Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Dim 29 Avr - 19:26
Suzy m'avait compris ; je n'avais pas besoin de l'interroger pour en être conscient. En fait, j'avais appris désormais à lire autant dans son attitude que dans son regard, mais aussi au travers directement du lien qui nous unissaient. Je savais que l'on pouvait tout à fait se baser uniquement sur le filin psychique qui nous reliait, pour déterminer à quoi pensait l'autre et ce qu'il faisait, mais je préférais garder tout un éventail d'outils qui me permettaient de la décrypter plus aisément, ainsi j'étais certain des informations que j'obtiendrais via ces différents traits. Je savais que Suzy ne pourrait pas résister au petit cadeau que je lui faisais désormais. Elle était accro à moi, tout ce qui me constituait. De mon sang à ma chair, de ma personnalité à mon grand âge. Je la faisais mienne et me l'aliénait chaque jour un peu plus. Mon sang n'était qu'une étape, qu'un moyen de renforcer cet état de fait, et je ne me privais pas de le faire. Vu comment je pouvais me nourrir, me priver d'un peu de force vitale pour renforcer le corps et l'esprit, sans parler de la loyauté, de ma servante humaine, je signais tout de suite. Et elle frôlait déjà ma main, alors qu'elle me confirmait que rien ne lui procurait plus de plaisir que de me combler. Sa langue vint frôler la plaie, je sentais le muscle parcourir ma chair endolorie, ramasser le filet de sang qui coulait de la blessure, et je sentis immédiatement son rythme cardiaque s'accélérer ; le sang de vampire avait toujours un effet saisissant sur les humains, le miens étant le plus puissant qu'on puisse trouver sur la planète entière. C'était un fait dont je ne m'étais jamais targué auparavant, mais que j'aurais bien été en mal de nier aujourd'hui, sachant l'usage que j'avais fait tout récemment de cette véritable drogue... Le fait que l'on soit dans un bain nous aidait à nous recentrer sur l'essentiel ; la rage issue de la consommation de V, et cela simplifiait beaucoup de choses entre nous.
Il n'y avait pas besoin de communiquer comme le commun des mortels pouvait le faire. C'était inutile, car nous avions notre propre langage, qui n'était fait fait de mots mais de pulsions, d'images, que l'on transmettait à l'autre. L'odeur et le goût jouaient aussi leurs rôles ; mais ça c'était parce que j'étais vampire, et que je pouvais déceler tout changement d'état chez elle selon sa température, son rythme cardiaque ou bien encore son odeur. Là, je savais ce qu'elle avait à l'esprit, puisque je l'avais dans le mien. C'était un appel que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à refuser.
| Dans ce cas, prouves le. Encore. |
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Ven 4 Mai - 20:49
Il n’est, sur cette terre, aucune place plus enviable que la mienne. Qui peut se targuer de vivre de passion, pour sa passion, par passion ? Je suis née ainsi, il y a peu de temps, et je n’ai jamais rien connu d’autre. Ma mésaventure avec la reine n’aurait pas permis de me descendre du nuage sur lequel je suis hissée depuis que j’ai réussi à prendre définitivement le contrôle. Tant que je pourrai jouer mon rôle, tant que je pourrai servir le Roi, mon existence sera parfaite. Le lien que nous partageons est tout bonnement extraordinaire. « Sentir » ainsi l’humeur, les envies de l’autre, facilite grandement les choses pour pouvoir le satisfaire sans même qu’il ait à ouvrir la bouche. Et savoir que je suis la seule créature hantant cette terre qui a accès à ce cadeau n’a pas de prix pour moi. Ce lien, je le mets à profit, autant que je peux, je fais de mon mieux pour l’apprivoiser, l’affiner au mieux jour après jour. C’est encore nouveau, totalement inédit, et je pense qu’il nous faudra des années pour l’exploiter à son maximum tant les possibilités semblent infinies !
Savoir que mon Maître souhaite me voir « travailler » pour lui m’ouvre des tas de perspectives. J’adorerais pouvoir apporter ma pierre, même si elle est minuscule, à l’étendue de son pouvoir déjà bien grand. J’ai l’avantage d’être totalement acquise à sa cause. Quand vous croyez ce que vous dites à quelqu’un, c’est déjà plus de la moitié du chemin parcouru pour le convaincre. Mais quand en plus c’est une personne aussi honorable que Suzy Swing Tannen qui est le porte parole, alors c’est encore plus facile ! Elle a si bonne réputation cette petite Suzy… Quelle chance d’être tombée dans ce corps quasi virginal ! Heureusement, je suis loin d’être aussi coincée, je ne suis pas régie par les mêmes codes qu’elle, je n’ai pas sa « bonne éducation » qui l’empêche de même penser un mot plus haut que l’autre, d’avoir cette dévotion à toutes ces bonnes causes qui lui sont chères. Suzy n’était pas à sa place dans ce monde, c’est évident, elle était destinée à mourir tôt ou tard, mais prématurément. Trop douce, trop honnête, trop droite… Elle était incapable de voir où était son réel avantage et préférais continuer d’être la parfaite petite épouse dévouée de cet idiot de Hugh Tannen ! Comment préférer cette vie avec lui à celle que j’ai la chance de connaître avec le Roi ? Non, elle n’était décidément pas faite pour ce monde. Mais moi je le suis. Faite pour évoluer ici, faite pour être la servante dévouée de cet être fantastique dont je ressentais, à l’instant présent, le désir aussi certainement que s’il me l’avait avoué avec des mots. Aucun doute, je savais, et je réagissais en conséquence de ce qu’il attendait de moi. En cet instant j’étais son jouet, il pouvait faire de moi ce qu’il désirait, je me calquait sur ses envies, sur ce qu’il me communiquait et me laissais guider. La fougue prédominait dans son esprit, alors je rendais mon baiser plus incisif.
