†Priez pour nous †
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez
Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 17:29

J’étais irritée, c’était le moins qu’on puisse dire. Spencer, ce misérable, m’évitait. Ne me croyez pas née de la dernière pluie, je m’en rendais bien compte. J’allais l’étrangler, suffisamment pour qu’il se sente mal. Ou peut-être le tuer. Il mettait ça sur le compte de la mission que je lui avais confiée. Quel petit crétin. Il ne comprenait pas, mais il finirait par se résigner : il était mien, à moi, et à personne d’autre. Le trajet en voiture jusqu’à Édimbourg n’avait pas arrangé mon humeur, qui plus est. Quand allait-il réaliser que sa vie était auprès de moi, à Glasgow, et non pas dans la ville de pouilleux qu’il habitait ? Tout était fait pour m’agacer, en ce jour. J’avais roulé excessivement vite, je le savais, mais peu m’importait. J’étais une vampire, et je réagissais bien plus vite que ces misérables humains. Aussi, même à grande vitesse, je contrôlais mieux mon véhicule qu’il ne le ferait jamais.

J’étais donc partie dès la tombée de la nuit, pour y arriver le plus vite possible. Inutile de vous dire que ma colère avait été exacerbée quand j’avais vu qu’il n’était pas chez lui. En quarante minutes, il avait pris la poudre d’escampette. A croire qu’il avait anticipé que je venais. J’allais le bouffer. Ni plus, ni moins. Je me donnais la permission d’entrer. Par une fenêtre, que je réussis à ouvrir je ne sais trop comment. Surement poussée par l’énergie de la fureur. Je l’attendais donc, dans l’appartement situé au dessus de son atelier.

Il me sembla attendre pendant des heures. J’avais envisagé de m’allonger sur le canapé s’y trouvant, mais je n’aurai probablement pas été suffisamment réactive à son arrivée. J’étais donc restée debout, à faire les cent pas. Pour peu, j’aurai pu creuser le sol, à force de repasser continuellement au même endroit. Je ne doutais guère du fait qu’il allait être d’une humeur aussi exécrable que la mienne, quand il me verrait là. Mais c’était toujours ainsi, et ça n’empêchait jamais rien. Et puis, j’avais une raison d’être là. Savoir où il en était de sa mission. Savoir ce qu’il allait à me dire. Ce n’était certes pas pour ça que j’avais impulsivement fait le trajet jusqu’à Édimbourg, mais il n’aurait rien à me dire. Et quand bien même il y trouverait à redire, je le soumettrais à ma volonté, point. Avais-je déjà mentionné qu’il était mien ?

Ainsi, j’attendais. Si j’avais été davantage curieuse, j’aurai fouillé chaque recoin de l’appartement. Mais je ne voulais guère être surprise ainsi – pas que ça me gêne qu’il voit que j’observe ce qu’il avait, j’étais dans mon droit -, et ne pas l’accueillir dignement. A savoir, le plaquer contre un mur, et le mordre. Asseoir mon autorité sur lui. Et assouvir mon envie de le savoir à ma merci, de l’embrasser, aussi.
Freyja Swayne

Journal Intime
Spécialisation: Observateur
Points de vie : 17
Coups du Destin: 11
Freyja Swayne
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Messages : 5725
Membre du mois : 8
Je crédite ! : Avatar : Ash | Nao (signature) | Kanala (rewards)
Localisation : Le cimetière
Humeur : Sanguine
Autres comptes : Alexis Prudence Lindon
Modératrice
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 21:22

Ce dernier mois, rien ne s’était passé comme prévu, vraiment rien. Bien trop de choses « anodines » s’étaient produites et je m’étais montré nettement plus prudent ensuite. Une prudence d’autant plus neuve que j’avais compris certaines choses... les jeux de pouvoirs n’étaient pas fait pour moi et j’allais devoir apprendre et en solitaire qui plus est. Je me fixais désormais des objectifs sur le long terme, c’était la meilleure chose que j’avais à faire et je commençais à comprendre deux ou trois choses. Et pour acquérir cette toute nouvelle maîtrise, j’avais dû éviter une plaie parmi les plaies... Freyja. Cette garce, dans son entêtement me pourrissait la vie mais pas seulement. J’avais trouvé un moyen d’agir sur plusieurs front mais pour cela, je jouais gros, je jouais même très gros.

Mon début de soirée avait été foutu en l’air dès que je m’étais rendu compte qu’on était rentré chez moi. Me croyait-on stupide au point de dormir chez moi ? Ou croyait-on vraiment qu’on pouvait s’y introduire sans que je le sache ? Là encore, ça faisait deux intrusions en trop peu de temps. De mon coin de rue, j’aperçus la voiture de mon boulet attitré et je mis les voiles provisoirement. Je ne pourrais pas éviter de la voir ce soir mais je pouvais l’éviter pour une partie de la nuit.
Je revins donc plus tard, furieux de voir qu’elle était toujours là. Je posais mes bouteilles de Tru Blood avec force sur la table en arrivant, l’observant d’un œil mauvais. Était-elle suicidaire ? Idiote ? Nous n’avions aucun lien, aux yeux de tous, elle faisait partie de ceux avec qui je n’avais aucun contact.

