébé, mais au fur et à mesure qu'on réorganisait notre appartement, je prenais conscience du changement qui allait s'effectuer dans quelques mois. Déjà mi octobre, et la chambre de notre fils était déjà prête. J'avais prospecté pour les landaus, je m'étais renseigné pour les inscriptions en crèche – il fallait s'y prendre tôt visiblement... - et maintenant nous nous étions penchés, ou plutôt je m'étais penché sur le lit que nous voulions pour notre enfant. Je voulais de la qualité, je voulais de la praticité, je voulais une perfection. Et j'étais intraitable sur le sujet. Kate, elle était intraitable sur le fait qu'il ne fallait quand même pas trop s'y prendre à l'avance. J'avais fini par la convaincre qu'il fallait faire réaliser le meuble par un professionnel – pas question d'en acheter un fait on-n-savait-où – et que pour ça, il fallait s'y prendre tôt : on ignorait tout des délais. En soit, je ne m'y connaissais pas vraiment en menuiserie, en bébé, en enfant, en bois, mais je mettais renseigné. J'étais d'un naturel perfectionniste, maniaque même, et il fallait une perfection pour mon fils. C'était pour cette raison que j'étais parti plus tôt de l'université et que je me dirigeai vers une ébénisterie. J'avais l'intention d'apporter moi même les plans que j'avais conçus, et qui avaient reçu l'approbation d'une Kate exaspérée par mon besoin de perfection, pour le lit. Même si le prix risquait d'être substantiel, nous n'étions pas particulièrement limite niveau budget et j'estimais que nous n'avions pas à compter, au moins pour cette fois. Tout en marchant tranquillement, je jetais régulièrement œil devant moi pour savoir où j'allais, je sortis les papiers et les schémas que j'avais fait au crayon gris, et annoté la veille au soir pour rajouter des petits détails. Ce n'était clairement pas l'oeuvre d'un professionnel, mais il y avait à peu près tout ce que nous souhaitions. Ca allait être le travail de l'ébéniste que de rendre la confection d'un tel meuble possible selon les lois de la physique et celles, plus basiques, de l'architecture.

Je pris mon inspiration en arrivant en vue de l'ébénisterie et jetai un dernier regard sur les papiers. Mon téléphone vibra : un message de ma secrétaire à l'université, probablement pour me donner des nouvelles de mon nouvel emploi du temps de soutien scolaire. Si j'étais heureux de retrouver, cette année, mon poste de chercheur – et encore, je travaillais simplement sur la taxinomie d'une famille de poissons, et mon poste d'enseignant – c'était bien plus agréable de faire cours à un amphithéâtre complet qu'à des élèves désintéressés et incroyablement à côté de la plaque, la méfiance à mon sujet s'étant amoindrie, les problèmes administratifs pour les salles et les emplois du temps m'exaspéraient déjà. Surtout que mon laboratoire et l'équipe de chercheurs avec qui je travaillais avait du mal à obtenir les outils nécessaires pour notre étude. Pendant que j'écoutais le message laissé sur ma boite vocale, je pris la peine d'observer le bâtiment mais surtout la vitrine. C'était un ébéniste de talent, à n'en pas douter. Je notai mentalement les numéros de salle et les cours concernés par les changements, et j'entrai enfin dans le bâtiment.

J'avais appelé un peu plus tôt dans la semaine pour connaître les horaires d'ouverture, et surtout pour savoir ce que l'on devait faire lorsqu'on voulait passer commander. Je cherchai  du regard un quelconque employé. « Bonjour ? Il y a quelqu'un ? » avant de faire le tour de l'atelier. Ils devaient être occupés, ce qui n'était pas étonnant. Je patientais en observant la salle et en effleurant quelques meubles. C'était vraiment du beau travail. Je ne regrettais pas d'avoir choisi cet artisan, à première vue. Je sortis un mouchoir pour me moucher, essayant de sentir les différentes odeurs de la pièce. Un léger, très léger rhume, handicapait mon flair naturellement plus efficace que celui d'un humain et ça me donnait l'étrange impression d'être comme sourd. Ou aveugle. D'être un peu amputé d'un sens. Ce n'était pas une sensation des plus agréables.

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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyDim 24 Nov - 23:44

    Depuis mon réveil, je m’acharnais, si on pouvait employer ce mot là au vue de mon calme, sur une pièce que je n’avais jamais pensé créer un jour. Je travaillais sur d’énormes pièces et cela m’allait en général fort bien. Pourtant, allez savoir quelle mouche pouvait bien m’avoir piquée, je taillais depuis quelques nuits une boîte. Je sculptais littéralement le bois et l e couvercle me donnait du fil à retordre. Que voulez-vous, il faut bien occuper sa longue vie quand on nous enlève certaines joies simples et primaires…
    J’attrapais ma bouteille de Tru Blood presque vide pour en boire une gorgée avant de la poser à côté de sa sœur toute aussi vide. Je rallumais une cigarette. Oui, le bois prenait les odeurs, il n’y avait pas une aération et une soufflerie pour rien.

