Rendez-vous : tout mettre au clair [Livre 1

Ah ! Mais quelle semaine ! Ce devait être la semaine à oublier en ce qui le concerne. Il était marié à Jana. Oui, mais notre Sheriff venait de perdre tout. Sa réputation auprès de sa mère, son statut de Prince, l’amour de sa mère …. Tout ! Et cette espèce d’opportuniste de Léopold qui s’amusait à passer, repasser devant sa nouvelle chambre juste pour l’agacer, pour le faire flancher. Essaies toujours pensait alors notre grand William Raybrandt. Je sais que tu ne vaux rien par rapport à moi. Il tentait de se le prouver toutefois. Belle … Krystel … Ces deux femmes. Il désirait suivre la voie de la première. Il désirait réellement et profondément changer ce monde, changer ce Roi. Mais comment faire ? Sans blesser et attaquer sa mère. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas faire le moindre mal à Krystel Raybrandt. C’était au-dessus de ses forces. Peu importe le mal, la douleur qu’elle lui a soumise ces jours derniers. Cette douleur … William en était aussi fou que cet amour. Elle était tout pour lui. Puis venait Hannah … Il avait souffert. Souffert douloureusement. Le Roi … Il avait puni Hannah pour sa faute au mariage : pour avoir soutenu cet idiot de pourriture d’humain.

- Je le hais … Je le hais !

Se leva-t-il prit d’une soudaine colère monstre soulevant la paperasse empilée sur le bureau de la petite pièce sans fenêtre, sans caméras du bar la Pomme du Diable. William tenta de se calmer. Machinalement, il replaça sa cravate noire sur son costume très chic. Cela l’aidait à mettre ses pensées en ordre, ses émotions. Laissant sortir un soupir, il s’accroupit et ramassa tout ce qui tomba par sa propre stupidité. Je sais que je vaux mieux que ça pensa-t-il alors que Belle Angeline Renard lui vint à l’esprit. Elle était sur l’un des monts de la région. Il n’apparaissait pas sur la photo, il restait à l’écart. Les cheveux blonds semblant sertis d’or de la jeune femme allaient au vent doux, du coucher de soleil en le 1er août. De manière plus lasse, William déposa les papiers sur son bureau. Ses paumes vinrent s’appuyer sur celui-ci et il se laissa flotter … Avec cette … Belle.

- Pourquoi dès que tout va mal, je songe à elle et …

Hochant négativement de la tête, il se maudit lui-même pour avoir ce genre de pensées. Qu’était-ce ? Pourquoi il n’arrêtait pas de songer à elle ? Oui, ce devait être pour la revoir, discutant ensuite de ce qu’il incombait de faire maintenant … Maintenant alors que tout allait pour pire. Elle semblait l’ex … Ah zut ! Il était près de 21 h : 00. Le temps passait si vite parfois. William observa l’horloge se rappelant être arrivé à 20 h : 30. Trente minutes venaient de passer et son rendez-vous de la soirée allait bientôt commencer. Hannah … Son souffle se coupa et sa main droite attrapa sa chemise blanche serrant où se situait son cœur. Il avait eut mal malgré que ce fut un grand bien. Le Roi : il l’avait puni à nouveau. Maintenant, le Sheriff savait parfaitement qu’elle était cette menace le soir du mariage. Prenant une clé quelconque, il sortit de la pièce et verrouilla la porte avec cette même clé pour ensuite la glisser dans la poche intérieure de son veston.

Son regard était de marbre. Aucun sourire n’apparaissait sur celui-ci. Normalement, il se serait dirigé vers les clients et aurait discuté avec quelques uns d’entres eux, les plus belles femmes tout particulièrement. Toutefois, ce soir il avait la tête ailleurs. William s’assit à la banquette la plus au fond, loin des fenêtres, de son bar. Il avait fait couper les caméras pour cette soirée. Il devait parler sérieusement avec Hannah et Leslie … Le petit numéro de ce dernier au mariage ne lui plut absolument pas. Pourquoi William n’invita pas uniquement Hannah ? Parce qu’elle savait dorénavant que l’homme était chargé de sa sécurité selon les dires du Sheriff de Glasgow. Les yeux fermés, William n’était pas inoffensif toutefois. Il songeait en ce qu’il dirait pour raisonner ses deux employés : non son employé et sa pomme de sang était plus juste. Certes, il savait parfaitement tout ce qui se produisait entre les quatre murs de la Pomme du Diable.

Le réveil sonna.

* Quelle poisse ! *

Ma main tâtonna en direction du carillon, ou plutôt s'abattit plusieurs fois violemment contre la table de chevet avant d'atteindre son objectif : faire taire ce brailleur. L'autre main tira la couette sur ma tête. D'habitude, je me levais de moi-même, réglé comme une horloge, dès la tombée du jour, mais ce matin, en me couchant, je m'étais douté de mon peu d'empressement du soir. Le réveil émis un cri plaintif avant de la fermer et je me tournais dans mon lit, à la recherche du sommeil qui s'était enfuit à ce tintamard. C'était que, dans moins d'une heure, j'aurai rendez-vous avec un certain William. A l'évocation de ce prénom, tout me revint : le mariage, la fin écourtée par la reine elle-même, nous plaçant mon boss et moi sous la coup d'une certaine Willoughby, et aussi, aussi....

L'eau me vint à la bouche, le souvenir du sang. C'était la première fois que j'avais bu du sang humain, du vrai : celui de la délaissée. Celui d'Hannah. Ah... j'avais alors compris pourquoi William l'aimait tant ! elle était tout simplement... délicieuse ! Arghhhh.... j'enrageais. J'avais tellement soif, et cette découverte de la tiédeur sanguine qui tranchait avec l'habituel fadeur froid du True, que j'avais failli tuer la jeune femme. Heureusement, sa copine était intervenue... Mon corps se retourna encore dans le lit et finalement, je jetais au loin ma couette.

* Pfuuuuhhhh ! tu parles ! dormir dans un cercueil ! et puis quoi encore ?!!! *

J'étais jeune encore, à peine trois ans de non-vie, et j'éprouvais souvent le besoin de dormir dans un bon lit, au lieu de me réfugier sous le plancher, où je m'étais aménagé un recoin bien à l'abri de toute.... mauvaise rencontre. Mes pieds touchèrent le sol et je me levais d'un bond. Ma tête tourna un peu... j'étais pas sorti depuis le mariage. Sans doute la peur de rencontrer quelqu'un, de devoir me rendre chez ma nouvelle "tutrice".

- Raahhhh ! fais chier !

Voilà que je jurais, maintenant ? ma réaction me surprit, mais en même temps, je sentis la force dans mon corps, cette puissance que je n'avais jamais ressenti avant, quand je me nourrissais de True Blood. La curieuse tristesse mêlée de mélancolie qui m'étreignait habituellement avait fait place à une furieuse envie de vivre. Sauf que, pour le moment, j'étais resté enfermé chez moi. Le pouvoir changeait de main, j'en étais persuadé, et je savais que dans de tels cas, le mieux était de se tenir à carreau.

Torben avait un peu souffert de sa rencontre avec moi, et j'avais pris soin de lui dans une chambre au-dessus de la salle de réception. Moi, je l'avais vu comme çà, mais apparemment, la reine continuait à croire que j'avais pas pris soin de lui. Ayant oublié mon portable dans sa chambre, j'avais du, après mon "déjeuner" sur Hannah, retourner au manoir royal pour le récupérer. C'est là que j'avais lu le message laissé par William. Je m'étais douché, habillé de sombre, comme si j'allais bosser à la Pomme, traversé la ville à pied, et maintenant, je frappais à la porte de mon ancien boss, en me demandant ce qu'il savait sur tout ce qui s'était passé...

* Bah... je verrai bien ! *

Je crus entendre une invitation de l'intérieur, et j'ouvris la porte, pour découvrir le fils de la reine... ah ah... il était pas dans un bon jour. çà commençait mal.

La voiture s'arrêta devant l'entrée de la Pomme du Diable. Une jeune femme brune, les cheveux tirés en arrière, était assise sur la banquette arrière. Bien que le véhicule soit à l'arrêt, elle ne bougea pas d'un pouce. Au bout d'un moment, le chauffeur, exaspéré, se retourna vers elle - c'était un des vampires de sa gracieuse Majesté le Roi Augustus - et lâcha un désagréable "Alors on se bouge ?".

Hannah n'osa pas répliquer. Prenant une grande inspiration, redoutant la rencontre à venir, elle resserra les pans de son manteau marron autour d'elle et ouvrit la portière. Non, nul vampire pour lui tenir élégamment la portière cette fois-ci. Elle pensait à Léopold d'Aubusson, un ex-noble français, qui avait jugé bon de l'escorter jusqu'à la réception, pour ensuite la délaisser comme une malpropre. Mais après tout, c'est bien ce qu'elle était. Une femme non désirée par son vampire-lige, mais bien par le dernier des parvenus. Une femme dont on avait bu le sang, à grandes goulées, et qui de ce fait, ne se sentait plus humaine. Hannah avait perdu toute envie de continuer. Ah... Si peut être, depuis qu'elle avait rencontré ce Camille dans un bar... Elle avait eu envie de mourir cette nuit-là, seule, entourée de vampires menaçants, mais ce jeune homme -humain ! - l'avait tirée de ce mauvais pas, et avait essayé de lui donner envie de vivre. C'était si gentil de sa part, et selon ses dires, désintéréssé. Hannah s'efforça de ne plus penser à lui. Ce n'était pas le moment.

Là, dans le bar, se tenait "son" vampire. Mais pouvait-elle vraiment le considérer comme sien ? Pouvait-il la considérer comme sienne ? Après tout ce qui s'était passé entre eux. Tout ce qui les avait séparés...

Code:: Salut Hannah, c'est William. Je ... J'espère que tu vas bien. Heu ... J'aimerais que tu viennes à la Pomme du Diable le 5 août vers 21 h : 00. J'ai des tas de trucs à t'expliquer.

C'était bref, et mal exprimé, mais Hannah osait espérer que sous ses hésitations, perçait une envie de la revoir, de lui pardonner peut-être, en tout cas de la rassurer, de la consoler... Elle se sentait au bord de la crise de nerfs.

Et en entrant dans le bar, elle crut qu'elle allait exploser. Une montée de peur dégoulina sur son front, descendit dans son dos, et rejoignit son coeur qui battait la chamade. Leslie était là aussi ! *Démon ! Salaud !*
Elle éprouvait déjà peu de sympathie pour ce vampire qui devait l'accompagner au mariage. Malgré tous ces efforts pour diminuer la rancoeur qu'il ressentait envers elle, elle n'avait pas réussi à le calmer. Leslie n'avait rien trouvé de mieux pour vider sa rage que de la brutaliser et de boire son sang. Et comble de tout, alors que sa meilleure amie Cora s'interposait pour tenter de les séparer, il avait exigé d'elle qu'elle devienne sa Pomme de sang ! Cet homme était fou.

