Midnight At The Lost And Found [Livre II

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Plus rien à boire. Mike avait fait cette effroyable constatation en rentrant ce soir là. Il avait terminé la dernier bouteille de scotch qui lui restait la veille. De son père il n'avait pas seulement hérité de la bête qui sommeillait en lui, mais aussi de sa passion pour le bon whisky. Celui qu'on déguste tranquillement installé chez soit, juste pour en savourer les arômes. Mais ce soir ce n'était pas de dégustation dont il avait besoin, il avait envie de se vider la tête. Oublier la journée longue et pénible qu'il venait de vivre. Il était arrivé en retard au musée, ce qui ne lui ressemblait pas, à cause d'un imbécile qui avait jugé bon de se garer en double file et avait bloqué le bus. Pour une fois qu'il prenait le bus plutôt que de marcher. Ensuite il y avait eu ce geste maladroit d'un collègue qui avait renversé son café sur sa cravate. Et pour finir le chat du voisin avait jugé bon de faire ses griffes sur sa porte d'entrée. Le loup avait eu grand mal à se maîtriser ces dernières heures, les envies de massacre, au sens propre du terme, ayant traversé son esprit bon nombre de fois. Il arriverait un moment où il finirait par perdre le contrôle, il en était persuadé un peu plus jour après jour.

Mais pour l'heure, il avait choisi l'option pour laquelle aurait opté l'humain lambda. Il se força à sortir, se mêler à une foule. Non pas pour faire des rencontres ou se sociabiliser, mais pour se fondre dedans, s'oublier, disparaître même à ses propres yeux. Le quadra avait fait le tour des possibilités, ce n'était pas les lieux propices à ce genre de choses qui manquaient. Seulement, il lui fallait prendre en compte le fait qu'il risquait toujours de perdre pieds. Ainsi, se laissant emporter par son élan, guidé par une idée idiote probablement, il avait pris sa voiture et avait roulé jusqu'à Glasgow. Pourquoi si loin ? Il cherchait un endroit en particulier.

C'est ainsi que le loup se retrouvait, à une heure déjà bien avancée, accoudé devant son verre dans cette boîte bruyante. Il faisait tourner le glaçon au fond du verre vide depuis dix bonnes minutes, se remémorant la suite illogique qui l'avait entraîné jusqu'ici. Ici où il n'avait pas à se focaliser sur les sons, les odeurs autour de lui, où il pouvait juste disparaître. C'était paradoxal et il le savait, mais c'était le genre de lieux qu'il détestait tout ne pouvant s’empêcher d'aimer la sensation de n'être personne au milieu de la foule. Car ce soir, il y avait foule, chose qui se faisait pourtant rare.

« Je vous ressert quelque chose ? »

La voix de la barmaid lui fit quitter le verre des yeux. Elle était plutôt jolie, blonde, les yeux gris. Il y avait une éternité que Mike n'avait plus cherché à séduire ce type de filles. La dernière blonde en date était la mère de Sam. Il les avait depuis évitées, comme si inconsciemment, la mère de son fils devait rester la seule. Il lui accorda un sourire charmeur en lui tendant son verre.

« Et pourquoi pas ? »

Le sourire suffisait, il n'avait pas envie de ça pour ce soir. Il était venu pour boire et c'était bien ce qu'il comptait faire. Les femmes ce serait pour une autre fois, quand il aurait les idées clairs, quand il aurait plus de temps pour lui, quand il aurait terminé ce qu'il avait en attente depuis deux mois déjà. Un nouveau sourire cependant vint se dessiner sur ses lèvres quand elle lui apporta ce qui serait le troisième verre de la soirée.

« Gracias. »

Une partie de lui se réjouit de l'effet qu'il avait, une autre avait envie de fuir cette mascarade stupide. A quoi bon donner de faux espoirs à cette fille, il passerait la nuit à dormir à la belle étoile avant de reprendre sa voiture pour rentrer seul chez lui et profiter de sa journée de repos à prendre soin de la gueule de bois qu'il espérait avoir la chance d'avoir. Il vida le verre d'une traite puis parcouru la salle des yeux. Une silhouette familière attira son attention et il manqua de briser le verre qu'il avait encore à la main. Mirah. La louve qu'il avait chassé de sa vie quelques mois plus tôt. Elle se tenait là avec deux hommes dont Mike n'aurait pu déterminer dans les conditions où il se trouvait s'ils étaient loups, humains ou tout autre chose. S'il avait tenu une liste de gens qu'il ne souhaitait pas croiser, ce soir ou un autre, elle en aurait fait partie. Leur dispute avait laissé sa trace, mais il ne pouvait s’empêcher de fixer la louve quine semblait pas l'avoir remarqué. Pourquoi cette femme dont il avait deux fois l'age et qu'il avait chassé de sa vie l’obsédait autant ? Il se passa la main sur le visage, comme pour chasser toutes les pensées qui lui traversait l'esprit, puis se tourna de nouveau vers la barmaid. Un nouveau sourire, un nouveau verre qu'il se retint de faire disparaître cette fois. Il glissa un billet à la blonde, un peu plus que de raison, pour les beaux yeux gris et les sourires rendus, avant de se lever. Il traversa la salle en direction d'un siégé libre dans le fond, en prenant bien soin de bousculer la louve au passage. Pas un mot d’excuse ne sortit de ses lèvres. Il affichait un sourire carnassier en la dépassant. Il se savait ridicule mais c'était tellement agréable de laisser sa rancune parler. Arrivé à destination, Mike s’installa confortablement et entreprit de scruter la foule, en évitant soigneusement la zone où Mirah se trouvait. Il souriait toujours, tant parce qu’il savait qu'il avait agit comme un adolescent et qu'a son age c’était plus que navrant, que parce qu'il savourait l'idée de ce qui pourrait suivre. Elle n'allait certainement pas laisser passer ça.

« Are you fucking kidding me ?! »

Cette soirée aurait pu être si belle et agréable. Enfin elle avait commencé de façon étrange certes mais tu ne t'attendais certainement pas à une telle tournure dans les évènements. Il avait fallu un simple sms pour attirer la magnifique jeune femme que tu es, mise en beauté par une très belle robe de soirée assez courte et d'un bleu nuit saisissant tu avais fait sensation à l'entrée du bar et beaucoup d'hommes avaient regardé d'un œil avide ton frêle mais désirable corps. Les cheveux lâchés en une cascade de boucles tombant sur ton dos tu as mis peu de temps à avoir ce résultat te donnant une superbe allure sauvage, indomptable et terriblement séduisante. Tu es fière de toi, tu aimes le regard de ces mâles soumis à leur instinct et ta louve jubile de les voir ainsi à tes pieds. Tu n'as pas beaucoup de scrupules à faire souffrir les hommes, après tout ils avaient causés bien plus de souffrance en ton sein que tu n'oserais jamais l'avouer. Le dernier en date avait été Mike, tu avais pensé retrouver un certain équilibre, une relation stable qui était bien plus que prometteuse... Cependant les drames dans ta jeune vie étaient comme un thème récurrent qui te lassait de plus en plus.

La rupture fut douloureuse, les mots hargneux et blessants sans pour autant être sincères, et son absence te déchirait de part en part. Malgré tout tu restes droite, sans t'avouer la source de la douleur lancinante qui mine quelque peu ton existence, tu te plonge dans tes recherches et tes études pour ne pas avoir a penser à toutes ces chances ratées, à tout ces bonheurs envolés. Et pour mieux accélérer l'oubli quoi de mieux que l'alcool et le sexe ? Rien, enfin d'après les autres étudiants c'était le meilleur remède à des pensées trop obsédantes et tu n'allais pas te faire prier pour expérimenter la technique. Peu habituée à la vie nocturne d’Écosse tu ne connais qu'un endroit où une soirée endiablée peut se dérouler et conduire aux vices, la Lune Bleue, le repère des loups-garous mais aussi des humains les plus aventureux et donc les plus susceptibles d'être tentés par une rencontre débridée.

L'ambiance tamisée et la musique annonçaient clairement une soirée peu banale qui ne se passerait pas dans des bouquins poussiéreux. Une petite peur te saisi de te mêler ainsi à cette foule peu amicale qui ne t'inspirais ni confiance ni envie. Cependant les nécessités de l'oubli pousse à des actes parfois inconsidérés, de plus la louve en ton sein ne désir que la débauche, l'alcool, la chaleur, la violence et le sexe. Tu la contrôle mal et devant toutes ces belles proies masculines elle salive sans que tu puisses l'empêcher de jouer à la créature de rêve indomptable. Très vite les hommes se montrent intéressés et tu en isoles deux qui te plaisent plus que les autres. Ils n'ont pas le visage si craquant de Mike mais ils feront l'affaire, après quelques verres d'un scotch serré tu te débride et perd un peu de ta retenue de chroniqueuse. Vint petit à petit le rapprochement et la danse collé-serré qui t'émoustille et arrive même à te faire ressentir une petite note de plaisir et d'amusement. Malheureusement ce n'est guère sans compter sur le destin et le curieux sens de l'humour de celui-ci. Un inconnu soudain te bouscule sans un mot, sans une excuse et cela attise ta fureur. Ce n'est pas le soir de venir te chercher des noises, tu ne sais si c'est en raison de la hauteur de la lune mais tes instincts, pulsions et envies sont décuplées et absolument pas irréfrénables.

Tu finis par planter tes yeux dans ceux du malpoli et ton cœur loupe un battement. Qu'il est beau l'ex prince charmant dans sa gaminerie stupide et avec son petit sourire qui a le don de te faire fondre mais également de te faire rentrer dans une rage des plus sombres. Les sentiments se mêlent et se mélangent dans ta poitrine avant que tu ne prenne une décision. Tu cesses de le regarder avec une colère froide et ose même un retour de son sourire si satisfait. Tu te fais charmeuse en le mettant presque au défi d'un regard complice. Il veut jouer c'est cela ? Et bien tu es également parfaitement capable de t'adonner à de telles enfantillages. Jouant avec une des belles boucles brune tu te dirige vers l'un des deux mignons garçons qui te tenaient compagnie, il est sous le charme de tes yeux d'ambre tu le sais, tu le sens et il ne sera pas difficile a manipuler. Sans scrupule tu l'attires non loin de Mike en ne manquant pas de te plaquer contre cette rencontre d'un soir. Cela ne mis pas très longtemps a se faire, ton plan n'était pas des plus élaboré, d'autant que l'alcool commençait à monter de plus en plus puisque tu t'enfilais les verres avec une facilité consternante.

« Amusons-nous ce soir mon cher. »

Tu sais que Mike est assez prêt pour entendre l'invitation que tu fais à cet inconnu et tu te doute qu'il ne sera pas du tout ravi. Après tout c'est le but, lui faire aussi mal que ce que tu as pu ressentir lorsqu'il ta chassée, abandonnée et qu'il est parti s’enivrer dans les bras d'autres femmes. Certes les choses n'étaient guère facile à vivre pour lui, pour vous mais ce n'est pas une raison à tes œils, la haine le disputait à l'amour dans ton cœur à présent et tu voulais lui faire aussi mal que lui prodiguer tout ton amour. Avec une expression carnassière tu laisses ta proie agripper ta taille, te faire légèrement basculer vers l'arrière et tu échanges avec lui un baiser qui n'est passionnel qu'en apparence. Ton corps frissonne, tu es si près et en même temps si loin de ton dernier amant que tout se mélange et que la confusion des sentiments crée une tempête indescriptible dans ton être.

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Il savourait encore sa petite mesquinerie, attendant la réaction de celle qui fut sa maîtresse. Il la savait suffise ment fière pour ne pas laisser passer cet affront sans la moindre réaction. La soirée allait décidément devenir inintéressante. Tout en faisait mine de ne pas la voir, il surveillait du coin de l’œil le prochain mouvement qu'elle allait faire. Allait elle venir lui dire ses quatre vérités une fois de plus ? Non elle saura être plus subtile. Subtile. Pas tant que ça finalement. Elle venait de faire un pas vers l'un des deux jeune blanc bec avec qui elle discutait avant qu'il ne la bouscule. Mirah a toujours ce même charme, elle en joue avec sa proie qui cède rapidement à ses avances. Ils se rapprochent. Jusqu’où va t elle pousser le vice ? Le loup fait jouer son verre entre ses mains, amusé autant qu'agacé. Il a cherché ce qui va suivre, il le sait pertinemment. Mike tente un instant de chasser la jeune femme de son esprit mais il est trop tard.

