[justify]Je me rendais compte que mon approche n'avait pas été optimale en terme d'efficacité, c'était même le moins que l'on puisse dire. J'avais réussit à braquer les loups garous contre moi et ma proposition. Heureusement, la démonstration de pouvoir que j'avais commandé à ma fille nous avait permis de redresser la barre en quelque sorte. Cependant, cela ne fut pas suffisant, dans le sens où une louve s'avança, prête à bondir. Son poil semblait comme hérissé, et je pouvais discerner les muscles de ses pattes se crisper. Elle allait nous sauter dessus. Non pas que c'était fondamentalement un problème, bien au contraire. Seulement, devoir killer une loup garou de façon rapide et propre ne serait pas pour subjuguer le reste de ses pairs. Je devais donc temporiser, mais comment ? La seconde lycanthrope, celle d'où émanait le plus de pouvoir et qui était restée sous forme humaine, avait repris la parole et avait soulevé les points qui rendaient notre démarche dangereuse, ou tout du moins source de suspicion. Autant dire que j'avais encore tapé à côté de ce coté là. Tant pis, ce n'était pas grave. C'était en faisant des erreurs qu'on apprenait, et je ne savais pas grand chose encore sur cette drôle d'espèce. J'avais été nettement plus en phase avec les vampires durant ma longue existence ; je les avais plus connus et plus cotoyés aussi. Les changeurs, pas encore. Mais ça viendrait. Ils seront des alliés de poids une fois qu'ils seront enfin totalement tombés sous mon emprise, ce qui, je l'espérais, ne saurait plus vraiment tarder. Très vite, avant que je n'eus le temps de répondre à la loup garou que j'identifiais tacitement comme la chef du groupe, je vis un autre loup garou transformé rejoindre la première, celle qui avait les crocs, au sens littéral d'ailleurs. La situation allait bientôt tourner à la boucherie si nous ne faisions rien pour désarmer le conflit. Quand je pensais que dans le même temps, les vampires ne perdaient pas un seul instant pour renforcer leur emprise sur ce monde...


Ma fille ne perdit pas de temps pour répliquer. Elle le fit sans diplomatie, mais avec la poigne nécessaire. Je n'étais pas certain que cela fonctionnerait, aussi ne tarderais je pas pour enfoncer le clou. Maryana fit fi des remarques acerbes qui me furent lancées par la chef présumée des lycanthropes, pour dire qu'elle avait ses propres responsabilités à assumer et qu'elle n'y dérogerait pas. Digne fille, sauf que cela ne voulait pas dire la même chose pour elle que pour moi. Peu importe ce qui m'arrivait, je ne risquais pas de mourir, ce qui n'était assurément pas son cas malgré la puissance qui était sienne depuis qu'elle avait grandit dans le ventre de sa mère. Maryana s'en sortit très bien au niveau de ses paroles, jusqu'à ce que je ne remarque très vite que quelque chose clochait, en fait. Je me tournais vers ma fille, pour voir son regard rivé sur le ventre de la louve, prête à bondir. Maryana semblait perdue, desaxée. Un coup d'oeil, je compris. La bête mi humaine avait le ventre rond ; c'était la louve enceinte que j'avais repéré plus tôt. Le rapprochement avec l'histoire de Maryana était sans équivoque possible. Je bondissais juste devant elle, la retenant de mes bras pour la fixer sur place. Je plongeais mon regard dans le sien. Je savais qu'elle avait subit une tragédie et que c'était cela qui avait pavé la route vers sa damnation, mais je n'en savais pas plus. Suffisamment en tous cas pour comprendre sans problème où se situait son problème.


| Ce n'est pas ta fille, Maryana. Cela ne la ramènera pas. Contrôles toi, et tu seras plus forte. Contrôles toi, et tu aurais peut être un jour le pouvoir de la faire revenir, ou de reconnaître les joies de la maternité. Mais pas maintenant. Contrôles toi. |


Je continuais de la maintenir, pour éviter de créer un énième incident diplomatique. Je me retournais vers la louve enceinte qui montrait les crocs


| Vraiment désolé, madame. Elle a perdu son propre enfant voici quelques années, et vous comprendrez qu'elle ne s'en ai jamais vraiment remise... |


Je me tournais ensuite vers celle qui n'était pas transformée et qui avait pris la parole.


| Comme l'a dit ma fille, nous connaissons mal vos us et coutumes et nous sommes désolés de vous avoir froissés. En guise de contrepartie, une info gratuite pour vous, pour vous montrer notre bonne foi. Le gouvernement a recueilli du sang de métamorphe à Edimbourg après le carnage, en pensant qu'il s'agissait de preuves. Maintenant, ils sont au courant qu'il n'y a pas qu'humains et vampires sur ce monde. Ensemble, on peut se protéger de tous ces dangers. Vous avez votre mot à dire. Qu'en pensez vous, tous?

Je n’aurais pas cru Mary capable de rembarrer les envahisseurs, ni prendre elle-même la parole. Finalement avait-elle une once de .. ? Non pour sur, elle devait avoir une idée derrière la tête qui servirait SON intérêt et non pas les nôtres. Nous n’étions que ses instruments de pouvoir, que ses jouets, rien de plus. S’imaginer qu’elle pourrait avoir de la compassion pour nous, qu’elle voudrait réellement nous protéger comme Nathanaël le faisait avant, ce serait une erreur. Elle est si différente de lui, si froide, si égoïste. Comment a-t-il pu la choisir comme compagne ? Non je n’arrivais pas à comprendre, ne m’imaginant pas une seule minute que mon ancien ulfric était un homme qui pouvait se montrer très violent et antipathique. Je l’idéalisais et cela desservais on ne peut plus Mary. En même temps la faute à qui ? Qui ne m’a jamais laissé le temps de m’expliquer et lui faire comprendre que jamais il ne s’était passé quelque chose entre son compagnon et moi ? Que nous avions qu’une relation de fraternité entre nous ? Elle s’était tout de suite imaginé monts et enfers et je subissais tous les jours sa colère. Je n’avais pourtant pas demandé à être une loup-garou, ni même à être « recueillie » par le chef de la meute. Tout ce que j’aspirais c’était retrouver une vie normale et pouvoir élever la fille que l’on m’avait enlevé. Mon rêve était irréalisable et l’imbécile qui me tenait de supérieure ne comprenait pas que j’aurais tout donné pour ne pas croiser la route du monstrueux cabot qui m’a transformé en changeuse. Je la haïssais, oui plus que tout, encore plus ce soir après l’affront qu’elle m’avait fait. Elle était arrivée à manipuler à sa guise Johan qui avait joué son jeu. Le seul soutient que j’avais trouvé, elle venait de me l’enlever ; Je me retrouvais de nouveau seule face au monde. Elle m’attribuait cette place, alors autant aller jusqu’au bout des choses.

Si les loups n’étaient pas capables contre ses ordres, moi je le ferais. De toute façon je n’avais plus rien à perdre. Elle m’avait tout prit, tout arrachait. Et même si je disparaissais du jour au lendemain de la circulation de la terre qui s’en soucierait ? Ma fille ? Oui dans un premier temps, mais elle a présent une vie loin de sa pauvre mère et elle finira par sécher ses larmes. Je n’avais plus personne, je n’avais plus rien à perdre si ce n’était ma vie. Et franchement, avouons-le comme ça l’est : elle ne vaut pas grand-chose. Ce soir serait sans doute la première fois et la dernière fois que je prendrais position mais qu’importe, je n’allais plus me laisser faire. Je n’écoutais pas les paroles de la femme, me consacrant sur le moindre signe d’attaque venant d’elle ou de l’homme. Un loup prit place non loin de moi, Johan sans doute sur les ordres de Mary. Pantin qu’il était déjà devenu, et par ma faute. Je n’aurais jamais du le laisser entrer dans la meute. Quoi qu’il était un homme. Oui pour sur, il y serait heureux et s’épanouirait.

Mes pattes s’enfoncèrent un peu dans la terre lorsque la femme fit un mouvement vers moi. Elle fut arrêtée par l’homme qui l’excusa, mais c’était trop tard. J’avais pris mon élan et j’avais bondi, les crocs tous sortis bien décidés à attaquer cette femme qui s’était montrée menaçante peu importe les circonstances atténuantes qu’on pouvait lui trouver. Mon instinct animal avait pris le dessus sur tout le reste et ne comptait qu’une seule chose : me défendre, défendre les miens et ne surtout pas laisser à mon ennemi l’opportunité de porter le premier coup.