« Serais-tu devenue stupide au point d’oublier que je suis surveillé ? Freyja ? » Je prononçais son nom avec un dédain et un dégoût manifeste. « Ou bien serais-tu devenue sentimentale ? » J’eus un sourire. « Que me vaut le déplaisir de cette visite aussi risquée qu’inconsidérée ? Et ne me dis pas que c’est parce que je t’évite. Tu connais la chanson et je risquerais de devenir impoli. Tu sais à quel point je déteste ça. » Je me jetais sur elle pour l’attraper à la gorge et serrer. « Tu n’es plus mon seul prédateur Freyja et j’ai bien d’autres menaces aux fesses pour ne pas avoir le temps de jouer à qui saigne le mieux. J’ai des voisins humains, je te le rappelle alors évite de détruire mon mobilier. » Je retournais à côté de mes bouteilles de Tru Blood et leur goût aussi immonde soit-il. « Ni toi ni moi ne voulons nos supérieurs sur le dos n’est-ce pas ? Pas dans nos situations respectives du moins... Alors sois sage pour changer, il n’y a personne pour couvrir tes traces ici. » Je n’avais pas choisi Edimbourg pour rien. C’était mon fief, pas le sien. Elle avait du monde dans les parages mais pas assez, juste des petites frappes. Elle et son ambition... Je débouchais ce truc immonde. « Je ne t’en propose pas je suppose. » Je grimaçais, comme toujours puis allumais une cigarette.

« Nous disions donc... que me vaut le déplaisir de ta visite dans mon appartement ? » J'avais rarement le dessus avec cette garce, il fallait que j'en profite un minimum même si tout ça allait se payer cher à un moment ou un autre. Les petites victoires sont parfois cependant les meilleurs...
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Jan - 22:08

Spencer arrivait. Je l’entendais. Peut-être sa fureur était-elle plus forte que la mienne. Pas nécessairement. Je n’en savais à vrai dire pas grand chose, mais seule la mienne comptait. En l’entendant, et l’observant, déposer des bouteilles sur la table, je n’eus qu’une envie : les briser avant qu’il ne puisse les boire. Monsieur essayait de se ranger ? Je l’avais pourtant vu se nourrir sur des humains, et la délectation que cela lui apportait. J’ignorais son regard mauvais un temps, avant de le confronter. De plonger dans celui-ci mes yeux trahissant toute ma colère, toute ma frustration, mais aussi toute l’envie que j’avais de lui. J’étais incapable de dissimuler quoi que ce soit de cela, ce qui m’énervait encore davantage.

Un sourire narquois naquit sur mon visage, alors qu’il prenait la parole. Il était surveillé ? Ma visite était inconsidérée ? Grand bien lui en fasse. Aucun lien officiel ? De nombreux vampires s’étaient liés, d’une manière ou d’une autre, durant les années passées, et il n’y avait aucune suspicion à avoir à notre encontre. S’il n’était pas blanc comme neige, moi oui. Pour le moment. Ils remonteraient sans nul doute jusqu’à moi, tôt ou tard, mais ma diligence dans ma tâche de sous-officier éloignait pour le moment les soupçons de moi.

« Je te pensais plus intelligent que ça, Spencer. Pour ne pas en venir à te faire réellement surveiller, d’abord. Mais aussi pour comprendre que je ne viens pas pour des raisons sentimentales. As-tu donc déjà oublié la mission que je t’ai confiée ? Ou peut-être n’es-tu pas à la hauteur ? »

S’attendait-il donc à ce que je reconnaisse, bien que ça se voit, avoir envie de lui ? Certainement pas. Je me mordais la lèvre, d’où perlait un peu de sang à cause de mes canines que j’avais été incapable de ne pas sortir, pour m’empêcher de lui dire, à nouveau, qu’il était à moi. Quoi qu’il en pense, je n’étais pas aussi inconsidérée qu’il le laissait entendre, et je savais très bien qu’il y avait des humains à proximité, et que nous faire surprendre nous attirerait des ennuis. Cela permettrait même peut-être à Bardenov de brûler les étapes, et de me soupçonner pour les Sanguinistes. Et cela, je ne pouvais le permettre.

Je ne répondis à aucune de ses provocations. Personne pour couvrir mes traces ? Peut-être. Mais j’étais tout de même de taille à me battre contre lui, s’il me poussait à de telles extrémités. L’odeur du Tru Blood me parvint, aussitôt qu’il ouvrit la bouteille, repoussante à souhait. Il m’était impensable d’envisager de boire un tel simulacre de sang. Des poches provenant de banques de sang, à la rigueur… Une imitation synthétique de ce liquide, aussi bien vital pour les humains que pour nous, uniquement de manière différente ? Plutôt m’exposer au soleil directement.

« Íe veux un compte rendu détaillé. J’espère que tu as fait des progrès dans ta mission. Je te surveille, Spencer, quoi que tu en penses. »

C’était un fait. Il était à moi, mais il était aussi instable. Sans s’opposer ouvertement à moi, il pouvait aussi tenter de me mener en bateau. Je m’approchais, mes crocs toujours sortis. Je ne le menaçais guère, pour le moment. Pas plus que je n’envisageais de réellement planter mes crocs dans sa chair, malgré l’envie lancinante que je ressentais de le faire. Pour le moment.
Freyja Swayne

Journal Intime
Spécialisation: Observateur
Points de vie : 17
Coups du Destin: 11
Freyja Swayne
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Messages : 5725
Membre du mois : 8
Je crédite ! : Avatar : Ash | Nao (signature) | Kanala (rewards)
Localisation : Le cimetière
Humeur : Sanguine
Autres comptes : Alexis Prudence Lindon
Modératrice
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyMar 7 Jan - 14:49

