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L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]
MessageSujet: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyDim 15 Fév - 21:44

Je suis en uniforme de parade et les choeurs s'élèvent à l'ombre du Kremlin. Le 8 mai. L'anniversaire de la Grande Guerre Patriotique, la victoire de la nation sur les hordes barbares de l'Allemagne nazie. Mon unité revient de six mois en Tchétchénie. Six mois qui nous ont tous changés. Casquette vissée sur le crâne, grand manteau brun et bottes. Je signe une dernière clope alors que le bataillon de chorale entonne le tonitruant « Rodina », hymne de nos soldats depuis des siècles. Bientôt, ce sera notre tour de défiler. Je ne me sens pas glorieux, je ne me sens pas investi de la reconnaissance de toute une nation. Absolument pas, en fait. L'aventure Tchétchène n'en est pas une. Un sergent de mon unité, un vieux barbu aux allures de sage, racontait en fumant sa pipe gravée dans le bois d'un fusil allemand antédiluvien que notre pays essayait d'occuper ces montagnes misérables depuis un siècle et demi, et que la population locale ne s'était jamais faire. On avait tout. Tanks, avions, artillerie, les meilleures armes du monde et les meilleures des protections. Eux avaient le démon en eux. Plus on en tuait, et plus ça en motivait d'autres à venir s'opposer à la toute puissance russe. J'avais les mains pleines de sang et les bottes pleines de boue, c'était assez glauque. J'espérais que Jana avait reçu mon courrier avec le billet d'avion que je lui avais payé pour Moscou ; j'espérais que mon bel uniforme et quelques médailles justifieraient à ses yeux le sacrifice de notre séparation. Qu'au moins l'un de nous deux y croit.


La musique monte crescendo, l'ordre tombe. Baïonnette au canon. Le glissement du fourreau produit le son métallique caractéristique, couplé au clips mécanique de fixation de la lame au bout du canon. Le bataillon est formé, les armes pointées droit devant nous. Le bruit des bottes claque, la foule applaudit et crie son enthousiasme sur notre passage. Nous sommes vainqueurs, et l'ovation nous lave au moins aussi bien que la pluie du bourbier qui nous colle à la peau.


Le vent se lève d'un coup. Une énorme bourrasque, et un grondement en toile de fond, comme un raz de marée. D'un coup, la place est balayée par la tempête. Ma casquette s'envole et je lâche une exclamation alors que la foule se disperse, que les gens sont frappés par une espèce de fumée noire. Un hurlement déchirant de damnés se fait entendre alors que le ciel s'assombrit ; des nuages noirs s'accumulent et le vent emportent tout. Une chaleur brûlante me frôle le visage ; les bâtiments autour prennent l'allure de ruines, la population se fait fuyante dans les allées, en périphérie de mon champ de vision. Tout semble calciné, partout autour de moi, et le sol est recouvert d'ossements. Le ciel a pris des teintes orangées, et j'entends toujours ces hurlements aigus et démoniaques. Je dois être en enfer, ce n'est pas possible !


Plus personne. Je suis tout seul. Bien plus bas dans l'avenue, une silhouette. Grande, élancée. Chevelure brune. Masquée. Je ne comprends pas, je ne comprends rien. Quelque chose cloche. La distance qui nous sépare est brutalement réduite à néant.



| Vous ? Qu'est ce que vous faites ici ? Où sommes nous? |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 18 Fév - 15:42

Fumée & Corbeau
Le ???




