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Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyVen 21 Mar - 18:30

J'allais exploser. Depuis des jours je manquais d'exploser à chaque instant. Me cloitrer dans le bar à servir des bières et des wiskys commençait vraiment à m'exaspérer. Je n'étais pas faite pour cette vie, je ne m'étais jamais habituée à une existence normale et je ne le ferais jamais. Pas la peine de me bercer d'illusions. Alors à défaut de pouvoir déclencher une nouvelle guerre et rappeler mes maîtres sur cette misérable terre... Je faisais ce que je pouvais. Il fallait que j'arrive à contrôler entièrement mon pouvoir, à acquérir plus de puissance que jamais. Oui, c'était mon objectif, que j'essayais d'atteindre tant bien que mal. Le seul soucis... C'était le sang de vampire. Encore et toujours. Dire que j'arrive à m'en passer serait un mensonge effronté, je le sais, je sais aussi que ça rend mon pouvoir encore plus imprévisible mais je ne fais rien pour ne plus dépendre du liquide rouge. Il faudrait vraiment que je songe à faire du trafic, ce serait au moins un minimum rentable. Je m'en procure par mes propres moyens, je tue quelques nocturnes pas très doués, mais un jour ça finira par se remarquer et là... Je ne préfère même pas y penser. Déjà que je dois cacher qui je suis à ces misérables humains... J'en ai marre de devoir vivre dans l'ombre. Je veux pouvoir montrer au grand jour le Chaos qui vit en moi, répandre le sang de l'humanité en sacrifice aux puissances démoniaques, qui sont tout, tout, mon but, ma vie...

Bref, j'en ai marre.

Ce soir je ne bossais pas. Ouf ! J'aillais pouvoir m'offrir une petite nuit de libertés... Hm, oui, j'allais un peu me faire plaisir... Je sortais donc de chez moi vers 20h, alors qu'il faisait déjà bien nuit sur l'écosse. Mon programme était simple : me trouver un nocturne, me le faire, puis le boire. Je connaissais le coin où j'allais, en fait je connaissais presque tous les bars, boite de nuits et tous les lieux de luxure possibles de la ville. Il y avait d'ailleurs un endroit que j'affectionnais particulièrement. Une boite que fréquentaient vampires, humains, et surtout lesbiennes. Impeccable. Certains habitués me connaissaient, mais cela faisait longtemps que je n'avais pu m'offrir de la détente donc que je n'étais plus repassée par ici. Je pris tout mon temps pour un petit jeu de séduction avec une jeune vampire. Au bout de... quoi ? Une demi-heure ? Une heure ? Peu importe. Elle finit son verre de Tru Blood et nous sortîmes bras dessus- bras dessous. Nous n'étions pas loin du port, c'était vers là que nous nous dirigions pourtant je ne comptais pas l'amener chez moi. Oh non, je n'en n'aurais pas la patience. Et puis si je me retrouvais avec un cadavre sur le canapé, je serais mal.

Je m'arrêtais dans un coin sombre, au bas de mon immeuble. La fenêtre de mon appart était ouverte, au dernier étage. Impeccable. Elle me plaqua contre le mur et je l'embrassais, passant ma main sous son pantalon, tandis que les siennes passaient sous mon tee-shirt... J'aurais bien aimé m'attarder plus avec elle, mais ce n'était pas mon but ce soir. En plus je n'avais pas envie qu'elle me saigne. Je me concentrais intérieurement sur mon pouvoir et sur le poignard avec un fil d'argent que je savais avoir laissé sur la table. Il vint à moi assez facilement, elle ne s'était rendue compte de rien. La technique était rodée, depuis que j'habitais là j'avais mis ce plan au point et il fonctionnait à merveille. Il se planta de lui même dans sa nuque, traversant son cou de long en large. Remontant ma main jusqu'à l'arme, je la retirais de la chair et la plantais plus bas, au niveau de son cœur. Puis, utilisant toujours mon pouvoir, je la projetais sur le mur en face. Elle n'avait même pas eu la force de crier, juste un petit râle. L'argent, très concentré dans la lame, l'avait vite achevé. Elle s'écroula sur le sol, et j'attendis d'être bien sûr de son état pour ramener le cadavre à moi. Le sang coulait, je collais ma bouche aux blessures pour le boire à flot. Une sensation immense de chaleur, d'extase, s'empara de moi.

Soudain des bruits de pas me firent relever la tête : le cors toujours entre les mains, je me mis à courir, espérant qu'on ne me poursuive pas : c'était peine perdue. J'arrivais épuisée jusqu'au quais et regardais derrière moi : il n'y avait personne. Je me remis donc à boire le sang de la vampire mais m'imobilisais à nouveau quelques minutes plus tard. Un homme. Non, pas n'importe quel homme. Je le connaissais. Paul. Je soupirais et le regardais approcher.

« Mais qu'est-ce-que tu fiches ici ? »
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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptySam 22 Mar - 0:03





Paul
Esther


Drinking The
Soul Of The
Night






Un footing. C'était tout ce que Paul avait trouvé pour évacuer son trop plein d’énergie ce soir là. Courir à en perdre haleine, courir jusqu'à ce que ses jambes refusent de bouger plus. Il adorait ça. La saine fatigue qui s'en suivait aussi. L'américain débordait sans cesse de ce besoin de bouger, de fuir l'immobilité. Les événements de ces derniers jours l'avait poussé à trop réfléchir et il avait à présent besoin de se défouler. Bien sur il avait eu sa dose d'action. La louve avec qui il s'était lancé dans les affaires de l'ombre avait su l’épuiser à sa façon. Délicieuse. Elle lui offrait tout sur un plateau, l'argent sale qu'il affectionnait tant et le plaisir malsain de lui appartenir lors de leurs jeux coquins. Seulement tout ceci avait aussi ses petits inconvenants et il avait passé plus de temps aujourd'hui à palabrer avec le promoteur qui allait se charger de transformer le Winged Motors en un garage de luxe qu'à se dépenser. Les détails. Notre mécano n'aimait pas les détails. Pinailler n'était pas son truc. Même s'il savait que tout ceci allait lui rapporter gros il regrettait que les choses soient si lentes à se mettre en place. Patient. Il n'avait jamais été patient, ni enfant, ni dans ses cavales, ni maintenant. Comme il s'offrait une séance de fractionné le long des quais, il se remémorait le temps où les choses étaient plus simples. Certes à l'époque, il recevait les ordres, mais il n'avait pas à s'encombrer des petites choses que d'autres réglaient pour lui. L’Australie. Entrer chez sa cible, la surprendre alors qu'elle se pensait en sécurité, lui passer le bonjour de son employeur, l’abattre. Tout était si simple en ce temps là. Tout ? Non, il obéissait à quelqu'un. A présent, il travaillait à armes égales avec sa partenaire et il s’évertuerait à maintenir ce statu quo même si une fois sous la couette il lui laissait le champs libre.

Courir. C'était sa façon à lui d'abandonner toute responsabilité derrière lui. Quand il enfilait ses baskets, il n'y avait plus que le mouvement, les voix dans sa têtes se mettaient en veille pour le laisser enfin se détendre. Hyperactif. Quelqu'un un jour avait employé ce terme pour le décrire. C'était il y a bien longtemps. Quand Paul vivait encore chez les Hewson, l'oncle et la tante qui l'avaient vu grandir, ceux à qui il avait tourné le dos pour se laisser entraîner par les gangs. L'histoire banale d'une enfance ordinaire dans les bas quartiers de Chicago. Notre homme se refusait à penser à eux en temps normal et pourtant, là, alors que ses jambes lui faisaient faire le tour du quartier sans compter les kilomètres, ces quelques souvenirs refaisaient surface. L'américain n'était pas du genre à se laisser aller à la nostalgie mais il était forcé d’admettre qu'il ne pouvait éternellement luter contre ses souvenirs. Malgré sa nature, il restait encore trop humain pour réussir à effacer ces visages qu'il avait aimés de son esprit. Farfouillant au fond de sa poche, il pressa un bouton sur son lecteur mp3 pour changer de musique, trouver quelque chose de plus entraînant qui l'aiderait à reprendre sa course sans plus penser à rien cette fois.


Eminem. Il n'aurait pas mieux choisit lui même et savourait le morceau que l'appareil avait sectionné. En rythme, il remontait la rue sans plus se soucier du reste, ses jambes travaillaient pour lui. Une étrange sensation vint briser cette tranquillité enfin trouvée. Un frisson grisant lui parcouru le dos. Il connaissait bien cette aura, l'aura d'un de ses semblables qui se laissait aller à ses pulsions. A nouveau, son esprit trop vagabond fourmillait d'idées. Amalia ? Non elle était bien trop prudente pour ça. Esther ? Ce ne serait pas la première fois que la jeune femme faisait quelque chose de stupide, volontairement ou non. Un autre semi-démon qu'il ne connaissait pas encore ? Tout était envisageable. Une petite vois lui intima l'ordre de faire demi tour, de ne pas s'en mêler et risquer de déraper comme la dernière fois, comme pensant les années glorieuses où il avait perdu le contrôle si allègrement. Le mécano envoya sa raison balader en songeant que tout ceci pourrait être très amusant et pris le risque de s'avancer un peu plus. La silhouette de son congénère le fuyait et puisqu'il était là pour courir, il se lança à sa poursuite. Les quais. N'importe qui de sensé aurait fuit vers la ville pour se mêler à la foule qui peuplait les rues aux abords des pubs, c'est du moins le choix qu'il aurait fait. Paul retrouva la silhouette, penchée sur une autre. Il s’arrêta net, glacé par une peur soudaine. Peu de chose l'effrayait vraiment mais l'idée qu'un semi-démon puisse s'être fait prendre par un nocturne devant ses yeux le tétanisait. Nocturne ? Il retira ses écouteurs en s’approchant quand il reconnu celle qui tenait le rôle de prédateur.

