I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé]
Sujet: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Dim 4 Aoû - 17:45
I really fucked it up this time, didn't I my dear?
Le temps réparait, parait-il, bien des blessures. A défaut de les annihiler, il les atténuait. Empiler d’autres souvenirs par-dessus aidait, c’était comme superposer des pages à force, la dernière disparaissait mais pourtant demeurait. Il suffisait de retourner l’ensemble pour souffrir aussi vivement qu’avant. Pour moi, on pouvait endormir une douleur mais elle finirait toujours par se réveiller. J’avais passé ces derniers jours à m’investir deux fois plus dans la communauté en allant voir les nôtres, en tentant d’en recruter d’autres. J’essayais de m’occuper l’esprit un maximum pour ne pas devoir réfléchir ou penser. Dès que je restais plus de quinze minutes chez moi errant sans but précis, je divaguais et finissais par remuer. Je m’étais forcé à faire deux fois plus d’exercices pour me maintenir en forme et veillait toujours à être assez épuisé en fin de journée pour m’écrouler dans mon lit sans devoir passer par une phase somnolence et questionnement. Les cauchemars restaient la phase la plus difficile dans ce programme que je m’étais construit parce que ça, je ne pouvais pas le contrôler. Mes nuits étaient agitées et j’avais été tenté plusieurs fois d’ingurgiter un somnifère pour ne pas devoir sans cesse chercher à me rendormir. Je détestais ces saletés mais si ça ne s’améliorait pas, j’allais être obligé d’en consommer pour au moins avoir mes heures de sommeil complètes. Il était 8h15 du matin quand je décidais que ça ne servait plus à rien d’insister. Je devais me lever tant pis. J’avais grappillé 5h00 à Morphée – toujours mieux que rien. Je démarrais ma journée par une séance de footing. J’avais commencé à augmenter ma dose de nicotine à trois cigarettes par jour depuis que… J’essayais bêtement de compenser aussi avec du sport intensif quotidiennement – ce qui évidemment était stupide comme raisonnement et n’empêchait pas ma santé d’en prendre un coup. J’étais plus vite essoufflé, je le sentais bien. 10h20, je rentrais chez moi et pris une douche tout en projetant la suite. Je devais combler chaque minute. Je me forçais à avaler un petit déjeuner improvisé puis passa une série de coup de fil rapide avant de sortir vers midi trente.
Je pris le parti de rejoindre un des miens cet après-midi-là dans le centre-ville – celui qui m’avait appelé en catastrophe à cause de sa petite sœur. Nous décidions de nous retrouver dans un petit café et nous discutions de manière codée de la situation. Je me surprenais à l’envier alors qu’il m’expliquait son histoire familiale qui pourtant n’avait rien de très rose. La façon dont il me parlait de sa cadette me laissait cependant songeur. Ils avaient pu partager leur secret ensemble durant de nombreuses années. Ils n’avaient jamais été seuls quelque part car pouvant compter l’un sur l’autre. Il m’expliqua brièvement qu’ils avaient été élevés par leur mère seule – métamorphe de son état. Son père l’avait quitté quand il avait découvert sa nature. Je me demandais si mes parents biologiques étaient tous les deux… Chut. Plus il me parlait de ça, plus je me posais des questions que je m’étais refusée jusqu’ici. Je ne pouvais pourtant pas le nier, je commençais à intégrer la vérité et à vouloir en savoir plus. J’alternais les phases de déni, de colère et de tristesse à vitesse hallucinante depuis quatre jours. Bref. J’étais largué, comme toujours. Je tentais de rester concentré sur ce qu’il m’expliquait bien que mes songes partaient dans différentes directions sans que j’y consente. Après plus d’une heure et demie de conversation, nous sortîmes tous deux et alors que nous allions nous dire au revoir sur le trottoir, mon regard fut attiré automatiquement par une silhouette familière. Mon cœur loupa un battement et mon interlocuteur me demanda deux fois d’affilé si tout allait bien. C’était trop facile de faire paniquer un changelin… Mon expression troublée avait dû l’inquiéter. Je le rassurais d’un sourire et le laissa partir le premier dans la direction opposée.
Qu’est-ce que je devais faire maintenant ? Elle ne semblait pas m’avoir vu. Je devais repartir en fermant les yeux ? Est-ce qu’elle voulait seulement me revoir ? Est-ce que c’était le meilleur moment ? Est-ce que je n’allais pas la gêner ? Est-ce… Les hypothèses ne m’aideraient pas à faire la part des choses, je ne connaissais aucune réponse. Je savais juste que je n’arriverais pas à traverser la rue en la sachant là, devant cette vitrine. Les souvenirs chaotiques de notre dernière rencontre risquaient d’être trop frais dans son esprit et je ne savais pas si j’arriverais à les lui faire oublier aujourd’hui. Je l’avais emportée dans mon cyclone en venant m’effondrer chez elle et je la soupçonnais d’être lassée voir dégoutée de moi. Je m’allumais une cigarette le temps de me décider et ne la perdais pas des yeux alors qu’elle se dirigeait vers un autre magasin juste à côté. Je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à rester à distance de cette fille alors que ça me tuait de la blesser et de la détruire. J’étais tellement égoïste avec elle. J’hésitais tout le temps et ne faisais que basculer d’un côté et de l’autre sans arrêt sans parvenir à me stabiliser complétement sur je reste ou je pars. Je l’usais, je m’usais aussi.
Mon existence ressemblait en ce moment à un brouillon gigantesque, sans appuis fiables, sans sens palpable. Et Rebecca entretenait mon indécision tandis que je l’achevais avec ce même concept en parallèle. J’écrasais mon mégot et me mis en route pour aller la retrouver. Je le savais depuis le début que c’était peine perdue de toute manière. Je m’approchais d’elle prudemment et me posta à côté d’elle. « Rebecca… » J’attendis qu’elle se retourne pour jauger sa réaction et aviser sur la suite. Je m’attendais presque à me manger une gifle ou quelque chose. La violence de ce que nous avions vécu la dernière fois flottait sûrement encore entre nous même si depuis, je m’étais stabilisé tout seul. « Après-midi shopping, je présume ? » Je ponctuais ma phrase d’un léger sourire. Je n’avais rien trouvé de mieux pour engager la conversation. J’ignorais où nous en étions – pour changer. Et encore moins, ce qu’elle pensait encore de moi. Si elle pensait encore à moi, cela dit…
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Dim 4 Aoû - 21:33
Yeah, right, you really fucked it up this time...
J'avais passé deux jours sans avoir le courage de sortir de chez moi. Deux jours durant lesquels j'avais essayé de me couper de mes émotions et de mes pensées, sans grand succès. Il fallait avouer que le chocolat n'avait pas le même effet que l'alcool et les drogue même si à défaut de m'embrumer l'esprit, il avait l'avantage de me consoler de façon très temporaire. Pendant ces 48 heures, j'étais restée pelotonnée devant ma télé, les rideaux et les volets tirés, faisant seulement des allers-retours entre le salon, la cuisine et la salle de bain. Devant de stupides comédies romantiques, j'avais crié contre les crétines d'héroïnes 5 fois, pleuré comme une idiote une douzaine de fois, j'avais regardé mon portable 200 fois par heure et m'étais engloutie un pot de glace entier avant de devoir être obligée d'aller faire quelques courses pour satisfaire les besoins de bases. Et quand j'avais croisé mon reflet dans la vitrine de la supérette, j'avais compris qu'il était temps de faire quelque chose. Je ne pouvais pas rester à me morfondre chez moi sous prétexte que j'étais amoureuse d'un crétin avec de sérieux problèmes de communication. Je m'étais donc reprise en main –en apparence du moins- et avait rappelé le professeur Doyle pour programmer mes cours de remise à niveau. L'après-midi même j'étais à l'Université à participer à mon premier cours particulier. Cela m'avait beaucoup aidé à penser à autre chose qu'à Camille et ses problèmes, ou aux miens. J'avais été agréablement surprise de constater que me replonger dans les études était facile. J'avais toujours été relativement bonne à l'école mais cela commençait à remonter à loin… j'avais même sauté une classe à l'époque. J'avais retrouvé mes repères facilement sous le tutorat du professeur Doyle et ce dernier m'avait plusieurs fois montré son approbation. Il semblait ravi de mon investissement et de mon enthousiasme et je ne comptais pas le décevoir. Je me demandais même comment j'arrivais à donner le change alors que dès que mon esprit n'était plus occupé il s'égarait vers Camille dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis sa fuite. Il m'avait dit avoir besoin de temps et j'étais décidée à lui en laisser, mais plus les heures s'écoulaient, plus mon inquiétude et mon agacement augmentaient. Mes pensées tournaient en rond, revenant à cet évènement inconnu qui l'avait bouleversé et à ses tentatives multiples et répétées de se débarrasser de moi… Peut-être avait-il trouvé le moyen d'arriver à ses fins finalement… et sans le moindre effort en plus ! Chaque pause, chaque temps mort était une torture mentale et je reprenais les leçons avec soulagement. Ce qui ne m'empêcha pas de ruminer dans mon lit, la nuit venue, me tournant et me retournant dans les draps alors que le sommeil me fuyait. J'avais des accès de frustrations terribles où je me sentais capable d'hurler et où je m'imaginais verser ma bile et ma rancœur sur Camille pour tout ce qu'il me faisait subir. Ces crises étaient généralement suivies d'un apitoiement sans bornes où je finissais par pleurer en me traitant de tous les noms. Je n'étais pas au meilleur de ma forme… Les choses commencèrent à aller mieux le vendredi. J'étais retournée à l'université le matin-même pour de nouvelles leçons mais le professeur Doyle partant en week-end, il m'avait congédié en tout début d'après-midi, me renvoyant brutalement à moi-même et aux pensées que je tentais de fuir. Refusant de rentrer chez moi pour me retrouver en tête à tête avec mes sautes d'humeurs, j'avais décidé d'aller passer quelques heures au centre-ville pour faire du lèche-vitrine, seule activité que me permettaient pour l'instant mes finances. J'étais bien contente de me remettre bientôt à travailler ! Rien ne m'aurait fait plus de bien à cet instant que de pénétrer dans l'une de ces boutiques pour essayer quelques fringues. Je n'étais pas une accro au shopping, mais parfois, cela faisait du bien de s'offrir de jolis vêtements, or j'avais l'impression que cela faisait trop longtemps que ça ne m'était pas arrivé. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, ce n'était pas juste une impression, cela faisait presque 9 mois que je n'avais rien acheté à part de la nourriture… déprimant ! Du coup, je faisais mentalement une petite liste de ce que j'aimerais m'offrir avec mon premier salaire tout en sachant que je n'en ferais rien. Il fallait que je sois pragmatique et de toute façon, mes armoires étaient pleines de vieilles fringues. Si on excluait la robe que Camille m'avait offerte qui n'avait que quelques semaines…. Camille… j'avais envie de me maudire autant que je l'avais maudit ces derniers jours. Pourquoi je devais penser à lui maintenant ? Machinalement, je sortis mon portable pour voir s'il ne m'avait pas envoyé un sms. J'attendais de ses nouvelles depuis quatre jours maintenant et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer le pire. Je détestais ne pas savoir comment il allait, où il était, ce qu'il faisait… bon sang, j'étais complètement folle… Je retins un soupir et me dirigeai vers la prochaine vitrine. Je luttais pour ne pas pénétrer à l'intérieur et me torturer en essayant les dernières collections. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça de venir ici. De toute façon dernièrement, je n'avais pas fait grand-chose d'intelligent…j'avais l'impression que chaque idée, chaque décision était pire que la précédente… Alors que je regardai sans la voir la vitrine d'une maroquinerie, je sursautai quand on prononça mon prénom et me tournai pour reconnaître Camille. Le voir me coupa le souffle et sous le choc, je dû réprimer un mouvement de recul. Surprise, je le dévisageai quelques secondes comme si j'avais vu un fantôme et ouvrit la bouche à retardement:
- Salut…
Je fronçai légèrement les sourcils. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il avait l'air pâle.. et n'avait-il pas maigri ? Non, c'était ridicule, cela ne faisait que quelques jours que je ne l'avais pas vu… tout ça c'était dans ma tête… Instinctivement, je croisai me bras pour me donner une contenance. J'étais mal à l'aise, je ne savais pas quoi dire ou faire et tomber sur lui ici me semblait tellement… inattendu, inopportun… je n'aimais pas le croiser ici par hasard alors qu'il n'avait pas daigné me contacter… c'était… trop facile ! J'étais ridicule… Alors que je l'observai, j'espérais secrètement avoir meilleure mine que lui, mais je n'en étais pas persuadée. A nouveau déstabilisée je mis quelques secondes avant de réaliser qu'il m'avait parlé. Mes yeux papillonnèrent et j'acquiesçai machinalement :
- Ho… heu… oui, en quelques sortes…
Du shopping sans dépenses, youhou…Une confirmation démentie par l'absence de paquets, mais c'était un détail pour n'importe quel homme. Je voulu sourire mais ne réussi qu'à grimacer. J'avais le cœur au bord des lèvres. Je me frottai instinctivement le bras. J'ouvris la bouche pour dire autre chose mais me ravisai. A quoi bon lui demander comment il allait puisque de toute façon il ne me donnerait pas de réponse honnête ? Pourtant je ne pouvais pas rester sans rien dire, autant lui donner l'occasion de me proférer un nouveau mensonge, après tout, qu'est-ce que ça changeait, un de plus ou un de moins ?
- Et… heu, et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Lun 5 Aoû - 1:55
I really fucked it up this time, didn't I my dear?
Je réceptionnais sa surprise qui n’engendra pas pour autant la mienne à l’instar de sa stupéfaction horrifiée. Je ne m’attendais à rien d’autres après l’épisode que je lui avais joué. Débarquer par hasard n’était sûrement pas le moyen le plus judicieux pour l’atteindre mais je le jugeais pourtant plus simple pour elle et surtout pour moi. Je la détaillais alors que son salut m’en apprit davantage sur sa rancœur à mon encontre. Mais ce n’était pas vraiment ça qui m’inquiétait dans l’immédiat. Sa mine ne présageait rien de bon. En étais-je l’instigateur ? De toute cette fatigue, de toute cette pâleur ? Je me mordis l’intérieur de la joue afin de conserver mon début de rictus. Qu’est-ce que je foutais avec elle ? Sa vivacité et sa spontanéité semblaient ternies. Je l’avais éteinte ? Cette pensée contracta mon estomac alors que mon angoisse à son sujet grimpait pour atteindre des sommets. Elle adopta une position défensive directement, elle avait raison. La communication non-verbale faisait toujours son petit effet et même si je concédais qu’elle devait se protéger de ce que j’étais, le mur qu’elle érigea entre nous me fit inconsciemment reculer d’un petit pas. Il y eut quelques secondes de battement durant lesquelles mon sourire s’évanouit définitivement pour laisser place à une expression mitigée entre l’inquiétude et l’indifférence feinte. Rebecca me répondit vaguement me laissant perplexe sur l’activité qu’elle exerçait ici, apparemment troublée de me trouver ici. Je commençais à me dire que l’accoster de cette manière n’était peut-être pas très malin finalement. Peut-être avait-elle d’autres projets ? Je me sentais de trop tout à coup alors qu’elle me retournait ma question. J’essayais de paraître et d’être neutre quand je répliquais très doucement. « J’ai pris un café avec un … ami un peu plus loin. » Le malaise entre nous ne me plaisait vraiment pas et son allure générale encore moins. Je voulais réparer le mal et si possible sans en engendrer plus. A moins que ça soit trop tard ? Je ne savais plus. Je me passais une main sur la nuque en quête d’un peu de courage avant de lui demander. « Ça te dirait d’aller boire un verre ? » En terrain neutre. J’avais l’impression qu’elle avait un tas de reproches à me faire et je préférais que ça ne finisse pas comme la dernière fois. Les lieux publics avaient quelque chose de rassurant car les esclandres s’y faisaient moindre que dans un environnement intime. Lâche ? Éternellement même si je tentais de lutter contre ça.
Je la vis hésiter et je me sentais tout à coup ridicule. J’étais aussi nerveux qu’un gars qui invitait une fille à sortir, dans l’expectative avec la peur maladive du rejet. Il m’apparaissait clair que ma jolie brune n’avait pas envie de me voir et encore moins de me parler. Néanmoins, je ne parvenais pas à me dire qu’il fallait la laisser seule. Son état et ma culpabilité m’interdisaient tout abandon de la situation. Elle finit par accepter mais j’avais bien perçu sa dualité. « Suis-moi. » Histoire de varier, je décidais alors de traverser la rue pour nous rendre dans un café se trouvant en face. Je choisis une table proche de la vitre et nous nous y installions dans un silence atroce. Je réalisais un peu plus à quel point je n’étais pas du type bavard quand j’étais confronté à ce type de discussion. Mon interlocutrice n’était pas très loquace pour une fois et je peinais à trouver des sujets objectifs, sans risques tandis que tout son être semblait refuser en masse mes pauvres tentatives pour améliorer l’ambiance et l’entente. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Je l’ignorais. Des excuses ? Des explications ?
Quand on nous apporta nos boissons, je me résignais et pris sur moi. « Ecoute Becky… A propos de ce qu’il s’est passé l’autre jour… Je… » Mon téléphone nous interrompit et je le sortis très rapidement des tréfonds de ma poche. « Excuse moi » J’étais tellement chamboulé par ma voisine et par sa façon d’être qui n’avait rien de conventionnelle que j’en oubliais de regarder le numéro. Décrocher avait été machinal – et puis ça avait été un bon moyen de fuite à un moment opportun dans mon discours. « Allo ? » La voix qui me répondit en français, me fit perdre le peu de couleurs présentes sur mes joues. Mon cœur se retourna dans ma poitrine et chercha à crever en accélérant drastiquement son mouvement régulier. « Oui… At…Attends… » Je me relevais pour sortir et fus presque ébahi de parvenir encore à marcher sans trébucher jusque dehors. Les intonations de « ma » mère coulaient avec leur aisance habituelle, je ne saisissais pas un seul mot de sa tirade m’accrochant plus à la mélodie qu’à la sémantique. Elle n’appelait pas son fils mais un usurpateur et elle l’ignorait. J’eus le souffle coupé par cette vérité qui s’imposa, implacable et heureusement pour tout le monde, je parvins à maîtriser ma respiration en répondant par oui ou non sans savoir moi-même à quoi exactement ces syllabes étaient censées correspondre. Je vis une silhouette s’extirper de la bâtisse et avant que je sache quelle direction elle comptait emprunter, je l’arrêtais d’un seul mouvement en lui agrippant le poignet. Elle était ma réalité, mon présent là et je refusais de la perdre. Comment j’en arrivais à une telle conclusion en étant déjà à la base plus que paniqué ? C’était justement pour cette raison. Je ne savais gérer qu’un souci à la fois, là c’était celle qui m’avait élevé au bout du fil. Mon amante devait rester, je ne pourrais pas supporter les deux événements en même temps et puis, le fait d’avoir accrocher son bras m’avait apaisé. Pas question qu’elle file.