Le regard de la femme le brûlait. Comme si elle cherchait à transmettre toute sa haine jusqu'au fond de lui, alors qu'il n'était pas bien sûr de ce qu'il lui avait fait, si ce n'est l'inviter à prendre un simple verre... Non, il ne comprenait pas, et bien qu'elle s'adressait à Mary, d'une voix passablement glaciale malgré les excuses articulées, il pouvait encore sentir son regard lui. Une empreinte au fer rouge sur sa peau. Enfin, elle détourna le regard et il put faire un pas de plus vers Isadora, la sentant toujours plus à cran. Plus vive.
À quoi donc pensait-elle ? Au fait qu'il l'avait trahie sans réellement le vouloir ? Le voyait-elle déjà comme soumis à Mary, alors que ce n'était pas le cas ? Peut-être envisageait-elle de ne plus lui parler, de ne plus rien vouloir faire avec lui, de s'éloigner encore plus.
Ce n'était pas le moment de penser à tout cela. Ce n'était aucunement le moment de s'embrouiller la tête avec toutes ses considérations affectives, mais il ne pouvait s'en empêcher, simplement parce que si près de lui, il y avait sa seule alliée depuis trop longtemps. Un regard vers Tolin, qui restait à l'écart de toutes ces embrouilles, un autre à la forêt, comme pour s'assurer que personne d'autre ne viendrait troubler la petite « réunion ».

Maryana continuait de s'excuser et de clarifier son discours, se prétendant être comme une enfant dans tout ce monde surnaturel. Une enfant... étrange à dire. Surtout qu'elle semblait plutôt bien maîtriser son pouvoir. En quoi consistait-il, exactement, d'ailleurs ? Il n'aurait su le dire. Tout cela ne le rassurait pas le moins du monde. Johan tourna ses yeux vers l'homme, qui observait la scène sans rien dire, laissant sa « fille » régler ses propres problèmes. Par contre, il le vit aussi se tendre. Sûrement en même temps que lui.
Juste en voyant le regard de Maryana sur Isadora et son ventre rond, qui fleurait la vie et le surnaturel. Ses mains qui se crispaient sur son ventre plat, sa mince silhouette, son visage qui semblait se décomposer, ses yeux qui devenaient hagards, absents.
Et quand elle avança.
L'homme l'arrêta, l'excusa, mais ce ne fut pas assez pour retenir sa compagne de bondir sur la femme, tous crocs sortis, prête à déchiqueter sa gorge, à lui faire payer cet affront à sa personne. Et tout ce que vit le libraire fut simplement une femme qu'il appréciait bien trop pour la laisser se jeter ainsi au devant du danger. Le loup sauta également et son corps percuta celui d'Isadora, le faisant retomber au sol, heureusement pas sur son ventre, mais plutôt sur le flanc. Pas bien violemment, son but n'avait pas été de la blesser, ni avec une force immense, mais juste assez pour éviter qu'elle n'atteigne son but. Côté diplomatie, ce n'était pas le temps.
Et puis, elle pourrait se faire mal. Se blesser. Et blesser le... la... l'enfant ?
Johan montra les crocs à Maryana, baissant ses oreilles pour lui montrer que non, elle ne ferait rien. Elle ne toucherait pas à Isadora, peu importe la perte de son enfant. Et peu importe aussi l'avis de Mary sur son action, ou même celui d'Isadora. Ce qu'il venait de faire était assez équivoque sur sa position face à elle et sa future « paternité » qu'il envisageait par ailleurs plutôt mal : il voulait la protéger. C'était tout. Un grondement sourd et il se recula de quelques pas, revenant à sa place initiale après s'être assuré qu'Isadora allait bien.

Elle allait lui en vouloir encore plus.
Tant pis pour elle aussi.

Je m’étais élancée. Quelques mètres et cette femme allait comprendre que l’on ne peut pas me menacer de cette manière. Je ne laisserais pas passer cet affront, cette attaque envers ma personne. Elle était passée d’envahisseur à ennemi et elle allait gouter mes crocs et mes griffes. Il ne resterait d’elle, juste de la bouilli de viscères et de sang. Oui, c’était l’envie qui dictait mes pensées. Quelques mètres encore et elle verra que l’on ne provoque pas un loup sans en payer les conséquences. Surtout quand le loup en question c’est une femme lunatique, enceinte et outsider au sein de sa meute. Quatre mètre… Trois mètre… Plus que deux mètres et elle sera mienne…

Concentrée sur ma proie, je ne vis pas ma boule de poil venir me percuter sur le flanc. Coupée dans mon élan rapide, je glissais sur le flanc quelques mètres plus loin. Il me fallut quelques secondes pour réaliser ce qui venait de se passer. Dès lors, je me relevais ne restant pas en position vulnérable. J’avais perdu quelques touffes de poil en glissant sur le sol et tâché ma robe, mais je m’en fichais. Un autre ennemi était présent et ce dernier n’était nul autre qu’un loup. Comment avait-il osé se rallier à eux et me trahir de la sorte ? En plus en m’attaquant dans le dos. C’était lâche et indigne d’un loup de la meute. Mon regard regardait alternativement Johan et la femme démoniaque avant de se fixer sur l’homme. Les crocs sortis, je claquais des dents menaçante et hostile. Il n’aurait jamais du. Surtout qu’il ne ferait pas le poids. Même moi agile, je restais plus forte et combative que lui. Je ne ferais qu’une bouchée de lui, comme il en avait souvent fait l’expérience lors de nos « entrainements ». De plus, je connaissais toutes ses faiblesses alors que lui n’avait toujours pas trouvé de failles dans ma défense et mes attaques. Nous travaillons dessus d’ailleurs ces derniers temps, le but étant qu’il arrive à analyser assez vite ses atouts et ses malus. En quelques enjambées, je l’avais rejoints et resserrais mes crocs sur sa patte arrière gauche ne lâchant pas prise. Il m’avait offensé et mes instincts bestiaux me pousser à lui faire mal, à lui montrer que j’étais sa dominante et lui le dominé. Tout ça c’était sa faute et celle de ses envahisseurs. Dommage pour le libraire, c’était vers lui que ma rage se tournait. Son sang coula bien vite dans ma gueule et une fois affaibli, je bousculais violemment son flanc de ma tête. En m’interrompant, il m’avait défié, et cela allait se régler en combat, qu’il le veuille ou non. Je me mis ensuite à lui tourner autour comme un prédateur ayant piégé sa proie grognant et claquant des dents. Non je ne le tuerais pas. Il est un des miens. Mais il m’a défié et j’allais lui donner une bonne leçon. Pas une seule fois j’analysais la situation comme elle l’était c'est à dire qu’il m’avait arrêté pour me protéger. Non, j’étais trop en colère pour considérer ça sous cette angle

Obnubilée par le ventre arrondi, Maryana se retrouva comme plongée dans un autre univers. Plus rien de ce qui ne se passait autour d’elle ne lui parvenait. Son regard ne quittait pas ce centre plein de vie, ce corps qui portait ce qu’elle aimait le plus au monde, l’espoir de toute son existence. Plus rien n’avait d’importance si ce n’était elle, celle qui allait arrivée dans quelques mois. Parce que ce serait une fille. Quoi d’autre ? Elle avait agi, obéit à chacune des directives qui lui avaient été données. Et enfin, enfin elle recevait sa récompense, celle qui lui allait de droit. Des bouclettes blondes, un teint très légèrement halé et des joues roses. Un regard éveillé. Jessica, son amour, son trésor allait enfin lui revenir. Doucement, la semi-démone avançait vers la louve. Avec délicatesse, prudence. Toucher, elle avait besoin de sentir son bébé répondre à son appel silencieux. La reconnaître elle, sa mère. Une vague de chaleur l’envahit lorsqu’elle s’imagina la prendre dans ses bras, lui chanter sa berceuse. Sa favorite. Et lorsque son regard plongerait dans ses yeux, elle se retrouverait. Redeviendrait une seule et unique personne. Sans déchirement aucun. Puis elle lui apprendrait. Les valeurs de la vie, la façon d’assainir le pays. Ensemble, son bébé et elle nettoieraient l’Ecosse de tous ces débris qui la peuplait. Sa Jessica… Sa main resta tendue, avide, pressée de la retrouver.

