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On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 6 Mar - 20:27

    Il avait besoin de la voir.
    C'était plus qu'un besoin, il avait l'impression, c'était une nécessité. Depuis l'incident avec Belle, il n'avait pas revu la louve. Pas parce qu'il n'en avait pas envie. Loin de là. Tout son corps était dévoré par l'envie de la voir, il avait bien pensé qu'il se transformerait en loup en plein milieu de la librairie même, son esprit ne voyait qu'elle dans ses moindres réflexions, et il ne faisait que se retenir de peine et de misère d'aller la voir. De la forcer à le voir et à enfin la confronter à tout ce qu'il avait envie de lui dire depuis des mois. Il voulait s'excuser, lui dire qu'il était désolé et maladroit. Lui avouer aussi qu'il savait qu'elle attendait des jumeaux et non pas une seule chose, qu'il les sentait tellement proches. S'excuser mille fois pour l'incident avec Belle, pour l'initiation à la meute, pour tout ce qu'il avait pu faire.
    Mais aussi besoin de lui dire qu'il en avait marre qu'elle l'ignore alors que c'était évident qu'il tenait à elle et qu'il ne voulait pas que du mal lui arrive, même si ça arrivait bien malgré lui (et un peu à cause de lui, même). Il n'était pas un paria, ni le responsable de tous ses maux (enfin, oui, il en était responsable), elle n'avait pas à faire ça. Et il était le père des enfants qu'elle portait actuellement. Même si le loup ne pouvait se résoudre à cette idée, il devait le faire. C'était ça, c'était tout.

    Johan monta les marches de l'escalier de l'immeuble d'Isadora, avant d'aller frapper furieusement à la porte de son appartement. Il savait qu'elle vivait ici et même s'il n'avait jamais été invité à entrer chez elle, il savait pertinemment qu'elle devait être là. Où serait-elle, sinon ? Il ne savait pas si elle avait repris un quelconque travail, enceinte comme elle était, et elle ne passait pour ainsi dire pas de temps avec la meute. Même lui en passait plus, alors qu'il n'était pas particulièrement sociable avec ses nouveaux frères. C'était sa rencontre avec McFenson qui l'avait décidé à venir voir la brune. Qui, pour l'instant, ne répondait pas à la porte. Le blond frappa donc à nouveau, ajoutant à cela sa voix basse, sèche :

    « Isadora ! Ouvre cette fichue porte, oblige-moi pas à la défoncer, tu sais très bien que je peux le faire ! »

    C'était pas le temps de jouer.
    Et il avait vraiment envie de défoncer cette porte.
    Johan se recula et attendit que la porte s'ouvre. Il sortait à peine du travail, c'était le soir, et il avait donc encore ses habits propres, pas ceux élimés qu'il se traînait quand il était chez lui ou qu'il n'avait pas à se présenter proprement, mais sur son visage, c'était loin d'être une expression aimable qui régnait.
    Il voulait parler à Isadora Maintenant. Qu'elle le veuille ou non, il allait lui parler.

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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 6 Mar - 23:05


Je ne m’attendais pas, mais absolument pas à ce que l’on vienne frapper chez moi. Je ne recevais jamais de visite. En même temps, je ne donnais mon adresse à personne, cela aidait. Je ne voulais pas que l’on vienne me déranger dans le seul endroit où je me sentais bien. Oh je ne vivais pas du tout dans le luxe, bien au contraire. Depuis que j’avais perdu mon travail, j’avais dû me séparer de la plupart de mes meubles. Je n’avais gardé que mon lit et mon frigo, tout le reste m’avait permis de payer quelques une de mes dépenses. En outre, le peu de vêtements que j’avais étaient rangés dans des cartons. Une planche sur deux tréteaux me servait de table basse, et deux cousins par terre de canapé. Je n’avais plus de buffet et mes étagères murales étaient remplies par des papiers, de la vaisselle et des bouteilles de vodka. A mes murs, j'avais gardé quelques cadres, surtout représentant ma fille et quelque fois cette dernière et moi même. Ils me rappelaient qu'il fut un temps j'étais très heureuse. Au fond je n’avais pas besoin de plus. Oh je n’avais pas été obligé de me séparer de mes biens matériels. J’aurais pu demander plus tôt à la meute de me financer mais ma fierté m’en avait empêché. Tout comme le fait d’encaisser le chèque que mon ex-époux m’avait envoyé. Il avait compris lorsque je lui avais dit que je n’aurais plus de contact téléphonique avec notre fille pendant quelques temps que j’avais des problèmes d’argent. Il avait fait venir un coursier avec un bout de papier sur lequel plusieurs zéros se succédaient. Comme si j’allais accepter la moindre chose venant de lui. Le jeune homme était reparti avec sa course ce qui n’avait pas plu à Clayton bien entendu. Comme d’habitude nous nous étions disputés et j’avais fini par lui raccrocher au nez. C’était plus fort que nous. Nous ne pouvions pas céder la moindre chose l’un à l’autre. Il y avait trop de rancœur entre nous, sans doute encore un peu d’amour ? Allez savoir. J’avais casé cet épisode dans un coin de ma tête. J’avais bien d’autre problème ces derniers temps.

J’étais dans un bon bain chaud lorsque les premiers coups furent portés à ma porte. Je n’y fis pas attention. Sans doute un voisin qui avait besoin de quelque chose. Je m’avais sans doute rien pour eux, alors autant que je reste dans la baignoire à essayer de me détendre. J’avais de plus en plus de mal à trouver le sommeil, trop tracassée par tout ce qui arrivait. Je venais d’apprendre qu’un Ulfric avait demandé à ma Lupa de m’échanger contre trois loups. Comment ? Tout simplement parce qu’il avait pris contact avec moi, m’informant qu’il espérait vivement que j’accepterais. Il avait besoin d’une louve et étant un très vieil ami de Nathanaël, il avait pensé que cela pourrait rapprocher nos meutes s’il prenait une élève de ce dernier. Comment si cela allait être le cas… Comme si je n’étais qu’une vulgaire marchandise. Et aussi humaine que je pouvais l’être, je n’avais pas de choix dans cette décision. C’était à Mary de décider et si elle réclamait mon départ pour le bien des nôtres, je ne pourrais que plier bagage. La seule consolation était que je serais plus proche de ma fille. D’ailleurs il y avait une seconde consolation : je serais loin de ce monstre qui grandissait dans mon ventre. A cette pensée, j’eu une légère douleur au vendre, comme pour me signaler un peu plus la présence de ce problème.

De nouveau des coups furent frappés à ma porte, interrompant mes pensées et me faisant froncer les sourcils. Qui pouvait bien s’acharner autant ? La réponse tomba bien vite. Je n’avais pas besoin d’écouter plus que mon prénom pour savoir qui était l’homme qui voulait entrer chez moi. Je plongeais la tête sous l’eau, l’ignorant. Malheureusement mon ouï était très fine, et même immergée je pouvais entendre la suite de sa phrase. Il semblait contrarié ? Et bah pas autant que moi. Depuis la dernière fois… Non ma colère n’était pas retombée. Que voulait-il ? Sa blonde avait fini par le lâcher n’ayant pas supporté notre dernière rencontre ? Du coup il comptait venir passer ses nerfs sur moi ? Ou pire, essayait de m’attendrir ? Et bah ça ne marchera pas. Je décidais tout de même de sortir de l’eau, histoire qu’il ne défonce pas ma porte. Je n’avais pas l’argent pour la réparer s’il le faisait. Enfilant un peignoir, je vins jusqu’à la porte. J’accrochais la chaine afin que la porte ne s’ouvre pas plus que quelques centimètres. Oh bien sûr, s’il voulait entrer cela ne changerait rien mais au moins le ton était donné. J’entrouvrais cette dernière avant de lui dire sèchement

Je suis occupée O’More. Que veux-tu? Si ça Les concerne, ce n’est pas à moi qu’il faut s’adresser mais à James ou Mary. D’ailleurs comment as-tu eu mon adresse ? Je n’ai pas de souvenir de te l’avoir donné.

Non je ne comptais pas faire le moindre effort pour me montrer amiable. Je n’en avais pas envie. Parce qu’il était plus simple d’être en colère contre lui plutôt que de voir le nœud de toute l’histoire. Je refusais net ce dernier alors je m’accrochais à ma colère, qui m’avait toujours très bien servie jusque-là. Et puis pourquoi le laisserais-je entrer ? Afin que lui aussi me prenne par pitié et essaye lui aussi de me refiler de l’argent et se donner bonne consciente ? Hors de question. Et là il s’agissait non pas de sentiment de colère mais de fierté. Je tenais à garder le peu qu’il me restait.



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptySam 17 Mar - 8:58

    Il attendit avant d'entendre des pas arriver jusqu'à la porte. Hé bien, c'était pas trop tôt. Il entendit la louve mettre la chaîne sur sa porte, avant de l'ouvrir pour le regarder d'un oeil peu aimable, ses cheveux trempés encadrant son visage à l'expression sévère. Elle était dans le bain. Isadora nue. Non, ce n'était vraiment pas le moment de se distraire avec des pensées du genre, ça n'allait pas servir sa cause. Il se crispa un peu plus en l'entendant l'appeler par son nom de famille, il détestait qu'elle fasse ça alors qu'ils n'étaient clairement pas des inconnus, et répondit du tac-au-tac quand elle eut terminé de lui faire son petit laïus habituel sur le fait d'aller parler à sa Lupa ou à McFenson :

    « Ça tombe bien, puisque ça te concerne, alors c'est toi que je suis venu voir. Et on s'en fout de comment j'ai eu ton adresse. »

    Un regard à la chaîne qui retenait la porte. Johan leva la main et l'arracha sans faire plus de commentaire, la jetant au sol. Briser du matériel ? Rien à faire non plus. Il paierait lui-même les réparations de cette foutue chaîne qu'il venait d'arracher comme si c'était un vulgaire cheveu, ou un fil d'araignée. Puis, il poussa la porte avec force et entra dans l'appartement comme s'il y avait été invité, alors que c'était loin d'être le cas. Habituellement, c'était quand il prenait un verre qu'il jouait à l'entreprenant : l'être quand il était en pleine possession de ses moyens et de sa conscience, c'était une autre chose. Le loup referma la porte derrière lui, mais n'enleva pas son manteau. Il ne savait pas s'il allait rester longtemps. Il avait juste besoin de lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur : si ça prenait cinq minutes, parfait. Si ça prenait cinq heures, ce serait parfait aussi. Et puis, enlever son manteau alors qu'il avait brièvement pensé à Isadora nue, Isadora nue dans son bain, Isadora nue avec lui, ce n'était VRAIMENT PAS quelque chose pour qu'il soit concentré. Il s'appuya momentanément contre la porte, une seconde de répit, avant d'attaquer directement :