« Amusons-nous ce soir mon cher. »

Il laisse échapper un petit rire nerveux. Elle le nargue, elle sait très bien ce qu'elle fait, l'effet qu'elle a sur lui. Comme si devoir la chasser pour ne pas la mêler à ses histoires n'était pas assez dur, il fallait en plus qu'elle essaye de le rendre jaloux. Le quadra prend une gorgée de whisky, feignant indifférence du mieux qu'il peut. Il l'a cherché, il le sait. La louve se colle à son danseur, qui ne se gène pas pour la tripoter au passage. Mike sait trop bien le pouvoir qu'elle a sur les hommes. Combien de fois l'a t il tenue ainsi enlacée ? Il l'a cherché, il le sait. Elle en profite, affiche un air réjouit. La bête grogne en lui et pour la faire taire il ressert ses doigts sur l'accoudoir de son fauteuil. Perdre son fils n'était pas suffisamment difficile à supporter, il fallait que cette louve, toute belle soit elle, vienne le tourmenter? Elle va finir par s’arrêter, lâcher sa proie et aller un peu plus loin. Elle ne va pas pousser le vice jusqu'à le faire sortir de ses gongs. Il l'a cherché, il le sait. Un baiser. Le jeune homme vient de lui voler un baiser. Non, elle le lui a donné. Un baiser langoureux. Douloureux.

« ¡ maldito sea ! »

Cette fois c'en est trop pour lui. Il termine son fond de verre d'une traite, le pose, se lève. La bête n'a qu'une envie, égorger le gamin qui se permet de poser ses mains sur sa louve. L'homme bouillonne de l'envie de la prendre contre lui, lui faire comprendre qu'elle est toujours à lui. En deux pas, il est sur le couple insolent, elle n'aurait pas du se rapprocher tant. Sans accorder un regard à Mirah, il la repousse et vient se placer entre elle et son jouet. Pauvre gosse qui ne sait pas se méfier de ce que peuvent cacher les yeux envoûtant d'une femme. Puis Mike lance un regard noir à cet intrus dont il n'a que faire du nom et pointant un doigt menaçant sur sa poitrine il vient lui murmurer une mise en garde à l'oreille.

« Hey cabròn ! Reste loin d'elle...t'as bien compris ? »

Le quadra donne ensuite deux petites tapes sur l’épaule au danseur en abordant un rictus moqueur puis se dirige vers le bar pour chercher le verre dont il a désespérément besoin à présent. Mais le gamin, qui pense sans doute avoir affaire à un simple poivrot, le rattrape et vient se placer devant lui.

« De quoi je me mêle papa ? Elle avait pas l'air de vouloir que je la laisse tranquille. »

Mike affiche un sourire radieux. Il a bien fait de faire tout ce trajet ce soir plutôt que de descendre au Last Drop, le pub d’Édimbourg où il passe normalement ses soirées.

« Tu veux pas faire ça niño.... crois moi, tu veux pas faire ça. »

Autour d'eux personne ne s'est encore rendu compte de la scène. La musique est toujours aussi forte, les humains et les quelques loups qui dansent sont bien trop absorbés par l'alcool, le rythme, l’envoûtement qu'exerce sur eu leur partenaire d'un soir. Le gamin se tient toujours devant lui et continue de lui tenir tête. Mirah toujours derrière lui. Il a soigneusement évité son regard. Il est en grande partie responsable de la situation, il l'a cherché, il jubile. Apprécie t elle la tournure des événements ? Ou bien va t elle en faire une raison supplémentaire pour le maudire ? Le quadra s'en moque éperdument, il sait qu'il l'a déjà perdue. Devant lui l'autre s’énerve encore un peu plus.

« Niño ? Mais pour qui tu te prends connard ? »

Même s'il retient la bête, l'instinct du loup prend le contrôle. Mike saisit le gamin par le col et lui colle une droite qui l'envoie valser quelques mètres plus loin.

« Je t'avais dit que tu voulais pas le faire ceporro ... »

Le loup lança un regard à la barmaid en face de lui. Elle lui ne souriait plus, mais ne semblait pas s'affoler outre mesure. La jolie blonde avait du en voir d'autre. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas eu à se battre sous cette forme. C'était l'occasion de tester sa capacité à garder la maîtrise de son loup. Il avait au fil des années apprit à contenir certaines pulsions, mais il arrivait toujours un moment où celles ci devenaient trop fortes, incontrôlables. Ce soir il allait tenter de rester maître, prendre un peu de bon temps sous cette forme. Le quadra se retourna enfin vers la louve, cherchant dans son regard une réaction quelque qu'elle soit. Autour d'eux avait commencé à se former un cercle de curieux, mais les curieux restait encore peu nombreux compte tenu de la foule amassée là.

« Are you fucking kidding me ?! »

Le contact des lèvres de ce jeune homme sur les tiennes n'est pas désagréable, s'il n'y avait eu Mike il aurait très bien pu faire l'affaire. Cependant il avait fallut que ton "ex" s'en mle et indubitablement en se rappelant à ton bon souvenir il avait déchaîné des émotions violentes et incontrôlables que tu aurais voulu fuir pour toujours. En temps ordinaire tu n'aimais pas la violence, bien qu'elle soit une part très grande de ta nouvelle nature mais en cette nuit vive et agitée tu en avais presque cruellement besoin. Une soif brûlante d'intensité et de passion te consumait en te poussant dans tes retranchements les plus inexplorés. Cela te perturbait au plus au point, tu sembles ne plus avoir le contrôle de ton corps, de tes actions et c'est des plus effrayant. Dans toute cette tempête se tiens Mike, fier mais déterminé et au combien viril et séduisant, tu ne peux d'ailleurs t'empêcher de penser à lui alors que l'autre mec s'en donne à cœur joie.

La suite ? Ce n'est pas une surprise, comme tu t'y attendais ton prétendant se fait bien vite recadrer pour son audace qui n'a pas eu du tout l'air de plaire à Mike. Tu jubiles, car c'est exactement l'effet que tu désirais, bien entendu quelque part, tu es déçu de ce cruel manque d'originalité et d'une telle démonstration de violence chez cet être que tu affectionnes. Malgré tout, tu n'ouvres pas tes lèvres qui ont perdu un peu de leur maquillage. Laissant là le mâle blessé essayer de retrouver un peu de sa virilité tu plonges tes iris d'ambre dans ceux de ton ex-compagnon. Tu ne peux qu'être peinée par la souffrance que tu y lis, et par le désarrois renforcé par les verres d'alcool qui avaient dû lui tenir compagnie pendant toute sa journée, c'était au moins une chose dont tu étais certaine. Depuis qu'il avait subi pertes sur pertes Mike avait sombré dans les doux breuvages pour noyer sa peine et son impuissance car Mary lui avait formellement interdit de réclamer le prix du sang pour la mort des siens. Tu trouvais cela bien cruel, mais quelque peu légitime, après tout le seul fait qu'il se tienne encore debout devant toi ne tenait peut être qu'à cela.

« Cela suffit ! Il n'est guère besoin de nous donner en spectacle. Il faut mieux régler cela en privé, sans risquer de nous faire passer pour des monstres. »

Ta voix est dure et quelque peu haineuse, mais elle ne dissimule que par miracle l'excitation et la joie de le revoir, de pouvoir partager une nouvelle fois quelques instants en sa compagnie. Tu n'as pas du tout accepté le rejet, l'abandon et tu ne lui pardonneras peut-être jamais, mais cela n'empêche pas l'amour de toujours venir contrecarrer une véritable méchanceté ou volonté de le détruire. Il est ton frère de meute certes mais surtout un des seuls à avoir percé ton cœur, et rien que pour cela tu ne peux tout simplement pas lui porter atteinte. Perçant la foule nerveusement et avec dignité tu tournais les talons en abandonnant sa silhouette. Tu espérais qu'il te suive dans l'escalier. Quelque part tu fantasmais même sur une possible partie de jambe en l'air dans cet endroit à la fois discret et exposé, avec sa petite lumière tamisée...

Malheureusement ce n'est pas le moment, ni même l'ambiance. Fendant sans un mot les couloirs tu fini par trouver une des chambres à l'étage vide, d'ordinaire elles servaient pour des clients "spéciaux" pour des activités pas toujours très légales mais tu te disais que cela suffirait pour une banale explication qui dégénèrerait certainement, en bagarre ou autre chose. Tu attendis quelques instants et lorsque la silhouette si séduisante que tu connaissais par cœur se planta devant toi, elle eut le droit à une jolie gifle qui fut si retentissante qu'elle résonna quelques secondes dans le silence. Tu doutais sérieusement d'avoir fait mal à Mike mais cela t'avais fait un bien fou. Devenant presque hystérique tu ne pu retenir plus longtemps les pensées qui te vrillaient le crâne.

« Pour qui est-ce que tu te prend ?! Tu me jette de ta vie, sans scrupules et sans regrets pour mieux venir me narguer et m'empêcher de m'offrir des distractions ?! Je ne t'appartiens pas ou tu du moins plus, alors cesse d'agir comme si tu voulais toujours de moi. Si c'est pour me faire souffrir et me torturer je peux très bien moi aussi excellée dans ce stupide petit jeu. »

Tu es hors de toi, il n'y a pas d'autres mots, tu trembles, tes yeux sont humides mais crachent des éclairs alors que ta bouche ne désirerait que la plénitude d'un baiser passionnel. Tout se mélange et tu te brise en un fracas assourdissant. A l'extérieur le temps n'est pas clément et illustre magnifiquement l'aura de carnage qui se déroule dans cette ambiance des plus douloureuses.

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Elle n'avait pas réagi, pas pour l'instant du moins. Elle se contentait de le fixer de ses beaux yeux qu'il aimait tant. L'espace d'un instant il espérait y trouver un signe, une invitation. Mais elle finit par lui hurler dessus.

« Cela suffit ! Il n'est guère besoin de nous donner en spectacle. Il faut mieux régler cela en privée, sans risquer de nous faire passer pour des monstres. »

Mike hallucinait. N'était ce pas elle qui venait de s'offrir une danse langoureuse, collée langoureusement contre le gamin qu'il venait d'envoyer au tapis ? Que comptait elle qu'il fasse ? Qu'il la laisse le narguer ? Qu'il laisse l'autre lui tenir tête sans réagir ? Elle devait bien savoir l'état dans lequel il était ces derniers temps, la colère, la haine, la rage qui ne demandaient qu'une ouverture pour s'exprimer. Et le ton qu'elle venait d'employer ne lui convenait pas le moins du monde. Glacial, sec, comme la dernière fois qu'ils s'étaient parlé. Monstres avait-elle dit ? La jalousie n'était pas affaire exclusive de loups jusqu'à preuve du contraire. N'y avait-il rien qu'il puisse faire pour lui faire comprendre que s'il avait eu une autre option il ne l'aurait pas chassée ? La Louve n'avait-elle aucune pitié ? Et voilà qu'elle lui tournait le dos, se frayant un chemin dans la foule pour quitter la pièce. Le loup balaya la foule de curieux du regard. L'un aidait le gamin à se relever, d'autre le fixaient lui. N'ayant que faire des indiscrets, il lança un regard noir à sa victime qui peinait à se relever. Il aurait du frapper plus fort. Mais il ne se soucia pas longtemps du gamin et reporta son attention sur celle qui venait de disparaître hors de sa vue. S'il voulait suivre celle qui était toujours sa louve quoi qu'il puisse essayer de faire pour se convaincre du contraire, il devait le faire maintenant.

Envoûtante. Comme il la suivait lui revenaient des souvenirs de l'époque où elle n'était qu'à lui. Mirah l'entraînait à l'étage et le quadra n'arrivait pas à cerner les intentions de la jeune femme. S'il avait écouté cette voix qui criait de plus en plus fort en lui, il l'aurait rattrapée et ils auraient mit fin à cette mascarade ridicule en s'abandonnant l'un à l'autre. La louve passa la porte d'une chambre déserte et après un court instant à rassembler ses esprits, il lui emboîta le pas. Il n'eut pas l'occasion de tenter le moindre geste. La porte à peine fermée, la belle lui administrait déjà une gifle magistrale. Cette fois, c'était l'homme, blésé dans son orgueil, qui crevait d'envie de lui enserrer le cou jusqu'à ce que son corps n'ai plus le moindre souffle de vie. La bête en revanche, déchaînée par les événements de la soirée, la désirait, aurait voulu la prendre là, tout de suite, évacuer la tension de façon bien plus passionnante. Elle ne lui laissa pas le temps de réagir.

« Pour qui est-ce que tu te prends ?! Tu me jettes de ta vie, sans scrupules et sans regrets pour mieux venir me narguer et m'empêcher de m'offrir des distractions ?! Je ne t'appartiens pas ou tout du moins plus, alors cesse d'agir comme si tu voulais toujours de moi. Si c'est pour me faire souffrir et me torturer je peux très bien moi aussi excellé dans ce stupide petit jeu. »

Explosive. Tout comme sa propre réaction. La colère, la rage, incontrôlables. Il asséna un violent coup dans le mur, puis un second. Mike resta planté là, face au mur dont il n'avait pas décollé la main. Il frappa une troisième fois, des deux poings.