Hannah ne voyait plus que lui. Elle n'avait pas encore vu William, mais déjà elle n'avait qu'une envie : fuir, fuir au plus loin, vite !
Lui aussi l'avait remarquée, et ce qu'elle lut dans ses yeux avides, dans ses crocs dégainés, la fit reculer vers la porte :

"Non ! Ne m'approche pas, va t-en ! Que fais-tu là ?"
Elle s'étrangla sur sa dernière phrase, car William s'était approché d'elle. Elle croisa son regard. Elle savait que le sien devait luire de peur et de dégoût entremêlés. Au lieu des embrassades et des explications, elle ajouta, d'une voix pleine de colère :

"Que fait-il ici ? Tu... Dans ton message, tu ne m'avais pas dit qu'il serait là lui aussi !"

Il venait d’étendre ses jambes sur la banquette. Le bras droit s’accoudait sur la table alors que le gauche faisait de même – un peu plus en hauteur – en le dossier de cette même banquette. Il semblait dormir. De nombreux clients l’observaient depuis un moment. Aucun n’entendit la déconfiture du Prince des Vampires durant le mariage. Pour eux, William Raybrandt était un merveilleux Prince tout comme Sheriff. Ils n’attendaient qu’un signal de sa part pour aller le saluer, lui parler : le connaissant parfaitement cependant, ils ne s’avançaient pas par eux-mêmes. Ce serait la fin de leur petite vie bien heureuse. Tous virent le premier mariage vampirique à grand déploiement. Tous s’aperçurent de l’éclat merveilleux en l’intérieur du manoir royal. Notre concerné entendait tout. On pourrait même croire que ses oreilles en frémissaient de plaisir. C’était une illusion d’optique, évidemment, pour ceux observant un peu trop obsessifs d’apercevoir quelque chose de spectaculaire. William était enfin confortable. Agréablement, il souriait. Un sourire satisfait, sadique. Oh ! Les gens sont si stupides et innocents : surtout les humains pensa-t-il sans même désirer un millième de seconde éviter d’y songer. «Oh ! Il est trop chou, il est trop beau. Deviendra-t-il Roi un jour ?» C’était d’une délectation d’écouter.

Puis, on arrêta les bavardages si soudainement que les cris se levant furent une seconde cachés à l’écoute attentive de William. Si soudain fut le silence et les regards se tournant vers Hannah et Leslie que cette cause passa promptement ailleurs. Ce fut uniquement ce ton de voix, reconnaissable entre mille, qui fit ouvrir les yeux à notre Sheriff. Au loin, il vit Hannah … En colère. En un éclair, il se rendit auprès de ses invités. Oh ! Leslie en mangeait déjà beaucoup. Après tout, ce n’était pas la pire affaire au monde son comportement au mariage. Notre Sheriff devait le tenir en laisse toutefois … Où était passé son respect ? Il lui donna tout, il l’aida et … Leslie l’insultait. Grognant de mécontentement, William s’approcha lentement, doucement – comme il le faisait habituellement – de sa Pomme de Sang. Il la serra dans ses bras la chaleur de son corps le surprenait à chaque fois. Que c’était chaud et d’une délectation totale un humain, que c’était bon. William faisait fit des autre clients qui, s’apercevant que leur Sheriff et Prince préféré avait la situation bien en main, retournèrent à leur alcool et conversation allant bon train. Il pencha sa tête et chuchota quelques mots, son souffle tiède caressa l’oreille d’Hannah.

- Aller Hannah. Leslie a été malsain je le sais, mais je dois lui parler aussi. C’est pour éviter qu’il recommence …

Il désira alors chercher le cou de la jeune femme pour la réconforter à sa manière, en l’aspergeant de baisers duveteux. Il retroussait le nez, son estomac n’aimait pas l’odeur du roi ni … Il y a deux odeurs et … pensa-t-il fronçant les sourcils s’apercevant de deux paires de crocs. Une se trouvait plus récente en le Roi et l’autre plus ancienne, mais encore légèrement visible. De son index et majeur droits, William toucha doucement la cicatrice. Plus il touchait à cette abomination et plus une envie de tuer ce fit sentir. Un autre Vampire avait touché à sa servante humaine. Il ne cacha pas un grognement reniflant tout en caressant gentiment le cou de sa servante humaine. Qui ? Qui a osé agir comme un Roi ? – malheureusement, il ne pouvait rien y faire. - Qui a osé s’emparer de la Pomme de Sang du Prince des Vampires ? Il ne savait fichtrement pas ce que Nikos ferait en ces conditions si on touchait à sa Cora, mais pour sa part, cet acte équivalait en la mort !

- Leslie ! Tu as fais ça !

Aussitôt, sans prévenir, la colère de William fut plus terrible que jamais. Probablement personne ne l’avait déjà vu aussi furieux : pas même en son humanité où il était plus calme et affable. Il agissait en Maître ici, en Prince et en Sheriff. Il allait punir et ce ne serait pas la première fois dans sa longue vie de Sheriff. Il avait hurlé tel que l’établissement sembla alors trembler sur ses gonds. Les gens se surprirent de voir leur Prince dans cet état. William haïssait Leslie. Il avait passé une terrible semaine s’étant lui-même fait punir. Leslie Ryan Anderson n’avait fichtrement pas choisi le bon moment. La colère, l’émotion fit sortir les crocs au Prince.

- Violation de la loi des Vampire Leslie ! Tu as vraiment décidé de me tuer ! Merci beaucoup après tout ce que j’ai fait pour toi !

Dans cet élan de rage, William fonça en un éclair sur son employé et l’envoya choir d’un coup de poing contre le mur. Il vit, très rapidement, le corps de son employeur toucher violemment le mur. S’il n’avait pas assez de sang qui coulait, le Sheriff recommencerait. Un cadre tomba sur le Vampire victime, mais le Sheriff n’en avait cure. Les règles étaient claires … En fait, les conséquences étaient pires lorsque c’était sa Pomme de Sang en cause. Les gens semblaient avoir peur et plusieurs humains sortirent même du bar. Les Vampires restèrent cependant sachant pertinemment que le Sheriff avait raison : il était extrêmement dangereux de violer cette loi et ils le savaient. Le Prince souffla rapidement. Il était sur l’adrénaline alors que ses yeux marron, semblant devenus étrangement noirs, fixaient Leslie. Il allait s’expliquer peut-être. Un énoncé de culpabilité pouvait en sauver bon nombre, mais William n’avait pas vraiment envie de cela.

[Hrpg: Bon, j'espère que ce n'est pas trop trop comme post. Rendez-vous : tout mettre au clair [Livre 1 - Terminé] 330246

Rendez-vous : tout mettre au clair [Livre 1 - Terminé] 330246

Et Hannah : attention à ne pas faire bouger Leslie. ^^']

Je fus surpris de voir qu'autant de monde se trouvait là et me demandais à quoi jouait William. Désormais, je l'appelais comme çà, parce que pour moi, il n'était plus que mon boss, à la limite, quand j'étais videur ici. Autrement, il n'avait plus aucun pouvoir sur moi. Aucun mot ne fut échangé.

"Non ! Ne m'approche pas, va t-en ! Que fais-tu là ?"

La voix était chargée de peur, et en me tournant vers Hannah, je fus surpris de lui voir cet air terrifié. Ben quoi, elle avait l'habitude de se faire boire, non ? pourquoi jouait-elle les vierges effarouchées ? Mon air calme, placide même, me servait à faire face aux dangers qui me guettaient. C'était une habitude, chez moi, et je savais que les femmes avaient plutôt tendance à aimer mon physique, mes regards doux, patients, la protection que je pouvais leur offrir.

* Elle est folle à lier. *

Je pensais à ce moment qu'elle était une de ces femmes victime de leur imagination, qui se croyaient hautement désirable et qui... son odeur me parvint et me submergea, me rappelant brutalement ce qui s'était vraiment passé entre nous. Bien sûr que je la voulais, mais je n'en laissais rien paraître. Déjà, William l'enserrait de ses bras et la reniflais...

* Ah ah... pas bon, çà... *

Il allait sans doute découvrir mon passage par là. De toute façon, elle allait finir par tout lui dire, alors... Pour le moment, le Sherrif la bizouillait et l'abreuvait de ces mots sans importance qui plaisaient tant aux femelles. Et l'autre se laissait faire. Après tous les affronts subits ?!!! décidément, je ne comprenais rien aux bonnes-femmes. Moi, j'avais ramassé la délaissée, lui offrait un nouveau statut (bon, d'accord, j'étais pas un prince, mais bon, c'était mieux que rien !) et la voilà dans les bras de son ancien amant ? il s'était marié à une autre et avait eu le culot d'inviter la malheureuse ? Malheureuse, qui, soit dit en passant, s'était ingéniée à me compliquer la tâche de la protéger. Je me tenais toujours à la même place, attendant la fin d'une scène digne d'Autant en emporte le vent... que pouvais-je faire d'autre, d'ailleurs ?

- Leslie ! Tu as fais ça !

Comme je m'y attendais, il m'avait senti. Je ne bronchais pas. Mon visage resta de marbre et j'attendis la suite de pied ferme. Il me chargea, me frappa, m'envoya contre le mur, et je pris un cadre sur la tête. De quoi faire bien rire. Mais les conversations stoppèrent nettes, et le silence, lourd, nous tomba dessus, alourdissant nos pensées et nos gestes. Je me relevais, lentement, posément, en m'appuyant au mur, visage toujours fermé, regard franc et appuyé sur Will.

- Violation de la loi des Vampire
Leslie ! Tu as vraiment décidé de me tuer ! Merci beaucoup après tout ce
que j’ai fait pour toi !

Le fait qu'il joue les victimes me surprit, vraiment, et cela du se lire dans mes yeux. Décidément, le mariage ne lui valait rien ! Il était temps que je m'explique, mais je n'en avais pas envie. Pas du tout. Ma voix, basse et calme, presque étouffée par le silence, parvint sans doute à son ouie vampirique :

- Violation ? Tu m'as tenu sous ta coupe, comme un esclave, me forçant à boire du True Blood, afin que j'ignore à tout jamais la puissance du vrai sang, ce délice...

Je jetais un rapide coup d'oeil à Hannah avant de revenir à lui :

- Tu l'as délaissée, humiliée, oubliée. Elle n'était plus rien, pour personne. J'ignorais sa destination au roi. Je l'ai prise pour moi. Elle était goûteuse, délicieuse, et je ne l'aurai pas tuée, même sans l'intervention de Cora. Je ne suis pas comme çà, non...Au contraire, j'offrais la protection d'un vampire à celle qui n'avait plus rien.

