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You need me less than I need you [Livre II - Terminé]
MessageSujet: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptyJeu 31 Oct - 22:34




You need me less than I need you

Chaque déclinaison que l’aiguille observe ajoute un peu plus de tension dans la pièce. Cette horloge est une épée de Damoclès qui nous rit ouvertement au nez depuis que la matinée a débuté. J’ai bien cherché à fuir son tic-tac dérangeant en allumant la télévision et en veillant à caler quelques phrases pour qu’on l’oublie mais la vérité, c’est qu’on attend tous les deux 20 heures avec des appréhensions complétement différentes. Je songe à cette réunion, à l’avenir de mon espèce, là où Rebecca s’inquiète seulement de mon retour. Mais la situation est complétement autre. Nous sommes au courant pour les traîtres, plus d’effets de surprise. Alan sera présent de surcroît. Si je commence à craindre chaque sortie, je peux commencer à cesser de respirer dès maintenant. Je sais que tout doit techniquement bien se passer. J’ignore simplement comment rassurer ma jolie brune alors que je ne peux pas lui expliquer clairement où je vais et surtout pour y faire quoi, avec qui ainsi que le lien entre ça et l’incident. Mon départ devient complétement tabou parce que je sais que remettre ça sur le tapis risque de me faire en dire trop ou pas assez ce qui aura pour effet de redoubler ses craintes dans un cas comme dans l’autre. Je ne sais pas quoi lui dire alors finalement, je me tais et j’attends en redoutant pourtant chaque heure déclinant. L’atmosphère pesante me fait casser un verre et un bol en moins de deux heures par simple maladresse et surtout par nervosité. Ce n’est pas que l’attitude de ma copine qui me rend aussi maladroit, c’est aussi l’idée de devoir faire face aux métamorphes, d’être en faute par rapport à eux et aussi de me retrouver confronter à d’autres potentielles personnes qui n’ont pas hésitées à nous poignarder dans le dos. La perspective de devoir prendre position par rapport à eux, de prendre les bonnes décisions et d’affronter mon incompétence me terrifie. S’il y a bien quelque chose que je vais contempler, c’est le résultat de tous mes faux pas.

L’après-midi est très vite grignotée et j’en arrive à un stade où je n’ose presque plus la regarder. Sentir sa peur est déjà assez invivable à devoir supporter pour y ajouter sa vision. Je change de chaîne à toute allure dans l’espoir de trouver quelque chose de léger et d’amusant mais je laisse tomber très vite et nous abandonne sur une émission sordide. Je croise et décroise mes bras vingt fois, réajuste ma position également. C’est ridicule - mon état et le sien, ridicule. J’en ai marre bien vite de ce petit jeu nerveux et finalement, ma main vient trouver la sienne. Je tourne le regard dans sa direction et m’agrippe au sien. Je ne sais pas quoi faire pour la réconforter ou l’apaiser. Je ne suis pas moi-même un exemple de sérénité aujourd’hui. Je sens une telle distance entre nous à cause de ça. Elle m’en veut peut-être ? A moins que ça soit moi et mon attitude qui ont fini par avoir raison du reste ? Je n’en sais rien mais j’ai vraiment besoin que ça change. Je me penche vers la télécommande et coupe le téléviseur avant de me relever d’un air déterminé. On peut pas continuer à ruminer. Je ne le supporte vraiment plus. Je finis par l’inciter à se mettre debout en reprenant sa paume. « Viens. » Je l’amène jusqu’au lit où je m’assieds, jambes allongées, dos contre le mur et l’attire contre moi. Mes doigts glissent dans ses cheveux à plusieurs reprises tandis que mes lèvres se perdent sur son cuir chevelu. J’ai besoin de la sentir proche, maintenant plus que jamais avant que les circonstances ne me l’arrachent. Je ne sais pas vraiment qui de nous deux, je veux vraiment consoler. Je la recule un peu de mon torse pour prendre son visage entre mes mains. Ma voix est ferme et tient la route quand j’articule « Rebecca… Tout va bien se passer. » Normalement, oui. « Je vais revenir.» Techniquement, oui. Je pose mon front contre le sien et fais rouler mes pouces sur ses joues. « Tu as confiance en moi? » Je fixe ses prunelles avec beaucoup d’intensité et m’y perds complétement.

En réalité, moi, je ne me fais pas confiance. L’espace d’une seconde, j’ai l’impression que je risque vraiment de ne jamais la revoir. C’est irrationnel. Je prends ses peurs pour les transformer en miennes. Mes paumes remontent sa nuque pour palier à cette panique injustifiée, mes lèvres trouvent les siennes alors pour se ramener à l’instant présent. Entre deux baisers, je murmure son prénom comme pour me rassurer moi-même qu’elle est bien ici, avec moi. Après tout ce qu’on a traversé ce dernier mois, c’est comme si cette micro-séparation signifiait un nouveau cataclysme. Et on est pas en état de l’encaisser. Je le sais aussi bien qu’elle. Pourtant, on ne peut pas continuer à endurer ça sans rien dire. Mon bras enroule la taille de Becky alors que je la fais doucement glisser pour qu’elle s’allonge complétement avec moi tout en revendiquant à nouveau sa bouche. Mes doigts glissent sur son cou encore, suivis de près par mes lèvres. Je ne sais pas exactement ce que je fais. Je sais juste que ça fait une éternité que je n’ai pas parcouru son corps et qu’on ignore comment toute cette histoire peut tourner. Pas forcément pour la réunion mais ce qui va se produire au-delà, dans un jour, une semaine, un mois. Il y a une sorte d’urgence dans mes gestes, dans les battements désordonnés de mon cœur. C’est comme si j’allais la perdre. Mes angoisses dérivent sur tout et n’importe quoi sans pourtant vraiment toucher le fond du vrai problème. Je lui glisse à l’oreille « Oublie. Oublie tout.» tandis que mes paumes trouvent leur chemin sous ses fringues pour remonter son dos. Je veux pour quelques instants qu’on efface tout et qu’on vive. Juste vivre sans douleur et sans suffocation. Mais est-ce qu’elle en est capable?
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptyVen 1 Nov - 14:00




You need me less than I need you



Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit ;  je crois que Camille non plus, par ma faute. Comment l'aurait-il pu ? Je n'ai pas arrêté de me tourner et de me retourner, mais le sommeil a persisté à me fuir.
Je retiens un soupir et tourne les yeux vers mon petit-ami. J'ai été instable toute la journée. L'ombre de son départ plane sur nous. Dans peu de temps, il partira pour cette réunion dont il ne m'a presque rien dit et au sujet de laquelle je me pose mille et une questions. Je sais que tout ça concerne son secret, mais me douter, avoir des débuts d'explications sans connaître toute la vérité est finalement pire que de ne pas savoir. Je ne fais qu'alimenter mes cauchemars en imaginant toujours le pire. Parce qu'il est encore faible, parce que je ne le sens pas en état de devoir affronter ce qu'il doit affronter, quoi que ce soit. Parce que je ne serai pas là, avec lui, pour le soutenir ou l'épauler. Parce que je ne sais même pas vraiment où il va, ni avec qui... Mes angoisses se multiplient et s'intensifient à mesure que l'heure fatidique approche.
Cela ne fait même pas une semaine qu'il est revenu et la perspective de cette séparation me rend littéralement malade. Je suis nauséeuse, j'ai la migraine et je n'ai rien pu avaler de la journée. Je voudrais que tout ça soit déjà derrière nous, je voudrais être demain, quand il sera revenu et qu'il me serrera dans ses bras.
Je sais que lui non plus n'est pas bien, je sens sa nervosité, même si elle est moins flagrante que la mienne. Il a cassé de la vaisselle toute à l'heure et je sais reconnaître ses tentatives pour nous changer les idées, mais cela ne fonctionne pas.  Assis l'un à côté de l'autre sur le canapé, c'est comme si un fossé nous séparait et cette distance ne fait qu'accentuer notre mal-être. Le mien en tout cas.  Je regarde l'écran de télévision sans le voir et tressaillit presque quand Camille prend ma main dans la sienne. Son regard attrape le mien et nous nous dévisageons en silence. Nous n'avons pas parlé de son départ, ce qui est mieux parce que je ne m'en sens pas capable, je préfère repousser cela le plus loin possible, quand nous serons devant le fait accompli et que je n'aurai d'autres choix que de le laisser s'en aller. Jusque là je ne veux pas y penser, ou plutôt je ne veux pas en parler, car je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Il éteint la télé et m'invite à me lever. Je le suis jusqu'au lit où il me prend dans ses bras. Ses caresses m'apaisent légèrement mais soudain il prend mon visage entre ses mains et me force à affronter mes angoisses. Mon cœur s'affole et se met à cogner douloureusement dans ma poitrine. Je ne veux pas en parler, n'est-ce pas évident ? Et pourtant, il me dit, avec assurance, que tout va bien se passer, qu'il va revenir. Je me mords la lèvre. Il me demande si j'ai confiance en lui et j'acquiesce. "Tu sais bien que oui…" C'est la vérité, je crois en lui, je suis persuadée qu'il fera tout ce qu'il faut pour revenir, mais… ce n'est pas sa sincérité ou ses motivations que je remets en question, c'est tout le reste. Il n'a aucune garantie que tout ira bien, il ne peut pas contrôler son environnement, les gens avec qui il sera. Il s'est déjà fait trahir, sans le voir arriver et même s'il doit être encore plus prudent à présent, cela ne veut pas pour autant dire qu'il est hors de tout danger. La vérité c'est que si tout ça était facile, s'il ne risquait rien, nous n'aurions pas cette conversation. Je ne serais pas morte d'inquiétude, il ne serait pas si tendu. Rien de tout cela ne serait pareil. Ce qui est bien la preuve que je n'imagine pas tout ça, que mes peurs ont du sens, qu'elles peuvent se réaliser…

Ses lèvres se posent sur les miennes et me ramènent temporairement à l'instant présent. J'ai presque mal quand il murmure mon prénom entre deux baisers.  Notre étreinte s'intensifie et je me laisse faire tandis qu'il passe ses bras autour de ma taille pour  que je m'allonge contre lui.  Il m'embrasse encore et ses gestes se font plus suggestifs.