« Mais qu'est-ce-que tu fiches ici ? »

Il ferma les yeux, se laissant gagner par un mélange de soulagement et de colère qu'il n'expliquait pas. Soulagé de ne pas avoir à gérer une situation qui l'aurait forcé à utiliser tout ce qu'il avait pour se défendre au risque de perdre son sang froid. En colère après la jeune femme qui venait elle de déraper sérieusement. Il s’approcha rapidement d'Esther pour l’attraper par le bras et l’éloigner de sa victime. Posant une main au sol, il fit disparaître le corps sous le bitume en l'enlisant comme il l'avait fait si souvent avant de s'assurer que personne ne les avait vu. L'américain aurait probablement du faire les chose dans l'ordre inverse mais il restait malgré tout le même imprudent.

« Toi qu'est ce que tu fou ? T'es pas un peu folle non ? Et si ça avait pas été moi ? »

Il avait presque crié, incapable de retenir la tension que la frayeur avait fait monter en lui. Paul ne comprenait toujours pas pourquoi il se sentait si concerné par le sort de la jeune femme mais il tenait à elle. Se ressaisissant, il l'attrapa par les épaules pour la regarder droit dans les yeux.

« Et si t'avais pas pu gérer ton attaque comme tu le voulais ? Si cette... chose... avait prit le dessus sur toi... p'tain c'est le monde à l'envers c'est moi qui te sers une leçon de morale... moi quoi.... »

La fin de la phrase était plus destinée à lui même qu'autre chose. Il réfléchissait à haute voix comme toujours. Mais il avait raison, c'était l’hôpital qui se fout de la charité, lui l'être le plus immature et irraisonné qu'il connaissait, tentant de raisonner quelqu'un. Il la lâcha, soupirant un grand coup, puis se prit le front dans la main, tentant de retrouver un semblant de calme. Il ne voulait pas la braquer, risquer de la faire fuir et de perdre ce lien particulier qu'ils avaient tous les deux.


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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptySam 22 Mar - 17:11

Le sang. Durant tout le chemin que j'avais parcouru avec la jeune vampire -je ne m'en prenais pas aux vieux, trop expérimentés, trop durs à éliminer- je sentais son sang dans ses veines, sous sa chair blanchâtre... Je le sentais bouillir, oh oui, et je n'avais qu'une seule envie, c'était celle de lui ouvrir ses petites veines et boire son liquide qui coulerait à flots... Et je ne m'étais pas retenue. Ma drogue me procurait un sentiment de chaleur, j'avais l'impression de revivre de... Pouvoir... Je sentais... Comme si plus rien ne pouvait alors me résister. Comme si le Chaos était enfin à portée de main. Et quand on est un rejeton de l'enfer, on ne peut que succomber à cet appel ténébreux. Aussi, quelqu'un qui viendrait troubler cet instant ne recevrait que mes foudres.

Les quais... Bah ouais, je sais, toute personne un minimum censée se serait réfugiée autre part mais être normale... Ca ne m'intéressait pas, que voulez-vous. Puis si j'allais dans un endroit bourré de monde, déambuler avec un cadavre de vampire entre les bras, c'était pas le plus discret. Au moins, ici, je pourrais toujours le jeter dans l'eau... C'est d'ailleurs comme ça que je faisais disparaître la plus part de mes victimes, une fois vidés de leur sang. Je n'avais aucune idée de la personne qui courrait, mais quand je reconnus Paul, je ne pus m'empêcher de soupirer de soulagement, ce qui tranchait beaucoup avec la brutalité de ma question. Non, je n'étais pas très contente qu'il vienne troubler mon petit moment d'extase, mais j'étais quand même contente de tomber sur lui et pas sur quelqu'un d'autre. Que j'aurais pulvérisé, bien sûr, mais qui sait ? D'autres civils auraient pu être attirés. Et une victime en un soir, c'est emplemant suffisant.

Mon confrère était en tenue de jogging. Il avait même des écouteurs sur les oreilles, je percevais un son léger qui s'en échappait. Notre relation pouvait paraitre assez étrange, je l'avoue, mais je tenais à lui, un peu comme à un grand frère... Alors qu'il était presque aussi immature que moi ! Franchement, nous nous étions bien trouvés. Il lui arrive de m'aider avec mon pouvoir. Il y a déjà Pandore, mon mentor depuis des années déjà, mais quelqu'un de plus, qui habite à côté de chez moi, je ne dis pas non.

Mais dans la situation présente, je ne pouvais vraiment pas lui offrir un grand sourire.

En plus, il enterrait le cadavre ! Je lui jetais un regard noir et soupirais. J'avais pas pu le finir ! Je passais la langue sur mes lèvres et suçais mes doigts pour récupérer le sang qui en coulait. Les dernières gouttes que j'ingurgitais pour une durée indéterminée.

« Paul ! J'avais pas fini ! » Je donnais un coup de pied rageur sur le sol avant de répondre à ses paroles : « Si ça avait pas été toi ? Bah j'l'aurais pulvérisé, lui aussi. Puis la question se pose pas, puisque c'est toi. Et franchement, ça va bien de me traiter de folle. Toi t'es pas mal non plus ! »

Je m'étais énervée autant que lui, à croire que c'était contagieux. Il me servait une leçon de morale... Non mais franchement, c'était comique. Lui quoi ! J'suis vraiment un boulet pour lui... Enfin il doit bien tenir à moi, sinon il serait pas venu jusqu'ici.

« Mais elle aurait jamais pris le dessus. C'est pas la première à y passer et j'ai jamais eu de soucis. J'ai besoin de ma drogue ! Tu comprends p*tain ? J'en ai b'soin ! J'en ai marre, tu vois. Marre de ce monde de m*rde. J'm'ennuie ! J'm'emm*rde en attendant que ça bouge enfin ! J'veux tous les butter ! Tous ! »

Oh que ça faisait du bien de s'énerver des fois... Vider mon sac une bonne fois pour toutes... Et puis tant pis si je réveillais tous les habitants au killomètre carré, je n'en n'avais vraiment rien à cirer. Je me tus enfin et repris mon souffle, faisant quelques pas sur les quais, les mains dans les poches. J'en voulais pas spécialement à Paul, mais il était la seule personne que j'avais sous la main, et qui pouvait entendre ma colère.

« Tu dois bien un peu t'faire ch*er toi aussi, non ? Ca doit bien t'arriver d'avoir envie de tout péter »
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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyLun 24 Mar - 14:13





Paul
Esther


Drinking The
Soul Of The
Night






Faire disparaître le corps. Un vieux réflexe que l’américain n’avait pu refréner. Avant même d’avoir eu l’avis de sa congénère, il avait pris soin de se débarrasser de ce qui restait du nocturne mettant ainsi fin à ce qu’il savait être un des travers de son amie. Elle prenait des risques considérables pour assouvir son manque et tout ceci ne laissait rien présager de bon.

« Paul ! J'avais pas fini ! »

Capricieuse. Elle tapait du pied comme une enfant à qui on vient de confisquer un jouet. Encore essoufflé par son footing et la poursuite qu’il venait de mener, Paul tentai malgré tout d’articuler pour paraître le plus convaincant possible dans ce rôle de moralisateur qui ne lui allait pas le moins du monde. Et si quelqu’un d’autre était arrivé avant lui ? Dans l’état où elle se trouvait, grisée par le sang de vampire qu’elle venait d’absorber les choses auraient vite pu dégénérer. Il restait sur ses gardes, n’excluant pas la possibilité qu’elle perde le contrôle, finisse par s’en prendre à lui.

« Si ça avait pas été toi ? Bah j'l'aurais pulvérisé, lui aussi. Puis la question se pose pas, puisque c'est toi. Et franchement, ça va bien de me traiter de folle. Toi t'es pas mal non plus ! »


Elle avait réussi à lui tirer un sourire, sourire qui se muait en un rictus franchement malsain comme lui revenaient étrangement quelques images de ses actes de folie à l’époque où il avait laissé libre court à ses pulsions les plus vicieuses. Fou, lui ? Très certainement. Mais il avait encore suffisamment de jugeote pour rester maître de lui. Sa colère à lui était liée à la frayeur qu’il venait d’avoir, celle d’Esther semblait venir plus de l’agacement qu’autre chose. Le mécano l’avait après tout dérangée au mauvais moment. Il avait fréquenté pas mal de camés au court de ses différentes vies d’un bout à l’autre du globe, et il savait par expériences qu’ils n’aimaient pas être interrompus en plein fix. Il savait aussi qu’il devait la sortir de là avant que tout ceci ne finisse par l’entrainer tout à fait dans le chaos. C’était le destin de ceux qui comme eux descendaient des fils des enfers, mais il y avait tellement de choses à faire avec leur don avant de se perdre tout à fait… S’inquiéter pour elle. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas la laisser prendre des risques inconsidérés comme elle venait de le faire. S’en prendre directement à un nocturne plutôt que de se trouver un dealer ?

« Mais elle aurait jamais pris le dessus. C'est pas la première à y passer et j'ai jamais eu de soucis. »

« Jusqu’à aujourd’hui… »

Mais elle ne l’écoutait pas et embrayait sur son addiction. Se justifier. Ca aussi il l’avait vu chez d’autres drogués.