Heureusement, le coup de téléphone fût très bref – en même temps ce n’était que le deuxième depuis qu’ils avaient coupés les ponts et sous l’effet du choc, les vieux mécanismes reprirent le dessus car mon esprit semblait déconnecté. « Ok, d’accord. Remets-lui mon bonjour… Bah oui, à mon père. » Putain qu’est-ce que je racontais. On était en froid et ça n’était pas mon père. « Oui … Toi aussi. » C’était notre première vraie conversation à elle et moi depuis des lustres mais ça ne me réjouissait pour autant pas le moins du monde. Je raccrochais le premier et resta un instant en suspens. Je n’avais toujours pas relâché mon amie mais je finis par le faire au bout de quelques secondes. Je me pinçais l’arête du nez un instant et me forçais à me calmer. « Je crois que nos boissons nous attendent. » Mes mains tremblaient, j’étais vraiment stupide. Au moins, elle ne m’appellerait plus avant un moment – le bon côté de la chose. J’en serais presque venu à être content qu’ils ne soient plus aussi présents qu’avant, c’était odieux. Parce que dans l’absolu, ça ne changeait rien pour moi. Même si je n’avais pas leur ADN, je portais leur nom et endossais certains de leurs valeurs. Peu importait. Il fallait que je me recentre. J’osais revenir au prix d’un effort surhumain planter mes yeux dans les siens. Allez sois plus courageux que ça, merde.
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Lun 5 Aoû - 9:39
Yeah, right, you really fucked it up this time...
J'acquiesçai sans un mot lorsqu'il me raconta avoir pris un café avec un ami. Et bien c'était déjà ça, au moins il ne restait pas tout seul. Ce n'était donc pas de la terre entière qu'il voulait rester éloigné mais seulement de moi. De mieux en mieux. Il se passa une main sur la nuque, l'air légèrement embarrassé et je m'en voulu. Je savais que je ne lui facilitais pas les choses mais je ne savais pas comment réagir. En réalité, je ne me faisais pas confiance et j'avais peur d'exploser si je me laissais aller. Ce n'était pas le moment de lui envoyer toute ma frustration, ma colère et ma peine à la figure. Je me mordis la lèvre lorsqu'il proposa d'aller prendre un verre et regardai machinalement autour de nous, comme pour trouver un échappatoire. Est-ce que j'en avais envie ? Oui. Non. Je ne savais plus très bien. J'hésitai. Pour une fois que c'était moi qui étais à court de mots, moi qui souhaitais fuir et lui qui essayait de me retenir... En temps normal, la situation aurait eu de quoi me faire sourire mais aujourd'hui elle ne faisait que m'accabler davantage. Me rendant compte que mon silence allait être mal interprété -à moins qu'il soit au contraire parfaitement interprété ce qui d'une certaine façon était encore pire- je finis par acquiescer, toujours en silence, et le suivis dans un petit café sur le trottoir d'en face. Je le laissai choisir une table, près de la fenêtre et m'y installai. Bien, et quoi maintenant ? La serveuse nous sortit momentanément de notre mutisme en venant prendre notre commande. En réalité, je ne me sentais pas capable d'avaler quoi que ce soit alors je commandai simplement un verre d'eau pétillante avec un rondelle de citron. Tout à fait neutre comme boisson. Je n'osais pas le regarder, j'avais peur de plonger dans son regard et de m'y noyer, aussi avais-je tourné machinalement les yeux vers l’extérieur. Mes mains se tortillaient sous la table. Je n'avais rien à lui dire. Ou plutôt, je ne voulais rien lui dire. A quoi bon ? J'allais empirer les choses, je le sentais. Mais honnêtement, pouvaient-elles être pires qu'à cet instant ? Je n'osais pas l'imaginer... peut-être tout était-il déjà fichu... mais dans ce cas, pourquoi m'avait-il abordé ? Avait-il décidé d'être un homme, de rassembler ce qu'il lui restait de courage et de m'achever pour de bon, de tuer ce qu'il restait de notre relation en lambeaux? Quelle relation de toute façon ? Je commençais à avoir mal à la tête tant mes pensées tourbillonnaient. La serveuse revint et déposa les verres devant nous. Je glissai une mèche de cheveux derrière mon oreille, nerveuse, et trempai mes lèvres dans le verre pour me donner une contenance. Je me forçai à le regarder quand il s'adressa finalement à moi. Est-ce que j'allais avoir le droit à une explication après tout ? Le dévisageant sans un mot, j'attendis la suite mais il fut interrompu par son téléphone. Une vague d'irritation me percuta lorsqu'il décrocha, comme une ultime façon de ne pas affronter la discussion. Pourtant je ne le quittai pas du regard et il suffit de quelques secondes pour que je le vois littéralement se décomposer devant moi. Toute colère envolée, l'inquiétude revint de plein fouet.
- Camille... ?
Balbutiant, il se releva pour sortir. Je ne comprenais plus rien. Qu'est-ce qu'il se passait ? Était-ce la même personne que l'autre jour, celle à laquelle il n'avait pas voulu répondre ? Cela avait-il le moindre rapport avec sa crise de panique ? Alarmée par son comportement, je ne mis que quelques instants avant de me décider à la rejoindre. Peu importait ce qu'il se passait entre nous, je voulais, je DEVAIS m'assurer qu'il allait bien. A peine eu-je mis un pied à l’extérieur que sa main saisit mon poignet. Ses yeux s'ancrèrent aux miens un instant, comme pour retrouver un certain équilibre. Je pouvais y lire le tourment qui l'agitait. Mes sens étaient en alertes. Avec appréhension, j'écoutais ce qu'il disait pour essayer de comprendre son trouble. Il parlait en français ce qui éveilla rapidement mes soupçons, soupçons confirmés lorsqu'il évoqua son père. Je fronçai les sourcils. Tout cela avait-il un rapport avec ses parents ? Qu'avait-il dit déjà ? Qu'il avait perdu ses seules certitudes? La conversation fut brève et il raccrocha avant de me lâcher. Il se pinça l'arrête du nez comme il le faisait si souvent et ma poitrine se serra. J'étais faible, je le savais, mais le voir ainsi me brisait. Son regard accrocha le mien tandis qu'il essayait de donner le change.
Camille a écrit:
« Je crois que nos boissons nous attendent. »
Bon, il n'allait pas s'ouvrir aussi facilement, je m'en étais douté. Je le suivis à l'intérieur. Il tremblait. Une fois assis, je posai doucement ma main sur la sienne comme pour l'apaiser:
- Qu'est-ce qu'il se passe... ? C'était ta mère ?
Plus j'y pensais plus j'étais persuadée que cela avait un rapport avec ses parents, mais lequel ? Qu'était-il arrivé pour le paniquer à ce point ? Et pourquoi refusait-il d'en parler ?
- Camille, je t'en prie, tu peux pas me laisser plus longtemps dans le flou comme ça! Explique-moi ce qu'il t'arrive...
Ne pas savoir me tuait, son silence me tuait, son mal-être me tuait. Bon sang, il allait m'achever et j'allais m'effondrer en morceaux. Je me sentais tellement mal... impuissante et inutile... J'étais si triste et en même temps tellement furieuse contre lui ! J'avais tant de difficultés à entretenir une quelconque cohérence et à jongler entre la partie de moi qui voulait le serrer dans ses bras et celle qui voulait le frapper ! Je devais monopoliser toutes mes ressources pour garder mon calme et je sentis que celui-ci s’ébréchait irrémédiablement.
- Raconte-moi... suppliai-je. Parle-moi ! Camille, dis quelque chose ou je te jure que je m'en vais... !
*Définitivement* Je ne parvins pas à prononcer ce dernier mot et j'ignorais si mon ton montrait suffisamment tout le sérieux et le désespoir de cet ultimatum. Inconsciemment, je resserrai ma prise sur sa main. Je ne voulais pas qu'il me laisse partir, mais je n'avais plus la force de me battre contre le vent...
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Lun 5 Aoû - 12:55
I really fucked it up this time, didn't I my dear?