Où étais-je ? Pourquoi fait-il aussi noir par ici ? Que se passe-t-il ? Mais surtout, qui suis-je ? J’essayais de me regarder, mais je n’y arrivais pas. Cet endroit était trop sombre et aucune lumière n’était visible. Mes yeux fonctionnaient, mais j’étais pourtant complètement aveugle. Mes sens étaient en éveil, mais je t’entendais rien. Mes pieds avançaient, mais le paysage autour de moi ne changeait pas. Je courrais, mais rien ne changeait. Tout n’était ici que ténèbres et chaos.
Boum Boum
Un son. Je tourne la tête, mais je ne vois toujours rien. Ce son… L’ais-je imaginé ? Est-ce dû à la fatigue à force de courir ?
Boum Boum
Non, je n’avais pas rêvé. Je me remets à courir sans savoir où j’allais, sans voir où je mettais les pieds. Le sol se dérobe tout à coup, et je tombe. J’essaye de me raccrocher à une quelconque paroi, à un quelconque bord, mais je n’y arrive pas. Rien n’est à portée de main. Je tombe encore et encore sans rien faire pour arrêter ça. Ma chute me semble interminable et pourtant… Je finis par atterrir sur quelque chose de doux sous la main. Je n’y vois rien, mais je comprends que je suis sur… un oiseau. Je venais de tomber sur un corbeau. Un corbeau ? Oui, un corbeau. Même si je ne le vois pas, je sais ce qu’il est. Je me sens… L’espace d’un instant, je me sens paisible et en sécurité, mais tout bascule une nouvelle fois.
J’entends glatir l’aigle royale avant qu’il ne nous attaque. Le corbeau se débat et se défends, mais je le gêne. Je sens qu’il essaye de me protéger. Je fais la seule chose alors possible. Je quitte la sécurité et la douceur qu’il me procure et me jette dans le vide. Sans moi, il avait une chance de s’en sortir.
Je pensais tomber dans le vide, mais j’atterris sur quelque chose de dur, et de froid. Du métal. Une couronne. Je suis tombée dans une couronne, que transporte le corbeau. Je suis secouée de tous les côtés alors que l’oiseau noir combat le grand prédateur. Pas moyen de m’échapper et de partir cette fois. Je dois attendre qu’il gagne ou qu’il perdre.
Ce combat me semble interminable et sans fin. J’avais plaqué mes mains sur mes oreilles pour ne plus entendre les cris des volatiles, mais en vain.
Et puis le silence retombe brutalement. Le corbeau est sorti vainqueur, mais il est blessé. Il saigne, et son hémoglobine est en train de remplir la couronne royale qu’il porte toujours. Le niveau monte dangereusement, et m’englouti totalement. J’essaye de nager, mais je n’y arrive pas. Mes pieds refusent de bouger et pèse si lourds qu’ils m’entrainent vers le fond. L’air comment à me manquer, et ma gorge se remplie de sang. Je bois alors la tasse, avalant le liquide.
Boum Boum
Retour à la case départ. Mais cette fois, j’aperçois une fine ligne très mince sur le sol. Je m’accroupis, la touche, et ressent une profonde chaleur dans tout mon corps, encore ensanglanté. Je dois la suivre cette ligne de lumière. Je le sens au fond de moi que je dois le faire. J’avance d’abord doucement mais à mesure qu’elle s’intensifie mes pieds se mettent à courir. Je dois la rejoindre. Tout de suite. Maintenant. Je trébuche et tombe plusieurs fois, mais je me relève aussitôt.
Boum Boum
Une porte émerge de nulle part, et la pousse sans hésiter. J’halète, à cause de ma course folle. De l’autre côté de la porte, la lumière est si vive qu’elle m’éblouit et me faire pleurer des larmes de sang. Je touche mon visage et m’aperçois que, sous mes doigts se trouvent un masque. J’essaye de l’enlever, en tirant dessus, mais il ne bouge pas d’un millimètre.
Boum Boum
Je tourne la tête. Là, à plusieurs mètres se trouve une silhouette. Elle est faite de fumée, à la fois, rouge, noire et blanche. C’est étrange. Elle fait un pas, et se retrouve aussitôt très près de moi. J’aurais dû avoir un mouvement de recul, mais je suis incapable de reculer. Je vois ma main se lever toute seul, et toucher la fumée. Elle ne devient pas plus claire, mais je ressens aussitôt une chaleur qui me semble familière.
| Vous ? Qu'est ce que vous faites ici ? Où sommes nous? |
.
La fumée parle et… étonnement je la comprends. Ces paroles résonnent dans mon esprit, au début brutalement puis avec plus de douceur ensuite. Où étais-je ? Pourquoi fait-il aussi noir par ici ? Que se passe-t-il ? Mais surtout, qui suis-je ? La fumée venait de me dire « vous ». Elle avait peut-être les réponses elle ? Je n’avais rien à perdre à la questionner après tout non ? J’ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Je réessaye, mais ma voix refuse d’émettre le moindre bruit. Je m’impatience, je me mets en colère, mais rien ne change.
Pourquoi ? Pourquoi étais-je incapable de parler avec que la phrase de la fumée résonne, elle, toujours très distinctement dans ma tête ? Etait-ce ça la solution ? Devais-je penser mes questions clairement et fortement pour qu’elle m’entende ? Me connais-tu fumée ? me mis-je à répéter dans mon esprit. Où suis-je ? Qui suis-je ? Qui es-tu ?


Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 18 Fév - 19:16

L'orage gronde, et à l'horizon, des vols de corbeaux fuient vers un soleil pris de teintes orangées, peu naturelles. Il me semble que le vent froid, glacial, porte en lui les volutes d'un rire qui me fait frémir. Je ne sais toujours pas où je suis, mais l'enfer semble tout à fait envisageable. Alors ça y est, j'y suis enfin ? Ca ne ressemble pas à ce que j'imaginais. Tout semble calciné, oui, mais rien pour me torturer, rien pour me faire expier mes nombreux péchés. Et puis que vaut l'enfer, quand ma Reine Rouge était le seul Dieu de ce monde ? La silhouette masquée me fait face. Peut être est cet espèce d'Arlequin féminin qui est là pour moi. Peut être vais je bientôt commencer à endurer mille souffrances et une infinie humiliation. La silhouette se tourne vers moi, ouvre la bouche mais rien ne sort. Alors quoi, je vais être torturé pendant l'éternité par un démon aphone ? Satan sait il seulement que je suis solitaire de nature, qu'il faudra plus que du silence pour me faire craquer ? Je sursaute en entendant une voix directement dans ma tête, avec une voix que je reconnais. J'en tombe à genoux sous le choc. Krystel. Je me retourne pour jeter un regard fébrile, partout autour de moi. Je reconnais cette voix. Je la reconnais, nom de Dieu, c'est elle.


C'est sa voix mais pas elle ; je comprends que ça vient de la vampire masquée.


Je ne comprends pas. Pourquoi Krystel prendrait elle cette forme pour venir me parler ? Et pourquoi m'appelait elle « fumée » ? peut être qu'elle m'envoyait un message des limbes, et qu'elle avait trouvé cette forme qui m'interpellait tant, pour s'adresser à moi ? Mes yeux se remplissent de larmes malgré moi alors que mon cœur bat à cent à l'heure. Pourquoi ne pas profiter de cette occasion ? Peu importe la forme, peu importe les circonstances. Je peux lui parler.



| Je ne sais pas où nous sommes, ma Dame. Oui, je te connais. Tu es ma Reine, et je suis ton serviteur. C'est moi, Torden... |


Tremblant, j'avance ma main pour la toucher, mais elle passe au travers de sa joue. Comme piqué au vif, ressentant un froid terrible comme après avoir plongé ma main dans la neige, je retire ma main. Tout cela n'est qu'un rêve, ce n'est pas réel. Mais ça ne compte pas. Je ne peux pas la toucher mais je peux lui parler. Elle me manque tellement. J'essaie de reprendre mes esprits, regardant autour de moi.


| On... On dirait Glasgow. Mais tout est différent. Les voitures sont brûlées, les batîments en ruines, et j'entends le hurlement des damnés. On dirait... On dirait l'enfer. C'est ça ? Nous n'avons pas survécu ? |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 4 Mar - 14:54

Fumée & Corbeau
Le ???