Camille a écrit:
« Oublie. Oublie tout.»
Et pendant quelques instants, effectivement, je parviens à tout oublier. Seul le contact de ses mains sur ma peau a de l'importance. Je lui rends ses baisers avec la même fièvre et mon souffle s'accélère. J'ai tellement envie de lui, besoin de lui, de son odeur, sa chaleur. J'ai besoin qu'il comble ce vide en moi que rien ne semble pouvoir apaiser  depuis sa disparition. Je me sens maladroite tandis que mes mains retrouvent sa peau mais il ne me faut pas longtemps avant de retrouver mes repères. Nous avons toujours communiqué de cette manière même quand tout allait mal et cela me semble faire une éternité depuis la dernière fois que nos corps se sont unis.  Peut-être est-ce effectivement la raison de mon mal-être, de mes angoisses, avoir l'impression de perdre cette connexion, alors même que nous n'avons jamais été aussi proche sur le plan émotionnel. Je ferme les yeux et me perds dans nos baisers quand mes doigts rencontrent soudain les bandages de son épaule. Je me raidis instinctivement. Je revois sa blessure, son retour, son absence, tout se mélange à nouveau sous mon crâne. J'ai peur de le blesser, de me blesser. Cela sonne trop comme un adieu, comme une dernière tentative de nous rapprocher avant que tout nous sépare à nouveau.  J'ai la gorge sèche, mon cœur s'affole et je retiens à grande peine un gémissement douloureux. Je m'écarte, bouleversée et secoue la tête : "Non… Camille, attends… je… je suis désolée, je peux pas… je… je suis pas prête… je… "
Je me redresse et m'éloigne de lui, dans une énième fuite, me réfugiant dans la cuisine pour aller me servir un verre d'eau.  Je suis incapable de faire comme si de rien n'était.

Toute cette attente, toutes ces incertitudes me consument à petit feu. Une question revient en boucle et me hante malgré son affirmation : et s'il ne revient pas ? Cette idée me terrorise.  La dernière fois que l'on s'est quitté, il a disparu... je l'ai cru mort. J'ai cru mourir. J'étais dans un tel état d'inquiétude et de désespoir... Mon Dieu si ça devait se reproduire... je ne crois pas que je pourrais le supporter. Qu'est-ce que je ferai s'il ne revient pas ? Qu'est-ce que je deviendrai ? Est-ce-que qui que ce soit pourra me dire ce qui lui est arrivé ? C'est peut-être ça le pire, savoir que s'il disparait, je ne saurai jamais pourquoi ou comment. Bon sang, il faut que j'arrête avec ça ! Il ne va pas disparaître ! Il ne peut pas ! Il n'a pas le droit ! Il fera tout pour me revenir, pas vrai ? Il va revenir... il faut qu'il revienne.  Le poids de tout ça est en train de m'écraser la poitrine alors même qu'il est n'est pas encore parti. Il est toujours là, avec moi, près de moi. Mais pour combien de temps encore ? Et si c'était nos derniers instants ? Je regretterai toute ma vie de ne pas en avoir profité, d'avoir tout gâché par mes craintes. Il faut que j'arrête de penser à ça, il faut que j'arrête de penser tout court, je n'en peux plus. Mon propre esprit est en train de me torturer comme jamais, je n'arrive pas à me calmer. J'essaye de rester impassible mais sous mon crâne se déchaine une véritable tempête.

Cette fois je laisse échapper un soupir et me mord la lèvre inférieure. Je passe une main lasse sur mon visage. Je suis en train d'étouffer ici. J'ai besoin d'air, besoin de prendre de la distance par rapport à tout ça, mais je ne peux pas, je ne sais pas comment. Je tourne toujours le dos à Camille et j'ai envie de pleurer. Encore. J'ai l'impression de passer mon temps à pleurer. C'est tellement injuste pour lui, il ne mérite pas tout ça, il ne mérite pas une petite-amie aussi inquiète, aussi demandeuse. J'essaye de me calmer, en vain. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à prendre sur moi ? Pourquoi est-ce que je dois être aussi dépendante de lui ? Il n'est pas en état de gérer cette situation, j'ai pas le droit d'ajouter ce poids à celui qu'il a déjà sur les épaules. Et pourtant, j'ai tellement besoin qu'il... je ne sais même pas exactement, qu'il soit là, qu'il soit fort. J'ai besoin qu'il ait confiance parce que moi je n'y arrive pas.  Et si aucun de nous ne croit qu'il va revenir...

Mes yeux se tournent machinalement vers l'horloge. Plus que quelques heures... juste une poignée d'heures avant qu'il ne franchisse cette porte sans aucune garantie qu'il reviendra... Mon souffle s'emballe à nouveau malgré moi. "Je vais pas y arriver..." Je secoue la tête et me retourne finalement pour plonger mon regard désemparé dans celui de Camille. "Je vais pas y arriver. Je peux pas... je peux pas rester là et te regarder t'en aller...  je.." Mes mains viennent presser mes paupières alors que la migraine continue à me marteler le crâne et à m'empêcher de réfléchir calmement. Je ne peux pas subir encore cette attente interminable, j'y arriverais pas, je peux pas. "Il faut que... il faut que je sorte d'ici, il faut que je m'en aille." Je trébuche jusqu'à la salle de bain où j'attrape mon sac et y fourre les quelques affaires à portée qui ne s'y trouvent pas déjà. Mes mains tremblent. Je suis complètement en train de paniquer. Il faut que je parte, il faut que je m'en aille, il faut que... je me fige soudain. Mais pour aller où ? Je pense à mon appartement et les souvenirs de ce qui s'y est passé me heurtent de plein fouet, resserrant encore l'étau sur ma poitrine alors même que je pensais cela impossible. J'ai mal. Ma main agrippe mon tee-shirt au niveau de mon cœur et je me plie douloureusement alors que je réalise que je n'ai nulle part où aller, que quoi que je fasse, je ne peux pas fuir, je ne peux rien faire, je suis totalement impuissante.  "Je peux pas rentrer chez moi...qu'est-ce que je vais faire...? Qu'est-ce qu'on va faire...?" Je ne me rends même pas compte que je murmure ça à voix haute alors que j'abandonne le sac et retourne dans la pièce à vivre, errant comme une âme en peine. Et c'est ce que je suis, après tout. J'ai du mal à respirer, mon souffle se fait de plus en plus rapide, de plus en plus chaotique. Pourquoi est-ce que ça fait si mal ?  "Camille..." Je relève les yeux vers lui. Je ne sais plus ce que je dis, ni ce que je fais, mais je le rejoins précipitamment et prend son visage dans mes mains pour l'embrasser passionnément. "Pardon… je suis désolée, pardonne-moi… excuse-moi…" Je ne sais même pas pourquoi je m'excuse, pour tant de chose à la fois, tout et rien, mes réactions, mes faiblesses, pour être son fardeau. Je l'embrasse encore. Je suis tellement fatiguée de me battre, je suis une cause perdue de toute façon. Pourquoi est-ce qu'on s'inflige ça ?  Pourquoi est-ce que je lui fais subir ça ?
Je pose mon front contre son torse, toujours tremblante, perturbée, et je prie pour que ma détresse s'efface et disparaisse dans ses bras. Encore une prière vaine sûrement… ce ne sera pas la première, ni la dernière. Un peu d'amour, un peu d'espoir, je ne sais plus ce que je veux, je ne sais plus ce dont j'ai besoin…
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptyVen 1 Nov - 22:55




You need me less than I need you

Durant quelques soupires, quelques battements désordonnés, je crois qu’elle m’écoute et qu’elle me suit sur le chemin le plus sûr, sur la seule voie qui peut nous sortir de tous les pièges que nous tendent les circonstances. Sa peau, sous mes paumes, est brûlante. Je grimpe puis dévale son dos laissant alors ma main descendre doucement sur sa fesse alors que je profite de ce geste pour la rapprocher toujours plus, jamais assez, de moi. Elle me rend mes baisers avec la même ardeur et me rend partiellement fou. Mes doigts roulent sur son ventre quand soudainement, elle s’écarte en balbutiant, me laissant pantelant et confus. Le vide remplace trop vite le poids de son corps près de moi. J’ai froid mais je me sens encore plus glacé quand mon regard la suit dans la pièce avec incompréhension. Je me redresse un peu mais reste assis. Déstabilisé, je l’observe s’égarer dans la cuisine – loin de moi. Je brouille ma vue de mes paupières une poignée de secondes en essayant d’apaiser mon rythme cardiaque qui n’a pas encore compris qu’elle nous a déjà échappé. Quand je me décide à sortir de ma léthargie, c’est son dos qui accueille mon regard. Barrières et obstacles, elle s’est assurée de placer entre nous des Océans infranchissables. J’en reste muet. Les émotions qui se disputent le terrain dans ma poitrine sont bien trop exaltées pour que je les définisse avec certitude. Le temps s’allonge encore, une éternité durant laquelle nous nous noyons dans un silence brutale et entier. Rebecca le note en tournant enfin la nuque vers l’horloge qui continue sa course, indifférente à notre naufrage complet et total. Les aiguilles doivent se planter quelque part dans la cage thoracique de la jolie brune car lorsqu’elle émet enfin un son, il est d’une douleur inouïe. Elle se déploie très rapidement en moi grâce à cet écho qui l’emporte et l'apporte. Je suis toujours cloué à mon lit, toujours aussi aphone. Je ne décroche pas mes prunelles des siennes alors qu’elle s’agite, qu’elle se perd juste devant moi. Elle emprunte une horde d’allées mais aucune qui ne mène à moi. Elle s’emporte et je ne fais rien pour l’empêcher.