Je ne pus qu’apercevoir son regard rageur vers le Tru Blood. Si madame pouvait se permettre de se servir à des gorges, elle avait une sacrée tendance à oublier que j’étais non seulement surveillé mais que la mission qu’elle m’avait refourgué m’obligeait à la prudence. De plus, je n’avais pas grand chose à fiche de son opinion sur mon mode de vie. Ses idées avaient été bien savoureuses jusqu’à ce que j’ai quelques soucis de contrôle sur ma personne même si c’était un tout.. Elle pouvait être en colère, frustrée et désireuse autant qu’elle le voulait, ça ne changerait rien au problème. À mon problème. Elle débarquait chez moi à l’improviste sans avoir la présence d’esprit de faire attention à ses fesses. Mais ça, ça ne me regardait pas tant qu’elle ne me foutait pas moi, dans la fosse avec ses envies soudaines.
Qu’elle se pense intouchable était encore un autre problème puisqu’elle mettait ma non-vie en danger, ce qui m’horripilait. Cette femme était une véritable garce et j’étais poli ! Je savais très bien ce qu’elle pensait et elle avait tout faux. Une bonne recherche sur mon compte prouvait assez aisément que je n’étais pas l’homme et le vampire le plus sociable du coin. En dehors de mon créateur et de Sandra en son temps -et de façon plus que périodique-, j’étais resté en retrait. Même Constance ne m’avait vu qu’en de très très rares occasions.

« Aurais-tu oublié, ma chère, que mes mains ne sont pas restées propres durant les années sanglantes ? Que mon amour du sang et du combat n’allait pas poser un léger problème en temps de paix ? Je ne suis pas un admirateur de Julien mais il est loin d’être idiot et il sait très bien qui je suis et ce que j’ai fait. » En dehors de ma période humaine, connue de très peu de gens et certainement pas de Freyja, Julien savait bien assez de choses sur mon compte, y compris comment je réagissais à l’argent et à la torture... Il en connaissait trop sur mon compte à mon goût mais c’était comme ça. « Avale ta langue vipère. Tu sais fort bien que ça ne se fera pas en un jour. J’ai pris contact, j’attends. Nul ne forcera jamais cette femme à recevoir qui que ce soit. Je suis d’ailleurs au regret de te dire que je devrai sacrifier un cancrelat pour l’occasion. Il lui faudra un semblant de vérité même de la bouche d’un jeune crétin ou d’une jeune imbécile. Fais-toi une raison et patiente, le temps sera mon seul atout. » J’étais d’une patience incroyable, relativement agaçante même pour notre espèce et mon intonation lui aurait bien fait manger l’accoudoir du canapé, ce qui n’aurait pas été un spectacle déplaisant. « Quant à ton attachement à ma personne, je m’en passerai volontiers mais je ne t’apprends rien. »

Les fesses à moitié posée sur la table, ma cigarette dans une main, je reposais la bouteille de Tru Blood à moitié vide en la toisant. Dieu, que j’adorais mettre cette femme en rogne. Avais-je la tronche du type sentimental ? « Comme je viens de te le dire. Il faut attendre et être patient. Ce que tu m’as demandé ne s’obtient pas d’un claquement de doigts même si cela t’arrangerait fortement. Tu ne m’as pas choisi par hasard, ma patience n’a aucune limite. » En dehors de mes soucis de contrôle, évidement mais ça n’avait rien de surprenant.
La voir s’approcher de moi ne me plaisait pas. Être saigné à blanc par un congénère, j’avais déjà donné et je n’étais absolument pas disposé à la laisser faire. Je n’avais vraiment pas envie d’exploser le mobilier que j’avais déjà dû changer en partie le mois dernier. Je lui jetais un regard torve et lui fit comprendre que je n’étais franchement pas d’humeur avec ses petits jeux. À tous les coups, ça dégénérerait et même si elle avait trop souvent l’avantage à mon goût, beaucoup trop souvent, ça ne voulait pas dire qu’elle ne le payait pas très cher à chaque fois. Elle savait mieux que personne que je risquais de disparaître de son champ d’expertise pendant un bout de temps. Quel que serait son choix, elle avait intérêt à le peser sérieusement.

« Tu souhaites autre chose ? »
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyVen 10 Jan - 0:14

J’essayais fortement de me contrôler et de ne pas m’emporter, par soucis d’un minimum de discrétion. Je ne me sentais certes pas menacée, mais je n’allais pas tenter le diable. Et si lui se savait surveillé, je risquais moi aussi gros, si je me laissais aller et reprenais nos mauvaises habitudes. J’étais donc sage… à ma manière. Je voyais bien que ma venue était considérée comme une provocation par Spencer. Ca n’en était pourtant pas une. Pas réellement. Plus une impulsion, comme souvent lorsqu’il s’agissait de lui. Mais je n’allais pas reconnaître quoi que ce soit : être dans le tort d’être venue, ou même avoir agi de façon inconsidéré. Et s’il n’arrivait pas à se contenir, eh bien… Il n’avait qu’à ne pas refuser les solutions que je lui avais proposées. Il n’y aurait pas été suivi, sur nos lieux de réunions.

« Comment veux-tu que j’en vienne à l’oublier, alors que c’est pertinemment la raison pour laquelle tu as… »

Eté amené à rejoindre les Sanguinistes. Là encore, hors de question de l’évoquer à voix haute, alors que nous étions à visages découverts, dans un lieu définitivement peu sûr, pour évoquer de tels sujets. S’il était surveillé, qu’est-ce qui m’indiquait que son appartement n’était pas sur écoute ? Prudence est mère de sureté, dit-on.