Pourtant, il devait savoir que la première prise, peu de vampire pouvait s'interrompre avant la mort de leur proie, ce qui pouvait dénoter en moi une grand maîtrise. Et aussi un certain amour.

- Je te la laisse, si tu veux, j'en trouverai une autre.

Inutile de lui faire le récit de la comédie qu'elle m'avait joué lors du mariage. Je voyais trop dans ses yeux combien il était comblé de la revoir. Je fis un pas vers lui et à quelques centimètres, maintenant, je conclus :

- Tu n'es pas sans savoir que cette mascarade (je désignais ainsi le mariage, et il du le comprendre) m'a détaché de toi pour une nouvelle mise sous tutelle. Pour défendre ton ingénue, j'ai du m'en prendre au chéri de la Reine, ta mère.

Je le tutoyais maintenant ? ben oui...

- Tu es égoïste, égocentrique. Tu crois avoir tout perdu ? et moi ? tu y penses ? non.... pas le temps de penser à celui que tu prétendais protéger, instruire... On y a tous perdu. Parce que tu t'es laissé bercé d'illusion, que tu es tombé dans le piège si savamment tendu par le roi, et ta mère est tombée dedans aussi. Alors ? Que vas-tu faire maintenant ?

Une petite lueur de défi brilla dans mes yeux. Non que je me moquais de lui, loin de là. Ce qui m'irritait le plus, était ce reste de sentiment, qui semblait vouloir se muer en amitié -alors que ce n'était que de la reconnaissance avant-, et qui polluait littéralement mes pensées alors que, l'esprit clair, j'aurai pu lui jeter à la figure tant et tant de reproches. Au lieu de çà, je voulais qu'il rebondisse, qu'il reprenne le jeu en main.

(hrpg : je précise bien que ma voix et basse et qu'il faut être très près pour m'entendre, c'est donc une manière de faire savoir à Will que je ne veux pas étaler nos affaires devant cette "foule" d'habitués.)

Pendant un moment, alors que William la prenait dans ses bras pour la rassurer, elle se laissa simplement aller contre lui, retrouvant le plaisir d'être avec lui, et de respirer son odeur, d'entendre ses mots doux et tendres, et d'oublier tout le reste.
D'oublier ? Comment Hannah le pourrait-elle ? Impossible, car William avait senti ce qu'elle avait fait. Cette trahison. Elle s'était donnée bestialement au Roi ; ils avaient partagé la luxure ensemble, et pendant cet acte, Hannah n'avait pas ressenti une once de culpabilité. Les paroles du Roi l'avaient presque convaincue : William se servait d'elle et n'aimait qu'une seule femme sur terre : sa mère.
Et puis, avouons-le, Hannah aimait les morsures, elle aimait le sexe, et cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas connu de telles sensations. L'engagement de William et ses virées nocturnes avec Belle l'avaient empêché de la retrouver ces derniers temps.

Comment pouvait-il l'entourer d'affection alors qu'elle l'avait trahi ? Hannah maintenant tremblait tout près de lui. Et si sa colère subite pour Leslie se changeait en rage envers elle ? En y repensant bien, ils avaient tous deux trahi la confiance de William. Heureusement pour elle, au lieu d'adopter une attitude contrite et de rejeter la faute sur elle, Leslie cherchait à renvoyer la balle, méchamment, en listant toutes les imperfections et les fautes de William.
Elle le détestait viscéralement. C'était au départ peu de chose, une simple antipathie pour un vampire qu'elle ne connaissait pas très bien, mais depuis sa conduite envers elle et aussi envers Cora, elle avait commencé à l'exécrer. Ce manque de respect qu'il déployait envers William allait lui valoir la punition de sa vie !

Leslie dévoilait que boire du vrai sang l'avait enfin sorti de sa torpeur, et qu'il s'était réveillé. Un nouveau Leslie, plus sûr de lui. Hannah aurait presque pu applaudir, si les paroles du vampire n'avaient pas ensuite tourné sur elle, la pauvre petite esseulée, qui avait bien besoin qu'on la protège. *Pour qui se prend-il ?* Mais elle n'était pas en position pour riposter. C'était une bataille entre William et Leslie. Et elle ne voulait pas attirer l'attention de William sur elle.
Leslie déversait sa rancoeur sur lui, et Hannah comprit enfin d'où lui venait toute cette rage. Lui aussi détestait William, tout comme Augustus. Par contre, elle ne comprenait pas de quoi il parlait : un piège ? Tombé dedans comme sa mère ?

Dur, dureté, difficulté … Ces mots furent des euphémismes pour caractériser les émotions que vivait le Vampire en ce moment. Les poings si serrés à en faire blanchir les jointures de neige, il tachait de rester sobre. Encore, difficile arrivait droit sur sa personne le frappant sans retenue. Oui, on le frappait sans retenue depuis son mariage. Il commençait à y être fichtrement habitué. Habitué, mais aussi excédé par ces comportements. Qu’un Vampire comme Leslie lui faisant la morale, se prenant pour une personne qu’il n’était évidemment pas, l’enrageait. Pff, c’est faux songea-t-il soufflant un air tiède en l’extérieur de son corps, soupirant cet air comme si ce geste pourrait ramener sa sérénité au Vampire. Jamais ! Jamais William n’obligea Leslie à prendre du True Blood. Il désirait jouer les bons samaritains : soit ! Il en avait donc payé les conséquences et il les payera de suite.

Leslie observait par à coup Hannah ce qui fit tourner la tête à notre Sheriff aussi. Elle semblait plutôt terrifiée. Certes, il n’eut aucunement le temps d’y songer plus longtemps que Leslie continuait à s’exclamer sur lui envers elle … Que lui l’avait abandonné par se mariage n’étant qu’une mascarade. Ses crocs ne furent point retournés se cacher, il était trop sur le qui-vive, trop insulté pour cela. Égocentrique, arrogant … La douleur, la souffrance et cette trahison insufflée par le Roi à sa servante humaine lui revint aussi subitement que douloureusement. Son corps, dès lors, n’avait pas pu se tenir debout. Dès les premières pensées, les ressentiments contradictoires d’Hannah envers lui et désirant le Roi l’avait meurtri. Il avait mal … Sa faiblesse, il fut faible à pendant plusieurs heures incapable de réfléchir. Elle avait appris pour sa mère. Il se rappela avoir presque poignardé le sol d’un coup de poing alors. Et là, bêtement, Leslie amena Krystel Raybrandt dans ses mots dits, chuchotés. Il semblait que sa vie basculait totalement. Il n’avait aucun droit sur elle, il ne pouvait pas insulter la fière et magnifique reine des Vampires comme cela. Dire qu’elle se laissa berner par le Roi. Foutaises ! C’était elle qui bernait, elle qui possédait le pouvoir et lui l’aurait ….

En un geste aussi brusque qu’il fut rapide, le bras droit de notre cher Prince des Vampires agrippa le cou de Leslie. Rien ne s’apercevait sur ce visage pas même l’ombre d’un sadisme. Il paressait neutre, normal … Et cela le rendait encore plus menaçant, effrayant. Ses doigts se refermèrent alors sur le cou de son employé dans une trop grande force pour être tout à fait humaine. Le sang commençait à gicler sur ses doigts tombant le long du cou du vampire se prenant pour un autre. Je vais lui enlever tout ce qu’il a sucé d’elle songea-t-il. On pensa alors voir une lueur malfaisante dans les pupilles noires de William. Étais-ce simplement une illusion ? On ne le saurait probablement jamais comme c’était le cas avec ce Vampire. Il fit un geste vers l’avant et, en un puissant coup, projeta Leslie au sol. Ce dernier y avait l’oreille gauche collée. La poigne d’enfer de William ne lâchait pas le Vampire de bas étage pour autant. Il désirait voir le sang couler, sortir de Leslie pour que justice soit rendue. Il empoigna plus fortement le cou et on eut l’impression d’entendre un crac ! Évidemment, la régénération vampirique ferait le travail. Un sourire sadique s’offrit alors à William prenant un malin plaisir à torturer son employé. Il approcha alors son visage de celui de ce dernier. Il parla aussi seul à seul envers Leslie

- Premièrement, je ne t’ai jamais obligé à prendre du True Blood. Je désirais que tu deviennes un véritable Vampire comme moi … Malheureusement, tu as échoué. Tu n’es qu’une sale vermine qui ne cesse maintenant de faire d’affreuses bêtises ayant complètement oublié le respect de notre espèce supérieure. Tous les Vampires savent à quel point il est interdit de toucher à la servante humaine d’un autre. Et … Enfin, pour ta gouverne mon cher Leslie, il est aussi totalement interdit de manquer de respect envers la Reine surtout en ma présence. Es-tu capable de faire entrer tout cela dans ton cerveau ou a-t-il été étrangement abîmé durant ta transformation ?

Brutalement, le semblant encore plus que ses paroles dites sur un ton déterminé, William repoussa au sol le cou de Leslie. Il se releva lentement avec énormément de sang sur les doigts. Ce dernier se gaspillait de plus en plus, mais le Sheriff le laissa faire. Il ne pouvait pas se les lécher devant tous malgré l’absence de caméras pour cette nuit. Sans sourire, il observa Leslie Ryan Anderson à la manière d’un déchet. Ce dernier aurait put aller loin à son service, ils auraient put être proches tous les deux. Non ! Leslie choisit de brimer William. Soit. Alors, il récoltait ses semences.

Soudainement, sans que quiconque en la Pomme du Diable puisse s’y attendre, le Prince se détourna de sa victime et marcha en dehors de la salle à manger. De sa main propre, il déverrouilla la porte de son bureau et y entra. Les regards de la clientèle se posèrent soit sur lui soit sur Leslie et parfois sur Hannah. Le tenancier du bar fut le premier à réagir dans cette atmosphère tendue et déclara de nettoyer ce fouillis. Le concierge s’empressa alors sur ces mots colériques d’aller chercher tout ce qu’il avait de besoin pour. Au même moment, William Raybrandt avait senti ses jambes le lâcher brutalement. Près de sa table de travail, il se débarrassa violemment de sa veste pour la laisser tomber non loin. Il n’avait jamais ressentit pareille trahison. De Leslie, de sa mère, d’Hannah … Trois en moins d’une semaine. Était-ce que la première avait ressentit lors de la trahison de sa Pomme de sang des siècles auparavant ? Bien malgré lui, des larmes le trahirent et mouillèrent candidement ses joues d’albâtre. Il passa ses mains devant ses yeux.