Nous rentrions tous deux à l’intérieur et je fus partiellement soulagé qu’elle ne tente pas de s’enfuir. Nous nous installions à la table dans un silence quasi religieux. J’essayais de maîtriser mes frémissements et ma peine du mieux que je le pouvais bien conscient que Rebecca ne serait cependant pas dupe. Sa paume traversa les Océans nous séparant un peu plus tôt pour se poser sur la mienne en un geste rassurant. Ce contact parvint juste à me resserrer davantage le cœur. Elle me manquait tellement. Sa chaleur, son rire, tout ce qui avait été emporté par ma tornade. Elle avait déduit qui avait été le correspondant, en même temps quel crétin mentionne « son » père de cette façon dans ces circonstances ? J’ouvris la bouche et la refermais aussitôt. Je me passais ma paume libre sur le visage. Je n’arriverais pas à en parler avec détachement pas après tout ça. « Oui… Oui c’était… ma… » Ta mère, Fontayn ?« … enfin c’était elle, oui. » Je pris une gorgée de mon café et m’étrangla presque avec. Ma jolie brune avait apparemment décidé de me reparler mais ce n’était vraiment pas le type de conversation que je voulais – moi – mener. Il devenait évident que c’était la raison de sa distance ou du moins une des raisons. Elle voulait comprendre, c’était légitime après ce que je lui avais fait traversé mais je n’étais pas prêt à lui divulguer ça. Comment lui dire ça à haute voix ? Comment parviendrais-je à résumer ce chaos ? Je détournais le regard et elle reprit de plus belle. Sa menace fut comme un poignard et j’accusais le coup en crispant les traits de mon visage durement. Un ultimatum, dos contre le mur, les talons calés. J’étais oppressé par ses doigts qui s’acharnaient sur les miens. Je cru un instant que j’allais hurler et péter les plombs avec toute la pression que je ne pouvais plus subir depuis plus de quatre jours mais étonnamment, le corbeau décida d’intervenir, il s’exprima par ma bouche. Mon ton était autoritaire, tranchant. « Pas ici. » Mon trouble avait laissé place à une froide détermination. Je finis d’une traite mon breuvage, retira ma main de la sienne pour aller payer la note. L’oiseau avait bien compris que nous ne pourrions pas supporter de la perdre, surtout pour une cause aussi futile et qu’elle ne comptait pas en démordre. Conserver ce secret ne rimerait à rien surtout si … Si il fallait un jour que ça fasse les gros titres. Un riche héritier découvre sa vraie identité ou le fils des Fontayn refait surface pour annoncer l’impensable ou que sais-je. La presse people de Cannes s’en délecterait.
J’avais la nausée quand nous quittions l’endroit. Je veillais à ne pas effleurer mon interlocutrice alors que nous entamions notre marche. Parler de ça en marchant m’offrait deux avantages. De un, je n’étais pas forcé de la regarder durant mon discours. De deux, je pouvais évacuer ma nervosité facilement comme ça. Je décidais de m’allumer ma seconde cigarette de la journée, réalisant que ce soutien ne serait pas de trop. Je veillais à ne pas enfumer Becky tout en avançant. Je voulais en finir rapidement mais qu’est-ce que j’étais censé lui dire ? Alors voilà, j’ai découvert que mes parents n’étaient pas les miens ? De but en blanc ? Non, je voulais prendre mon temps comme pour bien l’assimiler moi-même. Je devais partir du début et lui laisser le moins de mystère possible autour de cette histoire. Je devais déjà couvrir ma nature, inutile de paraître trop vague, ça attiserait sa curiosité. Elle voulait que je sois honnête avec elle, d’accord. Si ça l’empêchait de m’abandonner, j’étais prêt à ce sacrifice. Je m’écoutais ? Un peu, oui. Mais j’étais assez déprimé pour réaliser que je ne pouvais pas l’éloigner. Après quelques enjambées, je me mis à débuter mon récit. « J’ai rencontré un gars il y a quelques jours tout à fait par hasard. C’est une longue histoire… » Hold-up, molosses, je lui épargnais les détails sanglants. « … mais il était blessé. Alors, je l’ai conduit à l’hôpital. » Dire que le lendemain, j’avais dû prendre un taxi pour retrouver ma voiture. « En… En voulant l’aider à remplir sa feuille d’admission, je me suis rendu compte qu’on partageait trop de… De… » Similitudes ? « … points communs pour que ça ne soit pas souligné. Quand… Quand je lui ai fait part de ma surprise… Il a semblé… Me connaître. » Je pris une très grande inspiration. J’étais vraiment en train d’en parler là ? Ça me semblait surnaturel. « C’est là qu’il… m’a … euh… » crié, scandé, frappé… «…expliqué que… »
Je m’arrêtais finalement dans ma marche qui prenait un rythme un peu trop effréné devant une boutique quelconque. Je ne la regardais pas du tout, axant mon attention sur les passants qui se pressaient sur le trottoir plus commercial d’en face. « Il m’a expliqué qu’on… nous avait inversé nos vies. » Ma voix s’était faites presque murmure quand je lui déclarais ça. Il n’y avait qu’elle qui avait pu l’entendre. Pour définitivement clarifier la situation, j’ajoutais avec un timbre instable. « Apparemment, ses parents sont … les miens et vice/versa. Voilà, tu sais tout. » Mes derniers mots tranchaient niveau intonation avec le reste, j’avais tenté de me montrer un peu plus rude, un moins… fragile. Comme si ça servait encore à quelque chose. Le mal était fait depuis bien longtemps. Mais bon, voilà, je l’avais dit. Je repris ma marche là où je l’avais laissé et essaya de respirer correctement durant la manœuvre. Je ne me confiais à personne surtout pas pour ce type de sujet et si elle ne m’avait pas foutu un flingue sur la tempe pour que je le fasse, sans doutes aurais-je esquivé à nouveau. Je ne savais plus ce que je devais faire maintenant ou dire. C’était une des nombreuses raisons qui me poussaient à ne jamais parler de choses trop personnelles. J’étais censé agir comment après ? J’étais embarrassé, relativement angoissé et complétement ravagé. Si ça ne la retenait pas…Je ne pourrais plus rien faire. Ça m’en avait coûté de lui avoir tout raconté, je me sentais encore plus mal. Je veillais réellement à garder ma respiration cohérente. Je vivais dans la crainte de crises 24h/24 maintenant – ça en devenait handicapant. Je terminais d’une main toujours tremblante ma clope en continuant d’évoluer dans les rues de Glasgow sans avoir la moindre foutue idée de vers quoi nous allions. La destination importait peu cela dit, c’était le voyage qui comptait et ce que je venais de lui avouer sous la torture de la voir disparaître.
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Lun 5 Aoû - 17:52
We both fucket it up... let's forget this, for now... i'm here, with you...
Camille a écrit:
« Pas ici. »
Son ton me laissa perplexe. Je ne m’étais pas attendue à ça. Il fallait dire que ces derniers temps, Camille ne cessait de me surprendre, en bien comme en mal. J’avais perdu mes repères comme il semblait avoir perdu les siens. Je ne comprenais plus rien. Il finit sa boisson et j’abandonnai la mienne alors qu’il allait régler. Je le suivis sans un mot, incertaine, alors qu'il se mettait à marcher à priori sans but précis. Je ne dis rien non plus lorsqu'il alluma une cigarette, preuve s'il en fallait qu'il était particulièrement stressé. Il semblait avoir besoin d'encore un peu de temps alors je ne le bousculai pas. Les mots sortirent enfin de sa gorge, quelque peu embrouillés. Il ne me regardait pas mais je lui jetais des coups d'œil inquiets alors que concentré sur son récit, buttant péniblement sur les mots, il essayait enfin de m'apporter une explication à son comportement. Je ne comprenais rien à son histoire. Il avait emmené un type à l'hôpital ? Mais quand ? Était-ce lundi avant de venir chez moi ? Je tentai de brider mon esprit qui se mettait déjà en branle à toute vitesse et me concentrai sur ses paroles. Il s'arrêta soudainement, m'obligeant à faire de même et dans un murmure, il m'avoua enfin ce qui le perturbait tant. Ses parents n'étaient pas ses parents ? Comment était-ce possible ? Que s'était-il donc passé pour que… ? Et comment avait-il… ? J'essayais de remettre ses phrases dans l'ordre pour avoir une plus grande vue d'ensemble mais tout ce que je voyais me semblait complètement ahurissant. Il était tombé par hasard sur un homme qu'il avait emmené à l'hôpital et qui lui avait appris qu'ils avaient été échangés à la naissance ? Mon dieu le sort ne pouvait pas s'acharner autant sur une seule personne, c'était totalement injuste ! - Ho mon dieu, Camille… Sous le choc, je posais ma main sur ma bouche légèrement entrouverte, les yeux écarquillés d'horreur. Pas étonnant qu'il ait été bouleversé, qu'il le soit encore d'ailleurs. Personne ne pouvait encaisser stoïquement ce genre de nouvelle ! Je fus prise de cours quand il se remit en route. Non, je ne pouvais pas le laisser comme ça, il fallait que je dise quelque chose, je ne l'avais pas menacé de m'en aller s'il ne me racontait pas tout, pour ensuite le laisser en plan avec ses problèmes. Je glissai ma main dans la sienne pour le retenir et le forcer à s'arrêter quelques mètres plus loin. Mon autre main se posa sur son bras tandis que je plongeai mon regard dans le sien: - Je suis désolée… c'est affreux… mais tu.. tu es sûr de ce qu'il affirme ? Tu as des preuves ? Est-ce que ça ne pourrait pas être juste… Une horrible plaisanterie ou un terrible malentendu ? -… une erreur ? Je m'interrompis alors que les derniers évènements prenaient enfin du sens et que je comprenais ce qu'il venait de traverser. Il était ravagé, détruit par ce cataclysme qui remettait en questions jusqu'aux fondations mêmes de sa vie. - Ils ne sont pas au courant, c'est ça… ? Ho, Camille… Je glissais mes bras autour de son cou pour