« Es-tu sur écoute, aussi ? Bref. Sacrifie qui tu veux. Tant qu’il n’a pas fait partie de ceux qui connaissent nos visages. Mais tu ne serais pas aussi stupide… A moins que tu ne désires me vendre. »

La menace s’était faite plus présente dans ma voix. Je n’avais aucune preuve de rien, mais la confiance n’était pas mon adage, et ne le serai jamais. De là à ce que l’on dise que la paranoïa l’était, il n’y a qu’un pas, que je ne conseillerai à personne de franchir, sous peine de représailles déplaisantes, probablement sanglantes, et à même de ne pas laisser de survivants. Que Spencer se garde bien de le faire, auquel cas je ne garantirai pas de mon sang froid… Mon irritation, et ma frustration de réfréner mes pulsions, gagnaient en puissance, et il ne contribuait pas à ma maîtrise de moi.

« Tu évoques de toi-même un sujet que tu trouves déplaisant au possible, quand moi même n’en avait rien dit ? Tu es bien plus stupide que je ne le croyais, pour un vampire à peine centenaire… »

Je n’allais certainement pas arranger les choses, mais il était hors de question que je laisse passer l’effronterie dont il faisait preuve, et l’affront qu’il me faisait par elle. J’avais beaucoup n’avoir qu’une petite dizaine d’années vampiriques de plus que lui, j’étais tout même légèrement plus forte, et avais généralement le dessus. Et il le savait. Son orgueil ne le supportait peut-être pas, mais il le savait. Et il persistait dans sa provocation, avec sa bouteille de Tru Blood. Pour peu, je la lui aurai planté dans une veine du cou. Et m’y serais abreuvée. Pour peu. Je me contentais de le souhaiter, ne voulant pas réellement engager les hostilités. Et ne voulant pas en prendre pour mon grade. Si j’avais le dessus, cela ne voulait pas dire qu’il ne me rendait pas mes coups.

« Mais la mienne en a. Ne me prends pas pour une idiote, et ne t’avise pas de croire pouvoir me mener par le bout du nez, en retardant la chose. Plus vite tu en auras terminé, et plus vite tu seras débarrassé de moi, je n’aurai plus à vérifier que tu accomplis ce que je t’ai demandé. »

Un mensonge éhonté. J’avais beau être une très bonne menteuse, il n’était pas né de la dernière pluie. Mais j’étais suffisamment douée pour le faire hésiter un instant. Normalement. Son état d’irritation jouerait peut-être. Et le désir trahi par mes canines… Pour peu, je les aurai limées pour leur donner l’apparence de dents normales. Bon, une paire de plus dans la bouche paraitrait suspect, mais si je ne souriais pas, ça passerait peut-être inaperçu… Ça serait moins efficace pour me sustenter sur les humains, cependant. Je ne répondais pas à sa dernière question. Inutile. A lui de répondre. A lui de comprendre. Je ne plaisantais pas. Mon désir pour lui ne changeait rien au sérieux de la mission que je lui avais confiée.
Freyja Swayne

Journal Intime
Spécialisation: Observateur
Points de vie : 17
Coups du Destin: 11
Freyja Swayne
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Messages : 5725
Membre du mois : 8
Je crédite ! : Avatar : Ash | Nao (signature) | Kanala (rewards)
Localisation : Le cimetière
Humeur : Sanguine
Autres comptes : Alexis Prudence Lindon
Modératrice
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyVen 10 Jan - 20:29

Si j’avais toujours été plus ou moins sous le joug de Freyja depuis notre rencontre, cette fois, nous étions sur mon terrain. Nous étions chez moi et elle ne pouvait pas se permettre de s’en donner à cœur joie. La situation me ravissait mais je ne pouvais pas pour autant me permettre tout et n’importe quoi. J’étais surveillé, je risquais très gros, je devais manœuvrer avec une extrême prudence, une première. Je devais me racheter une conduite, ça devenait une nécessité même si la chose m’ennuyait prodigieusement. J’avais eu le temps de réfléchir ces derniers temps et à de nombreuses choses sans pour autant changer. Il me faudrait me contrôler sans renier celui que j’étais mais ça ne serait pas simple. Seulement voilà, j’avais des cartes en mains et je n’allais pas laisser Freyja et ses désirs m’ensevelir dans la fange et encore moins accepter son aide. J’allais user de ma patience sans limite pour ma mission, à mon avantage et pour moi. Cette garce m’avait considérablement sous-estimée.
Le fait que j’étais suivi n’était que le résultat logique de ce que j’étais, Freyja devait faire avec. Je n’étais pas l’un de ces moutons qui gravitaient autour de son masque blanc. Je n’avais que faire de son statut, de ce qu’elle était, du but qu’elle s’était fixée. Les rejoindre avait été une erreur grossière. Par sa faute, je risquais de me faire piéger à cause de lois humains mais aussi de nos propres lois. « Alors ne sois pas surprise que nos supérieurs agissent en conséquences. » Le sujet était clos, je n’y reviendrais pas. Je détestais me répéter et perdre mon temps.