Certes, c’était William Raybrandt. Personne ne pouvait s’attaquer à lui et rester libre ensuite. Il continuerait jusqu’à ce que cette mascarade soit terminée. Jusqu’à ce que son rêve devienne réalité. Entre les spasmes ressentis dans sa gorge, dans son dos William ressentait une haine terrible envers l’instigateur de tout ceci.

Il deviendrait Roi.

Parler ainsi m'avait libéré ! enfin ! Je me demandais même pourquoi je m'étais tu si longtemps. Les clients du bar ne prenaient pas garde à notre altercation, car ils avaient l'habitude de me voir, moi, le videur, près du shériff. Donc, rien que de très normal... Cette fois, je crus bien ma dernière heure venue, et quand le craquement de mes os annonça ma fatale disparition, j'en fus même soulagé. Je savais être immortel, désormais, condamné à boire jusqu'à la fin de mes jours. Mais immortel. Et là, j'allais enfin mourir, délivré par celui-là même que je tentais d'éveiller en vain. Peu m'importait. Je me laissais faire, n'opposant aucune résistance, trop heureux, à vrai dire, d'en finir. Puis William se releva, mécaniquement et je fermais les yeux sur cette foule qui me regardait par à coup, craintive devant la colère du boss, et la haine mêlée de crainte des pupilles d'Hannah me surprit. Qu'avait-elle à me reprocher, celle-là ? Mon sang s'écoulait lentement sur le carrelage et Wil disparut dans son bureau. Des pas autour de moi, quelqu'un me souleva et me porta sur une banquette où un pansement fut appliqué sur ma plaie. Je ne bronchais pas.

Hagard... voilà ce que j'étais. Stupéfait d'être encore en vie. Conscient, peu à peu qu'un drame se jouait là, que des fils se nouaient et se dénouaient sans que l'on pu vraiment s'en apercevoir. Des doigts tièdes passèrent sur ma plaie et changèrent le pansement. Une voix me dit que le sang cessait de s'écouler. Un True fut déposé devant moi. Cette chose infâme qui me nourrissait depuis trop longtemps, comme un pot pour bébé, alors qu'existait de bien meilleurs aliments pour moi. Je me fis horreur en le buvant. Liquide froid et dénué de goût, de chaleur, de vie. La bouteille vide posée devant moi, je fixais le vide.

Dans cette affaire, tout le monde semblait malheureux. Non. Wil s'enfermait dans sa superbe, et Hannah dans son rôle de victime passive. Après tout, peut-être avait-elle trouvé un amant à sa taille en la personne du roi, d'où son manque de protestation d'amour à l'endroit de son ancien amant ? Non... il l'avait plaquée pour une autre. J'y connaissait rien en nana, mais je savais quand même que le pire était une femme humiliée. Et Hannah était dans se cas. Humiliée par l'abandon de son maître, élevée au rang de servante royale. Désormais, elle avait une place qui la mettait à l'abri de bien des choses.

L'évidence qu'elle n'avait pas besoin de moi alors que je me consumais pour elle engendra un mouvement de colère qui envoya valser la bouteille à terre. Le barman était furieux, mais ne dit rien et une serveuse ramassa les morceaux de verre. Le bruit m'avait sorti de ma torpeur. Je me dressais d'un coup, saisis sans ménagement le bras d'Hannah et la traînais dans le bureau du boss, dont je claquais violemment la porte. Alors seulement, je lâchais l'humaine et fondis sur mon patron, l'obligeant à se retourner et lui mettant un coup de poing, à la fois pour me venger de l'humiliation publique et pour le réveiller à son tour. C'est alors que je vis les traces de larmes de sang qui striaient son visage ! Hannah ne devait pas voir çà ! Je me mis devant lui, et de ma manche, j'essuyais la marque de faiblesse de son visage avant de grommeler :

- Un prince ne pleure pas. Un prince ne se résigne pas. Un prince n'a aucune faiblesse.

Une fois mon travail effectué, je rejoignis Hannah et demandais simplement :

- Alors ? y s'passe quoi maint'nant ?

La dispute entre William et Leslie semblait ne pas avoir de fin ; elle grimpait, enflait, se développait. Hannah se demandait comment Leslie pouvait oser s'adresser ainsi à son supérieur, où trouvait-il les mots pour l'humilier devant tout le monde ? Comment William pouvait-il rester de marbre ? Hannah voyait les vampires les regarder, tantôt fixement tantôt de biais, tantôt curieux tantôt apeurés, car ils voyaient leur chef à tous, leur shérif, perdre la face devant un plus jeune vampire.

C'est alors que William réagit brillamment en propulsant Leslie contre un mur opposé, renversant les tables, et brisant les verres. Ce coup gigantesque provoqua un tonnerre d'exclamations, hystériques pour les femmes, et tonnantes pour les hommes. La violence du choc laissa Leslie prostré, à terre, inconscient. Hannah était restée bouche bée devant cette attaque. Elle vit du coin de l'oeil William se détourner sur sa dernière tirade, et se traîner tel un animal blessé dans le bureau à côté, loin des regards. Elle aurait dû le suivre mais elle n'osait pas. Le lion fatigué pouvait toujours se montrer dangereux. Elle était comme prise entre le marteau et l'enclume : d'un côté, un amant trahi, de l'autre, un fou qui pouvait fort bien ne pas se relever de son dernier éclat.

Une serveuse se précipita auprès de Leslie, qui sous l'oeil mal à l'aise d'Hannah, commençait à se réveiller. Elle connaissait l'employée : c'était une amie de Leslie, une vampire avec qui il aimait traîner après le travail. Elle la regarda un peu dégoûtée, apporter du Tru pour lui et lui essuyer le visage, marbré de lames sanglantes.
*J'aurais dû suivre Will* pensa t-elle, car à peine debout et ayant bu son Tru, Leslie se jeta sur elle et l'agrippa méchamment. *Encore ! J'en ai assez qu'il me malmène comme si j'étais un objet !* Sa patience et sa contrition avaient des limites. Dès qu'elle serait en présence de Will, elle pourrait défendre un peu sa position. *Notre position.* rectifia t-elle. Elle se sentait plus proche de lui face au fou.

Toute sa souffrance, elle la recevait de plein fouet. Elle le voyait plier sous les attaques insidieuses de Leslie. Elle n'aimait pas le voir ainsi, et alors qu'il ne réagissait pas aux remontrances de Leslie, elle décida d'attaquer, elle aussi. Elle ne savait pas si William la défendrait mais elle en avait plus qu'assez de lui :

- Alors ? y s'passe quoi maint'nant ?
"Et bien c'est très simple : tu vas t'en aller, tout de suite. Ni William ni moi ne voulons plus te voir après ta... trahison."
Elle était mal placée pour parler de trahison, mais tant pis, c'était le seul mot qui lui était venu à l'esprit.
Elle voyait Will pleurer et son coeur s'ouvrait en deux. Ce qu'elle ressentait n'était pourtant que le dixième de ce qu'il avait du ressentir quand elle avait couché avec Augustus. Maintenant, elle se sentait prête à tout donner pour lui : à nouveau, son lien de Servante Humaine se manifestait, se solidifiait. Elle voulait l'aider ; et pour commencer, il fallait que cet individu malfaisant disparaisse de sa vue.

"Ne me regarde pas avec cette rage au coeur, et ne t'avise pas de sortir encore ton venin : tu m'as blessée, physiquement et moralement, tu as même projeté de t'en prendre à mon amie Cora, et tu oses t'attaquer à William, sur ton lieu de travail. Mais Will a tous les droits, ici : tu ne travailles plus à la Pomme du Diable, c'est fini. En agissant ainsi, tu as déçu non seulement le prince, mais aussi le roi et la reine. Tu ferais mieux de t'en aller tout de suite."

Elle avait prononcé d'une voix menaçante, mais calme. Elle allait peut être un peu loin dans ces accusations. Peut être que William ne la soutiendrait pas. Il avait relevé la tête vers elle alors qu'elle parlait et elle vit passer dans ses yeux... quelque chose. Elle le fixa vaillamment.

Il ne put pas s’empêcher. Son monde s’effondrait, sa vie même. Subitement, il semblait que ce dieu s’amusait à ses dépends. Il avait mal. Son cœur se remplissait de cette douleur : la trahison. Jamais William Raybrandt ne se fut aussi sentis rejeté de tous. En somme, il eut deux punitions et là Leslie en remettait. Pff ! On avait l’impression que ce fut le Roi lui-même obligeant ceci. Les yeux fermés, les larmes coulaient le long de ses joues encore et encore. Du sang se peignait sur ses joues pour cause de celui traînant dans sa main. Celui qu’il avait pris de cet abominable traître de Leslie. Il se trouvait si pitoyable, mais comment éviter ces émotions ? Il n’avait plus rien … Belle Angeline Renard. William détourna le regard évitant de songer à ce beau visage : une personne qui fut capable de le ramener pendant ces moments de pure tragédie. Quel mariage. S’il avait eu à choisir sachant le résultat, William aurait dit non.

Il restait au sol ses bras ramenés autour de son torse. Une espèce de boule de douleur était formée en sa gorge. Les Vampires pouvaient ressentir autant de tristesse apparemment. Il n’en savait fichtrement rien. Certes, il aimerait tant ne plus rien sentir du tout … Hormis peut-être la cruauté. Être fort et sans ces foutus sentiments de faible. Il faisait dos à la porte. Toutefois, bien malgré les murs, son ouïe vampirique perça les bruits provenant de la salle-à-manger. Du verre venait de se briser. Il n’en avait cure alors que des pas commençaient à approcher. Pour ressentir autant ce soir, William n’aurait probablement pas du se nourrir. Peu importe, car on débarqua brutalement dans son bureau. Il ne l’avait pas verrouillé manquant de force. Il ne voulu pas, non plus, aller le verrouiller. À quoi bon résister ? Cela le ferait paraître bien pire. Puis, il se fichait bien de ce que les autres pensaient de sa personne … William avait toujours été une personne avec une forte confiance désirant se prouver à sa belle reine. Il releva la tête un grognement fusant lors de la vision de Leslie sur ses devants. Il ne s’attendait pas à cela ou peut-être que si. Peu importe, William ne fut pas en mesure de rétorquer malgré son âge vampirique bien plus avancé. Projeté tout contre sa table de travail, il appuya sa paume de main droite au sol désireux de se relever avant que … Avant que Leslie s’en prenne à ses larmes toujours humides sur son visage.