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Mar 8 Mai - 17:54
[HJ ; j'ai fait un peu plus court, pour que tu choisisses si tu veux cloturer ou si tu veux continuer ^^]
| Sais tu, petite humaine, que tu es destinée à de grandes choses à mes côtés ? |
Je regardais son corps nu, à la chair teintée de rose et de rouge, dû au plaisir qu'elle venait de ressentir tout autant qu'à la chaleur du bain. Je souris, dévoilant mes canines. J'étais prêt à partager beaucoup de choses avec elle, et elle avait eu la sagesse de ne pas me renvoyer mon cadeau à la figure, ce que je n'aurais d'ailleurs probablement pas supporté. Ce n'était nullement une question d'égo, mais cela me semblait nettement plus naturel et acceptable qu'on m'obéisse que l'inverse, ce que je ne pouvais clairement pas nier. Je la regardais, je contemplais son corps, ses traits, ses cheveux. Elle pourrait me servir à tant de choses dans un futur assez proche ! Bien habillée, elle pourrait me représenter, séduire qui je le désirais, partager tel ou tel autre secret avec des princesses, des présidentes, des ministres. Elle me ferait poser un pied partout où je n'étais pas présent. Et son intelligence n'était pas en reste, je pourrais compter sur elle pour solidifier encore plus ma famille autour de ma lignée. Si je pouvais en plus l'utiliser pour ramener une paix durable et solide entre Badenov et moi et la Reine et elle, ce n'était que tant mieux ! Je la toisais toujours, quand je repris finalement la parole.
| De quoi as tu envie, désormais, Suzy Tannen? |
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Mar 15 Mai - 1:07
Humaine, oui, je le suis, et si jamais je l’oubliais, le temps dont j’avais besoin pour récupérer après notre étreinte avait vite fait de me le rappeler. Il faut dire que je me donnais toujours plus qu’au maximum de mes capacités, en tout cas des capacités du corps de Suzy, pour satisfaire mon Maître au maximum. Il était dans un sens frustrant pour moi de ne pas avoir plus de force et de ne pouvoir ainsi pas être parfaite. Je sais cependant que depuis qu’il a fait de moi son esclave, je suis différente. Plus endurante, plus forte, et totalement réceptive à ses envies et à ses besoins. Je compte travailler cet avantage pour tenter de palier mes faiblesses.
La voix du Roi me fait ouvrir les yeux, que j’avais gardés fermés quelques secondes pendant que je récupérais. Destinée à de grandes choses ? Je suis prête à les faire pour lui. Il est celui qui accompli et qui entre dans l’histoire de ce monde avec magnificence, mais je sais qu’à mon faible niveau, je suis prête à tout pour l’aider dans son ascension. Je crois qu’il le sait déjà, je n’attendrai jamais rien en retour, rien d’autre que de savoir qu’il est satisfait de mes services. C’est sans doute ce qui m’a valu ce privilège d’entrer à son service d’ailleurs, car la confiance qu’il pouvait mettre en moi était infinie. J’étais tout bonnement incapable de le trahir, c’est aussi simple que ça.
Mon destin est déjà extraordinaire puisque je suis votre servante, Sire.
Ma respiration commençant à se calmer, je portais les mains à mon visage et ramenais mes cheveux en arrière. Je le sentais me scruter, imaginer tous les possibles, même si je ne captais rien de vraiment précis, juste les grandes lignes. J’étais impatiente de découvrir ce qui m’attendait, d’enfin commencer à réaliser des choses concrètes pour mon Roi, d’œuvrer à lui prouver que j’étais capable de lui être réellement utile.
J’étais curieuse et excitée à la fois. Que me réservait-il comme mission ? Qu’allais-je devoir faire pour lui ? Tout était possible, et maintenant que j’avais pris le temps de m’adapter à mon nouvel environnement, j’avais envie de passer à la vitesse supérieure. Bien entendu j’appréhendais un peu… J’appréhendais surtout l’échec car je me savais prête à tout pour arriver à mes fins et le satisfaire. Mais ne pas mener à bien une mission qu’il m’aurait confiée relevait tout bonnement du cauchemar pour moi. Ne pas penser à ça. Rien ne vaut une pensée positive, être sûr de soi pour gagner en assurance et donner aux autres l’envie de compter sur vous.
Si je vous dis que j’ai envie de fraises ça va vous faire paniquer non ?