Maryana mit quelques secondes avant de s’apercevoir qu’elle ne bougeait plus, qu’elle ne se rapprochait plus. L’image de sa fille s’estompa et laissa place à un autre visage qu’elle connaissait. Familier serait le mot exact. Son père. Elle entendit les mots mais ne les comprit pas. Pas tout de suite. Ce n’est que lorsqu’il se mit à excuser son comportement auprès de la meute qu’elle comprit son erreur, que le sens des phrases précédentes pénétra en elle. Mais il avait tort… Une mère pouvait sentir ce genre de choses. Elle n’était pas folle. Oh non. Il s’agissait bien de son bébé là-dedans. Elle ne voulait pas d’autre maternité, elle voulait sa Jessica. La seule et unique enfant qu’elle adorerait de toute son âme. Pas n’importe quel rejeton de substitution. Et elle était là, à coté. A portée de main. A nouveau dans sa bulle imaginaire, elle ne se rendit pas compte de l’attaque de la louve. Revenant à la réalité lorsqu’elle entra en collision avec un autre membre. Lorsqu’il lui montra les crocs, poussant un grognement de bête. Comme si elle était un danger. Quelle bêtise. Jamais, ô grand jamais elle ne ferait quoi que ce soit qui pourrait heurter son bébé. Elle resta stoïque ne broncha pas face aux évidentes menaces qui lui étaient faites. De même, elle ne réagit pas immédiatement lorsque les loups commencèrent à se déchirer. Puis, après avoir senti du bout des doigts le sang couler elle s’avança afin de les séparer. N’osant faire de mouvement brusque de peur d’heurter la porteuse de son enfant. C’est à elle qu’elle s’adressa,

- Je ne vous veux aucun mal. Je ne veux pas que vous soyez blessée. Croyez moi, c’est là mon dernier souhait. S’il vous plaît retrouvez votre calme. Si ce n’est pour vous, pour elle au moins.

Mais sa remarque tomba dans l’oubli, dans l’oreille d’une sourde. Celle-ci ne cessa pas ses attaques, usant chaque fois de ses forces, de sa vitalité. Choses essentielles pour sa Jessica. Elle avait besoin que sa porteuse soit en pleine forme. Peur, anxiété revenaient à la charge. Sentiments qu’elle n’avait plus éprouvés comme tels depuis la disparition de sa fille. Preuve de plus qu’elle n’était pas folle et qu’il s’agissait bien de son bébé à elle. Sinon pourquoi retrouverait-elle tout ceci. Pourquoi. Cela n’aurait aucun sens. Maryana remarqua quelques poils sur le sol, perçut le son palpitant du cœur de la mère. Battements forcés, trop rapides. Avant qu’elle ne s’en rende compte elle avait à nouveau les mains emplies de sang. Arabesques rouges qui virevoltaient autour d’elle. Elle se mit à hurler.

- Assez ! Calmez vous immédiatement, lâchez le. Vous n’avez aucune raison de vous blesser de la sorte. Aucune. Cessez ce stupide entêtement et écoutez nous. Où il y aura des conséquences que ni vous, ni moi ne souhaitons.

•• Contexte de la Mission

Wolfheaven, 31 juillet 2010.


Alors que Maryana semble échapper à toute forme de contrôle, son père "biologique" autant que spirituel, le démon Caïm, essaie de sauver la situation en tentant d'expliquer et de pacifier ses relations avec les lycanthropes. Ses efforts semblent totalement vains. Pourtant exercé à l'art subtil de l'intimidation couplée à la diplomatie, Caïm semble incapable de dompter les instincts primaires des fauves, et de les empêcher de se rapprocher lentement mais sûrement de l'escalade. Ces réactions lui permettent de cerner un peu mieux sa "fille" Maryana; il sait désormais qu'il doit agir avec prudence à ses côtés. Ces efforts interviennent trop tard; Isadora bondit, griffes et crocs prêts à écharper les êtres qu'elle juge maléfiques. C'est sans compter l'intervention de Johan, son compagnon, qui se met en travers de la route de la louve, la bouscule, l'empêche d'attaquer. Erreur d'un cabot; il ne se rend pas encore compte que les critères objectifs humains n'ont pas cours chez ses congénères loups garous. Chaque défi est l'occasion de réaffirmer sa position, et c'est effectivement le cas. Bousculée dans son honneur et son statut social au sein de la meute, Isadora réagit violemment, et n'hésites pas à s'en prendre directement au père de son enfant. Pour le remettre "à sa juste place". Coucher avec une louve n'est donc pas une sinécure; encore faut il survivre à ses crocs! Mais Johan a beaucoup de potentiel, et est armé des meilleures intentions. Maryana quant à elle sort de son espèce de semie torpeur. Pourtant, elle est plus que jamais ancrée dans la folie, même si ses interventions donnent le change. Comment la meute ressortira t'elle de cette mise en spectacle de ses tensions internes devant de mystérieux agresseurs? Maryana ne semble pas vouloir lâcher l'affaire. Nathanaël et Mary auront plus que jamais le rôle de gardes fou...


•• Indications de jeu et ordre de passage

Cet ordre de passage dure encore une semaine, vous pouvez toujours y poster une fois, voire deux selon votre désir et ce que vous avez à dire!
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à mpotter les admins, ils seront ravis de vous répondre !
Bon jeu !

Tout, selon l'expression consacrée, avait tendance à se barrer totalement en cacahuète. A peine avais je essayé de temporiser la situation, de calmer les parties, que je me retrouvais au milieu de ce qui s'avérait être un sacré bordel hors de contrôle. La louve qui s'était montrée fort agressive n'avait pas relâché la pression, elle continuait de menacer ma fille malgré tout ce que je pouvais dire. Saloperie de bête à poil, était elle réellement trop stupide pour comprendre qu'un un seul regard, je pouvais la transformer en canette de coca ou en stérilet, ou elle voulait vraiment se suicider ? Je ne comprenais pas la logique de cette espèce. Ou plutôt si, je la cernais enfin. Ces monstres étaient incontrôlables. SI je voulais mes les aliéner, je n'aurais d'autre choix que de les manipuler, de les jeter directement dans le brasier ardent de la guerre et du carnage. Je pressentais déjà que j'allais faire une hécatombe si je restais dans cette foutu clairière. Impossible pour moi de tenir plus longtemps ; mes pouvoirs m'appelaient. Un vent glacial s'éleva un instant dans la clairière, rejetant les mèches de mes cheveux en tous sens, alors que mes yeux brillaient d'une lueur, d'un éclat de bronze. Je m'apprêtais à liquéfier instantanément l'impudente alors qu'elle était en plein bond, mais elle fut interceptée en plein saut par un mâle lui aussi transformé. Magnifiques spécimens, d'une force prodigieuse. J'avais hâte de les voir se jeter sur les humains, et mieux encore, sur les vampires. Déchirer leurs chairs mortes et putrides, se faire un festin de ces viscères sans autre goût que celui de la corruption de leur existence. Je me serais bien léché le pourtour des lèvres, si j'aurais pu éprouver la moindre sensation physique. Je me crispais tout entier alors que je ressentais les émotions les plus violentes qui soient. Haine, mépris, désir de meurtre et d'infliger la souffrance. Un poil de désir sexuel aussi. Pas pour l'acte en lui même et le peu de satisfaction que j'en retirerais, mais tout simplement pour la débauche d'énergie et le renforcement de mes pouvoirs que cela impliquerait. La fornication pour elle même, la lubricité, étaient des choses qui faisaient réagir mes pouvoirs. Comme le meurtre, le sang, le pouvoir. A peu près tout ce qui était dévalorisé chez les humains, en fait.


Maintenant, les deux loups garous se faisaient face. La louve, de toute évidence, était plutôt une dominatrice. Excitant. Elle se jeta sur son camarade et commença à le croquer. Lui ne resterait pas sans reste, j'en étais convaincu. Les loups garous étaient les jouets de leurs pulsions. Et réagir à la souffrance ne pouvait se faire que dans la fuite ou la violence. J'imaginais qu'aucun loup n'accepterait de se prendre une branlée sans défendre sa fierté avant. Je m'attendais donc à un bon combat, mais cela ne changeait rien à l'impasse stratégique et diplomatique en cours dans la clairière. Les loups garous étaient bien plus occupés à se taper dessus pour faire correctement l'analyse de ce que je leur proposais, et nous risquions même potentiellement de nous mettre en danger par excès de confiance. Je ne pouvais pas tolérer de perdre Maryana. Pas parce que je tenais à elle par notre lien de filiation ou par un amour quelconque, mais tout simplement parce qu'elle me serait fort utile dans ma conquête de ce monde et des âmes qu'il me promettait. Pour elle ? De quoi parlait ma fille ? Je la toisais un instant, inquiet et interloqué. Complétement timbrée. Il fallait que j'y remédie, que j'y remédie rapidement. Peut être fouiller son âme et son esprit pour réparer la meurtrissure, si je la localisais ? Non, aucune chance. Mon sang courait dans ses veines. Enfin, quand je dis mon sang, je parle plutôt de mon pouvoir... Maryana les menaça à nouveau. Je la giflais. Pas méchamment, mais pour lui faire reprendre ses esprits.