    « Pour une fois, tu vas m'écouter, d'accord ? Parce que j'en ai marre de te courir après tout le temps partout, juste parce que tu me fuies. Il inspira. Déjà, je voulais m'excuser. Et je sais que tu t'en fous peut-être, miss Fierté, mais je suis là, parce que je sais marcher sur mon orgueil quand c'est le temps. J'ai été lâche, j'ai pas su quoi faire, je n'ai pas réagi, alors que j'aurais dû, et je sais que tu m'en veux, et que tu vas sûrement m'en vouloir jusqu'à ce que je meurs, et encore tu vas m'en vouloir même après ça, mais je voulais que tu saches que je m'excuse. Pour l'initiation ratée, pour l'attaque de vampire, pour l'attaque d'une folle que je ne connais pas, pour la grossesse, pour les jumeaux même, pour tout ce qui t'arrive et qui est relié à moi. Tu es la seule personne qui ait été présente pour moi depuis que j'ai été mordu et juste pour ça, je t'en serai toujours reconnaissant. Même si je suis maladroit, que je gâche toujours tout et que tout est toujours de ma faute. »

    Il avait dit ça d'une traite, sans reprendre son souffle, laissant les images de son entrée dans la meute revenir. L'odeur du sang, celle de la terre, les mains de Mary qui descendaient sur son corps et toute cette honte dont il avait été pris parce qu'il n'avait pas osé parler pour protester, alors qu'il trouvait injuste qu'Isadora souffre. Bien que face à elle, son avis était invariablement biaisé, ça ne l'empêchait pas de ne pas être en accord avec la sentence donnée par leur Lupa. Et il n'avait rien dit. Lâche, apeuré, honteux, idiot.
    Le ton de Johan s'adoucit lorsqu'il reprit la parole, quelques secondes après sa première tirade, devenant beaucoup plus calme et même tendre, dans sa façon de parler à voix basse :

    « Et je voulais aussi te dire que tu es la personne qui compte le plus pour moi. Tu comptes tellement... tu ne peux pas imaginer à quel point je t'... je t'aime. Un battement. Tu me manques, Isadora. »

    Et maintenant, elle risquait soit de lui arracher la tête, soit de hurler, soit de pleurer. Peut-être les trois à la fois.
    Mais au moins, il lui avait dit ce qu'il pensait. Pas tout, pas totalement, sûrement un peu n'importe comment, mais il lui avait parlé. Le loup-garou reprit son souffle et mit les mains dans ses poches, cachant leur léger tremblement. Il avait peur de la suite des choses. Peut-être parce qu'à quelque part, il n'avait jamais pris l'initiative de dire à la jeune femme ce qu'il pensait vraiment, jamais pris de véritable initiative tout simplement envers elle.
    Ça faisait du bien. Il avait l'impression d'être lui.
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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 18 Mar - 14:47


Je n’avais pas envie de voir Johan, pas envie de lui parler et encore moins de l’écouter. Je lui en voulais et je restais ancrer sur ma colère. Elle était bien plus simple et bien plus sécurisante. J’avais franchi les barrières que je m’étais moi-même posée avec lui et cela ne m’avait apporté que tristesse et colère plus grande de ma Lupa. Je ne devais plus franchir la moindre ligne, la moindre limite que je m’impose de nouveau. C’était ma manière de me préserver et ma vie s’en portait tout aussi bien. Avant que je ne le rencontre, je menais une existence sans grande passion ni extravagance, mais cela me plaisait. Il avait tout chamboulé et je n’aimais pas cela. Tout était si compliqué, trop compliqué même. Je n’aime pas marcher à l’aveuglette et je préfère de loin avoir des certitudes sur l’avenir, sur ce que je vais faire. Oui ce n’était pas du tout existant, cependant j’avais eu mon lot de surprises désagréables. Elles m’avaient couté un mariage, un Ulfric, un enfant, une exclusion implicite des miens et une grossesse dont je n’étais pas arrivée à mettre un terme. Je pense que cela suffit amplement.

Je me montrais très froide avec le lycanthrope qui venait de frapper à ma porte, lui faisant bien comprendre qu’il n’était pas le bienvenu chez moi. Je lui indiquais tout de même d’aller trouver Mary ou James, pour ne pas manquer à mon devoir de louve de la meute et donc de solidarité avec ceux faisant parti de cette dernière. Je me doutais bien qu’il ne serait pas enchanté de mon accueil, toutefois, je n’en avais cure. Qu’il parte et me laisse tranquille. J’avais pourtant été claire : je ne voulais plus avoir de choses avec lui, en dehors de mes obligations de membre de la meute. Je voulais retrouver ma vie d’avant, même si au fond de moi je savais que cela ne sera plus possible. Parce les choses avaient changé. Parce que moi j’avais changé également. Mais j’étais trop fière pour atteindre la moindre chose, le moindre point positif. Et vu que ces derniers temps, je n’avais plus que ma fierté, je ne comptais pas la laisser de côté.

Seulement moi je n’en ai pas envie. Va-t-en

Lui répondis-je lorsqu’il m’annonça qu’il voulait me parler et me voir. Je ne pouvais pas faire plus claire et être plus précise. Je voulais qu’il fasse demi-tour et retourne à ses occupations comme je venais de lui sommer. Je ne m’attendais pas à ce qu’il se montrer aussi insistant. Johan ne s’était jamais montré aussi… dominant ? en ma présence. Il arracha la chaine de ma porte et entra. Je bondis en arrière, le fusillant du regard. Non mais qu’il ne se gêne pas d’abimer une des rares choses qui restent dans mon appartement. Je resserrais ma robe de chambre autour de moi et reculais de nouveau d’un pas sans le quitter du regard. Les dernières fois que je lui avais tournée le dos, il s’était jeté sur moi, et deux vampires m’avaient attaqué. J’étais méfiante, et on ne peut plus prudente. Au moins il n’enleva pas son manteau, comme s’il était le bienvenu ici et que je l’avais invité. J’aurais été encore plus en colère que je ne l’étais déjà

Sors de chez moi

Arrivais-je à lui souffler les dents serrées, les poings fermés. Même dénué de meuble mon appartement était mon repère, mon jardin secret, ma source de repos et de réconfort. J’y avais tous mes souvenirs, et j’y étais moi-même. Je n’aimais pas avoir d’intrus, car c’était comme ça que je considérais le libraire en cet instant : comme un intrus à chasser au plus vite. Dans d’autres circonstances peut-être cela aurait pu être différent ? Oui sans doute. Cependant il venait d’envahir mon espace et je voulais le bouffer pour l’avoir fait. Au moins resta-t-il adossé à ma porte et ne jeta pas des coups d’œil indiscrets pour « découvrir » le lieu qui l’entourait. Avec un peu de chance il s’en irait très vite. Je n’avais pas envie de l’écouter, même si je n’avais pas vraiment le choix. Le Johan en face de moi me marchait sur les pieds, lui si passif en temps normal. Une part de moi était fière de voir que ce que je lui avais enseigné avait porté ses fruits. Une part de ma louve aimait être en présence d’un loup dominant. Et une autre part détestait ça. C’était à cette dernière que je me raccrochais, car elle était liée à un sentiment que je savais contrôler : la colère.

Je n’eus donc pas le choix que de me montrer « réceptive » à ses mots. Je n’allais pas me mettre à plaquer mes mains sur mes oreilles et chanter comme les enfants le font pour ne pas entendre ce qu’on a à leur dire. Parce que je n’avais pas envie que mon peignoir s’entrouve. Et surtout parce que je n’avais plus cinq ans et que je ne peux pas me comporter aussi puérilement. Les enfantillages étaient le domaine de Mary, pas le mien. Je ne m’attendais pas à ce qu’il s’excuse. Encore moins qu’il me surnomme « miss fierté ». Parce que cela sous-entendait qu’il me connaissait mieux que je ne le pensais, plus que je ne l’aurais voulu. Je restais plantée devant lui, sans parler, sans bouger. Je détournais le regard sur le côté pour ne par l’ancrer dans le sien et me laisser perturber. Je lui laissais gagner du terrain et je n’aimais pas ça. Je finis par revenir à son regard lorsqu’il parla de jumeaux ? Qu’est-ce qu’il racontait ? La suite fut plus dure à encaisser vu qu’il mettait en exergue les fautes que j’avais commis avec lui : j’avais été une sorte de bouée de sauvetage, alors que je n’aurais jamais dû l’être. Je l’avais quelque part lié à moi et je m’étais aussi liée à lui. Cela n’aurait jamais dû arriver. Tout aurait été plus simple si je n’en n’avais rien fait. Lorsqu’il s’arrêta de parler je lui dis, légèrement affolée

Va-t-en ! Tu ne sais pas ce que tu dis…

Je voulais qu’il s’en aille. Parce que je comprenais vers où il voulait en venir et que je ne voulais pas qu’il continue à parler. J’étais en colère, en colère qu’il me force la main d’une telle manière, qu’il rompt la promesse qu’il m’avait fait. Non non et non. Je ne voulais pas entendre la suite. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour continuer d’un ton beaucoup plus bas, je quittais mon salon et me réfugier dans ma salle de bain. Cela ne changeait rien, parce que mon ouï était surdéveloppée à présent et que je pouvais quand même entendre la suite, entendre son cœur s’affoler comme le mien d’ailleurs. Lorsqu’il lâcha sa bombe, je ne pus m’empêcher d’être horrifiée et de plaquer mes mains sur ma bouche, pour retenir un cri désespéré. Je ne voulais pas, je ne voulais pas. JE … NE … VOULAIS … PAS… je voulais m’en aller, je me sentais étouffée. Stupidement je cherchais une fenêtre par laquelle sautait, alors qu’il n’y en avait pas. Je croisais ma piteuse apparence dans le miroir et ne trouva rien d’autre à faire que de lancer ma brosse à cheveu –premier objet qui me vint sous la main – contre ce dernier. Il se brisa dans un grand fracas et ce bruit me permit de me reprendre. Parce que de nouveau j’étais en colère contre le libraire. Je ressortais de la pièce en fureur et lui beugla au visage

Pour la dernière fois va-t-en d’accord? Oublies moi ! Tu n’es qu’un homme stupide Johan ! Tu ne comprends pas, tu ne te rends pas compte de ce que tu dis. Tu crois que tout est si simple ? Que tu peux débarquer chez moi, t’excsuer, me dire que tu m’aimes et penser que je vais t’accueillir à bras ouvert ? J’accepte tes excuses, mais pas le reste. Pourquoi fais-tu ça Johan ? Pourquoi me forces-tu la main ?