Je sais qu’elle ne franchira pas cette porte, pas comme ça. Parce qu’on a décidé de ne plus refaire la même erreur. Aussi difficile que cette situation puisse être, elle ne peut pas comparer les situations et reproduire ce schéma. Pourtant, elle plonge sur son sac. C’est presque un abandon, un acte de trahison. Je ne bouge toujours pas quand je la vois agripper fictivement son cœur comme si ce dernier cessait de battre – à moins que ça soit l’inverse ? Je n’arrive pas à remuer, je suis tétanisé devant ce spectacle. J'en viens à fixer mes mains l’espace d’un instant en essayant de comprendre comment j’ai pu engendrer tant de chaos en si peu de temps juste en la touchant. Ses intonations me forcent à revenir contempler le carnage. On ne va nulle part. Elle dépend de moi. Je dépends d'une tonne de responsabilités. Mes épaules s’affaissent un peu plus. Et la seconde suivante, elle est sur mes lèvres mais leur saveur interdite s’est muée depuis en amertume. C’est le chagrin, la déception et le désarroi qui frôlent ma bouche. Je ne réagis toujours pas. Une ribambelle d’excuses me perce les tympans alors que son front finalement rencontre mon torse comme par inadvertance. Elle est revenue mais cette fois-ci, c’est moi qui suis déjà loin. Mes paumes attrapent ses épaules et la font reculer doucement avant que je ne me décide à glisser au bout du matelas pour me relever à la suite. Je suis empreint d’un calme rarement atteint. Ce n’est pour autant pas un état naturel ou rassurant. C’est ce qui précède généralement la tempête. « Je pense qu’on doit prendre du recul. » Je me dirige vers le salon avant de me retourner vers elle. « Je ne peux pas être 24h/24 avec toi, ne plus jamais sortir d’ici seul. Tu réalises bien que c’est impossible. » Je suis toujours trop serein quand je me penche pour ramasser mes clés. Je semble presque indifférent. Je me suis complétement coupé de mes sentiments, c’est effrayant. Mais c’est mon dernier mécanisme de défense, mon dernier recours et mes dernières forces. « Il vaudrait peut-être mieux que tu rentres chez toi pendant que je serais parti, que tu te recentres sur toi, que tu prennes soin de toi. Ta vie ne doit pas se résumer qu'à moi et à ça. Regarde un peu dans quel état tu te mets. »

Toujours tranquillement, j’attrape ma veste sur une des chaises et sors mon paquet de cigarettes ainsi que mon briquet. « J’ai des obligations, je dois aller à cette réunion. Tu sais que ma vie est compliquée. Je ne te demande pas de le comprendre mais il faut que tu l’acceptes. Parce que je ne peux pas changer ça. » Je m’observe lui dire ça sur un ton neutre, blanc et dématérialisé comme une entité qui aurait quitté son enveloppe. « Prends le temps de réfléchir à ce que tu comptes faire dans les heures à venir. » A ces mots, je m’écarte du tableau en prenant la porte. Je dévale les escaliers, m’allume ma clope une fois dehors et me dirige nonchalamment vers ma voiture. Je ne sais pas pourquoi j’entre dans l’habitacle, j’ai juste besoin de me sentir isolé surement. J’ouvre la fenêtre pour jeter mes cendres à l’extérieur comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Mon détachement finalement s’évapore quand je croise mon regard dans le rétroviseur. Je mets en route la radio et augmente le volume à son maximum - l’absence de bruits m’achève. Mon bras droit se pose mollement sur le volant alors que je laisse mon front le rencontrer. Les directions qui s’offrent à moi m’apparaissent plus incertaines que jamais. Je jette mon mégot dehors, referme la vitre sans jamais relever la nuque. Mon second bras rejoint le premier et je laisse ma respiration s’emballer. Je ne peux plus supporter la moindre pression, le moindre reproche, la moindre crise. J’ai envie de partir, d’allumer le moteur et de rouler toujours tout droit sans jamais m’arrêter. Tous ses bras qui s’accrochent à moi me font suffoquer. Je ne peux pas porter Becky sur mes épaules. Et je me suis trompé sur son compte. Elle n’est pas aussi forte que je me prêtais à le croire. Et si tout ça n’était pas finalement qu'une grossière erreur ? Et si j’avais fait les bons choix aux bons moments ? Il est une décennie trop tard pour se répéter encore cette litanie. Le fait est qu’elle m’a donné les armes pour l’abattre et que je continue à viser au-dessus de sa tête pour tout un tas de raisons. Un jour, j’irai un cran trop bas et je la tuerai. Je n'ai plus qu'à prier pour que ce jour-là, elle me supprime avant que j’ai le temps d’appuyer sur la gâchette.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 10:25




You need me less than I need you



Je suis revenue mais trop tard. Cette fois c'est lui qui s'éloigne, qui m'échappe. Je ne peux pas lui en vouloir, c'est ma faute, je l'ai bien cherché. A genoux sur le lit, je me recroqueville et lui jette un regard horrifié lorsqu'il parle de prendre du recul. Sa voix est calme, distante, presque froide. J'ai beau savoir pourquoi il réagit comme ça, la douleur n'en est pas moins vive. Je me mords la lèvre et détourne les yeux alors que la suite de ses mots m'achève un peu plus. Je sais bien qu'il ne peut pas rester ici avec moi pour toujours, et ce n'est pas ce que je veux, bien sûr que je veux qu'on retrouve une vie normale, seulement… je voudrais juste encore un peu de temps, juste un peu… sa disparition et son retour sont encore trop récents, mes plaies ne sont pas pansées. J'ai mal et ce trou dans ma poitrine s'agrandit encore lorsque je l'entends récupérer quelques affaires en continuant à parler. Je ferme les yeux et pose ma main en travers de mon visage lorsqu'il me suggère de rentrer chez moi pendant son absence. Ca y est, il me chasse, il aura fallu plus de temps que je ne l'avais imaginé, mais je savais que ça finirait par arriver. Je comprends en partie ce qu'il me dit, ma crise l'a choqué, et probablement agacé aussi. Voilà que c'est lui à présent qui cherche à mettre plus de distance entre nous. Il évoque à nouveau ses obligations, sa vie compliqué et je pense à ce secret qu'il tente de me cacher sans savoir que j'en connais déjà une partie. Peut-être que j'aurais dû lui dire, peut-être que j'aurais dû le mettre devant le fait accompli. Peut-être que s'il savait ce que j'ai deviné il comprendrait l'ampleur de mes craintes. Je le laisse terminer sa tirade et s'en aller sans bouger, sans le regarder. J'ai envie de pleurer, de vomir, de hurler. Mais quand la porte se ferme je me contente de m'adosser au cadran du lit et ramène mes jambes vers moi en les entourant de mes bras dans une position protectrice, puis je pose doucement mon front sur mes genoux. Oui il faut que je réfléchisse à tout ça, il faut que je prenne une décision, du recul, même si j'ignore comment. Je sens mon cœur au bord de l'implosion et j'ignore quoi faire pour apaiser le tourment sous mon crâne. Je savais que Camille ne pourrait pas gérer cette relation mais je l'ai laissé essayer alors que je suis moi-même un véritable désastre. Toute cette histoire m'a brisée. Je n'ai jamais été très courageuse mais ma lâcheté atteint des sommets. Peut-être que Camille avait raison finalement… raison de me repousser, de ne pas vouloir s'engager… notre dispute après la visite d'Hayden me revient en mémoire et je frisonne. Rien ne sera jamais simple et je ne suis plus certaine de pouvoir encaisser tout ça. Il doit regretter, à présent, d'être venu se battre pour moi, d'avoir insisté pour me reprendre dans sa vie qui serait pourtant tellement plus simple sans moi… Sûrement ne sait-il pas comment revenir en arrière, probablement n'ose-t-il pas le faire maintenant après toutes les choses qu'il m'a dites ce soir là. Je le retiens prisonnier d'une relation qui ne lui apporte rien, qui l'affaibli, qui l'handicape. Il ne peut pas être bien avec moi, j'avais raison, je suis son fardeau, c'est moi qui vais tout gâcher. Peut-être qu'il fallait essayer pour se rendre compte que ça ne nous menait nulle part… je l'aime mais ca ne suffira pas, ca n'a jamais suffit. Je sens mes yeux s'embuer et les ferme avec force. Je ne peux pas croire que je suis en train de penser ça, que je suis en train d'envisager de…. Mon Dieu qu'est-ce que je vais faire ? Il faut que je me calme, il faut que… que je mette mes pensées au clair, mes sentiments aussi. Une part de moi en veut à Camille pour sa façon de fuir d'une façon ou d'une autre devant chaque difficulté. Une autre le comprend car elle voudrait faire la même chose. C'est moi qui impose cette relation chaotique à Camille, parce que j'ai cru, à un moment donné, que tout ça avait du sens, que nous étions fais l'un pour l'autre, que nous pourrions tout affronter ensemble. Mais visiblement, j'avais tort. Et si je l'aime vraiment, il faut que je le laisse s'en aller, que je lui rende sa liberté… Je me perds dans les dédalles de mon esprit où "pouvoir", "vouloir" et "devoir" s'affrontent sans répit. Je sais ce qu'il me reste à faire, je ne sais juste pas comment je vais réussir.
J'ignore combien de temps s'écoule avant que la porte d'entrée ne s'ouvre à nouveau, j'ai perdu la notion du temps, j'ai perdu… tout en fait, j'ai tout perdu, même si étrangement, en contrepartie, j'ai retrouvé un peu de calme. Je ne bouge pas, les yeux toujours fermés, le front toujours posé sur mes genoux entourés par mes bras. Je ne suis pas certaine de ma voix alors je déglutis et j'attends quelques secondes avant de parler. "Je partirai demain matin, quand tu seras revenu…". Parce que rejoindre mon appartement avant me paraît impossible et qu'avant de quitter sa vie, je veux, je Dois au moins m'assurer qu'il va bien.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 14:42