« J'ai besoin de ma drogue ! Tu comprends p*tain ? J'en ai b'soin ! J'en ai marre, tu vois. Marre de ce monde de m*rde. J'm'ennuie ! J'm'emm*rde en attendant que ça bouge enfin ! J'veux tous les butter ! Tous ! »

Cette fois, il la lâchait et reculait d’un pas. Levant les yeux au ciel, il laissa échapper un long soupire. On y venait enfin ! L’ennui. Son pire ennemi, et pas seulement en tant que semi-démon, l’homme qu’il était avait toujours eu à lutter contre ce sentiment de tourner en rond, de perdre son temps. Mais il avait trouvé un palliatif, paradoxal certes, mais il remplaçait l’ennui par les ennuis. Sa quête perpétuelle d’un mauvais coup où mettre son nez pour peu qu’il y ai quelques pièces sonnantes et trébuchantes à l’arrivée. Les buter ? Et où irait-il trouver le fric qu’il aimait tant s’il n’y avait plus le moindre pigeon à escroquer, le moindre client pour acheter la marchandise qu’il comptait leur refourguer ?

« Il y a plusieurs façons de dominer le monde princesse… les hommes ont fait de leur civilisation un empire capitaliste, c’est là que je m’amuse… le sang c’est bien mais je préfère me focaliser sur le jour où je pourrai les acheter que sur celui où je leur inspirerai une peur bleue, tu comprends ? »

Si certains de leurs semblables se laissaient purement et simplement gagner par le chaos, si d’autre encore se cachaient dans l’ombre, lui se croyait suffisamment malin pour jongler habilement entre les deux. Utiliser son pouvoir comme un don pour se faire une place dans l’économie de l’ombre et amasser le plus de liquidité possible. Elle criait toujours, laissant visiblement libre court à sa colère.

« Tu dois bien un peu t'faire ch*er toi aussi, non ? Ca doit bien t'arriver d'avoir envie de tout péter »

Plus de sourire. Plus de rictus. Cette fois les images qu’il avait sous les yeux ne lui plaisaient plus du tout. Nerveusement, il commença à arpenter le quai, faisant plusieurs aller-retour à côté d’elle. L’américain cherchait ses mots, il n’avait jusqu’ici jamais vraiment évoqué l’époque où il n’avait plus été maître de lui. Sa plus cuisante défaite à son sens. A quoi cela serait-il de faire preuve de sauvagerie, d’assouvir ses plus vils instincts si on ne le savoure pas tout à fait.

« La dernière fois que j’ai laissé mes pulsions parler pour moi, je n’en ai pas vraiment profité. Je me suis délecté du sort de chacune de mes victimes en Afrique, chacune de mes cibles en Australie, mais quand je me suis laissé gagner par le chaos… bien sûr que c’est grisant, mais ce n’était pas vraiment moi… si je dois buter un mec, je veux le faire en mon âme et conscience...de sang froid. »

Il doutait qu’elle puisse comprendre tout à fait ce qu’il essayait de lui dire, il ne savait pas non plus pourquoi il lui disait tout ça. Peut-être avait-il simplement besoin de se confier ou espérait-il vraiment qu’elle réagisse. Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait, il regrettait de ne pas l’avoir fait de lui-même.



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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyVen 28 Mar - 17:33

Comprendre. Peut être pourrait-il me comprendre. Il était comme moi. Fils de l'enfer. Il sentait lui aussi ce Chaos si délicieux à l'intérieur de lui, je pouvais lui parler, même si je m'adressais plus à moi même qu'à une tierse personne. Ma colère, ma rage, mon étouffement étaient contenus en moi depuis trop longtemps, il fallait que je dise les choses, que je les hurles, peut importe si quelqu'un était là pour m'entendre, le tout est que, s'il y avait quelqu'un, il soit comme moi. C'était le cas présent. Il m'avait interrompu en train de me droguer, il m'avait enlevé ma drogue, il ne récoltait que ce qu'il avait semé. Rien d'autre. Je n'avais pas spécialement envie de parler à quelqu'un, pas envie d'avoir une conversation construite. Il fallait juste que moi je parle, que je hurle une bonne fois pour toutes. Oh oui, bien sûr, pour la drogue, je pouvais trouver un dealer, mais ce serait beaucoup moins marrant, vous ne trouvez pas ? Boire directement sur mes victimes me permettait de les tuer avant, de jouer avec leurs corps et leurs peurs. Plus risqué, je vous l'accorde, mais le risque en vaut la peine. Ce n'est peut être pas l'avis de Paul, mais c'est le mien. Et il est dur de me faire changer de position.

Je réussi à lui arracher un rictus en lui disant qu'il était fou. Un rictus très malsain qui m'arracha, à moi, un petit rire. On était d'accord, tous les deux on étaient pas mal. Il devait vraiment se donner du mal pour me faire une leçon de morale... C'était comique. Lui, le rejeton de l'enfer le plus immature et orgeuilleux que je n'ai jamais connu essayait de rationner une jeune femme droguée, sadique et incontrôlable. Autant vous dire que c'est perdu d'avance. Et puis je me fiche bien de ce qu'il peut me dire. Le sang encore chaud coule dans ma gorge. A cause de lui, je n'en n'aurais pas plus. Il pensait faire pour mon bien, je le sais, mais je ne peux que lui en vouloir.

Je ne l'écoutais vraiment que d'une oreille, juste pour ne pas trop le facher et perdre son amitié. Dominer le monde ? Quelle belle question ! Dont nous n'avons pas la même réponse. Lui me parlait de capitalisme, de manipulation, d'acheter les hommes... De bien beaux mots. Je me retournais vers lui et soupirais.

« Non, j'comprends pas. Mais t'as sûrement raison. Mais moi, j'suis pas intelligente, tu vois. J'ai pas fait d'études, personne m'a appris à manipuler les gens ou à les acheter. J'fais comme je peux comme je l'peux. Je suis sûre que je m'amuse autant à tuer sadiquement et à pervertir l'humanité sous les draps que toi à corrompre les hommes avec l'argent. Moi on m'a pas appris à faire ça. Puis j'suis encore jeune. J'ai envie de m'amuser. »

J'avais réussi à parler calmement. Pourquoi je lui disais tout ça ? Peut être pour me convaincre moi même de la légitimité de mes actions. J'en savais rien. Comme je lui ai dit, je fais ce que je peux, comme je le peux. A l'orphelinat on avait des cours, puis quand je me suis barrée à treize ans, après avoir tué Craig, j'ai lu des bouquins trouvés dans les maisons que je squattais. Je me disais que m'instruire pourrait toujours me servir, mais ça me plaisait pas. Ca m'a jamais intéressé. Je veux de l'action. Ce que je fais me plait, les risques font monter l'adrénaline et j'y ai pris goût. Le sexe, la mort, la drogue, la torture. Le Chaos.

Ce que me dit ensuite le semi-démon avait l'air de l'embarrasser. Peut être était-ce une des rares fois où il évoquait son passé, en tout cas devant moi c'était le cas. L'Afrique, l'Australie... je ne puis m'empêcher d'être un peu jalouse. L'ailleurs, le monde, je n'avais jamais osé y penser. Au fond, ca devait être comme ici, un endroit de plus à précipiter dans les ténèbres. Les hommes sont les mêmes partout en tout cas, et c'est bien là le problème. Tuer de sang froid. Ce n'était pas ce que je faisais peut être ?

« Et tu l'as déjà fait, tuer de sang froid ? T'as vraiment ressenti une grande différence ? »

Je désignais le bitume d'un signe de tête :

« J'te suis pas. Je l'ai poignardé. D'abord avec mon pouvoir, puis de mes propres mains. J'ai bien enfoncé, j'ai bien pris mon temps. Dans la gorge, dans la poitrine, pour lui couper les veines, partout où tu veux. »
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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyMer 2 Avr - 19:36





Paul
Esther


Drinking The
Soul Of The
Night






Son petit projet personnel était peut être dur à comprendre et il en avait parfaitement conscience mais c'était ainsi. Il n'envisageait pas les choses comme la plupart de ses paires, n'avait, pour l'instant, aucune envie d’anéantir qui que ce soit. N'étaient-ce pas après tout les hommes et leur penchant pour l'argent, les profits, qui lui permettaient de d'enrichir ? L'américain ne niait pas être lui même complètement corrompu par cette même soif de fortune et il savourait pleinement l'ironie de la chose. Tant qu'il gardait le contrôle, il continuerait de vénérer le dieu Dollar, même si cela devait faire de lui un cliché ambulant. L'opinion des autres, y compris ses semblables, l'importait peu, il s'aimait trop pour leur accorder le moindre crédit. Et puis il y avait tous ces risques qu'il prenait, bien qu'il était persuadé de pouvoir se tirer de toutes les situations, jonglant entre son don et son flingue, jouer avec le feu était terriblement grisant, bien plus que d'abattre sa cible à proprement parler. Comme il s'y attendait, la jeune femme n'avait pas saisi tout le sens de ses propos, c'était un point de vue qu'il lui était propre, probablement lié à son passé, sa jeunesse dans les quartiers malfamés où il était si simple de se faire un peu de fric en traînant avec les bonnes personnes.