    Au moins ce genre de distractions m’empêchait d’être oisif… Croyez-moi quand je dis qu’l ne vaut mieux pas me contrarier ou me chercher des poux quand je n’ai pas été productif. Si certaines personnes apprécient de rester les fesses sur une chaise à ne rien faire, ça n’était certainement pas mon cas.
    J’avais besoin de distraction, constamment. Je devais m’occuper les mains et l’esprit, c’était essentiel. S’occuper, évitait de trop penser, ce qui était clairement plus nocif pour moi que n’importe quoi d’autre ces derniers temps.

    Alors que je m’acharnais à sculpter un des coins de cette maudite boîte, la clochette retentit à l’étage et la sonnerie stridente du sous-sol en rajouta une couche. J’arrêtais mon ciseau de justesse en grommelant. Fallait-il être idiot pour travail quelque chose d’aussi minutieux quand on pouvait être dérangé ?
    En un rien de temps, j’étais en haut, cigarette entre les doigts alors que mon client se dégageait le nez. Je ne me rendis pas compte immédiatement du guêpier dans lequel j’allais me trouver les prochaines minutes.

    Je m’avançais vers lui, préparant mon plus beau sourire commercial mais à un mètre à peine de lui, l’odeur de son sang m’explosa en plein visage. Savoureux, délectable… un supplice. J’avais une chance inouïe de ne pas avoir l’estomac dans les talons et lui aussi.
    Je ne pouvais guère avoir mal à la tête mais croyez-moi, c’était psychologique, j’avais déjà mal au crâne. Il allait falloir lutter et la chose n’allait pas être de tout repos. Dans ma tête, les injures allaient bon train, ça ne me ressemblait pas.

    « Bonsoir monsieur. Que puis-je faire pour vous ? » Mon sourire le plus commercial possible sur le visage, je le regardais droit dans les yeux en tentant de penser à tout autre chose. Mon chiffre d’affaire, mes meubles, même ce Tru Blood immonde… Tout valait mieux, au final, que de penser à son odeur. J’étais même prêt à compter indéfiniment les lattes du parquet que nous avions sous les pieds.
    En cet instant, je crucifiais un à un mentalement tout ceux avec qui j’avais eu des griefs en me remémorant le goût de leur sang. La méthode n’était pas très orthodoxe mais tant que cela fonctionnait et m’empêchait de saigner ce blanc bec, ça m’allait très largement.
    Mon meilleur ancrage fut ce brave Randall, le goût de son sang était encore jeune dans mes souvenirs et sa mort m’avait apportée une belle distraction. Assez pour me détourner de la violence qui faisait rage en moi.

    Je lui en voulais, à ce crétin, de mettre mes si belles résolutions à mal. Je n’avais aucune envie de risquer mon cul pour cinq litres de sang alors que je m’étais, pour ainsi dire, tenu à carreaux.


Dernière édition par Spencer Yates le Sam 7 Déc - 19:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyJeu 28 Nov - 20:33