You need me less than I need you

Pitoyablement pendu à mon volant, je me laisse divaguer complétement. Ça dure une heure, peut-être moins, je n’en sais rien. L’air me brûle les poumons comme si cette existence, finalement, n’est rien d’autre que pénible. C’est sûrement le cas pour l’instant. Je ne perçois rien de positif dans mon horizon si ce n’est destruction et désolation. Un brin dramatique et exagéré ? Sans nul doute. Ça fait combien de temps que je repars quotidiennement en vrille ? Je n’en sais même rien. Depuis que je ne suis plus au cœur des batailles, j’ai l’impression. Quelle ironie. On me laisserait donc trop de temps pour cogiter ? Je suis réellement une belle catastrophe. Je sors une seconde cigarette et l’allume bien vite en me décollant de mon point d’appui pour que ma nuque trouve refuge sur le dossier de mon siège. La nicotine me détend un peu plus, je finis par savourer ma clope et l’écraser ensuite dans le cendrier de la voiture. Tant pis pour l’odeur finalement. Je m’en fiche complétement. J’inspire profondément avant de sortir finalement de l’habitacle. C’est toujours un vrai bric-à-brac dans ma tête mais je ne pense pas pouvoir faire le point de toute façon aujourd’hui alors ça ne sert à rien de s’isoler éternellement. Je sors une troisième fois mon paquet de cigarettes et en refume une devant l’immeuble. J’ai clairement explosé mon quota. Peu importe. Une fois que j’ai fini de me pourrir de goudron, je remonte pesamment les escaliers jusqu’à atteindre mon palier et ma porte. Je soupire en me passant une main sur le visage et entre finalement.

Je ne dois pas vraiment chercher très loin pour la trouver, Rebecca est juste devant moi toujours dans le lit, recroquevillée sur elle-même. Une partie de moi veut la rejoindre et l’autre sait qu’il faut garder une certaine distance. Je déglutis douloureusement et obéis à la seconde option en me dirigeant vers le canapé pour me prendre la tête entre les mains. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On se torture jusqu’à ce que je parte ? La voix de la jolie brune émerge et me fait fermer les paupières. J’articule avec difficultés « Comme tu veux. » Je le pensais vraiment. On a tous les deux besoin de prendre de la distance, elle ne peut pas être ici 24h/24 et s’accrocher autant à moi. On flippe Fontayn ? Complétement. Je sais que j’arrive doucement à ce carrefour qui déterminera tout. Je vais devoir tout lui dire si je veux qu’on continue à deux. Tous mes soucis nous barrent plus la route que jamais. Avec cette histoire de trahison, ça risque de trop souvent se reproduire. Je ne peux pas lui dire de faire attention sans lui expliquer les raisons. Mais c’est aussi un nouveau risque de tout dévoiler. Je me redresse un peu face à cette conclusion et tente un regard sur ma droite vers elle.  « Tu vas rester ici alors ? Tu es… sûre que c’est la meilleure chose pour toi ? » Je me passe une main dans les cheveux en veillant à ma respiration avant de me relever pour filer vers le placard et me servir un verre d’eau que j’engloutis. Je me retourne vers elle à nouveau et serre la mâchoire. Au fond, je sais très bien qu’aussi forte est mon envie de fuir, je ne suis pas capable de la laisser se lamenter dans son coin.

J’enjambe les quelques mètres qui nous séparent et m’assieds à côté d’elle. Je passe un bras autour de ses épaules et la cale contre moi. Mes lèvres viennent effleurer ses cheveux doucement. « A mon retour… » Je pose ma tête contre la sienne en soupirant. Je ne peux pas lui promettre de tout lui expliquer, je ne sais pas dans quel état émotionnel je vais encore me trouver. « … Becky. Je ne veux pas te perdre. Mais je ne t’apporte clairement pas la stabilité dont tu as… Dont toute personne saine d’esprit et normalement constituée a besoin. » Je la serre un peu plus contre moi. Je ne sais pas où je vais mais elle me reproche assez mon manque de communication pour que je me taise là alors je continue. « Et je ne peux pas te promettre de te l’apporter un jour. Parce que… » Je fronce durement les sourcils et arrive à peine à respirer. Je ne peux pas lui annoncer ça comme ça de but en blanc au milieu d’une crise et m’arrêter là. Si ? Non ? Je ne sais plus où j’en suis – pour changer. « Rebecca, je ne suis pas celui que tu crois… Je ne suis pas… » Je retiens mon souffle. Je franchis une limite conséquente quand j’achève ma phrase. Je n’ai jamais avoué ou esquisser cette phrase devant qui que ce soit. « … humain. »  Après avoir lâché la bombe, je me détache d’elle en panique totale. A quoi je joue ? Je ne suis pas en état de lui dire ça et d’affronter ses réactions. Merde. Merde. Merde. Qu’est-ce qui m’est passé par la tête ? Elle connait ma connexion aux loups, elle a peut-être dû… J’en sais rien. J’ai la frousse. Totale et complète. Je parle de mettre de la distance et je lui dévoile un secret gigantesque – ou du moins son début juste comme ça. Je n’ai pas réfléchi. Je m’échappe et m’enferme dans la salle de bain. J’ai envie de me frapper et j’envisage un instant de me taper la tête contre un mur. Les priorités ? Il faut que je me souvienne des priorités. La réunion. Je fixe ma montre pour évaluer le temps qu’il me reste pour me calmer. Mon bras tremble tellement que je ne parviens pas à déchiffrer l’heure. Je finis par me forcer à m’asseoir à terre et à inspirer de façon régulière. Je commence à hyper ventiler et c’est vraiment pas le moment. Allez bordel, t’es à la tête d’une communauté crétin. Le corbeau s’emmêle enfin. Oui, il faut que je me reprenne une bonne fois pour toute. Tant pis si je viens de me dévoiler, tant pis si elle finit par avoir peur, tant pis si elle … part ? Je me replie sur moi-même. Je lui ai donné les armes moi aussi. Je lui ai clairement donné. C’est trop tard pour craindre de crever maintenant. L’oiseau ricane. Lui, il n’a pas honte de cette révélation, bien entendu. Il a le meilleur rôle.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 16:04