Je relevais la tête et haussais vaguement les épaules, je n’en savais rien et si c’était le cas, j’étais mûr pour un nouveau rendez-vous avec la hiérarchie, restait à prier que ça n’était pas le cas. Je restais cependant assez vague pour d’autres raisons car si c’était le cas, elle n’avait de toute façon rien à faire ici puisqu’un elle et moi n’existerait jamais. « Je ne suis pas stupide. Cesse de me prendre pour un imbécile. » Quelque part, cela m’arrangeait qu’elle me pense plus bête que je ne l’étais. Sans facilité ma tâche, ça me laissait plus de latitude et si elle me faisait suivre, Julien finirait par s’en rendre compte. Quelque part, elle était déjà en partie coincée en m’ayant confié cette mission. Je restais de marbre.

Je soupirais finalement d’exaspération. « Tu as peut-être quelques années de plus mais concernant la gestion et l’apparence de tes émotions, tu as des progrès à faire, au moins me concernant. » La seule personne à qui je m’étais jamais attaché avait péri et une seule personne était au courant à ce jour, ce qui suffisait amplement. Mon cœur n’aimait pas, il n’aimait plus depuis longtemps. Il haïssait, il convoitait, il enrageait mais il n’aimait pas. À la réflexion, je ne savais pas ce que j’étais réellement mais je me fichais de l’étiquette. J’étais fidèle à moi-même, aujourd’hui et à jamais.
Je saisissais soudain les paroles de Constance bien mieux que lorsque je les avais entendues. La confiance de notre espèce était un danger, elle frôlait l’excès. Je ne souris pas mais je n’en pensais pas moins. Excès de confiance, foi inconsidérée... je me mis à ressentir un mépris grandissant, un dédain sans pareil pour Freyja. La perte de nos combats me sembla soudain dérisoire.

Je me redressais de toute ma taille, froid comme le marbre en dardant sur elle un regard sans émotion. Elle ne m’aurait pas ainsi, plus maintenant. « Je ne me presserai pas pour t’apporter satisfaction et risquer la mort ultime Freyja. De plus, je ne suis pas dupe, ne mens pas à un hypocrite et à un autre menteur, c’est une carte que tu as déjà joué. » Décidément, cette femme me laissait plus indifférent à chaque rencontre et pourtant... Dieu savait que j’avais partagé la couche de femmes bien moins agréables à regarder.

« Je vais me répéter, mais il est hors de question de l’approcher bêtement. N’oublie pas à qui tu as affaire. Je ne peux pas me présenter à elle de but en blanc. Elle ne me connait pas et son général ne m’apprécie pas vraiment. Je dois susciter la curiosité, je dois devenir utile. J’apprends vite mais ma patience est mon plus grand atout. » Elle était impatiente, beaucoup trop. Son attitude risquait de me faire tuer si elle agissait de façon stupide et je craignais qu’elle ne le fasse. Quelque part, j’avais choisi mon camp même si pour cela, je paierai un prix bien supérieur à ce que je pouvais supporter. Un mal pour un bien si la mort ultime ne m’était pas donnée en cas d’accroc, ce qui pouvait toujours arriver, hélas. « Auras-tu cette patience, oui ou non ? » Si c’était un non, j’espérais pour elle qu’elle réfléchirait vivement car si elle m’avait déjà vu à l’œuvre, elle ne m’avait jamais vu traquer mes proies durant des semaines, des mois, des années. J’étais obsessionnel, je ne lâchais rien, ma rancune était ma maîtresse. Je n’étais pas contre les coups bas.

Oui... il valait mieux qu’elle me sous-estime.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyVen 10 Jan - 23:09

Je l’avais rarement entendu aussi désagréable. J’étais certes irritée au préalable, mais ce n’était pas uniquement une invention de ma part. Je pressentais que cette confrontation allait me laisser plus irritée que jamais. Et je risquais une erreur. Je ne pouvais pas me le permettre. Et je restais malgré tout à l’écouter, m’exaspérer encore davantage. Je l’aurai habituellement fait taire, en prenant le dessus avec la violence et la passion à la fois. Mais les circonstances n’étaient pas favorables. Je me levais, et résistais à l’idée de vider ce qu’il restait de la bouteille de ce sang synthétique à rendre malade en la brisant dans l’évier. Cela n’aurait dans tous les cas contribué à me calmer qu’un bref instant, avant de doubler ma fureur.

Je le regardais, sceptique. De quoi se défendait-il, en déclarant n’être pas stupide ? Qu’il n’essayerait jamais de me vendre ? J’en doutais, j’en doutais sérieusement. Qu’il soit à moi et ne le reconnaisse pas était une chose, qu’il soit loyal… Lui et moi sommes des vampires, la loyauté ne fait pas partie de nos caractéristiques. Nous allons là où le vont nous porte, où nous pouvons survivre, où nous trouvons notre intérêt. Mais son intérêt résidait dans la concrétisation de ma mission. Il devait.

« Tout être à ses faiblesses, et si te désirer fait partie des miennes, j’ai appris à l’accepter. Ais-je pour autant fait le moindre geste pour t’entrainer dans nos… activités habituelles ? Non. Alors garde le silence, au lieu de prononcer de telles évidences, qui n’ont nul lieu d’être soulignées. »

Il savait l’énervement que causait son détachement à mon sujet. Un peu plus, et j’aurai cru qu’il souhaitait que je détruise l’appartement, malgré toutes ses tentatives de m’engager à davantage de prudence, car il était suivi. Je lui tournai le dos, alors qu’il tentait de me dominer en se redressant de tout son être. Il ne tenterait rien d’inconsidéré, et cela m’éviterait de réellement perdre le contrôle. Et la tête, peut-être.