Je lâchais un petit rire léger, mais cette petite blague lancée, je reprenais vite mon sérieux pour répondre à sa question. Je n’avais pas besoin de vraiment réfléchir à la chose, je savais quoi lui répondre, même si j’aurais bien ajouté que je souhaitais ne plus porter ce nom de « Tannen »… Comment Suzy avait-elle pu succomber aux pseudo-charmes de ce looser ? Voilà bien un mystère qui ne risque pas de s’éclairer pour moi ! Bref, revenons à nos moutons.
J’ai envie que vous me disiez ce que je peux faire pour vous, Maître. Y a-t-il une personne que vous souhaitez voir acquis à votre cause et que je pourrais convaincre ? Quoique vous désiriez je ferai l’impossible pour vous satisfaire au mieux.
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Jeu 17 Mai - 23:16
Je sentais immédiatement l'intérêt que pouvait ressentir Suzy quand je lui disais qu'elle était destinée à de grandes choses. N'était ce pas logique puisqu'elle vivait dans mon entourage ? A grands appuis, grand destin. Elle était ma plus proche humaine, et elle partageait avec moi un lien inaltérable et théoriquement indestructible. Fatalement, elle devrait partager mon avenir, ce destin si grandiose qu'il avait fallu un millénaire et demi pour m'y préparer. Le pouvoir absolu sur toutes choses. J'avais déjà conquis mon espèce. Il restait à conquérir les plus nombreux sur cette Terre, exterminer les autres, et je serais alors l'égal d'un dieu. Une déité nocturne et sanguinaire, qui pouvait cependant marcher en plein jour et défaire des armées entières. J'étais le Roi. Et je ne comptais pas m'arrêter en si bon chemin, pas maintenant que mes plans commençaient seulement à porter leurs fruits. Si Suzy continuait d'être aussi loyale, aussi fidèle et surtout aussi dévouée dans tous les aspects de son existence, je ne pourrais que lui octroyer une place de choix. Un jour, elle aurait ses propres humains, son propre palace, et elle resterait ma favorite au sein de son espèce, régissant pour moi lois et hommes, territoires et pouvoirs. Je ne lui laisserais pas mon empire comme je le faisais avec la Reine, mais je ne serais pas ingrat. Car Suzy, en me laissant la posséder aussi complétement, était pour ainsi dire pour beaucoup dans l'accroissement de ma force, de mes pouvoirs, de ma vigueur aussi. Je puisais en elle comme dans un réservoir, qui me servait tantôt à assurer mon emprise sur le monde, tantôt mon emprise sur moi même. Parce qu'en la découvrant, je continuais d'approfondir la connaissance que j'avais de mon propre corps et de mon esprit, et de leurs capacités respectives. Je n'avais pas à rougir de ce que j'étais. Baigner l'univers dans son propre sang était la destinée glorieuse qui m'attendait. Suzy me répondit d'abord poliment, m'assurant que sa place suffisait à son bonheur, en termes nettement plus évocateurs. Cela dit, je ne pouvais qu'abonder en son sens. Lui souriant, je ne pus qu'acquiescer.
| De quel misérable état et destin t'ais je donc soustrait, petite humaine ? Sans moi, tu aurais passé ton existence entière à attendre un mari infidèle, une paie misérable et une profession répétitive. Je t'offre tout. Une vie plus longue, une jeunesse extraordinaire, le pouvoir, les richesses, une place à mes côtés. Tu es loin au dessus de tes congénères. |
suzy ramena ses cheveux en arrière, elle récupérait seulement de l'étreinte sauvage, la deuxième de la soirée, que nous venions de partager. Je la sentais impatiente, prête à se donner à l'avenir que je pouvais lui présenter. Loyale et fidèle, comme d'habitude, avec cette pointe subtile de curiosité, elle voulait tout savoir, tout comprendre, tout apprendre. Je la sentais prête. La jeune humaine rit en me disant qu'elle avait envie de fraises. Le ton sur lequel elle me le dit et comment elle le sortit me fit sourire ; je n'étais pourtant pas un grand plaisantin ou un grand rieur, mais c'était ainsi. Très sérieusement, j'appelais mon personnel, demandant des fraises. On s'inclina et on partit ramener tout ça. Aucune idée de ce qu'ils pourraient ramener en cette saison, mais je savais qu'ils avaient suffisamment peur de l'échec pour me trouver ce que je leur demanderais. On nous laissa de nouveau tranquille, alors que Suzy me parlait de ce qu'elle pouvait faire. Je réfléchissais un instant.
| Comme je te l'ai dit, je me satisferais dans un premier temps que tu puisses charmer la Reine et son acolyte humain. Enterrer la hache de guerre avec eux, aussi bien en ce qui te concerne que pour moi même, serait déjà un sacré plus. Autrement, j'aimerais sonder les intentions de Julien Guillemaud, que j'envisage comme grand maître... Mais le connaissant, il serait fichu de passer outre l'interdiction de coucher avec les servantes humaines d'un autre vampire ; je le sais amateur de jolies femmes, et c'est justement ce que tu es. Autrement, il y a ce d'Aubusson qui me sert, qui est sensé faire double jeu à mon service, mais que j'estime encore assez peu fiable... Mais c'est un vampire, et pas le plus net d'entre nous. |
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Ven 25 Mai - 16:08
Sans vouloir minimiser la chance que j’ai de profiter de tous ses présents, la place à vos côtés est de loin ce qui me comble le plus.