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Camille a écrit:
« Comme tu veux. »
Je ne bouge toujours pas, je ne réponds rien. Non ce n'est pas ce que je veux, c'est ce que lui veut, alors je m'y plierai, parce qu'il faut que je cesse un peu d'être tellement égoïste et de faire passer constamment mon insécurité avant la sienne. Nous sommes deux cœurs brisés et il est difficile pour chacun de nous de vivre cette relation pleinement au vu des circonstances. Je lui rends les choses encore plus difficiles par mon comportement, c'est la seule chose dont je suis sûre. S'il pense que nous devons prendre du recul, que JE dois en prendre, alors… je le ferai, quoi que ça implique…
Sa voix perce à nouveau le silence gênant qui s'est instauré entre nous et j'ouvre les yeux sans pour autant avoir le courage de le regarder. J'acquiesce tristement. "Je crois, oui." Ici vaut mieux que là-bas en tout cas. Ici sa présence est partout, ses draps portent son odeur, l'appartement est rempli de son empreinte. Chez moi il ne reste rien de lui, cela ne me laisserait que trop de temps pour imaginer que rien de tout ça n'est réel et ne l'a été. Je ne suis pas encore prête pour cette souffrance-là. Je ne crois plus en grand-chose mais je sais que j'ai encore besoin de puiser un peu de force avant de pouvoir me résigner à faire ce qui est le mieux pour nous deux. Oui avant ça, avant de le quitter, je veux me perdre encore un peu dans cette illusion.
Son corps froisse l'air et avant que je le comprenne, il est à nouveau assis à côté de moi et m'attire contre lui. Mes yeux se ferment tandis que ses lèvres frôlent tendrement mes cheveux. Je ne le suis plus, mais ce n'est pas grave, je prendrai tout ce qu'il me donne sans rien demander de plus. C'est tout ce que je peux faire à présent. Il esquisse une phrase concernant son retour mais ne l'achève pas. Je sais que ce n'est jamais bon signe quand Camille ne parvient pas à finir ses phrases. Il pose sa tête contre la mienne comme pour rassembler ses esprits et je finis par rouvrir les yeux lorsqu'il avoue qu'il ne veut pas me perdre. Vraiment ? Alors quel est le sens de tout ça ? Je ne comprends rien, je suis perdue, confuse. Je croyais qu'il serait soulagé que l'on se sépare, mais ce n'est pas ce qu'il veut ? Un sourire triste se dessine sur mes lèvres alors qu'il me parle de la stabilité qui manque à nos vies et je me laisse faire lorsqu'il me serre un peu plus contre lui. Il évoque à nouveau les promesses qu'il ne peut pas me faire, mais cette fois il va plus loin. Je sens dans sa voix et dans son souffle qui s'emballe que quelque chose est différent. Parce que… ? Je fronce les sourcils moi aussi et me redresse lorsqu'il me dit qu'il n'est pas celui que je crois. Et puis soudain, je crois comprendre et mes yeux rencontrent les siens, juste une seconde, alors que dans un souffle il m'avoue ne pas être humain. Mon cœur rate un battement et pendant un instant je reste stupéfaite qu'il ait prononcé ces mots alors que j'étais persuadée qu'il n'était pas encore prêt pour une telle révélation. "Camille…" Mais je n'ai pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit qu'il se détache de moi brusquement et je devine la panique dans ses yeux alors qu'il fuit vers la salle de bain. Il me faut quelques instants pour réaliser ce qu'il vient de me confier, ce qu'il vient de confirmer. Je le savais, j'avais raison, c'est ce secret-là qui se met entre nous. Je ne comprends pas vraiment ce qui l'a poussé à me dire ça maintenant. La peur ? La colère ? Est-ce que ma crise a eu raison de ses barrières ? Qu'est-ce qu'il s'est passé là en bas, qu'est-ce qui a bien pu traverser son esprit torturé ? Est-ce qu'il croit que je vais le repousser à cause de ça ? Est-ce qu'il pense que je partirai, que je l'abandonnerai à nouveau ? Que j'aurais peur de lui ?
Je me redresse et descend du lit pour rejoindre la salle de bain. Je pousse doucement la porte et le vois là, assis par terre à essayer de contrôler sa respiration. Tout doucement je le rejoins et m'agenouille à côté de lui. Prudemment, ma main vient effleurer une mèche de cheveux sur son front et glisse sur sa joue. J'attends qu'il me regarde pour venir tendrement poser mes lèvres sur les siennes. Puis je chuchote : "Ca ne change rien…"
Je m'écarte doucement de lui et je me mords la lèvre. Ma voix est incroyablement calme tandis que j'avoue : "J'ai cru que tu ne me le dirais jamais…" Ma main trouve la sienne et je la sers avec force. "Je… je m'en doutais depuis un moment… et même si je ne sais pas exactement… ce que tu es… ça m'est égal. J'avais juste besoin que tu me fasses assez confiance pour partager ça avec moi…"
Je passe une main dans mes cheveux, encore un peu sous le choc de tout ça. Et pourtant je me sens incroyablement plus sereine tout à coup. Je vais enfin savoir, comprendre. Je trouve la force de sourire. "J'ai d'abord cru que tu étais un loup… et puis après… j'ai pensé à une sorte… d'oiseau-garou ? Alors dis-moi… à quel point j'étais loin du compte ?"
Mes yeux ne quittent pas les siens, ma main la sienne et j'essaye de garder ce contact le plus longtemps possible de peur que ses craintes le fassent tenter de s'éloigner à nouveau.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 16:54




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Comment ai-je pu arriver à ce point précis en l’espace d’une seconde en m’étant juré d’attendre quelques instants auparavant ? Pire comment ai-je pu croire lui cacher tout ça pendant encore un moment ? Il est clair que je lui laisse trop de pistes pour craindre le pire. Quelque part en lui avouant que je ne suis pas un simple humain lambda, je voulais la rassurer… Je crois. Je n’en sais rien. Je cache tellement ce que je suis, que j’ai pu aussi très bien faire une crise d’identité. L’oiseau rigole à ses mots. Tout serait peut-être plus simple si notre espèce était… dévoilée. C’est une piste au milieu d’une centaine d’autres. Mais je m’égare là. L’heure n’est pas au futur des métamorphes mais juste au mien et à celui de la jolie brune que j’ai abandonné de l’autre côté de la porte. Elle peut me vendre ? Ne sois pas stupide, c’est Rebecca. Qu’est-ce que j’en sais de ce qu’elle pense du surnaturel ? On n’en a jamais vraiment parlé. Oui mais vous êtes ensemble andouille ! Et alors ? Si je deviens un monstre à  ses yeux. Elle serait en droit de contacter la PES. As-tu à ce point peu en confiance en elle ? Non, en moi. Je ne vaux pas le coup pour qu’elle protège mon secret. Ridicule, de toute manière, tu as pris le risque, c’est tout maintenant assume. Je déglutis toujours plus difficilement. Alan va me tuer s’il l’apprend. Je n’ai jamais rien révélé à qui que ce soit à part à… Merde. Merde. Merde. Je panique encore plus à ce songe. J’ai ouvert la boîte de pandore définitivement là. Je me mords l’intérieur de la joue tellement fort qu’un peu d’hémoglobine se perd sur ma langue. Le goût ferreux me ramène seulement en arrière et aux conséquences de ma connerie. Et si je reproduisais un schéma ? Elle n’est pas vampire et encore moins Reine.

Le bruit de ses pas m’alerte de son approche, j’oublie l’idée de savoir respirer correctement. C’est horrible j’ai envie de briser un mur pour pouvoir sortir de là avant d’être piégé dans la même pièce qu’elle, à devoir  survivre à son regard accusateur. Je ne bouge pas pourtant parce que je n’ai plus d’issues. J’ai creusé ma propre tombe alors je peux contempler depuis mon trou ce que j’ai toujours finalement craint. Elle va me quitter. Je suis convaincu de ça quand elle s’agenouille devant moi. Au moins, elle n’a pas pris la porte directement… Je relève prudemment mes yeux quand sa main efface une mèche de mes cheveux. Elle me touche ? Elle n’a pas peur ou elle n’est pas… Je ne sais pas. Ses lèvres cueillent les miennes à la suite ce qui me fait louper au moins trois battements tant la surprise me désarçonne. Qu’est-ce qu’elle… ? Les premiers mots depuis le bombardement tombent enfin et me font crisper mes traits sur une expression de surprise mélangée à de la douleur. Elle ne sait pas ce qu’elle dit. Ce n’est pas possible. Sauf qu’elle ajoute très vite d’autres éléments qui me noue l’estomac un peu plus. J’ouvre la bouche enfin avant de balbutier d’une voix rauque. « Comment… Depuis… Pourquoi tu n’as pas… ? » C’est insensé. Et en même temps, oui, je n’ai pas non plus été très précautionneux. Bosser à la Lune Bleue, l’affrontement avec le loup au concert, le soir de pleine lune… Elle pouvait facilement se dire que… Je réalise ma propre insouciance et mon propre aveuglément sur ce que je semais comme indices. Elle me fait ensuite part de ses déductions qui me laissent sans voix. Comment ai-je pu ne me rendre compte de rien ? Alors qu’elle était si près de la vérité ? Je me sens con. Con et soulagé. Con, soulagé et stressé. Oui, toujours le même cocktail. Ma main tremblante s’avance vers la sienne pour la serrer. Comment a-t-elle pu…  Ah oui. La lettre de … « C’est la … la lettre ? J’avais complétement zappé que… » Je ferme les yeux. J’ai tellement pété les plombs aussi ce jour-là… Ça m’est sorti de la tête qu’elle avait lu ça.

Je me force à respirer de façon un peu plus cohérente avant de me redresser en l’emportant avec moi. Je ne veux pas lui confier tout ça ici comme ça sur le carrelage de la salle de bain. Une fois debout, je m’empare de ses yeux. Elle vaut le risque, oui. Je la prends dans mes bras et la serre contre moi. Je suis presque sûr qu’à cette distance, elle peut percevoir les battements anarchiques qui se perdent au fond de ma cage thoracique. C’est plus facile de lui expliquer ça sans voir son visage, je n’ai pas la force de jauger de nouvelles réactions. Je ne sais même pas comment lui expliquer ce que je suis. En d’entre temps, je me serais sûrement contenté de lui montrer mais… Est-ce que je reste vague ? Je ne sais pas. Je ne suis pas préparé à ça. Je bafouille à moitié quand le silence devient embarrassant. « Je… Je suis un changeur. » Mes pulsations atteignent un rythme effréné rarement atteint. Ça me fait presque mal à la poitrine. Finalement, je m’écarte d’elle pour la fixer. « Je me … me… transforme généralement en … oiseau, oui. » Je suis toujours aussi effrayé, j’ai l’impression d’avoir cinq ans et d’être pris en pleine faute. C’est aberrant. « Mon… Mon espèce essaie de rester… anonyme alors si… enfin ce que je veux dire… je ne pouvais pas t’en parler à cause de ça. Je ne suis pas censé… révéler ça … à … qui que ce soit. » Je détourne les yeux et finis par gagner la pièce principale toujours aussi chamboulé que si on venait de m’annoncer la mort d’un proche. Je suis sous le choc de ce que je viens de lui confier et de ce qu’elle m’a avoué. Je viens de faire tomber tous mes remparts – ou presque. Je me dirige vers la cuisine – je ne sais pas pourquoi et fais en sorte de lui tourner le dos en appuyant mes paumes sur le plan de travail. « Tu dis que ça ne change rien mais… Ça change tout. Je serais toujours lié… D’une façon ou d’une autre à ce qu’il se passe d’un point de vue surnaturel. Je ne sais pas du tout si demain… dans un mois ou dans une heure… Je ne serais pas obligé de… » Je ne sais plus ce que je lui raconte. La guerre, la communauté, l’alliance, la PES, tout ça se noie dans mon crâne et je ne finis pas mon idée correctement. « Je ne peux pas mener une vie humaine normale… Je ne sais pas si toi, tu peux accepter et surtout… Supporter ça. » Une anomalie génétique, une erreur totale. Non, chuchote le volatile, un humain amélioré. Je ricane intérieurement. Pour ce que ça m’a apporté comme emmerdes…
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 18:03