l'enlacer et le serrer contre moi. J'avais l'impression de sentir littéralement la douleur qui le dévorait et elle me coupait le souffle comme à lui. Mais il avait été là pour moi lors des pénibles révélations sur ma famille, c'était à moi d'être à ses côtés pour les siennes. Je comprenais mieux tout à coup et j'imaginais sans mal quelles pensées le torturaient. - Je sais que ça fait mal, que tu es perdu, et sous le choc… murmurai-je en caressant doucement sa nuque. Mais ce sont toujours tes parents et ils t'aiment, ce sont eux qui t'ont élevés… ca ne change pas qui tu es… Je relevai la tête pour prendre son visage entre mes mains, pour que la conviction dans mes yeux l'atteigne au moins un tout petit peu: - Tu es et tu resteras toujours Camille Fontayn… tu es leur fils, rien ne changera ça ! Rien du tout ! Je maudissais l'odieux coup du sort qui l'avait fait rencontrer le fils biologique des Fontayn, le maudissant lui d'avoir annoncé une si terrible nouvelle à mon amant. Qu'est-ce que ça lui apportait de le savoir ? Rien si ce n'était des peurs et du chagrin. Camille était brisé, éteint, et je voulais absolument changer ça. Je me mis sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres d'abord légèrement puis plus profondément lorsque le manque se réveilla, me rappelant douloureusement sa présence en moi. Bon sang, il m'avait tellement manqué… il me manquait tellement… Je restai un moment à le serrer dans mes bras pour essayer d'absorber un peu sa peine. Puis je redressai la tête et lui souri tristement : - T'es pas tout seul… tu n'as pas à traverser ça tout seul… je suis là… Je posai une ultime fois mes lèvres sur les siennes et me décollai légèrement: - Tu es garé où ? Et si on rentrait chez toi…? J'entrelaçai mes doigts aux siens tandis que nous rejoignions sa voiture puis son appartement. Nous étions restés silencieux mais j'avais refusé de cesser de le toucher. Quand ma main avait quitté la sienne, mes doigts étaient venus caresser paisiblement sa nuque de sorte que pendant tout le chemin, nos peaux étaient restées en contact. Je savais qu'il allait vouloir s'éloigner de moi une fois dans l'appartement, il m'avait fait le coup plus d'une fois, aussi, l'attrapai-je par la main sitôt la porte claquée pour l'attirer contre moi et enfouir mon visage dans le creux de son épaule. Je voulais lui dire des centaines de choses, continuer à essayer de trouver les mots pour l'apaiser et le réconforter maintenant qu'il avait partagé avec moi l'odieuse vérité. Mais ce n'était pas le moment. Je repoussai à plus tard tous mes beaux discours pour ne me concentrer que sur les caresses que je voulais lui procurer, celles qui permettraient temporairement à son esprit de s'évader, loin très haut avec le mien. Mes baisers n'étaient que douceurs et tendresse tandis que je déboutonnai lentement sa chemise, loin de l'empressement effréné qui m'avait habité quelques jours auparavant. Je voulais lui faire l'amour, effacer ses doutes, ses peurs, ses malheurs, qu'il se perde dans mes bras, dans ma chaleur, je voulais tellement effacer la peine de son regard et de son cœur. C'était une entreprise bien trop ambitieuse pour la petite semi-démone sans prétentieux que j'étais, mais j'allais y mettre toute mon énergie, parce qu'il méritait que je sois là pour lui… - Je suis là, avec toi… chuchotai-je contre ses lèvres. Oublie tout… oublie tout le reste…
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Lun 5 Aoû - 22:01
I really fucked it up this time, didn't I my dear?
La première réaction de Becky m’avait horrifié et reprendre la marche m’avait paru nécessaire pour ne pas m’attarder là-dessus. En fait, je tentais comme je pouvais de minimiser ce qu’il m’était tombé dessus et l’importance qu’elle allait accorder à cette histoire n’allait pas m’aider à atterrir bien au contraire. A moins que ça soit l’inverse, ça me forcerait à retomber au sol avec fracas, coups et blessures ? Au point où j’en étais… La jolie brune me rattrapa et m’empêcha de continuer ma course. J’avais peur maintenant, définitivement effrayé par ce qu’elle allait dire et faire. Je ne voulais pas susciter la pitié - un peu tard pour ça, pas vrai ? Je ne voulais pas qu’elle s’accroche à moi pour ça ou qu’elle soit tendre avec moi pour cette raison. Et pourtant, je devais reconnaître que j’avais besoin d’elle en ce moment. C’était pour ça que je ne parvenais pas à l’écarter. Elle me posait des questions, je n’avais plus envie de parler de ça pourtant et encore moins au milieu d’une rue quelconque. Je ne fixais toujours pas mon regard dans le sien, préférant fixer l’arrière-plan, dans le vague. Ma voix sortit lasse comme épuisée tandis que je soupirais ces mots. « Oui… Je suis sûr…» Elle déduisit toute seule que mes, ses, nos parents n’étaient pas au courant. Enfin, ceux qui m’avaient élevé mais mes parents biologiques par contre… Ils devaient le savoir vu que leur fils connaissait l’histoire. Il me manquait pas mal de paramètres, je savais si peu mais pour moi, c’était déjà trop. Ses bras m’entourèrent et j’en eus le souffle coupé. Toute sa compassion fondit sur moi et me brisa un peu plus car elle me faisait comprendre à quel point j’étais dévasté, à quel point tout ça était terrible même d’un point de vue extérieur. Je m’en fichais des gens autour de nous, je la serrais contre moi aussi fort qu’elle pouvait le faire. Aussi douloureuse qu’elle était cette étreinte, elle me rendait plus vivant, plus conscient, plus … soutenu aussi peut-être ? Je n’avais pas besoin qu’elle continue à poser des termes sur la situation ou sur mon état car je ne supportais pas ça mais elle reprit.
Heureusement qu’elle ne pouvait pas voir mon visage car je n’arrivais plus à paraître plus ou moins détaché quand elle tenta de me convaincre que « mes » parents m’aimaient. On reparlerait de ça une fois que je leur aurais dit. Je voulais qu’elle arrête de parler parce que le poids des mots me faisait encore plus souffrir. Elle m’affirmait que ça ne changeait rien mais si. Si, ça changeait tout pour moi. Ca expliquait tout aussi. Je n’aurais jamais dû mener cette vie et c’était d’ailleurs pour cette raison que j’étais ici, avec elle. Finalement, mon vrai Destin m’avait rattrapé – si on voulait. Elle avait beau tenter de me convaincre de ce qu’elle voulait, j’étais un usurpateur. J’avais abusé de leur amour, de leur argent, de leur temps… J’avais volé la vie d’un autre et leurs attentes que je n’avais même pas comblé. Ils allaient me rayer de leurs existences quand ils l’apprendraient, j’en étais quasiment sûr. La boule dans ma gorge me forçait à rester vigilant et j’essayais simplement d’ignorer ce qu’elle venait de me dire pour me concentrer simplement sur sa présence dans mes bras, contre moi. Elle voulait m’aider et cette fois-ci, je ne cherchais pas à la détromper parce que j’allais vraiment trop mal pour la contredire. Ses lèvres trouvèrent les miennes, ses baisers délogèrent partiellement les succubes de ma poitrine. Je ne me souciais pas que nous soyons à l’extérieur comme d’ordinaire car sa proximité devenait une nécessité dont je ne parvenais pas à me passer. Je voulais reprendre forme et vie. Elle s’évertua à me dire qu’elle ne me laissera pas et comme toujours, ses promesses ricochèrent sur ma carapace que l’expérience avait forgée autour de moi. J’étais presque apathique quand je lui déclarais. « Par là… Viens. » Je ne savais pas trop ce qu’elle voulait qu’on fasse chez moi mais bouger me paraissait être une bonne idée.
Sa main resta en contact avec moi durant le trajet comme si elle ne craignait que je ne m’évapore après mes confessions. Je me sentais pitoyable de profiter comme ça de sa bonté et de finalement, ne pas réussir à reprendre le dessus tout seul. Évoquer mon passé de la sorte m’avait profondément remué, sans compter l’appel de ma m… Louise. Oui, c’était Louise maintenant pour moi. Je serrais la mâchoire et me contenta de surveiller ma respiration durant le reste du trajet. Nous arrivions plutôt vite devant mon immeuble et encore plus rapidement dans mon appartement. Rebecca m’attira directement contre elle à peine le seuil franchi. Elle m’embrassa alors et je fus heureux de ne plus devoir discuter de ça pour le moment car je ne m’en sentais vraiment plus capable. Ses doigts cheminèrent sur ma chemise et je compris ce qu’elle avait en tête. Elle me le confirma à la suite. Mon esprit semblait partagé – et si elle n’avait finalement que de la pitié pour moi ? Mais mon corps réagit au quart de tour à sa tendresse. Je voulais oublier, je voulais sa chaleur, je voulais juste l’espace de quelques instants exister autrement que par la douleur.
Mes yeux ne se décrochèrent pas un instant des siens alors que je ramenais au-dessus de nous une couverture. Je la repris de mes bras et l’embrassa longuement à la suite. Je ne pouvais pas décidemment la remercier de m’avoir permis d’évacuer ma nervosité grâce au sexe. Alors à la place je glissais mes mains dans ses cheveux et lui déclara toujours chambouler par tout ce que nous venions de vivre, par tout ce que je lui avais avoué, par tout ce qui m’arrivait de façon générale en ce moment. « Tu m’as manqué. » Et pas que d’un point de vue charnel. Je n’avais pas envie de me mentir aujourd’hui et j’étais bien trop éreinté nerveusement pour paniquer de cette marque prouvant mon attachement. Je voulais simplement être avec elle là, maintenant sans que ma conscience ne vienne m’achever. L’oiseau veilla silencieusement à ce que ma morale ne vienne pas nous perturber tandis que je priais intérieurement pour qu’elle ne revienne pas sur mon histoire d’hérédité.