J’étais en colère, j’étais triste, je m’en voulais, j’étais terrifiée. Tout se bousculait dans ma tête et dans mon cœur. Parce que je ne voulais pas accepter, je ne pouvais pas accepter les déclarations de Johan. Comme pour en rajouter une couche, une violente douleur ventrale me prit. Je me mordrais la lèvre inférieure pour ne pas laisser échapper un cri, mais ne put m’empêcher de me tenir le ventre avec ma main droite, tout en grimaçant. Je te détestais de me pousser autant dans mes retranchements. Je lui en voulais d'ailleurs d'y arriver tout court. Il pouvait m'atteindre, alors que personne n'y arrivait, pas même ma Lupa. Elle avait toujours eut beau d'insulter, me martyriser, elle n'était jamais arrivée à me mettre dans un état proche que celui dans lequel j'étais en cet instant. Avec Johan c'était différent. Qu'il ne fasse rien m'avait fait énormément de mal. Qu'il traine avec une blonde absolument magnifique m'avait rendu on ne peut plus jalouse et très mal dans ma peau, parce que je n'étais pas à la hauteur de la vampire physiquement parlant. Je détestais tout ce qu'il provoquait en moi parce que je ne voulais pas admettre la réalité, et l'évidence. J'avais trop peur des conséquences et parce que dans le passé cela m'avait toujours meurtrie. J'étais persuadée que de toute manière, cela ne mènerait à rien si ce n'est de la souffrance à la fin. Je m'étais brûlée les ailes et je ne voulais pas que cela recommence.


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 19 Mar - 7:19

    Elle était partie lorsqu'il avait osé baisser le ton et devenir plus doux, plus affectueux. Il n'aurait pas dû. Chaque fois qu'il se laissait aller à des sentiments avec elle, ça se terminait infiniment mal. Enfin, pas chaque fois, mais très souvent. Quand il réussissait à l'attraper, sa brune qui s'enfuyait comme le vent. Et chaque fois, ça lui bouffait une quantité d'énergie pas possible, en plus de tout son moral. Son ouïe lui permettait de l'entendre respirer vite, trop vite, il pouvait presque sentir son coeur. Ils étaient liés, tous les deux, après tout, non ? Adolescent, il avait connu des amourettes idiotes, rien de sérieux. Et après sa morsure, il n'avait rien tenté avec aucune femme. Jusqu'à ce qu'Isadora arrive et défonce toutes les portes, tous les murs, tout ce qu'il avait soigneusement érigé dans son esprit solitaire et blessé.
    Jamais il n'avait connu ça.
    Bruit de cassure. Un miroir, une fenêtre peut-être, mais dans tous les cas, la frustration de la louve. Comme s'il ne s'y attendait pas. Isadora qui se met en colère, quelle surprise, ma foi. Elle revint en trombe de la pièce où elle avait disparu, lui gueulant au visage. Le loup tremblait et il dû se retenir de ne pas foutre son poing dans le mur. Il se retint seulement parce qu'il savait qu'il y ferait un joli trou et que la jeune femme devait en avoir marre qu'il arrive à quelque part et détruise tout son mobilier, en plus de sa propre personne. Ta rage se sentit dans sa voix quand il répondit, s'approchant d'Isadora, son visage près du sien :

    « Moi je suis stupide ? J'ai pas le droit de te dire que tu comptes pour moi, je devrais faire comme tous les autres et me foutre de toi, alors que c'est pas le cas ? Je sais pas qui tu penses que je suis, mais t- »

    Il se tut rapidement en voyant la louve se pencher, une main sur son ventre.
    S'énerver autant n'était pas bon pour elle. Pour eux, corrigea-t-il intérieurement. Il avait noté son air horrifié quand il avait parlé de jumeaux, mais logiquement, elle devait s'en être rendue compte. C'était tout de même elle qui les portait, ces... choses. Tes yeux pâles descendent sur son ventre rond. Elle est beaucoup trop enceinte pour le temps depuis lequel elle l'est. Et, que dire ? Ça ne te plaît pas. Pas du tout. Tu n'aimes pas non plus qu'elle souffre. Tu complètes ta précédente pensée, modifiant sensiblement tes propos pour être moins agressif et un peu plus en contrôle de toi-même :

    « T'as le droit de pas m'aimer. T'as le droit de me détester. Je vais pas te forcer. Je voulais juste te... te le dire. Même si j'ai encore tout gâché. Tes yeux sont encore posés sur son ventre rond. Tu es inquiet. Trop. Isadora, je pense pas que ce soit normal. »

    De quoi ? Sa douleur, sa grossesse ? Elle le sait déjà. Sa proximité avec son corps le faisait sentir tout ce qu'elle dégageait, colère autant que tristesse, mais aussi ce quelque chose étrange lié à sa grossesse surnaturelle. Il releva tes yeux, la regardant dans ses propres yeux, et rouvrit la porte. Il allait partir. Il avait fait ce qu'il voulait faire, soit lui parler et lui dire franchement ce qu'il pensait. Ça n'avait pas fonctionné. Rien ne fonctionnait jamais, avec lui. Et il l'avait dit : il n'allait pas la forcer à l'aimer. Il se pencha et prit la chaînette de sa porte, jetée devant l'entrée, et la mit dans sa poche. « Je ferai réparer ça », marmonna-t-il. Il pouvait réparer des objets, pas des coeurs, malheureusement.
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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 19 Mar - 16:38


Je ne savais à quoi s’attendait Johan en forçant l’entrée chez moi et en balançant tout ce qu’il venait de me dire à la figure. Ce n’était pas la première fois qu’il essayait de me forcer la main et à chaque fois cela finissait plutôt mal. Ou du moins sur le coup. Parce que je finissais toujours par mettre mon ego de côté et un peu d’eau dans mon vin. Avec le recul, j’étais plus raisonnable que sur le moment. C’était plus fort que moi, surtout depuis que j’étais enceinte. Je n’arrivais pas gérer mes émotions les plus violences et elles me mettaient dans tous mes états. J’étais pourtant plus calme, plus posée de nature. J’avais appris à me maitriser, à maitriser ma louve au côté de Nathanaël. Malgré tout, je n’arrivais pas à être dans un état de zenitude avec Johan. C’était toujours ou tout blanc ou tout noir, et contrairement à ce que l’on pourrait penser à nous voyant, cela n’était pas vraiment pour me plaire. J’avais l’habitude de faire l’impasse sur ce que je ressentais et d’afficher une figure on ne peut plus neutre. Pour preuve, je n’avais jamais un mot plus haut que l’autre pour ma Lupa. Pourquoi tout était si difficile avec le libraire ? Surtout qu’après ce qu’il venait de me déclarer, ça n’allait pas arranger les choses. Comment avais-je pu laisser les choses aller aussi loin ? J’avais pourtant été claire dès le départ. Qu’est-ce qui avait cloché ? J’avais pourtant été prudente ! Je n’arrivais pas à admettre ce fait, qu’il puisse… Non ce n’était qu’une impression qu’il avait, parce que je l’avais aidé. Cependant en côtoyant James et surtout Mary, il s’apercevra que ce n’était qu’une passade et que finalement je n’étais pas différente d’Elle. Oui, toutes les excuses, toutes les explications étaient bonnes à prendre. J’avais peur, non j’étais terrifiée à l’idée que ce soit vraie et que moi… Non définitivement non. Il se trompait.

Je lui demandais une nouvelle fois de partir, et ne pouvant pas me contenter de cette simple demande, je réenchirais sur ses paroles. Je vous l’ai dit, je n’arrive pas à être réfléchie avec lui. Je lui affirmais qu’il était un homme stupide alors que je ne le pensais pas une seule seconde, bien au contraire. Seulement il avait enfoncé mes limites et je ne pouvais réagir que de manière haineuse et violente. Je provoquais ouvertement Johan pour qu’il réagisse, quelque part pour le faire reculer et revenir sur ses paroles. Je lui faisais voir le pire que je pouvais lui offrir, pour le faire fuir. C’était tellement plus simple que d’admettre la vérité. J’étais dans tous mes états, je ne savais pas quoi ressentir, tant les émotions défilaient en moi à une vitesse folle. Je me sentis mal de l’avoir blessé, cependant c’était nécessaire. Et aussi un retour de balle. Parce qu’il m’avait fait énormément de mal, et que cela m’avait décidé à enfouir tout ce que je pouvais ressentir pour lui, et que je n’aurais jamais du ressentir. Je quittais le fil de ses paroles, ne penchant légèrement en avant, ressentant une douleur au niveau de mon ventre. Encore. Je respirais doucement et essayais de me calmer. Je ne répondais pas à la suite de ses paroles, trop concentrée à calmer cette douleur et la panique que pouvait ressentir ma louve. Parce que ce n’était pas normal. Je pensais à cela au même moment où l’homme le déclarait à voix haute. D’ailleurs comme pour faire écho à cette pensée, je fus de nouveau prise par une violente…

Non ce n’était pas possible. Pas ça, pas maintenant, pas ici. Et pourtant pas de doute, ça y ressemblait beaucoup trop, même si c’était beaucoup plus fort, trop fort. C’était trop brutal et je dus d’ailleurs me tenir contre un pan de mur. Je respirais de manière régulière, me forçant à me calmer. Parce que m’énerver et être aussi torturée mentalement n’aidait absolument pas. Johan tourna les talons et cela me soulagea autant que cela me fit un peu plus paniquer. Je voulais qu’il s’en aille parce qu’il me mettait dans tous mes états. Cependant il avait toujours été une sorte de source de réconfort. Parce qu’envers et contre tout, il restait Johan, l’homme qui ne m’avait pas rejeté… Enfin tout du moins jusqu’à son initiation à la meute, mais il s’était excusé pour cela.