« Non, j'comprends pas. Mais t'as sûrement raison. Mais moi, j'suis pas intelligente, tu vois. J'ai pas fait d'études, personne m'a appris à manipuler les gens ou à les acheter. J'fais comme je peux comme je l'peux. Je suis sûre que je m'amuse autant à tuer sadiquement et à pervertir l'humanité sous les draps que toi à corrompre les hommes avec l'argent. Moi on m'a pas appris à faire ça. Puis j'suis encore jeune. J'ai envie de m'amuser. »

« J'ai pas fait d'études non plus j'te signale, je me suis barré avant la fin du lycée! »

Il n'avait pas pu s’empêcher de le lui rétorquer. Comme si il fallait sortir d'Harvard pour savoir que ce monde était déjà pourri jusqu'à la moelle par les billets verts et que pour s'y faire une place, il fallait avoir les poches pleines plutôt que de jouer des muscles ou brailler plus fort que les autres. Quand au reste... et bien soit, il essayait de ne pas tuer s'il n'y voyait pas d’intérêt à en tirer, mais il ne reculait pas devant un contrat quand il y avait une bonne prime. Pour ce qui était de la perversion, de la luxure, il ne comptait pas aborder ce sujet avec elle, il la voyait comme une gamine perdue dont il se sentait bien malgré lui responsable et ce n'était des choses dont on pouvais discuter avec une... petite sœur ? Même si une petite voix tentait de le convaincre qu'elle pouvait entendre ce genre de chose puisqu'elle s'y adonnait elle aussi forcement, il préféra écouter l'autre, celle qui lui rappelait qu'il n'aurait jamais toléré que Cathleen lui raconte ses aventures quand ils étaient adolescents. La dernière phrase en revanche, lui était un peu resté en travers de la gorge. La poussant affectueusement par l'épaule, et tout en affichant rictus agacé, il lui fit clairement comprendre qu'elle venait de le vexer.

« Personne n'a dit que je n'était plus assez jeune pour m'amuser ! T'avise plus de me faire passer pour un vieux moralisateur.... »

Notre mécano se rendait pourtant compte que c'était le rôle qu'il assumait quand il se trouvait prés d'elle. Peut être lui restait-il encore suffisamment d'humanité pour vouloir chercher en elle la relation qu'il avait entretenu avec sa cousine avant qu'il ne cause sa mort. Il n'arrivait pas à savoir si il devait le voir comme une bonne chose ou non. Quelque part, c'était rassurant de se rendre compte qu'il était toujours maître de lui au point de s'attacher à quelqu'un, mais d'un autre coté, avoir des attaches était synonyme d'une chute plus rapide encore. Il en avait fait les frais. La trahison, la mort, la jalousie, tout ceci ne faisait que l’entraîner un peu plus vers les ténèbres et il se gardait généralement de se lier trop avec qui que ce soit. Amalia ? Il ne la pleurerait pas s'il venait à lui arriver malheur, et si elle lui tournait le dos, il serait soulagé de ne plus avoir à lui rembourser la dette qu'il avait contracté malgré lui. La louve ? Elle était sa partenaire de business et sa maîtresse, mais il n’hésiterait pas une seconde à se débarrasser d'elle au moindre coup de Trafalgar. Sa jeune congénère en face de lui ? Non, il ne pouvait se résigner à couper ce lien, il resterait une épée de Damoclès au dessus de sa tête tout en l'aidant à garder un pied dans son humanité.

Nerveux, il avait ensuite abordé un sujet à la fois plus inintéressant mais tout aussi délicat quand on savait dans quel état était Esther. Elle était bien trop perturbée par le sang de vampire qu'elle venait d’ingérer pour comprendre la conversation qui allait suivre, et il espérait surtout qu'elle ne prenne pas de travers la leçon qu'il lui faisait. Oh certes, le trentenaire ne comptait pas lui faire de longues tirades sur le bien et le mal, ce qui aurait été tout à fait incongru de toutes manières, mais il cherchait à lui expliquer la différence entre laisser parler ses pulsions et les laisser vous contrôler tout à fait. Peine perdue apparemment.

« Et tu l'as déjà fait, tuer de sang froid ? T'as vraiment ressenti une grande différence ? »

Cette fois encore il lui répondit par un large sourire.

« Je me suis même fait payer pour ça figures toi ! La différence est dans le fait que c'est toi qui choisit le moment où tu appuies sur la détente, pas le chaos qui tente de prendre le contrôle de tout ton être.... toi et toi seule. »

Il suivit son regard quand elle indiqua l'endroit où il avait fait disparaître le corps du nocturne quelques instants plus tôt.

« J'te suis pas. Je l'ai poignardé. D'abord avec mon pouvoir, puis de mes propres mains. J'ai bien enfoncé, j'ai bien pris mon temps. Dans la gorge, dans la poitrine, pour lui couper les veines, partout où tu veux. »

Haussant les épaules, dépité qu'elle ne puisse pas comprendre la différence qui lui semblait pourtant si évidente. Peut être manquait elle encore d’expérience pour saisir la nuance, ou peut être qu'elle n'existait pas et qu'il se l'inventait pour se rassurer. Reprenant son mouvement, incapable comme toujours de rester en place, il arpentait à nouveau la jetée à coté d'elle. Tentant de trouver quoi dire, quoi faire, quelque chose qui la convaincrait de la nécessité de se maîtriser pour savourer pleinement ce qu'ils avaient la chance d'être. Chance ? Il était hors de question de le voir autrement pour notre américain. S’arrêtant soudain, il se tourna brusquement vers elle pour l'attraper de nouveau par les épaules, comme une enfant.

« C'est tout à fait ça justement.... pourquoi as tu tué ce nocturne ? Pour assouvir une pulsion, pour satisfaire ta soif. Ok, cette fois tu l'as fait en gardant ton calme, mauvais exemple pour moi peut-être... mais si t'avais été vraiment en manque, si tu avais eu besoin à tout prix de ce sang, si tu l'avais tué à la va-vite pour assouvir ton besoin...là, tu aurais laissé parlé tes pulsions sans en profiter. Tu saisis la différence ? C'est pas très clair sans doute, mais puisque tu me prend pour un vieux, même si on est pas des enfants de cœur, aies au moins fois en mon expérience. Quand je te dis que tu vas finir par perdre tout le plaisir de la chose si tu t'empresses trop je sais ce que je dis. »

Il aurait pu rajouter tout de suite, qu'il comptait bien l'aider à maîtriser ça aussi en plus de ses pouvoirs instables, mais ça sous entendait la sevrer de sa drogue et il doutait vraiment que ce fut le bon moment pour aborder la chose. Pour le moment il se contenterait de lui prouver que le sang dont elle venait de se repaître, bien qu'il lui donnait l'illusion d'être plus puissante, ne faisait que l'affaiblir puisqu'elle risquait de perdre ses moyens.

« Et maintenant que tu t'es shootée... c'est quoi l’intérêt ? Non parce que si c'est juste pour le plaisir de planer, je sais où tu peux trouver de la came tout à fait consommable pour moins d'efforts... »

Il avait ponctué sa phrase d'un petit clin d’œil, elle n'avait pas besoin qu'il lui dise ce que Charlie et lui lançaient comme business, et elle n'aurait aucune surprise à apprendre qu'il connaissait quelques dealers.Il cherchait surtout à la provoquer, la pousser à lui prouver qu'il avait raison une fois de plus.



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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyMer 9 Avr - 17:24

Nous avions tous deux une vision des choses bien différente, au final. Ce n'était pas pour me contrarier. Non, ça m'indifférait. Bornée, je l'étais et je voulais l'être jusqu'au bout. Avec lui en tout cas. Il me comprenait sûrement, mais il n'était pas d'accord. Moi je ne le comprenais pas mais pourquoi essaierais-je ? Alors que lui se contentais de me faire la morale. Je n'en vois pas l'utilité. Oui nous étions tous deux les héritiers des enfers mais nous n'avions pas la même manière d'exploiter notre nature. Peut être était-ce du à nos racines, nos enfances, nos parcours. Je savais peu de lui. Il avait l'air de venir de loin. Je l'enviais. Jamais je n'avais même osé rêvé d'un ailleurs. L'afrique ou l'australie, je me demande bien à quoi ça ressemble. Oh, remarquez, ça doit pas être bien différent d'ici, l'humanité n'est qu'un seul et même groupe de moutons qui pourrissent sur la surface de la terre. Où que ce soit.

Il s'était barré avant la fin du lycée. Un petit rire railleur et je fis monter les enchères.

"moi j'y suis même pas allée au lycée ! Pas l'temps !"

Cette fois j'étais clairement amusée. C'était vrai, j'avais arrété le cursus scolaire humain normal à douze ou treize ans, que voulez-vous... Je possédais un autre moyen d'apprendre la vie. Oh oui il m'est arrivé de feuilleter quelques bouquins dans les lieux que je squattais. Mais ça m'a jamais autant intéressé que... Qu'autre chose. Puis j'm'en sors bien sans autre dîplome que celui de misanthrope.

" oh désolé... J'voulais pas t'vexer mon vieux !"

Petite pointe taquine alors qu'il semblait clairement ennuyé que je pense qu'il n'était plus assez jeune pour s'amuser. Ce n'était pas le cas, je me doutais bien qu'il devait encore s'amuser à ma manière. Puis il avait pas encore la quarantaine, il restait jeune. A mes yeux, il représentait un grand frère et non un père. J'veux pas de paternel. A part Caïm. Des parents ça ne sert qu'à vous gronder pour tout et rien, tandis qu'un frère... C'est plus accessible, disons. Relation plus intéréssante. Plus explosive, si on pense à Paul et moi. Ma mère est une ordure qui n'avait même pas envie de m'élever. Paul est un type avec qui je n'ai aucun lien du sang mais il me ressemble bien plus que n'importe qui d'autre. Et il m'exaspère, aussi.