Je pouvais posséder des villas luxueuses, les bijoux les plus prestigieux, rester jeune longtemps… Tout cela n’avait aucune importance et ne m’apporterait aucun bonheur si j’étais loin du roi. Je préférais le suivre en toute modestie que d’être entourée de luxe et de joyaux loin de lui. N’étais-je pas née pour ça ? La servante du Roi doit avoir une mise impeccable, ça je le sais. Je compte bien lui faire honneur, et depuis mon arrivée ici, j’ai pris bien soin de choisir des tenues qui me mettaient en valeur en toute élégance et distinction. Je ne pouvais pas être trop effacée, mais je ne pouvais pas être trop voyante non plus. Chaque achat était donc minutieusement étudié, chaque robe choisie avec soin selon l’événement auquel je devais assister.
Ce genre de chose était bien loin du monde de Suzy Tannen – Bon sang ce que je peux détester ce nom ! – qui ne portait que des vêtements modestes et passe partout. Elle se maquillait rarement et fort peu, se coiffait souvent d’une queue de cheval pour ne pas avoir à passer du temps à se préparer. Suzy était une femme « pratique » qui ne se mettait pas en valeur, et voilà bien une chose qui ne convient absolument pas au rang que j’occupais. Quelle image aurait le Roi si sa servante ressemblait à une institutrice ? Je faisait donc attention à ce genre de chose, mais ça ne faisait pas de moi quelqu’un d’obsédé par l’argent et autres possessions. Mon obsession à moi était bien différente si vous voyez ce que je veux dire.
Hum… Revenons-en à nos moutons. A nos fraises en l’occurrence puisque, me prenant au mot, le Roi en a commandé. Ce qui m’intéressait cependant le plus, c’était de savoir ce qu’il attendait exactement de moi. J’étais prête à faire ce qu’il me demandait, et à me dépasser pour le contenter. Autant dire que j’ai bu ses paroles dès qu’il a commencé à me répondre. Faire la paix avec la Reine ? Et bien je me suis toujours montrée obéissante et respectueuse envers elle. Le Roi m’avait dit que le simple fait que je sois sa servante la rendait jalouse et que je ne pouvais rien y faire. Je ne demandais pas mieux que d’arranger les choses, mais ça ne dépendait pas que de moi. Je ferai cependant tout mon possible pour ça. Badenov… Je ne pourrai jamais lui faire confiance. J’ai trop vu sa haine des vampires dans ses yeux à travers ceux de Suzy quand ils se sont rencontrés pour la première fois. Mais jouer la comédie et être affable, ça je peux le faire sans problème.
Vous n’êtes pas « un autre vampire » si je puis me permettre Majesté. Vous êtes le Roi. Oserait-il malgré tout prendre ce risque ?
Ce Julien Guillemaud était-il un vampire suicidaire ou un fou ? Et puis Suzy était-elle si jolie que ça ? Il est vrai que le Roi semble la trouver à son goût, c’est évident, mais j’ai toujours senti qu’elle se mésestimait et se trouvait bien fade. Peut être à tort, je n’en sais rien, il est difficile pour moi de juger ce point. Mais quand je voyais les beautés qui évoluaient dans ce château, je ne pouvais que faire la comparaison et lui donner raison.
Je peux toujours tenter ma chance et lui rappeler gentiment les interdits et les conséquences inévitables si jamais il me met en difficulté.
Je ne voulais pas m’effacer devant les épreuves. Je ne voulais pas non plus faire de folie car je savais que ma sécurité était importante pour la sienne. Mais là, je pense que je pourrai m’en sortir, justement grâce à mon statut de servante Royale.
Parlez-moi un peu de ce d’Aubusson ?
Car si je devais m’intéresser à lui, il valait mieux que j’y aille avec de bonnes bases, non ?