Appelle Albert… S’il te plait… Son numéro est sur… mon frigo… A côté la photo… de Savannah

J’articulais ses paroles avec grande difficulté. Cela me demandait un effort considérable de respirer comme il le fallait et tenir une conversation. Je lui indiquais d’un coup d’œil l’appareil ménager sur lequel plusieurs papiers trainés, des factures, des numéros de téléphone, une liste de toutes les dépenses que j’avais eu sur le « dos de la meute » et que je comptais rembourser, des petites annonces pour des travails mal payés –mais du travail quand même -. Il y avait trois photos encadrées par tout ce bazar, une ou j’étais en compagnie de quelques loups de la meute, de notre ancien ulfric et de Mary dans un coin qui me jetais un regard noir, une photo de ma fille riant aux éclats en ma compagnie et une dernière sur laquelle elle était seule. Pour ne pas oublier ce que j’avais perdu autant que pour me rappeler les bons moments que j’avais pu vivre. Il ne pouvait donc pas louper la photographie que je lui avais indiquée. Je l’aurais bien fait moi-même mais je n’en étais pas capable. Cela me dérangeait que quelqu’un d’autre puisse voir ma vie privée, mon jardin secret. Un peu moins parce qu’il s’agissait de Johan, mais cela me dérangeait quand même. Parce que je ne laissais rien voir, rien transparaitre pour me protéger. Une personne qui en sait beaucoup sur vous peut avec une facilité déconcertante vous faire du mal, contrairement à un inconnu qui ne ferait que spéculer. Je n’avais pas le choix et il valait mieux que j’évite de penser à ça. Tout comme au loup que j’avais demandé d’appeler. Il était un des « préférés » de Mary, donc on ne peut plus froid et méprisable avec moi. Il voulait la place d’Ulfric pour laquelle avait été positionné James. Il faisait donc tout pour que la Lupa l’aime, sans comprendre les enjeux d’une telle position. Je doutais que le libraire l’est déjà rencontré, vu qu’il ne traine que dans le giron de la louve. A moins qu’il ne côtoie plus que je ne pouvais me l’imaginer Mary au quel cas…

Non ne pas penser à des choses qui allaient me chambouler. Inspirer… Expirer… Inspirer… Expirer… Pourquoi donc faire appel à lui? Parce qu’il avait donné trois fils à la meute, dont deux étaient décédés lors d’épreuve de force entre meute. Quant au dernier, il avait pris soin de déménager loin de son géniteur. Je n’ai jamais cherché en savoir. Cela ne me regardait pas. En attendant il était le seul mâle à avoir quelques notions de médecine et plus spécifiquement à bien s’y connaitre en accouchement. Parce que c’était des contractions qui me tiraillaient et vu que je ne pouvais clairement pas aller à l’hôpital… Quelque part, je ne pu que me réjouir qu’il est obligé ses précédents compagnes à accoucher chez elles, afin qu’il n’y ait pas de preuve administrative de leur naissance et qu’il puisse les emmener avec lui, sans qu’elles ne soient en mesure de l’empêcher. La descendance passait par les mâles et c’était les coutumes et les traditions de la meute que ce dernier ne soit pas élevé par une présence féminine autre que celle de la Lupa. Cela assuré une fidélité sans borne à la meute et des liens très forts entre les loups, ce qui était indéniablement le cas. Cette pratique pouvait sembler barbare et injuste, en attendant elle était impérative pour la meute. Je savais déjà ce qui allait arriver d’ailleurs dans mon cas. S’il s’agissait d’un être fait de chair, et de sang, il serait donné à la meute et élevé par cette dernière, et le libraire serait le seul à avoir des droits sur lui. Ce n’était pas pour rien que Mary l’avait intégré à la meute. Ce n’était pas pour rien qu’elle comptait m’échanger contre d’autres loups…

Dis lui… dis lui que le travail à commencer… Dis lui… que c’est pas normal…

J’avais mal, très mal, trop mal, et de manière trop irrégulière et rapprochée. Il y avait un problème, je le savais. Parce que j’avais déjà eu un enfant et que je savais comment cela aurait dû se passer. Là rien ne se passait comme ça aurait dû l’être ce qui me terrifia un peu plus. Les louves ne sont pas faites pour avoir des enfants. D’ailleurs peut-on affirmer que ce que je portais ressemblé de près ou de loin à un être humain ?



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 20 Mar - 8:20

    Il n'avait même pas eu le temps de passer la porte que la voix d'Isadora, souffrante même si elle se retenait, l'arrêta. Il se retourna pour faire face à la jeune femme, les mains crispées sur son ventre. C'était comme si leurs esprits communiquaient, subitement, violemment. Non. Ça ne se pouvait pas. Pas maintenant C'était trop tôt.
    Et surtout, ils ne pouvaient pas aller à l'hôpital.
    Johan hocha la tête et après avoir refermé la porte de l'appartement, il alla rapidement au réfrigérateur, regardant à peine les photographies. Il n'avait pas le temps de s'émouvoir sur la beauté naïve de la fille de la femme qu'il appréciait un peu trop pour qu'elle soit sa « soeur de meute », ni sur cette photo de la meute, justement. Il attrapa le numéro de téléphone, griffonné sur un papier, et sortit son cellulaire pour appeler le loup. Il ne connaissait pas vraiment Albert. Pas du tout, en fait, il l'avait à peine vu, lors de son initiation, sans plus. Il ne savait d'ailleurs pas ce qu'il venait faire dans ce moment, quelle expertise des accouchements pouvait-il avoir même, mais il faisait confiance à Isadora. Elle devait avoir prévu cette situation depuis longtemps. Composition rapide du numéro de téléphone, puis il revint près de la brune, attrapant sa main libre dans la sienne. Chaude, trop chaude, même lui pouvait estimer qu'elle était brûlante.

    Quelques coups d'une sonnerie stridente. Il ferma les yeux, espérant que le loup réponde. S'il ne le faisait pas, il allait devoir appeler James et là, il se doutait que même à deux, ils ne pourraient probablement pas faire accoucher Isadora sans la tuer. Déjà que là... Le téléphone décrocha. Une prière de remerciement à ce Dieu qui l'avait si souvent abandonné : peut-être que pour une fois, il serait avec lui. Avec eux.

    « Albert ? Oui, c'est Johan. [...] O'More, Johan O'More. Viens à Glasgow, vite, Isadora a commencé le travail et... hein ? [...] Comment ça quel -LE TRAVAIL DE SON ACCOUCHEMENT, MERDE ! Et ça va pas du tout, c'est pas normal. [...] On est à son appartement. [...] Oui, je reste avec elle en attendant, je suis pas totalement imbécile. Salut. »

    Première conversation splendidement ratée, ma foi. Johan avait raccroché rageusement lorsque le loup avait fait de même de l'autre côté, après une conversation froide, teintée de mépris et impersonnelle au possible. Albert avait dit qu'il arrivait dans peu de temps, lui intimant de ne pas laisser Isadora seule jusqu'à ce qu'il arrive. Comme s'il était idiot. Ou comme s'il n'accordait aucune importance à la jeune femme. Ou n'importe quoi de cet acabit. Il remit son téléphone dans ses poches. Albert n'avait pas demandé l'adresse de l'appartement. Soit il connaissait déjà l'endroit, soit il savait que l'information allait être aisée à trouver, puisque Mary se devait de conserver ce genre de renseignements, en cas de problèmes.
    Comme maintenant, par exemple.
    L'homme regarda pour la première fois l'appartement de la louve. Et fut frappé d'à quel point il le trouva... vide. Pas de meubles, outre son réfrigérateur et peut-être son lit, une table basse faite de rien, deux coussins en guise de canapé. Miss Fierté, comme il l'avait dit. Sans travail, c'était évident qu'elle ne pouvait pas payer quoi que ce soit, et la connaissant, elle avait probablement refusé toute aide. C'était bien Isadora. Il la prit par les épaules et la dirigea non pas vers le salon, mais plutôt vers la partie de l'appartement qui devait être sa chambre. Bingo. Arrivé là, il la fit s'asseoir sur le lit, sa tête pensant à cent à l'heure. Il se sentait follement impuissant, il ne pouvait absolument rien faire après tout, il n'avait même aucune idée de ce qu'il pouvait bien faire pour aider Isadora, et cette sensation était horrible. Il aurait juste voulu l'aider à avoir moins mal, il voyait bien qu'elle souffrait, il aurait voulu la calmer et l'aider à se détendre.

    Se détendre, la bonne blague.

    « Je vais rester même quand Albert sera arrivé, je veux pas te laisser seule. Détends-toi, Isadora... je suis là. »

    Peut-être que ça n'allait pas l'aider. Tu n'as pas lâché sa main, tu ne veux pas, et elle doit sentir toute ta nervosité, toute ton angoisse. Ce qu'elle porte n'a rien d'humain, vous le savez tous les deux, et tu as peur que cette chose la tue.
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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 20 Mar - 17:24


Pourquoi est-ce qu’à chaque fois que Johan venait me trouver cela devait tourner aussi mal ? J’étais fatiguée de devoir toujours me battre contre lui, contre tout ce qui me tombait dessus. J’en étais même à un point où un départ organisé et imposé par ma Lupa me semblait une bonne idée. Partir loin de tous ses problèmes était la chose la plus simple à faire. Ce n’était pas mon genre de fuir pourtant. J’avais toujours tout assumé. J’avais toujours fait ce qu’il fallait pour m’en sortir. Mais j’en avais assez. A chaque fois que je sortais la tête de l’eau, je me reprenais une vague violente dans la tronche. Je m’étais battue, je n’avais pas rougir de cela. Il était temps pourtant que j’accepte de déposer les armes. D’après Nathanaël c’était une preuve de maturité et d’intelligence de connaitre ses limites. On ne pouvait pas combattre constamment le monde et il fallait parfois tout plaquer pour mieux rebondir. J’en étais au point de rupture avec tout et ma dernière rencontrer avec le libraire y était pour beaucoup. Le voir en compagnie de cette vampire qui avait essayé de me bouffer… Cela avait été la goute d’eau de trop. Ce n’était pas de sa faute, je ne lui reprochais pas ce fait, contrairement à ceux du jour de son intégration dans la meute. J’en avais assez d’avoir constamment mal et de devoir faire comme si rien m’atteignait venant de lui. Parce que ce n’était pas le cas et que je le veuille ou non, il avait une grande importance dans ma vie, une trop grande importance d’ailleurs. Et c’était ça, à mes yeux, le fond du problème. Me tenir loin de lui était la meilleure chose que je pouvais faire. Un océan, c’est bien comme distance. De toute manière il n’avait plus besoin de moi. Il avait la meute à présent, des frères qui l’épauleront et l’entoureront. Je ne m’en faisais pas pour son compte.

Qu’il affirme m’aimer et que je lui manquais me poussait à garder ses certitudes. Il ne savait pas vraiment où il en était, et finirait par s’apercevoir que ce n’était qu’une passade. Il ressentait ce genre de chose parce que je ne l’avais pas rejeté contrairement à tous les autres loups. Ce n’était que de la reconnaissance qu’il pensait amour, rien de plus et côtoyer d’autres être comme nous lui ouvrira les yeux sur ce point…. Quant à moi, et bien, je finirais bien par ne plus y penser pas vrai ? J’y étais bien arrivée avec Clayton alors pourquoi pas avec Johan ? Parce que la similitude entre eux était on ne peut plus frappante.