« Tu te trahiras sans que je n’ai un quelconque rôle à y jouer, et tu apporteras la mort véritable sur toi toi-même. Les raisons qui font que tu as besoin d’être suivi t’y amèneront, et je ne serai pas impliquée là-dedans, vu que tu as fait le choix que je ne t’aide pas au contrôle. »

C’était prononcé d’une voix froide, sans aucune émotion. Pas même un reste du goût amer que son éloignement avait. J’étais, sinon dans le vrai, parfaitement lucide quant à la force des pulsions vampiriques, et de leur caractère implacable, du fait qu’il était difficile d’y résister. Pourquoi me serais-je rendue ici, si je n’en avais pas conscience ?

« J’avais compris la première fois. Et comment comptes-tu te faire remarquer – suffisamment pour être intéressant, et non pas considéré comme la menace que tu es, la casserole qui menace de déborder ? Tu sais pertinemment que je suis venue pour constater l’avancée de la mission que je t’ai confiée, mais tu préfères te braquer et laisser parler ta colère – malgré ta si grande patience -, que de me le conter. Alors dis moi donc, qu’observes-tu, que comptes-tu faire pour te rendre utile ? »

Je n’aimais pas avoir à lui extorquer ces informations. Il aurait du me les dire de lui-même. Et que nul ne me dise que c’était par crainte de divulguer son plan, et qu’il ne reste plus secret. J’étais soumise au maximum de risque, si quelqu’un apprenait quoi que ce soit, et nul n’en saurait rien par conséquent. Hors de question que je me vende si stupidement, pour le faire échouer. Je ne voulais pas garder mon emprise sur lui à ce prix. Même si j’exécrais qu’elle m’échappe.

« Ais-je un autre choix ? Je laissais passer un blanc, soupirant presque. Je l’aurai, bien évidemment. »
Freyja Swayne

Journal Intime
Spécialisation: Observateur
Points de vie : 17
Coups du Destin: 11
Freyja Swayne
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Messages : 5725
Membre du mois : 8
Je crédite ! : Avatar : Ash | Nao (signature) | Kanala (rewards)
Localisation : Le cimetière
Humeur : Sanguine
Autres comptes : Alexis Prudence Lindon
Modératrice
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptyVen 10 Jan - 23:47

Ce qu’elle voyait ici de moi n’était rien en comparaison de ce que je pouvais être. J’avais certes très mal démarré cette... entrevue mais il valait mieux qu’elle ignore la nature même du trouble qui était le mien dernièrement. Je commençais à peine à entrevoir les possibilités. Étonnement... je changeais. Lentement, je prenais la pleine mesure de certaines choses. Il ne me restait plus qu’à espérer qu’il ne soit pas trop tard pour cela.

Je la voyais exaspérée et dire que je restais calme et poli... Vraiment, je commençais à penser que mon tête à tête avec Julien et mon arrivée impromptue chez Constance avaient eu des effets remarquables. Je semblais être du genre à devoir digérer avant d’assimiler. On en apprenait tous les jours. De mon côté, je restais posé, d’un calme quasiment olympien. Enfin, je me retrouvais de nouveau moi-même. Ça n’était pas trop tôt. Pas étonnant qu’elle ne comprenne pas. Depuis quand n’avais-je plus été cet homme-là ?
Sans répondre à sa tirade, j’eus un rictus narquois. Je ne me taisais pas pour son bon plaisir mais bien parce que je n’avais rien à dire. C’en était terminé de parler à tort et à travers, évoquer le fond de ma pensée, me dévoiler. Je devais composer avec chaque aspect de mon caractère et entremêlé ce fatras de réactions pour m’en servir à mon avantage. Autrement dit, je devais redevenir l’homme méticuleux d’autrefois, le calme incarné, l’hypocrisie écrasante tout en restant en apparence à ma place. Cette nouvelle activité m’amusait plus que de raison.

J’haussais un sourcil. « Vraiment ? Et bien nous verrons cela. » Un défi, sous une forme ou un autre et celui-là, je comptais bien le relever. Comme l’avait si justement spécifié Constance... Céder, c’était être vaincu par des lois humaines. À présent, céder serait également donner raison à Freyja et cela n’arriverait pas. J’eus pourtant un regard bien plus dur, bien plus froid, une attitude clairement hostile à son égard quand elle me parla de contrôle. « Il n’existe qu’une seule personne en ce monde qui puisse se targuer de m’avoir enseigné quelque chose Freyja. Une seule. Tu ne seras pas la deuxième. » Et je ne plaisantai pas le moins du monde. Je mettrai du temps à encaisser la mort de Romain et je refusais d’entendre sortir de sa bouche qu’elle voulait m’aider car elle ne le désirait pas. Je lui étais utile. Là était toute la nuance. Mon créateur m’avait fait, m’avait initié, m’avait enseigné, le seul qui pouvait prétendre m’avoir apporté aide et soutien et ce malgré ses méthodes car je savais grâce à notre lien qu’il n’avait jamais cessé de veiller sur moi, attendant un retour qui n’était jamais venu. Si je devais avoir un regret, c’était celui-là.