Si je voulais m'attacher aux gens... Oui. Même si la question mérite réflexion. J'étais synonyme de solitude et d'enfermement, avant. Mais ça, c'était avant. Je peux dire sans honte que le Chaos m'a donné une vie. Que c'est parce que je suis ce que je suis que je continue à vivre. Et je ne suis plus seule. Je tiens à m'attacher à mes demis-frères et demies-soeurs. Pas pour le côté sentimental, non, pas pour me dire que j'ai des amis. Mais notre union fera notre force pour renverser les hommes. Ensuite ce sera chacun pour soi, mais avant nous avons besoin de nous unir, d'assembler nos forces et nos pouvoirs qui sont bels et bien complémentaires. La guerre nous l'a appris. Un point où le mécano et moi sommes en désaccord, je le sais mais je ne m'en offusque pas. C est son problème si son orgueil est supérieur à son bon sens. Bon sens. Oui je sais, je ne suis pas un modèle du genre. J'assumais. Mais pour ce fait là, on pouvait véritablement parler de bon sens. Enfin, que voulez-vous, j'avais compris qu'il s'agissait d'une chose à ne pas aborder avec lui. Etant tout aussi bornée, je ne peux qu'accepter.

Un grand sourire. Pour lui. Pour moi, plutôt une moue pas vraiment convaincue. Il repartait dans sa leçon de morale. Quoi que, non, pas tout à fait. Il essayait de m'expliquer une différence qui, à moi, avait toujours était inexistante. Jamais la question ne s'était posée à moi. Je tuais dans l'instant, sur le moment, sans chercher à comprendre quoi que ce soit. Je tuais de diverses manières, selon ce que me permettait la situation. Je n'avais jamais ressenti de différence entre tuer de sang froid et tuer avec ses pulsions. Tuer c'est tuer. Un point c'est tout. La frontière que Paul voulait me montrer était trop subtile pour que je m'en préocupe. Je voulais vivre sans m'embêter de futilités. Faire un effort pour le comprendre ne m'aurait pas demandé grand chose mais encore une fois je ne voulais pas. Il n'était pas en droit de me faire une leçon alors qu'il venait de m'interrompre. Première leçon de diplomatie pour débutants, évidente même pour moi, la moins diplomate des créatures de ce monde. Éviter d'attaquer un animal sauvage que dont vous venez d'interrompre le repas. Simple question de survie. Ca va que c'était Paul sinon il y serait passé.

Je baissais le ton :

"Mais le Chaos, c'est moi. C'est la même chose. Chuis pas humaine. Ca se saurait, sinon. Je suis à moitié quelque chose, à moitié une autre. J'ai pas à rembarrer une partie de moi."

J'venais de lui dire ce que je pensais. Et je serais curieuse de savoir ce qu'il allait bien pouvoir trouver à me rétorquer, cette fois. Je le laissais donc arpenter le quai, visiblement à la recherche de l'argument imparable. Immobile, les poings sur les hanches, je le regardais déambuler, affichant un petit rictus clairement amusé. Le mécano se retourna soudain vers moi et me pris les épaules. Je ne bougeais pas d'un pouce et le laissais terminer bien que l'envie de l'envoyer bouler fut grande. Quand il se tut enfin, je soupirais et le fixais un instant avant de rompre le silence. Un rictus malsain tordait ma bouche au fur et à mesure que les mots sortaient.

"Mouais. J'crois qu'je vois où tu veux en venir. Mais justement, je fais attention. J'me met en jambe avant de déguster. J'prends mon temps. Tout mon temps. C'est tellement plus amusant après. C'est comme un apéritif, tu vois. J'fais pas ça que pour planer. J'le fait aussi pour le plaisir de tuer."

Bien sûr. Sinon, j'me serais dégotté un dealer, ça m'aurait posé aucun problème. Y'en a à foison dans le genre d'endroit où j'aime trainer. Mais je me droguais de cette manière car elle me permettait d'exercer mon gout sadique et pervers pour la mort. Coupler mes deux activités favorites et ainsi les rendre pleinement profitables. Le lot gagnant. Si un jour j'trouve un moyen autre de me faire plaisir, j'irais trouver un dealer. Quoi que ça me rappellerait de mauvais souvenirs, mais je m'efforçais de penser à mon passé de manière froide et détachée. J'pourrais aussi bien me sevrer, vous m'direz. Ouais. J'y ai pensé. J'ai compris que c'était pas tellement possible. Quand on se drogue plus ou moins régulièrement depuis l'âge de treize ans, voyez-vous il est dur d'arrêter. Je sais que ça m'aiderait, en particulier du côté de mon pouvoir mais je m'étais persuadée d'arriver à le maîtriser totalement tout en continuant la coke. Un jour je saurais si j'avais raison mais ce futur est encore loin. Si la réponse est non, eh bien dans ce cas il ne le restera plus qu'a entamer un long et dur sevrage. Ou alors me laisser entraîner dans les limbes de mon âme noire. Tentant.

J'éclatais de rire.

"Bah non. J'fais pas ça que pour planer. Si tu m'trouve un autre moyen d'exprimer mon sadisme, p´t'être alors on pourra parler d'une autre source."

Un soupir.

"T'sais j'ai pas choisi de faire ça. J'ai pas choisi d'être dépendante. Quand j'avais treize ans, j'étais le joujou de deux dealers. Je te laisse t'imaginer les choses. J'les ai tués. C'était la seule option. Mais j'ai pas sû m'arrêter. Si j'avais dû le faire, c'aurait été là. J'l'ai pas fait. Me d'mande pas pourquoi. Maintenant j'ai plus envie. J'y ai pris du plaisir. Et j'ai même réussi à combiner deux plaisirs. J'vois pas pourquoi j'm'en passerai."

Mon passé, c'était pas forcément un sujet que j'avais envie d'aborder avehttps://strange-scotland.forums-actifs.com/t3017-drinking-the-soul-of-the-night#c lui. Ca me dérangeait pas mais j'aurais aimé le faire en d'autres circonstances. Pas pour me justifier.
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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptySam 12 Avr - 17:16





Paul
Esther


Drinking The
Soul Of The
Night






Le lycée. Les études. Pour quoi faire quand on a tout à portée de main sans travailler vraiment pour l'obtenir ? L'argent facile, l’attrait du danger, les gangs, il était né dedans. Ou pas tout à fait, pour être tout à fait honnête, il avait grandi dans une famille aimante et avait cédé à la solution de facilité en rejoignant les Winged Wilder's quand il en avait eu l’occasion. Certains gamins de son quartier avaient poursuivit leurs études, certains avaient réussit, certains menaient une vie honnête. Lui il avait suivit Sean et les autres, lui il avait braqué des épiceries au lieu de plancher sur ses revissions, lui il avait préféré se faire craindre, un flingue à la main et séduire ces filles un peu tordues qui aiment les voyous plutôt que de devenir le quarterback adulé par les cheerleaders. Le lycée ? Non, il avait fait ses classes dans la rue, les lois métaphysiques, l'américain s'en moquait éperdument, d'autant plus qu'il les outre passait allègrement, non lui il ne connaissait que la loi des quartiers. Celle qui dicte la conduite au sein d'une bande, tuer ou être tué, savoir placer ses billes au prés du bon leader ou à défaut savoir se faire respecter pour prendre la tête et amasser un max de blé. La lois de la jungle, la loi du plus fort, ou du plus malin, l'instinct de survie, voilà la seule vérité qu'il connaissait. Et on apprend pas cela dans les beau libres des bibliothèques universitaires. Elle n'avait pas non plus suivit d'études ? La belle affaire ! Cela ne devait pas la dispenser d'un peu de jugeote.

Il se détestait de penser ainsi, de la reprendre comme une enfant. Il se faisait penser à Amalia, elle dont il haïssait tant les belles leçons de morale, voilà qu'il en dispensait à son tour. Mais sans être un modèle de discrétion ou de bon sens lui même, il savait avoir au moins pour lui un certain sens de la survie. Son expérience peut être plus que du raisonnement pur. Sûrement même. C'était tout ce qui manquait à sa jeune congénère. Elle voulait tout tout de suite maintenant, au risque de se faire repérer, au risque d’attirer les curieux puis les autres... les autres.... Une fois de plus, il repensait à sa conversation avec Amalia. Il ne voulait pas admettre devant elle qu'elle avait raison, cependant il fallait bien avouer que leur condition les obligeait soit à devenir plus fort rapidement, soit à faire profil bas. Et toutes ces belles leçons avaient poussés la jolie blonde à le voir comme un vieux radoteur. Il l'avait mérité même s'il n'appréciait pas, c'est pourquoi il ne dit rien quand elle en rajouta une couche. Il y avait mieux à faire pour l'instant que d'argumenter là dessus ou de laisser parler son orgueil blessé, il devait avant tout s'assurer que tout allait bien pour elle.

La différence entre tuer de sang froid ou laisser le chaos tuer pour eux...la frontière était mince en effet puisqu'ils étaient le fruit de ce même chaos. Mais il la ressentait. Il l'avait ressenti quand il collait une balle dans la nuque de ses contrats en Australie et quand il enterrait ses proies à Glasgow.