Mais pour l’heure cela n’avait aucune importance. Parce que j’étais trop tiraillée de douleurs physiques pour m’en préoccupait. L’avantage quand vous avez mal c’est que vous ne faites pas attention aux autres choses. Le cerveau est bien fait sur ce point : il ne se focalise que sur le plus important et en cet instant c’était ses contractions anormales au possible. Je demandais à l’homme qui était sur le point de s’en aller de contacter un des loups de notre meute. Il saurait m’assister… Ou faire ce qu’il fallait en cas de problème. Je le savais plutôt expert dans le domaine, et c’était d’ailleurs pourquoi Mary lui avait dit de prendre contact avec moi. Il connaissait un peu mon cas, et même si je n’appréciais pas spécialement sa proximité. Je ne suivais pas vraiment la conversation qu’eurent les deux loups. Je faisais abstraction de mon environnement, fermant les yeux pour me forcer à penser à quelque chose d’agréable, d’apaisant… Comme la fraicheur de la main de Johan et son odeur. Que je le veuille ou non, j’étais très sensible à sa proximité. Attendait Fraicheur ? On est sensé avoir la même température corporelle. En quelques secondes mon calmer éclata et l’angoisse de l’homme ne m’aidait absolument pas. Je n’y avais pas fait attention plus tôt et il sentait la peur à plein nez. Je me laissais conduire dans ma chambre et m’aider à m’asseoir sur mon lit. Je respirais difficilement à cause de la douleur et de la terreur que je ressentais moi-même. Je fis signe négatif de la tête au libraire lorsqu’il m’affirma vouloir rester. Parce qu’il ne saurait d’aucune aide, d’aucun secours. Et parce que je ne voulais pas qu’il assiste à ce qui allait se passer.

Un gant… froid… S’il te plait…

Je bouillonnais, comme si j’avais une fièvre monstrueuse. Hors les loups n’ont pas de fièvre, ne sont jamais malade. Je lui montrais la deuxième porte de la pièce menant à la salle de bain. J’avais trop chaud, j’étouffais. Etrangement le bruit des pas du lycanthrope dans les escaliers me calma légèrement. Il ne prit pas la peine de frapper et nous trouva sans grand difficulté. En même temps, le contraire aurait été étonnant. Sans faire attention au libraire il m’obligea à m’allonger et défit la ceinture de mon peignoir pour toucher mon ventre. Son contact me semblait comme électrique et fit grogner ma louve. Elle qui pourtant adorait le contact avec d’autres membres de notre espèce, là c’était le contraire. Le male m’intima de me calmer alors qu’il se mit à vérifier mon col et je ne pu m’empêcher de l’envoyer bouler. Pour changer vous allez me dire

Parce que tu crois que c’est facile peut-être…

Je marmonnais cela avant de faire de nouveau une grimace face à la douleur que je ressentais. Avant même qu’il ne pose la question je lui dis entre deux souffles

Cinq dix minutes… Irrégulière… Violente... Six mois…

Il me regarda en arquant un sourcil sans doute le temps qu’il se rappelle que j’avais déjà eu une gosse. Il grogna quelque chose dans sa barbe avant de quitter la pièce. Nan mais il faisait quoi là ? Bordel il était pas sensé m’aider et non se casser face à la première difficulté. Je l’entendis fouiller dans je sais pas quoi avant de se repointer avec une sorte de trousse et une seringue. Oh non… Je savais ce qu’il allait faire et ça me plaisait pas du coup. Pouvais-je me payer de toute manière un autre luxe ?

Johan sort… Tout de suite… Fait le… Si tu tiens vraiment à moi, fait le… Maintenant

Ca allait pas être beau, pas beau du tout. Je ne voulais pas qu’il soit là parce qu’il n’allait surement pas encaisser ce qu’allait faire Albert. D’ailleurs ce dernier nous regarda d’un air interrogé avant de planter sa seringue sans plus de cérémonie dans une de mes veines. Il sorti ensuite un tissu qu’il me plaça dans la bouche me disant que ça allait faire mal. Non sans dec ? Je m’en serais pas doutée !! Je me ne pu m’empêcher de me demander s’il n’avait pas déjà fait ça par le passé. Ou s’il n’avait pas prévu le truc. Parce un homme qui se ballade avec des instruments en argent pour faire une césarienne à une femme lycanthrope ça court pas les rues. J’imaginais qu’il avait dus avoir des instructions de Mary : sauver ce qui grouillait dans mon bide à tout prix, peu importe les séquelles que je pourrais avoir. Alors que je pensais à ça je sentis une lame venir m’inciser non sans brutalité juste sous mon ventre. Je hurlais dans mon bâillon parce que je ne pouvais pas m’en empêcher. Je me faisais déjà violence pour ne pas frapper le lycanthrope et me débattre me répétant que je n’avais pas d’autre choix et que je serais bientôt débarrassée de ce problème…


Je finis par être dans les vapes. Le cocktail que m’avait injecté Albert avait fini par faire effet. Je ne sais pas à base quoi il était fait mais il avait fini par m’assommer complètement. J’imaginais sans mal qu’il avait dû m’injecter une très grande dose de sédatif parce que droguer un organisme lycanthrope n’était pas des plus facile. Lorsque je reprenais conscience, je fis prise d’une nouvelle douleur ventrale, mais qui n’avait rien à voir avec les précédents. Elle était moins intense et ressemblait à une coupure. Il me fallut quelques minutes pour réaliser à quoi elle était du : l’incision qu’avait fait ma « sage femme ». Même si elle avait été faite avec un instrument en argent, je savais que je finirais pas guérir. Je mettrais plus de temps, mais avec un peu de patience je n’aurais plus aucune marque. Encore un peu dans le brouillard, je tournais la tête vers mon réveil, rare survivant de mes ventes. Je fronçais les sourcils en voyant que nous étions en pleine journée. Bordel il avait du me donner une sacré dose pour me faire roupiller aussi longtemps. Je bougeais dans mon lit et me redressais avec difficulté. Je constatais que mes draps avaient été changés et qu’on m’avait vêtue d’une de mes nuisettes. Bordel qu’est-ce que j’avais loupé d’autre ? Je discernais plusieurs odeurs. Bordel pourquoi deux loups inconnus s’étaient invité chez moi ? Parce qu’il n’y avait pas de doute possible. En plus de Johan, il y avait deux autres personnes dans mon appartement, que je ne connaissais pas du tout. Cela n’était bien sûr pas pour me rassurer. Jamais le libraire n’aurait laissé des étrangers s’introduire chez moi. J’essayais de me lever, et manquant de me rétamer la tronche par terre, je finis par opter pour la plus sage décision. Je m’assis sur mon lit ce qui tira un peu sur mon ventre et prononçais le prénom de la seule personne que je connaissais

Johan?


HJ : C'est pas facile de décrire une césarienne comme tu t'en doutes, donc j'ai préféré dire qu'Isa a finit par être dans les vapes pendant des heures du coup x'D Tu es complètement libre du coup sur ce qui s'est passé pendant tout ce temps On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] 783582


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 21 Mar - 8:14

    Il mouilla un gant de toilette sous le robinet d'eau froide, puis revint aux côtés de la brune, rafraîchissant son front brûlant, son cou parcouru de sueur, repoussant ses cheveux mouillés vers l'arrière. C'était affreux. Un immense film d'horreur. Faire accoucher une femme humaine était apparemment déjà un travail, alors une louve, ça relevait de l'épreuve de vie. Et lui, tout ce qu'il pouvait faire, c'était rien du tout. Il était absolument inutile dans cette situation, il le savait autant qu'Isadora, et ça l'enrageait. Au loin, son oreille affûtée distingua des pas rapides dans l'escalier, puis la porte s'ouvrit sur la personne d'Albert. Soulagé, Johan lui sourit avec nervosité, mais le loup ne répondit pas à sa démonstration de sympathie et ouvrit directement le peignoir de la femme.
    Hé beh, ça, c'était de l'efficacité.
    Ses mains se tordirent quand Isadora le supplia de sortir. S'il tenait vraiment à elle. Une grimace, légère, quand Albert planta la seringue dans le bras de la louve. Oui, sortir. La suite serait probablement digne d'une boucherie. Il sortit donc sans rechigner, refermant la porte derrière lui. Et s'assit devant la porte, les jambes remontées contre son torse, ses yeux clairs fixés sur la poignée. Il allait attendre. Longtemps, s'il le fallait. Mais il allait rester. Il ferma les yeux et serra les dents en entendant Isadora crier. Crier. Et crier encore pendant de trop longues minutes.

    De violents coups à la porte. Johan alla l'ouvrir et se retrouva face à une femme en peignoir. Celle-ci avait l'air particulièrement de mauvaise humeur et sembla surprise en le voyant. Sûrement qu'elle n'avait pas l'habitude de voir des hommes dans cet appartement.

    « Dites donc, c'est pas fini de hurler, là-dedans ? On aimerait bien dormir, nous. Vous êtes en train de la tuer ou quoi ? La femme se leva sur la pointe des pieds pour tenter de regarder par-dessus son épaule, se frappant seulement à l'appartement plongé dans le noir.
    - Ma conjointe est en train d'accoucher, excusez-la, elle ne se contrôle pas vraiment vu qu'elle souffre le martyr. Et allez vous faire foutre. »

    Il claqua la porte au nez de la dame, non sans violence, après une réponse sèche et cassante. Il avait la voix rauque et le ton sans équivoque. Il avait bien plus important à gérer que les voisins d'Isadora qui devaient être en train de penser qu'il la battait ou l'égorgeait purement et simplement. Johan resta quelques secondes devant la porte, immobile, puis retourna s'asseoir devant la porte de la chambre de la brune, d'où il l'entendait hurler dans le bâillon. Il ne pouvait qu'imaginer ce qu'Albert lui faisait et il aurait bien espéré que celui-ci lui demande son aide, mais sans doute qu'il ne le ferait pas, Il n'avait pas besoin d'un fardeau, en ce moment.