« ¡ joder ! »

Quand il se décida enfin à se tourner vers la louve, elle affichait un regard mêlé de haine et de chagrin. Il n'arrivait pas à décolérer. Elle le poussait à bout. Le quadra ne pourrait contenir le loup plus longtemps, il le sentait. Il pensa un instant esquisser un pas vers elle, tendant une main vers son épaule pour l'y poser, mais se ravisa. Sa rage était loin de s'être calmée.

« ¿por qué es tan difícil? »

Il criait à son tour, sans se rendre compte qu'il s'exprimait à présent dans sa langue maternelle. Comme si ce pouvait être une sorte de refuge, une parade. Peine perdue. Il s'en prit de nouveau au mur, tournant cette fois le dos à Mirah. Son poing le lançait, il s'était surement fêlé quelque chose mais il s'en moquait éperdument.

« Pourquoi ne peux tu pas comprendre la raison pour laquelle j'avais besoin de te mettre à l'écart ? Tu crois vraiment que si j'avais eu d'autres options je t'aurais laissée partir ? Que j'aurais tourné le dos à Sarah ? à Charlie ? Penses-tu que je pourrais supporter de perdre une fois de plus un être cher ? Je . . . »

Cette fois sa voix tremblait, il la forçait à rester posée mais il n'arrivait plus à maîtriser sa colère. Chaque mot était haché, comme s'il lui avait été d'une peine immense à sortir. Un nouveau coup. Mais il n'y avait mis ni force ni volonté, comme s'il se résignait.

« . . . je ne pourrais pas Mirah . . . Je dois garder le contrôle, Pour nos frères, pour elle, pour la meute . . . je ne pourrais pas rester si je les perds . . . si je te perds . . .. »

Il espérait qu'elle parte. Qu'elle ai disparu quand il se retournerait. Qu'elle ne puisse plus le torturer. Qu'il n'ai plus à la désirer.

« Are you fucking kidding me ?! »

La décoration de cette chambre est modeste mais agréable, et si ce n'était de cette querelle détestable elle aurait fait un nid d'amour des plus agréable. Tu te voyais parfaitement enfermée ici, pour l'éternité, avec Mike pour seule âme sœur. Mais tu chassais bien vite ces pensées trop heureuses de ton esprit, l'espoir était bien trop coûteux en déception pour que tu laisses glisser sur sa pente savonneuse. Belle dans ta colère profonde tu restes néanmoins digne en replaçant ta coiffure et en essayant tant bien que mal de te calmer même si c'est des plus difficiles en raison de la présence de ton ancien amant. Tu ne peux t'empêcher de le fusiller du regard, l'accusant puérilement de toutes tes blessures.

Il n'y était pour rien cependant, tu ne t'étais pas battue pour rester à ses côtés, tu n'avais pas supplié, trop fière et farouche il n'y avait eu que la haine et des mots de trop, puis plus rien, un grand silence et un immense vide qui pourrissaient ton existence. Tu lui en voulais pour être devenue si dépendante de sa peau, de son sourire et de son odeur. Il avait fait de ta vie un enfer par sa seule absence et cela, pour toi qui ne voulait plus que tout que l'indépendance, constituait la plus atroce des tortures. En essayant tant bien que mal de respirer avec plus du calme tu observes sans rien dire ses démonstrations de violence.

Il a l'air si vulnérable, si fragile dans sa colère quelque peu effrayante, un instant tu te réjouis qu'il ait pris pour cible les murs et non ton si joli visage. Tu ne veux pas craquer, ni te précipiter dans ses bras, mais c'est une lutte de tout les instants. Tu t'en veux terriblement de lui causer un aussi grand trouble mais la louve au fond de ton cœur ne fait que réclamer vengeance pour tout ce temps gâché. Vous auriez pu être ensemble, un tant soit peu heureux ou combattant de concert pour l'être, mais il avait lâchement choisi la voie de la solitude, du malheur et ne pouvait que noyer tout cela dans l'alcool.

Tu ne comprend pas sa langue maternelle, il faut dire qu'à part l'histoire, la littérature et les langues mortes, tu n'excellais pas dans les autres langages. Cela t'agaçais au plus haut point qu'il ne s'exprime pas correctement mais il vint très vite éclairer ta lanterne. Les mots qui s'échappent de sa bouche te donner envie d'une nouvelle scène de violence. Tu te mords soudainement violemment les lèvres pour ne pas céder à cette tentation. Tu retiens tant bien que mal la louve qui ne désire que lui sauter à la gorge. Cette déclaration d'affection te ronge le cœur, mais tu ne veux pas croire en sa sincérité, l'évocation d'autres femmes aussi te rend d'une jalousie maladive et cela n'aide pas à te calmer.

« Tu avais le choix ! Tu as fait ce choix par toi-même, et n'ose pas dire le contraire. Nous aurions pu t'aider, te soutenir. Je sais que je n'ai jamais été d'un très grand secours mais tu aurais peut-être pu trouver un apaisement à ton cœur entre mes bras. Mais tu as choisi, et tu te dois d'assumer cette décision même si elle me brise le cœur. Tu n'ignores en rien ce que je ressens pour toi, mais si tu décides de me renier, tu dois le faire jusqu'au bout, tu ne peux me revendiquer ensuite ainsi ! »

Tu te sens soudainement très lasse et tu maudis la faiblesse qui a radoucis ta voix, tu tombes comme sans énergie sur un petit fauteuil, et une larme glisse sur ta joue sans que tu ne puisses rien contrôler. Tu déteste te montrer ainsi faible, mais la hargne n'est pas de taille face à la peine immense de s'être faite rejetée par le seul mâle en qui tu avais confiance. Tu ne peux plus soutenir son regard coléreux ni le toiser avec sauvagerie, car si la louve réclame toujours son prix ton cœur d'humaine saigne trop pour continuer à jouer les insensibles.

« Sais-tu au moins quelle douleur cela cause... Quelle souffrance permanente cela inflige. Cesse de me hanter, de pénétrer mon âme et mon cœur sans en ressortir. Je ne rêve que de toi et ne désir que toi, alors cessons de jouer... Je n'aimes pas ces passions dévorantes qui brûlent par l'intensité de l'amour haineux. »

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Il n'osait toujours pas se retourner, il savait qu'elle était toujours là. Il sentait son parfum, tout prés, entêtant, enivrant. La douleur brûlait les entrailles de homme, la colère dévorait la bête, tous deux creuvant d'envie de hurler à nouveau. Mirah quand à elle recommençait à lui crier dessus.

« Tu avais le choix ! Tu as fait ce choix par toi-même, et n'ose pas dire le contraire. Nous aurions pu t'aider, te soutenir. Je sais que je n'ai jamais été d'un très grand secours mais tu aurais peut-être pu trouver un apaisement à ton cœur entre mes bras. Mais tu as choisi, et tu te dois d'assumer cette décision même si elle me brise le cœur. Tu n'ignores en rien ce que je ressens pour toi, mais si tu décides de me renier, tu dois le faire jusqu'au bout, tu ne peux me revendiquer ensuite ainsi ! »

Elle avait raison, il le savait et ça n’arrangeait rien à son état. Comme s'il ne s'en voulait déjà pas suffisamment. Cependant il crut dénoter un ton moins soutenu quand elle prononça les derniers mots. Hésitait elle à lui porter le coup de grâce ? Il tourna légèrement la tête sans lui faire face tout à fait lorsqu'il pensa avoir entend la louve s'asseoir. Mike pris une grande inspiration, il tentait de se calmer mais rien n'y faisait.

« Sais-tu au moins quelle douleur cela cause... Quelle souffrance permanente cela inflige. Cesse de me hanter, de pénétrer mon âme et mon cœur sans en ressortir. Je ne rêve que de toi et ne désir que toi, alors cessons de jouer... Je n'aime pas ces passions dévorantes qui brûlent par l'intensité de l'amour haineux. »

Le mur prit un coup à nouveau quand il entendit ces paroles. Cette fois il se retourna, hors de lui.

« Quelle souffrance permanente ? ¡ Madre de Dios ! Mirah j'ai perdu un fils comment peux tu oser me parler de souffr . . . »

Il s'interrompit en voyant la larme qui avait perlée sur sa joue. Il ne fallait pas qu'elle pleure. Désemparé. Il se sentait soudain totalement désemparé. Le loup n'avait plus la moindre volonté de hurler, crier, parler. Pourquoi cette jeune louve avait-elle tant de pouvoir sur lui ? Il voulait la prendre dans ses bras, la consoler, la rassurer mais c'était au dessus de ses forces. Il commença à faire les cents pas dans la pièce en silence, nerveux, tendu. La colère l'avait quitté, la rage avait fait place à la douloureuse sensation d'avoir causé ces larmes qu'il avait cherché sans vraiment les désirer. Il ne voulait pas la voir dans cet état, il ne pouvait simplement pas le supporter. Il serra les poings mais se ravisa rapidement. Sa main le faisait souffrir un peu plus, cette fois c'était certain, il s'était cassé quelques chose.

Après un long moment à ruminer les paroles qu'elle venait de prononcer, il vint finalement s'asseoir par terre à coté d'elle, adossé au mur. Il resta silencieux encore un temps, fixant sa main endolorie. La jeune femme était si proche et pourtant si loin, comme si sa colère la lui avait rendue inaccessible. Elle avait raison, c'était un jeu ridicule, il le savait, elle le savait. Il la voulait autant qu'elle semblait le désirer, ils n'avaient pas à faire mine de l'ignorer plus longtemps. Mais méritait-il vraiment de tenter de la récupérer après ce qu'il lui avait fait? Le quadra finit par briser le silence, la tête appuyée en arrière contre le mur, le regard dans le vide.

« Dis moi juste ce que je peux faire pour que tu me souries à nouveaux. »

Il pencha la tête sur le coté, cherchant à croiser son regard qu'elle fuyait jusque là. Il avait besoin d'elle, de la sentir dans ses bras, contre sa peau. Il la voulait à lui, comme avant. Tant de choses s'étaient produites ces derniers mois, tant de choses mais rien qui n'avait pu lui faire oublier le désir qu'elle lui inspirait. La louve, la femme, elle toute entière. Du dos de la main Mike frôla délicatement la jambe de la jeune femme, il avait autant besoin de ce contact même infime que ce qu'il cherchait à attirer son attention. Il voulait qu'elle le regarde, se forçait à esquisser un sourire qui lui était douloureux pour faire cesser ses larmes inutiles.

« perdóname »

L'instinct peut être, ou le loup qu'il avait sut garder en cage jusqu'ici. Il se redressa soudainement pour lui voler baiser prenant doucement sa tête entre ses mains, essuyant au passage une larme sur la joue de la louve. Puis il se força à la lâcher, à reculer, pour se rasseoir de nouveau, ne sachant quelle serait sa réaction.

« Are you fucking kidding me ?! »

Tu n'avais pas pu t'en empêcher, cela avait plus fort que toi, plus fort que tout, et tu maudissais cette petite goutte d'eau qui ruisselle lentement sur ta joue si pâle. Tu semblerais malade à un observateur extérieur, toute cette situation te rend nauséeuse et perturbée. Tu ne pensais pas que cela serait si douloureux, si violent, tes mains tremblent dans le silence de la pièce et tu ne peux arrêter les mots de sonner à tes oreilles. Tu en as assez de lui, de ses jurons en espagnole et de ce cadre. Tu ne voudrais qu'un peu d'air frais, qu'une touche de fraîcheur et oublier cette étouffante atmosphère dans laquelle tu suffoques. Mais tu as beau tourner les yeux dans tout les sens et les fixer sur la porte tu ne peux te lever de cette chaise qui désormais t'emprisonne. Même si cela fait mal, même si tu en mourais tu ne pourrais le laisser s'éloigner de toi une nouvelle fois, tu ne veux pas encore retrouver la solitude qui autrefois t'attirait.

Tu ne voulais pas penser à Sam, tu ne voulais pas imaginer la peine qui étreignait Mike de cette perte atroce et injuste. Tu te sens soudain si égoïste, si atroce de ne parler que de tes sentiments alors que les siens semblent tellement plus importants. Mais tu ne veux pas t'attarder là-dessus, Sam est parti à jamais... et rien de ce que tu ne pourras dire ou faire ne changera quoique ce soit. Tes poings se serrent et ta voix est bloquée. Malheureusement tu ne peux rien répondre à cette accusation qui te brise le cœur. Cependant cela ne dure pas bien longtemps, tu ne peux t'empêcher d'exprimer ce que tu ressens réellement.