« Mais le Chaos, c'est moi. C'est la même chose. Chuis pas humaine. Ca se saurait, sinon. Je suis à moitié quelque chose, à moitié une autre. J'ai pas à rembarrer une partie de moi. »

Elle avait entièrement raison et il ne trouvait rien à lui répliquer, trop occupé à chercher comment lui faire comprendre que plus encore que ce meurtre en lui même, si toutes fois tuer un nocturne pouvait être qualifié de meurtre puisque théoriquement ils étaient déjà morts, c'était la raison pour laquelle elle l'avait fait qui posait problème. Sa drogue. Elle l'avait fait pour sa dose, ce sang qui lui brouillait l'esprit à présent. Lui qui craignait plus que tout de perdre le contrôle, il ne comprenait pas qu'on puisse rechercher cette sensation d'abandon volontairement. Il se perdait de nouveau dans des explications houleuses et la réponse d'Esther lui fit comprendre que c'était peine perdue.

« Mouais. J'crois qu'je vois où tu veux en venir. Mais justement, je fais attention. J'me met en jambe avant de déguster. J'prends mon temps. Tout mon temps. C'est tellement plus amusant après. C'est comme un apéritif, tu vois. J'fais pas ça que pour planer. J'le fait aussi pour leplaisir de tuer. »

Grisée. Elle avait l'air euphorique, mais pas de son fix, du crime en lui même. Peut être s'était-il trompé. Peut-être avait-elle en effet pleinement savouré le meurtre, chaque coup porté, le dernier souffle de sa victime. Il ferma les yeux un instant, tentant de revoir la scène d'expiation de la dernière personne qu'il avait abattue, mais la conclusion le déçu. Trop longtemps. La petite voix dans son esprit lui soufflait qu'il s'était écoulé bien trop longtemps depuis la dernière fois qu'il avait pris une vie, trop obnubilé qu'il était par l'argent, il n'avait plus eu à faire ce genre de choses depuis...

« ...tais toi... tu vas me faire regretter de ne pas t'avoir aidée... »

Pourquoi avait-il soufflé ces quelques mots assez audiblement pour qu'elle les entende ? Il tentait de la raisonner, mais il avait perdu le fil, et il commençait à faiblir, se ranger de son point de vue. Non. Il chassa tout ceci de sa tête, le sang, l'odeur de la poudre, les souffles d'agonie... Le sang ! Son esprit venait de refaire le lien avec la situation actuelle, celle où il essayait de la convaincre qu'elle devait se sevrer avant de perdre définitivement le contrôle de son pouvoir, se laissant emportée par la puissance illusoire que lui procurait la drogue. Il aurait voulu qu'elle réponde à sa provocation en lui prouvant d'un exemple concret qu'elle pouvait se servir de ses capacités sans faillir dans l'état où elle était, mais au lieu de ça, elle lui riait au nez.

« Bah non. J'fais pas ça que pour planer. Si tu m'trouve un autre moyen d'exprimer mon sadisme, p´t'être alors on pourra parler d'une autre source. T'sais j'ai pas choisi de faire ça. J'ai pas choisi d'être dépendante. Quand j'avais treize ans, j'étais le joujou de deux dealers. Je te laisse t'imaginer les choses. J'les ai tués. C'était la seule option. Mais j'ai pas sû m'arrêter. Si j'avais dû le faire, c'aurait été là. J'l'ai pas fait. Me d'mande pas pourquoi. Maintenant j'ai plus envie. J'y ai pris du plaisir. Et j'ai même réussi à combiner deux plaisirs. J'vois pas pourquoi j'm'en passerai. »

Il restait quoi devant cette explication qu'il jugeait foireuse. Cette fois c'est lui qui éclatait de rire, un rire franc, bruyant.

« Mais ma belle... si j'avais du céder à toutes les facilités, moi qui ai grandit au milieu des dealers et des braqueurs, même en étant fils des enfers, j'aurais finis overdosé ou agonisant quelque part sous un pont ! »

Mais il se repris vite, se rendant compte que ce n'était pas la meilleure des approches s'il ne voulait pas qu'elle prenne la poudre d'escampette pour ne plus revenir. Reprenant une voix plus sérieuse et un ton plus grave qui lui allaient mal, il s’excusait à demi mots ;

« Pardon... je n'en sais pas assez pour te juger, je devrais pas. Je voulais simplement te souligner qu'on a toujours le choix... même nous... enfin avant de disparaître totalement dans le chaos du moins. Je ne veux pas d'une vie d'esclave, je suis déjà esclave de ma part d'ombre, celle qui m’appelle, celle qui me pousse à être de plus en plus vénal, de plus en plus orgueilleux, de plus en plus vicieux, de plus en plus colérique, sadique aussi, je refuse d'être esclave d'une drogue quelconque. C'est la voie que tu choisie... être esclave de ce sang jusqu'au jour où tu seras le jouet de nos pères. C'est vraiment ce que tu veux ?»

Les mots étaient peut être mal choisis mais il espérait qu'elle ai saisi l'essentiel. Il se moquait après tout qu'elle se paye des nocturnes à la pelle la nuit venue si tel était son bon plaisir, il se moquait qu'elle le prenne pour un vieux radoteur de moins de trente cinq piges, il voulait juste lui éviter de perdre la peu de libre arbitre que les gens comme eux avaient.



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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyMer 23 Avr - 15:09

J'pourrais l'envoyer bouler une bonne fois pour toutes. J'aurais du le faire avant même qu'il commence à me faire la morale. C'aurait été plus simple. Beaucoup plus simple. Ouais, parce que maintenant j'l'écoute. C'est bizzare, hein. J'dis pas que j'ai un cœur, parce que mon passé m'a bien montré que c'était pas le cas, mais je tiens à ce type. Peut être qu'un jour, ça me perdra. Cette amitié, ou bien ma drogue. Ou bien les deux. Mais pour l'instant, j'préfère pas trop me poser de questions. Toute la journée, porter une armure de glace, rester... normale, ne rien laisser paraître... C'est le prix de ma survie. Je l'ai compris il y a bien longtemps. Mais quand j'ai des nuits de libres, il faut bien que je me libère. Que je sois un peu moi même. Sinon je vais vraiment devenir folle. Folle ? Certains diraient que je le suis déjà, et c'est peut être le cas. Mais après tout, je suis un rejeton du Chaos et chacun d'entre nous a une histoire assez moche qui explique cela. Alors oui, Paul a sûrement raison, dans le fond, mais il ne cerne pas vraiment le problème. Si je lui tiens tête, ce n'est pas vraiment pour faire valoir mes positions car je sais qu'il est tout aussi têtu que moi et qu'il ne bougera pas. Non, si je lui tiens tête, c'est... pour le plaisir. Pour le plaisir de m'énerver et de parler avec quelqu'un comme moi bien que la discussion ne soit pas sur un ton très amical. C'est comme ça, entre nous, faut pas chercher.

Il ne me répliqua rien sur le sujet des études. Pas qu'il me donne une victoire, mais juste qu'il avait envie de passer à autre chose, qu'il devait juger plus utile pour mon cas. Quand je lui déballais ma théorie selon laquelle tuer de sang froid et tuer par le chaos était la même chose, il ne répliqua rien non plus. Devenu muet, le mécano ? Ca me dérangeait pas, de beugler toute seule sans qu'il prenne part à mes propos. Il murmura juste un truc du genre, je regrette de pas t'avoir aidée... Je haussais les sourcils. Il savait que je l'avais entendu.

« Quoi ? T'as envie de buter des pauvres nocturnes ? Tu vois, on refuse pas sa nature... »

Air railleur. Alors, on a des remords... On se range à mes arguments ? Un peu de satisfaction ne me ferait pas de mal, déjà que je me sentais... toute puissante après avoir ingurgité une belle dose de sang.

En revanche, après mes propos il se lança dans un grand fou rire avant de me répondre. Et je l'écoutais, sans rechigner. Pas très convaincant. A mon tour de lui éclater de rire à la figure. Avant qu'il me demande de le pardonner. Puis qu'il me disait qu'on avait toujours le choix. Toujours ? Vraiment ? Entre la vie et la mort, je veux bien. Mais est-ce que j'avais eu le choix de me faire violer ? Est-ce que j'avais eu le choix d'être une semi-démone ? Est-ce que j'avais eu le choix de tuer Craig ? Oh bah ouais, c'est sûr, j'aurais pu restée rangée en attendant qu'ils viennent jouer de moi jusqu'à me tuer...Le choix de m'enfuir de l'orphelinat ? Là aussi, j'aurais pu restée jusqu'à ce que ce psy vienne et que, qu'il me dise, euh, je sais pas, que j'étais folle et qu'il fallait m'interner... Bien sûr, on a toujours le choix. Et non, si je l'avais eu, cette merveilleuse opportunité de choisir, je n'aurais pas choisi d'être addict à l'hémoglobine. Que croit-il ? Mais c'était comme ça, c'était ma vie et désormais j'étais allée trop loin pour revenir en arrière en claquant des doigts.