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Mar 6 Aoû - 17:04
I really fucked it up, didn't I...?
Dans ses bras, j'essayais d'oublier ma douleur, la sienne, celle que nous nous infligions l'un l'autre et celle que le monde nous infligeait. Mais je savais que ça ne suffirait pas, pas cette fois. Malgré cette proximité retrouvée, je ne me sentais pas en paix, j'étais déchirée, en proie au doute, perturbée. Mes mots n'aidaient pas Camille et c'est pour ça que je me retrouvais le cajolant de baisers et de caresses parce qu'il me semblait que c'était le seul moyen de l'atteindre encore. Je voulais qu'il aille mieux et même si je savais que cette méthode n'était pas la bonne, qu'au fond cela ne faisait que repousser temporairement ses problèmes, je ne voyais pas d'autres solution. Au moins pendant quelques instants, il ne pensait plus à ses malheurs et c'est le seul répit que je pouvais lui offrir. Il y avait quelque chose d'incroyablement désespéré dans notre étreinte et j'avais conscience que cela ne venait pas uniquement de lui. J'avais moi-même perdu mes repères, je ne savais plus où j'en étais, où nous en étions. Le sexe nous offrit une parenthèse bienvenue dans ce marasme sentimental. Une parenthèse intense et délicieuse. J'aurais aimé que l'on puisse rester comme ça pour l'éternité. Je voulais que le temps s'arrête, que la terre cesse de tourner, que nous restions dans notre bulle à panser nos blessures et n'avoir rien d'autre à faire que nous aimer. Mais cela n'arriverait jamais... Alors que Camille avait tant évité mon regard ces derniers temps, il ne le lâchait plus à présent et j'avais peur qu'il y devine mes craintes malgré mes efforts pour les dissimuler. Son corps contre le mien m'apaisait néanmoins. Si je savais que ça ne durerait pas, je voulais en profiter encore un peu. J'avais désespérément besoin de lui et ça me terrorisait. Je ne m'étais jamais autorisée à être aussi dépendante de quelqu'un et pour cause... cela allait à l'encontre de tous mes mécanismes de défense ! Je savais que plus le temps passait moins je serai capable de tenir mes engagements. Je lui avais dit, je lui avais ASSURE, presque promis même, que je ne le laisserai pas me détruire... et pourtant c'était ce qu'il faisait, ce qu'il allait finir par faire en continuant à refuser de se confier à moi, en continuant à me repousser. Il aurait dû me parler de tout ça dès le début, pourquoi avoir attendu ? Pourquoi m'avoir forcé à me battre autant pour ça ? Quel genre de personne ne se confiait pas à ses proches ? étions-nous si proches finalement... ? La façon dont il m'attira contre lui pour m'embrasser après tout ça me faisait dire oui... mais j'étais particulièrement douée pour me leurrer... Il glissa ses mains dans mes cheveux et je fus encore plus troublée par son aveu. Je lui avais manqué... c'était la première fois qu'il me disait une chose pareille...et au lieu de me réjouir, même si une part de moi -une grande part même- se réjouissait, je n'arrivais pas à me contenter de cela, . Car oui, lui aussi m'avait manqué mais je ne pouvais m'empêcher de songer que même là, blottie dans ses bras, il me manquait encore. Quelque chose n'allait pas, n'allait plus. Il n'était pas entièrement ici avec moi et je ne comprenais pas cette sensation... je ne pouvais pas lutter contre elle. Un sourire triste se dessina sur mes lèvres et je vins l'embrasser avant d'enfouir mon visage contre son torse pour ne plus avoir à affronter son regard. Je restai longuement dans ses bras sans un mot, profitant simplement des caresses de ses doigts sur ma peau. Je ne pouvais plus continuer comme ça... On ne pouvait plus continuer comme ça...
- Tu aurais dû m'en parler tout de suite.... soupirai-je au bout d'un moment d'une voix lasse. Je sais que tu étais bouleversé, et que tu l'es encore mais... pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi est-ce que j'ai du te menacer pour avoir une explication ?
Je ne pouvais pas ignorer les quatre jours d'angoisses que j'avais traversé à ne pas savoir ce qu'il avait, à m'inquiéter pour lui, pour sa santé physique et mentale, à me laisser dépérir à cause de son rejet. Je me détachai de lui à contre-cœur et me redressai pour m'asseoir au bord du lit, dos à lui et me prendre la tête entre les mains.
- Il faut que tu arrêtes de faire ça, Camille... de me repousser à chaque fois que tu as peur d'être proche de moi...
Je me massais les tempes pour essayer de faire passer mon début de migraine.
- Je sais que tu n'as pas envie, mais il faut que tu en parles à quelqu'un. Il faut que tu préviennes tes parents...
Je pouvais presque deviner le cheminement interne de Camille, alors je tournais les yeux vers lui et affirmai durement:
-... car ce sont toujours tes parents, Camille, quoi que tu en penses.
Je me relevai pour aller récupérer vêtements et sous-vêtements et les enfilai avant d'aller me servir un verre d'eau.
- Tu ne peux pas garder ça pour toi et repousser indéfiniment l'échéance. Plus tôt ce sera fait, plus tôt tu pourras avancer...
Face à l'évier, je continuais à lui tourner le dos. J'avais besoin de prendre un peu de distance, surtout parce que je savais que si ce n'était pas moi, c'est lui qui allait en prendre et je ne pouvais pas le supporter. Je me sentais ridiculement à fleur de peau alors que c'était lui qui n'allait pas bien et qui ne voulait pas en parler. Je n'arrivais plus à le suivre.
- Je comprends pas pourquoi tu refuses de me parler quand tu ne vas pas bien...
Dernière édition par Rebecca Scott le Mar 6 Aoû - 20:10, édité 1 fois
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Mar 6 Aoû - 19:12
I really fucked it up this time, didn't I my dear?
Tout semblait avoir trouvé sa place durant quelques instants - sa peau comme seule sensation, son odeur pour unique oxygène et sa respiration pour seul son. Ma vie ne pouvait se résumer qu’à ça, je ne me sentirais pas pour autant lésé. Ici, avec elle, je me sentais en paix, à l’abri même du Monde extérieur. Un petit exploit en soi. Finalement, j’avais réussi à fuir autrement qu’en m’adonnant à des penchants douteux comme l’alcool. Je crus que le cauchemar n’allait pas me rattraper de sitôt mais je faisais fausse route. Cela faisait un certain moment que mes doigts couraient distraitement son épiderme quand elle fracassa le silence de sa voix. Mon cœur s’accéléra drastiquement quand je compris que nous foncions tout droit dans ce que nous venions de repousser et ça sans faire de détour. Rebecca attaquait de front et ses reproches se logèrent directement dans ma poitrine. Je la laissais s’écarter en essayant de comprendre ce revirement. Sa compassion semblait s’être envolée au profit d’un agacement plus profond que je ne l’aurais cru. Mes révélations n’avaient pas suffi, nos ébats non plus. Je ne comprenais pas pourquoi elle s’acharnait autant. Pourquoi elle voulait autant prendre pour elle mes problèmes ? Je ne disais rien tout en ayant conscience que ses réprimandes se situaient justement à ce niveau-là. Je me redressais quand elle se prit la tête entre les mains et restais toujours aussi muet quand elle pointa du doigt tout le fonctionnement chaotique de notre relation. Pourtant, j’avais essayé de réparer un peu ça aujourd’hui. Je lui avais avoué la pire chose qui me soit tombé dessus. Je ne comptais même pas en parler à Alan. Pour moi, ça signifiait beaucoup. Mais ça ne suffisait pas à combler toutes les brèches que j’avais créées. Je ne lui offrais rien qui puisse la satisfaire et l’horrible conclusion se profilait à l’horizon. Je lui avais dit de partir quand je commencerais à la détruire.
Je retins ma respiration durant plusieurs secondes inconsciemment. Elle passait de nos soucis aux miens sans transition. Je ne voulais pas qu’elle me bouscule concernant cette histoire. Elle ne réalisait pas l’enjeu, ni mon besoin de recul, de temps. Je ne savais pas foncer, je ne savais pas accuser rapidement des coups aussi violents. Je devais digérer avant de pouvoir aller de l’avant, de leur en parler. Mais elle ne me comprenait pas, comme je ne la comprenais plus. Pourquoi se mêlait-elle de ça ? Pourquoi semblait-elle aussi en colère concernant mon absence de réactions à ce sujet ? Ce n’était qu’un transfert, pas vrai ? De ce qu’elle avait à me dire sur ce que je ne faisais pas pour nous, pour elle. Je ne savais pas comment je faisais pour être si lucide tout d’un coup. C’était plus facile de penser que tout ça nous concernait nous plutôt que mes autres problèmes familiaux ? Pas forcément, non. Je fronçais les sourcils quand elle me mit en face de ma communication défaillante. Elle repartait d’un thème à un autre encore une fois. Mais qu’est-ce que je pouvais répondre à ça ? J’avais toujours appris à ne me confier à personne et à cacher ce que j’étais, qui j’étais. Je n’arrivais pas à m’ouvrir facilement. Par peur de souffrir ? Peut-être bien, oui. Pourtant, on ne pouvait pas dire que ça m’aide d’une façon ou d’une autre en ce moment. Je me redressais pour attraper mes sous-vêtements et les enfiler rapidement. Je m’assis sur le bord du matelas et respira profondément, ma gorge s’était tellement resserrée que je dû la racler avant de pouvoir émettre le moindre son. Je me passais une main sur le visage, tout pouvait basculer ou était en train de basculer, je ne savais plus.