« Tu sais que je ferais n'importe quoi pour alléger la perte de Sam... Mais je ne suis en rien responsable, je n'ai pas à payer pour les salauds qui ont fait ça. Je ne mérite pas ta colère, c'est injuste. »

Tu ne peux plus supporter la haine dans ses yeux, d'ailleurs tu n'as plus osé croiser son regard. Les pupilles fixées au sol tu aurais envie d'arrêter le cours de tes pensées mais rien ne fonctionne et ton esprit fonctionne à plein régime, les souvenirs de Sam touchent ton cœur et sa perte te heurte d'autant plus que les images de la déchéances de Mike te reviennent en tête. Tu l'aimais bien cet enfant, il était des plus adorables même si son adolescence le rendait des plus entêtés et parfois insolents. Cette vie gâchée, ce frère tombé trop tôt, c'est une chose dont tu as eu du mal à te remettre et que ton ex-compagnon ne surmontera certainement jamais. Lissant nerveusement tes cheveux tu attends comme une sentence la suite des évènements. Va t-il partir ? S'enfuir une nouvelle fois mais pour ne plus jamais revenir... Tu redoutes cette possibilité, tu ne sais quelle sera ta réaction si jamais elle se produisait.

Le silence fini par se briser, et les paroles prononcées tu crus un bon moment les avoir seulement rêvées. Était-il si versatile pour changer d'avis ainsi ? Son contact fit frisonner chaque fibre de ton être mais tu ne pouvais céder ainsi, c'était trop dur de mettre tout la rancune de côté pour l'accepter avec plénitude, même si la louve commençait à ne plus montrer les crocs elle avait encore trop de fierté pour sa pâmer de désir pour son mâle. Retenant ton souffle tu ne pouvais répondre à ses avances, il ne te restait qu'une chaste indifférence pour donner le change, bien que tu savais parfaitement ne pas pouvoir résister bien longtemps. Puis vint un rapprochement inattendu, un baiser si délicieux qu'il te rappelait les jours heureux de l'insouciance, où la vengeance et la mort n'avait pas complètement obscurci vos jours et où tu pouvais lui sourire de bonheur sans te forcer.

Tu mis un petit instant avant de pouvoir retrouver tes esprits et pour calmer le soudain désir criant qui se diffusait de toutes les parties de ton âme, après tout qu'y avait-il réellement pour empêcher la réunion de vos corps, de vos cœurs. Malheureusement tu ne voulais céder à l'espoir, à tes rêves les plus fous pour plonger dans un songe trop beau pour être réel, mieux valait garder les pieds sur terre, car elle ne savait que trop bien qu'il n'y avait que du remords pour guider cet acte, les cendres de votre relation c'étaient consumés lors de son abandon.

« Je suis désolée mon cher, je ne peux te pardonner, je n'y arrive pas pour l'instant. Je ne peux effacer les images de ces femmes et de l'alcool qui t'accompagnaient dans ta quête de l'oubli. Je ne te juge pas... mais rien ne fait que je t'appartienne, hormis tout l'amour que je te porte. Je ne peux me donner à toi sans avoir l'effrayante réalité qu'un jour tu m'abandonneras de nouveau... »

Toi, jalouse ? Complètement, car tu n'as pas pu t'empêcher d'observer Mike, et si tu sais que toutes ces aventures d'une nuit ne signifiaient rien à ses yeux tu n'as pu laisser cette excuse adoucir la chose. Après tout, tu n'avais pas commis le pêché de chair avec d'autres et tu avais naïvement cru qu'il aurait la délicatesse d'en faire autant. Glissant avec faiblesse de ta chaise tu fis un effort visible pour garder ton calme mais la tension était trop forte et tu chuta lamentablement au sol. Tu n'avais plus ni énergie ni volonté.

« Tiens moi une dernière fois dans tes bras, fait moi croire que rien n'a changé et que le bonheur est encore possible. Je ne veux penser à demain, je veux croire être encore tienne pour cette nuit. »

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Sa main le lançait terriblement et paradoxalement, la douleur l'aidait à garder le contrôle. Tout son être était tiraillé entre le désir qu'elle lui inspirait et le désarroi que ses larmes venaient de causer.

« Je suis désolée mon cher, je ne peux te pardonner, je n'y arrive pas pour l'instant. Je ne peux effacer les images de ces femmes et de l'alcool qui t'accompagnaient dans ta quête de l'oubli. Je ne te juge pas... mais rien ne fait que je t'appartienne, hormis tout l'amour que je te porte. Je ne peux me donner à toi sans avoir l'effrayante réalité qu'un jour tu m'abandonneras de nouveau... »

Le coup de grâce, elle lui infligeait le coup de grâce, provoquant un énième mouvement de rage chez le loup. Il lâcha un juron supplémentaire tout en se tapant la tête en arrière contre le mur, il n'avait pas frappé fort mais il espérait se remettre les idées en place. Ses yeux se fixèrent alors sur le plafond pour n'en plus bouger. De quel droit pouvait elle lui reprocher ça, elle savait bien pourtant les envies, les pulsions, la folie que pouvaient éprouver ceux de leur espèce. La louve devait aussi savoir que ces filles n'avait été pour lui qu'un moyen d’évacuer la pression. Mais elle avait raison sur un point, il était injuste qu'elle souffre parce qu'il voulait se protéger lui des pertes qu'il aurait un jour à subir.

« Je survirai à leur disparition Mirah ne te rabaisse pas à te comparer à elles. . . Si je cède à la tentation que tu m'inspires ce soir et que je . . . »

Le ton qu'il employait était las et Mike laissa échapper un soupire et baissa les yeux du plafond vers son poing meurtri. Les idées, les mots se bousculaient dans son esprit. Lui hurler dessus jusqu’à ce qu’elle comprenne enfin ce qui avait motivé son geste ? Lâcher complètement la bride à la bête qui ne demandait qu’assouvir son plaisir ? Un mouvement qu’elle fit le sorti de sa torpeur. Celle qui fut sa maîtresse venait de se laisser glisser du fauteuil pour s'asseoir finalement à côté de lui sur le sol. Si proche, si lointaine.

« Tiens moi une dernière fois dans tes bras, fait moi croire que rien n'a changé et que le bonheur est encore possible. Je ne veux penser à demain, je veux croire être encore tienne pour cette nuit. »

Voilà qu'à présent, elle qui l'avait abreuvé de reproches jusqu'ici, quémandait une place entre ses bras. L'homme profondément vexé par toutes ces paroles blessantes aurait voulu ignorer la demande de la jeune femme, se lever et claquer la porte derrière lui. Le loup ne pouvait nier le désir qui le dévorait et puisqu'elle était jalouse de ses récentes histoires sans lendemain, il voulait vérifier ici et maintenant qu'elle était toujours celle qui pouvait apaiser ses instincts.

Mais le quadra n’hésita pas longtemps, il enserra rapidement la taille de la belle brune et la blotti contre lui. Passant brièvement sa main libre dans les cheveux de la jeune femme, il y déposa un long baiser avant de descendre ses lèvres à son oreille.

« Tu n'as rien compris Mirah . . . tu parles d'être mienne mais c'est toi qui me contrôle . . . je suis faible face à tes charmes, ne prétend pas l'ignorer. »

D'une main il maintenait son étreinte, de l'autre il caressait son mollet, sa cuisse ; ses lèvres se faisaient maintenant pressantes sur celles de la louve. Le contrôle. A quoi bon lutter pour rester maître de lui, elle était bien trop prés et il n’y avait plus rien qu’il puisse faire pour lutter contre ce qu’il éprouvait pour elle. Il ne la laisserait pas se défiler, pas après l’invitation qu’elle venait de lancer.

« Are you fucking kidding me ?! »

Tu as bien entendu le petit bruit sourd d'un crâne s'écrasant sans trop de violence contre un mur. Tu ne veux pas te retourner ni poser tes yeux sur celui qui fut ton amant, comme tu brûlais de remettre cette affirmation au présent, mais tu ne voulais même pas imaginer l'atteinte que cela causerait à ta fierté. Tu détestais l'entendre se faire du mal, cette sale manie te faisais t'inquiéter beaucoup trop des conséquences de ces gestes inconsidérés, après tout c'est un loup-garou mâle plutôt résistant et très bien bâti, aucune raison que son pouvoir de régénération ne fasse pas effet. Cependant toutes ces bonnes pensées rassurantes n'opéraient absolument pas sur ton pauvre cœur qui une fois encore s'emballe et bat à cent à l'heure.

Tu en as marre de résister à l'appel déchirant de la chair et au risque de ne paraître qu'une faible femelle en chaleur tu quémandes un peu d'affection, un simple contact qui prouverait que la petite flamme de la passion brûle encore entre vos deux corps. Tu ne t'es pas retournée pour lui faire un regard larmoyant, tu ne veux pas pousser trop loin la stupidité de cet acte qui démontrait une écœurante vulnérabilité. Dans un coin de ton esprit tu crois même entendre la voix dure et tranchante de ton géniteur qui ricane et qui se conforte dans ses idées machistes. Tu fais tout pour l'ignorer et tu prie, pauvre petite chose, pour exister encore aux yeux de cet homme qui fut le tien.

Tu ne pensais pas que cela marcherait, que tes ridicules supplications trouveraient une réponse après toutes les atteintes à sa personne que tu avais pu lui adresser. Et pourtant c'est son parfum qui se renforce et t'enivre beaucoup mieux que tout les cocktails du monde. A travers les quelques larmes qui restent sur tes joues tu souries, jeune femme uniquement complétée par lui, tu ne sais pas ce qu'il possède pour avoir ainsi le remède à toutes tes blessures, mais tu ne veux plus lutter contre lui, tu n'en as tout simplement plus la force. Ses paroles gonflent ton corps d'un bonheur qui t'avais manqué même si tu doutes sérieusement de leur véracité, ce soir tu es prête à croire tout les mensonges qui traverseront ses lèvres, car tu ne veux qu'y goûter et ne plus penser à rien.

« Tu dis des bêtises. Tu me désarmes mieux que n'importe lequel de nos frères, alors que j'ai passé ma vie à ne pas vouloir être plus faible que les mâles. Mais je suis l'esclave de tes bons plaisirs car je ne saurais lutter bien longtemps contre toi. Sol de mis noches... »

Ces mots murmurés à peine prononcés tu cèdes enfin aux pulsions qui parcourent tout tes membres. Crochetant avec douceur mais fermeté la gorge de Mike pour lui rendre son baiser un peu trop intense pour que tu ne t'y brûle et c'est avec un gémissement d'aise que tu te consume dans son étreinte. Les corps et les âmes se mêlent et plus rien n'existe plus pour toi que lui.

_______________________________________________________

Tu ouvres les yeux dans cette même chambre alors que le soleil pointe dans les prémices du jour à travers les fenêtres. Un peu affolée tu ne te souviens guère de tout, mais la première sensation qui t'assaille c'est le parfum de Mike. Non ma chère tu n'as pas rêvée. Ton corps dans son plus simple appareil frisonne à l'idée que tout tes fantasmes sont devenus réels dans cette ombrageuse soirée. Malheureusement une angoisse te prend, qui se transforme en horrible certitude, tout cela ne durera pas, tu en es persuadée, ce n'était de sa part qu'un instant de faiblesse, et une nouvelle fois tu te retrouveras seule dans le noir.

Quittant les draps et les bras chauds et si confortables tu ne peux t'empêcher de faire plusieurs pas nerveux à la recherche de tes vêtements. La fuite ? Ce n'est pas très joli mais c'est tout de même mieux que la désillusion et l'atroce douleur de la réalité. Pourtant l'infortune s'acharne car tu ne trouves que des lambeaux de tout ce qui te paraît encore la nuit précédent. Déjà épuisée par tant d'émotions tu ne peux que te lisser les cheveux nerveusement, tournant le dos au lit qui accueilli des réconciliations mémorables. Tu n'oses même pas t'émerveiller sur le visage d'ange de Mike perdu dans des songes mystérieux. Après tout à quoi bon se torturer davantage alors que bientôt tu retomberas dans les méandres de l'oubli.

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Comme il la prenait dans ses bras, laissant parler cette envie qu'il avait refoulé depuis qu'elle avait traversé son champ de vision plus tôt dans la soirée, il s’enivrait de son parfum, son contact, toute sa personne. Faible. Il ne mentait pas, incapable de résister au son de sa voix, au moindre de ses regards.