Je finis par reprendre ma posture première près de la table pour finir ma bouteille de sang synthétique et continue à tirer sur ma cigarette comme si rien ne s’était produit de fâcheux. Je choisis d’oublier son attaque verbale à mon encontre et me concentrer sur mes actions à venir. « Un courrier avec suffisamment d’indication pour me trouver avec un savoir faire comme le sien. Reflétant une certaine paranoïa et cultivant un sens du secret. J’attends ses consignes et ses conditions. Nous savons tout deux qu’elle est une femme très occupée aussi, il ne faut guère s’étonner de devoir attendre. Quand il sera temps, je lui livrerai mon information, en chair, en os et en crocs m’appuyant sur les dire de mon cadeau de bonne foi. Ensuite, je devrais tenir ma place et mon rôle, distillant de temps à autres des informations. Je laisserai traîner mes oreilles et j’observerai patiemment. À chaque fois que j’aurai quelque chose, tu seras prévenue de manière anonyme par courrier. Cela prendra du temps mais il n’y a aucune autre solution. » Nul n’était assez puissant pour extorquer des informations à la source et nul ne s’y risquerait non plus. Je serai d’une patience exemplaire mais par dessus tout, je guetterai le moment où il me faudrait vendre l’information la plus cruciale de toute.

« Puisque tu auras cette patience, il en sera fait ainsi. » Dieu, que je me plaisais de nouveau à être moi avec la totalité de mon bon sens et de mes moyens. Ironique que Freyja soit à l’origine du déclic, elle qui avait contribuait à me faire basculer totalement grâce aux circonstances.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptySam 11 Jan - 0:19

Tout était déplaisant, ce soir-là. Tout me déplaisait. Peut-être aurais-je mieux fait de ne pas venir. Par son attitude dérangeante, Spencer jouait sur mes nerfs. Moi que peu de choses touchaient, qui ne laissait rien m’atteindre – sauf les idioties de mon créateur. Et celles de Spencer, mais reconnaître cela m’exaspérait au plus haut point, et jamais je ne m’abaisserai à le reconnaître. A vouloir le dominer et le contrôler, je m’étais fait prendre à mon propre jeu. Mais, à l’inverse de mes imbéciles de frères et sœurs, rien ne m’interdisait d’engager une bataille fatale avec lui, s’il en venait à trop m’irriter. Je n’avais pas pour lui le lien forcé que j’avais pour Charles, et je ne garantissais pas de ma capacité à laisser Spencer m’atteindre ainsi sans rien faire. Et pourtant… Si je devais agir ainsi, je ne le ferai pas sur une impulsion. Ca ne serait plus un jeu, plus un moment de détente, comme les si délicieux instants que nous avions partagés. Et je devrais jouer finement. J’étais plus âgée en tant que vampire, et surentrainée grâce à Charles, mais Spencer n’était pas un amateur non plus. Si je m’opposais réellement à lui… Ce serait délicieux, mais d’une toute autre manière. Je n’aurai pas à le traquer comme je le fais avec les humains, ou même à le chasser, mais il ne capitulerait pas non plus comme les humains, et le défi serait de taille.

Je retins un sourire, alors que j’envisageais une telle issue. Mais c’était bien évidemment impossible. Surtout maintenant que je l’avais mis sur cette mission concernant la Reine. S’il avait déjà commencé à placer ses pions, et à distiller les informations requises, il serait dangereux pour moi de m’engager dans un tel combat. Je n’arrivais pas à savoir si j’en étais déçue ou soulagée. Peut-être un peu des deux. Ou peut-être n’en avais-je tout simplement rien à faire. Je n’étais pas indifférente quant à Spencer, je le savais et l’avais reconnu, mais pas assez attachée non plus pour ne pas surmonter le fait de me languir de lui, par moment. Je fus, indéniablement, surprise par le ton froid qu’il opta pour me dire que je ne lui enseignerai jamais rien. De dos à lui, il ne pouvait rien en voir, mais je ne m’étais pas attendu à cela.

« Je ne prétends rien t’enseigner. Tu interprètes à ton bon vouloir mes paroles, quand je n’évoquais rien de plus que te permettre d’assouvir une partie de tes pulsions. Je ne prétends pas t’inculquer quelques notions que ce soit – je ne suis pas ton maître, et encore moins ta mère. Tu es bien assez âgé pour faire cela. »

Piquée au vif ? Pas le moins du monde. Rien ne m’insupportait plus que l’idée d’être dans la position d’apprendre à qui que ce soit. Trop de liens avec des désagréments de ma vie humaine ? Je ne l’aurai reconnu pour rien au monde. Et pourtant, déjà, la colère revenait, brûlante, mille fois plus forte. Probablement plus conséquente que Spencer n’ait pu la constater auparavant. Qu’il soit extrêmement patient était un fait. Que je ne le sois pas, beaucoup moins. En sa présence, j’avais tendance à ne pas l’être. Mais il ne m’avait fréquentée qu’en de spéciales occasions, qui ne pouvaient pas l’amener à juger de ma patience. Dans sa totalité quand elle était là, mais aussi dans la totalité de son absence. Et il aurait beau changer de sujet, ces pensées qui m’étaient venues étaient venus à bout de la totalité de ma patience, et de mon contrôle.

Haine des réminiscences de ma vie humaine, des traumatismes engendrés que j’avais bien du mal à surpasser, mais aussi des conflits engendrés avec mon créateur intrinsèquement liés à cela. Ne pas être capable d’apprendre à quelqu’un, de garder quelqu’un sous mon aile… Ne pas être capable de créer une progéniture vampirique, sans la forcer à se consumer au soleil peu de temps après. Mon incapacité à être mère, lorsque j’étais humaine, et ses répercussions. Je flambais, quasiment littéralement, de fureur. Si j’en avais eu les capacités, j’aurai enflammé cet appartement rien qu’avoir mon regard.