A l'oeuvre, on reconnait l'artisan




Le fait d'être un métamorphe m’apportait pas mal de joies, de points forts dans la vie, mais ça me mettait aussi dans des positions étranges que ne connaissaient pas, ou peu, les humains « normaux ». Se voir mis en laisse ou placé à la fourrière, par exemple – je parlais, ou plutôt pensais, d'expérience. Ou attraper une maladie canine – encore une fois c'était du vécu. Ou se fouler la patte, d'une manière différente que celle dont aurait pu se fouler le poignet. Utiliser des muscles que l'on ne connaissait plus lorsqu'on cherchait à battre des ailes pour décoller. Voilà des choses qui plaçaient un gouffre entre les humains et les métamorphes, et l’on ne pouvait pas discuter ce fait. De la même manière, si être enrhumé était embêtant pour un humain, pour un métamorphe qui se transformait en un animal au flair bien développé était plus handicapant. Bien plus qu'handicapant. Déstabilisant. Certes, je ne me reposais pas constamment sur mon flair dans la vie de tous les jours, mais c'était un de mes sens au même titre que la vue, que l'ouïe. Je l'utilisais inconsciemment la plupart du temps, et je ne m’en rendais compte que lorsque j’en étais privé. Car oui, me priver de mon flair, c'était comme lorsque ma vue avait subi des hauts et des bas lorsque le cobra m'avait mordu. Ce n’était pas au point d’avoir l’impression d’avoir perdu un bras, mais j’avais vraiment l’impression d’être sourd. A moitié sourd du moins. J'étais en train d'essayer de dégager mes sinus lorsque l'ébéniste arriva dans la pièce. « Bonsoir monsieur. Que puis-je faire pour vous ? » J'eus le réflexe de flairer l'air ambiant pour connaître l'espèce de mon interlocuteur, et l'absence des odeurs fortes propres aux métamorphes et aux lycanthropes m'amena à penser que j'étais soit face à un semi-démon, soit à un humain. Ou bien face à un vampire. Je ne m'imaginais pas un nocturne passer l'éternité à sculpter du bois, mais je n'avais aucun moyen de vérifier. Ne te fais pas de souci pour ça Alan, reste sur tes gardes, mais soit poli, cordial, et le plus possible normal. Le risque zéro n'existe peut être pas, mais il n'est jamais à 100% présent. Il fallait que je refrène ma paranoïa. Elle m'avait presque coûté mon amitié avec Camille lorsqu'il m'avait semblé logique d'agresser Rebecca avant de vérifier si c'était bien elle. Certes, encore maintenant, mon attitude du 31 au soir était plus que justifiée, mais je comprenais aussi qu'elle avait été un peu... extrême en apparence. Il fallait que j'arrête de montrer à quel point j'étais stressé et à quel point, aussi, j'envisageai toujours le pire. Ca devait être monstrueusement agaçant pour les autres. Ou stressant tout simplement. J'inspirai, avant de répondre à l'ébéniste :

« Bonsoir, je viens pour une commande. Je m'approchai de l'homme, hésitant à lui tendre tous les schémas que j'avais fait sous la supervision de Kate. J'ai appelé, hum, il n’y a pas longtemps... Je suis Alan Dougal. Je ne sais pas si vous voyez... j'espère ne pas vous avoir dérangé. » Je lui tendis une main cordiale, espérant qu'il allait effectivement la serrer et ne pas l'ignorer. Mon regard dériva sur la pièce et les meubles. J'avais l'impression que le berger allemand était mal à l'aise, sans trop savoir pourquoi. Ce devait être son flair atrophié, rien de plus. Rien de moins non plus Il fallait que je me détende, bon sang. Ce devait être donc le sentiment de vulnérabilité et le fait d'être dans un espace confiné qui ne lui plaisaient pas non. Tout comme le tout ne me plaisait pas à moi non plus. J'essayai de ne pas trop me crisper, en me frottant le menton, songeur. « Je ne sais pas si ça se fait, mais j'ai tenté quelques croquis... » Je lui tendis les feuilles, avec un petit sourire, les feuilletant rapidement pour vérifier que je n’avais rien oublié. Je fronçai les sourcils lorsque je me coupai avec un bout de feuille la paume de la main. Quel maladroit.

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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyMer 4 Déc - 19:08

    Pourquoi fallait-il que certains humains sentent si bons ? J’avais déjà fait face à ce problème - qui n’en était pas un à l’époque - mais jamais de façon aussi surprenante, jamais dans un endroit clos comme mon atelier. Ma patience, mon self-control, celui que j’étais était purement et simplement mis à mal. Le pire dans tout ça, c’est que j’étais surveillé. Au moindre incident, je risquais ma peau ou du moins, ma tranquillité. Un stupide humain ne mettrait pas ma maîtrise à mal, alors ça, jamais ! Je décidais.
    Mais soyons lucides... Tout ça relevait plus du mantra que d’une décision qui m’était propre. J’aurais pris un malin plaisir de le vider de son sang au beau milieu de mon salon si j’avais seulement été sûr que tout cela resterait tout simplement impuni. Hors ça ne serait sans doute pas le cas. J’étais dans la merde, c’était très clair, cousu de fil blanc et c’était bien ça qui m’emmerdait.
    Malgré toutes mes belles résolutions, je finirai par mordre ce type avec ou sans accord mais avec... c’était évidement mieux. Connaître ses limites étaient une chose, ne pas les dépasser en était une autre et plus ce type resterait dans l’atelier, plus mon envie de le saigner serait forte. Pour l’heure, je me contrôlais fort bien et je gardais ce sourire totalement faux placardé sur mon visage, cachant ainsi à mon interlocuteur la bataille qui était en train de faire rage entre la raison et l’envie.

    Une commande... sans rire ? Certes, j’étais beaucoup moins hargneux intérieurement d’habitude mais toute cette tension me mettait de mauvaise humeur et cette mauvaise humeur, ne pouvant l’exprimer à voix haute, il fallait bien que j’en fasse quelque chose. Absolument immature pour un vampire de mon âge et cela me navrait.