| Ce n'est PAS ta fille, Maryana. Tu dois t'ancrer dans le réel, dans ce qu'il se passe aujourd'hui. Comment veux tu que ce soit possible ? Je ne connais qu'une seule personne ayant le pouvoir de relever les morts. Laisses moi la retrouver, et ensemble, nous exploiterons son don. |


Je me retournais vers les loups garous, jetant un regard plein de curiosité à ceux qui se défiaient toujours, mais parlant à ceux qui, plus loin, semblaient encore temporiser.


| Je vois que l'on n'aboutit à rien ce soir. Je vous recontacterais. Parlez en entre vous. Il ne s'agit pas de menaces en l'air. Je parle de ce que je vous ai révélé. Si vous ne vous alliez pas à nous autres, vous allez être isolés. Le gouvernement veut vous mettre en cage et vous étudier, les vampires veulent finir ce qu'ils ont commencé il y a un millénaire et demi, vous exterminer. Vos cousins métamorphes vous ont abandonné. Vous n'avez plus le choix. La prochaine fois que je viendrais vous voir, j'attendrais une réponse. Allez vous réfléchir à cette proposition ? |


Je me tournais vers Maryana.


| Tu dois être forte, ma fille. Tu dois résister à l'appel des ténèbres. Résistes. -


Résistes, tant quue ce ne se sera pas moi qui te ferais basculer.

Tout partait dans tous les sens, et j’en avais assez. Bon sang n’était-il pas possible que pour une fois mes loups se comportent bien ? Non ce n’était pas leur faute, mais celle des personnes qui avaient investis notre territoire. Quelque part, au fond de moi, je savais que j’aurais du prendre les devant et les attaquer, leur montrer que nous n’étions pas des créatures dociles. Certes je n’approuvais pas la conduite de l’autre imbécile, et encore moins le fait que Johan s’interpose. D’une cela aurait donné une bonne leçon à Isadora. De deux, on ne se retourne pas contre les siens, peu importe la raison. Nous étions une meute solidaire, et aucun loup ne pouvait en attaquer un autre sans en payer les conséquences. Les coups de crocs de la louve sur son compagnon étaient on ne peut plus justifiés, et je ne dirais rien pour cela. Le nouveau mâle de ma meute devait comprendre lui aussi que nous ne sommes pas tendre et qu’un geste même sensé ne sera pas accepté s’il nuit d’une manière ou d’une autre à l’un des siens. En percutant l’ancienne femme de ménage, il l’avait quelque part défié et il n’allait pas s’en sortir idem. Si je devais bien lui trouver une qualité, ce serait celle d’être très combative et forte. Elle avait plus d’une fois repoussé les avances des mâles de la meute en leur donnant une bonne leçon de force. Au moins avait-elle retenu une chose de ses enseignements avec Nathanaël. Bref. M’avançant un peu plus, dévoilant mon visage et mon corps nue à mes ennemis, constatant que Tolin avait comme pris la fuite – le lâche indigne de sa côté lupin - je fis signe à mes gardes de ne pas bouger. Je me plaçais derrière mes loups en train de se battre et déclara d’une voix forte et puissante

☇ Sortez de nos terres, c’est un ordre de la Lupa de cette meute. Si vous ne le faites pas, nous vous chasserons, que cela nous coute ou non la vie. Vous avez bafoué nos règles, vous avez attenté à la cohésion de mon groupe et votre fille a tenté de s’en prendre à l’un des miens☽

Je dis la dernière phrase avec dédain, sans même regarder la jeune femme. Elle n’en valait pas le coup, elle n’était qu’un pion. Oh certes, elle ne le savait pas mais l’homme serait conscient que moi je l’avais compris et que j’étais plus maligne qu’il pouvait le penser. Je repris

☇Je réfléchirais à votre proposition sérieusement et je vous ferais parvenir en personne ma décision. Ne vous attendez cependant pas à ce que je traite avec votre « fille », ni avec vous si vous considérez une nouvelle fois à haute voix que nous vous sommes inférieur. De mon côté, je ne vous enverrais pas un de mes loups. Ainsi nous traiterons d’égal à égal. Vous possédez certes des pouvoirs puissants, nous n’en restons pas moins forts. Nous ne sommes pas grands nombres, mais mes contacts sont très larges et si vous vous avérez une menace pour les miens ou mon espèce, je lâcherais, avec l’accord de tous les Ulfrics de meute, tous les loups –garants sur vous. D’ailleurs, pourquoi pas négocier avec les vampires quitte à dévoiler notre identité et mourir par la suite ? Sachez bien que nous vous emporterons dans notre chute. Je réserve donc mon jugement, et je vous serais grés de ne plus vous aventurer sur notre territoire sans mon accord préalable. Faute de quoi, cela sera considéré comme une déclaration de guerre. Sachez cependant que votre proposition est on ne peut plus intéressante et je l’aurais sans doute accepté tout de suite si votre fille n’avait pas agis comme elle l’a fait. Je vous laisse me laisser une adresse où vous trouver avant de vous en allez, afin que je puisse vous recontacter. ☽

J’étais claire, on ne peut plus claire. Je n’accepterais pas que l’on rabaisse les miens ni même ma personnes, surtout ma personne d’ailleurs. Je suis certes une femme, mais j’en reste une Lupa charismatique qui s’est battue dans un monde masculin pour obtenir une place supérieure. Les deux personnes en face de moi sous-estimaient les miens, et cela pouvait leur couter cher. En attendant, je ne bougeais pas d’un pouce, faisant sentir tout le pouvoir que je possédais à toutes les personnes présentes. Plusieurs loups frissonnèrent et Isadora arrêta même de se battre. Pour certains, c’était douloureux, pour d’autre cela imposait le respect. Je n’étais pas une faible créature, et ma puissance surpassée - d’une manière différente certes – celle de la femme présente. Elle maitrisait la magie, moi je maitrisais la bête qui était en moi, au point où ne faisons qu’une seule et même personne.

Le choc. Pas tant au niveau de la douleur. Plutôt un choc émotionnel. Un peu comme lorsque l’on s’électrifie avec le fil d’un enclos pour chevaux. Quelque chose, qui vous remet les idées en place. Une mince vague de chaleur qui monte à une vitesse fulgurante et qui s’en va. Qui laisse une simple rougeur sur le point d’impact. Maryana monta la main à sa joue. Réalisant qu’elle venait d’être giflée. Enfin, elle ouvrit les yeux. Quitta la sorte de folie douce dans laquelle elle s’était emprisonnée. Son corps se mit à trembler légèrement alors qu’elle écoutait les remontrances de son géniteur. Qui lui faisait réaliser sa stupidité, sa naïveté, son fol espoir. En elle, son esprit son déchirait. C’était comme si elle venait de perdre Jessica pour la seconde fois. Comme si parce que la douleur, le désespoir étaient tout aussi présent que lors de cette nuit à l’hôpital de Fort Williams. Seconde parce qu’elle savait qu’elle l’avait déjà connu, qu’elle avait été capable de surmonter le tout. Ah ! Comme les choses avaient été simples. Si seulement… si seulement il avait été possible de retourner en arrière. De retrouver la carapace qu’elle s’était forgée. Remettre le masque d’insensibilité qu’elle avait porté. Elle se revit. Saigner sa première victime. Le soulagement que cela lui avait causé. L’excitation qui était née en elle au toucher du sang qui s’écoulait. L’esprit calculateur qui se formait.
Au fil du temps elle était devenue une sorte de robot. Qui n’avançait que par paliers, buts précis. Elle n’avait plus eu besoin de penser à quoi que ce soit. Si ce n’était trouver la prochaine personne sur la liste. La rayer à son tour. Tout était si clair, si facile à cette époque. Lorsqu’elle était seule. Livrée à elle-même. Lorsqu’elle n’était qu’une coquille vide, à peine capable de sentir une émotion. Mais furtive. Lorsqu’elle pouvait se voiler la face et que personne ne venait la contredire. Mais maintenant tout était différent. Elle mourrait pour retrouver la femme qu’elle était devenue durant trois années. Pour ne pas être cette chose instable. Incontrôlable. Cet être remplis de désirs, d’impulsivité. Elle sentit des mains se poser sur ses épaules alors qu’elle se demandait même si cela lui était possible. Son père. Son père qui lui demandait de lutter. Contre ce monstre bourré d’envies ingérables qui s’insinuait en elle. Amorphe, elle était comme vidée. Perdue dans un monde qui était différent du sien, de sa petite routine meurtrière. Trop différent pour elle peut-être.