Il ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Surpris, notre Sheriff observa son employé retourner près d’Hannah qui, elle aussi, se trouvait ici présent. Elle lui demandait de partir. Peu importe, ses paroles lui allèrent au cœur … Comme si la trahison était moins difficile à prendre. Quelque chose se refermait en lui : pas complètement, mais cela commençait. Reprenant son mouvement précédent, William se releva pour de bon cette fois. Il mit sa veste sur la chaise non loin de sa personne. Sa bouche restait fermée, close. Un regard scrutateur, sans émotion se posait sur Leslie et Hannah. Il n’appréciait pas qu’on donne des ordres à sa place … En tout cas, vous voyez ce que cela signifie : les gens placés un cran au-dessous de lui et non l’inverse.

- Tu n’as rien à dire pour ta défense Leslie ? Si ta seule défense est ce coup de poing et cette subite sympathie pour moi, je vais devoir t’enfermer.

Dit-il sur un ton si neutre qu’il en devenait menaçant. Une prison entourée d’argent de laquelle aucun Vampire ne pouvait s’enfuir. C’était la première faute de Leslie, laissons-lui une chance et évitons lui les années dans son cercueil argenté. Un sourire méchant et en coin se posta sur son visage. Il s’appuya tout contre sa table de travail semblant avoir besoin de ce soutien. Une pâle lueur brillait suite au coup de poing de Leslie. Cela partirait dans une heure tout au plus. Il s’en fichait outre le fait de cette douleur poignante à son cœur, dans sa gorge. Pour cela, William tourna le regard sur Hannah. Il se sentait si fort normalement, mais là … Si faible. Sa mère lui avait tellement reproché d’avoir pris une Pomme de Sang. Il aurait tant du l’écouter. Mais là, Hannah restait de son côté malgré tout, le protégeant même de Leslie. Est-ce qu’on avait sous-estimé la force du serviteur envers son Vampire ? Est-il aussi puissant qu’une créature envers son créateur ? Il tenta de sourire à la jeune femme, mais ne réussit qu’une grimace idiote.

- Hannah a raison. Ta trahison est trop forte. Je ne comprends nullement tes motivations. Je t’ai aidé suite à ta transformation, mais tu me remercies en trahissant tout ce que je t’ai appris. C’est une très mauvaise idée Leslie. Je te parle ici en tant que Sheriff Leslie : ta sentence sera moins terrible si tu avoues tes tords.

Termina-t-il alors que son regard revint vers son ancien employé. Il était toujours neutre, mais dur. Il savait parfaitement avoir le contrôle ici alors son ton de voix restait neutre et calme. Si intimidant … Sans émotion. Seul une vision humide sous ses yeux pouvait laisser croire en cette douleur. Il reporta son attention sur Hannah incapable de la quitter, apparemment, des yeux. Cela lui faisait encore mal à force de penser au Roi … À Leslie. Hannah n’était pas un bar ouvert auquel on pouvait se servir gratuitement, mais bien sa Pomme de Sang. Il restait seul maître à bord et personne ne pouvait lui faire ce que bon lui semblait … Personne !

Alors çà !!! c'était plus fort que du Roquefort !!!! je les regardais, tous les deux, tour à tour. On était seuls dans le bureau et le temps des explications avait sonné.

- Pardon ?

Cette simple question trahissait tout à fait ce que je ressentais. C'était MOI qui avait été trahi, on m'avait menti sur toute la ligne ! et on m'accusait ?!!!

- Vous plaisantez, là ?!!!!

Il était clair que je n'en revenais pas. Je me tournais d'abord d'un bloc vers Hannah :

- Qui m'a téléphoné, complètement paniquée d'être seule et m'a demandé de la raccompagner ? hein ?

Mais je n'en avais pas fini avec elle :

- "vous devez me ramener"... j'imitais ses minauderies sans complaisance, et comme çà ne suffisait pas, vous demandiez des nouvelles de Torben, non ? Vous m'avez traité comme un chien tout l'après-midi, toute la soirée, vous vous êtes barrée avec le premier venu, cette raclure de Français à la noix ! et maintenant, vous vous prétendez la seule et unique "amie" de William ? non, mais je rêve, là ?!!!! J'ai passé cette foutue cérémonie à vous protéger, malgré vous, et votre merci ? encore votre défiance, encore votre morgue à mon encontre ?

Et puis, je me suis tourné vers le Shérif, de toute manière, je ne craignais plus rien de là où j'étais, alors, autant en finir tout de suite :

- Et toi, là ! tu as tout abandonné pour convoler en juste noces, pantin désarticulé manié au gré des envies d'un roi manipulateur qui s'en donne à coeur joie avec vous tous. Noblesse vampirique ? mon cul, oui ! connards asservis serait plus juste ! Tu n'as pas eu un mot, pas un geste pour ton ancienne amante humaine, pas un regard. Clairement, elle ne t'intéressait plus. Et pour l'humilier encore davantage, tu l'as invité à ton "triomphe". AH AH AH !!!

J'avais éclaté de rire, mais c'était un rire sans âme, un rire de défaite, pour lui, pour celui, qui, c'était vrai, m'avait aidé... en faisant de moi son larbin. Tout çà était bien fini.

- Mais qui a pensé à me demander si j'avais faim ? personne ! taillable et corvéable à merci, mais rien d'autre. Le seul qui n'ait jamais abandonné son poste, qui a tout fait pour maintenir notre cohésion : c'est moi ! moi et personne d'autre ! et maintenant, vous m'accusez ?!!! mais allez-y, Monseigneur, tuez-moi ! et vous n'aurez plus aucun appui. et surtout, moi, j'en aurai fini avec cette éternité vouée au service de gens personnels et querelleurs !

j'avais hurlé ces derniers mots. J'étais soulagé maintenant. J'attendais, plantant mon regard dans le regard de William, car il était le seul en qui j'avais confiance, avant... je me tenais droit, prêt à soutenir n'importe quoi.

C'était fini.

J'affirmais encore, comme un point d'honneur :

- Je n'ai pas tort.

Buté, borné, comme un enfant. En faisant Hannah "mienne", je la protégeais.

- Et puis, tu ne sais pas la meilleure... tiens.

Je lui tendis le portable, sur lequel il put lire le message suivant :

Du fait de votre incapacité, vous êtes
désormais placé sous l'autorité de Mlle Willoughby à partir de
maintenant. Vous lui devez obéissance et respect. Si vous venez à
faillir une nouvelle fois à votre tâche, votre amie humaine et vous même
périraient. Egalement, la prochaine fois que vous toucherez MON humain,
c'est votre tête que je briserais après avoir fait violer sous vos yeux
votre tendre compagne.
A bon entendeur,
Mme King Raybrandt Krystel, Reine des vampires

La reine n'hésiterait pas à tuer ma bien-aimée...et affirmais tristement :

- Tu n'as plus aucun appui, jeune prince. Tes amis t'ont été ôté... Et ta Reine de mère menace Aliyah... Mon Aliyah... alors tu vois, tu peux me tuer, tu me rendras même service.

et c'était le fait de sa propre mère... je me demandais quels genres de tourments il ressentirait d'apprendre une telle chose. En fait, je m'en foutais complètement. J'étais vraiment vidé.

Enfin au calme ! Hannah n'en pouvait plus de supporter leurs regards : Leslie, William et elle s'étaient clairement donnés en spectacle, mais heureusement, le prince avait su le remettre à sa place - pas pour très longtemps -, congédier tout le monde, et s'enfermer dans le bureau. Elle se sentait perdue, écartelée : entre sa trahison flagrante, ses comportements instables, et la loyauté qu'elle savait intacte envers son maître, le premier.
*Mais maintenant tu es liée bon gré mal gré à un autre, bien plus puissant et plus terrifiant que William.* Voilà pourquoi elle hésita un peu avant de suivre William dans son bureau. Il avait bien sûr senti l'odeur du roi aussi sur sa peau ; il savait qu'elle s'était donnée d'abord avec joie à Augustus, partageant avec lui un moment de vice pur. Elle avait peur qu'il ne la rejette pour toujours, l'enfermant quelque part, comme une poupée dans un placard doré, qu'on regarde avec regret et douleur mêlés. Ou pire, qu'il ne la laisse sous la surveillance implacable de Leslie. Ce serait peut être une punition aussi terrible que celle qui l'attendait déjà : Augustus pouvait la convoquer quand il le voulait, pour la brutaliser de toutes les manières possibles. Si maintenant, elle avait Leslie toujours collé à ses basques, un vampire qui l'avait déjà goûtée et qui voulait recommencer avec Cora, ça jamais !
Enfin, elle n'était pas en position de réclamer quoi que ce soit. Incapable de rester plus de temps près de Leslie, elle rejoignit William dans le bureau.

Les paroles de Leslie envers elle lui rappelèrent sa conduite déplacée : elle avait agi en lunatique, tantôt "dégagez", puis ensuite "revenez, revenez !". Mais dans ses paroles, perçaient aussi des doutes, des envies, des jalousies, et elle se devait de les exploiter pour le repousser, et le pousser à un comportement encore plus insolent :

"Vous avez été désigné pour être mon garde du corps. William vous faisait confiance pour que vous me protégiez, et me divertissiez, pendant ce mariage. Or, vous n'avez jamais fait attention à moi, ni engager la conversation. Bien sûr que je suis allée voir ailleurs ! Vous portez bien votre nom : vous êtes un vrai mort-vivant, !"

Hannah lui riait presque au nez. Elle avait bien envie de voir ce qu'il oserait lui faire. Elle n'avait plus peur de lui. Comment le pourrait-elle, après ce qu'elle avait vécu avec le Roi ?

"Vous êtes jaloux... oui vous êtes jaloux de Léopold. Pourtant, ce n'est pas vers lui que je me suis tournée à la fin. Je pensais que vous sauriez au moins me protéger, à défaut de m'amuser."
*Mm ça fait très "'princesse minaudant avec ses valets à ses pieds" tout ça !*

"Incapable de jouer votre rôle, vous m'avez attaquée, moi et Cora, vous l'avez menacée de devenir votre pomme de sang, alors que vous savez bien qu'elle est déjà à Nikos... Et je vous interdis de juger ma relation avec William ! Vous ne savez rien de nous deux, rien des liens qui nous unissent !"
*Et ça, ça fait "princesse perdue et amoureuse" ! Peut mieux faire, Hannah, je me mets un 12/20 questions argumentation... il faut dire qu'il m'énerve grandement.. et William dans tout ça ? Qu'en pense-t-il ?*
Emportée par ses réactions d'humaine, Hannah se tourna lentement vers William. Elle avait monopolisé le dialogue sans songer à ce qu'il en penserait...

- Ça suffit ! Taisez-vous tous les deux !