    Une chose était certaine, je me souvenais de lui. Du moins, autant que je pouvais me souvenir d’un client que je n’avais jamais vu. Ma mémoire n’était pas aussi infaillible... je me souvenais plus souvent d’une commande que du nom du client. Sauf lorsqu’il s’agissait d’un meuble hors de prix. Dans ces cas-là, je faisais un effort considérable pour ne pas oublier. « Je pense me souvenir de vous en effet. » Je laissais s’écouler quelques secondes et sourit aimablement. « Vous ne me dérangez pas, tranquillisez-vous. »
    C’était plutôt à moi de me tranquilliser, il fallait bien le reconnaître mais heureusement pour moi, des années de pratique dans l’art de l’hypocrisie et du mensonge me permettait de dissimuler presque sans mal ce que j’éprouvais. Je lui serrais donc la main et ce n’est qu’à cet instant que je saisis qu’il n’était pas plus tranquille que moi. Étrange...
    Relâchant sa main, je me saisis des feuillets quand l’odeur m’arriva au nez comme une bombe. Mon corps réagit plus vite que ma tête mais tout de même avec une sagesse relative. En un clin d’œil, la porte fut fermée à double tour et je le maintenais fermement à l’aide d’une clef de bras, mettant tout mon cœur dans cette entreprise pour finalement céder. Sans scrupules, je mordais mon très client avec un enthousiasme non feint et nom de Dieu... qu’il était bon de céder à la tentation. Je n’avais pas avalé un sang pareil depuis les années sanglantes.

    Je crois que je venais de perdre une commande... Bah ! Au Diable l’avarice, la gourmandise était un péché nettement plus intéressant à l’instant.

    HRP:
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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyJeu 12 Déc - 12:10




A l'oeuvre, on reconnait l'artisan




« Je pense me souvenir de vous en effet. Vous ne me dérangez pas, tranquillisez-vous. » Je lui fis un sourire avant d’inspirer, ne sachant pas trop ce que je pouvais rajouter. Ce fut pendant ce léger laps de temps où j’arrêtai de me questionner sur ce qu’il convenait de faire et sur ce que j’avais bien pu oublier, que j’observai réellement l’homme qui se trouvait face à moi. Il n’était pas à l’aise. Ou plutôt… il semblait agité. Les sens du berger allemand me l’apprenait, et il me hurlait de plus en plus fort de partir. La buse aussi s’y mettait, en voletant de tout côté dans la cage de ma volonté. Calme toi Alan. Calme toi. Il fallait que je calme l’humain, et il fallait plus que tout que je calme le métamorphe que j’étais. C’était stupide d’être paniqué juste parce que son côté animal était en train de perdre les pédales. Je venais acheter un lit, ou plutôt le commander, pour mon fils à naître, je ne passais pas un examen ni n’allais du côté vampire d’Edimbourg, pourtant ! Et puis, ce n’était pas comme si mon flair ne pouvait pas me permettre de savoir quelle espèce était face à moi. D’accord. C’était le cas. Il me serra la main, et je sentis clairement, ce devait être réciproque, la tension qui émanait de lui. Je lui tendis ensuite les feuilles, et dans une pointe de douleur, je compris que je venais de me couper avec le papier en les feuilletant pour vérifier qu’elles étaient toutes là, et en bon état, et... Bien. J’étais particulièrement doué aujourd’hui. Avant d’avoir pu cligner des yeux, je pris conscience d’un mouvement, et je fis un pas en arrière, dans l’espoir futile de partir. Futile, parce qu’il m’immobilisa avant que j’ai pu effectuer un deuxième pas. Un vampire. Ses crocs s’enfoncèrent dans ma chair, alors que je lâchai une flopée de jurons qui allèrent en s’amenuisant. « B#rdel de p#tain de c#nnard de m#rde à la c#n » Le choc passé, je contractai mes muscles et je commençai à réfléchir. Recommençai, à dire vrai. Parce que mon cerveau n’avait pu que buguer lorsque le vampire avait commencé à bouger plus vite que la normale. Je n’avais pas trop le choix. Pour me dégager totalement de son emprise, je ne voyais qu’une solution, le prendre au dépourvu. Même si ça me dérangeait, pour le coup. Parce que c’était stupide, parce que je risquais beaucoup de chose. Oui, mais si tu ne fais rien, tu risques de perdre la vie, Alan Je contractai encore mes muscles, et réveillai le berger allemand qui se dégagea d’un mouvement d’épaule.