Elle ne revint à la réalité que lorsque la chef de meute se mit à l’évoquer avec dédain. Mépris. Depuis combien de temps elle parlait, elle n’en avait pas la moindre idée. Mais elle comprit vaguement qu’elle remettait leur sincérité à cause d’elle. La « fille ». Elle regarda la louve exprimer sa colère. Calmer les siens par une force qu’elle pouvait ressentir mais ne pas comprendre. Devina le défi qui lui était quelque part lancé. Un combat d’œstrogènes. A qui serait la plus puissante. Maryana commença doucement à ricaner. Un sourire malsain sur les lèvres, elle avait du mal à garder consistance et sérieux devant de telles sottises. Une stupidité bornée et sans égale. Elle baissa les yeux afin de garder contrôle sur elle-même. De ne pas provoquer plus que nécessaire la meute. Car même s’ils s’avéraient puissant, son père et elle étaient en sous nombre. Elle releva son regard. Sans avancer ou reculer d’un pas.

- Je vous ai déjà dit, ou si ce n’est à vous à l’homme qui se déclarait comme chef que j’étais totalement dissociable de mon père. Un électron libre en quelques sortes. Alors oui, je crois en vos menaces, j’ai vu, ressenti votre colère. Mais elles ne m’effraient pas. Je ne courberai pas l’échine devant tant d’obstination stupide. Je ne m’inclinerai pas face à une personne qui m’accuse de faits que je n’ai pas commis. Je n’ai pas touché un seul de vos loups. Vous pouvez vous cacher tant que vous voulez. Que ce soit derrière un subalterne pour ne pas révéler votre identité, que ce soit derrière moi pour masquer votre incompétence à tenir vos membres ou dans les bois pour échapper aux vampires, vous finirez rattrapée par la vérité. Et j’en sais quelque chose puisque que je lutte en permanence contre cette même forme de vice. Qu’à chaque confrontation avec la réalité je suis blessée. Mais ce ne sont que des démons intérieurs. Ils ne peuvent pas me tuer à proprement parlé. Alors que vous cette chose réelle, lorsqu’elle viendra frapper, elle vous détruira. Purement et simplement. Ce ne sont pas des menaces mais bien un fait que je vous énonce. Reculez l’échéance tant que vous voudrez, ce ne sera que plus douloureux.

Sans tourner le dos à son interlocutrice elle se recula, de sorte à passer derrière son géniteur.

- Mais puisque ma présence semble vous importuner, je vous laisse aimablement discuter avec mon père. Sachez que je ne remets nullement votre puissance en cause, que je ne nie pas votre position de force. Il ne s’agit pas là d’un défi, une simple constatation. Attendre ne sert à rien. Pas quand les nocturnes deviennent plus importants et dominateurs chaque nuit qui passe. Le choix est votre.

Sans attendre quoi que ce soit, elle tourna les talons et commença à s’engouffrer dans le bois. Espérant retrouver son chemin grâce à un sens de l’orientation travaillé. Elle désirait, un instant, se retrouver seule. Penser, songer. A la tournure que prenait sa vie depuis qu’elle avait commencé à suivre les pas de son père.

Spoiler:

Il n'avait pas voulu mal faire. Mais il était encore un louveteau, à l'intérieur de lui, inadapté à cette meute dans laquelle il était au bas de l'échelle et plus encore, cabot à peine converti, belligérant qui mettait les femmes enceintes, il était inconnu, sans connaissances de surcroît, et son intervention n'avait pas été faite pour blesser Isadora dans son honneur, ou même obéir à Mary.
Il voulait seulement la protéger, réflexe instinctif encore plus fort que sa nature de loup, ancré au plus profond de lui. Il voulait protéger cette femme qu'il appréciait un peu trop et il avait donc agit sans réfléchir, n'écoutant que ce que son coeur lui disait. Oui, il avait montré les crocs, il avait bondit, et il n'avait pas pensé qu'en retournant à sa place, Isadora lui sauterait dessus. Non, jamais. Il tourna la tête en entendant le cliquetis des griffes sur les cailloux du sol, un peu surpris, et couina en sentant ses dents s'enfoncer dans sa patte.

Qu'est-ce qui lui prenait ?
À cet instant,. Johan n'était pas le loup dans le corps de l'humain, mais l'humain dans le corps du loup. Il était un enfant qui ne comprenait pas pourquoi elle l'attaquait. Il savait qu'elle allait lui en vouloir, mais... un autre geignement, la douleur, la louve qui le pousse dans le flanc. Il trébucha et faillit tomber, tenant sa patte blessée dans les airs. Il avait mal. Il n'avait jamais eu à réellement se mesurer à d'autres loups, encore moins à un expérimenté à ce genre de bataille.
Son premier réflexe fut celui de se retransformer en humain, de reprendre sa forme la plus vulnérable. C'était sa façon de se soumettre à elle. Les traits crispés, le mollet saignant, il était accroupi au sol comme s'il allait attaquer. Et pourtant, non. Il avait juste mal, il avait juste mal qu'elle ne comprenne pas. Ses mains étaient pleines de terre, tout son corps marbré du sang séché de l'animal tué par la Lupa précédemment, et au-travers de ce sang sur son visage, de ses cicatrices pâles, Johan ne comprenait pas. Ses yeux brillaient de douleur, de colère, de cette rage qui faisait battre son coeur trop vite et ses mains se serrer sur la terre. Son souffle était court. Il s'assit, fixant Isadora qui tournait autour de lui comme autour d'une proie, ignorant volontairement tout ce qui se passait autour d'eux. Il était dans un autre monde où la douleur régnait, maîtresse.
Mary parla, mais il ne l'écouta que d'une oreille. Elle n'acceptait pas la proposition faite par les deux créatures, bien qu'elle la jugeait intéressante. Dans la tête du libraire, le souvenir de sa rencontre avec Belle, la vampire qui avait tenté de le mordre alors qu'elle avait à peine fleuré son sang. Les vampires étaient puissants et attirés par eux. Il n'avait pas raconté l'épisode à Isadora et n'avait que peu envie de le faire, actuellement. Une mèche blonde tomba sur son front, le chatouillant un peu. Un murmure, caché par les paroles assassines de Maryana :

« Ainsi donc, c'est comme ça que nous allons jouer, désormais... »

Jouer au loup, au plus fort.
Son mollet continuait de saigner, mais il n'en fit aucun cas. Il regarda simplement Maryana partir. Il se leva, posant son pied au sol sans rien dire, prêt à courir sur sa blessure s'il le fallait. C'était comme ça qu'elle voulait jouer, donc il jouerait ainsi.
Et ils auraient mal.

C’était une belle nuit, une très belle nuit. Mary avait vraiment bien choisi la soirée pour intégrer Johan. Nous n’étions pas encore à la pleine lune, mais nous nous en rapprochions et avec elle, nos forces étaient plus importantes. On pouvait ressentir ses bienfaits, sans pouvoir tout de même en profiter tout de suite. Oui, c’était vraiment le soir où nous devions nous réunir. Je savais, en m’y rendant, que ce ne serait pas une partie de plaisir, mais ce n’était pas le plus important. Non, ce qui était central à mes yeux c’était l’introduction du libraire au sein de la meute. Avec cette dernière, il allait pouvoir s’épanouir d’une manière dont il ne pouvait se l’imaginer. Ce n’était pas que violence et punition, mais un véritable foyer, une famille soudée, à la vie à la mort. Une fois que l’on entre dans un groupe de changeurs lycanthrope, on n’en ressort que très rarement. De part sa condition de mâle, il n’aurait aucun mal à trouver ses marques et serait accepté facilement. Alors même si cela signifiait que je me retrouverais de nouveau seule, j’étais contente pour lui. C’était un homme bien, et il méritait d’être en paix avec lui-même et avec son loup.

Mais ils avaient tout gâché.

Pour sur, jamais je ne pourrais accepter le moindre pacte avec eux. Ils avaient tout gâché, et même si Mary pouvait passer outre, je n’en étais pas capable. Au fond, le geste de la femme envers moi n’avait été qu’un prétexte pour que mon loup domine ma raison et ne s’élance à sa rencontre pour lui faire du mal. J’étais en colère, et frustrée de ne pas pouvoir la faire ressortir. Alors quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas réfléchie à deux fois, et j’ai laissé mes instincts me guidaient ; fait qui n’était pas rare chez les lycanthropes. Pour être en paix avec soi même il faut savoir accepter les avantages mais surtout les contraintes de notre côté loup. Il faut laisser ses derniers s’exprimer pour ne pas finir par devenir fou. Ni une ni deux, je m’étais laissée porter par mon envie de sang et de chair déchiquetée, envers cette personne que je considérais comme mon ennemie. Peu importait les conséquences de mes actes. J’étais en harmonie avec moi-même.