J’avais besoin de sang. D’un humain. Il y en avait ici. Il l’avait dit lui-même, me sommant de ne pas causer de dégâts. Mais il ne me laisserait pas me nourrir sur l’un d’eux. Il se battrait, et les ennuis arriveraient. Dans l’état dans lequel j’étais, surtout s’il était surveillé, je m’attirerai des ennuis, si l’on en venait à être surpris, et à devoir se faire réprimander par quiconque avait plus de pouvoir que nous. Je posais ma main sur le rebord d’un meuble, m’accrochant à celui-ci, pour m’encourager à garder le contrôle, et à ne pas le casser tout simplement, dans un grabuge qui aurait réveillé un mort.

« Très bien. »

Je n’avais rien de plus à dire. Il savait ce qu’il faisait. Et il fallait que je sorte. Il fallait que je passe ma colère de manière plus discrète. Sur un de ses voisins. Cela lui vaudrait-il d’être accusé d’avoir accompli cela ? Je n’étais guère en état d’y penser. Et je ne souhaitais qu’une chose : partir d’ici, avant que les choses ne dégénèrent. Je me dirigeai vers la porte, espérant qu’il ne m’arrêterait pas. Ou peut-être espérais-je qu’il m’arrêterait, pour m’empêcher de nous compromettre. Dans l’état dans lequel j’étais, il lutterait certainement, mais il pourrait me maintenir captive le temps que je me calme bien plus facilement que quand j’étais au summum de ma force et de mes capacités.
Freyja Swayne

Journal Intime
Spécialisation: Observateur
Points de vie : 17
Coups du Destin: 11
Freyja Swayne
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Messages : 5725
Membre du mois : 8
Je crédite ! : Avatar : Ash | Nao (signature) | Kanala (rewards)
Localisation : Le cimetière
Humeur : Sanguine
Autres comptes : Alexis Prudence Lindon
Modératrice
A la valse des masques, c'est moi qui mène
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] EmptySam 11 Jan - 22:26

J’étais plus que ravi que Freyja saisisse enfin l’étendue de mon agacement et de mon indifférence à son égard. J’en avais plus qu’assez. Cette mission servait décidément très bien mes intérêts. Quelque part, je voyais à quel point une obsession pouvait-être dangereuse quand on y mettait trop d’acharnement et j’étais la sienne. J’étais devenu une faiblesse pour elle et j’en étais plus que ravi. Pire que ça, je lui étais devenu utile et la pilule passait visiblement mal. J’avais plus d’un tour dans mon sac et ça devenait très intéressant.
Du moins, tout cela resterait en l’état tant qu’elle ne dépassait pas certaines limites, tout comme moi. Parler d’aide sur le ton qui avait été le sien m’avait rappelé à quel point désormais, j’étais seul et à quel point cela m’avait fait perdre pied. Elle pouvait bien tourner ses phrases comme elle le voulait, dans les faits, ça ne changeait rien. Lui permettre d’avoir un impact sur celui que j’étais était une erreur monumentale. Mes pulsions seraient muselées, il était hors de questions que je sombre de nouveau pour son plaisir à elle. Si je devais me laisser aller au pire, ce serait pour d’autres raisons, les miennes et les miennes seulement.

Bien entendu, j’appréciais plus que de raison de la voir perdre patience, de voir la colère la ronger. C’était plaisant. Incontestablement, j’avais l’ascendant sur elle et j’appréciais infiniment sans pour autant le montrer. J’étais indifférent, un masque d’ennui tout au plus. Je voyais sa colère, je pouvais presque la ressentir et je savais qu’un humain en paierait le prix. Mais je n’étais pas sentimental. La seule raison qui me pousserait à intervenir serait qu’elle s’attaque à mon voisinage direct me mettant ainsi dans une position délicate.
Je la regardais d’ailleurs capituler à sa manière en partant de chez moi. Je ne risquais pas de la retenir malgré la menace de laisser cette harpie arpenter les rues à sa guise dans un tel état. Je ne m’en occuperai pas.

Ainsi, quand elle fut sortie, je terminais ma cigarette et m’avalais une autre bouteille avant de sortie m’assurer que mes voisins ne risquaient rien. Moi, veillé sur des humains, on aurait tout vu... mais mon instinct de conservation était bien plus fort que mon mépris envers leur espèce. S’ils étaient attaqués, on aurait tôt fait de me soupçonner et nous n’étions pas aussi prompt à mener l’enquête qu’à châtier. Je ne me ferai pas mettre sur le grill parce que ce fléau en jupe avait besoin de passer ses nerfs. Romain en aurait ri pendant des jours, j’en étais convaincu. Je soupirais, grognant à moitié... ce genre de suppositions étaient tout ce qu’il me restait.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]   Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé] Empty

Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
Je te plierai à ma volonté. [Livre II - Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» "Que ta volonté se heurte à l'éternité sans nom." [Livre III - Terminé]
» "La volonté en chaine s'enroule encore et toujours autour de la fierté." [Livre III - Terminé]
» L'histoire du livre perché. [Livre III - Terminé]
» Somebody that I used to know [Livre II - Terminé]
» Qui es-tu ? | [Livre II - Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
†Priez pour nous † :: 
Bienvenue à Edimbourg
 :: Oldtown :: Habitations
-
Sauter vers: