On l’a localisé Commandant ! Centre-ville de Glasgow il y a vingt minutes. Une de nos source la surveille actuellement le temps qu’on prenne le relais.

Lorsque l’un de mes agents de terrain entra dans mon bureau après avoir toqué sans avoir toqué, j’étais conciliant lorsqu’il s’agissait d’une urgence, je levai le nez de la paperasse merdique dans lequel j’étais plongé depuis deux heures. Un peu d’action sur le terrain me ferait du bien et me permettrait de prendre un peu l’air. Je décrochai mon portable après avoir écrasé mon mégot dans le cendrier sur mon bureau, puis descendis au garage du bâtiment afin de prendre ma bagnole, l’agent sur les talons.

Je veux une équipe d’intervention prête à partir dans une minute, une semi-démone à interpeller. Bougez-vous le cul ! dis-je à l’attention de mon interlocuteur tandis que je dévalais l’escalier menant au sous-sol de la brigade, trouvant l’ascenseur trop lent surtout avec les agents de bureau qui se baladaient entre les étages. Boucle ta ceinture. ordonnai-je à l’agent qui m’accompagnait tandis que nous sortions du garage sous-terrain, suivis immédiatement par un fourgon des brigades d’intervention, une équipe de quatre hommes à son bord.

Toutes sirènes hurlantes nous couvrîmes les 75km nous séparant de la capitale en une heure, filant à travers le trafic sans trop de difficultés. Une fois arrivé à cinq minutes de notre destination, et donc de l’individu à appréhender, nous coupâmes les sirènes par souci de discrétion puis nous poursuivîmes à pied jusqu’à notre cible. Je lançai mes ordres à l’agent de terrain qui avait fait le voyage avec moi, indiquant à l’équipe d’intervention de me suivre. L’agent devait se rapprocher de la cible, l’identifier puis la pousser vers nous dans une ruelle à l’écart des civils. Lui et moi étions les seuls sur les six membres de la PES alors présents à être habillé comme le péquin de base, alors que les gars de l’intervention avaient quant à eux tout leur barda de tenue d’assaut.

Les quatre hommes sur mes traces nous empruntâmes une autre rue afin d’atteindre notre destination sans prendre le risque d’être aperçus par la semi-démone. Une fois en place nous étions informés en direct par l’agent de terrain via l’oreillette que chacun d’entre nous portait. Nous l’entendîmes s’adresser à la nana avant que celle-ci ne se retrouves devant moi, l’équipe d’intervention formant un cercle autour de nous. Elle était donc face à moi, entre l’agent de terrain et moi, et les quatre armoires à glace de l’équipe d’intervention nous entouraient, formant un cordon de sécurité.

Rebecca Scott. Vous savez qui je suis, inutile de refaire une nouvelle fois les présentations. Vous savez comment ça se passe hein, pas besoin que je vous récite le speech habituel. Vous êtes enfin décidé à vous rendre cette fois ? dis-je en guise de salutation.
J’étais le seul à ne pas pointer mon arme sur elle, contrairement aux cinq hommes autour de nous. Toutefois j’étais prêt à sortir mon arme si elle tentait quoi que ce soit. Ce n’était pas la première fois que nous étions sur le point de l’arrêter, mais à chaque fois elle parvenait à user de son pouvoir pour s’échapper. La dernière fois elle avait troublé mes hommes, au point qu’ils prenaient tous leurs collègues pour elle, foutant un sacré bordel tandis qu’elle s’échappait. Aujourd’hui je redoutais qu’elle ne trouve une autre méthode pour nous la mettre à l’envers, par exemple elle pouvait nous faire croire que l’on parlait avec elle alors qu’elle était déjà parti, du moins c’est là une des manifestations de son pouvoir que je redoutais.

Alors gardez vos mensonges pour vous mademoiselle Scott. Inutile de me faire perdre mon temps en palabres inutiles. lui dis-je sans chercher à lui apparaitre comme sympa. Cela faisait un moment que je lui courais après avec plusieurs agents se penchant sur son cas chaque jour, chacun ayant plusieurs contacts non affiliés à la brigade. Ce point avait son importance car bien que représentant certains risques cela permettait une meilleure infiltration parmi la population, parfois même dans certaines strates plus sombres de la société.

Disons que je me d’adapte à vos compétences, vous devriez appréciez l’attention non ? Vous pourrez faire la belle devant vos petits copains. lui dis-je encore pour répondre à ses bravades. J’étais depuis bien longtemps imperméables à de telles paroles quand bien même elles m’étaient destinées. Néanmoins cela ne signifiait pas pour autant que je n’y répondais pas, ne laissant pas mes interlocuteurs croire qu’ils pouvaient avoir le dessus sur moi.

Malgré nos précédentes rencontres la démone venait de me surprendre en évoquant pour la première fois l’hypothèse d’une reddition, bien qu’atténuée par de nouvelles bravades censées la mettre en valeur. Il était temps pour moi de la remettre à sa place et de renverser les rôles qu’elle voulait définir à sa sauce.

Vous rendre est dans votre intérêt mademoiselle Scott. Faisons un point sur votre situation pour vous en montrer les raisons. Appréciez-vous votre vie de fugitive ? Un jour ou l’autre Watheerey et ses lèche-culs viendront pour vous tuer, lassés de voir leurs offres une nouvelle fois balayées. Ce n’est pas parce que je ne vous ai pas encore capturée que je suis ignorant, d’autant qu’il m’est aisé de laisser courir le bruit que vous dénoncez vos camarades, quand bien même ce serait faux. Mais ceci n’est que la première possibilité.

La seconde, et pas forcément plus réjouissante, c’est si au lieu de Watheerey c’est moi qui vous capture, contre votre gré. Vous croupirez dans une cellule, coupée du monde sans voir la lumière du jour et sans aucun contact, pas même avec l’un de vos geôliers. Et ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg. Si pour ma part j’ai longuement étudié la vidéo de votre petit spectacle à la gare et que je sais que vous n’avez pas volontairement semé le bordel à ce moment, il m’est facile de transformé cela en homicides volontaires avec préméditation.

La troisième, la plus sûre pour vous et à bien des égards, consiste à vous rendre et à collaborer avec moi. Ce faisant vous gagner une tranquillité vis-à-vis des autorités, dans une certaine mesure bien entendu, et vous vivrez votre vie sans avoir à chercher l’un de mes agents quand vous croisez une personne. Que les choses soient claires mademoiselle Scott, quand bien même vous coopérerez, cela ne vous donnera pas le droit de ne pas respecter nos lois. lui dis-je en finissant mon petit exposé sur les choix qui s’offraient à elle. Je comptais que mes paroles la fassent réfléchir et l’amènent à se rendre ; bien que j’en doute, les semi-démons n’étant pas connus pour leur intelligence.

La nana m’avait écouté sans m’interrompre signe qu’au moins une de mes paroles devaient avoir touché sa cible, mais je n’avais aucun moyen de m’en assurer vu la nature de cette dernière. Sa question me surprit, comme si elle était véritablement surprise par ce que je venais de lui dire. Je tentai de déterminer ce qui pourrait la convaincre, retenant l’option fausse rumeur déterminante. Si sa question m’avait surpris, sa déclaration suivante le fit tout autant. Un semi-démon qui n’est pas mue par le désir de foutre le bordel sur Terre ? Ce serait bien une première ! Dieu nous ferait bénéficier d’un miracle après les Années Sanglantes ? Ou elle se foutait simplement de moi, à voir par la suite.

Si vous souhaitez réellement la paix, rendez-vous mademoiselle Scott, vous vous rendrez la vie bien moins compliquée. Vous pourrez peut-être même goûter le plaisir d’une vie stable. Cela ne dépend que de vous. lui dis-je d’un ton neutre avant qu’elle ne reprenne la parole à son tour pour émettre le souhait d’avoir un temps de réflexion.

J’allai lui répondre qu’elle avait cinq minutes mais un bruit assourdissant dans mon dos me fit faire volte-face en me protégeant les oreilles. Une terrible explosion venait de se produire derrière nous, au bout de la ruelle dans la rue principale, suivit du bruit de la foule prise de panique et des sirènes des services d’urgence. Alors que je me relevai pour me retourner vers la démone, cette dernière me parla à l’oreille. Sa réponse lors de notre prochaine rencontre ?

Putain de… dis-je surpris. Mais avant que je ne puisse poursuivre elle me dépassa et se mit à courir en direction de la rue où avait retenti l’explosion.

Scott, arrêtez-vous ! lui dis-je en dégainant mon arme tandis qu’elle allait bientôt déboucher dans la rue. J’ouvris alors le feu, visant ses jambes et tirant à quatre reprises. Qu’est-ce que… me dis-je pour moi-même. J’étais certain de l’avoir touché et pourtant elle continuait à courir comme si de rien n’était.

Rattrapez-là ! On garde le contact radio ! dis-je aux quatre gars de l’équipe d’intervention avant de m’élancer dans la direction opposée, l’agent de terrain restant sur place ne sachant qui suivre.

Arrivé au bout de la ruelle je déboulai dans la rue sous le regard des passants. Cherchant du regard l’illusionniste, je ne la vis pas puis finis par faire demi-tour tandis que les gars de l’intervention m’indiquaient ne pas la trouver et surtout qu’il n’y avait aucune trace d’explosion ou de foule en panique. J’eu donc confirmation qu’elle nous avait encore une fois eu la sal*pe.

On s’est encore fait entubés les gars, il s’agissait encore d’un de ses tours. Allez, retour au QG. Ordonnai-je à mes troupes avant de regagner mon véhicule avec l’agent de terrain qui venait enfin de comprendre ce qu’il s’était passé. Je m’allumais une clope avant de mettre le contact, ruminant notre échec du jour et en réfléchissant déjà au prochain plan pour notre prochaine rencontre avec cette garce.