A quatre pattes, le monde me semble bien plus grand que sur mes deux pattes arrière. C’est normal. Je me sens à l’aise, ainsi. Et surtout beaucoup plus dangereux qu’avec mon corps d’humain balourd. Je suis un berger allemand, et je l’ai été si longtemps que c’est une extension de mon âme. Je montre les crocs, je grogne, et je me jette à la gorge du vampire. Lorsque tu t’es fait attaquer, il faut riposter aussitôt pour ne pas t’avouer vaincu. La lâcheté de l’humain n’est pas ici. Seul son orgueil blessé est présent, et un animal blessé est l’un des pires ennemis que l’on peut se faire. Il doit le savoir, non ? Alan me siffle de partir, et de fuir tant qu’il est encore temps, mais je l’ignore. Je suis un berger allemand, je suis l’alpha de ma propre meute, et ce vampire a remis en cause mon autorité. C’est simple, il faut que je l’attaque. Il faut que je me prouve à moi-même que… Alan me murmure que c’est stupide, que je vais me faire tuer, que nous allons nous faire tuer, d’ailleurs. Parce qu’Alan est moi, et que je suis Alan. Je grogne, je me campe fermement sur mes positions. Je capte mieux l’instant présent qu’Alan sous sa forme humaine, mes réflexes sont meilleurs, aussi. Je grogne encore, comme pour lui dire de dégager de mon chemin. Je sens le tigre qui gronde aussi, et la buse qui crie de son côté, mais c’est moi qui suis là. Moi, le chien. Je sens mon sang suinter de ma plaie. J’aboie, une nouvelle fois.

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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyJeu 12 Déc - 15:47

    Ni lui ni moi n’étions tranquilles et pour cause... Son instinct lui avait dit de fuir et le mien m’avait soufflé d’attaquer, de savourer... Je n’aurai pas dû, pas après l’avertissement de mon supérieur et pourtant. Même avec la meilleure volonté du monde, j’avais des difficultés à résister à un sang pareil explosant dans toute sa fragrance sous mon nez.
    Si j’avais pu frissonner, le contact de son sang sur ma langue et coulant dans ma gorge aurait eu cet effet. Savoureux, attractif, attrayant... il avait toutes les qualités, s’il avait en plus été AB+, c’aurait été la cerise sur le gâteau. Avec délectation, je m’abreuvais, ignorant tensions et jurons, une étourderie qui me fit perdre ma proie de la façon la plus étrange qui soit. Non pas que je ne sentis pas la tension plus forte encore que lorsque j’avais prise sur son bras... c’était autre chose. Mon dîner m’échappa tout simplement des mains et j’aperçus à sa place un chien, un berger allemand qui me fixait avec rage et méfiance. Ça... c’était nouveau. Vraiment nouveau. Dire que je fus surpris est un euphémisme. Je ne savais pas trop d’où lui venait cette capacité et je ne fis pas le lien avec les derniers événements. Loin de là... mon attention toute entière était rivée à cet homme devenu animal.

    J’allais m’amuser, c’était très clair pour moi, limpide. Un nouvel exercice de style. Avoir des scrupules à mettre à terre cette créature ? Certainement pas. D’autant que lorsqu’il me sauta à la gorge, ma décision fut rapide. D’un geste vif et rapide, je me baissai pour éviter l’attaque, me relevant ensuite à moitié, initiant un large mouvement de bras pour le détourner de sa trajectoire. Il avait de meilleurs réflexes, il était plus agile également. Je ne me laisserai pas impressionner pour autant.
    Croyait-il vraiment que je me laisserais ouvrir la gorge en deux pour son bon plaisir ? Mon plaisir en revanche était évident. Je ne dis pas non à un combat, quel qu’il soit. Je n’avais jamais dit non, sauf pour sauver ma peau, je n’allais pas commencer. Au diable les avertissements, je m’amusais beaucoup trop.

    « C’est qu’il voudrait faire peur en plus de mordre l’animal. » La porte restait cependant close. Hors de question que je le laisse filer. Enter cette porte et lui, j’étais là et je ne comptais pas lui faciliter la tâche. Soit il parvenait à sortir de lui-même, soit il mourrait en essayant. Je me fichais d’avoir un cadavre sur les bras, je me fichais de tout. Le prédateur que j’étais venait de trouver un divertissement tout nouveau, de rompre la monotonie de la paix... je souriais, un éclat morbide au fond des yeux. Je me sentais enfin moi-même. Aucune hypocrisie, aucun mensonge, le sadisme dans toute sa grandeur. « Jouer à chien, mon jeu favori. »

    HRP:
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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyVen 3 Jan - 17:16