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Camille ne semble pas apaisé pour autant. Ses questions sont légitimes et je sens à quel point tout ça le perturbe. Il est perdu, confus. Je l'ai totalement désarçonné même si je crois qu'il s'est d'abord lui-même surpris avec cette révélation. Ce n'était ni calculé ni réfléchi et il a l'air d'avoir encore du mal à réaliser.
Il évoque la lettre, l'affreuse lettre qui m'a mise sur cette piste et j'acquiesce doucement : "Entre autre oui… je… je n'ai rien dit car je ne voulais pas que tu te sentes forcé de m'en parler… c'est ton secret, je voulais respecter ton silence…"
Il se lève et plonge son regard tumultueux dans mes yeux avant de me serrer contre lui. Je lui rends son étreinte avec force, presque soulagée. Je le laisse prendre le temps d'assimiler tout ça et frotte doucement son dos pour qu'il reste conscient de ma présence et qu'il ne se perde pas dans les chemins sinueux de son esprit torturé. Il trébuche sur les mots quand il reprend et m'explique qu'il est un changeur. Ce mot ne m'est pas familier, je sens le rythme affolé de son cœur et j'ignore comment l'apaiser. Son anxiété m'inquiète mais je ne dis rien, j'attends, je le laisse aller à son rythme. A nouveau il s'écarte de moi pour me regarder et me confirme qu'il se transforme en oiseau. Généralement. Attends, quoi ? Généralement ? Ca veut dire que…? "Changeur" implique donc qu'il peut se "changer" en plusieurs formes, en différents animaux ? Wow, si je m'attendais à ça ! Alors j'avais raison, je ne m'étais pas trompé, j'avais bien lu les signes. Mais je n'ai pas le temps de me pencher sur cette information car Camille semble toujours aussi effrayé par tout ça. Il me parle d'anonymat, m'explique que tout ça est un secret et j'acquiesce. Alors c'est cela ? Il ne devrait pas m'en parler ? Je comprends mieux les responsabilités qu'il a tant de fois mystérieusement évoqué. Il n'est pas le seul, il est membre d'une communauté, révéler son secret implique de mettre d'autres personnes en danger. Je pense à Kate et Alan... tout ça prend du sens. Voilà pourquoi elle était avec lui le soir où... il s'est fait attaquer. Voilà pourquoi elle savait et pourquoi elle ne pouvait pas m'en dire plus. Bon sang... c'est un des siens qui l'a attaqué ! Pas un loup, un changeur ! Les dernières pièces du puzzle s'assemblent sous mes yeux. Il ne reste plus que quelques zones d'ombres qu'il finira par éclairer. Mais en attendant, son regard me fuit, puis lui aussi. Je le suis lentement et le regarde se diriger vers la cuisine en me tournant le dos. Je comprends qu'il cherche à s'excuser, à expliquer la raison pour laquelle il n'a rien pu me dire avant. Mais tout cela je le comprends mieux que personne. Moi aussi je dois cacher ma nature. Je sais que je finirai par lui dire, moi aussi. Mais pas maintenant, pas pour l'instant alors qu'il a déjà du mal à gérer la sienne, pas alors que tant de choses nous tombent dessus. Je lui dirai quand nous aurons récupéré un peu de stabilité. Parce que, après ça, les choses vont forcément être plus faciles, pas vrai ? Mon idée de rompre a reflué, pour l'instant en tout cas, face à l'ampleur de cet aveu, de cette confidence que j'ai tellement attendue. Je n'arrive pas à croire que je n'ai rien soupçonné pendant plus de trois ans. Mais notre relation était alors très différente de ce qu'elle est aujourd'hui…
Je voudrais pouvoir le rassurer alors je lui dis la vérité :"Je n'en parlerai à personne, tu as ma parole…" Même si j'ignore si ce sera suffisant. Je sais qu'il a des problèmes de confiance, et j'ai deviné il y a longtemps qu'il traînait derrière lui un lourd passé de trahisons et de déceptions. Je réalise à quel point tout ça est énorme pour lui, probablement une première. Je reste quelques pas en arrière, hors de portée pour lui laisser le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées. Les miennes ? Elles sont apaisées. Là tout de suite, je ne m'en fais pas, et ça n'est pas arrivé depuis si longtemps que c'en est incroyablement reposant. La suite de ses paroles me fait froncer les sourcils. Ma vie sera de toute façon toujours liée au surnaturel, même si je ne sais pas exactement où il veut en venir et qu'il ne va pas au bout de son raisonnement, il finit par conclure qu'il ne vivra jamais une vie humaine normale. Est-ce que je peux l'accepter ? Le supporter ? Cette question indirecte m'arrache un sourire qu'il ne peut pas voir. Je me suis résignée il y a longtemps à ne jamais pouvoir avoir une vie humaine normale. Je continue à faire des efforts en ce sens, mais je sais que peu importe à quel point je peux être proche d'une vie normale, elle ne sera jamais celle d'une humaine. "D'accord, tu as raison, ça change tout. Mais pas en mal. Ca sera tellement plus facile pour moi de savoir, de comprendre… il n'y a rien de pire que de ne pas savoir, Camille."
Je me rapproche et enlace sa taille en posant ma joue contre son dos. "Tu savais que je l'apprendrais un jour. Tu le savais forcément quand tu es revenu me chercher. Au fond de toi, tu devais savoir que je pouvais t'aider à préserver ton secret, que je pouvais vivre avec lui."
Parce que je le peux, je le sais. Il n'aurait jamais pris le risque s'il n'avait pas été convaincu quelque part, que tout ça était possible. Et moi, j'avais juste besoin de savoir. J'avais besoin qu'il me fasse assez confiance pour me révéler la partie la plus intime de sa personne. Et il l'a fait. Même si je sens bien qu'il n'est pas encore à l'aise avec cette idée et qu'il a encore peur des conséquences de cet aveu. "Ta nature ne va pas nous séparer. Au contraire…"
Oui, bien au contraire. Cela va nous rapprocher, cela va apaiser nos douleurs et nos angoisses, solidifier notre relation, renforcer le lien qui nous unit. "Je n'ai pas besoin d'une vie humaine normale. Juste d'une vie dont tu fais partie. Une chance de vivre avec toi, le vrai toi, c'est tout ce que je voulais."
Et c'est encore tout ce que je veux.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 23:34




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Sa parole ? Y accordais-je du crédit ? Je mentirais si je disais que ce n’était pas le cas. Je ne suis pour autant pas plus calme malgré cette promesse. Au fond, j’ai toujours su que Rebecca n’en parlerait à personne. Ce n’est pas vraiment ça qui me freinait réellement. Je contemple le plan de travail et me focalise sur chaque détail possible en essayant d’apaiser mon cœur dont les échos n’ont de cesse de me hanter. Je suis ébranlé. Non c’est pire que ça, je suis complétement retourné. J’ai toujours pensé que quand ce jour viendrait, je l’aurai choisi, voulu et réfléchi. Faire un tel pas sous le coup d’une émotion ne me ressemble en rien. Je sais pourquoi je perds autant le contrôle de moi et de mes moyens quand elle est là. Je le sais vraiment mais si je le pense maintenant, que je le formule clairement, je crois que je ne vais vraiment plus être en état de quitter cet appartement. Finalement, ma révélation impromptue a l’effet escompté. Elle me dit que c’est mieux pour elle de savoir. Elle semble si … posée. Je suis plus choqué qu’elle, quelle ironie. C’est la tempête dans ma cage thoracique alors qu’elle s’avance vers moi sereinement. Ses bras enlacent ma taille avec sa tendresse habituelle. Elle sait… Mais rien n’a changé. Ce qu’elle ressent pour moi semble intact… Je crois. Je n’arrive pas à y croire. Sa voix crée de nouveaux chemins pour recadrer mon insécurité. C’était inévitable, oui. Mais je ne pensais pas aussi tôt, pas comme ça. J’aurais dû savoir depuis longtemps qu’en sa présence, je savais très bien briser toutes mes règles. Je tente toujours de contenir mes frémissements dû à la pression psychique que je m’impose quand elle termine sa petite tirade. Ma voix s’étrangle d’émotion alors que je murmure son prénom. Mes doigts trouvent les siens et j’accuse toute cette intensité à laquelle je ne suis clairement pas habitué. C’est comme si elle me voyait pour la première fois. Comme si, je pouvais être sûr désormais qu’elle voulait de moi pour ce que je suis vraiment et pas pour la façade. Mon rythme cardiaque se perd définitivement entre des ratés impressionnants et des vibrations brutales. C’est la première fois que je ressens ça. J’ai l’impression que je peux réellement craquer si je ne suis pas vigilant. C’est aberrant. Ma gorge est tellement nouée que je parviens à peine à respirer. Elle m’accepte comme je suis. Elle n’est pas partie – pas aujourd’hui ricane le volatile mais il se tait bien vite.