Mais il a tout gâché.

Pourquoi avait-il fait cela ? Je ne pouvais pas le comprendre dans mon état de colère et de frustration. On m’avait privé de ma cible, de mon repas, et je ne pouvais pas laisser ça impuni. J’avais beau apprécier énormément Johan et lui trouver de nombreuses qualités, il ne venait pas moins de me défier. Et, chaque membre de la meute sait qu’il n’est pas bon de se comporter ainsi avec moi. J’avais beau être une femme, et une lycanthrope « jeune », je n’en restais pas moins l’ancienne élève de notre ulfric. Il m’avait tout appris, et j’avais acquis rapidement une force, tirée de tous ses enseignements, force qui m’avait plus d’une fois tirée de mauvais pas, au sein comme au dehors de la meute. J’avais fais mes preuves, comme le libraire allait devoir les faire, et je m’étais fais une réputation de dure à cuire. Celui qui voulait me dominer sans mal n’était pas né. Pour sur, et ce n’est pas de la vantardise, Johan ne faisait pas le poids. Il n’avait pas une base de combat solide et était tout juste en apprentissage. Sous MON apprentissage. Ce n’était certes pas réglo, mais en me retournant contre lui, je jouais avec ses faiblesses. Sans doute m’en voudrait-il ? Oui, il ne fait pas de doute, mais je lui en voulais également. Car non sans m’avoir laissé tombé une première fois face à la lupa, il m’avait interrompu et rendu quelques instants vulnérables face à nos ennemis. Et alors que je lui tournais autour, ne faisant plus attention à ce qui m’entourait, il fit une chose totalement stupide. Il reprit sa forme humaine, sous les yeux de tous – acte jugé tabou dans la meute –, se rendant vulnérable pendant et après sa transformation. Il n’y avait pas besoin d’être un géni pour comprendre la raison d’une telle action stupide : il voulait échapper à la leçon que je voulais lui donner. C’était lâche et dépourvu de logique. Au moins cela m’apprenait qu’il n’avait pas assez confiance en moi. Jamais je ne l’aurais blessé mortellement, ou nuis de manière importante à sa santé, il ne s’agissait que de lui donner une bonne leçon.

Mary congédia nos « invités » surprises, et après des propos insolents, la « fille » tourna les talons. Ne restait que le « père », qui s’en doute ne ferait pas de plus de vagues. Notre Lupa était déjà agréable en lui promettant de réfléchir à sa proposition. Elle aurait pu nous lâcher sur lui, et rejoindre le combat, en faisant pencher la balance de notre côté. Il était fort oui, mais même s’il nous tuait tous, il ne s’en tirerait pas sans dommages. Surtout si notre chef s’y mêlait. Si je devais bien lui reconnaitre quelque chose c’est qu’elle n’avait pas volé sa place. Oui, je ne suis pas d’accord avec elle sur plusieurs aspects. Seulement nier sa puissance serait stupide et dangereux. Elle était la seule à avoir le dessus sur tous les mâles de la meute et d’être en mesure d’égaliser les Ulfrics de toutes les meutes aux alentours. Je me rappellerais toujours le combat qu’elle a mené contre un chef qui était venu revendiquer la meute comme sienne, après la mort de Nathanaël. Après une demi-heure de combat entre notre Lupa et lui, il avait finis par abandonner, comprenant bien qu’elle l’entrainerait dans la tombe avec elle. Ce jour là, elle avait agis en véritable Lupa. Elle aurait pu nous échanger, nous donner, mais elle nous avait protégé, au péril de sa vie et de son statut. Oui, pour sur, notre ennemi aurait du fils à retordre s’il s’attaquait à nous, et j’imaginais sans mal qu’il en était conscient. Après tout, si nous devions lui reconnaitre une qualité, ce serait le fait qu’il ne semblait pas stupide. Bien au contraire, il semblait – trop – intelligent et ne se laisserait pas tomber dans le piège si simple des apparences. En attendant qu’il s’éloigne et ne rebrousse chemin, je me plaçais devant Johan, si vulnérable par sa bétise. J’avais beau lui en vouloir, il n’était pas question que je laisse quelque d’autre que moi le blesser. J’étais la seule à posséder « ce pouvoir ». Cette idée était ancrée en moi, et voulait tout dire quand à ma relation avec l’homme. Cependant, je n’étais pas prête à le reconnaitre pour l’heure. Fallait-il encore que prenne conscience de ce que cela impliquait et ce n’était pas gagner. Les relations humaines, ce n’était franchement pas ma tasse de thé.

•• Contexte de la Mission

Wolfheaven, 31 juillet 2010.


La réunion et les tractations diplomatiques ont donc tourné court, finalement. Les lycanthropes, prisonniers de leurs pulsions animales, n'auront eu la vision d'ensemble qu'escomptaient les rejetons de l'enfer, et ceux ci étaient trop mal préparés pour attirer les bêtes à poils dans leurs filets. Cela dit, Nathanael parvient à tourner en quelque sorte la partie à son avantage, notamment en essayant de s'aliéner un peu plus sa fille. Ce ne serait pas forcément une mauvaise chose, compte tenu de la "faiblesse" toute humaine que celle ci conserve de sa vie tragique. Mary de son côté, assume sa position de leader (enfin!) et rembarre les démons tout en leur promettant toutefois de réfléchir à leur proposition d'alliance. Nul doute que la belle voudra d'abord en savoir plus sur ceux qui se déclarent être leurs amis. Et surtout, qui ils sont, quelle est cette drôle de nature qui semble être la leur. L'appel à la raison de Maryana semble donc d'une portée limitée, bien que réelle. Elle ne fait qu'énoncer des vérités, en ignorant bien sûr les plans autrement plus sombres de celui qui se fait passer pour son "père".Une fois qu'elle eut sorti les enjeux manqués de cette confrontation, Maryana quitte la scène, sans doute pour gérer le contrecoup émotionnel de la rencontre. Johan et Isadora sont quant à eux toujours occupés à gérer leur dispute. La louve s'est montrée comme la dominante, aucun doute là dessus, mais elle semble avoir porté un rude coup à la fierté de son compagnon, bien plus qu'à son intégrité physique. Le bizutage de Johan au sein de la meute semble avoir commencé, bien malgré lui !


•• Indications de jeu et ordre de passage

Cet ordre de passage dure encore une semaine, vous pouvez toujours y poster une fois, voire deux selon votre désir et ce que vous avez à dire! Je précise ici que ce serait le dernier ordre de passage. Vu comment la mission a tourné, je pense que tout un chacun n'a plus qu'à poster pour mettre un terme à sa participation à la mission :p
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à mpotter les admins, ils seront ravis de vous répondre !
Bon jeu !

La lycanthrope dont j'avais ressenti la puissance s'était avancée, je pouvais la voir pleinement, désormais. Elle nue, et couverte de sang. Elle incarnait le chaos, et je la sentais comme l'élue des dieux sombres qu'elle pouvait devenir. Elle était encore prisonnière de ses faiblesses de sa nature « humaine », mais je ressentais en elle une force incroyable. Elle me serait utile, cette boule de poils, quand j'aurais appris à l'apprivoiser. Je sentais que ce n'était que partie remise avec les loups garous. Ils avaient tellement de potentiel que je serais bien stupide de le laisser se gâcher. Les laisser se faire exterminer contre les vampires ne servirait pas mes desseins. Non, ils seront à l'avant garde des légions qui amèneront ce monde à sa ruine. Les vampires étaient de faibles créatures, ils avaient besoin de sang humain pour survivre. Moi, j'avais besoin de leur âme. Pas que j'ai besoin de me sustenter, mais plus j'en envoyais dans l'autre monde et plus mes maîtres me couvraient de récompenses et de dons chaotiques. Les vampires étaient donc prisonniers de leur propre nature. Ce n'était pas la même chose des loups garous. Si eux aussi étaient soumis à de fortes pulsions, irrépressibles, ils n'en restaient pas moins capable de se nourrir des choses les plus négligeables de ce monde. Et ils pouvaient répandre leur nature à toute vitesse, en même temps que la panique galopante qui suivrait à la trace la moindre de leurs déprédations. La louve, la Lupa comme elle s'appelait elle même, nous intima l'ordre de quitter leur territoire. J'obtempérais. J'aurais tous pu les tuer, en même temps ou séparément, cela m'importait peu. Mais j'avais bien plus à gagner à temporiser pour remporter la mise qu'à me rebiffer et provoquer un bain de sang. Je levais donc les mains en signe d'apaisement. Ma fille profita de cet instant pour parler. De façon intelligente et éloquente, elle informa les lycanthropes du triste sort qui les attendait. Elle semblait avoir en partie recouvré l'esprit, et lorsqu'elle termina son argumentaire, elle s'enfonça dans les sous bois derrière nous. Je la laissais faire ; je connaissais assez bien les humains pour savoir quand ils avaient besoin de quelques instants de solitude.


| Pas de problème, nous allons partir. Comme je l'ai dit, nous ne voulions ni vous déranger, ni vous embarrasser. Je comprends que nous avons besoin de mieux nous connaître avant de juger de l'autre, c'est la leçon que je retire de cette conversation. |


La lupa continua sur sa lancée, et continua de me mettre en garde pour la suite des évènements. D'ordinaire, je réagissais assez mal aux menaces, mais je n'aais aucune fierté ou aucune dignité. En fait, je n'avais aucun honneur, et encore moins de morale. Totalement libre de mes faits, gestes ou paroles, je pouvais très bien avoir recours à n'importe quelle solution pour combattre les problèmes qui pouvaient gangréner ma destinée. La louve remit la faute de ma fille sur le tapis, bien que je ne considérais pas son attitude comme la cause de ce qui s'était ensuivit. Je toisais la louve, et sortit une des cartes professionnelles de ma doublure humaine. Je la tendais à la jeune femme, et lui donnais. On y voyait mon nom d'emprunt ; Nathanael Gordon, ainsi que mon adresse et mes coordonnées téléphoniques. Cela pouvait paraître un peu stupide, mais je ne parvenais jamais aussi bien à mes fins que quand je prenais une identité humaine avant de m'établir une solide emprise dans le monde matériel.


| Voici, vous pourrez me retrouver ainsi. J'attends de vos nouvelles avec impatience, et je pense qu'un face à face seuls ne pourrait que nous aider dans les négociations. Je serais également disposer à répondre à vos questions, si vous en aurez d'ici là. |


Je faisais un signe de tête en guise de salutation, et reportais un instant le regard sur la transformation qui s'effectuait. Je comprenais ce genre de lutte pour le pouvoir pour y avoir déjà participé dans d'autres temps et dans d'autres dimensions. Je saluais aussi la louve enceinte d'un regard enjôleur, avant de tourner les talons, et de rejoindre ma fille. Je mis quelques minutes à la retrouver, bien que son pouvoir faramineux me guidait tel un phare en pleine nuit.


| Nous pouvons partir, petite. Tu vas tout me raconter en chemin ; tu dois avoir confiance en toi comme en moi. Allez, viens. Il est temps. |


Je la prenais par la main, et m'enfonçais avec elle dans l'obscurité.

Tout avait dit, il n’y avait rien à ajouter quand à mes paroles et le sens de ces dernières. Oh certes, la « petite » avait pris la parole, mais je ne daignerais pas lui répondre. Elle était sotte, naïve, trop sur d’elle et d’une bêtise sans précédent. Pour sur, son « père » n’était pas de la même tempe. Il était plus sûr, plus mystérieux, plus fort. C’était de lui que je méfiais, pas d’elle. Elle n’était pas de taille à rivaliser avec mes loups, mais lui si. Oui, il était mon ennemi, celui dont je devais me méfier, celui avec qui je parlerais donc. Je n’aimais pas m’adresser à des sous-fifres et je fus claire aussi sur ce point. Lorsqu’il amorça un geste vers moi, je fis signe à mes loups de ne pas bouger. Il en faisait que me tendre une carte de visite rien de bien menaçant. Oh bien sur, on ne peut jamais être sur des intentions des autres, mais j’avais bien pris conscience qu’il avait beaucoup à gagner à s’allier avec vous. Sinon il nous aurait éliminé et n’aurait pas cherché à discuter et nous convaincre. Il ne faisait pas de doute que si sa « fille » est dans les parages, nos négociations se passeraient moins bien. J’avais l’habitude de traiter avec des hommes, et je me méfiais comme la peste des femmes. N’en suis-je pas une ? Bien sur que si, et je suis bien placée pour savoir jusqu’où on peut aller pour ne serait-ce qu’un peu plus de pouvoir. Les hommes ont tendance à aller droit au but, alors que la gente féminine est plus vile, plus mesquine, plus manipulatrice…

Lorsque mes « invités » surprises furent partis, et que leurs odeurs s’évanouirent dans la forêt pour laisser place aux senteurs naturelles du lieu, je relâchais légèrement mon corps, soufflant de lassitude et de soulagement. Pour sur, ce soir, nous ne ferions plus rien. L’intégration de Johan n’aura pas été complète cependant. Il me fallait remédier à cela, et j’avais bien entendu la solution à cela. Mais tout d’abord, je m’adressais à tous les autres loups

☇ Rentrez mes amis, la soirée a été pleine d’émotions et une nuit de sommeil nous fera à tous du bien. Nous reparlerons de tout cela plus tard. Le plus important étant qu’à présent, vous avez un frère de plus et je compte sur chacun d’entre vous pour l’accueillir et l’aider à s’élever comme un loup doit le faire. Johan…☽

Je laissais Isadora passer devant moi à petit trot, puis courir à la suite des loups pour rentrer à la demeure lycanthrope et redevenir humaine. Quand à moi, je vins à la hauteur de Johan une fois que tous les loups furent dispersés et hors de vu. Je pris sa main dans la mienne et le relevais de telle sorte à ce que son corps frôle mes courbes. Tout dans le charme et la séduction bien entendu. Je suis une Lupa, et mes loups doivent me désirer autant qu’ils doivent me respecter. Je lui relevais le visage afin que ses yeux se portent sur les miens

☇ Te voilà enfin membre de cette meute Johan, et cela m’emplit de joie, soit en sur. Tu trouveras des compagnons de route, des frères qui te défendront corps et âme, qui seront présents à chaque instant de ta vie. Apprend à les connaitre, à les respecter, à t’entendre avec eux, même s’ils partagent des opinions différentes des tiennes. La meute n’est pas seulement contraintes, elle est aussi solidarité et famille. Plus jamais tu ne seras seul, mais lorsque tu ressentiras un besoin de solitude, tu n’auras pas besoin de le demander pour l’obtenir. Bientôt tu ne feras plus qu’un avec ton loup, et à ce moment là le monde t’appartiendra. Mais en attendant il te faudra écouter les enseignements de tes aînés loups, et plus précisément ceux des loups de naissance… Je te conseille de te tourner vers eux et non vers Isadora. Elle a certes appris avec mon Ulfric, elle n’en est pas moins encore elle-même en formation. Sache que tu peux la côtoyer si tel est ton désir. Cependant il te faudra en contrepartie passer du temps avec ta Lupa et apprendre que ses désirs sont des ordres très agréables☽

Je fis couler mes mains dans son dos, sur ses flancs, et finir sur ses fesses, un sourire très entendu aux lèvres. Oui je comptais bien compter Johan à mon tour et voir s’il était le seul loup à pouvoir donner des enfants « pur race » où si la grossesse d’Isadora n’était qu’un concours de circonstances. Je fis un pas en arrière et rajouta

☇ Mais pour l’heure, rentres chez toi Johan et n’oublie aucune de mes paroles. Je viendrais réclamer mon dû plus tard, lorsque tu auras l’étoffe d’un vrai loup. Qui sait ce que pourra te réserver l’avenir…☽

Je ne lui laissais pas le temps de me répondre. Je courrais vers le bosquet le plus proche, et me transformais en louve blanche. Je repassais dans la clairière, m’arrêtais non plus de Johan et me mis à faire entendre ma voix de louve, chantant sous la lune. A peine avais-je fini que des cris semblables se firent entendre dans tous le bois, réponse de mes loups. Et sans un regard derrière moi, je regagnais la maison appartenant à tous les loups. Deux d’entre eux m’attendaient déjà dans ma chambre, chargés de me protéger cette nuit. Avec les « monstres » que nous avions rencontré, il était plus sur que je ne sois pas seule. Sans croiser d’autres de mes loups, je me lavais, puis alla me coucher dans des draps de soi. Demain était un autre jour…

Il n'avait jamais été spécialiste du type conspirationniste, mais en ce moment, Johan ne pouvait s'empêcher de penser que tout cela était soit un piège, soit un mauvais rêve duquel il aurait bien voulu sortir. Ou une mauvaise blague, tout simplement. Malheureusement, il savait très bien que ce n'était pas une blague qui allait se termine promptement.
Isadora vint se placer devant lui, comme pour le protéger. Plutôt ironique, en considérant que de toute la bande, elle était celle qui l'avait attaquée alors qu'il n'avait agit que pour la protéger. Il tenta de ne lui porter aucune attention, écoutant l'homme ennemi leur parler et leur dire de réfléchir à cette proposition, en vue de futures nouvelles négociations, mais il ne pouvait s'empêcher de baisser les yeux pour la regarder, pour tenter de lire dans son esprit. Malheureusement, il n'était que loup. Les invités surprises disparurent de al forêt et leur odeur dérangeante avec eux, enlevant un peu de nervosité des épaules de l'homme. La blessure que lui avait infligé Isadora était moins douloureuse, ne pas bouger l'aidait à se regénérer.