Il avait élevé la voix. Elle était dure, sèche et sévère. Cette voix suave si rarement élevée au-dessus d’une douce mélodie si agréable aux oreilles. William Raybrandt en eut réellement assez de tous ces enfantillages. D’un côté, il avait Leslie qui ne voulait absolument pas voir ses tords en face. De l’autre, il avait Hannah. Qu’elle se trouvait de son côté, c’était un bon point. Certes, ses arguments ne valaient pas ceux d’un enfant de 10 ans. Ils ne faisaient que se plaindre tous les deux. Si William n’avait pas élevé la voix, on en serait encore là à 4 heures du matin. Lentement, de manière intimidante, il alla s’emparer sans vergogne du cellulaire de Leslie. Son regard marron toisa celui de son employé pendant quelques secondes. Rien ne l’amenait à rire. Il se sentait trahis, souffrant … Oh ! Qu’il aimerait pouvoir briser le Vampire, le ressentir sur sa peau. Il n’y pouvait pas … Pas sans faillir à nouveau au-devant de son roi, de sa magnifique reine. Toute trace de larme, de peine sembla s’être totalement échappée malgré que restant bien présente cachée, à quelque part.

- Leslie … Quel est ce comportement ? Tu as encore énormément à apprendre apparemment. Faut-il que je t’explique à nouveau les lois vampiriques ? Tu as touché à l’humain de la Reine ! Elle a totalement raison Leslie. Tu es un Vampire que tu le veuilles ou non. Tu n’es plus un humain et ton amie ne doit plus te causer de soucis. Laisse-là vivre sa vie et personne ne lui fera rien. Et concernant le mariage, on ne fait pas toujours ce que l’on souhaite. Parfois, il est clair devoir faire ce que l’on attend de nous comme une personne fière et ne pas faire n’importe quoi. Comme réagir stupidement. En tout cas, je crois que je vais recommencer tous les apprentissages à zéro avec toi et cela commencera par une belle petite punition de mon cru.

À la suite de ses paroles emplies de sarcasmes et de sadisme, William pointa un sourire tout autant malicieux et mesquin en Leslie. Il en avait assez de cet idiot. Il n’avait rien appris ? Il aurait put lui être d’un grand service. Il semblait avoir des valeurs … Des valeurs semblables à celles de Belle Angeline Renard. Mais il ferait tout tomber, tout exploser. William pensait Leslie quelqu’un de raisonnable … Apparemment, il se trompa nettement. Machinalement, il avait pris son portable et relut le message de sa mère. Une exclamation ironique sortie d’entre ses lèvres. Willoughby, une Vampire mystérieuse selon leur dernière rencontre. Mystérieuse, mais semblant loyale. Cela lui donna un petit sourire. Puis, ses doigts glissaient vers les autres messages passant par les siens … Enfin, il crut tomber sur celui d’Hannah selon les dires de Leslie. Fronçant les sourcils, il ne comprit pas de suite la raison de ne pas le trouver. Ah, Peut-être était-ce un nouveau téléphone. Pourquoi ? Un poids pesa sur les épaules de William subitement. Un lourd poids reflétant la traîtrise de Hannah. Il déglutit laissant passer son malaise pour, enfin, relever le regard en la concernée.

- Hannah. Pour commencer, pourquoi avoir fait appel à Leslie et non à moi ? Dès que quelque chose ne va pas, il faut m’en parler immédiatement. Mon cellulaire est allumé en tout temps. Tu ne dois avoir aucune crainte envers moi voyons. Ce mariage … Je croyais que tu me soutiendrais. En fait, dans cette cathédrale près de l’autel, tu étais la personne à qui je ne pensais pas pour s’opposer. Mais pourquoi as-tu fait cela ?

William semblait calme de l’extérieur. En l’intérieur, il bouillonnait. Son ton suave dénotait l’interrogation et, parfois, on pouvait voir apparaître un haussement de sourcil. Il y avait énormément de questions pour William quant au comportement de sa propre servante humaine. Pourquoi se mit-elle du côté de son imbécile de frère ? Pourtant, il était son maître vampire … Comment cela pouvait être possible ? Il tâchait de ne pas penser à Augustus … Ni aux mises en garde de sa mère quant aux servants humains. Il se sentait si pathétique, si haïs. Son regard neutre dénué de mécontentement comme il le fut vers Leslie se tenait devant la jeune femme. Le cellulaire de ce dernier toujours dans la main droite, il faillit aller bien choir sur un mur lorsque William abaissa en un mouvement le bras. Ses jambes tremblaient encore un peu malgré tout. Comme s’il pourrait tuer une proie, là juste maintenant, pour se détendre agréablement. Une détente instinctive.

Les récriminations d'Hannah me firent l'effet d'une claque ! Je revoyais la scène du mariage, alors que le Français s'affichait éhontément avec elle, et que j'avais eu un mal de chien à les suivre, tous les deux, que finalement, j'étais arrivé à la table désignée alors que Léopold l'avait abandonnée, dès l'apparition de personnes plus importantes qu'elle. Tout compte fait, celui-là aussi avait joué un rôle... mais lequel ? mon esprit analytique se remettait en route, cherchant les détails qui avaient pu m'échapper alors que je vivais cet instant. Je m'étais tourné vers l'humaine et la dévisageait, muet. Cependant, mon regard chargé de reproches en disait bien assez long. Le rideau de mes paupières closes un instant cachèrent un éclair de colère à son égard : avec tout ce que j'avais fait ! et quand elle m'avait appelé au-secours ? hein ? et qu'elle était toute seule pendant le repas, et que j'étais intervenu pour elle ? Pourquoi avait-elle occulté tous ces moments où j'étais discrètement près d'elle ?

* Veut-elle aussi me dévaloriser aux yeux de William ? *

Quel était donc ce jeu cruel dont nous faisions, finalement, les frais tous les trois ? Se pouvait-il que nous soyons manipulés d'une manière ou d'une autre ? Hannah se riait de moi, se moquait de moi, sans aucune crainte... évidemment, avec William à côté. Pourtant, je gardais un calme froid, qui touchait au cynisme, et ce fut tout ce qu'elle put lire dans mon regard lorsque j'ouvris les yeux et les posais éhontément sur elle. Son air de poupée commençait dangereusement à me taper sur les nerfs... Pourtant, le froid qui m'avait envahit demeurait et mon visage s'était fait marmoréen. Je ne voulais plus qu'elle puisse lire quoi que ce fut sur lui.

* Quel rôle a-t-elle joué là-dedans exactement ? Et est-elle consciente ou non du mal fait à William ? Par son attitude envers son Léopold... et elle ne semble pas avoir beaucoup souffert de son passage dans les bras du roi... la nuit d'épousailles de la reine, quand même ! ou si peu de temps après. Pourquoi tout cela n'interpelle-t-il que moi ?*

Peut-être qu'après tout, c'était moi qui n'allait pas, que je voyais des complots partout où il n'y en avait pas, en réalité. Je voulais revoir ma ville natale, tenter de revoir mes parents... faire un essai. Mais la peur du rejet me retenait encore. Je ne voulais pas être rejeté. Pourtant, mon propre père m'avait mis à la porte, cette nuit là... et la terreur dans les yeux de ma mère qui se signait... un frisson me parcouru l'échine, qui n'avait rien à voir avec le présent. Non. Quoique... je voyais s'éloigner William. Ce vampire dur et exigeant qui m'avait aidé après le choc de mon Etreinte sauvage. Je lui devais beaucoup. Je voulais faire quelque chose pour lui, en retour. Mais pour cela, je devais prendre mon courage à deux mains et risquer la seconde mort, peut-être... Le voulais-je vraiment ? Etait-il à ce point important pour moi ? La réponse ne tarda pas à jaillir dans mon cerveau glacé :

* Oui... *

J'avais encore mal à la nuque du traitement qu'il m'avait fait subir peu auparavant. Dur. Il était dur. Un vrai prince. Et maintenant, tout le monde se riait de lui : ne le voyait-il pas ???!!! j'enrageais intérieurement de le voir ainsi traité ! Faire quelque chose, mais quoi ? Le pouvais-je seulement, moi, avec mes trois petites années d'immortalité ? Pouvait-on seulement appeler çà de l'immortalité ?

- Je suis devenu fou, cette nuit là. J'avais soif. J'enrageais. Vous m'avez appelé. Vous aviez l'air si... seule.

C'était un aveu, de faiblesse, peut-être, venu du plus profond de moi. Sans voile, sans fausse pudeur.

- Et oui, j'ai prétendu vous protéger ainsi. J'ignorais à quel point vous me mépriseriez pour cela.

Je me souvenais parfaitement de son message, juste après celui m'annonçant que je changeais de main.

Spoiler:

Ce souvenir me tordit les boyaux. Depuis, je n'avais eu aucunes nouvelles... et n'étais pas pressé d'en recevoir. Je m'aperçus que moi aussi je souffrais, mais que personne, visiblement ne s'en rendait compte... tant mieux. Personne ne devait jamais savoir. Fort de cette décision et de la réalité qui s'imposait à moi, la voix. J'avais pris soin de Torben, et pour tout remerciement, la reine me confiait à un autre ??!!! c'était trop, trop injuste. Je l'avais couvert... soigné...

Citation :: "C'est Will... C'est William qui m'avait donné votre numéro. Il est le seul lien que nous ayons en commun. Pour son amitié, s'il vous plaît, rappelez-moi ! Il s'est passé quelque chose de terrible, pour moi

* Elle avait besoin de protection, je lui donnais la mienne, mais un vampire de trois ans... ce n'est pas assez ! "il est le seule lien que nous ayons en commun" !!! tu parles ! tu t'es bien servie de moi ! *

Ma colère était glaciale à son égard, d'autant que je voyais souffrir William. Le seul qui m'avait aidé, donné un boulot, pris sous son aile. Et je le voyais isolé, rejeté. J'avais mal. Dans tout le corps, au coeur froid et immobile qui trônait encore dans ma poitrine, vestige mort d'une humanité bue jusqu'à la lie par une folle. Tout me revenait : le message suppliant, l'accueil désagréable, moi le "toutou de William". C'était donc ainsi qu'on percevait... Je regardais le Prince quand il ordonna :

- Ça suffit ! Taisez-vous tous les deux !

J'étais heureux, il revenait à la vie, même par une rebuffade, mais il était là.

En tout
cas, je crois que je vais recommencer tous les apprentissages à zéro
avec toi et cela commencera par une belle petite punition de mon cru.

Je n'avais pas réagit stupidement. Sur un coup de tête, peut-être, mais pas ... enfin, si, un peu quand même. Mais que c'était bon ! Il voulait me punir ? c'était bien une réaction à lui, çà ! pour un peu, j'aurai été content de le voir réagir, enfin ! Mais pas contre moi.

- J'ai cru qu'elle n'était plus à personne. De bonne foi.