Je relève la nuque en soufflant pour essayer de ravaler les larmes qui grignotent mes prunelles sans mon consentement – heureusement qu’elle ne peut pas voir mon visage. Je ne comprends pas ce déséquilibre émotionnel violent. C’est comme si je venais de trouver une vérité au milieu d’une liasse de mensonges. Elle devient une conviction, ma conviction. Tout n’est peut-être pas perdu. En tout cas, je me suis trompé. Elle est restée. Je m’expose à de nouvelles angoisses mais ces dernières se tassent dans un coin de mon crâne et ne viennent pas encore me harceler. J’attends d’être un peu moins agité pour me retourner afin de la jauger. Mes paumes cueillent sa nuque alors que j’articule avec difficulté. « Merci… Merci de m’avoir attendu, de rester, d’être là, d’exister. Merci Becky.» Je me penche pour m’emparer de sa bouche après l’avoir suffisamment détaillé pour m’émerveiller de sa beauté. Je l’embrasse avec toute la passion et toute l’affection dont je me sens investi. J’ai l’esprit complétement en vrac, je ne sais plus du tout garder la tête froide et raisonner. Je suis un brouillon de sensations et de sentiments plus fort les uns que les autres. Je ne m’aperçois pas que mes lèvres dérivent sur son cou, mes mains sur son corps à nouveau. Mais quand j’émerge de mon euphorie, je m’arrête en me décollant d’elle partiellement. Je n’ai pas besoin qu’elle ressente le besoin de m’éloigner à nouveau, je n’ai pas besoin de gâcher tout ça avec ça.

Je jette un regard distrait vers l’horloge pour me redonner un peu de contenance. Je ne sais pas du tout comment je vais pouvoir gérer la réunion dans cet état mais… Il le faudra bien. J’entoure sa taille de mes bras et pose mon front sur le sien. « Ca va… aller ? » Je plonge dans ses prunelles, mon doigt glisse sur ses lèvres doucement. « Tu… Comment tu fais ? Pour rester… si … » Calme. Après tout ce que je viens de lui révéler et tout ce qu’elle sait. « Je ne sais toujours pas pourquoi tu veux de moi mais… » Mes doigts glissent dans ses cheveux alors que mon regard s’agrippe au sien et qu’enfin un faible sourire pointe à la commissure de mes lèvres. « Je vais essayer de te donner plus de raisons de le faire… » Ma bouche se repose sur la sienne. Où nous allons ? Je l’ignore mais ce chemin me plaît. Plus optimiste ? Il semblerait, en effet.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptyDim 3 Nov - 12:32




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Je le sens s'effriter sous mes doigts et ça me fait un peu peur. Il a l'air secoué et peut-être que mes mots n'ont rien arrangé, alors je me tais, me contentant de resserrer mon étreinte autour de sa taille. Il murmure soudainement mon prénom, d'une voix étranglée par l'émotion et je ferme les yeux alors que ses doigts se joignent aux miens. Dans cette position, le rythme chaotique de son cœur m'apparaît dans toute son ampleur et je suis presque stupéfaite par la façon dont il réagit. Je suis émue moi aussi et je comprends à quel point ce poids sur ses épaules était difficile à gérer, à quel point ce secret entre nous était quelque chose qui lui pesait. J'essaye de deviner ce qu'il se passe sous son crâne, mais je ne peux faire que des suppositions. Sûrement s'inquiétait-il de ma réaction. Avait-il peur que je m’enfuie ? Ou bien l'espérait-il ? Non je ne peux pas croire ça, il m'a redit lui-même qu'il ne voulait pas me perdre et je sais qu'il ne mentirait pas. Il ne m'a jamais mentit… Alors comment expliquer toute cette intensité ? Est-il soulagé que je sache enfin ? Je l'ignore mais en tout cas il est sous le choc. Bien plus que moi, et l'ironie de la situation ne m'échappe pas. Mes doigts caressent doucement les siens et je lui laisse le temps qu'il faut pour se reprendre. Au bout d'un moment il se retourne et me regarde. Il a les yeux humides. Moi aussi. Ses paumes glissent sur ma nuque tandis qu'il me remercie avec une sincérité indubitable. Je lui souris juste et il me détaille encore, avec un émerveillement que ne mérite sûrement pas, mais ça n'a pas d'importance, car finalement ses lèvres viennent cueillir les miennes et je me laisse emporter dans cette passion qui traduit mieux que tout le reste les sentiments que nous éprouvons l'un pour l'autre. Ses lèvres dévient, ses mains aussi et je me laisse faire sans inquiétude cette fois. Et dire que j'étais si instable tout à l'heure, que je l'ai repoussé alors qu'il est toujours aussi évident que nous avons besoin de ça. Mais le souvenir de mon rejet doit encore être trop frais dans son esprit car c'est lui qui se détache de moi cette fois. L'heure continue à tourner. Je n'ai pas besoin de regarder l'horloge pour savoir le temps qu'il nous reste. Je ne veux plus m'en préoccuper pour l'instant. Les bras de Camille viennent entourer ma taille tandis que j'enroule les miens autour de son cou et il pose doucement son front contre le mien. Il me demande si ça va aller et j'acquiesce en souriant d'un air rassurant et confiant. "Ca ira." Et pour la première fois depuis des jours, j'ai la conviction que c'est la vérité. Nos regards ne se lâchent plus. Ses doigts effleurent mes lèvres alors qu'il me demande comment je fais pour rester si calme. Je l'ignore en réalité. Je sais juste que j'ai moins peur à présent, parce qu'il m'a enfin dit la vérité.
Pourquoi je veux de lui ? Je lui rends son sourire, attendrie. Parfois je me le demande aussi, mais on ne contrôle pas ses sentiments. Je me moque de savoir pourquoi, je sais juste que je le veux, et qu'il est à moi. Et que je ne veux plus que quoi que ce soit se dresse entre nous. Je le laisse m'embrasser à nouveau sur cette promesse qu'il me fait, même si je n'en ai pas besoin.
J'entoure son visage de mes mains et lui caresse tendrement la joue. Je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser langoureusement avant de plonger à nouveau mes yeux dans les siens, mes mains encadrant toujours son visage. "Tu sais que je t'aime… tout ce qui m'importe pour l'instant c'est que tu sois prudent et que tu rentres à la maison sain et sauf." Je l'enlace pour me blottir contre son torse. "Le reste peut attendre. On parlera de tout ça quand tu reviendras, d'accord ?" Oui ça peut attendre, même si j'ai des centaines de questions à lui poser, je ne veux pas le distraire davantage avant qu'il s'en aille. Il ne faut pas qu'il s'inquiète pour ça, je veux juste qu'il soit concentré sur ce qu'il doit faire et qu'il me revienne le plus vite possible. "En attendant… embrasse-moi encore, s'il te plaît…"

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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptyLun 4 Nov - 13:51




You need me less than I need you

Ça ira. Oui, ça ne peut qu’aller pas vrai ? Ma confusion continue de court-circuiter mes  angoisses et je pense que c’est mieux comme ça pour le moment. Je ne réalise toujours pas ce qu’on vient de vivre et je doute pouvoir en prendre complétement conscience dans les jours à venir. Tout ça est trop soudain, trop imprévu pour que je l’assimile facilement. Ses réactions m’ont d’autant plus déstabilisée que les miennes mais dans l’immédiat, mon hébétude me préserve d’autres analyses ou d’autres conclusions. Ses lèvres désertent les miennes pour un bref instant alors qu’elle reprend la parole. Sa première phrase me fait louper à nouveau un battement et je dois me contrôler vraiment pour ne pas flipper. C’est tellement trop - trop en si peu de temps. Je veille à contenir un maximum mes frémissements quand elle vient m’enlacer. M’habituer à ce qu’elle m’exprime ses sentiments… Je ne suis officiellement pas prêt d’atteindre ce point-là. J’ai du mal d’entendre ces mots – parce que j’ai du mal d’y croire, parce que ça me semble complétement dingue et parce  que ça me guérit autant que ça me blesse. Je hoche de la tête pour répondre à son interrogation, incapable d’émettre le moindre son désormais. J’obtempère à sa requête et revient m’emparer de ses lèvres. Mon corps entier la réclame mais je me maîtrise cette fois-ci. Non seulement, on est trop bouleversé mais en plus, je dois songer à partir.  Je quitte sa bouche après de longues minutes pour jeter un œil à l’horloge. Je dois passer prendre Dafné avant d’y aller. « Je vais devoir… » Y aller. Mes prunelles s’emparent des siennes avant que je ne glisse mon nez et mes lèvres sur sa gorge. Je lui murmure doucement. « A mon retour, compte sur moi pour te faire oublier que je suis parti. » Je me fais suggestif, oui pour jauger un peu son propre ressenti. C’est également  l’ébauche d’une promesse. Je vais revenir, oui.