« Non. C'est pas la voie que je choisirais maintenant, là, si je pouvais tout annuler et tou recommencer à zéro. Mais tu vois, ça fait bientôt dix ans que je me drogue. J'sais pas si tu t'rends compte, mais les sacrifices seraient énormes pour arrêter. J'peux très bien me débrouiller en continuant comme ça. J'peux très bien apprivoiser totalement ce pouvoir en me droguant en parralèle. Tu crois peut être que j'aimerais pas me sevrer, des fois ? Mais j'ai pas que ça à faire. Pas pour l'instant. »

Je me retournais et arpentais les quais en fredonnant un air qui devait passer en boucle à la radio mais dont j'étais incapable de donner le titre. Rien à foutre, j'vous dit.
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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyLun 12 Mai - 10:50





Paul
Esther


Drinking The
Soul Of The
Night






« Quoi ? T'as envie de buter des pauvres nocturnes ? Tu vois, on refuse pas sa nature... » 

Bien sur qu'il en avait envie. Bien sur qu'il ne pouvait renier sa nature. Bien sur qu'il aurait pu s’écouter et se mettre à faire couler le sang comme il l'avait déjà fait. Mais il se refusait à tout ce qui pouvait lui faire perdre le contrôle à nouveau ; Pour devenir plus fort, pour être le meilleur, il devait rester maître de lui même à tout prix. L'argent avant le sang. Telle était devenu sa devise au fil des années, préférant amasser la fortune que des cadavres. Les pièces sonnantes et trébuchantes étaient bien plus utiles que les fantômes et tant qu'il avait encre pleine possession de ses moyens, il voulait en profiter au maximum. Alors oui, une part de lui aurait voulu participé au meurtre que sa jeune amie venait de commettre mais une autre part avait d'autres ambitions. S'il devait tuer à nouveau ce ne serait pas sans salaire, un gros salaire.

Céder à la tentation. Ça avait été le sujet suivant de leur conversation. Lui le gamin des bas quartiers qui s'était laissé corrompre par les gangs pour mieux s’élever ensuite. Chacun de ses alias s'était fait un nom à sa façon, s'était remplit les poches. Elle... elle dont il n'avait visiblement pas assez d'informations pour juger des choix qu'elle faisait. Le passé de chacun avait tout un impact sur sa façon de vivre son présent. La drogue. Lui avait choisit de la vendre plutôt que d'y céder, toujours dans l'optique de garder les pieds sur terre avant d’atteindre les enfers. Il n'arrivait pas à comprendre qu’elle puisse se laisser mener par le bout du nez par son addiction. Et pourtant à bien y regarder, sa propre passion pour les valeurs pécuniaires était bien une drogue en son genre. Il s'évertuait pourtant à le nier, trop fier pour s'avouer esclave de quoi ou de qui que ce soit. Esclave. C’était bien le mot qu'il avait employé.

« Non. C'est pas la voie que je choisirais maintenant, là, si je pouvais tout annuler et tout recommencer à zéro. Mais tu vois, ça fait bientôt dix ans que je me drogue. J'sais pas si tu t'rends compte, mais les sacrifices seraient énormes pour arrêter. J'peux très bien me débrouiller en continuant comme ça. J'peux très bien apprivoiser totalement ce pouvoir en me droguant en parallèle. Tu crois peut être que j'aimerais pas me sevrer, des fois ? Mais j'ai pas que ça à faire. Pas pour l'instant. » 

Apprivoiser son pouvoir tout en continuant à se droguer ? Si elle pouvait y arriver, et au vu de ce que le sang de nocturne pouvait lui procurer, elle en tirerait sans conteste un avantage indéniable. La jeune femme était doté d'un don puissant bien qu'encore instable. Il pourrait continuer à l'aider à la maîtriser, il avait à y gagner après tout, non pas qu'il comptait sur elle comme une alliée de poids, il savait pertinemment qu'elle lui tournerait le dos tot ou tard, c'était dans leur nature. Non, il y tirerait une fierté personnelle, une ligne de plus à son CV. Et puis il se renforçait lui aussi quand ils s’entraînaient. Seulement l'idée de devoir poursuivre ces entraînements alors qu'elle était sous l'emprise de la drogue lui inspirait une certaine appréhension. Et si elle perdait le contrôle et tentait de s'en prendre à lui pour de bon ? Pourrait-il faire face ? A cette pensées toutes les petites voix dans sa têtes se mirent à crier à l'unisson. Évidement qu'il s'en sortirait ! N'était-il pas plus malin ? Plus expérimenté ? N'était-il pas simplement meilleur ? L’arrogance que lui confiait son orgueil finirait tôt ou tard par le mener à sa perte mais qu'importe. L'américain la regardait lui tourner le dos et marcher en fredonnant un air qu'il lui sembla reconnaître vaguement. Oui, il devait saisir cette occasion. Et si ça tournait mal, il aviserait. Il fit quelques foulées pour la rattraper mais ne l’interrompis pas, marchant à ses cotés en silence avant de finir par craquer et se remettre à parler.

« Tu sais quoi, je suppose que tu as raison. Tu as tout à y gagner si tu arrives après tout. Plus de puissance, plus de pouvoir. Faisons un deal tu veux ? »

Cette fois, notre mécano s'était placé devant elle, la stoppant dans sa marche. Il voulait gagner toute son attention et se donner de grands airs théâtraux par la même occasion. Un jeu. Il prenait tout comme un jeu, comme un gosse, comme toujours.

« Disons qu'on ai quelques petits entraînements comme avant, toi et moi. Mais avec toi la gorge pleine de ce sang que tu aimes tant... Si dans un mois tu n'as pas fait de progrès ou pire encore, tu gères moins bien qu'avant, on reparle de cette idée de sevrage. »

Les yeux fixés dans les siens, il guettait une réaction. Il y avait de grandes chances qu'elle l’envoie chier. Peut être même que dans l'état où elle était, elle l’enverrait valser contre le mur de l’entrepôt le plus proche ou carrément dans la flotte. Mais il s'en foutait, il avait trop à y gagner. La jeune femme était déjà puissante, ''jouer'' avec elle serait un excellent entraînement pur lui et il savait qu'il en avait besoin. Avec ce qu'il préparait avec la louve, il ne pouvait pas se contenter de se reposer sur ses lauriers, l'incident avec le russe en était une preuve irréfutables. Ils auraient bien d'autres ennuis et il devait rester prés à toute éventualité.

« Alors ? Qu'est ce que t'en dit ? »


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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyDim 18 Mai - 13:27

Mes yeux détaillaient l'homme avec un léger sourire moqueur sur les lèvres. Plutôt que de l'envoyer bouler, j'avais décidé de m'en amuser. De toute façon, quoi qu'il puisse me dire ça ne m'attendrait pas. Et le savait sûrement. Bien sûr qu'il devait le savoir. Mas il continuait. Pourquoi ? Juste pour s'amuser lui aussi ? Mouais. Non. Il y croyait, à ses belles paroles. Le fric... Ca ne m'avait jamais réussi. Ni vraiment attiré. C'était un moyen pourri que les humains avaient trouvé pour montrer un certain pouvoir des uns sur les autres, mais ce n'était pas ce qui allait me donner du pouvoir, à moi. Ce n'était pas par ce moyen là que je les réduirais tous en poussière. Ce n'était pas non plus ce qui allait m'aider à augmenter et contrôler mon don. Il y avait tant d'autres façons de se tailler une place dans ce monde que se battre pour trois bouts de papier appelés billets... Non, je n'adhérais pas du tout à son point de vue. C'était p'têtre bon pour lui, mais pas pour moi. Et puis plus il me parlait de fric, plus je riais à ses paroles sur ma dépendance. Parce qu'il était rongé jusqu'à la moelle par les tunes, et il ne s'en rendait même pas compte. Après tout, ca devait être une drogue aussi, mais une drogue dont on ne se rend même pas compte qu'on y est accro... Alors bien sûr, on ne peut pas se sevrer. Si il devenait trop ch#ant avec ça, je le lui ferais vite savoir. Pour l'instant, il m'avait interrompu en plein fix, donc je l'écoutais me déballer son sac, comme pour vérifier si ses raisons étaient valables. Et je riais. Il ne comprenait pas, non. Il ne comprendrait jamais, il était trop borné pour ça. Mais je m'amusais tout de même à lui gueuler dessus, sachant qu'il fallait mieux que je le fasse plutôt que je me déchaine au boulot. Oui, parce que j'avais décidé de m'insérer dans ce système humain, aller au taf et payer mon loyer... Ce taudit crasseux. Ca m'était bien égal. Je me disais que tout cela n'était que provisoire. Contrairement à la drogue. Trop de sacrifices seraient nécessaires pour me sevrer. Je lui jetais à la figure que je serais très bien capable de me contrôler tout en me droguant. En vérité, je n'en savais rien. J'avais eu des longues périodes où je maitrisais tout, puis tout à coup, mon don se remettait à n'en faire qu'à sa tête. J'étais arrivée dans un état assez stable, où j'arrivais à le déclencher et à l'arrêter, mais entre-temps il devenait incontrôlable. Et j'appréciais cette sensation. Je le recherchais presque. Mais je savais aussi que lorsque je contrôlerais tout jusqu'au bout des doigts, le ressenti serait encore meilleur.

Je finis par me retourner et partir à grand pas arpenter les quais, m'éloignant de l'eau. Pas que je comptais rentrer chez moi et dormir, je me trouvais dans un état trop jouisif pour cela et je n'allais pas m'en priver en me cloitrant dans un immeuble. Et d'ailleurs, Paul ne me laissa pas l'opportunité de filer. Je le regardais me suivre, me rattraper et marcher à mes côtés. Moi, je continuais à siffloter joyeusement, me demandant bien ce qu'il avait encore à me dire. Je le sentais presque bouillonant. C'est moi qui le mettait dans cet état ? Voilà qui flattait mon égo... Au bord des nerfs, il finit par rompre le silence qu'il s'était imposé. Paul se planta devant moi, droit comme un pic, m'obligeant à lui faire face et à le dévisager tandis qu'il lâchait ses mots. Un deal. Un rictus tordit mes traits et un petit rire m'échappa.