C'était vrai. Et j'avais soif. Mince ! pourquoi personne ne prenait jamais en considération le peu de besoins que je pouvais quand même avoir ? Etais-je trop sage ? trop discret ? que lorsque je révèle ma personnalité, que tout le monde connait, personne ne l'accepte ? Hannah m'avait gonflé toute la cérémonie du mariage, et même après. C'était pas une excuse, mais çà pouvait expliqué beaucoup. Inutile pourtant de le dire. Cà ne servirait à rien. Mes yeux s'agrandirent de surprise quand William parla enfin à Hannah : j'en croyais pas mes oreilles !!! C'était complètement décalé avec ce qu'il venait de me dire, et ne cadrait pas avec ce que je m'attendais de sa part. J'avais vraiment besoin de recul. Mon regard vampirique saisit le tremblement imperceptible qui l'agita pourtant.

hrpg : attention : ce rp a été entièrement réécrit. merci de le relire avant d'y répondre, et désolé du contre-temps.

Sous le choc des mots de William, elle oscilla légèrement. Hannah s’assit précipitamment, sentant son corps en équilibre précaire. Ce qu’il disait était vrai mais… Comment lui expliquer qu’elle n’avait pas voulu le déranger avec sa nouvelle épouse ? Elle pensait sincèrement, vraiment, que Leslie ayant été désigné comme son garde du corps, il sache se tenir et tenir sa langue jusqu’à son domicile. Mais c’était sans compter son inexpérience, et l’attitude que la jeune femme avait eue pendant le mariage envers lui. Un comportement dédaigneux certes, mais Hannah avait déjà exprimé plus tôt dans la conversation ce qu’elle lui reprochait. A quoi bon revenir dessus ? En plus, on aurait dit que ses paroles ne touchaient pas le jeune v ampire, qu’il ne les comprenait pas. A quoi bon s’obstiner ? Celui dont elle devait regagner la confiance n’était pas Leslie mais son maître. Celui qu’elle n’aurait jamais du contrer ! Si seulement elle avait su elle aussi faire preuve d’humilité, de respect, d’obéissance et tenir sa langue ! William avait raison : elle était aussi fautive et puérile que Leslie. Incapable de tenir son rang et de lui faire honneur.

- Hannah. Pour commencer, pourquoi avoir fait appel à Leslie et non à moi ? Dès que quelque chose ne va pas, il faut m’en parler immédiatement. Mon cellulaire est allumé en tout temps. Tu ne dois avoir aucune crainte envers moi voyons. Ce mariage … Je croyais que tu me soutiendrais. En fait, dans cette cathédrale près de l’autel, tu étais la personne à qui je ne pensais pas pour s’opposer. Mais pourquoi as-tu fait cela ?

Oubliant Leslie, Hannah se jeta aux pieds de son maître, de son premier amour. Elle savait pertinemment qu’elle se donnait en spectacle mais elle n’en avait cure :

« William... Tu as devant toi une humaine faible et repentante. Si je n’étais pas liée à toi, je te demanderai, non, je te supplierai de me punir. Je peux supporter n’importe quel châtiment pourvu que ce soit toi qui me punisses. »

Elle avait les larmes aux yeux ; elle cherchait au fond de ses prunelles une preuve qu’il était touché par ses dires. Elle reprit d’une voix plus basse :

« Te dire pourquoi j’ai fait cela, c’est impossible. Tu ne pouvais pas comprendre que j’aimais aussi mon frère. Je dis « j’aimais » parce qu’il ne représente plus rien pour moi. Il est devenu l’objet de la Reine. »

Elle ne dit pas non plus qu’elle avait souffert de son silence envers elle. Il aurait pu lui montrer d’une quelconque façon qu’il avait éte touché par ses mots, et qu’il l’aimait encore un peu.

« Je ne suis pas ton objet, William, je suis ta Servante. Je t’ai été infidèle, oui, tu le sais, tu le sens, mais sache que plus jamais je ne te décevrai ou ferai honte à ta personne. »
Elle se pencha et embrassa ses pieds, prit ses mains entre les siennes.

Spoiler:

Au moins, Leslie avoua ses tords envers Hannah. Déjà, c’était un bon début. Néanmoins, cela n’empêchait nullement qu’ils devront recommencer toute la discipline, l’histoire, les lois des Vampires ensemble. Les bras solides sur les côtés de son corps, la cravate un peu détachée pour cause de sa souffrance précédente, William dardait son regard sur son employé. Il fut devenu fou … Elle semblait seule. Évidemment, personne dans son entourage n’avait compris un traître mot de ce double mariage. William Raybrandt aurait du fichtrement envoyer un courriel électronique à chacun leur expliquant le but de ce mariage peut-être. Il soupira relevant la tête vers le plafond. Un instant, il mit les mains sur sa tête semblant s’étirer, faire quelque chose pour éliminer cette sensation de ne rien contrôler actuellement. Comme si ses compagnons n’étaient pas capables de se tenir tranquille. Comme s’il devrait rester là, leur tenant la main, à chaque heure d’une journée. Mais il avait des choses plus importantes à faire aussi ! Il était Sheriff de Glasgow ! Ah ! soupira-t-il une fois de plus baissant finalement les bras. Un air intimidant au visage, il répondit à cette affirmation que crut malheureusement Leslie.

- Non. Hannah est toujours ma servante humaine Leslie.

Dit-il sur un ton dur et sec. Ceci lui fit un coup au cœur, à ses poumons, à tout son intérieur en somme. Ceci lui ramena de plein fouet la douleur ressentie par la punition sadique du Roi. Le plaisir que sa servante humaine avait ressenti avec lui. Toute cette souffrance se répercuta, bien malgré elle, en un regard fichtrement intimidant et menaçant sur Leslie. Elle est encore sa servante humaine ! Un point c’est tout. Ceci fut uniquement un accident de parcours par un Roi désirant punir son Prince. Oh ! Il avait voulu reculé subitement. William fut horriblement surpris par l’attitude étrange abordée par sa servante humaine justement. Sa tête tourna de Leslie à la jeune femme un air fortement intrigué au regard. Il se sentit affreusement gêné, ne sachant pas que faire réellement. Elle lui faisait quoi là ?

- Hannah … Non, si tu étais faible, je ne t’ …

Levant les yeux au ciel, il se fut coupé la parole néanmoins. Hannah continua à déblatérer des excuses dignes de films ou livres de contes fantaisistes. Il n’aimait pas se faire interrompre, mais ce lien ténu entre nos deux personnages emplissait tout son être. Torben … Elle parlait de cet imbécile qui ne lui valait plus rien. Il ressentait sa peur, sa honte. Elle se sentait réellement coupable. Le cœur de William ne put s’empêcher de ressentir cette dose de fidélité, de compassion venant d’Hannah. Le Roi ne l’avait pas pris en fait de compte. Une espèce d’espoir étrange reprenait en lui. Un optimisme revint aussi brutalement qu’il fut parti précédemment. Elle ne voulait plus lui faire honte, sa servante humaine …

- Ok, arrête ! Tu vas trop loin. Je ne t’ai pas demandé d’être ma servante humaine pour rien. Je t’ai pris parce que tu étais forte. Arrêtes seulement de me baiser les pieds comme une faible et je vais être content.

Dit-il commençant sur un ton surpris tout en tâchant de se reculer un peu sans trop pour faire peur à Hannah. Il avait toujours extrêmement bien traité sa servante humaine pour qu’elle le rende des plus forts possibles. Il l’avait toujours respecté ce que … Ce qu’Agustus King ne fit pas lui. Son ton fut plus autoritaire, mais aussi ironique terminant en un petit rire. Non mais, s’il désirait qu’on lui baise les pieds, il prendrait une esclave au manoir. Hannah était bien plus que cette attitude puérile. Il soupira ne sachant plus réellement que dire au final. Sa main droite passa machinalement dans ses cheveux les décoiffant. Son regard recroisa alors celui de Leslie. Il fut plus neutre maintenant dans son ton, plus lui-même, mais évidemment il gardait cette attitude si parfaite qui le rendait élégant à souhait et autoritaire.

- Leslie, tu peux partir si tu le souhaites. Pour le moment, mon horaire ne me permet pas de te rencontrer pour une mise au point et cette punition que tu te dois de recevoir. Je te contacterai au moment voulu. Et tu travailles toujours comme videur ici. Compris ? J’aime mieux avoir un œil sur toi, car tu en as extrêmement de besoin.

Dit-il un sourire en coin aux lèvres terminant ses ordres dans cet air sarcastique qu’on lui connaissait. Il redonna en un geste le téléphone cellulaire à son employé. Enfin, il se tourna vers Hannah. Notre magnifique Prince s’agenouilla près d’elle et, affectueusement, la pris dans ses bras. Il avait tout ressenti de par leur lien les unissant. Il vit qu’elle se sentit énormément coupable de l’avoir fait souffrir. Il devait absolument ramener la force de la jeune femme, sa confiance pour retrouver cette propre force l’habitant lui, pour qu’il se sente soulagé.

- Hannah, je t’ai pris comme servante humaine parce que tu es forte. Je désire une jeune femme forte. Ne me baise plus jamais les pieds comme tu l’as fait précédemment. Cela m’a été déstabilisant de te voir subitement plus faible qu’à l’habitude. Nous avons toujours ce lien qui nous unis. Le Roi ne l’a pas enlevé et donc je suis plus proche de toi, je te comprends mieux, que lui ne pourra jamais te comprendre.

Ces paroles, parfois ironique parlant de l’attitude précédente d’Hannah, parfois plus neutre passèrent dans un doux chuchotement caressant à l’oreille droite de la jeune femme. Les bras de William entouraient cette dernière appuyant un peu son corps tout contre sa poitrine. Il savait qu’elle se calmerait. Il reprenait confiance, il ferait taire le Roi comme quoi il lui avait volé par cette punition. Il était toujours aussi puissant. La touche douce d’Hannah sur le tissu de sa chemise, transperçant en direction de sa peau, lui rappela leurs nuits torrides. Ces nuits qu’il voudrait ramener et cela bien vite.

Mais ce n'était pas finit ! la situation empirait jusqu'à devenir théâtrale !!! je me demandais si je devais rire ou m'inquiéter. Hannah déclara sa flamme, se jeta aux pieds de William, et lui, là, ce grand benêt encore amoureux lui répondait l'avoir choisie pour sa force ? non, mais je rêvais ?!!! Mon regard incrédule devint interrogateur, soupçonneux.

* Ils se moquent de moi, là... ? *

En jetant un coup d'oeil autour de nous, pour m'assurer que nous étions bien seuls dans ce bureau, histoire de ne pas être la risée du monde vampirique et humain pour une fois réunit, je revins à l'étrange couple en plein rabibochage. C'était tout simplement déroutant et, ne trouvant rien à dire, je me tus.