Je l’embrasse encore longuement avant de me décrocher en soupirant. Je n’ai vraiment pas les idées claires entre tout ça alors je fais un détour par la salle de bain pour me passer un peu d’eau froide sur le visage. Je respire profondément en m’analysant dans le miroir, je vérifie bien mon état général et replace un peu mieux ma chemise, referme le bouton du haut pour être certain que mes bandages ne soient pas visibles afin de ne pas inquiéter les miens. J’ai perdu encore plus de poids depuis mon séjour à Wolfheaven, c’est une catastrophe. Mes traits sont durcis et mes joues, creusées. Il faut vraiment que j’apprenne à prendre plus soin de moi. Entre ma perte d’appétit, mes blessures et ma reprise quotidienne de nicotine… Je suis en train de foutre en l’air tout ce que j’ai mis des années à bâtir. Affligeant. Ce petit épisode impromptu avec Rebecca aura au moins colorié mon teint livide. Je passe une main dans mes cheveux pour les discipliner un peu mieux avant de rejoindre ma jolie brune. « Bon… » Je lui offre un sourire crispé. « Je ne te dis pas de faire comme chez toi ici, bien sûr, tu le sais ! Essaie de t’occuper l’esprit, ok ? » Ma main s’empare de la sienne. « Ça va sûrement durer quelques heures donc si je ne reviens pas avant le petit matin, il ne faut pas t’inquiéter. » J’enroule sa taille de mon bras et la rapproche de moi. Je ne peux pas vraiment la rassurer sur l’issu de la réunion mais je peux le faire sur nous. C’est toujours mieux que rien, non ? « Je sais que… Enfin… Je communique mal avec toi… Mais… Ce que je t’ai dit aujourd’hui… » Je ne l’ai dit à personne avant toi si on ne compte pas la vampire. Je n’arrive pas à achever cette phrase. « Tu es importante pour moi et tout ce que je t’ai dit le soir où je suis venu te rechercher, je le pense toujours. » Je me penche pour embrasser son front avant de chuchoter calmement. « Merci de m’attendre et de t’inquiéter pour moi. J’ai vraiment beaucoup de chance de t’avoir, Rebecca. » Mes lèvres viennent trouver les siennes et je l’embrasse une ultime fois langoureusement avant de reculer pour m’emparer de mon portable, de mes clés et de ma veste. « Surtout, tu t’occupes ! Je vais y aller maintenant sinon j’y arriverais pas. »  Je passe le seuil à ces mots et lâche un dernier. «  Ferme à clé derrière moi ! » Je me retourne une dernière fois sur le palier et revient subitement vers elle pour l’embrasser à pleine bouche une dernière fois. Je lui déclare d’un ton enjôleur et plus léger. « A toute à l’heure jolie brune ! » Histoire qu’on se quitte sur une note plus positive avant de dévaler les escaliers pour rejoindre le parking et ma voiture avec les nerfs complétement en vrac. J’hallucine complétement de cette journée et quelque chose me dit que je ne suis pas au bout de mes surprises aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: You need me less than I need you [Livre II - Terminé]   You need me less than I need you [Livre II - Terminé] EmptyDim 10 Nov - 21:01




You need me less than I need you



Je vois bien que parler d'amour le met toujours mal à l'aise alors je n'insiste pas. Je ne peux pas nier que cela me blesse mais je ne lui en veux pas. Je sais que tout ça est nouveau pour lui, qu'il fait des efforts mais qu'il a toujours peur malgré tout. Je ne suis pas sûre qu'il me croie lorsque j'évoque mes sentiments pour lui et cela me rend malade. Nous en revenons toujours à ce problème de confiance. Je pensais qu'avoir évoqué son plus grand secret signifiait que nous avions franchi un cap, mais je n'en suis plus si sûre. Je ne sais pas où nous en sommes et je crains déjà la suite. Avec Camille c'est très souvent un pas en avant, deux pas en arrière… alors je préfère ne pas y penser pour l'instant. Là je veux juste qu'il m'embrasse pour me redonner un peu de courage avant son départ. Et c'est ce qu'il fait. Pendant de longues minutes, ses lèvres s'emparent des miennes, nos langues se caressent, s'effleurent, nos souffles se mêlent et tout mon être s'apaise. Quand nous nous séparons, je l'observe regarder l'heure avant de revenir vers moi. Il doit s'en aller à présent. Sa promesse me fait me mordre la lèvre et j'acquiesce avant de sourire en retour "J'ai hâte…" Oui, il va revenir et nous mettrons tout ça derrière nous, nous nous retrouverons enfin après ces interminables semaines de séparation. J'ai faim de lui, de son corps, de ses lèvres, de ses bras, même si cette perspective me fait toujours un peu peur. Je ne m'explique pas ce blocage que je ressens à la perspective de retrouver notre intimité, mais je sais que j'ai envie de le dépasser. Alors j'y arriverai.
En attendant, il m'embrasse encore avant de m'abandonner en soupirant. Il fait un détour par la salle de bain et je me frotte le bras machinalement en regardant la pièce autour de moi. L'appartement de Camille a beau ne pas être très grand, il l'est déjà trop quand je m'imagine l'attendre ici toute seule. Mais je l'ai déjà fait, et même si c'était lorsqu'il allait au travail et pas à une mystérieuse réunion concernant son espèce qui a un rapport avec l'attaque qu'il a subi quinze jours auparavant… j'essaye de maîtriser mes inquiétudes. Après tout ça, il mérite de partir l'esprit plus léger et de ne pas penser à moi ce soir pour se concentrer sur ses obligations, ses responsabilités et tout ce que j'ignore encore.
Il revient vers moi et cette fois, il est vraiment temps pour lui de s'en aller.  Je lui rends son sourire, espérant qu'il soit un peu moins tendu que le sien et acquiesce : "Ne t'en fais pas, ce n'est qu'une poignée d'heure, ça va passer vite… je vais faire à manger et regarder un truc à la télé, je t'attendrai, je serai là."
Il m'attire contre lui et je me laisse faire, me blottissant dans ses bras en humant son odeur. Il évoque sa révélation sans aller plus loin avant de revenir sur la nuit où il est revenu me chercher. J'ai l'impression de me souvenir de chaque mot, de chaque phrase, alors s'il les pense toujours, je peux m'estimer heureuse et rassurée. "Tant mieux, alors…" Je ferme les yeux alors qu'il dépose un baiser sur mon front et me remercie en chuchotant. Je ne sais pas s'il a vraiment de la chance de m'avoir, mais je ne réponds rien et me contente de me serrer un peu plus contre lui. Il m'embrasse une dernière fois, sensuellement avant de se détacher pour s'en aller. Je le suis alors qu'il franchi la porte, prête à fermer derrière lui comme il me le demande. Je ris quand il fait demi-tour pour revenir encore m'embrasser et je le pousse gentiment. "Allez file ! A tout à l'heure, mon chéri. Sois prudent !" Plus vite il sera parti, plus vite il reviendra. J'attends que ses pas ne résonnent plus dans la cage d'escalier pour refermer la porte derrière moi. Je prends soin de fermer à double tour et retire les clés pour qu'il puisse ouvrir si je me suis endormie à son retour. Comme je le lui ai annoncé, je rejoins le coin cuisine pour préparer à manger après avoir allumé la télévision. Je n'ai pas vraiment faim mais cela m'occupera un moment et nous fera le repas de midi du lendemain. Je mets une bonne heure à préparer un bon petit plat mijoté ainsi qu'un gâteau pour le dessert et finis par rejoindre le canapé. Mon regard dévie malgré moi régulièrement vers l'horloge et si je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter –au point d'en avoir mal au ventre- cela est bien moins difficile que je ne l'avais imaginé il y a quelques heures. Je repense encore à ce qu'il m'a dit, à sa nature de "changeur". Il reste des zones d'ombre et je me répète les questions que je lui poserai lorsqu'il reviendra. Parce qu'il va revenir. Et même si je compte fêter son retour autrement que par un interrogatoire, je finirai par connaître tous les détails. Je regarde la télé sans la voir, une mauvaise habitude que j'ai prise ces derniers mois. Je passe mes mains sur mon visage, lasse. Finalement, je redoute moins son retour que ce qui suivra. Il veut que l'on prenne du recul. J'ai conscience que ma réaction était… disproportionnée, du moins, je comprends qu'il le pense. Et je sais qu'il n'est pas sain qu'il ait prit une telle importance dans ma vie… Mais… j'ai beau prétendre le contraire, je ne suis toujours pas remise de sa disparition, de sa blessure, de l'avoir cru mort et de l'avoir vu si diminué. Je ressens le besoin viscéral de le protéger et de le garder près de moi, même si je sais bien que je ne serais d'aucune utilité si nous avions des problèmes. Mais au moins, nous serions ensemble. S'il doit arriver quelque chose à l'un d'entre nous…. Je frissonne et remonte le plaide sur mes épaules. Je ne peux pas penser à ça. Je ne suis pas encore en état. Mais il va falloir que je me force à m'éloigner de lui, car je vais finir par le dégoûter. Il finira par en avoir marre de moi, par étouffer, ce qui me semble parfois déjà être le cas. Je dois me faire violence pour suivre ses désirs si telle est le prix de la pérennité de notre couple. Je passe ma soirée à cogiter. Les pensées s'enchainent et s'emmêlent sous mon crâne mais je parviens à repousser les vagues de panique qui menacent de me submerger. Camille va revenir. Et tout ira mieux quand il sera là.
D'ailleurs… je  tends l'oreille en croyant entendre du bruit dans le couloir, puis des clés dans la porte. Déjà ?  Mon regard se tourne vers l'horloge. 22h30. C'était rapide. Il est là ! Je souris en me redressant, déjà impatiente qu'il me prenne dans ses bras. Maintenant, tout ira bien.

La suite ici !
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