Où étais-je ? Qui étais-je ? Ces interrogations n’arrêtaient pas de tourner en boucle dans ma tête. J’avais perdu quelque chose, quelque chose de très important. Mais quoi ? Je n’en avais aucune idée. J’étais complètement perdue, et ma mémoire ne m’était d’aucun secours. Je n’arrivais à me raccrocher à rien, à aucune pensée cohérente. Cet univers en était l’exemple même. J’étais plongée autour d’un chaos, qui, à bien y réfléchir, ne me faisait pas peur. Tout brûlait autour de moi, et il ne restait que des flammes et des cendres. Pourtant, je ne me sentais pas mal à l’aise. J’étais plutôt bien d’ailleurs, à bien y réfléchir. C’était comme un accomplissement finalement, comme si mon but avait été atteint ici. Tout était mort autour de moi, et je me sentais dans mon monde, à ma place.
L’élément dérangeant était cette fumée. J’étais attirée par elle comme un papillon vers la lumière. Je n’arrivais à la discerner réellement. Elle avait une sorte d’allure humaine, mais je n’en étais pas certaine. Elle me donnait l’impression d’être vêtue d’une grande cape noire, d’avoir une capuche sur la tête et de tenir une faux dans la main. Cette image, elle me disait quelque chose, mais je n’arrivais pas à remettre la main dessus.
Sa voix résonna dans mon esprit. Je n’avais pas l’impression qu’elle avait réellement parlée. Je l’entendais dans ma tête, se répétant inlassablement. Je m’arrivais pas à discerner son ton, ni même ses tonalités. Elle était neutre au possible, à la fois masculine et féminine. C’était bizarre, tellement bizarre. Je n’étais pas à l’aise en face de la fumée. J’avais oublié. Il me manquait quelque chose d’essentiel et c’était lié à cette fumée. J’essaye de lui parler, de l’interroger, mais aucun son ne sort de ma bouche. J’ai perdu l’usage de la parole. Pourtant, de ses réponses, j’en ai besoin. Je répète de plus en plus rapidement, de plus en plus fort mes questions dans ma tête et elles finissent par l’atteindre. Comment ? Je n’en sais rien, mais cela n’est pas bien important. J’ai besoin de savoir autre chose. J’ai besoin de savoir qui je suis, et qui est cette fumée, cette fumée qui me rappelle que j’ai perdu quelque chose.
| Je ne sais pas où nous sommes, ma Dame. Oui, je te connais. Tu es ma Reine, et je suis ton serviteur. C'est moi... |
.
Ma dame. Ce surnom sonne agréablement à mon oreille. Je sens mon cœur se gonfler, sans que je ne puisse l’empêcher. Ma dame. Ma Reine. Reine ? Non je ne l’étais pas. Je n’étais pas une Reine, sinon je le saurais non ? Quoi que… J’en sais rien. Bon sang, je n’en savais strictement rien. De toute façon, cela n’avait pas d’importance. Ce qui m’importait c’était le « ma dame ». Nous étions liés, je le sentais. Comment ? Pourquoi ? Tant de questions, mais aucune réponse.
La fumée se mouvait. Je ne voyais pas ce qu’elle essayait de faire exactement, seulement qu’elle se rapprochait. Une sensation me prit, si étrange, si contradictoire. J’avais à la fois chaud et froid. Je sentais la fumée plus proche et plus distante. Elle me faisait peur et me rassurait en même temps. Je n’y comprenais plus rien. Pourquoi étais-je si troublée ? Pourquoi ressentais-je tout cela ?
| On... On dirait Glasgow. Mais tout est différent. Les voitures sont brûlées, les bâtiments en ruines, et j'entends le hurlement des damnés. On dirait... On dirait l'enfer. C'est ça ? Nous n'avons pas survécu ? |
.
Une nouvelle fois, la voix de la fumée résonna dans mon esprit. Je pris ma tête entre mes mains pour la faire cesser. Je ne supportais plus l’entendre. Je ne supportais la sensation d’oubli et de perte qui l’accompagnait. J’avais l’impression d’étouffer à cause de ma mémoire défaillante.
Je m’accroupis, souffrant, réclamant, sans me rendre compte, de l’aide. Des bruissements d’ailes se firent entendre, afin qu’un corbeau vienne se poser sur mon épaule, suivi par d’autres. Certains se posèrent sur mes bras, d’autres sur mes épaules. Ils picotèrent mon visage, et mes mains, essayant de me réveiller mais en vain. Je n’y arrivais pas. Je n’arrivais pas à me rappeler.
Un corbeau s’envola une nouvelle fois, pour venir se poser sur la fumée, qui me semblait pourtant si inaccessible. Son regard pénétrant se posa sur le mien, me mettant au défi d’approcher. J’avais peur, peur de ce qui pourrait arriver. Je me relevais légèrement, et tendis ma main vers l’oiseau. Mon masque tomba à terre, un masque que je n’avais pas conscience de porter. Mes cheveux retombèrent sur mes épaules, légèrement ondulés. Ma paume se posa sur le plumage du volatile, et j’eus un frisson. Je ne touchais pas des plumes, mais de la chair, une chair chaude, et si douce. Torben. Tu es Torben D’où me venait cette certitude. Je n’en savais rien. Ce prénom avait résonné dans ma tête. Torben… La fumée me l’avait dit, mais mon cerveau n’avait pas enregistré l’information. Torben. Tu es Torben et tu es important pour moi. Pourquoi ? Je reculais ma main. Pourquoi es-tu dans mon univers, dans mon monde, dans mon avenir, dans mon chaos ? Pourquoi es-tu ici, dans cet univers auquel j’aspire ? lui demandais-je en désignant notre environnement. Torben. Tu es Torben et tu es important pour moi. Et ta place n’est pas ici.

Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 4 Mar - 17:50

J'avais souvent rêvé de l'enfer, fut une époque. J'avais horriblement peur du jugement de celui que je considérais alors comme mon Seigneur, j'avais peur que je retrouve ces rebelles que j'avais tués, ou cette femme à qui j'avais manqué quand elle avait eu le plus besoin de moi. Puis, j'avais rêvé de l'enfer qu'aurait été le déshonneur, celui de voir la tristesse, la déception, dans le regard de celle qui fut ma Reine, le nouvel Alpha et Omega de mon existence toute entière. Tout autour de moi, le paysage est balayé par les bourrasques et les volutes de fumée, le tonnerre gronde au loin. Le hurlement de damnés que j'entends se rapproche encore. Je vois des ombres se mouvoir dans la demie pénombre en périphérie de mon regard. Je ne sais pourquoi, mais je me sens attaché à cette silhouette, ce qui n'a pas de sens. Le vent se fait plus fort encore, faisant voleter les mèches de mes cheveux en tous sens, et le tissu s'agite sous la houle. Ce rire caverneux que porte le vent me fait grincer des dents, et je me sens d'un coup chargé de bien malsaines pulsions. Je sens que ces lieux, en ces contrées, rien n'est impossible à quiconque a de la volonté. On peut tout y faire. Mais aussi tout y subir. La peur me serre le cœur ; je sens qu'en ces désolations il s'agit surtout de souffrances indicibles au delà de mon champ de vision. Je veux partir, mais si c'est l'endroit que je mérite alors j'aimerai en comprendre les fondements. Mon cœur bat vite et fort, emballé par la proximité, par la reconnaissance de la seconde partie de mon âme. Où est donc ma Reine, pourquoi emprunter cette silhouette à mon esprit torturé ?


Un hurlement, véritable crissement suraigu se fait entendre d'abord derrière moi, puis tout autour de nous.


Je porte ma main à mon côté. Rien. Je suis désarmé.



| Je ne sais pas ce que c'est mais ça s'approche. Je ne sais pas ce que... |


Si, je sais. J'entends ce rire, que j'ai déjà entendu dans le passé. Je perçois cette odeur de souffre, cette odeur d'incendies. Ce hurlement. Les démons. Le Chaos. Ce monde est capturé dans l'étreinte fatale des Dieux Sombres. Je me retourne vers la silhouette de ma déesse, et tombe à genoux quand je vois ses traits. Elle est là. Grande. Belle. Ses cheveux voletant autour de son visage. A genoux, je prends machinalement le masque dans l'une de mes mains, le serre. Des larmes de sang coulent sur mes joues. Je suis si heureux et si désespéré ; que faisons nous ici, comment est ce possible ? Son contact me fait frissonner plus fort encore, me renforce. Je suis plus grand plus fort. Je me redresse. Je réagis à l'instinct. Alors que les damnés se rapprochent, silhouettes minces et décharnées, marchant et escaladant corps et carcasses à quatre pattes, je me lève et fait face, protégeant celle pour qui j'ai depuis longtemps vendu mon âme. Je pleure toujours des larmes de sang, mais je me sens bien, je suis heureux, je suis avec elle.


| Je ne te laisserai pas au Chaos. Je ne t'abandonnerai jamais. Comment est ce possible ? Comment ont ils eu nos âmes ? Je les combats depuis toujours. Tu les combattais aussi. Comment sommes nous tombés entre leurs mains ? Dis moi quoi faire, et je me battrais. Dis moi comment te retrouver. Dis moi comment te ramener. |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMar 7 Avr - 21:58

Fumée & Corbeau
Le ???




Ce qui approchait ? Je réfléchissais un instant. Mes souvenirs et mes pensées étaient si flous. Je n’arrivais pas à les organiser et à les comprendre. Il y avait tant de choses qui se bousculaient en moi. J’étais en proie à un vrai combat intérieur. C’était comme si mon être était divisé, et que chacune des parties essayaient de prendre l’ascendance sur l’autre. La vipère contre le corbeau. Le corbeau se débattait comme un diable, mais il perdait le combat. Il me faisait souffrir et je ne voulais pas de lui. La vipère était plus douce, moins instable, plus… Heureuse. Ce Corbeau n’était synonyme que de souffrance et de désolation. Une part de lui était si vide, arrachée par l’Aigle Royale. Il avait mal, si mal… La vipère elle était sûre d’elle, et si elle avait connu une perte, elle s’en était relevée plus fort. Elle représentait mon salut, et je décidais de m’en emparer. Je décidais de laisser tomber toutes ces choses floues que ravivaient en moi le Corbeau. Torben. Le Corbeau m’avait donné son nom, mais avant d’en savoir plus, je l’enfermais à double tour dans mon esprit. J’avais si mal et je me sentais si seule quand il était là, si près de moi.
J’accueillais la vipère comme une vieille et fidèle amie. Tous les troubles disparurent et ne laissèrent place qu’à une grande paix intérieure. Je connaissais ma place. Je connaissais mon but. Comment avais-je pu laisser le Corbeau me troubler de la sorte ? Comment cette fumée qui prenait peu à peu forme humaine était-elle arrivée à le faire échapper de sa cage pourtant si solide ?
Je reculais d’un pas, et ouvrais les bras en grand, en désignant tout ce qui nous entourait. Je n’avais à présent plus peur. Je savais ce qui allait se passer et quel rôle j’avais à jouer dans cette scène. Je suis Perséphone, la Justice incarnée dans une vampire, une justice qui avait besoin que le monde s’effondre totalement pour de reprendre la place qui était sienne.

Ce qui approche… N’est-ce pas évident ? Je m’approchais d’une carcasse fumante, et passa ma main dans les flammes. Ces dernières léchèrent ma peau, sans l’abimer. Je n’avais plus peur, non vraiment plus peur. Et le chaos m’accueillait comme l’une de ses alliées, l’une de ses enfants. Il me reconnaissait. Le chaos va déferler sur ce monde. Il va s’abattre et le réduire en cendre. Et de ces cendres renaitra un monde plus juste. Celle la justice peut guider les morts. Et je guiderais les pas du chaos jusqu’à ce qu’il nous l’apporte. Ce qui approche, c’est le chaos. Un chaos sans précédent. Des flammes s’étaient mises à danser tout autour de moi. Elles formaient une armure, un habit que j’acceptais porter. Nous ne faisions plus qu’un finalement. Ne l’entends-tu pas ? Il murmure à nos oreilles. Il nous fait entrevoir tous les cris, le sang et les morts à venir. Le chaos est notre salut à tous. Jusqu’à ce qu’il arrive, j’incarnerais cette justice impartiale dont manque cruellement ce monde. Je suis une enfant du chaos et tel est ma destinée… Je n’avais pas envie de le combattre. Je m’éloignais de lui pour me rapprocher de l’homme. Non pas l’homme, Torben me susurrait à l’oreille ce maudit Corbeau. Torben. Lui aussi appartiendra bientôt au chaos comme me le faisait savoir la Vipère. Seulement… Seulement… Il n’est pas question de m’abandonner. Il est mien et je suis sien. Ton âme… Ton âme est aussi mienne. Je le sens, même si je peux me l’expliquer. Tu dois vivre. Tel est l’un de mes désirs. Tu dois vivre Torben. Le corbeau est catégorique sur ce point. Il n’y avait aucun moyen de me ramener, mais je savais comme le ramener lui. Il le fallait. La Vipère avait l’ascendant sur le Corbeau, mais il n’en démordait pas. Torben. Je le connaissais bien. Je l’ai bien connu. Et… Son âme n’appartient qu’à moi et moi seule. Les larmes qui coulent sur ses joues, ses larmes de sang, je veux les sécher. C’est plus fort que moi. Je ressens le besoin viscéral de le sauver, de l’épargner. Qui es-tu Torben ? Pourquoi n’y a-t-il, dans ce monde, dans mes pensées, dans mon cœur, au plus profond de mon âme, que toi que je veuille réellement épargner ? Pourquoi toi et pas Pandore?

Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 8 Avr - 18:54

[tu chamboules tout mon programme et tout mon torby L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] 84240 ]


Ils sont là. Ils se rapprochent. Toujours plus prêt. Je vois leurs visages, bien que leurs cris soient inhumains. Tous ceux que j'ai tué. Y en avait-il vraiment autant ? Hordes innombrables. Il y a aussi ceux qui sont morts par ma faute. Tous blêmes, les yeux cernés de rouge et de noir. Le corps presque entièrement dénudé, seulement recouvert de linceuls en lambeaux qui volent au gré du vent, encadrant ces silhouettes tantôt bipèdes tantôt quadripèdes. Une lueur orangée couve au fond de leur regard, et leurs dents semblent acérées. Ils viennent pour moi. Ils viennent pour elle. Par dizaines, par centaines, peut être même par milliers. Il y a les siens, aussi. Je reconnais du coin de l'oeil la longue crinière de Cora, emmêlée mais toujours séduisante. Et tous les autres. Je reste ainsi, debout, figé dans une position qui fut jadis celle de la Mort. Je me retourne en La sentant se mouvoir derrière moi. Fait-elle aussi partie de cet enfer, cruelle illusion pour me blesser plus profondément encore avant la fin inéluctable qui se profilait sous cet horizon austère et désolé ? Elle me questionne. Je sens qu'Elle cherche à me mettre sur la voie. La masse des égarés se rapproche ; ils me jaugent, ils sifflent, dès que mon regard s'attarde sur eux ils plongent sous le couvert des carcasses, des cendres et des débris. Je vois Sa silhouette dans les flammes, sans sembler en ressentir les effets.


Elle parle de Chaos et de destruction, du but ultime des Dieux Sombres qui convoitaient ce monde. Elle m'avait jadis parlé d'écrits de saints, d'inquisiteurs et de chasseurs de sorcières, qui avaient déjà combattu la menace démoniaque par le passé. Toutes les sociétés humaines avaient été confrontées au Chaos. De tout cela, je me rappelais. Mais je n'avais jamais su comment Elle comptait le combattre. Visiblement, mon âme changeait aujourd'hui de camp. Comment pouvait Elle tenir de tels propos ? Je n'avais jamais été un défenseur du juste, mais jamais non plus je n'avais réellement souhaité voir ce monde brûler sous mes yeux. Cela ne me ressemblait tout simplement pas. Les flammes l'étreignent plus encore, se lovent contre Elle. Mon visage est strié de larmes de sang.



| Non, pas toi ! Ni ombre ni lumière, tu ne les as jamais aimées ni convoitées. Ce monde pour sa propre justice, tu te souviens? |


Les égarés et les damnés profitent que je me retourne pour se rapproche toujours plus. Lorsque l'un d'entre eux m'attaque, je pivote sur mes talons et le sèche d'un coup puissant, comme j'en étais autrefois capable. Intéressant. Même en enfer, même dans le Chaos, je suis ce que j'ai toujours été, et pas ce qu'il semble que je sois devenu. Cette constatation n'est pourtant qu'un écho lointain dans mon âme... Les autres spectres, les autres morts sont repoussés mais se regroupent, se préparent pour la curée. Ils sont partout. Alors qu'ils se jettent contre moi comme un seul homme, je me retourne et me jette dans les flammes qui entourent la seule chose qui importe vraiment. Pourtant, ce feu là me brûle, contrairement à elle. Mes vêtements s'enflamment, ma peau aussi, en même temps que mes cheveux. Je hurle et tombe à genoux, ne la lâchant pas un seul instant, mes mains serrant les Siennes comme pour me raccrocher à mon devoir. Ma voix n'est qu'un gargouillis rauque.


| Mon destin.... ne sera pas différent du Tiens.... Hier comme aujourd'hui... Comme demain... Seule la Mort, Krystel. Seule... La... Mort. |


D'un cri, d'un terriblement hurlement, je me redresse sur mes jambes et l'engloutit dans une dernière étreinte.
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 8 Avr - 22:33

Fumée & Corbeau
Le ???




Il pleure. Je le vois très bien à présent. Son visage, sa silhouette. Je vois des filets rouges couler le long de ses joues, des larmes de sang qui rappellent celles des vampires. Il souffre, je le vois. Non, je le sens. Sa douleur semble se diffuser jusqu’à moi. Je déteste ça. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus ressentir de douleur. Je ne veux plus rien ressentir. Je ne suis qu’un pion sur un échiquier. Je suis la Reine de la Justice, et je ne dois être guidée que par ses ordres et aucune émotion. Le Corbeau. C’est le Corbeau qui me fait mal. J’essaye de le repousser, mais il reprend du poil de la bête à mesure que l’homme me parle. Ils sont liés. Je le sais, je le sens au fond de moi. Ils sont de connivence et espèrent ma chute, la chute et la mort de la Vipère. Je les repousse, et refuse de me laisser faire. Cet humain il est important pour moi mais il est aussi la source de mes malheurs. Vipère veut sa mort, mais je ne peux m’y résoudre. Je ne peux l’imaginer. Il est une partie de moi, il m’appartient. Lui faire du mal ne me ferait que souffrir un peu plus.
Il rejette le monde tout autour de nous, notre futur à tous. Il essaye de le combatte et en retour, cet univers le combat à son tour. Il brasse du vent, sans même s’en rendre compte. Rien ne peut éviter l’inévitable. Rien ne peut arrêter le chaos. Il est en marche, et dorénavant plus rien ne pourra l’arrêter. J’ai tout fait pour qu’il arrive à nos portes, des portes que j’ouvrirais en grand. Vipère et moi nous en réjouissons. Notre but sera bientôt atteint. Ce n’est plus qu’une question de jours, de semaines, de mois. Nous avons hâte, oh oui, nous avons hâte.
L’humain essaye de me faire douter. Il me parle d’une personne que je suis censée être seulement, il se trompe. J’appartiens au chaos. Mon cœur me fait tout à coup mal. Corbeau se rebelle, et essaye de sortir. Il me picore de l’intérieur et ses serres me griffes. A chaque fois que l’homme, que Torben parle, il gagne en puissance. J’ai mal, mais les flammes qui m’entourent dorénavant me soulagent. Elles sont la clef de mon salut. Jamais non, jamais je ne dois les combattre. Je suis une créature du chaos, la Reine de la justice. Nous formons un tout.
Torben se débat de plus en plus contre notre destin. Il se bat vaillamment mais cela ne suffit pas. Cela ne suffira jamais. Il finit par s’en rendre compte par lui-même. Je le vois se jeter vers moi. Le pauvre fou. Il va se brûler. Il va souffrir. Il va succomber. Ce chaos n’est pas le sien. Il ne lui appartient pas. Il doit vivre malgré tout. Il soit survivre. Oui, c’est une certitude. Et je dois l’y aider. Il me parle d’une voix rauque, mais je ne l’écoute pas. Ses mots n’ont pas d’importance. Seul son salut compte. Je me concentre, et arrive à le repousser. Loin de moi, loin de mes flammes. Une nuée de Corbeaux arrivent et foncent droit sur lui. Ils l’entourent, étouffent les flammes qui le rongent, mettent fin à son calvaire. Il est trop tard pour moi. Ton Destin et le mien sont différents. La justice a besoin de toi pour reconstruire ce monde à venir. Relèves-toi et deviens son champion. Ma Mort tu dois vivre. . Oui, il le doit. Vipère déteste ça, mais elle ne gagnera pas sur ce point. Torben est le protégé du Corbeau, mon protégé. Je ne sais pas qui il est, ni ce qu’il est pour moi. Je sais seulement qu’il doit survivre, qu’il doit continuer à avancer. Tant pis pour la souffrance qu’il réveille en moi. Je saurais faire avec elle. Relèves-toi. Tu le dois. Nous nous retrouverons.Relèves-toi !. Lui criais-je en signe d’adieu, car déjà Corbeau le tire de cet univers, de ce monde. Il le sauve, comme je lui demande, comme il le désire, comme je le désire.
Qui que tu sois Torben, nous nous retrouverons. Dans cette vie, ou dans une autre.
Oui, je te retrouverais, je t’en fais la promesse.
Je te retrouverais Torb…
Je te retrouverais….