« Un deal... Tu m'intrigues. »

Il n'eut pas besoin de plus pour embrayer sur sa proposition si...hm, intéressante. Un mois pour progresser, et si les choses s'aggravaient il me mettrait au sevrage. Je réfléchis quelques instants, mais de toute manière, la drogue m'ordonnait d'agir de manière impulsive. Je ne doutais pas de pouvoir faire des progrès. Mais alors pas du tout. Le sevrage, il se le mettrait là où je pensais. Poings sur les hanches, je lui explosais de rire à la figure, cette fois un grand rire frais mais machiavélique. Je sentais également mon pouvoir bouillonner en moi, la tentation de l'envoyer contre le mur était forte... Ca promettait d'être amusant. Mais son marché promettait de l'être encore plus.

« Tu sais que je pourrais t'envoyer dans l'eau et t'y maintenir au fond jusqu'à ce que tu n'es plus assez d'air dans tes poumons pour respirer ? Mais c'est d'accord. Marché conclu. Ce que j'en dis, c'est qu'on va vite voir qui a raison. C'est quand tu veux pour les entrainements. Tope là. »
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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyVen 30 Mai - 21:55





Paul
Esther


Drinking The
Soul Of The
Night






Un deal. C'était sans doute une des idées les plus stupides qu'il ai jamais eu. Il jouait avec le feu et il en avait parfaitement conscience. Sa congénère en face de lui était suffisamment puissante pour le tuer avant qu'il n'ai put répliquer, que ce soit volontaire ou non d'ailleurs. Mais c'était justement là le problème. S'il voulait tôt ou tard la considérer comme une alliée potentielle, il devait s'assurer qu'elle était stable et qu'il ne risquait pas de tirs alliés.

« Un deal... Tu m'intrigues. »

Capter son attention. C'était deja ça de prit et il s'en félicitait. Dans l'état où elle était, l'américain avait eu peur qu'elle n’apprécie pas la façon dont il avait prit ses grands airs pour l'interrompre et lui proposer son idée. Reprendre les entraînements ; Lui prouver qu'elle avait tord de se laisser prendre au piégé de la drogue comme solution de facilité. Ou à défaut, lui apprendre à gérer la puissance que le sang de nocturne lui apportait. Oui, il pensait avoir beaucoup à gagner en l'aidant. Il viendrait tot ou tard le jour où il serait vraiment dans la merde, su qui compterait-il alors ? La louve ? Si ces problèmes concernaient sa nature de fils des enfers, c’était hors de question. Amalia ? Elle lui avait clairement fait comprendre qu'il ne devait rien espérer d'elle, et puis il lui en devait déjà suffisamment. Sean ? Ce n'était qu'un humain, un ami, mais un simple mortel sans aucune autre puissance de frappe qu'un bon flingue. En Esther il voyait tout à la fois un vieux souvenir, comme un fantôme de la sœur dont il avait causé la mort, et un puissant soutient en cas de gros pépins. Le mécano ignorait si elle voyait les choses sous le même angle, mais il voulait tenter sa chance.

Un mois. Il lui donnait un mois pour apprendre à maîtriser et son pouvoir, et les effets de la drogue. C'était largement suffisant pour jauger des progrès qu'elle ferait. Ou suffisant pour se faire tuer si les choses dérapaient. Le rire sonore qu'elle laissa échapper lui faisait à la fois froid dans le dos et lui arrachait un large sourire sadique. Oui, il avait réussit à capter l'attention de toute sa personne, la jeune femme et le démon.

« Tu sais que je pourrais t'envoyer dans l'eau et t'y maintenir au fond jusqu'à ce que tu n'es plus assez d'air dans tes poumons pour respirer ? »

Bien sur qu'il le savait. Bien sure qu'elle était assez puissante pour le faire. Une folle dangereuse. Un succès certain puisqu'elle était aussi sure d'elle qu'il l'était lui même. Une mort lente qui le frapperait au moindre coup de sang de son élevé. Tout, tout dans l'idée était terriblement grisant.

« Mais c'est d'accord. Marché conclu. Ce que j'en dis, c'est qu'on va vite voir qui a raison. C'est quand tu veux pour les entraînements. Tope là. »

Il jubilait. Qui avait raison ? Quelle importance ? Qu'elle gagne le deal ou non il serait gagnant. Si il avait raison, elle arrêterait de se shooter et il pourrait la considérer comme une alliée stable. Et si elle gagnait, elle deviendrait plus puissante encore et lui serait redevable de ses progrès. Le cinéphile qu'il était aimait de plus l'idée d'avoir son petit padawan, ou en l’occurrence son apprentie. Il lui restait à s'assurer que ce sith là ne tuerait pas son maître en fin de parcours, mais ça, il verrait plus tard, comme toujours. Tendant une main en avant il s’apprêtait à sceller le deal, prenant une voix grave, une mauvaise parodie, il la fixait droit dans les yeux.

« Et maintenant ma jeune apprentie.... » il éclata de rire, incapable de garder son sérieux « non c'est trop bête, j'ai oublié la formule... et puis il nous faudrait des noms valables pour bien faire... quelque chose qui claque... digne d'un vrai seigneur sith...»il porta sa main à son menton faisant mine de réfléchir puis abandonna l'idée pour revenir sur quelque chose de plus concret « quoi qu'il en soit, disons trois fois par semaine, au garage... après 23h pour être sur de n'alerter personne, le seul voisin que le bruit pourrait déranger c'est moi, y a pas un chat à cette heure. »

Oui, il trouverait de petits noms plus tard. Plus tard.... il avait trop hâte de reprendre les entraînements, tout ceci était bien trop grisant. Et puis l’entraîner c'était se rendre indispensable, se sentir important. Et ça, ça flattait bien trop son égaux pour qu'il puisse y renoncer, qu'elle que puisse en être le prix.


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MessageSujet: Re: Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé]   Drinking the soul of the night [Livre II - Terminé] EmptyVen 6 Juin - 17:43

[HJ] on clôture pour s'en refaire un après la maj ?


Ca faisait que quelques mois que je connaissais Paul, mais le personnage était pas très difficile à cerner. Et il jouait son rôle jusqu'au bout. Son petit tour, là, son "deal", ça puait le Paulo tout craché. Il m'amusait comme une folle des fois, autant qu'il m'exapsérait. Ca faisait partie de notre relation. J'peux pas vraiment le considérer comme un grand frère, parce qu'un grand frère c'est censé montrer l'exemple et c'est tout l'inverse de ce qu'il fait. Mais il s'en rend compte et il essaye quand même. Ca fait marrer. Exactement comme en ce moment. La seule supériorité qu'il avait face à moi, c'était la maitrise totale de son pouvoir, alors il s'en sert. Un bon entraineur, c'est la seule chose d'utile que je puisse tirer de lui, pour le moment. Aucune idée de comment il me voyait, nous voyait plus tard, au delà d'une petite soeur à raisonner. Une alliée ? Certainement. Mais pas seulement ? Plus ? Autre chose ? Aucune idée. On sera bien fixés un jour. Pour l'instant, il cherche à faire de moi quelqu'un de stable, je le vois bien. A défaut de pouvoir me raisonner sur ma drogue, il me propose un marché. Et je marche, je cours même en me fendant la poire rien qu'à voir le sérieux avec lequel il prenait tout ça. Au mieux, je réussirais à relever le défi, au pire... Je me faisais buter par mon propre don. Ou alors je passais au sevrage. Je savais pas vraiment ce qu'était le pire pour moi. Me passer d'hémoglobine, j'y pensais régulièrement, je savais que c'était nécessaire pour atteindre mon but mais je n'arrivais pas à en prendre l'initiative. Trop longtemps. J'avais tout de même réussi à baisser les doses, et même à ne plus me droguer pendant six mois. C'était les années sanglantes... La belle époque, en somme. Là où l'on m'avait éveillée à ma véritable nature. Nostalgique ? Non, ce sont des futilités dont je me passe très bien.

Je m'amuse encore un petit peu avec une réplique qui lui tire un rire. Reprenant mon sérieux -façon de dire- j'accepte et lui tends ma main. Faisons les choses bien, tant qu'à faire. Lui serrer la main n'engage pourtant rien selon moi, je pourrais très bien lui faire faux bond si l'envie m'en prenait mais je n'en voyais strictement pas l'intérêt pour le moment. J'allais lui montrer ce que j'avais dans les tripes et il allait se mettre ses idées de sevrage là où je pensais une bonne fois pour toutes. Je haussais les sourcils alors qu'il me parla de jeune apprentie jusqu'à ce que je comprenne la référence. Seigneur sith, ouais ça me plairait bien comme statut; quoique je me définisse quand même supérieure à ces personnages fictifs. Les films, c'était pas vraiment ma passion, j'avais eu d'autres chats à fouetter dans ma vie. Mais Star Wars comptait parmi les rares longs métrages à m'avoir tenu un peu en haleine. Je les avais dénichés dans la dvd-thèque d'un appart que je squattais et comme j'avais pas mieux à faire je me les étais regardés. Heureusement, sinon j'aurais pas compris son trait d'humour et j'aurai pu mal le prendre. Je joignis mon rire au sien.

"J'sais pas moi... J'ai pas trop d'imagination pour ce genre de choses et on va pas s'abaisser à plagier les noms du film..."

Mais il nous trouverait bien des petits surnoms sympas, dignes des héritiers des enfers que nous étions. Paul reprit plus sérieusement et fixa les règles. 3 fois par semaine, ok pour moi. L'heure je m'en fiche, 23h je serais bien partie du boulot.

"Okay. On commence dès ce soir ou tu te sens trop... Fatigué ?"
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