Sujet: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Ven 28 Fév - 2:52
La baie d'Aberlady était une réserve naturelle, et les chiens n'y étaient pas admis. Ici venaient nicher des milliers d'oiseaux de mer dont les nids au sol faisaient la richesse du coin, tant les visiteurs se pressaient au mois de juin. Le village en lui-même profitait de cette mane, mais en novembre, l'endroit, vaste et désert, révélait une nature sauvage, des dunes faisant face à une mer souvent démontée mais toujours grise et inquiétante. Les herbes, à présent sèches, retenaient un sable mêlé de coquillages qui courait jusqu'à la plage. A l'arrière de la barrière des dunes, une lande vallonnée protégeait Aberlady, avec quelques rares arbres poussant à l'abri des dunes. Le vent y courait tout aussi librement qu'en pleine mer, semblait-il, et cette nuit là, la crête des vagues faisaient paraître l'eau blanche et fluorescente. La mer grondait en venant au rivage, semblant vouloir avaler toute la terre. Au gré de ses incursions, elle ramenaient des algues, des débris venus d'ailleurs, en emportait d'autres. Un corps dénudé en fit partie, cette nuit, qui roulait de vague en vague, avant de s'échouer sur le sable humide, non loin de Castle Park, à l'ouest du bourg.
1,80 m, la peau bleuie par le froid et le contact prolongé avec la mer, une tignasse blonde trempée que venait encore lécher quelques vagues gourmandes, une musculature étonnante pour un homme approchant visiblement la cinquantaine, sans être hors norme. Couché sur le ventre, la joue gauche enfouie dans le sable, la droite montrant une barbe de quelques jours aux poils durs, des sourcils broussailleux... quelques bleus, aussi, provoqués, sans doute par des heurts. Rien d'étonnant au vu de la mer démontée de ce début d'hiver. Pourtant... l'homme n'était pas mort.
Il se voyait galoper, après le départ de Makayla, accompagné de deux autres chevaux, sur la plage séparant sa maison du village, deux kilomètres plus loin. Le vent soulevait sa crinière tandis que ses muscles roulaient sous la robe noire... Il était un cheval ?... oui... un Kelpie ! La nuit était profonde, et la mer l'appelait. Ses sabots rendaient un son mat et creux sur le sable mouillé, puis le cheval se jeta dans la mer, comptant bien y plonger pour rejoindre sa demeure ondine, là-bas, tout au fond. Il songeait qu'il était temps, enfin, de trouver ses origines maritimes, lui qui n'avait vécu que parmi les humains tout ce temps. Seulement voilà... tout ne se passa pas comme prévu. Les légendes disent que le cheval, dans l'eau, se transforme en une sorte de monstre marin, mais lui, non. L'étalon avait bravement lutté contre les vagues, cherchant les profondeurs, s'y noyant... et puis, les ténèbres. Vaguement, il eut conscience du froid, et l'homme frissonna. La tempête semblait vouloir s'apaiser enfin. La plage déserte n'offrait aucune défense aux assauts du vent, mais à l'arrière, les dunes tenaient bon.
Dernière édition par Thomas Sully de Montclar le Lun 28 Avr - 11:05, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Mar 4 Mar - 18:14
Jusqu'a maintenant toutes mes tentatives de sortie s'étaient avérées catastrophiques ou ne m'avaient pas donné le résultat voulu. Je voulais être seule, totalement seule, sans personne pour me déranger. Oui, vous me direz que c'est ce qui se passe en restant cloitrée dans mon appart avec un verre d'alcool comme je le fais, mais seulement il fallait que je sorte. J'étouffais chez moi. Et puis j'avais toujours une bouteille sous la main, une vilaine tentation à laquelle je ne cherchais même plus à résister. Alors il fallait que je me retrouve seule, sans alcool.