Je lui répondais honnêtement. « Je… Je ne sais pas. Je … Enfin, je ne veux pas t’accabler de… Je ne suis pas habitué à … Ce n’est pas dans … ma nature. » Non, je ne parvenais pas à divulguer mes travers et mes états d’âme. Je ne voulais pas ennuyer mes proches justement, je voulais les préserver. Je voulais qu’ils m’apprécient pour des raisons différentes que l’apitoiement ou… Je ne savais pas. Je voulais juste pouvoir être fort tout seul. Je cherchais sûrement à me prouver que je pouvais parvenir à tout gérer sans aucune aide. Je voulais me convaincre que j’avais changé. Je restais là où j’étais, loin d’elle, trop loin d’elle. Comment en étions nous arrivé à être si proche et si lointain ? Je l’observais discrètement du coin de l’œil près de l’évier. J’ajoutais très sérieusement. « Tu n’as pas à résoudre mes problèmes, Rebecca. » Je ne voulais pas de conseils, je ne voulais pas qu’on me dise quoi faire. Mais ça n’était plus une question de vouloir. Car je savais qu’elle avait atteint sa limite. Nous étions dysfonctionnels. Je ne saurais jamais être à la hauteur et elle s’en rendait enfin compte. Même en sauvant les meubles, je ne pouvais pas parvenir à la convaincre du contraire. Comment l’aurais-je pu ? J’étais à bout nerveusement et physiquement. Tout semblait repartir en diagonale de tous les côtés et j’étais toujours aussi faible, toujours aussi imparfait. Il valait peut-être mieux finalement qu’elle prenne la décision que je n’arrivais pas à exécuter. Non, je ne pouvais pas souhaiter ça. Elle était déjà trop importante. Où est-ce que j’en étais ? Quelque part entre mes anciens hématomes et les nouveaux.
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Mar 6 Aoû - 21:07
Yeah, right, you really fucked it up this time...
Camille a écrit:
« Je… Je ne sais pas. Je … Enfin, je ne veux pas t’accabler de… Je ne suis pas habitué à … Ce n’est pas dans … ma nature. »
Sa nature… ce mot résonnait bizarrement à mes oreilles car il me faisait penser à ce que nous nous cachions mutuellement. Ce secret qui malgré lui se mettait aussi entre nous. Mais qui étais-je pour lui reprocher de ne pas tout dire ? Rien qu'une semi-démone… c'était à pleurer de rire. Ou à pleurer tout court d'ailleurs… Il ne comprenait pas qu'il ne m'accablait pas avec ses problèmes. Nous étions forcément plus forts à deux ! Deux cerveaux, deux cœurs, quatre mains, nous avions beaucoup plus de chances de réussir à franchir les épreuves de la vie de cette façon, non ? En cherchant à me préserver il ne faisait qu'empirer les choses. - C'est ton silence qui m'accable Camille… je...je ne peux pas rester les bras croisés à te regarder souffrir sans savoir pourquoi ! Je… je ne fonctionne pas comme ça…
Je n'osais pas me retourner pour le regarder. J'avais peur de ce que je verrais dans son regard, ou de ce qu'il verrait dans le mien. J'étais à bout, j'étais tellement… craquelée, brisée, et je ne comprenais même pas pourquoi. Je me sentais faible et idiote de lui reprocher de ne rien dire alors que justement aujourd'hui, il avait fini par tout me raconter… mais le problème restait entier. Cette confession n'avait pas été naturelle, j'avais du me battre, encore et toujours, avec lui, pour qu'il me dise la vérité. J'avais du le menacer ! Mon dieu, comment en étais-je arrivé là ?
Camille a écrit:
« Tu n’as pas à résoudre mes problèmes, Rebecca. »
- Tu vois, c'est ça le problème… je ne suis pas d'accord…
J'aurais voulu pouvoir effacer chaque peine, chaque douleur, l'aider à traverser chaque épreuve, à résoudre chaque problème, à apaiser chaque angoisse, mais il ne me laissait pas faire… A défaut de résoudre ses problèmes, je voulais qu'il me laisse essayer, qu'il me laisse le soutenir, l'épauler !
- J'ai eu tellement peur pour toi quand tu as débarqué chez moi l'autre soir, mais pour rien au monde je n'aurais voulu que tu sois ailleurs !
Mes pensées chaotiques se mélangeaient, j'avais l'impression d'être incapable de lui faire comprendre ce que je ressentais, à quel point il me blessait constamment en refusant de me laisser approcher.
- Je voudrais t'aider mais à chaque fois que j'essaye, tu me repousses… c'est comme si tu ne me faisais pas confiance ! Tu essayes de me préserver, mais la seule personne que tu préserves c'est toi ! Tout ce que tu fais c'est empirer les choses entre nous … et je passe chaque seconde loin de toi à m'inquiéter qu'il t'arrive quelque chose et que tu ne m'en parles pas…
Je finis par me retourner pour lui faire face. Je tremblais, de peur, de rage, de tristesse. J'avais les larmes aux yeux. Je savais où tout ça allait nous mener, droit dans le mur, exactement là où nous devions finir. Depuis le début, tout était contre nous. J'avais lutté, encore et encore, mais je n'avais juste plus la force. Je l'aimais mais ça ne suffisait plus… je n'étais même pas certaine que ça ait jamais suffit…
- Pourquoi est-ce que tu ne comprends pas ? Ouvre les yeux ! Qu'est-ce que je suis pour toi, Camille ? Juste l'ex voisine bonne à baiser quand tu ne vas pas bien ? Ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que je veux !
Etait-ce ce que lui voulait ? Etait-ce tout ce qu'il pouvait m'offrir ? Tout avait toujours été tellement déséquilibré dans cette relation, je m'étais investi à corps perdu là-dedans alors que lui tentait de tout freiner. Je savais qu'il avait fait des efforts, beaucoup d'efforts, mais j'avais dû tellement me battre pour qu'il accepte la moindre évolution entre nous… il ne me restait plus assez d'énergie aujourd'hui pour continuer… et j'avais tellement, tellement espéré qu'il arriverait un jour où il pourrait prendre le relais, qu'il aurait envie d'une vraie relation avec moi, qu'il me laisserait enfin être avec lui, le véritable lui, pas celui qu'il montrait au reste de la terre… mais tout ça, c'était fichu maintenant… j'allais me briser d'un instant à l'autre. Il aurait réussi à me détruire finalement… et je l'aurais laissé faire sans rien dire. Les larmes que je tentais désespérément de réprimer me compressaient la poitrine et la gorge.
- J'ai besoin de plus, Camille…
J'avais besoin de compter dans sa vie, besoin qu'il me laisse approcher, qu'il me laisse tout voir, le bon comme le mauvais, que je puisse panser ses blessures comme il pansait les miennes…
- Je me suis battue... tellement fort.. pour toi, je ferais n'importe quoi pour toi, pour nous, et tu ne le vois même pas... j'en peux plus Camille... j'en peux plus.
Je désirais tellement qu'il soit fort pour nous deux à cet instant et pourtant je savais que c'était totalement injuste, qu'il n'était pas émotionnellement capable de se battre pour moi… mais j'avais atteint le point de non-retour, j'en avais conscience… j'étais à bout… j'espérais tellement qu'il me retienne, qu'il me prenne dans ses bras et me dise toutes les choses que j'avais souhaité qu'il me dise. Qu'il me fasse taire, qu'il me fasse oublier toutes ces idioties, que pour une fois, il ne me laisse pas m'accrocher toute seule à cette relation qui ne menait nulle part. C'était l'instant d'ultime vérité… sa dernière chance, je ne pouvais plus supporter son silence, son aveuglement. Soit il me retenait maintenant, soit je partais et il me perdait. Et je le perdais… Oui, c'était sûrement comme ça que ça devais se passer, il allait finir de briser ce qu'il restait de courage et détermination en moi… Voilà, après tout, pourquoi avais-je même espéré une autre fin ? Qu'est-ce qu'une progéniture des enfers méritait d'autre que de souffrir ?
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Mar 6 Aoû - 22:44
I really fucked it up this time, didn't I my dear?
Je ne réalisais pas. Non, je ne réalisais rien. Je ne comprenais pas pourquoi elle s’inquiétait autant pour moi. C’était faux, je me mentais. Bien sûr que je savais. Mais je ne mesurais pas l’ampleur des dégâts. Jusqu’à quel point s’était-elle attachée à moi ? Et jusqu’à quel point l’avais-je faites souffrir ? J’avais droit à un échantillon de cette douleur et elle me semblait inconcevable. Comment pouvait-elle autant s’en faire pour un con dans mon genre ? Ça me dépassait. J’étais dépassé depuis trop longtemps. Et ça nous était fatal. Je ne savais plus comment garder intacte des relations proches, je ne savais plus comment aimer. Je lui avais dit. Je lui avais expliqué ça clairement. Et elle, elle réalisait enfin ce que je m’étais tué à lui dire. J’allais la décevoir. J’étais une déception. Elle me plaça face à la vérité. Non, je ne parvenais pas à lui offrir toute ma confiance, elle avait raison. Et oui, j’essayais de me préserver. Elle se retourna, je continuais à fixer le plancher toujours assis sur mon matelas. Mes traits se crispèrent de douleur quand elle me scanda toutes mes erreurs en plein visage. Non, je ne la prenais pas que pour ça mais dans les faits, oui, j’agissais comme ça. Qu’est-ce qu’elle était pour moi ? Une amie ? Une amante ? Je ne trouvais pas de dénomination juste, correcte, concrète. Tout se confondait dans mon esprit, les mots s’entrechoquaient et s’emmêlaient dans la panique qui commençait à m’étreindre de plus en plus. Je devais dire, faire n’importe quoi quelque chose. Je n’allais pas la laisser partir. Je ne pouvais pas la laisser partir. Et pourtant, je restais là à contempler le vide dans mon coin alors qu’elle se déchirait juste à côté. J’étais incapable de lutter contre la vague d’angoisses qui me clouait littéralement sur place. Mon énergie s’était évaporée.