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Ven 25 Mai - 20:20
Suzy me dit que la place que la comblait le plus à mes côtés. Je savais que c'était vrai, au moins en partie. C'était vrai déjà parce que l'humaine ne connaissait rien du train de vie que je pouvais lui faire connaître. Elle pouvait tout avoir, de A à Z. Je me rappelais encore quand j'avais le goût de voyager. Quand je partais visiter mes possessions du bout du monde. Avec Krystel. Notre folle escapade dans le Pacifique, où j'avais tenu à avoir ma propre île. Les gens du coin l'avaient surnommée l'île des morts, alors que nous mettions à l'époque des mois de navigation inconfortable pour nous rendre sur place. Je me souvenais encore de tout, jusqu'au moindre détail. Le nom du navire, une frégate française nommée « l'Acheron », qui nous avait pris à son bord à Brest. Saigner l'équipage nécessaire à notre survie avait demandé énormément de retenue et quelque part, de sens de la parcimonie. Surtout qu'il fallait ne pas en tuer trop de peur que la main d'oeuvre nécessaire à la traversée si longue ne soit gâchée. Nous avions dû vivre enfermés dans la cale le jour, nous faisant trembler la cale de nos ébats sanglants la nuit. Et une fois arrivés en Australie qui n'était encore qu'un comptoir et un bagne britannique, nous avions chargé les provisions, recruté d'autres vampires, et mis le cap sur les îles. Six mois de belle vie, une île rien que pour nous. On s'y fit construire un palace par la population locale qui nous vénérait comme les dieux vivants que nous étions. Enfin, pas tout à fait vivant, mais assurément pas totalement morts. Nous avions ensuite traqué et massacré chaque humain de cette île, nous gorgions du sang du gibier humain alors même que nous festoyions de nos chairs, nous plongeant dans les tréfonds les plus sombres et les plus bestiaux de notre nature. Nous nous étions bien amusés, cela dit, et je pensais à l'occasion à organiser de nouveau ce genre de petites vacances avec Krystel devenue mon épouse. Ce serait à refaire, à l'occasion. Mais l'organisation s'avérerait tout aussi problématique qu'autrefois. Aux difficultés de déplacement et de logistique s'étaient substitués d'autres problèmes, comme l'existence de la surveillance par satellite, ce genre de choses. Bon, il fallait encore que je réfléchisse au meilleur moyen d'organiser tout cela, et d'en faire la surprise à ma consort.
| Moi aussi, Suzy. Moi aussi. En tant qu'humaine que je possède, ta place sera toujours à mes côtés. Mais il faut que tu prépares à devoir parfois t'éloigner de moi pendant des périodes relativement longues. Moi aussi, je vais devoir apprendre à le gérer. Avec ce lien qui nous unit et qui est sans cesse plus fort, ce ne sera guère aisé, mais il le faudra bien. Quant à ce que je te disais un peu plus tôt, je suis convaincu que l'humaine a l'existence si éphémère que tu étais appréciais le luxe, non ? Des demeures entières, des châteaux, des centaines de personnes pour te servir et céder au moindre de tes désirs. Sans compter ces peuples que nous soumettrons. Tu verras, petite, l'avenir promet d'intéressantes perspectives. |
Quand je parlais de mes doutes concernant Guillemaud, Suzy me répondit que je n'étais pas n'importe quel vampire, mais assurément le maître incontesté de toute mon espèce. Cette idée n'était vraiment pas pour me déplaire, bien que je m'y sois déjà fait depuis terriblement longtemps. A tout bien réfléchir, je devais bien remarquer que l'analyse de l'humaine me paraissait somme toute ce qu'il y avait de plus correct. La façon qu'elle avait de vouloir gérer la situation me fit sourire. Je me rapprochais d'elle en l'espèce d'un clignement des yeux humain, pour lui caresser la joue, comme on caresserait un animal de compagnie auquel on tient tout particulièrement.
| Non, tout bien réfléchi je ne pense pas. Mais il n'en pensera pas moins. Surtout maintenant que tu t'es affranchie de toutes les limites de ta condition humaine, que tu acceptes plus que jamais ton statut de femme et de servante humaine. Tu sais comment jouer de tes charmes, et tu les mets mieux en valeur que jamais. Si tu veux que des vampires t'écoutent alors qu'ils ne pensent qu'à se repaître de ton sang et de ton corps, il faudra que tu te montres ferme. Et que je trouve quelqu'un capable de t'apprendre à te battre pour tuer, le cas échéant. Je ne serais pas toujours là pour te protéger, et si ma science de la guerre était sans doute au sommet voici quelques siècles, j'ai peur de n'être plus qu'un boucher brouillon bien qu'invincible. Je vais réfléchir à la question. |
Je toisais l'humaine de haut en bas. Elle voulait que je lui parle de d'Aubusson. Je le faisais, sans omettre aucun détail ; je sentais qu'elle emporterait mes secrets dans la tombe.
| Un ancien amant occasionnel de la Reine. Un français dit on, écrivain ou poète. Je l'ai recruté voici des mois pour faire paraître dans les journaux humains mes propres communiqués. Je l'ai aussi recruté pour un autre dessein. Il me renseigne sur tout ce que la Reine lui confie, et sur tout ce qu'il sait de Ses autres amants, entre autres choses. En termes plus clairs, il espionne la maisonnée de ma femme pour moi. En saisis tu tous les tenants et les aboutissants, de cette situation particulière ? |
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Sam 2 Juin - 0:11
Devoir passer de longues périodes loin de lui… Voilà bien la chose que je crains le plus. A vrai dire si j’y pense, je suis presque en état de panique, comme si on me disait que je devrais vivre privée d’oxygène. Comment pourrais-je ? C’est tout nouveau pour moi tout ça, je n’ai jamais vécu loin de lui ! Non, non et encore non, je ne suis pas Suzy. Je vis dans son corps, c’est vrai, mais je suis une nouvelle entité, une nouvelle âme qui la hante, âme crée par le roi lui-même. Je sais que vous ne me croyez pas, je sais que lui aussi en doute, parce que jamais rien de pareil ne s’est passé auparavant, du moins pas que l’on sache, mais moi je le sais, parce que je sentais Suzy, parce qu’elle habitait encore ce corps au début de mon existence, parce qu’elle se battait pour reprendre sa place. Je pouvais l’entendre se plaindre, je pouvais l’entendre supplier, je pouvais sentir ses efforts en moi. Elle a même repris sa place à un moment… Quand le Roi m’a demandé de faire l’expérience, et j’assistais à tout. Je sentais sa peur, sa panique, sa haine envers lui. Nous étions bel et bien deux, et Suzy a totalement disparu depuis ma transformation en servante. J’ai néanmoins gardé tous ses souvenirs, chose bien pratique je dois l’admettre. Il va donc falloir que j’affronte une épreuve très douloureuse. Je ne compte pas faire de manières, je sais que je devrai me montrer forte pour lui éviter des tracas inutiles. Il en a bien assez ainsi, mon rôle est de lui faciliter la vie, pas de la compliquer d’avantage.