« Tu dis des bêtises. Tu me désarmes mieux que n'importe lequel de nos frères, alors que j'ai passé ma vie à ne pas vouloir être plus faible que les mâles. Mais je suis l'esclave de tes bons plaisirs car je ne saurais lutter bien longtemps contre toi. Sol de mis noches... »

Venait-elle de tenter de lui adresser ces mots dans sa langue maternelle ? Avait-elle vraiment fait cet effort pour lui ? Il n'en méritait pas tant, il ne méritait même pas qu'elle daigne avoir encore envie de lui. Comment avait-il pu trouver la force de la rejeter ce jour là ? Ce pouvait-il vraiment qu'il ai cru un seul instant qu'il finirait par l'oublier ? Le baiser qu'elle lui offrait vint couper court à ses pensées. Elle avait ce pouvoir là. Elle avait raison, il avait eu son lot de conquêtes d'un soir depuis qu'elle avait claqué la porte ce jour là, mais aucune n'avait eu cette emprise sur lui. Il s'abandonna totalement à l'instinct et aux bras de la louve, glissant un murmure à son oreille ; te quiero

Mirah. Elle lui souriait de nouveau, il tendit un main vers elle avant de s’apercevoir qu'il brassait du vide. En sursaut, le loup ouvrit un œil. La louve était bien là, mais pas à ses cotés. Elle se tenait devant la porte, lui tournant le dos comme si elle allait quitter la piéce d'un instant à l'autre. Comptait elle lui rendre la monnaie de sa pièce aussi vilement ? Quelque chose au fond de lui ne pouvait s’empêcher de penser qu'il l'aurait mérité et devrait la laisser partir. Une autre part de lui même ne pouvait tolérer de la perdre à nouveau. Il avait fait l’erreur une fois de tenter de l'oublier et ne se laisserait pas aller à la facilité cette fois encore. Se levant sans un bruit il vint se placer derrière elle, empoignant ses bras délicatement pour la serrer contre lui.

« Tu sais que je ne peux pas te laisser t'enfuir comme une voleuse. »

Sa voix se voulait langoureuse, suave. Déposant un baiser dans son cou, Mike avait laissé glisser ses mains sur ses hanches, l'enserrant à présent tout à fait. Il la retiendrait du mieux qu'il pourrait. S'il avait su trouver la force de se faire pardonner auprès de Charlie après l'avoir fuit pendant ces longs mois, il trouverait un moyen de récupérer Mirah dut il la supllier à genoux.

« Laisse moi revenir . . . j'ai été stupide de penser que je pouvais me passer de toi . . . idiot de croire que ce serait plus simple pour nous deux . . . j'ai besoin de toi. »

Stupide. Idiot. Ces mots étaient bien faibles face à la réalité. Il lui avait brisé le cœur, espérait-il réellement qu'elle se contente de ça ? Ses caresses se voulaient tendre, rassurantes, il ne cherchait pas à la faire céder de nouveau, simplement à lui faire comprendre qu'il l'aimait tendrement. Avait-il réellement osé le lui dire cette nuit ou sa mémoire lui jouait elle des tours? Son esprit embrumé n'arrivait plus à en être certain. Les seules choses dont il était sur étaient la façon dont cette nuit c'était terminée et la douleur qui le lançait dans la main. Le quadra avait l'impression qu'on lui avait pietiné patiement chaque phalange. Il leva les yeux vers le mur à coté de la porte et apperçu l'empreinte qu'avait laissé sa colère de la veille. Il avait donc frappé si fort pour laisser une telle trace dans le plâtre et sur ses poings. Une trace dans le plâtre. Mike réalisa soudain qu'ils se trouvaient toujours à la Lune Bleue. Cette pensée le fit sourire. Sourire qui se mua en un rire sonore. Ils n'allaient sûrement pas tardé à être dégagé manu-militari et il aurait des dégâts à rembourser. L'idée ne l'effrayait pas, il en avait vu d'autre. La tête lui tourna tout à coup et il recula pour s'asseoir sur le lit. Lui qui était venu à Glasgow avec la ferme intention de récolter une gueule de bois monstrueuse, il avait réussit son pari. Combien de verre avait -il bu avant de se laisser captiver par sa louve ? Trop si on incluait ceux qu'il avait bu avant d'arriver ici. Abandonant l'idée de faire les comptes, il releva les yeux vers la jeune femme.

« Tu as le droit de me prendre pour un fou, me trouver ridicule, me rire au nez même si tu le veux. En échange je ne te demande qu'une dernière chance de me faire pardonner. »

Il affichait un air de chiot perdu, espérant que ça jouerait en sa faveur. Non il ne la laisserait pas quitter la pièce sans un dernier mot, fut il pour lui dire adieu.

« Are you fucking kidding me ?! »

Tu n'as jamais été très discrète ma chère, il faut bien l'avouer, déjà enfant tu ne pouvais prendre un bonbon sans que toute la maison ne soit au courant, ce n'est malheureusement pas une qualité que tu as développée dans ton humanité avec les années. Ainsi lorsque la voix de Mike perça le mince silence de ce début de journée tu n'en fus pas le moins du monde surprise même si tu avais espéré cette fois ne pas éveiller trop l'attention. Tu ne comprenais pas cette cruelle disparité des talents, après tout ta constitution de louve t'avait doté d'une merveilleuse prédisposition à la discrétion et ta spécialité d'attaque était plutôt celle par surprise et ruse que la confrontation directe.

Te retournant pour dévisager ton partenaire tu ne sais pas quoi répondre à la petite taquinerie qu'il t'adressait. Tu savais bien qu'il ne serait pas dupe et il ne servirait à rien de nier l'évidence. Le contact de sa peau était encore brûlant et cela réchauffait la tienne qui avait souffert du levé trop brutal que tu lui avais imposé. Il était si désirable dans son habit d'Adam que tu aurais pu oublier la raison de cette soudaine envie de fuite, malheureusement la voix de la raison criait toujours trop fort pour que tu l'ignores. Tu aurais voulu rompre ce contact avant de t'en rendre dépendante pour l'éternité, mais cela est déjà trop tard n'est ce pas ? Après tout une dernière étreinte ce n'est jamais trop cher payé.

Tu fixes ses yeux si envoûtant sans ne savoir quoi dire. Avec le petit sourire de ceux qui savent être pris sur le fait mais qui essayent de s'en tirer, tu passes tes mains dans les cheveux de ton compagnon pour lui voler un baiser, s'il faut jouer avec le feu et bien brûle toi les ailes et le reste avec, de toute façon demoiselle tu n'as jamais été un ange. Son contact était pernicieux, tu ne savais même pas si cette emprise était volontaire mais par toutes ces caresses c'est comme s'il débranchait ta conscience pour faire de toi son pantin. Cependant tu finis par faire attention aux mots qui s'écoulaient de sa bouche et tu n'en crus pas tes yeux. Étonnée tu reculas de quelques peu ton visage du sien pour scruter dans son expression un indice d'une quelconque manipulation.

« C'est vraiment ce que tu veux ? Je ne supporterais pas que tu fasses les montagnes russes avec mon cœur tu sais ! Je suis malheureusement moins résistante que ce que j'en ai l'air. »

Sceptique tu rompt l'enlacement de vos corps. Ton visage affiche un grand trouble, tu n'oses y croire. Après tout tu sais ce que l'on dit à propos de l'espoir, cela apporte une éternelle déception. Dans l'intention de te donner une contenance tu remet tes sous-vêtements que tu as fini par retrouvé dans un état acceptable, même si une bretelle du soutien gorge a fini arrachée dans la fougue de l'instant cela te permet de te sentir un peu moins vulnérable. Cependant l'idée fait son chemin dans ton esprit et tu te surprend à croire ce que Mike semble si déterminé à t'avouer.

Malgré tout, cette histoire ne pouvait se finir ainsi par un pardon féérique. Tu sais que pour lui pardonner réellement un tel abandon, fusse t-il temporaire, il te fallait extérioriser la colère et la violence des sentiments que tu avais ressenti. Bien entendu tu n'aimais pas faire preuve de rage, et le comportement de Mike la veille t'avait plus qu'effrayé. Revenant innocemment vers le lit, une idée germa dans les méandres de ton cerveau encore embrumé. Bien sûr cela était stupide, puéril mais c'était une des meilleures façons d'arranger les choses et de pouvoir enfin tirer un trait sur cette déplaisante période de souffrance. Sans plus tergiversé tu t'emparas d'un des lourds coussins de plumes et sans avertissement tu lui fis décrire un bel arc de cercle pour qu'il atterrisse en plein dans la cible: Mike. Le visage très sérieux tu recommençait avec encore quelques coussins, comme une folle furieuse, une de ces gamines capricieuses et colériques, pour ensuite te calmer.

« C'est bon, je pense que je peux te pardonner. Oui tu as été un véritable idiot, mais je ne peux imaginer par quoi tu as dû passer. Je serais toujours là pour toi, même si tu finis par ne plus vouloir de moi. Te quiero para toda la eternidad. Tu vois finalement je n'ai pas perdu mon temps pendant ton absence. »

Enfin l'atmosphère se détendait et tu éclatas d'un rire franc, sincère et sonore, un de ces sons cristallins qui éveille les sens. Tu ne pu cacher plus longtemps ton hilarité face à la dégaine de Mike qui était à présent complètement chamboulé par ses pauvres blessures de guerres. Après tout un coup d'oreiller bien placé peut être fatal, ou pas. Mais ce qui est sûr c'est qu'une vengeance est toujours à craindre...

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Sa louve semblait accepter son étreinte, mais il se se considérait pas sortit d'affaire pour autant. Elle était toujours là mais combien de temps pourrait il la retenir encore ? Il avait besoin d'elle. Comme il le lui avouait, elle s’écartait d'un pas. Elle allait partir. Elle allait partir et il l'aurait mérité.

« C'est vraiment ce que tu veux ? Je ne supporterais pas que tu fasses les montagnes russes avec mon cœur tu sais ! Je suis malheureusement moins résistante que ce que j'en ai l'air. »

Ce qu'il voulait ? Plusieurs choses lui virent à l'esprit en cet instant mais par dessus tout, il souhaitait qu'elle revienne dans ses bras. Mirah avait déjà commencé à se rhabiller et le loup craignait toujours qu'elle passe la porte. La porte. Le mur. Sa main. La douleur. La migraine qui commençait à prendre le dessus sur tout le reste. Tout ? Non elle restait le centre de ses pensées et il devait restr focalisé sur les dernières cartes qu'il pourrait jouer pour tenter de la retenir. Une fois assis, il avait tenté une dernière supplication. La louve s'était alors approchée de lui, doucement, calmement. Allait-elle lui porter le coup de grâce ou céder à sa requête égoïste ? Elle ne fit ni l'un ni l'autre. Empoignant un des oreillers elle s’était jetée sur lui pour lui en asséner un coup. Furie. Mike ne se défendit pas, il avait mérité sa colère et si elle voulait le gifler comme la veille il tendrait la joue. Pourvu qu'elle reste. Il se sentait honteux de penser si défaitiste, de s'abaisser à laisser une louve le mettre à mal mais que pouvait il y faire ? Il avait besoin d'elle. Rien, rien n’expliquait cette emprise qu'elle avait sur lui, il avait beau chercher, creuser, se débattre, il ne pouvait se défaire de l'obsession qu'elle était devenue. Il avait connu bien des femmes, il avait même été jusqu'à aimer certaines d'entre elles, mais rien ne l'avait préparé à ça. Ce petit bout de louve à peine plus vieille que son propre fils, cette femelle qui prenait le contrôle chaque fois qu'elle souriait. Le quadra n'était pas un scientifique mais il ne pouvait s’empêcher de penser que quelque chose dans leur nature les attirait l'un à l'autre comme des aimants et qu'il ne pourrait pas s'en défaire même s'il l'avait voulu. Il n'était pas non plus un de ces accros aux superstitions ou à l'astrologie mais s'il y avait bien un destin, il était responsable de cette force qui le gardait sous l'emprise de la louve. Elle se calmait à présent et reposant le coussin qui lui avait servit d'arme, elle finit par lui répondre.

« C'est bon, je pense que je peux te pardonner. Oui tu as été un véritable idiot, mais je ne peux imaginer par quoi tu as dû passer. Je serais toujours là pour toi, même si tu finis par ne plus vouloir de moi. Te quiero para toda la eternidad. Tu vois finalement je n'ai pas perdu mon temps pendant ton absence. »

Un rictus vint naître sur ses lèvres comme il songeait à corriger son accent mais il se retint. Elle l’avait donc bien entendu la veille quand il lui avait murmuré ces deux petits mots. Le loup repoussa une des mèches de cheveux de la jeune femme derrière son oreille. Elle était si belle en cet instant qu'il ne put s’empêcher de lui voler un baiser. Elle éclata de rire, il l'imita en se redressant, cherchant des yeux de quoi se vêtir à son tour. Il se leva faisant abstraction de la douleur sourde qui résonnait toujours entre ses tempes et que l'attaque surprise de Mirah n'avait fait qu’aggraver. Une fois qu'il eu enfilé le caleçon qui trônait dans un coin de la pièce, il revint vers le lit où elle était toujours assise. S'installant à coté d'elle il lui prit un autre baiser tandis que sa main cherchait à tâtons un coussin derrière elle.