A l'oeuvre, on reconnait l'artisan




Je grogne, j’ai peur mais j’annihile ma peur par la rage d’avoir été la proie à la place du prédateur. Je suis un chien loup, mais je tiens plus du loup que du chien, pour la simple raison que j’ai l’esprit de meute, et plus encore, l’esprit de l’alpha de la meute. Mon honneur est en jeu, ma légitimité à la tête de ma petite meute. Ce n’est pas compliqué : je dois redevenir le prédateur. Alan me fait remarquer que ce n’est que du suicide, mais j’ai rentré la queue entre mes jambes pendant bien trop d’années. Alan, tu m’as muselé, tu m’as baillonné, tu m’as interdit de m’exprimer pleinement en te contraignant à la vie d’un humain normal, et vois où tout ça t’a mené. Arrête de t’aplatir, ne rabats tes oreilles, arrête de reculer. De toute manière, c’est moi, c’est moi le berger allemand qui ai les commandes actuellement. Tapi, queue basse et aboiement exagéré. Ce n’est pas compliqué, mes aboiements proclament : « Je suis le chef ! » Je lui saute à la gorge, les babines retroussées sur mes crocs agressifs. Ses mouvements rapides lui permettent d’éviter mon bond. Il essaye de m’atteindre mais je me contorsionne pour l’esquiver et me réceptionne sur mes quatre pattes dans un grognement menaçant. Qu’il ne croit pas avoir à faire à un caniche. Je suis un berger allemand, je suis le chef de meute depuis longtemps. Alan me corrige : c’est le corbeau le chef de meute. Moi, je suis le chien. Je suis l’ami fidèle qui attaque là où il faut, qui protège, et qui menace. Même si je me suis trop aplati. Même si je me suis trop tu. « C’est qu’il voudrait faire peur en plus de mordre l’animal. » Que croit-il ? Que je ne suis qu’un chihuahua d’appartement, un erzatz de Loup Garou, que je ne suis qu’un demi sang ? Même si je n’ai jamais connu vraiment l’odeur de mes parents, j’en suis certain : je suis un sang pur. Un métamorphe pur, mon sang charrie la rage d’animaux du monde et d’humains qui se sont battus pour se battre. Alan me dit que j’extrapole un peu, beaucoup, sur des fondations qui ne sont que fumée, mais je m’en fiche. Le présent est là : et le présent me dit que j’ai raison. Comme toujours. Et là, Alan est d’accord, son ego surtout. La chance qu’on a : on partage le même. J’hume l’air, à la recherche d’un courant d’air frais. La porte m’est hors d’atteinte, parce qu’elle est fermée et que je n’ai plus que mes pattes pour l’ouvrir. J’envisage une fenêtre, et écoute d’une oreille distraite ce que le vampire s’amuse à déblatérer. Ne peut t il pas profiter de la chasse en silence ? « Jouer à chien, mon jeu favori. » Je me tapis sur mes pattes arrière, toute la puissance de l’animal concentrée dans mes muscles. Il sait que je suis rapide, mais je suis certain qu’il doit encore me sous estimer.
Je déteste lorsqu’on me sous estime. Alan essaye de me dire que c’est tant mieux, qu’il faut que j’en profite pour passer par la fenêtre, en ignorant la brûlure du verre qui m’entaillera la chair et que je fuis pour retourner chez moi, au cœur de la meute, mais je proteste. On m’a défié en duel. Je ne partirai pas tant que son sang à lui n’aura pas coulé aussi. Il y a beaucoup d’honneur en jeu, aussi. Parce que je sais bien que si je m’abaisse à fuir sans l’avoir même égratigné, il pensera que je suis faible, et il n’en est pas question. Mon grognement enfle, et mes yeux se fixent dans les siens. Je ne suis pas un caniche, tu comprends ? Voilà ce que mes yeux clament. Je bande mes muscles, avant de tout relâcher d’un seul coup. Je saute, et alors que je suis au sommet de la courbe, je laisse un autre animal prendre la place et me pousser dans un feulement. Un tigre blanc, c’est plus impressionnant, je le conçois. Ma masse s’abat sur le vampire et je le mords profondément avant de m’esquiver. L’élément de surprise est la meilleure arme qu’il soit, avec des crocs de plusieurs centimètres. Son sang a constellé mon pelage et maculé le blanc caractéristique de ma race. Tant mieux, nous sommes deux maintenant. Je le toise du regard.

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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptySam 4 Jan - 13:35

    Je n’ai pas à jouer un rôle insipide, je n’ai pas à tromper ma clientèle puisque ma clientèle s’est dévoilée tout autant que moi. Cette nuit, je viens de voir une chose étonnante, je viens de boire un sang extrêmement savoureux et je compte bien recommencer. S’il avait été AB+, je suis certain que ça aurait été encore meilleur mais je n’allais pas faire le difficile. Quoi qu’il soit, je ne le laisserai pas s’en tirer si facilement de chez moi. Il était, précisément, chez moi.
    Il peut aboyer, grogner, se montrer menaçant ou quoi que ce soit d’autre, ça ne changera rien. À mes yeux, il est un cadavre en devenir. Le fait qu’il tente de me blesser était aussi légitime que ma réaction. Je le détournais ainsi de ma gorge d’un coup puissant mais néanmoins coupé dans son élan. Il était rapide et agile, c’était un fait mais j’étais plus rapide que ça. Cependant, j’attendais avant d’y mettre toute ma vitesse, l’amusement, la chasse, la traque, le jeu. Ces choses me perdraient sans doute mais j’étais bien trop enthousiaste vis-à-vis de la situation. J’étais comme un enfant avec un nouveau jouet et j’en avais parfaitement conscience. Mon créateur aurait désapprouvé mon comportement, sans aucun doute et cela m’aurait valu plus que des reproches mais... Je chassais mon créateur de mes pensées, la colère que je ressentais n’était pas une bonne chose, loin de là et pourtant... c’était plus fort que moi.