Suzy se contentait de peu. C’est son idiot de mari qui avait la folie des grandeurs. Elle… N’avait aucune classe.
Il n’y a qu’à voir ses vêtements ! Grands dieux… Comme si elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour se rendre transparente ! J’étais loin d’avoir les mêmes goûts qu’elle, j’aimais être à mon avantage, sans exagérer non plus, j’avais un rang à tenir, je devais faire honneur à mon Roi et la vulgarité n’était pas de mise. Je n’aimais pas ça non plus de toute façon. Il était bien évident que le luxe était quelque chose d’agréable et que je saurai en profiter. Bien entendu que c’est fantastique d’avoir ce genre de vie ! Mais tout ce que je voulais dire, c’est que pour rester avec le Roi, j’étais prête à tout perdre, ou plutôt à ne rien gagner. Sa seule proximité suffisait à mon bonheur. Le luxe… Et bien disons que ça serait la cerise sur le gâteau !
J’étais curieuse de voir cette nouvelle vie dont il me parlait. Mon regard brillait d’intérêt et d’excitation à ces perspectives, parce que c’était son cas à lui aussi. Le voir ainsi était terriblement contagieux, et j’espérais vraiment pouvoir apporter ma pierre à cet édifice fabuleux qu’il était en train de construire. J’étais prête à tout pour l’aider, j’étais impatiente de commencer à le faire. Alors quand il m’a parlé de ce Julien Guillemaud, tout en évoquant ses craintes, je lui ai fait comprendre que j’étais prête à relever le défi.
Je ne manquerai pas de lui rappeler de qui je suis la propriété et ce qu’il risque s’il l’oublie. J’apprends vite et le corps de Suzy est en bonne condition physique, je suis prête à m’entraîner.
Je ne pensais cependant pas que ce Guillemaud me poserait de soucis. Peut être essaiera-t-il, mais il a bien trop à perdre, surtout qu’il est le nouveau shérif. Je devrais cependant le caresser dans le sens du poil si je puis dire, dans le cas contraire, il ne serait pas vraiment enclin à me parler. Savoir doser était important, mais je comptais bien tout faire pour être à la hauteur de ce que le Roi attendait de moi.
Idem pour D’Aubusson. Mais je devais en savoir plus sur lui avant de me lancer dans quoi que ce soit. J’ignorais ce qu’il faisait pour le Roi, quel rôle il tenait, j’avais besoin qu’il me renseigne à ce sujet, ce qu’il ne manqua pas de faire. Un espion auprès de la reine ? L’affaire n’est pas négligeable, c’est certain !
Il faut une sacrée confiance en lui pour lui accorder ce rôle, un mot de trop ou une traitrise pourrait avoir des conséquences assez terribles.
C’était peu de le dire, et je comprenais qu’il souhaitait avoir un œil sur ce vampire. En même temps, il allait certainement, comme les autres, se méfier de la servante du Roi…
Et bien si vous le souhaitez je peux essayer de me faire la main sur Julien Guillemaud et voir ce que ça donne ? Il pourrait être dépêché à m’aider pour une tâche ou une autre ?