    Il ne savait pas combien de temps passa. Il sentit seulement sa tête tomber, parfois, il tombait de sommeil, mais jamais il en tomba endormi. La porte de la chambre s'ouvrit et une odeur de sang le frappa de plein fouet, écoeurante. Albert le regarda et lui fit signe de se lever, lui parlant à voix basse et beaucoup moins sèche que lors de leur précédente conversation téléphonique :

    « Viens aider. Je m'occupe d'eux, toi, occupe-toi d'Isadora. »

    Johan se leva et entra dans la chambre. Il faillit faire marche arrière, d'ailleurs. Il y avait du sang partout. En quantité phénoménale. Il ne pouvait pas croire qu'un corps menu comme celui d'Isadora pouvait contenir tout ça et en avoir perdu autant sans qu'elle meure. À côté d'elle, enveloppés dans les couvertures, deux corps qui puaient le loup. Oui, c'était bien ça : ils empestaient le loup, le nouveau-né, deux odeurs qu'il ne connaissait pas, qui agressaient son nez. Le loup en lui voulait voir, sentir, toucher, voir ces deux choses dont il était le père, mais l'humain se fit violence et se pencha plutôt sur Isadora, toujours sonnée. La couture sur son ventre était grossière, rouge, mais elle se soignerait. Il embrassa le front humide de la brune, tandis qu'Albert prenait les deux choses et les emmenait dans la salle de bain pour les laver. Le gant de toilette humide était encore à côté de la louve, aussi le prit-il pour essuyer la sueur de son front, de son cou, de sa poitrine, avant de la débarrasser complètement de son peignoir, de toute façon foutu. Il allait devoir changer les draps, la changer elle, la laver, l'habiller un peu aussi. Johan sortit et alla dans la salle de bain prendre une serviette, qu'il mouilla, puis retourna auprès de sa belle pour nettoyer soigneusement son abdomen, le sang autour de la plaie recousue, celui qui avait coulé sur ses cuisses et ses flancs, ses mains aussi. Puis, prudemment, il la souleva pour retirer les draps sous elle et les mettre en boule avec la serviette rougie de sang.
    Le loup alla fouiller dans les vêtements de la jeune femme et sortit finalement une nuisette, d'un satin noir, qu'il regarda quelques secondes de trop. Non, ce n'était définitivement pas le temps de penser à ça, O'More. C'était le temps de rhabiller la louve, de la déplacer pour remettre des draps frais sur son lit, de la coucher confortablement, de vérifier ses signes vitaux et de revoir Albert dans la chambre, un sac de poubelles plein de serviettes rouges dans les mains. Il y fourra les draps sales et les serviettes, commentant bassement :

    « Je vais faire laver ça. Préviens Mary que tout s'est bien déroulé. Ils sont au salon, ils dorment. »

    Ils. Bel et bien deux, donc.
    Johan hocha la tête et sortit son téléphone pour appeler Mary, tandis qu'Albert quittait les lieux pour une durée indéterminée. Boîte vocale, pas de chance, il laissa un message court. Il s'essaya aussi sur le téléphone de James, mais même chance. Un autre message, moins sec cette fois. Il appela également à la librairie et tomba heureusement sur Joshua, à qui il n'eut pas besoin d'expliquer la situation pour avoir son congé. Puis, il passa au salon voir les deux paquets de couvertures posés sur les coussins qui faisaient office de canapé. Il s'accroupit pour regarder les deux bébés. Ils étaient minuscules. Et ils avaient déjà l'air en pleine forme, pour des enfants qui venaient de naître. Fasciné, le loup leva la main pour effleurer les crânes recouverts de duvet des deux bébés. Leurs odeurs étaient extrêmement fortes, presque agressantes. Un garçon et une fille. Un garçon et une fille sans prénoms, inconnus, anonymes, déjà marqués pourtant. Leur odeur parlait pour eux. Il allait devoir leur trouver des noms. Quelle pensée absurde.

    La voix d'Isadora. Il se leva précipitamment du sol et entra dans la chambre. Il pouvait lire dans son regard son interrogation, mais dans la gorge du loup, les mots se bloquèrent. Il ne pouvait décemment pas lui dire... quoi que ce soit. Ils étaient bien vivants, ils étaient en pleine forme, ils étaient des loups-garous. Elle a l'air fatigué, pas bien surprenant. Lui-même était pâle, il n'avait pas dormi de la nuit, mais ce n'est rien comparé à elle. Sans doute que ses hurlements allaient tourner longuement dans la tête de Johan. L'homme parla, finalement :

    « Ils sont au salon. »

    Ils. Encore ce ils, ce pronom qui voulait tout dire. Il se rapprocha du lit.

    « Veux-tu les voir ? »

    Si elle ne voulait pas, il comprendrait. Dans la situation, ce n'était pas l'idéal, surtout qu'elle n'avait jamais voulu de ces enfants. Sa proposition était donc aucunement suppliante, mais plutôt simple, à titre purement informatif, sans malice. Il pouvait aussi rester avec elle jusqu'au retour d'Albert, ou avec eux si elle ne voulait pas le voir en plus d'eux, ou n'importe quoi. Johan n'était pas vraiment en mesure de discuter avec Isadora, mh.
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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 21 Mar - 22:01


Encore un peu dans les vapes, j’essayais de comprendre ce qui s’était passé. J’avais du mal à reprendre mes esprits, à prendre conscience de tout ce qui s’était passé. Je tenais ma tête entre mes mains alors que Johan entra dans la pièce après que je l’eu appelé. C’était bizarre. Je me sentais à la fois soulagée et à la fois vide. Je ressentais comme un manque, alors que je ne devrais pas. J’étais enfin débarrassée du problème non ? Je n’avais été qu’un incubateur, rien de plus. Il n’avait jamais été question que je m’occupe de ce que j’allais faire naitre. Un monstre, cela ne pouvait qu’être un monstre. C’était une certitude chez moi, encore plus forte lorsque j’avais compris que mon état avait été une malédiction démoniaque. Il ne pouvait rien en ressortir de bien… Et même si dans le cas où je me trompais, il n’était pas question non plus que je m’occupe de Lui. Parce qu’il appartenait à ma meute, au libraire, et aucunement à moi. J’étais d’accord avec les règles de mon groupe, et il n’était pas question que je revienne dessus non ?

Je relevais la tête vers l’homme qui était présent dans la pièce. Je ne pouvais m’en empêcher. J’adore le regarder parce qu’à chaque fois cela m’apportait du réconfort. Il avait une affreuse mine, mais il n’y avait pas besoin de chercher midi à quatorze heure pour savoir le pourquoi du comment. J’aurais voulu lui faire un maigre sourire, sans en être capable. Je ne sais pas, il y avait quelque chose qui clochait et j’avais l’impression que l’on compressait mon cœur. Il se rapprocha un peu, pas assez à mon goût. En cet instant je n’avais envie que d’une chose : me collant contre lui, sentir ses bras sécurisant autour de moi, son souffle sur les cheveux, et la douceur de son loup à mon égard. A quoi bon se voiler la face ? A quoi bon continuer à faire comme si de rien n’était, comme si je ne ressentais pas ce besoin continuel de le côtoyer ? A rien. D’ailleurs plus rien n’avait d’importance en cet instant. Je me sentais vide de tout, mal, très mal. Et le pire, c’était que je ne savais pas pourquoi. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi j’avais une folle envie de pleurer. J’avais certes accumulé beaucoup de choses ses derniers temps, mais pas au point de m’effondrer.

J’allais tendre une main vers Johan pour l’inviter à se me rejoindre, mais j’arrêtais mon geste à ses paroles. Non. Je ne voulais pas. Je ne voulais qu’il évoque la moindre chose. « Ils sont » , « Les » ? A l’entendre les deux odeurs lycanthropes que je pouvais sentir étaient… Non je ne pouvais pas le croire. Pas si jeune… Pas les deux… Je secouais la tête voulant chasser toutes ses informations de mon esprit. Je n’arrivais pas à les encaisser. Parce qu’ils étaient également humain, sinon ils ne dégageraient pas une telle senteur. Parce que cela voulait dire qu’ils étaient les équivalents de fils qu’auraient pu engendrer n’importe quel autre loup. Parce que le bilan était trop dur à encaisser. Mon dieu qu’avais-je fait ? J’avais essayé de tuer à plusieurs reprises des êtres vivants ! Bon sang j’avais essayé de tuer mes… non, il n’y a pas de mes dans cette histoires. Je n’avais pas voix, je n’avais pas ma place.

Je… Non… Amènes tes fils à Wolfheaven et présente-les à leur nouvelle famille. Ils n’ont rien à faire ici…

Mon ton était tremblant mais strict. Je devais respecter les lois des changeurs canins. Elles avaient été faites pour le bien de tous, même si en cet instant, je ne pouvais que la trouver horrible. Mais elles faisaient offices de lois et je devais les respecter. Un incubateur, c’était tout ce que j’étais. Finalement il valait mieux que je sois envoyée en Virginie. D’ailleurs, je ne ferais rien pour ne pas aller dans ce sens. J’avais déjà du mal à supporter savoir ma fille Savannah élevait loin de moi par d’autre. Alors tout prêt de moi sans que je puisse rien dire…

Je repris mon visage entre mes mains, me forçant à ne plus respirer de manière saccadée. Parce que j’allais me mettre à pleurer et que je refusais de le faire, de le faire devant Johan en fait. Je n’avais pas à être autant bouleversée, je n’avais aucune raison de l’être. Et pourtant j’avais mal, très mal. Je ne voulais qu’une chose : courir, libre comme l’air, sans attache, sans responsabilité. Mener une vie de louve, et entièrement de louve était de plus en plus une vie qui me tentait. Parce que plus personne ne pourrait me faire du mal. Parce que je finirais par être plus louve qu’humaine et que tout finirait par disparaitre, pour ne laisser place qu’à des agréables pensées.

S’il te plait Johan…

Je ne l’intimais pas de partir, mais au contraire de me rejoindre. Parce qu’il était trop loin et que j’avais besoin de sa proximité pour me reprendre. Je pourrais me noyer dans son odeur et me sentir mieux, plus apaisait. C’était sans doute injuste de ma part de lui demander de l’aide alors que je n’avais fait que le fuir et l’envoyer bouler ses derniers temps. En même temps qu’aurais-je du faire ? Il m’avait rejeté devant tous les nôtres. Il était accompagné par une vampire sublime, avec qui, si je ne les avais pas interrompu, il aurait fini par embrasser et bien plus d’ailleurs. Il m’avait brisé le cœur à deux reprises alors que j’avais toujours cherché à le protéger. Comment n’aurais-je pas pu être en colère et lui demander de quitter ma vie ? Elle était déjà bien compliquée ainsi pour que j’y rajoute un homme qui s’en fichait complètement de moi. Nous étions cependant frère et sœur de meute et j’avais besoin de sentir l’odeur des miens, et il était le seul à pouvoir me l’apporter. On trouve toujours du réconfort auprès des siens. Jusqu’à ce que je m’en aille vivre ailleurs ils étaient ce qui ressemblaient de plus à ma famille. Et puis, avouons-le, j’avais plus précisément besoin d’une étreinte de Johan, une toute dernière avant qu’il ne me laisse définitivement.


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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptySam 24 Mar - 4:00

    Ses fils. Quelque chose clochait dans les mots d'Isadora. Ses fils. Non, il n'en avait qu'un. Un fils et une fille. S'attendait-elle à ce qu'ils enfantent automatiquement des garçons ? C'était étrange, tout de même, comme réflexe, de ne pas penser au sexe potentiellement féminin des enfants. Cette réflexion le plongea dans une deuxième, qui lui fit échapper quelques mots sur un ton presque horrifié :

    « Il y a une fille. »

    Il avait murmuré. Il savait ce que ça voulait dire. Elle serait soumise au même traitement qu'Isadora, de par son sexe. Non seulement une louve était-elle tombée enceinte, mais elle avait entre autre donné naissance à une représentante de son sexe. Une de trop dans cet univers. C'était pour cela qu'Isadora s'attendait à ce que les jumeaux soient deux mâles. C'était surnaturel, tout simplement. Une once de plus de culpabilité. Isadora était condamnée, allait devoir partir. Sa fille, leur fille s'entêta-t-il à penser, allait devoir faire de même. Peut-être même que Mary la forcerait à partir avec Isadora, l'emmenant hanter une autre meute d'une deuxième louve non désirée. Son regard se fit effrayé. Non. Non. Il ne fallait pas. Il ne fallait pas la séparer de l'autre.