    Mais alors que je danse avec mon adversaire, il attaque de nouveau. Je me prépare à l’attaque, je connais bien ce jeu-là mais les règles sont différentes avec lui, chose que j’ignore. En pleine attaque, il change et ma surprise n’a d’égal que la lenteur de ma réaction alors que les crocs d’un tigre s’enfoncent profondément dans mon bras. Ce qu’il est, j’aurai tout le temps d’y penser mais pour l’heure, on ne joue plus, ce type, quoi qu’il soit est un homme mort. Je peste de rage et me jette sur lui usant de tous mes dons, le jeu est réellement terminé. Sa seule option de survie, la fuite. C’est toute ma vitesse que j’utilise, toute ma force que je déploie alors que je donne un coup violent sur son flanc, près de son épaule. Affaiblir son adversaire, l’obliger à réagir, l’empêcher de fuir. Il est robuste mais pas assez pour que je n’entende pas l’os bouger. Hum... mal visé, c’est l’entendre craquer, se casser qui m’aurait plu et pourtant. Il faut dire que mes connaissances concernaient plus les loups-garous et les humains. Un tigre blanc, c’était nouveau, surprenant, mais nouveau.
    D’un autre coup violent, je l’obligeais à reculer. Je refusais qu’il se rapproche de cette porte ou d’une quelconque ouverture pour fuir. Si j’arrivais à le garder vivant, lui et moi aurions plus qu’une petit bataille mais un tête à tête. Je voulais savoir ce qu’il était et je le lui ferai chanter si c’est nécessaire. Ma curiosité n’avait d’égal que mon appétit en cet instant. Animal ou pas, j’avais envie de son sang mais il fallait que je l’oblige à reprendre forme humaine pour ça. Je le préférais clairement vivant mais s’il m’y obligeait...
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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 14:36




A l'oeuvre, on reconnait l'artisan




Mes crocs blancs ne le sont plus, tout comme mon pelage. J’ai bondi vers le vampire, et au dernier moment je me suis transformé en quelque chose d’autre, pour attraper son bras et le lui arracher. Malheureusement, visiblement, j’ai sous estimé la résistance des vampires à une attaque canine, et je n’ai que son sang dans la gueule, suffisamment pour m’énerver davantage et me rendre encore plus agressif. Mes yeux rencontrent les siens alors que je reprends mon souffle. Il n’a pas aimé voir son sang couler, tant mieux. Mon honneur est lavé, pour ma part, et je jubile. Je l’ai blessé plus qu’il ne m’a blessé. Pourtant, cette jubilation n’est que de courte durée, alors que ses mouvements s’accélèrent brutalement. Même mes réflexes et mon sixième sens animal ne me permettent pas d’anticiper son coup, et je lâche un feulement de colère et de douleur en sentant l’os bouger dans mon torse. Ce n’est pas un craquement, mais c’est douloureux. Un nouveau coup, je recule avec cette maladresse qui me vient de cette forme. Le tigre, c’est bien, mais ce n’est pas le corps que je revêts habituellement. Je ne suis pas totalement à mon aise, et la vivacité et la souplesse naturelles de l’animal sont bridés par ce malaise. Je recule encore pour éviter les coups. Tout cela commence à devenir un peu trop menaçant pour ma vie, et je laisse Alan prendre le dessus alors que je continue de grogner pour faire comprendre au vampire que je ne suis pas sans défense. Je feinte à droite et attaque à gauche, avant de me faire envoyer balader d’un coup plus puissant que les autres. Ce n’est pas la fracture, mais mes côtes sont une nouvelle fois malmenées. Un gémissement s’échappe de ma gueule, et Alan me conseille de faire ce qu’il y a de plus intelligent : fuir. Ce n’est pas la bonne solution, ai-je envie de rugir. Un tigre ne fuit pas, je ne suis pas un lâche. Oui, peut être, mais Alan en est un. Et je suis Alan. Je feule, contracte mes muscles et saute par-dessus le vampire, frôlant presque le plafond. La courbe de descente amorcée, j’assure ma survie en changeant à nouveau de silhouette au prix d’un effort conséquent. Je vais le regretter alors que mes pattes de berger allemand encaissent le choc d’un bond de tigre. J’attrape ce qu’il reste de mes habits avant d’aboyer une dernière fois, un peu de provocation ne fait pas de mal, et de sauter par la vitrine, gémissant sous les attaques du verre brisé qui me fait saigner un peu plus. Dans une roulade j’atterris sur l’asphalte, et je dérape presque en prenant la fuite le plus vite que je puisse. Ce n’est qu’une fois arrivé dans une ruelle que je connais bien qu’Alan reprend le dessus.