Il esquissa un mouvement pour partir, mais la voix de Mary l'intima à rester sur place. Un dernier regard pour la louve qui l'avait attaquée, il avait besoin de lui parler pour éclaircir toute la situation, mais il savait aussi qu'il n'avait pas le choix d,obéir à la Lupa. Il détestait déjà être dans cette meute. La femme s'approcha de lui et prit sa main, le faisant effleurer son corps, ses courbes, et monter une rougeur supplémentaire à ses joues. Tous ses mots sonnaient mal, creux, dans son oreille, et il avait seulement envie de partir, de ne pas l'écouter lui dire d'éviter de fréquenter Isadora, de penser à ses désirs à satisfaire, ou peu importe. Il voulait seulement partir, retourner dans son appartement, se laver de tout ce sang qui le recouvrait, de toutes ces odeurs de loup, et revenir à une vie normale.
Normale.
Johan frissonna en sentant ses mains dans son dos, glisser sur ses cicatrices, puis sur ses fesses. Il restait pudique malgré tout et la situation le gênait, ça et le fait qu'elle puisse voir son corps sans qu'il l'ait vraiment demandé. Qu'elle le touche. Qu'elle viole son espace, sa bulle, son intimité. La Lupa partit ensuite, laissant une phrase en suspends. Le lycanthrope attendit de ne plus entendre le cavalcade de sa course, de ne plus ouïr son pas, et regarda le feu mourir. Longtemps. Seul. Juste pour oublier cette soirée horrible et tout ce qui était arrivé. Johan s'assit sur le sol et fixa les flammes, les braises, puis ferma les yeux en sentant la blessure à sa jambe picoter, se guérir un peu plus, la tranquilité aidant à tout cela. Il allait apprendre à vivre avec tout cela, c'était juste une nouveauté de plus... dix ans plus tard.

Il revint à la maison du bois après une heure, peut-être deux, et, sans plus de cérémonie, enfila ses vêtements sur son corps recouvert de sang et repartit sur son vélo. La douleur à son mollet était toujours forte, il se sentait saigner pendant qu'il pédalait jusqu'à la ville, mais ça l'aidait à se sentir en vie. Il avait juré de ne plus jamais se faire mal à cause d'Isadora : si elle le faisait à sa place, c'était une autre chose. Il croisa le regard des loups qui montaient la garde à cet endroit, mais ne le releva pas, bien qu'ils soient désormais des frères.

Cette nuit n’était finalement pas une bonne nuit. Je regrettais d’avoir répondu positivement à l’invitation de Mary. Oui j’aurais dû m’abstenir et rester chez moi. Elle l’aurait pris mal, mais franchement ses états d’âme, je n’en avais rien à faire. Mais aurais-je pu faire ça à Johan ? A ne pas être là en soutien, même si lui avait quelque part fui ses responsabilités envers moi ? Non pour sûr, je n’aurais pas pu le laisser affronter seul la meute. Qu’importe ce qu’il m’avait infligé ce soir, je ne regrettais pas finalement d’être venue. Au moins je n’avais pas été la première à abandonner « notre relation ». Il l’avait fait et je n’avais rien à me reprocher. D’ailleurs quelle relation ? Je n’étais que son instructeur et ça s’arrêtait là. Il aurait tôt fait de retrouver quelqu’un pour le former et l’entrainer, les volontaires au sein du groupe lycanthrope ne se feront pas rare. Ce n’était pas tous les jours qu’un loup arrivait et les mâles sans aucun doute feront tout pour l’aider et le mettre au niveau. Je ne m’en faisais pas. D’ici quelques semaines, le libraire se sentira entouré d’une famille qui le soutiendra et qui l’aidera. Et moi je serai à côté. Je ne me mettrai pas en travers de la destinée qui attendait l’ancien cabot. Il n’avait plus besoin de moi.

Mais moi avais-je besoin de lui ? Non. Enfin je ne sais pas peut-être oui. Je me sentais si malheureuse alors que je me rhabillais dans la chambre que m’avait offerte jadis mon ulfric. J’avais l’impression d’avoir perdu de nouveau quelqu’un à qui je tenais. Je secouais la tête et chassais ses pensées de ma tête. Johan n’était après tout qu’un loup, avec qui, certes, j’avais couché, mais ça s’arrêtait là. Rien d’autre ne nous lié, non rien d’autre. C’était ce que j’essayais de me persuader et à force de me le rabâcher, cela finirait par devenir une vérité. De toute manière je ne pouvais rien attendre du libraire. A présent je n’étais plus rien pour lui. Il l’avait bien montré à plusieurs reprises cette nuit : d’abord en ne me défendant pas devant Mary et les autres loups, et dans un second temps en m’attaquant dans le dos. Non je ne pouvais pas lui faire confiance ni compter sur lui. J’avais quitté la prairie très rapidement, sans attendre l’homme. De toute manière Mary n’en avait pas finis avec lui et la voir poser ses mains sur lui impunément, lui apprécier et la laisser faire, et qui sait qu’ils se mettent à coucher ensemble, non je ne l’aurais pas supporté. Trois coups se portèrent à ma porte, juste par politesse, puisque je n’avais pas eu le temps de répondre « entrez » que le doyen des loups faisait son entrée. Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agissait. Il resta silencieux, s’installant sur une chaise, alors que j’enfilais un tee-shirt sur ma poitrine nue et sale, une culotte puis un pantalon. Je fourrais mon soutif dans mon sac et sortais sans dire un mot. Il était là pour parler, je n’en avais pas envie. Il m’empêcha de sortir en posant sa main sur mon bras, que je retirais avec force

♠ Pour te donner bonne conscience c’est trop tard. ♠
∞ Je voulais juste… ∞
[b]♠ Me demander si ça va? Tu aurais du t’en préoccuper, toi comme tous les autres à la mort de Nathanaël. Vous n’avez rejeté parce que la Lupa ne m’appréciait pas ! Vous m’avez laissé tomber alors que je venais moi aussi de perdre mon Ulfric ! J’ai tout surmonter toute seule. Et à chaque fois que Mary est dans les parages je suis traitée comme une paria. Désolée mais j’en ai ma claque des hommes qui me déçoivent à tout va. Restez avec Elle et faites comme vous l’avez toujours fais : traitez moi comme une étrangère. Car c’est ce que vous vous êtes devenus, tous, à mes yeux, des étrangers. Tu sais pourquoi je reste ? Parce que je l’ai promis à un grand loup. Alors maintenant faisons comme à notre habitude c'est-à-dire se croiser sans se parler. C’est trop tard et je n’ai pas besoin d’un home ressentant des états d’âmes envers une femme enceinte. Parce que soyons honnête, c’est la seule chose qui t’inquiète. Essayez juste de ne plus commettre les mêmes erreurs avec le nouveau loup, car lui ne sera pas autant loyale à la meute que je le suis. Au revoir ♠

Sans plus tarder je partais et aucun loup n’essaya de me retenir. Ils avaient tous entendus ma manière de penser et je pu voir quelques regards honteux. Oui ils pouvaient avoir honte de leurs comportements et cela aurait dû arriver bien plus tôt. Ils auraient dû se remettre en cause bien avant ce soir. Non mais franchement ! Il avait fallu que Johan me rejette devant tous pour qu’ils comprennent qu’ils avaient tous fais la même chose mais plus vicieusement. Au moins le nouveau loup avait affirmé sa position. Eux avaient fuis lâchement. Je démarrais en trombe et rentrais chez moi très rapidement, ne respectant aucunement la limitation de vitesse. Entrant dans mon appartement, je pris une douche avant de me coucher, me promettant de rester dans mon lit pendant au moins une journée. J’envoyais un Sms à Johan, puis coupais mon telephone. J’en avais assez, plus qu’assez. Mais comme d’habitude, j’allais rebondir. Il le fallait bien de toute manière.