Je me réveille en sursaut dans mon lit, haletante. Il me faut plusieurs minutes pour réaliser que je n’ai nullement besoin de respirer. J’ai étrangement mal à la tête. C’est horrible comme douleur. Je me sens comme nauséeuse. Ce n’est pas normal. Quelque chose ne va pas. Je suis une créature de la nuit. Je ne devrais pas ressentir ce genre de mal être.
Le soleil est encore bien haut dehors, n’empêchant d’aller faire un tour et d’aller boire au cou de quelqu’un. Je me contenterais d’une bouteille de tru blood réchauffé au micro-onde. Lorsque la nuit tombera, j’irais voir Ludwig, pour lui demander de me nourrir. Je sens déjà que la journée va être long.
Il faut d’ailleurs que je commence mes recherches pour Le retrouver. Mais… Qui dois-je au juste retrouver ? Je n’arrive pas à me souvenir. Plus les secondes passent et plus mes songes s’effacent. Cependant il reste toujours en moi cette sensation. Il me manque quelque chose, quelque chose que je dois trouver, quelque chose dont j’ignore tout.
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MessageSujet: Re: L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé]   L'enfer, l'absence éternelle [Livre II - Terminé] EmptyMer 8 Avr - 23:14

Le serment que je lui ai fait il y a des années plus tôt, alors que je savais pertinemment dans quoi je m'engageais en prêtant serment. Une éternité, ou plutôt une fin de vie, vouée à la violence de son règne et à la justice de son esprit, de son âme. Seule la mort met fin au devoir, avais je dit. Et elle avait rétorqué que moi, sa Mort, mettrait fin au devoir des autres. J'avais immédiatement réalisé les implications, mais qu'importe.


En enfer, on ne meurt pas.


Je brûle, je me consume. Je sens ma peau grésiller sous la chaleur des flammes qui lèchent ma silhouette toute entière. Je me perds en gargouillis ineptes alors que mes yeux sont aveugles, que ma chair noircit et que ma peau fond sur mes os. Mes cheveux ont disparu, pour ne plus laisser que des plaies béantes, rouge vif. C'est à ce moment qu'une tornade s'abat sur moi avec le fracas d'un millier d'oiseaux déchaînés, et si la douleur ne disparaît pas, la sensation elle, s'envole. Je ne brûle plus. Mais je ne voie plus rien. Je ne sens plus rien, sinon ce corps qui est devenu une plaie béante, souffrance indicible. Terrible, absolue. Je gémis en me tordant sur le sol ; ma peau se décolle, reste par terre. Le souffle rauque et affamé des âmes damnées se rapproche sans cesse pour former un cœur ; ils m'appellent à eux et je ne saurais plus résister à qui que ce soit. Je l'écoute quand sa parole résonne directement dans ma tête. Reconstruire ce monde?


Je suis debout face à elle. Frais et dispo. Intact. Les créatures refluent. Je suis grand, puissant. Capable. Ses paroles me marquent au fer rouge. Nous nous retrouverons. Elle se transforme en immense corbeau et s'envole d'un énorme battement d'ailes, et je la regarde s'éloigner dans ce ciel rougi par les incendies et le bain de sang.


Tout devient sombre.


Hurlement strident.


Ils se relèvent tous et courent dans ma direction. En hurlant. En se griffant les uns les autres pour avoir l'honneur de m'avoir le premier. Je suis englouti sous le flot des visages connus, je suis renversé sous le poids du nombre. Je tends les mains dans le ciel, mais on m'arrache de gros lambeaux de peau à coups de mâchoires de prédateurs. Je hurle ma rage, ma haine et toute la puissance de ma volonté rassérénée. Eux m'engloutissent, me dépècent, m'assassinent. Et en m'écroulant je vois leur visage.


Nikos, Andreï, Cora, Gyptian, Victoria, Mary, Andréa, William, Sergueï, Alexander, Piotr...
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