Je m’effondrai, humain, dos à un mur, en me laissant glisser au sol, recroquevillé. Je n’avais jamais enchaîné de telles transformations, et plus encore, ça faisait des années que je n’avais pas été blessé ainsi. Sans compter la morsure à laquelle je ne m’attendais absolument pas et qui me marquait davantage que le reste. Et Camille avait déjà vécu bien pire. Pourquoi m’arrêter de courir dans cette ruelle ? Parce que je savais que je pouvais y trouver des habits. J’avais commencé à disséminer des sacs contenant des habits un peu partout dans la ville au début des Années Sanglantes, au cas ou je devais me transformer de manière inopinée. Ca m’assurait de pouvoir trouver de quoi m’habiller s’il me fallait redevenir humain, comme maintenant. Je tremblai. Encore. Le verre avait marbré mon côté de fines coupures, mais rien de grave : ce devait être l’avantage de mon sang métamorphe conjugué à la fourrure du berger allemand. Le poil, dense, avait du retenir des fragments de verre. Tant mieux. Je finis par me lever, pour chercher la plaque d’égout qui était censé cacher un des sacs auxquels je venais de songer. J’espérais que le vampire ne m’avait pas suivi jusqu’ici…

Spoiler:

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MessageSujet: Re: « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé]    « A l’oeuvre, on connaît l’artisan. » [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 15:31

    Je ne jouais plus... Il n’y avait que peu d’issue à cette rencontre. Soit mon client fuyait, soit je le capturais, soit il mourrait. Il n’y avait pas d’autres options et pour moi, la seconde était la meilleure. Le problème n’était pas qu’il m’ait blessé, je l’avais sous-estimé et on ne sous-estime jamais un adversaire. La paix m’avait ramolli aussi, je lui fis comprendre que les choses sérieuses avaient commencé en l’attaquant sans réserve. Mes mouvements étaient brusques, brutaux, rapides. Il n’y avait plus en moi que la volonté de le mettre au tapis, sa mort ne serait qu’une suite fâcheuse si elle devait se produire.
    Il me feinte, il esquive, ça ne m’amuse plus, plus du tout. Je ne puise pas dans mes réserves mais dans mon savoir. Je conjugue ma force et ma vitesse pour lui asséner un puissant coup de pied dans le flanc. Il aurait été nettement moins puissant si je ne l’avais pas porté par le haut et si l’impact n’avait pas été provoqué par la plante du pied mais je savais comment frapper. Je n’avais aucune réelle technique distinguable mais c’était efficace. Il l’apprendrait à ses dépends.

    Je me dirigeais déjà vers lui alors qu’il initiait un saut pour me passer par dessus. Manque de chance, je ne parvins pas à le saisir et refermer ma prise assez rapidement. Et puis tout se déroula rapidement. Il changea de forme, m’empêchant encore de l’attraper à cause du changement et passa par la fenêtre. Je ratais la peau de son cou de quelques centimètres. Je ne pouvais pas le poursuivre dans la rue, c’était bien trop risqué, trop exposé. Je regardais ma vitre brisée avec dépit et puis ma proie disparut de mon champ de vision.
    Je ramassais un morceau de verre au sol et en humais le parfum. Un sang vraiment exquis, un sourire morbide sur le visage, je léchais le bri de verre. Ce qui venait de se passer n’était qu’une mise en bouche, un avant goût de notre prochaine rencontre. Bien malgré lui, il était devenu ma nouvelle obsession et j’étais patient... incroyablement patient. Je le chercherai, j’en apprendrai plus sur lui et puis je passerai à l’action. La traque serait un plaisir. J’étais un obsessionnel, je ne n’oublierais pas ce cher Alan Dougal et il valait mieux pour lui qu’il ne m’oublie pas. M’oublier causerait sa perte et surtout, rendrait ma chasse nettement moins intéressante...

    Je descendis finalement au sous sol, me saisissant d’une plaque de bois solide. J’attrapais mon mètre et un crayon. Un panneau de bois suffirait, le temps que je change la vitre. Un moindre mal pour ma découverte du jour. Quoi qu’il soit, cet homme avait un sang à se damner.
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