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Mer 6 Juin - 17:49
Je partais d'un petit rire alors que la petite humaine me dit que c'était le mari de Suzy qui avait eu de l'ambition. Après tout, ne bossait il pas pour moi, vu que j'étais l'actionnaire majoritaire de l'entreprise True Blood ? Il avait bien fallu cela, pour amener à dérouler toujours plus loin mon grand plan. Après tout, j'avais toujours souhaité révéler notre espèce au monde des humains. J'avais beau retourner dans ma tête toutes les possibilités, seul le fait d'apparaître comme des citoyens du monde tout ce qu'il y avait de plus normaux, pouvait finalement amener au résultat souhaité, la domination de l'homme. Le renard devait d'abord faire un pas dans le poulailler, faire mine de protéger les poules, avant de se repaître de tout. Poules, poussins, œufs. Les vampires devaient procéder de même, et qui plus est c'était la seule voix possible maintenant que j'avais acquis la certitude qu'une guerre, si elle était déclenchée maintenant, serait contre productive voire perdue d'avance. Contre productive parce que cela nuirait et à notre nombre et à celui du cheptel humain nécessaire à notre survie ; je savais par expérience qu'il était extrêmement compliqué d'arrêter une tuerie en cours à l'échelle de l'humanité toute entière, c'était quelque chose que je ne voulais donc pas engager. Je pensais même qu'une confrontation directe à l'heure actuelle serait largement en notre défaveur. Les humains savaient produire en masse des armes lourdes susceptibles de nous mettre en pièces ; lance flammes, armes automatiques avec balles en argent, explosifs... Sans compter ces nouvelles armes à rayons UV dont on m'avait parlé aux Etats Unis. Et bien sûr, les humains s'ils perdraient la guerre, ne manqueraient probablement pas de faire usage du feu nucléaire, ce qui nous ferait perdre à coup quasiment certain. Non, la seule manière de dominer les humains, était de s'infiltrer dans leur société, de nous rendre indispensable à leurs yeux, puis de prendre le pouvoir. Investir massivement dans le clonage du sang humain avait permis de nous faire paraître sous un jour moins agressif et beaucoup plus humain. Ensuite, il avait fallu investir dans tout ce qui nous rendrait plus accessibles ; commerces, infrastructures, politique... Aujourd'hui, le plan fonctionnait toujours aussi bien.
| Laissons donc ton mari contribuer à ma rente annuelle, veux tu ? D'ailleurs, je ne veux plus t'entendre parler de ton autre toi. Tu l'as vaincu, une bonne fois pour toutes. Tu es Suzy, désormais. M'as tu bien compris ? Débarassons nous au plus vite de cette faiblesse potentielle, veux tu ? |
Je ne pouvais évidemment pas prendre le risque qu'elle révèle chacun de mes petits secrets, qu'elle fasse n'importe quoi d'une manière ou d'une autre. Maintenant plus que jamais, la belle devait prouver sa loyauté, sa solidité, et la moindre de ses compétences. Je ne pensais pas que la servante avait des choses à craindre du shérif, simplement je ne pouvais m'empêcher de me méfier de lui, comme je me méfiais après tout de tout le monde, puisque j'avais conscience qu'on ne bâtissait pas un empire à l'échelle d'une planète toute entière en se basant uniquement sur une trop large et trop naïve confiance. Je savais que c'était cette méfiance qui me permettait d'avoir toujours un coup d'avance sur à peu près tout et n'importe quoi. Je ne comptais donc pas changer cette attitude, c'était un fait que cela m'avait permis de survivre aussi longtemps et d'asseoir de façon toujours plus solide ma position. J'hochais la tête aux paroles de ma servante.
| D'accord, puisque c'est ainsi je prendrais les arrangements nécessaires. |
Je souris devant la finesse de l'analyse de Suzy, qui comprit bien entendu tout ce qu'impliquait la position de d'Aubusson, elle saisit immédiatement l'intérêt de la position tout comme elle en percevait le danger.
| En fait, je n'ai aucune confiance en lui. Il me trahira s'il se sentira en danger, mais il est aussi suffisamment intelligent pour savoir que me trahir implique nécessairement sa mort de la plus douloureuse façon imaginable. Ce que tu peux faire donc, c'est d'abord de t'assurer de la loyauté de Julien. Vas chez lui, prends la mesure de l'homme qu'il est, proposes lui tes services ; j'ai bien peur que ce subalterne soit perdu dans ses nouvelles responsabilités, offres lui ton assistance. Et tu me diras comment il s'en sort. |
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Mer 6 Juin - 19:48
C’est juste que… elle me semble si étrangère… Mais je ferai comme vous le souhaitez Maître. Je suis une nouvelle Suzy… Dans Suzy. Je suis Suzy.
Je hochais la tête avec un air déterminé et affichais un sourire, juste avant de parler de choses plus sérieuses, à savoir ce que le Roi attendait de moi. En tant que sa servante, il est bien évident que les gens me voyaient, avec raison, comme son alliée. Mais à quel point ? Est-ce que ma dévotion ne faisait aucun doute pour eux ? Pensaient-ils qu’elle était un peu feinte et qu’en réalité je n’en pensais pas moins ? La réponse allait forcément influer sur ma mission. Forcément les choses seraient plus aisées s’ils pensent qu’en réalité, je ne suis pas heureuse de ma nouvelle condition et que j’en veux à Augustus King de m’avoir ainsi asservie. S’ils soupçonnent un seul instant la force de mon allégeance, ils se méfieront de moi comme si j’étais un prolongement du monarque.
J’allais devoir la jouer fine. J’ai cet avantage de ne pas être vraiment connue, j’ai toujours été très discrète, me suis toujours comportée avec une révérence quasi protocolaire en public. Ca sera peut être mon point fort. Ca et mon histoire. Une femme mariée, une institutrice, qui se voit enlevée de son foyer pour servir le roi des vampires… Il est bien plus facile de penser que ça a été pour moi une véritable épreuve qui m’aura laissé un goût amer qu’au contraire une véritable révélation qui me comble littéralement. Maintenant il ne reste qu’à espérer que je puisse jouer cette carte. Mais pas de façon trop évidente, ça serait suspect sinon. Feindre que je feins ma loyauté… tout en cachant cette feinte. Compliqué hein ? Je vous l’accorde. Suzy aurait dû… Enfin… J’aurais dû… être plus attentive aux cours de théâtre !