« Gracias . . . »

Un sourire carnassier aux lèvres il lui envoya à son tour le coussin au visage. Elle avait tout contrôle certes mais il ne serait pas dit qu'il ne s'était pas battu du mieux qu'il avait put. Une fois qu'il eu accomplit ce geste puéril, il se leva à nouveau, parcourant la chambre du regard. Ils allaient devoir partir s'ils ne voulaient pas avoir d'ennuis. Il était presque sur de s'être battu la veille et pas seulement avec le mur, ça ferait beaucoup de choses à régler s'ils s'éternisaient. Il rassembla ses affaires et finit de s'habiller. La robe de la louve traînait un peu plus loin. Avait-il vraiment été si peu patient pour l’abîmer de la sorte ? Bien que l'idée de la voir rester si légèrement vêtue qu'elle l'était actuellement lui plaisait, il lui tendit sa veste.

« Je crains que tu n'en ais besoin pour couvrir les dégâts. Ça devrait masquer mon manque de délicatesse à l’égard de la fermeture éclair. Je suis désolé . . . elle t'allait plutôt bien pourtant. »

Mike lui offrait un sourire tout à la fois gêné et confus. Il ferma les yeux, soupira, puis remplaça son sourire par une grimace, portant la main à son front. Le prix à payer des verres qu'il avait ingurgités la veille.

« Il va me falloir plus d'un tube d'aspirine pour faire passer ça. »

« Are you fucking kidding me ?! »

Il était dur de se dire que tout cela était réellement arrivé. Pourtant toutes ces interrogations s'effacèrent dans des éclats de rire et dans une étonnante bonne humeur. Après tout ces drames peut être aviez-vous enfin droit à un peu de quiétude. Tu n'en étais pas si sûre, malheureusement les bonnes choses ne durent pas et une ombre menaçante planait au-dessus de ses belles retrouvailles. Au départ tu avais vu en ce voyage un moyen d'échapper à cet homme qui te hantait jour et nuit, cependant maintenant que tu l'avais retrouvé, tu n'avais absolument pas envie de le quitter. Tu ne voulais pas y penser mais en croisant ses yeux rieurs une grande culpabilité se propagea dans tout ton être, mais tu choisis de ne pas y faire attention et de tout faire pour que ces instants durent l'éternité.

Tu te doutais bien que Mike ne laisserait pas son égo ainsi attaqué bien longtemps sans riposter et bien que tu essayais d'esquiver tu n'y parvins pas, en effet les brumes du réveil te laissaient encore ensommeillée et donc moins réactive. Tu aurais voulu continuer cette bataille puérile, jusqu'à en amocher les oreillers et faire s'envoler les plumes, mais Mike n'était pas de cet avis. Il s'était relevé et c'est avec une petite moue que tu le regardais faire. C'est avec un sourire qu'il retrouvait les restes de tes vêtements de la veille et c'est d'une voix douce que tu lui répondis.

« C'est vrai qu'elle était très jolie, tu payeras pour cela mon cher. Cependant elle fait partie du passé et je suis bien plus heureuse dans ce présent avec toi. »

Te relevant doucement tu couvris ton corps du tissu sans pouvoir la fermer, ainsi le bas de ta personne était protégé du regard et c'est avec galanterie que ton compagnon t'offris sa veste. Te couvrant de ce beau cuir viril tu te sentis comme un de ces mâles sauvages s’apprêtant à enfourcher une lourde moto, cependant tu ne fis pas de commentaire et te délectait plutôt du doux parfum de Mike dans le vêtement. Il n'avait pas tord il fallait songer à partir, car vu les dégâts présents dans la chambre, les autres loups ne manqueraient pas de venir les disputer pour leur conduite inacceptable. Fronçant les sourcils te ne pouvait que déplorer la violence des pulsions lupines qui entraînent souvent votre pauvre partie humaine dans les tréfonds d'une extrémité peu connue des personnes dites normales.

Posant un baiser sur le front de Mike tu opinais quant à son idée de passer par la pharmacie la plus proche, après tout l'alcool qu'il avait pu ingurgité il n'était que justice qu'il en ressente au moins un peu les effets. Sans plus de manière tu t'emparais de ta petite pochette, qui servait surtout à contenir des papiers importants en cas de contrôle d'identité, et tu ouvris la porte pour sortir de la chambre puis de la Lune Bleue, en espérant que Mike te suivrait tout simplement. Heureusement tu ne croisais personne dans les couloirs ou dans la salle inférieure, le personnel était parti depuis longtemps et l'endroit était redevenu virginal et immaculé comme si jamais la débauche n'avait choisi cet endroit pour s'exprimer toutes les nuits. Ce ne fut qu'une fois dans la voiture de ton prétendant que tu acceptais de te détendre et de te laisser mener, même au bout du monde par ton amour retrouvé.

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Elle avait semblé déçue qu'il se lève et tente de la motiver à sortir. Le quadra n'en revenait toujours pas qu'elle le laisse revenir dans sa vie de cette façon. Il n'estimait pas mériter cette chance mais il était bien trop heureux pour je pas s'en réjouir. Bien qu'il redoutait toujours de la perdre, il ne pouvais qu’espérer qu'elle lui apporte un peu de stabilité dans les épreuves qu'il avait à affronter. La douce voix de sa louve le conforta dans cette idée ;

« C'est vrai qu'elle était très jolie, tu payeras pour cela mon cher. Cependant elle fait partie du passé et je suis bien plus heureuse dans ce présent avec toi. »

Payer pour ça. Parlait elle de la robe en elle même ou de tout le reste ? Elle se rhabillait tout à fait à présent, tant bien que mal vu l'état de sa robe, puis enfilait la veste qu'il lui tendait. Une envie soudaine de la dévêtir de nouveau s'empara du loup mais il se retint, se contentant de la regarder comme s'il ne voulait toujours pas y croire. Le baiser qu'elle posa sur son front comme il se plaignait de la migraine qui lui torturait le crane ne fit qu’attiser ses pulsions cependant il se contenta de lui sourire. Le loup aurait voulu la garder un instante encore, laisser l'instinct reprendre le dessus encore une fois, mais déjà elle passait la porte. Il prit une grande inspiration avant de la suivre, tentant de chasser les idées qui lui venaient. Ce n'était pas le moment de se laisser aller. Les couloirs déserts. Le bruit de leur pas qui résonnaient sur le sol. La lumière du jour naissant une fois dehors. La douleur entre ses tempes, de plus en plus intense. Le quadra prit une nouvelle inspiration, d'air frais cette fois, fermant les yeux pour mieux la savourer. Puis il reposa le regard sur sa louve qui lui souriait en attendant qu'il lui indique où il avait garé sa voiture. Ou il avait garé sa voiture... C'était une excellente question mais il n'osa pas se la poser à voix haute, trop honteux pour admettre devant Mirah qu'il n'en avait plus la moindre idée. Il tenta un coup de poker en essayant d'utiliser le bip de sa clef. A quelques mètres d'eux le son du véhicule se fit entendre, le loup se sentit d'autant plus ridicule qu'il n'aurait eu qu'à tourner la tête pour l'apercevoir. La main sur l’épaule de sa louve, il la guida doucement vers la voiture comme si de rien n'était. Contact. Moteur. Mike coupa le poste, incapable de supporter le moindre bruit qui ne serait pas nécessaire. Sortant de la place de stationnement, il se rendit compte qu'ils n'avaient pas encore parlé de ce qu'ils allaient faire ensuite. De leur journée dans un premier temps, puis de leur relation en elle même.

« Dis moi, où veux tu que je te dépose ? »

D'un geste machinal il ouvrit la boite à gants, fouillant à la recherche d'un tube d'aspirine. Bingo. Ses doigts se refermèrent sur le tube et il profita du premier feu rouge sur son chemin pour en extraire deux cachets. Il tendit la boite à Mirah et attrapant une bouteille d'eau sous son siège, il s’empressa d'avaler les précieux comprimés. Le quadra posa ensuite délicatement la main sur la cuisse de le jeune femme, sentant le besoin de se justifier;

« Je suis pas vraiment fier de l’admettre mais j'ai suffisamment eu besoin de faire passer les mauvaises nuits ces derniers temps pour être assez prévoyant de ce coté là. »

Mike laissa échapper un petit rire nerveux. Elle n'avait certainement pas besoin d'entendre ça ce matin. Il rebondit sur quelque chose de plus futile, espérant éviter les remontrances qu'il méritait.

« Tu as toujours mon numéro ? Si t'as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites pas surtout. »

Plus pour meubler le silence qu'autre chose, il s'était sentit obligé de le lui préciser, comme si elle pouvait avoir le moindre doute à ce sujet. Même si elle pouvait être la bouée qui l’empêcherait de sombrer tout à fait, le loup était toujours terrorisé à l'idée que quoi que ce soit puisse lui arriver. Tout comme Charlie, elle n'était qu'une louve, un fort caractère mais une proie facile pour les ennemis de la meute. Il se garderait bien cependant d’évoquer cette idée à voix haute, sachant très bien que l'une comme l'autre ne supporterait pas de se l'entendre dire.

« Are you fucking kidding me ?! »

La voiture était spacieuse et heureusement assez confortable pour que le cuir n'entaille pas ta peau de porcelaine si délicate. C'était chose étrange d'ailleurs, toi, jolie petite louve au pouvoir de régénération surprenant tu marquais malgré tout très rapidement, bien que ces marques ne restent jamais très longtemps. Avec un petit sourire d'aise tu ne te gêne pas pour te blottir dans le siège en attendant que Mike démarre la voiture. Tu ne dis rien quant à son choix d'enlever une quelconque musique pour meubler le silence. Cette absence de bruit n'était pas gênante et au contraire elle démontrait une sorte d'harmonie retrouvée qui n'était pas pour te déplaire. Totalement hermétique aux soucis futurs tu fais des efforts surhumains pour que ton esprit soit uniquement concentré sur le présent. Ce qui se déroulerait demain ou dans les jours à venir n'avait aucune importance, ce moment durerait toujours.

Lissant une mèche de tes cheveux tu ne l'observes pas tout de suite, tu as fermé les yeux lorsque le ton grave et envoûtant de sa voix a percé le silence et tu es presque surprise de la banalité de la conversation. Il est vrai que tu t'attendais plus à un interrogatoire sur ce qui devrait se passer ensuite. Apparemment votre relation est à nouveau entière, officieuse mais durable, enfin dans la théorie, la pratique cela viendrait avec le temps. Cependant cela te convient très bien, tu n'as pas envie de t'embêter avec des détails un peu problématique, et tu ne veux pas avoir à lui mentir. Tu n'en as pas l'intention bien sûr mais il faudra bien assez tôt que tu lui annonce ton départ, tu ne veux simplement pas gâcher ces instants magiques, même si tu sens bien qu'il finira par t'en vouloir pour ta réserve. Il faut avouer que tu as aussi très peur qu'il revienne sur son jugement, que tout d'un coup il réalise qu'il a fait une bêtise, qu'il ne sera jamais prêt à reprendre votre relation et que ce beau rêve se finisse avant même de s'être complètement ravivé. Sans croiser son regard tu finis par lui répondre tout en gardant ce visage apaisé caractéristique flagrante de ton insoupçonnable bonheur.

« Je pense qu'il vaut mieux que tu me dépose chez moi à Wolfheaven, que je puisse prendre une douche brûlante et me changer avant d'aller travailler à la bibliothèque de mon université. »

Tu entends distinctement la boîte à gant s'ouvrir et tu es plus qu'étonnée de voir Mike aussi bien préparé car c'est une boîte d'aspirine qui est tranquillement cachée dans cette dernière. C'est en posant la main sur ta cuisse qu'il se justifie et tu ne peux t'empêcher de grogner un petit peu même si tu passes facilement l'éponge en levant les yeux au ciel. Après tout tu ne peux résister à son emprise, ni t'en défaire alors autant l'accepter avec ses qualités et ses erreurs. Sans prendre de cachets tu replaçais délicatement la boîte dans son emplacement, tu n'avais pas tellement bu la veille et les effets de l'alcool ne se faisait absolument pas sentir grâce à ta nature si particulière, Mike devait vraiment avoir abusé pour en être autant affecté. D'un côté tu trouvais que c'était bien fait pour lui et sa stupidité, mais de l'autre tu ne pouvais t'empêcher de souffrir et d'être affectée par son mal être, comme liée par un fil invisible à ton état tu ne pouvais supporter de le voir mal en point.

