Moscou-Edimbourg, embarquement immédiat.

Je ris aux paroles de Torben, à gorge déployée. Il était hilarant. Je léchais le contour de ses lèvres, récoltant sur sa bouche les reliquats de mon sang qu’il venait de boire. Ma plaie s’était pour sa part déjà refermée. Il ne fallait pas attendre bien longtemps pour que mon organisme puisse se soigner. Je venais de me nourrir de toutes les façons possibles de mon servant humain, qui se trouvait à côté de moi. Je gagnais indéniablement en puissance. Il était le prolongement de mon pouvoir. Il m’apportait un peu plus de puissante même s’il restait ma plus grande faiblesse. Il me donnait de la force, mais si on s’en prenait à lui, j’en payerais le prix fort. Je passais ma paume droite sur son visage, essuyant toute trace d’hémoglobine qu’il avait. Je léchais ensuite ma main, sans le quitter du regard. Je le repousse quand il m’embrasse dans le cou puis sur la bouche. Tututu. Pas d’information, pas de récompense. lui dis-je avant de m’écarter de lui. Je faisais rouler mes formes en allant vers le bar et regarder mon ordinateur. Je souriais en ouvrant l’email que j’avais reçu, me confirmant que mon premier pion était en place pour récupérer le magnifique bijou que je désirais. Je me retournais vers l’humain pour partager cette nouvelle, mais je finis par tourner la tête vers le rideau, juste avant que l’un des Stewart ne vienne se manifester, qui laissa courir son regard sur mon corps. Ma reine. Nous allons traverser une zone de turbulence. . Il ne jeta pas de coup d’œil à Torben, qui était un peu plus long. Je poussais un soupir. Je n’aimais pas les avions à cause de cela. J’avais beau être vampire, je n’étais pas non plus immortelle. Si l’avion venait à avoir quelques soucis que ce soit, je pouvais très bien atterrir sur un objet pointu qui mettrait fin à mes jours. La dernière fois que cela m’était arrivée, j’étais passée de très près à la mort. Si Augustus ne m’avait écarté, je ne serais plus là pour m’en souvenir. Nous avions été, bien entendu, les seuls survivants. Heureusement qu’il avait fait nuit lorsque l’avion avait eu un problème technique. Je m’avançais jusqu’au messager, et m’arrêtais à quelques millimètre de lui. C’est noté. Dans combien de temps arrivons nous ?. Il avala difficilement. Bien, très bien. Dans moins de 5 heures maintenant… Ma Reine. Je me penchais à son oreille pour lui susurrer Bien. Cela nous laissera le temps de faire plus ample connaissance plus tard alors… Veuillez rappeler à notre pilote que s’il arrive le moindre problème, je me ferais de sa peau un superbe canapé.. Il déglutit une nouvelle fois avec difficulté, mais cette fois par peur et non par envie. Il me fit un signe affirmatif de la tête avant de retourner d’où il venait. Une nouvelle acquisition qui avait encore beaucoup à apprendre. Je venais tout juste de le récupérer en Russie. C’était l’un des laqués de mon hôtel que j’avais décidé d’avoir à mon service. Il était assez jeune, tout juste dix-huit ans. Je me ferais un plaisir d’en faire l’un de mes plus fidèle pomme de sang. Celui là, je comptais bien le garder et non pas l’offrir en cadeau à l’un des miens. Que penses-tu de ma nouvelle acquisition ? Il a du potentiel c’est indéniable. Pas autant que toi, mais il en a tout de même. L’avion remua et je lâchais un juron avant de déclarer Je déteste ces foutus avions !

Je goûte les lèvres de Krystel sur les miennes, alors qu'elle vient lécher le reste de son propre sans qui macule les contours de ma bouche. Je n'en ai pas pris beaucoup, ses fluides vitaux sont toujours si bons et si puissants... Qu'en prendre plus causerait probablement plus de problèmes que cela n'en réglerait. Bref, j'avais profité juste ce qu'il fallait sans en faire un excès de plus. Krystel semblait moins fatiguée qu'au début. Je savais qu'en véritable incube, la belle avait besoin de ses doses pour gagner en pouvoir. Se nourrir de sang et de sexe était pour elle plus qu'un passe temps, qu'un loisir. Chez ma Reine cela relevait de la nécéssité vitale, physiologique. Dans ce genre de position, on ne peut qu'adhérer une telle proximité et un tel abandon de soi, pour les yeux d'une déesse pareille. Je sens pourtant ses mains, douces mais puissantes, me bloquer alors que je l'embrasse à nouveau. Je souris alors que Krystel s'écarte.

| Ainsi soit il. Je peux résister, moi. |

Bravade taquine, bien loin de la réalité. Je ne pouvais en aucun cas lui résister, c'était un fait indéniable. Elle même ne le pouvait pas non plus d'ailleurs. Nous étions ainsi liés, pour ne faire qu'un sous bien des aspects et le contact physique faisait partie de nos besoins. C'était comme ça. Je ne comprendrais peut être pas la raison exact de ceci un jour, mais je me contentais de savoir ce que le lien que nous partagions nécessitait pour fonctionner. Je regarde ma compagne alors qu'elle se dirige vers l'ordinateur qui se trouve au niveau du bar. Finalement, elle est interrompue par un stewart, un membre du personnel navigant qui la dévore du regard en l'informant d'une zone de turbulences à venir. Je les regarde alors que Krystel continue son petit manège, lui promettant probablement la carotte et le baton pour ses services. Nul doute qu'il fera comme les autres, et quil tombera pour de bon dans ses filets. Je reste assis où je suis, regardant ma Reine qui est toujours derrière le bar, me demandant mon avis tout en pestant contre les avions. Je haussais les épaules.

| Les avions m'indiffèrent. Mais maintenant que tu le dis, le seul véhicule qui m'ai jamais vraiment plu était mon BDRM quand j'étais soldat. Cette petite visite à nos amis russes m'a rappelé beaucoup de choses. Et cet uniforme d'officier, me rappelle aussi au souvenir de ce que j'aurais aimé être autrefois. |

Je me lève à mon tour et la rejoint, la contournant pour me servir un verre de whisky.

| Du potentiel ? Je ne sais pas. Tout ce que j'ai pu en juger, c'est qu'il est plus motivé par ce que tu as entre les jambes que par la peur que tu lui inspires. Tout dépend de ce que tu comptes en faire. Une pomme de sang sans doute, mais prends garde. Les hommes portant ce genre de regards sur les femmes ont tendance à se vouloir exclusifs. |

Et pour cause, j'en savais quelque chose. Le passé, toujours le passé.

| Pour le reste, je ne sais pas en quoi il pourrait être valable. Il n'a pas la démarche d'un combattant, mais si c'est que tu souhaites je peux peut être en tirer quelque chose. Sinon, je ne pourrais pas réellement évaluer ses compétences, tu es bien meilleure que moi en la matière. |

J'avais ajouté cela sur un ton égal, mais il me semblait évident que Krystel ne le voulait auprès d'elle que pour le confort et l'amusement, comme un grand nombre de ses suivants d'ailleurs.