Très bien. Je préfère commencer par Guillemaud, mon jeu devra être plus affuté avec D’Aubusson.
En tout cas j’en avais bien l’impression. Il allait me voir arriver avec une suspicion que j’aurai sans doute bien du mal à calmer. Ca sera certainement un jeu de finesse et de patience, d’autant que la reine, elle, savait à quel point j’avais à cœur de servir le Roi. Et ces deux là semblaient, visiblement, avoir été très proches… Et l’être sans doute encore.
Je vais essayer de lui faire penser, sans jamais le dire, que je ne suis pas si loyale que ça envers vous. Si j’y parviens il pourra vouloir s’introduire dans la brèche en pensant tout contrôler alors que ça sera le contraire. Si je ne suis pas nominée aux oscars après ça, je ne comprends plus rien !
Je souris.
Je vais réfléchir à la façon d’aborder les choses. Et en attendant, je vais donc rendre visite à Julien Guillemaud. Il doit être moins… Fin que D’Aubusson j’imagine ? En tout cas merci de votre confiance Maître, je ferai tout pour en être digne.
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé] Jeu 7 Juin - 2:45
Je me rendais compte de la difficulté qu'avait mon humaine pour se considérer comme une personne à part entière. Il fallait renconnaître tout de même qu'elle en avait fait du chemin, depuis le tout début, pas vrai ? Suzy, la nouvelle et l'ancienne, ne se ressemblaient plus en aucune façon. C'était quelque chose d'assez compliqué à comprendre, quand on se rendait compte qu'il y avait deux personnalités bien distinctes dans ce frêle corps d'humain. Cependant, il fallait bien avouer que l'on ne pouvait plus vraiment s'en rendre compte dans le sens où cela faisait un bon moment que je n'avais pas rencontré l'ancienne Suzy. Celle ci n'était en fait pas réapparue depuis pas mal de temps maintenant. Ce qui me rendait moi même fou, c'était de ne pas être certain à cent pour cent que j'étais bien en face de la personne que je pensais qu'elle était. En fait, cela ne me rendait pas fou. Cela me semblait juste intéressant. Je me plaçais parfois avec Suzy dans la posture d'un naturaliste ou d'un zoologiste, à étudier son comportement, sa manière de parler, de se comporter, pour y déceler régularités et irrégularités pour la définir une bonne fois pour toutes. Et si je voulais être totalement honnête, il fallait bien que j'avoue que ce petit jeu du chat et de la souris m'avait longtemps excité chez la petite humaine, alors qu'elle même ne semblait plus trop savoir par moments qui elle était vraiment. J'étais sûr d'une seule chose, de mon côté. Qu'elle soit vraie ou pas à l'instant T, je savais que je la dompterais sous n'importe quelle forme qu'elle viendrait à m'opposer. Je savais aussi, que j'avais la force pour la modeler selon l'image que je souhaiterais obtenir d'elle. J'hochais la tête quand Suzy me dit qu'elle utiliserait Guillemaud comme cobaye avant de se mesurer plus concrétement à d'Aubusson. J'avais hâte que la petite humaine se confronte aux grands de ce mond ede la nuit que je dirigeais, mais je me demandais également comment elle s'en sortirait. Je devais avouer que j'étais quelqu'un de plutôt joueur, ce qui ne me dérangeait nullement quand bien même elle en viendrait à risquer sa santé. De toute manière, quoi que je fasse, ça arriverait bien un jour non ? Que je le veuille ou non... Alors autant que j'y sois préparé la toute première fois que cela arriverait.
J'aimais le plan telle que l'humaine pouvait le penser, ça ressemblait à une approche assez classique mais si c'était finement joué cela ne pouvait que remporter la mise, parce que personne ne croirait ça de la part de quelqu'un d'aussi rigide que moi. Bien entendu, cela concourait également du fait que cela ne viendrait pas de mon fait, mais de celui de ma servante. Je pensais par avance que ce serait quitte ou double, ce qui ne me dérangeait pas de toute manière.
| Ne prends tout de même pas trop de risques ; le jeu n'en vaut pas la chandelle. Fais ce qu'il faut pour que les choses fonctionnent, mais c'est tout. Ne t'implique pas trop profondément, ou bien ton jeu finiras par te posséder, vois tu. Mais si tu parviens à accomplir ta tâche, je t'accorderais la récompense que tu mérites sans la moindre ambiguité possible. |
Je l'embrassais sur le front, avant de lui faire signe de partir et de me laisser seul dans ce bain. Ne devais je pas profiter de l'instant présent ? Je me délassais dans ce bain encore un bon moment, avant de finalement en sortir, revigoré par l'énergie à l'oeuvre ce soir, entre moi et ma servante, elle même promise à de grandes choses...
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Sujet: Re: Je vous ai entendu...[Livre 1 - Terminé]