« J'ose espérée que tu n'auras plus jamais besoin de tels préparatifs à présent. Cependant oses-tu affirmer que tu as passé une mauvaise nuit avec moi ? Je me souviens pourtant qu'autrefois j'étais très douée pour te faire passer des soirées magiques. »

C'est avec un petit rire que tu lui lances cette pique, bien entendu tu sais qu'il n'a absolument pas voulu sous-entendre cela, enfin tu l'espères fortement, mais tu ne peux que céder à la tentation de le taquiner, comme une vengeance douce, une petite torture de l'esprit pour exercer cet art parfois si drôle de l'amour vache. C'est aussi comme cela que tu détournes tes pensées de cette main douce sur ta cuisse qui éveille une nouvelle fois tes pulsions animales. Tu ne veux pas passer pour une louve en chaleur, mais il ne t'aidait vraiment pas à contrôler la femelle bouillante qui ne voulait plus sommeillait. Pour déconcentrer un peu ton partenaire tu t'empares de cette main pour l'élevée un peu plus haut sur ta cuisse, mais ne voulant pas risquer un accident tu relâches bien vite la pression et cesse ces jeux dangereux.

Tu reportais ton attention sur ses paroles, et c'est avec étonnement que tu tournais enfin tes yeux ambrés vers son visage. Était-il sérieux ? Tu n'aurais su le déterminer mais tu choisis de ne pas t'offusquer de ses paroles, plus attentionnées que blessantes. Il savait pourtant que tu tenais particulièrement à ton indépendance et à ton statut de femelle forte et débrouillarde, il était vrai que tu n'étais pas très douée en combat, mais à ta défense tu avais bien d'autres atouts qui permettaient de te maintenir dans un niveau de sécurité acceptable.

« Je n'aurais jamais le courage de l'effacer, tu le sais bien. Malgré tout je t'interdis de sous-entendre que j'ai besoin de toi, même si c'est vrai. Je sais me débrouiller toute seule, je pourrais très bien sauter de cette voiture et m'en sortir. Je ne suis pas en sucre, cesse de t'inquiéter pour moi. Tout ce dont j'ai besoin c'est de ton affection et de ton soutien, pour le reste je peux gérer toute seule. »

Avec une petite mimique de fierté tu clos le sujet avec autorité. Tu détestes qu'il joue de cette dépendance que tu ressens à son égard, et ce n'est certainement pas au nom de celle-ci que tu t'autoriserais à être dépendante autrement qu'affectivement de cet homme. Malgré tes sentiments la règle ne change pas, tu ne veux ne rien devoir à personne et surtout pas à un mâle, après tout tu pouvais parfaitement faire aussi bien qu'eux et même mieux !

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

La question était idiote mais il avait l'impression que son esprit était trop engourdit pour réfléchir convenablement. Peut-être espérait il qu'elle eu voulu poursuivre un peu leur retrouvailles devant un café, même si il aspirait plus à une sieste qu'à un café toute charmante que fut la compagnie de la louve.

« Je pense qu'il vaut mieux que tu me dépose chez moi à Wolfheaven, que je puisse prendre une douche brûlante et me changer avant d'aller travailler à la bibliothèque de mon université. »

La réponse le rassura quelque peu, il allait pouvoir rentrer terminer sa nuit, mais il ressentit tout de même cette petit pointe de frustration comme si elle venait de couper court définitivement à toute idée d'une matinée passée tous les deux dont il avait besoin sans en avoir envie. Travailler. Comment pouvait elle avoir la force de travailler aujourd'hui alors que lui n'aspirait qu'à s'allonger de nouveau pour faire passer sa migraine ? La solution à cette énigme était pourtant évidente, et quand il eu prit deux cachets et qu'il lui eu tendu la boite, la manière dont elle la rangea dans la boite à gants sans même y jeter un œil confirmait ce qu'il savait déjà. Alors que lui avait du mal à tenir la conversation, l'esprit encore embrumé du malt dont il avait abusé la veille, elle semblait rayonner de fraîcheur et d'entrain. Elle n'avait certainement pas bu autant que lui. Comme il essayait de justifier la présence de l'aspirine à portée de main dans sa voiture, elle lui répondait de la manière la plus malicieuse qu'il soit ;

« J'ose espérée que tu n'auras plus jamais besoin de tels préparatifs à présent. Cependant oses-tu affirmer que tu as passé une mauvaise nuit avec moi ? Je me souviens pourtant qu'autrefois j'étais très douée pour te faire passer des soirées magiques. »

Le loup ne put retenir un large sourire et un hochement de tête. Non il n'avait pas passé une mauvaise nuit, il n'allait certainement pas se plaindre de la fin tout du moins. Il regrettait peut être un peu d'avoir martyrisé son poing avec un mur, mais la douleur finirait par passer avec un peu de repos.Le reste... comment pourrait-il regretter la réconciliation, l'union de leur deux corps,l'ivresse de l'instant passé avec elle ? Mike donna un léger coup de volant comme elle posait sa main sur la sienne, la guidant doucement le long de sa cuisse. Il se mordit la lèvre pour ne pas céder à la tentation de se garer dans le premier parking qu'il trouverait et se jeter sur elle de nouveau. La louve savait très bien ce qu'elle faisait, il lui suffit d'un coup d’œil pour lire sur son doux visage les idées qui venaient de lui traverser l'esprit.

« Ça t'amuses de me torturer de la sorte avoue ? »

Il retira sa main quand elle la lâcha puis il changea la conversation, tentant de briser le silence même si chaque mot résonnait douloureusement dans sa tête. Le quadra savait qu'elle n’apprécierait pas être considérée comme dépendante, mais il espérait qu'elle le prenne plutôt comme une invitation à le contacter pour passer du temps avec lui. L'expression qu'elle affichait lui indiqua bien vite qu'elle ne l'avait pas aussi bien prit qu'il l'aurait voulu.Mais après tout, elle avait tous les droits de s'offusquer de la sorte, elle n'était pas une faible femme, elle était encore fragile mais n'était plus une enfant.

« Je n'aurais jamais le courage de l'effacer, tu le sais bien... »

Non, il ne le savait pas ; Vu la façon dont ils s'étaient séparés, il aurait plutôt pensé qu'elle avait brûlé chacun de leurs souvenirs communs pour ne plus avoir à penser à lui et aux horreurs qu'ils s'étaient dit tous deux ce jour là. Le sourire que cette petite phrase fit naître disparu cependant rapidement avec la suite.

« ...Malgré tout je t'interdis de sous-entendre que j'ai besoin de toi, même si c'est vrai. Je sais me débrouiller toute seule, je pourrais très bien sauter de cette voiture et m'en sortir. Je ne suis pas en sucre, cesse de t'inquiéter pour moi. Tout ce dont j'ai besoin c'est de ton affection et de ton soutien, pour le reste je peux gérer toute seule. »

Le loup se mordit de nouveau la lèvre. Qu'avait-il dit ? Sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, la colère commençait à monter doucement. Probablement parce qu'il avait eu la même conversation sans fin avec Charlie quelques jours plus tôt et qu'il n'avait pu lui faire entendre raison à elle non plus. Une envie soudaine de donne un coup du plat de la main sur le volant et de crier un coup se fit sentir mais il la refréna. Il s'était déjà suffisamment énervé la veille et s'il voulait qu'elle ouvre vraiment la portière pour le laisser en plan, il pouvait très certainement compter sur un nouveau saute d'humeur. Préférant opter pour une approche tactique, Mike acquiesça d'un signe de tête, affichant une mine la plus dessolée possible.

« Je le sais Mirah, je ne voulais pas t’offenser. Je soulignais juste que j'étais là, que tu pouvais compter sur moi . . . c'est tout ! Que ce soit pour te tenir compagnie ou . . . ce que tu veux, je suis là. C'est tout ce que je voulais dire. »

Mensonges bien évidement, mais il ne voulait pas risquer de s'enliser dans une discution stérile qui mènerait à une nouvelle dispute. A cette heure il n'y avait personne dans les rues et étaient rapidement sortis de Glasgow, roulant vers Wolfheaven où il la déposerait comme convenu. Le loup n'avait pas la moindre envie de perdre le temps restant du trajet à la laisser bouder parce qu'il avait été assez stupide pour la vexer, il tenta donc une nouvelle fois de changer de sujet.

« Qu'est ce que tu . . . qu'est ce que tu as fait ces dernières semaines ? J'ai entendu dire que tu servais plus ou moins de conseillère à l'Ulfric dans ses projets de reforme de nos traditions. Ça avance ? Vous trouvez un idée qui éviterait l'implosion de la meute? »

Il avait prit un ton ironique mais son estomac se resserra en prononçant ses mots. Il savait que si "Il" n'avait pas prit la Lupa ce soir là c'était par respect pour sa compagne, alors pourquoi une partie de lui craignait-elle qu'à passer trop de temps avec "Lui", Mirah finisse par devenir une de ses conquêtes ? Parce qu'il savait que c'était dans leur nature, que tout fidèle à sa louve qu'"Il" était, l'Ulfric finirait bien par s'entourer des plus belles louves de la meute et que celle qu'il aimait puise en faire partie le torturait. Et que pourrait-il y faire alors ? Rien. Strictement rien. Il ne pouvait qu’espérer que le pouvoir ne lui monte pas à la tête et qu'"Il" reste le loup droit et fidèle qu'"Il" était. Mike ne souhaitait cependant pas ennuyer sa louve avec ses inquiétudes et se contentait pour le moment de lui sourire, de lui parler de son travail sans évoquer le moins du monde ce qui venait de lui traverser l'esprit.

« Are you fucking kidding me ?! »

Le jeu de la séduction t'avais toujours attiré, surtout que c'est une discipline dans laquelle tu n'avais pas trop de mal a exceller. Malgré un manque évident de confiance en toi tu n'avais aucun mal à mettre tes atouts en valeur ou à jouer d'une influence que tu sentais exercer sur les mâles. Parfois ils étaient décidément bien faibles et démunis face aux femelles et d'autres avec moins de scrupules n'hésitaient pas à n'en faire qu'une bouchée. Cependant tu n'étais pas de ces veuves noires, briseuses de cœur et croqueuse d'hommes. Si tu pouvais jouer de tes formes et du regard des mâles, tu n'allais jamais jusqu'à leur faire croire à l'impossible, sauf bien entendu circonstances exceptionnelles, comme la veille par exemple.

Le commentaire que Mike fit de ta tentative de provocation agrandis un peu plus ton sourire sournois. Bien entendu que tu aimais t'amuser de la sorte, et il était de loin ton compagnon de jeu préféré, mais cela tu n'avais pas envie de le lui dire. Après tout il te fallait conserver un peu de mystère, les hommes apprécient les demoiselles secrètes et quelque peu dérangées, enfin c'était une constatation que tu t'étais faite d'après les quelques expériences que tu avais pu vivre et voir, mais cela était une autre histoire. Tu ne pouvais plus longtemps jouer avec les nerfs de ton partenaire, et c'était avec regrets que tu avais relâché la pression, cependant ce n'était que partie remise et cette perspective augmentait le bonheur qui te vrillait le ventre. C'était une sensation encore mal maîtrisée, et tu ne pouvais pour l'extérioriser que sourire à pleine dent.

« Décidément Mike tu me connais trop bien. Mais je sais aussi assez de choses sur toi pour dire que tu adore ça ! N'ose même pas le nier. »

Un nouvel éclat de rire emplit l'habitacle. C'était décidément bien inhabituel pour ta personne et tu songeais qu'aujourd'hui en cette seule matinée tu avais explosé ton compteur de rires pour la semaine. C'était un des merveilleux effets de côtoyer Mike, et tu n'allais certainement pas t'en plaindre. Malheureusement la bonne entente ne pouvait pas durer, il faut dire que deux loups ne peuvent rester longtemps au même endroit sans que des éclairs apparaissent à un moment ou à un autre. D'autant que Mike t'attaque sur ton sujet de prédilection, celui-là même pour lequel tu te bat depuis des années: Ton indépendance et ta capacité à faire aussi bien si ce n'est mieux que les mâles. Enfin en y réfléchissant ce n'était peu être pas ce qu'il a voulu dire, mais tu n'as pas cherché plus loin et comme d'habitude tu régis au quart de tour, sans vraiment réfléchir, en laissant ta colère sourde s'exprimer.