    Johan pensa tourner les talons pour retourner voir les jumeaux, les rassurer et leur murmurer qu'ils ne seraient pas séparés, mais les mots de la louve le retenirent là. S'il te plaît. Il ne pouvait rien lui refuser, ou trop peu de choses. Et jamais il ne pourrait lui refuser du réconfort, pas après tous les malheurs dont il était la cause. Et puis, les jumeaux dormaient apparemment paisiblement. Ils ne réclamaient pas leur mère, comme s'ils savaient qu'elle n'aurait jamais droit à ce rôle.
    Il s'approcha du lit et alla s'asseoir à côté d'Isadora, la prenant dans ses bras. Ô, comme il avait eu envie de faire cela, ce soir. Envie de la serrer contre lui comme il le faisait maintenant, de s'enivrer de son odeur. Malgré tout ce qui s'était passé, elle sentait encore la terre et la forêt, elle sentait les loups, elle sentait la meute. Sa propre peur était apaisée et il pouvait profiter de la chaleur d'Isadora, qui était encore chaude. Sa fièvre avait brusquement descendu, mais sa peau restait encore plus chaude que la sienne. C'était une étrange sensation à laquelle il n'était plus habitué depuis longtemps. Sa main chercha la sienne et il la serra, doucement, sans parler. Pour la rassurer, pour se rassurer un peu. Albert allait sans doute être parti encore pendant un temps et il n'avait pas envie qu'il revienne et les dérange dans cette bulle. Johan sentit son téléphone vibrer dans la poche de son pantalon, sans doute Mary ou James qui répondait à son message, mais il ne regarda même pas. Il appuya sa tête contre celle d'Isadora, respirant son parfum. Il ne voulait pas qu'elle parte. C'était égoïste et enfantin, comme réaction, mais voilà. Son pouce caressa doucement la peau tendre de sa main, tandis que son autre main glissait sur son bras nu, son épaule, la serrait un peu plus fort.

    « Tu te rappelles quand j'ai promis que je ne m'attacherais pas ? Un chuchotement, au début, puis un rire triste. J'ai échoué. »

    Et lamentablement, d'ailleurs. Difficile de faire plus grand échec que celui-ci.
    Quoique sa résolution intérieure de ne jamais dire à Isadora s'il s'attachait était aussi grandement ratée. Pourtant, il avait essayé. Il n'avait pas menti, lorsqu'il avait promis. Il avait juste échoué, il s'était juste laissé submerger par quelque chose de plus grand que lui. Un baiser sur sa tempe, léger, pour se retenir de plus. Frère et soeur de meute, bien plus également. L'esprit de Johan cavalait un peu plus loin, également, repassant dans son esprit les prénoms irlandais auxquels il avait pensé, pendant la grossesse. Il savait que c'était à lui de nommer les enfants, vu que la filiation passait par le père. C'était bête, mais il avait envie de demander à Isadora son avis sur certains. Mais non, il devait se retenir. Le loup ferma les yeux, se rappelant le contact chaud du duvet sur le dessus des petites têtes blondes, la courbe de leur crâne sous sa paume. Il allait trouver, c'était certain.
    Une question se matérialisa dans son esprit, puis il osa la formuler, les yeux encore fermés :

    « Veux-tu partir en Virginie ? »

    Il ne savait même pas s'il voulait vraiment le savoir. Mais il voulait le savoir. Il ne voulait pas la laisser partir, mais en même temps... si elle le désirait, c'était son choix. Il le respecterait. Johan déglutit nerveusement et se cala un peu plus confortablement contre Isadora, ses jambes s'emmêlant aux siennes. Il ne manquait bien ici que les jumeaux. Une famille. Il était un idiot sentimental et bêtement romantique.
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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptySam 31 Mar - 21:51


La sentence était terrible. Mais le pire restait encore à venir. Je le savais, et depuis longtemps j’avais perdu tout espoir d’un avenir un peu plus heureux. Depuis toujours ma vie n’avait été qu’un enchainement de malheur, pourquoi les choses changeraient-elles à présent ? Tout ce que je pouvais posséder ou construire finissait par être détruites, par disparaitre. Rien n’avait échappé à la règle, ni personne d’ailleurs. Je n’avais plus de parents qui m’avaient rejeté il y a de cela déjà un paquet d’année. J’étais divorcée à à peine 24 ans, et j’avais une fille de 8 ans dont j’avais perdu la garde. J’étais la cause de la mort de mon Ulfric et à présent celle qui venait de mettre au monde deux lycanthropes qu’elle ne verrait jamais grandir. J’en avais franchement assez de toute cette situation et je n’avais envie qu’une chose : de tout oublier, de m’oublier moi-même, et d’en finir par tous les moyens. Même ce droit n’était prohibé d’ailleurs, celui de mettre fin à mes jours je veux dire. Que panserait ma gamine s’il m’arrivait quelque chose ? Pouvais-je affaiblir la meute plus que je ne l’avais déjà fait ? Et puis j’avais toujours cette foutue promesse à tenir à Nathanaël. Si seulement il était toujours là… Lui n’aurait jamais laissé les choses prendre un tel tournant. Jamais je n’aurai été rejetée par les miens, jamais je n’aurais rencontré Johan, jamais nous n’aurions couché ensemble et jamais je n’aurais pu tomber enceinte de lui. Tout aurait été si simple.

Et pourtant.

Non, je ne pouvais pas regretter avoir rencontré le libraire. C’est indéniable, je suis attachée à lui, chose que je m’étais pourtant interdite. Il avait réchauffé mon cœur, refermé quelques plaies même s’il en avait causé d’autres. Depuis que mon monde s’est effondré après la mort de mon Ulfric, il était arrivé à me faire sourire, rire, être heureuse tout simplement. Je n’aurais pas pensé qu’un homme puisse y arriver, avec autant de facilité que lui. J’avais beau ne rien vouloir savoir, ne pas avoir vouloir l’admettre Johan était important dans mon existence et c’était d’ailleurs pour cela que tout était si douloureux, si compliqué. Si seulement… Si seulement je ne…. Bref, vous avez compris ce que je veux dire. L’admettre en cet instant est déjà difficile, le dire me semble insurmontable. J’avais beau me montrer fière et forte, au fond tout cela n’était qu’une façade. Je reste une femme meurtrie par la vie, terrifiée à l’idée de se retrouver toute seule, et on ne peut plus pessimiste quant à son avenir. Comme quoi, il faut vraiment se méfier des apparences et de ce qu’on pense savoir. Regardez ! La louve sensée être stérile que je suis en est la preuve. Je viens de mettre au monde deux fils, alors que cela n’aurait jamais dû arriver. Deux fils. Grand Dieu comment arriverais-je après ça à reprendre ma vie comme avant après cette nuit ?

Deux fils… Ou plutôt un fils et une fille d’après Johan. Non ce n’était pas possible. Tout mais pas ça. Cela n’avait pas suffis que je me retrouve à porter des lycanthropes, il fallait aussi qu’il y ait une femelle. Mon cœur se serra un peu plus, se fit encore plus douloureux. Je venais de condamner un de mes enfants à vivre une vie de dominée ou de monnaie d’échange. Un mâle avait sa place dans une meute, qu’il soit fort ou non… Une femelle… Nous étions si rare, destinée à appartenir un jour à un Ulfric qui voudrait asseoir son pouvoir, ou à être l’enjeu de bagarre des mâles du groupe jusqu’à que l’un finisse par mettre la mettre sur nous. Si la meute avait aussi mal accepté le fait que j’ai eu une aventure avec Johan, c’était surtout par fierté. Je n’avais choisir aucun d’entre eux, mais un simple cabot qui n’avait pas eu besoin de faire étalage de sa puissance et de son art de la guerre pour m’impressionner. Peu m’a importé que je puisse le battre en combat singulier, qu’il n’est pas le physique de tous les loups, et plus particulièrement les loups de naissance. Peu importait son lignage. Il lui avait suffi d’être lui-même, d’être humain, avec ses qualités, ses défauts, d’être loup, avec ses faiblesses et ses forces.

Je l’appelais à moi. Il était le seul avec qui j’avais envie d’être, envers qui je ne ressentais pas de honte à faible, à pleurer. Il ne m’avait jamais jugé, pas une seule fois, même après les rares fois où j’ai pu lui raconter mes démons. Il m’acceptait tel que j’étais, et même après l’enfer qu’avait pu être ses derniers mois pour lui, il était toujours là. Alors, lorsqu’il fut près de moi, et me prit dans ses bras, je glissais contre sa chaleur si réconfortante. Ma tête s’enfouit sous son cou, mon nez se remplit de son odeur si apaisante. Il sentait à la fois la nature, mais également la ville, et nouvellement, la meute. J’aimais cette odeur, j’avais besoin, même s’il pouvait sembler cruel envers moi, de humer le clan des lycanthropes. Après tout, c’était ma famille, la seule que j’avais et que je pouvais espérer avoir. A cette pensée, je laissais échapper un sanglot et me blotti encore plus contre le loup présent, qui m’avoua qu’il avait échoué, qu’il n’était pas arrivé à tenir la promesse qu’il m’avait fait. Si seulement il y était arrivé. Tout aurait été plus simple pour lui…

Moi non plus…

Je lui fis cet aveu dans un murmure à peine audible, plus pour moi-même que pour lui en faire part finalement. Il était temps que je me rende compte réellement de la situation, que j’arrête de me cacher derrière une colère qui n’avait pas sa place. Le libraire m’avait blessé oui, mais moi aussi. Il était temps d’arrêter de casser les pots et plutôt de les réparer avant de ne plus pouvoir le faire. De toute manière que je le veuille ou non, il éprouvait des sentiments envers moi, sentiments qui étaient tout aussi réciproques. Autant accepté et ne plus fuir continuellement.

Dans ses bras, je ne bougeais pas d’un pouce. Je le laissais me bercer totalement. Ma nuit avait été éprouvante, trop éprouvante pour que je l’encaisse toute seule. Et puis tout retomba lorsqu’après m’avoir déposé un léger baiser sur la tempe, pris mes mains et emmêlé nos jambes, il me demanda si je voulais partir en Virginie. Je me redressais et le repoussais légèrement pour quitter son étreinte. Je me levais avec difficulté, et constatant que mes jambes répondaient enfin à mes ordres, je me plaçais devant la fenêtre de ma chambre. J’ouvrais mon épais rideau, avant de ma caler contre le rebord et lui dire, tout en regardant la rue s’agitait sous mes yeux agressés par autant de lumière tout à coup.