Elle avait besoin de plus. Je le savais pertinemment sans qu’elle ne l’énonce. Et je ne pouvais pas lui apporter plus. Je ne le pouvais pas, pas vrai ? Je n’avais rien à lui offrir, j’étais brisé et dévoué uniquement à une cause. Je ne devais pas me détourner du chemin que je m’étais tracé au prix de nombreux sacrifices. Elle en faisait partie. Je me pris la tête entre les mains ne sachant pas comment faire pour gérer cette crise. Je me perdais entre mes désirs, mes responsabilités, mes envies et les dangers que ça comportait. Je ne savais plus où me… Nous situer. Elle s’effritait de plus en plus et je ne parvenais pas à réagir. J’étais tétanisé quand ses dernières paroles retentirent dans mon appartement. Je savais que ça finirait comme ça depuis le début. Je savais que je finirais par la perdre, elle aussi. Elle devait me lâcher, il fallait que je la libère. Non, si elle me laissait, je… Mais je ne pouvais pas me montrer égoïste. Ça ne pouvait pas continuer comme ça. « Becky… Je… Je… Ne … Tu… Nous… » Je me contentais de balbutier sans trouver de commencement ou de fin à mes syllabes, à mes phrases ou à mes raisonnements. Mon absence de cohérence fut fatale. Le dernier mauvais pas, la dernière erreur, elle froissa l’air. Je relevais enfin le regard et vis ses larmes. Je l’avais encore fait pleurer. Ca suffisait. Ca suffisait, oui. Maintenant, je devais la laisser vivre et me retirer de son existence. Elle prit la porte et je restais là pendu à mon mutisme, à ma souffrance. Le bruit de ses pas me semblait raisonner durant plusieurs minutes dans la pièce.
Elle était vraiment partie. Elle m’avait vraiment abandonnée. Pour de bon. Définitivement. C’était fini. J’observais mes mains et les détaillais comme si je ne croyais pas à leur réalité. Elles tremblaient. Mes paumes fébriles, impuissantes qui n’avaient même pas pu la retenir. Non. Je n’avais pas pu. Non. Comment avais-je pu ? Je me relevais à retardement et fonçais vers l’entrée. Mais c’était trop tard. Ce sursaut était vain. Il n’y avait plus personne dans l’immeuble. Rebecca m’avait quittée. Je l’avais laissée me quitter. Je l’avais poussée à me quitter. Je restais comme un idiot dans l’encadrement de la porte à détailler son fantôme. Au bout de plusieurs minutes, je me mis à rire tristement, d’une façon terrifiante. Le corbeau se moquait de moi et je me joignais à lui.Voilà, t’es heureux maintenant ? T’es heureux pauvre abruti ? Il te reste quoi maintenant à part un tas de responsabilité et du néant ? Regarde autour de toi. C’est à ça que ressemble ta vie. Un appartement minable, un boulot minable, une cause perdue d’avance et aucun sens au reste de ton existence. Elle était ta seule chance et tu l’as broyée. C’est fini maintenant Fontayn. Tu peux retourner à ton quotidien minable et subir chaque seconde qu’il te reste en sachant que tu l’as perdue, en t’enveloppant de son absence. T’as voulu te préserver ? Dis-moi qu’est-ce que t’as préservé ? Dis le moi vraiment ? Je fis marche arrière pour retrouver mon salon et refermais derrière moi. Ma respiration m’avait indiqué depuis quelques minutes que je risquais à nouveau la suffocation et je préférais épargner le voisinage de ma folie. Je me jetais dans mon divan et attendis que ça passe. Les douleurs de ma cage thoracique rendaient physique ce qu’il se passait à l’intérieure de ma poitrine, de mon crâne. Elles rendaient concrètes mes plaies abstraites. Tant mieux abruti, souffre et crève même. Tu n’as jamais mérité autre chose. Elle se trouvera quelqu’un de mieux. Elle sera heureuse dans les bras d’un autre. Elle n’a jamais eu besoin de toi mais toi, tu as toujours eu besoin d’elle. Dans cette histoire, c’est toi qui perds tout. C’est toi qui as tout perdu. Elle, elle a eu tout a gagné à te laisser. T’es satisfait maintenant ? Tu as réussi. Elle est partie.Tout semblait se replier sur moi, le décor, mes souvenirs, son odeur et à bout de souffle, je finis par me recroqueviller pitoyablement. J’attendis en suite. J’attendis. En sachant très bien que rien ne finirait par s’arranger. Parce qu’il ne me restait vraiment plus rien. Rien du tout.
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé] Mer 7 Aoû - 9:52
J'attendais un mot, un geste, un signe de sa part, n'importe quoi pourvu qu'il me retienne. Mais rien ne vint. Il ne me regardait pas et chaque réponse silencieuse à mes interrogations me détruisait un peu plus. C'était pas ce que je voulais, je ne voulais pas que ça s'arrête, je ne voulais pas le perdre, je ne voulais pas qu'il sorte de ma vie, pourquoi est-ce qu'il n'essayait pas de me retenir ? - Camille, je t'en prie… suppliai-je d'une voix étranglée. Je ne voulais pas m'en aller, je voulais revenir vers lui, le serrer dans mes bras et effacer toute cette horrible peine qui me dévorait les entrailles. Non, non ça ne pouvait pas se terminer comme ça ! Tout ce que j'avais besoin c'était d'un encouragement, un minuscule espoir, juste quelque chose à quoi me raccrocher. Il y eu quelques secondes interminables pendant lesquelles je le fixai, désespérée. Mais je n’eus droit qu'au néant et ses balbutiements m'achevèrent. Les larmes s'échappèrent de mes yeux sans que je puisse les retenir et je posai ma main sur ma bouche, horrifiée quand il plongea une ultime fois son regard le mien. Mon cœur en morceau hurlait dans ma poitrine mais je ne pouvais pas m'effondrer ici. Trébuchante, je quittai précipitamment l'appartement, me sentant sur le point d'imploser. Je dévalai les marches de l'appartement et couru jusqu'à la route où j'arrêtai le premier taxi qui passa. Je m'engouffrai à l'intérieur en donnant mon adresse, tremblante. Le chauffeur me regarda dans le rétroviseur et demanda "Tout va bien, mon petit ?" avec tant de sollicitude que je secouai doucement la tête avant d'éclater en sanglot en enfouissant mon visage entre mes mains. Non, tout n'allait pas bien, plus rien n'irait bien, je venais de tout perdre, tout ce qui comptait… Je passais le trajet à pleurer douloureusement. J'avais tout gâché, j'avais tout détruit, lui, moi, nous. Il ne me restait plus rien… j'avais créé cette tempête, j'avais provoqué cette crise et elle me ravageait plus que tout ce que nous avions traversé jusqu'ici. Tout était ma faute…
Rentrer dans mon appartement, vide et froid, me fit l'effet d'une claque et je m'effondrai dans l'entrée en sanglotant. Tout était terminé… terminé… comment en étions-nous arrivés là ? Comment était-ce possible ? - Camille… Ce vide en moi, ce trou douloureux dans ma poitrine était terrifiant, oppressant, et je n'arrivais plus à respirer. Il avait été mon unique chance de bonheur, mon seul espoir de rédemption… sans lui, comment allais-je affronter mes démons ? Est-ce que je le pouvais ? Est-ce que je le voulais seulement ? A quoi bon, si ce n'était pas pour lui ? Nous avions atteint le point de non-retour. J'avais tué notre histoire et il ne me restait rien à part mes yeux pour pleurer sa disparition… J'étais une semi-démone après tout, je n'étais pas faite pour aimer, je ne pouvais pas aimer, je ne savais pas aimer… je n'étais bonne qu'à faire souffrir et à répandre le chaos autour de moi… tout ça était pour le mieux finalement… n'est-ce pas ? Au moins aurais-je épargné Camille. Son visage dansa quelques instants devant mes yeux, me transperçant le cœur à l'idée que je ne le verrais plus jamais, que je ne devais plus le revoir. C'était vraiment la fin… Ma peine et ma douleur étaient en train de m'étouffer, il fallait absolument que je me calme… et alors que je sanglotai de plus belle, je me promis que ça n'arriverait plus jamais. Plus jamais je ne laisserai qui que ce soit m'approcher, plus jamais je ne me laisserai à aimer, c’était fini, fini ! Ca faisait trop mal… tellement mal… Peut-être que si je restais là suffisamment longtemps, la mort viendrait m'emporter et emporter mon chagrin avec elle… c'était tout ce que j'espérais à cet instant. Car je n'étais pas certaine de savoir survivre sans lui…
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Sujet: Re: I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé]
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I really fucked it up this time, didn't I my dear? [Livre II - Terminé]