Tu te sens donc assez mal lorsque Mike se renfrogne et que l'atmosphère si sereine se transforme en une bataille rangée. Le sujet est délicat pour ne pas dire explosif même, et tu t'en veux de t'être comme toujours si vite emportée. Et cela encore plus lorsqu'il finit par t'expliquer les raisons de cette sollicitude. Te mordant la lèvre pour te punir de ta stupidité tu te calme immédiatement pour baisser la tête penaude. Comme tu te sens idiote de voir le mal partout et de ne pas être aux anges que ce magnifique mâle cherche à te protéger et à prendre soin de toi par tout les moyens. Malgré tout tu ne peux supporter l'idée de n'être qu'une petite créature fragile ayant besoin de protection. En ton fort intérieur tu te dis que finalement ce voyage au Nord du Royaume-Uni pourrait être un excellent moyen de prouver que tu es parfaitement capable de survivre seule, bien que la perspective de le quitter et de partir loin de la meute n'est pas des plus rassurantes.

« Pardonne moi. Tu sais comme je peux être caractérielle. C'est vraiment adorable de ta part, et je serais heureuse de tromper l'ennui avec toi. D'ailleurs c'est pareil pour toi tu sais... Je suis là si tu as des choses sur le coeur, si tu veux du réconfort, ou si tu as juste besoin d'un recadrage à l'oreiller. »

Un peu avec gêne tu essaie de retrouver l'ambiance légère et sereine qui avait disparu en à peine quelques secondes. Tu repousses une mèche qui veut faire la maligne devant ton visage et tu décide de concentrer ton regard sur le paysage qui défile avec une rapidité affolante. Déjà la ville a disparu et les hauts arbres commencent à se faire plus denses, bientôt Wolfheaven serait en vue et vous risquaient encore de vous quitter fâcher, ce que tu ne veux absolument pas. Alors tu te radoucis et fait tout pour faire la paix. Malgré tout la prochaine question de Mike te surprend. Comment peut-il déjà être au courant de ton entretien avec l'Ulfric ? Tu t'interroges et t'inquiète des répercussions que les rumeurs qui circulent à travers la meute pourraient avoir non seulement sur ton tout nouveau couple mais aussi sur tes autres relations dans la meute.

avec une certaine légèreté tu ne veux tout simplement pas en faire un problème, alors tu ne montres pas que cela te perturbe, et tu ne remarque même pas l'état de trouble de Mike. Enfin si, mais tu l'associe plus à un certain malaise de la précédente dispute qu'à un véritable soucis en corrélation avec ses dires. Prenant une grande inspiration tu répondis avec un calme et une innocence que tu n'avais pas réellement.

« Mon emploi du temps n'a pas été très chargé, je ne me suis décidée à bouger de Wolfheaven qu'hier. En effet, je suis étonnée que tu sois au courant de mes entretiens avec notre nouveau chef, je ne te pensais pas fryant des rumeurs. Malgré tout je dois dire que les solutions sont compliquées à trouver. Même s'il possède des idées tout à fait intéressantes, il a mis une sacrée pagaille et toutes mes connaissances sont bien maigres pour résoudre le problème... »

Tu ne veux pas lui parler de ton futur voyage. Pas encore, la peur te paralyse et c'est avec une petite tristesse que tu regardes par la fenêtre passager pour éviter les yeux curieux de ton compagnon.

Midnight At The Lost And Found
Mike ~ Mirah

Nier qu'elle avait cette emprise sur lui ? Si seulement il avait put ! Le rie qu'elle laissa échapper par la suite, bien qu'il résonna douloureusement entre ses tempes où l'aspirine n'avait pas encore fait effet lui tira un large sourire. La conversation se poursuivait tout comme ils avançaient vers leur destination.Le malentendu qui n'en était pas un à propos de l'autonomie de Mirah. Le tour de passe passe qu'il avait tenté semblait avoir fait mouche et elle avait l'air de s'en vouloir de s'être emportée. Le quadra n'avait pas vraiment l'intention de l’embarrasser de la sorte mais au moins il évitait la crise.

« Pardonne moi. Tu sais comme je peux être caractérielle. C'est vraiment adorable de ta part, et je serais heureuse de tromper l'ennui avec toi. D'ailleurs c'est pareil pour toi tu sais... Je suis là si tu as des choses sur le cœur, si tu veux du réconfort, ou si tu as juste besoin d'un recadrage à l'oreiller. »

Il voulut poser de nouveau sa main sur la cuisse de la louve en signe d'approbation mais il se retint de peur de ne pas être assez fort pour contenir ses pulsions une fois de plus. Tout en surveillant la route, il la regardait du coin de l’œil jouer avec une mèche de cheveux. Il n'en revenait toujours pas qu'elle l'ai laissé revenir avec pour seule punition une baffe et quelques coup d'oreillers. Le loup tente d'engager de nouveau la conversation. Il savait, parce que même s'il l'avait chassé de sa vie il avait continué malgré lui à s’inquiéter pour elle, qu'elle aidait à la recherche de tout ce qui pourrait être utilisé dans les plants de reformes de l'Ulfric. N'était-elle pas après tout l'historienne de la meute ? Il avait gardé pour lui ses inquiétudes, sa jalousie, sa peur, elle n'avait pas besoin de savoir que ça le tracassait autant puisque de toutes façons ils ne pouvaient rien y faire. Sur un ton qui se voulait calme et posé bien qu'elle semblait perturbée par quelque chose qu'il n'arrivait pas à déterminer, elle répondit finalement à sa question ;

« Mon emploi du temps n'a pas été très chargé, je ne me suis décidée à bouger de Wolfheaven qu'hier. En effet, je suis étonnée que tu sois au courant de mes entretiens avec notre nouveau chef, je ne te pensais pas friand des rumeurs. Malgré tout je dois dire que les solutions sont compliquées à trouver. Même s'il possède des idées tout à fait intéressantes, il a mis une sacrée pagaille et toutes mes connaissances sont bien maigres pour résoudre le problème... »

Maigres ? Les connaissances de Mirah ? Il craint un moment que l'amour qu 'il lui portait n'ai aveuglé son jugement mais il savait très bien qu'elle en savait plus que quiconque. Si elle ne trouvait pas une piste, un début de solution pour résoudre cette crise, alors la meute était certainement condamnée. Il était cruciale qu'Il trouve un moyen d'accomplir ses réformes, pour l ameute, pour asseoir définitivement son autorité, pour l'honneur de la Lupa que lui respectait plus que quiconque. La louve à coté de lui doutait, il n'arrivait toujours pas à mettre le doigts sur ce qui la perturbait ainsi mais elle semblait lui cacher quelque chose. Préférant refouler les idées que la jalousie lui imposait, lui brûlant un peu plus les entrailles au fur et à mesure que l'idée de la perdre de cette façon faisait son chemin, il s'imagina qu'elle s'en voulait de ne pas arriver à mener ses recherches à bien.

« Je te fais confiance pour trouver quelque chose. Si quelqu'un peut mener ce genre de recherches et aboutir à quelque chose de concluant, c'est bien toi. »

Confiance. Il lui faisait confiance à elle tout du moins, n'était-ce pas le plus important ? La voiture quittait la voie rapide pour s'engager sur la petite route qui menait à Wolfheaven et il savait que dans quelques instant il devrait la laisser partir. Le paysage défilait, inconsciemment il avait réduit l'allure, cherchant à la garder à ses cotés quelques précieuses secondes supplémentaires. Puis vint le moment fatidique où le loup coupa le moteur après avoir garé le véhicule. Se tournant vers elle, il prit délicatement son menton entre ses doigts pour l’attirer à lui et lui prendre un baiser. Il appuya ensuite son front contre le sien, s'enivrant encore un instant de son parfum. Une dernière confession, presque un murmure, à peine prononcé, non pas qu'il ai eu honte de l’admettre, mais il ne jugeait pas que ces mots aient besoin d'être criés. Il les prononçait pour elle, pour elle seule.

« Tu m'as tellement manquée Mirah. »

Il passa sa main dans les cheveux de la louve, puis après lui avoir prit un dernier baiser, plus long, plus langoureux, il se rassît face au volant. Son expression était partagée entre un large sourire qui en disait long sur le bonheur que cette réconciliation lui procurait aux lèvres mais le regard emplit du désespoir de devoir la laisser là. Une dernière question lui brûlait les lèvres avant de la laisser partir.

« Je te revois bientôt ? »

« Are you fucking kidding me ?! »

C'est avec tristesse que la majestueuse demeure de Wolfheaven apparait au détour d'une allée. Tu n'avais pas envie de la voir si tôt, tu n'as pas envie de te séparer de Mike, tout cela semble trop précipité, tu te demandes alors comment tu vas trouver la force pour le quitter dans quelques temps, lorsqu'il te faudra aller chercher des réponses dans ce qui maintenant te parait le bout du monde. Tu as presque envie de pleurer de nouveau, mais c'est en te faisant violence que finalement tu arrives à endiguer tout ces sentiments négatifs. Tu essaie de faire un sourire sincère à l'homme que tu aimes de tout ton cœur mais cela a du mal à sortir. Tu ne veux plus lui mentir plus longtemps, c'est un poids que tu n'arriverais pas à porter plus d'une journée. Malgré tout tu ne peux pas lui annoncer tout cela ici, dans un cadre aussi peu propice aux confidences.

Ta joie renaît cependant lorsqu'il t'exprime son soutien et une confiance aveugle en tes compétences. Tu ne le mérite pas et tu le sais, tes connaissances ne sont pas si fournies que ce qu'il peut croire et les lacunes qui apparaissent inévitablement dans celles-ci ne manquent pas de ruiner ton moral. Pourtant tu vois dans ce soutien une possibilité pour que Mike ne soit pas si réfractaire que ça à un voyage au Nord du Royaume-Uni. Un petit espoir que tu ne peux t'empêcher d'alimenter pour ne pas craindre un nouvel abandon. Cependant tu n'es pas tout à fait convaincue et la peur te pousse à rester silencieuse. Consciente que cela pourrait être mal interprété, tu décides de répondre à sa gentillesse.

« Tu es adorable, et ton soutien me permet d'avoir espoir, mais je crains de devoir en effet énormément approfondir mes recherches. »

Souhaitant basculer sur un autre sujet, tu n'en trouvais malheureusement aucun qui ne soit pas déprimant. Observant la belle demeure qui faisait office de chez toi, tu ne voulais absolument pas sortir de la voiture et tu aurais tout donner pour, sur un coup de tête décider de t'installer avec ton beau loup. Cependant les détails techniques seraient beaucoup trop compliqués à gérer et tu n'étais pas certaine que Mike apprécie une telle implication soudaine dans son intimité. Abandonnant l'idée avec regret tu essayais de te donner le courage nécessaire pour sortir lorsque Mike t'emprisonna dans une nouvelle et enivrante étreinte.

« Moi aussi, je ne pourrais vivre sans toi. Tu ruines tout mes efforts pour me motiver à rentrer tu sais ! »

Souriante tu te laissais un peu bercée dans les bras puissants de ton mâle, repoussant l'instant fatidique où tu devrais briser cette affection addictive. Il n'exprimait pas souvent ses sentiments à voix haute, et l'entendre ainsi te remplissait le cœur d'une fierté et d'un bonheur indicible. Malgré tout tu restais une femme au passé difficile et il était assez dur pour toi de répondre à cet amour sans te sentir honteuse d'une telle dépendance. Pourtant tu ne voulais pas laisser ton défunt géniteur gâcher toutes tes chances de vivre heureuse avec un homme, ainsi tu faisais de gros efforts pour ne pas penser à ces préceptes idiots.

Voir les différentes émotions se bousculant dans le regard de Mike te laissais partager quant à la conduite à adopter. Tu détestais le voir souffrir ainsi et être la cause de cette douleur te rendais d'autant plus torturée. Cependant tu savais qu'il te fallait rentrer et te rendre à tes obligation scolaires, après tout sans diplôme tu ne pourrais jamais réussir dans la vie et pouvoir vivre dans une totale indépendance demandait parfois de lourds sacrifices. Après une dernière caresse sur la joue de ton compagnon tu ouvris la portière et descendis de voiture.

« Ne t'en fais pas. Je pense passer chez toi ce soir si cela ne t'embête pas. Pour fêter dignement ce renouveau inattendu ! »

Avec un sourire tu claques la portière sans attendre de réponse de la part de Mike. Tu lui fais signe de filer car tu ne pourrais attendre plus longtemps sans résister à la tentation de te jeter une nouvelle fois sur lui. Lorsque sa voiture disparu dans les frondaisons de la forêt tu partis vers la splendide demeure l'esprit torturé mais le cœur heureux d'avoir retrouvé l'amour. Bien que cette histoire ne serait jamais simple la seule perspective de l'avoir retrouvée te rendais assez forte pour affronter n'importe quelle épreuve.

Rp Clos

» You Found Me... [Livre II - Terminé]
» Two minutes to midnight [Livre III - Terminé]
» Midnight City [Livre II - Terminé]
» I need a new direction, Cause I have lost my way ▬ [Livre II - Terminé]
» –› All the beauty that's been lost before wants to find us again ‹– [Livre II - Terminé]