Ce n’est pas à moi de décider. Je n’ai pas voix au chapitre, je ne l’ai jamais eu Johan. Et s’il faut que je parte pour le bien de notre meute, alors je le ferais. Si telle est leur décision, je m’y plierais.

Que pouvais-je lui dire d’autre? Il connaissait mon attachement aux règles érigées par la meute, et que ses intérêts passeraient toujours avant les miens. Il était sans doute trop jeune dans la meute pour comprendre, mais il finirait par comprendre avec le temps, j’en étais persuadée. Moi-même avais-je été très septique au départ. Et puis j’avais vu au-delà des apparences, et je croyais toujours aux rêves qu’avaient Nathanaël pour les siens.

Tu vas devoir toi aussi te décider Johan… Et n’aura que quelques heures pour cela. Il va te falloir choisir : les élever conjointement avec la meute ou la laisser s’en occuper toute seule et n’être qu’un loup comme tous les autres. En tant que mâle tu as le choix d’être ou de renoncer à être père

Ma voix était légèrement tremblante alors que je lui déclarais cela, toujours tournée vers la fenêtre. Je me devais de lui faire part qu’il avait le choix entre faire comme si de rien n’était ou au contraire s’occuper d’être qu’il n’avait jamais désiré avant. Il avait le droit de choisir, et je doutais qu’on l’ai informé dessus. Après tout, cela était « logique » pour des anciens. Cela l’était sans doute moins pour un « jeune intégré ». Je ne pouvais m'empêcher en cet instant d'envier Johan. Parce qu'il avait le droit de choisir. Moi, je n'en avais aucun et ça me tuais. Quelque part, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir partir, que Mary se décide à m'envoyer loin. Ce sera moins dur que d'être tout prêt et ne de pas pouvoir... Je me plaquais une main sur la bouche, et eut quelques haut de cœur. Pourquoi? Hein, Pourquoi?


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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 19 Avr - 10:53

    La brune se détacha de lui, comme il n'avait pas espéré. Non, il aurait voulu qu'elle reste là encore un peu, contre son corps, pour profiter encore de son odeur et de sa chaleur. Johan rouvrit les yeux, un peu déçu de la sentir se raidir. Il aurait dû le sentir, de toute façon, ce genre de question n'était pas idéal pour un moment détente et plaisir en la compagnie de la mère de vos enfants, ou juste de la femme que vous aimez. Croyez aimer. Peu importe. Elle se leva, défaisant son étreinte doucement, et alla regarder à la fenêtre. La lumière le surprit lui aussi et il plissa les yeux en écoutant sa réponse. Une autre chose pour le mettre en colère, l'absence de droit des loups dans la meute par rapport à leur destinée. Ou juste l'absence de choix pour Isadora parce qu'elle était la deuxième femelle.
    Il ne voulait pas que leur fille vive la même chose.
    Un peu fâché tout de même, Johan ouvrit la bouche pour émettre un commentaire, mais la deuxième réponse non demandée d'Isadora lui cloua le bec. Choisir ou non d'être père. À vrai dire, il avait toujours pris pour acquis qu'il le serait, puisque c'était tout de même de sa faute, toute cette historie de grossesse.

    « Mon père m'a élevé seul. Je ne vois pas pourquoi il ne m'aurait pas légué cela. »

    Son rire était fatigué. Sa mère s'appelait Isabella et est partie parce qu'elle avait peur de cette maternité, de la vie de couple, de tout. La mère de ses jumeaux se nommait Isadora et ne pourrait entièrement s'occuper de sa progéniture parce qu'elle n'en aurait pas le droit. Le résultat est le même : père célibataire. Même si, à côté, il avait une meute toute prête à l'épauler dans cette difficile tâche que la paternité. Le blond se leva et enlaça la louve, appuyant son menton sur son épaule. La température de son corps redevenait peut à peu normale, la fièvre surnaturelle qu'elle avait eu quittant les lieux. La porte de l'appartement claque. L'autre mâle est revenu. Il l'entendait aller et venir dans le salon, parler à voix basse aux enfants qui dormaient, puis il entra dans la chambre. Le libraire embrassa Isadora dans le cou avant de se retourner vers Albert, qui posa le sac de vêtements et draps propres sur le lit.

    « On les emmènera à la meute dès ce soir. Euh ?
    - Non. Ce sont des nouveaux-nés, ils n'iront nulle part.
    - Tu sais que Mary va exiger de les voir. Fait difficile à discuter, ça, c'était sûr.
    - Elle les verra quand ils auront plus de quelques heures, gronda-t-il entre ses dents. Ils resteront ici pour la nuit, ils seront très bien. Sinon, je les emmène chez moi, je suis juste à côté, mais il est hors de question que je les emmène à Wolfheaven.
    - Isadora, tu vas devoir quitter, alors
    - Pourquoi tout est toujours aussi compliqué, dans une meute ? »

    Le ton du lycanthrope était exaspéré. S'il ne partait pas avec les enfants, c'était Isadora qui allait devoir partir, pour sevrer les loupiaux de l'odeur de leur mère probablement. Pour qu'ils ne l'identifient pas comme étant leur mère, sûrement. Ou encore une règle idiote de meute qu'il ne comprenait pas, comme cela semblait être de coutume. Le lycanthrope coupa finalement la poire en deux en quittant la chambre pour retourner au salon voir les deux jumeaux, clamant sur un ton exaspéré :

    « Je vais les emmener chez moi ce soir. Demain, je les emmènerai à Wolfheaven. Pas avant. Si Mary a quoi que ce soit à y dire, elle viendra me le dire elle-même. »

    Et ça n'annonçait pas une grande ouverture à la discussion, tout ça. L'homme alla s'asseoir devant les deux jumeaux, sans porter attention à Albert qui était en train de donner à Isadora des conseils quelconque pour se reposer, ou de pester contre lui, il ne savait pas. Non, là, il avait deux prénoms à trouver et pour ça, il devait se concentrer sur les deux loupiaux. Et puis, comme il avait dit, il allait devoir quitter avec eux. Autant qu'ils s'habituent immédiatement à son odeur.
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MessageSujet: Re: On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]   On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé] EmptySam 21 Avr - 19:03


Je m'étais écartée de l'étreinte de Johan parce qu'elle était douloureuse. Il allait me les enlever alors qu'ils venaient de naitre. Je ne lui en voulais pas non. Ce n'était pas sa faute. Enfin un petit peu, comme c'était de ma faute également. Des enfants, ça ne se fait pas tout seul, surtout dans notre cas. Nous avons été tous deux consentant quand... Et même après nous avions remis le couvert. Nous n'avions pas été prudent par prétexte que nous étions dans l'incapacité d'ailleurs un tel imprévu. C'était arrivé et je devais faire avec. J'allais me renfermer dans un premier temps, cela ne faisait pas de doute. Accepter d'abandonner de nouveaux des enfants, ce n'était pas facile, pas après tout ce que j'avais pu subir dans ma vie qui pourtant n'en était qu'à ses débuts. Debout devant la fenêtre qui faisait baigner la pièce de lumière, j'annonçais au libraire qu'il avait le choix, ce choix que l'on ne m'avait pas donné. Il pouvait, s'il le souhaitait, ne pas s'occuper de ses « surprises » qu'ils n'avaient pas désiré. Un autre loup pouvait se charger de les élever. Cette tâche n'était pas la plus simple qui soit donnée de réaliser, bien au contraire. Surtout lorsqu'on n'y a pas été préparé et qu'on est seul pour le faire. Sa vie allait être complètement chamboulée et même si j'espérais qu'il les garde auprès de lui, qu'ils ne soient pas abandonnés de tous, je me devais de lui dire qu'il avait ce choix. Je fus soulagée lorsqu'il me répondit qu'il assumerait, comme son père l'avait fait pour lui. Je l'ignorais et cela me serra un peu le cœur. Nous étions deux inconnus l'un pour l'autre finalement et cette idée me déplaisait. Pourquoi ? Parce que j'étais attachée à Johan, c'était un fait que je devais accepter. Et tout ignorer d'une personne que l'on aime, ce n'est pas quelque chose que l'on peut apprécier. Je l'entendis se lever et sentis bien vite sa chaleur contre mon corps, rassurante, familière. J'aurais voulu qu'on arrête le temps à cet instant.

Mais c'était impossible et la réalité reprit le dessus.

Sans même annoncer sa présence, Albert entra dans mon appartement. A croire qu'il était ici chez lui et qu'il pouvait aller et venir à sa guise. Il murmura quelques mots à l'encontre des jumeaux et je ne pus m'empêcher de me raidir. Je n'aimais pas que l'on fasse interruption d'une telle manière dans leur vie. Pourtant il me fallait me faire à cette idée aussi peu réjouissante soit-elle. Je ne bougeais pas, laissant Johan me bercer, me rassurer quelque part par sa présence. Il m'embrassa dans le cou, doux baiser que je savourais et dont je connaissais la signification : il allait s'en aller et me laisser...

Me laisser seule.

Je ne me tournais pas lorsque les deux hommes se disputèrent à propos des enfants. Je n'avais pas mon mot à dire et surtout si Johan voulait faire parti de leur vie, il allait devoir s'imposer tout seul comme le seul mâle pouvant décider pour eux. Je fus soulagée de la tournure des choses, de savoir qu'ils ne seront pas livrés au bon vouloir des autres. Le libraire faisait passer leur santé en premier, s'imposer ainsi donc en père, mais aussi en frère de meute. Albert d'ailleurs ne chercha à discuter cela que pour la forme. Il annonça cependant que s'ils restaient là, je devais m'en aller. Je me retournais alors vers eux, car il était hors de question que je sois chassée du dernier endroit privé qui me restait. J'ouvrais la bouche, mais l'homme fut plus rapide et lança une pique un peu exaspérée avant de sortir de la chambre annonçant qu'il emmènerait ses enfants chez lui et que seulement le lendemain il les présenterait. Ce n'est que lorsqu'il fut sorti de la pièce que le vieux loup s'adressa à moi. Il commença à me donner des conseils qu'il avait lu. Je coupais court en lui annonçant que e savais tout cela. Il me préconisa cependant de ne pas me transformer avant une bonne semaine et de beaucoup dormir. Je lui fais un signe affirmatif de la tête puis il sorti de la pièce, de l'appartement tout court sans un salut pour personne. Je m'allongeais sur mon lit et me mis silencieusement à pleurer. J'en avais besoin, pour tout évacuer. Une dizaine de minute plus tard je finis par m'endormir. Je ne me réveillerais que tard dans l'après-midi, seule dans cet appartement qui n'était plus ce havre de paix qu'il avait toujours été...


Isadora J. Valentyne

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On devrait peut-être s'écouter [Livre 1 - Terminé]
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