* Et allez ! sortez les mouchoirs ! *

Cà devenait pathétique ! Mais au-moins, ils m'avaient oublié. Après la promesse d'une punition, malgré le fait que je ne lui appartienne plus, plus rien : inexistant. En fait, personne ne faisait attention à moi. Je n'étais rien. Il n'est jamais facile de s'apercevoir qu'on n'était rien. Je haussais les épaules et me tournais délibérément vers le bar privé de William. Il me gardait comme employé, "merci monseigneur...", ce qui voulait dire que çà m'éviterait de vivre comme un clochard. Je me servis un verre de sang, sans demander, et le bus d'un trait, le second, je le dégustais en regardant le mur qui me faisait face. Laisser un peu d'intimité à ce couple recomposé...

* L'adultère... çà existe chez les vampires ? ben non, pas là... Hannah est humaine, c'est pas une menace pour l'épouse vampire. *

Pourtant, rien ne prédisait que la jeune épousée tolère la présence de la pomme. Normal. Toutes les femmes sont comme çà. Je songeais à Alliyah maintenant. Le Prince m'avait menacé à travers elle et je lui en voulais encore pour çà. Le verre était encore plein à moitié et je faisais tourner le sang lourd, lentement en l'observant. Jolie couleur, senteurs ferreuses et fruitées, attirantes, je souris. Finalement, je me retournais en buvant deux gorgées de mon verre.

- Non. Je vais rester. Travailler ici, je veux dire...

Au moins, je serai près de lui pour le soutenir, le protéger, l'engueuler au cas où, malgré les rebuffades, je pourrais déjouer les pièges tendus. Enfin, si je les voyais ! Fort de cette résolution, mon attitude paraissait assurée, dos redressé, regard posé et franc. Je ne riais plus de l'attitude gênante de l'humaine qui m'avait trainé dans la boue et valu quelques coups de poings. Je m'en tirais bien mais regrettais seulement que, visiblement, William n'ait pas pris en compte ce que je lui avais dit. Je n'esquissais pas le moindre geste, restant planté là à les observer. Derrière la porte, j'entendais distinctement les bruits du bar, les clients arrivaient en vagues successives, promesse d'une belle soirée, qui rapporterait une belle manne à son propriétaire. Mon visage lisse et imperturbable se fendit d'un sourire :

- Bonne soirée, je vais bosser.

Puis je traversais la pièce et sortis, refermant soigneusement la porte derrière moi, laissant les amants se retrouver : je n'avais plus rien à faire dans ce bureau. Immédiatement, les odeurs, la musique, les conversations, tout me sauta au visage et je me sentis bien. Après tout, j'avais dis mon fait à William, il en ferait ce qu'il voudrait et s'il était assez bête pour ne pas comprendre que j'avais fait tout çà pour lui, alors tant pis ! Un collègue me fit signe et j'allais le rejoindre. La foule ondulait quelques marches en dessous de nous alors que nous surveillions les entrées, deuxième filtre après celui de l'extérieur.

Je me sentis bien.

(hrpg : finis pour moi. à la prochaine !!! n'hésitez pas à me joindre, hein ?)

Cet acte de contrition pouvait paraître excessif, mais il était nécessaire. Je n'avais pas le choix : j'aurais aimé que Leslie ne soit pas là, pas témoin de ce spectacle que certains pourraient penser d'affligeant et pathétique. Mon maître doutait de moi depuis le mariage et ma punition, et je n'avais pas encore eu le temps de lui prouver que j'étais toujours fidèle à sa personne. Il nous avait conviés justement dans un but explicatif, pour remettre les choses à leur place et nous rappeler nos places respectives. Si j'étais restée humble et contrite, Leslie n'avait pas du tout envisagé qu'il pourrait être fautif dans cette histoire. Il semblait ne pas se rendre compte des fautes graves qu'il accumulait en s'opposant ainsi aux opinions de William, qui restait un membre privilégié dans la hiérarchie des vampires. Il était le fils de Krystel, un prince, et ses jugements n'étaient ni partiaux ni injustes : il se devait de se montrer sévère, pour "remettre les brebis égarées dans le droit chemin" – pour reprendre une expression chrétienne. Je m'étais égarée profondément, perdue entre mon frère retrouvé et mon amant pervers d'un soir.

J'avais assuré à William que Torben ne comptait plus pour moi : par contre, en ce qui concernait le Roi, j'étais moins sûre de moi. Je lui avais hurlé, au moment ultime où la souffrance devenait trop forte, je lui avais promis que je lui obéirai. Que s'il m'appelait comme une chienne, je viendrais à ses pieds pour me soumettre à ses envies. Oui, c'était bien cela. Les mots employés étaient crus pour vos oreilles, mais c'était la vérité. Il ne fallait pas se leurrer : qui pouvait résister à son joug ? A son pouvoir ? Je n'avais pas la volonté pour le faire.

*Alors, non William, tu te trompes. Je ne suis pas une femme forte. Je ne suis pas celle que tu crois. Tu devrais te méfier de mon corps, de mes paroles, de mes promesses. Tu ne devrais pas m'écouter. Mais je dois t'apaiser. Tu as encore des épreuves devant toi et il faut que tu te sentes fort.*

Alors je le laissai me relever, je ne résistai pas et accepta son étreinte bienvenue. J'écoutai ses paroles, murmurées au creux de mon oreille. J'y prenais goût, je lui faisais confiance. Malgré tout, le doute revenait comme une ombre me prendre, car même les dernières paroles assurées de William sonnaient faux à mes oreilles :
"Je te comprends mieux, que lui ne pourra jamais te comprendre."
*J'espère que tu dis vrai, Will, j'ai bien peur que notre lien ne se délite et s'éteigne peu à peu.*

Son étreinte s'accentua : se retrouver au chaud contre lui, sentir son odeur et ses mains sur mon dos fit monter en moi un désir puissant, celui de retrouver le plaisir de l'amour entre ses bras. Lui aussi pouvait m'apaiser. Je désirais plus que tout être rassurée et apaisée, au moins pour une nuit.

"Will…" lui chuchotai-je à l'oreille, d'une voix douce et caressante, "Will… Tu m'as manqué. J'ai besoin de toi. De ta force, de ta chaleur, de ton amour. J'en ai manqué ces derniers temps. Quand tu es en moi, je retrouve ma volonté et mon énergie. Aime-moi Will… Il n'y a que toi qui sache le faire."
FIN POUR HANNAH

Apparemment, Leslie fut partit. Un hochement de tête en la direction de son employé fut l’acquiescement de William. Oui, il sut pour son service personnel. Il avait ressentit l’odeur malgré que ce fut uniquement du «True Blood». Ses oreilles furent restées ouvertes à tout bruit prépondérant dans la pièce. Même, William Raybrandt en bon Sheriff, accentua son ouïe pour toucher quelques millimètres de ce qui se passait dans la salle-à-manger du bar. Il était fort et puissant. Il pouvait se défendre et défendre son établissement seul. Toutefois, William Raybrandt n’appréciait pas les surprises. Oh que non ! Il aimait la technologie des vidéos surveillances tout comme ses quelques gardes du corps et gardiens dont ce cher Leslie faisait partit.

Il avait un peu ouvert la bouche pour la refermer ensuite. Non, il ne fallait absolument pas enlever la concentration en Hannah. Il fallait qu’elle se laisse dorloter, caresser entre ses bras forts, mais si élégants pouvant toucher du velours avec une douceur exquise. William ne pouvait pas tout faire à la fois soit la raison pour laquelle, il obligea Anderson à revenir plus tard pour la punition. Il l’obligeait à rester toutefois. Il ne voulait plus aucun écart de conduite de la part de Leslie. Ce Vampire est trop instable. Il ne peut pas, malheureusement, faire partie prenante des Dissidents. Quel gâchis. Une si bonne prise et rien. Belle Angeline Renard aurait été si fière … Oh non ! Il ne devait pas y songer, pas maintenant.

Pas lorsqu’il ressentait un doute enfoui au plus profond d’Hanah Badenov. Comme si elle avait peur, peur de le trahir véritablement. Non ! Il ne fallait pas ! Il faillit en grogner de mécontentement. Ses yeux s’ouvrirent pour faire face au reste de son bureau. Ses canines surgirent. Non ! Augustus King ne s’emparerait pas de sa servante humaine ! Il ne lui donnerait plus cette souffrance ! Il allait se rétablir … Il … Il serra Hannah plus fortement entre ses bras. Il la releva ensuite, très lentement, presqu’en la portant. Elle était légère, si douce. Mais il l’a savait forte sinon William serait allé voir ailleurs et jamais la naissance du lien serait devenue véridique.

Il s’éloigna un peu l’observant gardant toujours ses mains en son dos. Il avait envie d’elle. Si envie … Si envie d’oublier sa souffrance et de ramener ses plaisirs agréables en compagnie de Hannah. Pourquoi ? Sa faute : que fut-elle ? Il ne fit rien de mal pourtant. Il ne comprenait point. Il comprendrait bien plus tard que sa faute fut la solidité de sa famille qui en a souffert … La solidité de sa reine. Et cela, il saura ne jamais le vouloir. Les paroles de Hannah en son oreille droite éliminèrent ses pensées souffrantes. Il eut un sourire agréable, un sourire envieux et l’on pouvait même ressentir cette joie revenir. Cette joie disparue dès le début de la soirée. Bien sûr, il resterait. Il la rendrait forte pour lui, pour être le plus puissant possible à ce jour. Plus puissant que le Roi ayant Suzy Swing Tannen même.

- Je te promets que rien ne pourra te séparer de moi Hannah, du lien que l’on partage.

Dit-il chuchotant sur un ton se voulant affirmatif ses prunelles marron en celles de la jeune femme. Il l’a rapprocha alors lentement et de manière caressante de son torse. Il caressait les bras, les joues, un peu sa cuisse cachée par son pantalon. Néanmoins, cela ne changerait rien. Ensuite, il l’embrassa tendrement passant sa main gauche près de l’oreille de la jeune femme. Finalement, le Roi n’aura pas atteint sa servante humaine. Échec mon cher Augustus.

FIN du Rp

» Tu parles d'un rendez-vous !!!! [Livre 1 - Terminé]
» Rendez-vous sur le fil du rasoir [Livre II - Terminé]
» Ne soyez pas si pressée de croire tout ce qu'on vous raconte. [Livre II - Terminé]
» Parce que le meilleur moyen d'avoir un rendez-vous avec une infirmière c'est tout de même de faire un check-up complet. [Thane Jaeger]
» Tout change ? Ou tout revient comme avant ? [Livre 1 - Terminé]