En fin de journée, je m'étais donc décidé de prendre la voiture. Puis j'ai roulé. Je suis sorti du centre ville de Glasgow, je suis arrivée à Edimbourg, je l'ai dépassé puis j'ai continué à rouler, encore et encore. Jusqu'au bout. La mer. Garée près d'un petit bourg nommé Aberlady, j'ai marché jusqu'à la côte. J'ai peut être même courru. Pour m'arrêter au bord d'une falaise, devant un précipice en bas duquel la tempête faisait rage. Je restais debout, écartais les bars et levais la tête, laissant le vent me gifler et le froid s'infiltrer partout en moi. Hurler la rage, la colère. Se battre contre une mort injuste. Les mots de Sarah résonnaient toujours en moi, un écho éternel. Je me retrouvais en la mer déchainée, elle, elle arrivait à exprimer sa colère, hurler son désespoir. Elle était comme mes cris à moi, les cris que je voulais pousser depuis tant de temps mais qui restaient bloqués en travers de ma gorge. Elle les exprimait pour moi. Je sentis même des larmes couler sur mon visage et pour une fois je ne cherchais même pas à me retenir, à me cacher. J'étais seule, seule avec mon désespoir et la mer. Alors je pouvais pleurer pour une fois. Murmurer son nom. Jonathan... Il me manque tant.
Le vent soufflait si fort que je chancelais. Au bout d'un moment mes jambes se dérobèrent sous moi, je me rattrapais de justesse et m'assis. Avant de me relever et de me remettre à courir, vers la plage à proprement parler. J'enlevais mes chaussures et laissais le sable s'infiltrer sous mes ongles, me gratter la voute plantaire. Je n'en n'avais que faire. Je marchais ainsi sur quelques mètres avant de me laisser emporter par les pulsions qui m'habitaient. Ma louve pris le contrôle. Ma transformation dura longtemps, je pris tout mon temps puis quand je fus sous forme lupine je me remis à courir, appréciant le contact avec la nature seule, pure. Pour la première fois depuis la mort de mon père adoptif, je me disais que le bonheur pouvait encore exister.
Une heure s'écoula ainsi, jusqu'à ce qu'une forme sur le sable arrête ma course. Malgré les protestations de ma louve je revins sous forme humaine et m'approchais de la chose sur le rivage. La chose ? Non, c'était un homme. Et malgré les apparances, il était en vie. Je m'approchais de lui et voyant son état, Ashleigh la louve dépressive laissa vite place à Ashleigh l'infirmière. J'exécutais donc les premiers gestes de secours qu'on m'avait tant de fois crié pendant mes études, mais évitais bien sûr le bouche à bouche. Et puis... Son odeur m'interpella. C'était un métamorphe ! De plus son visage me disait vaguement quelque chose. Je m'arrêtais quelques secondes, perplexe et, pendant ce court instant je le vis remuer. M'approchant de lui, je pris la parole :
"Monsieur ?"
Tandis que je prononçais ce mot autre chose me frappa : l'étrangeté de la situation. Que faisait-il ici, dans ce lieu d'habitude désert en hiver ? Pourquoi était-il dans cet état, il s'était jeté à l'eau mais dans quel but ? Décidément je n'arriverais jamais à être tranquille...
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Jeu 6 Mar - 8:44
L'écho de la mer dans un coquillage rugissait à mes oreilles, emplissait ma tête, comme pour m'empêcher de reprendre pied. Pourtant, sous mes doigts, je sentis le contact froid, humide et doux du sable mouillé, le même qui me grattait la joue avec insistance, comme une langue de chat rapeuse, mais froide. Et loin, très loin dans ce tapage, une voix insistait : "monsieur ?!!". C'était étrange et attirant, comme une voix de sirène. Serait-il aussi dangereux d'y répondre ?
* Au point au j'en suis... *
A vrai dire, à cet instant précis, où ma mémoire brouillée me rappelait vaguement mon bain équestre transformé en noyade bien réelle, je songeais être parvenu sur l'une de ces îles légendaires où vivaient les anciens dieux celtes. Donc, à première vue, rien n'interdisait qu'une sirène vienne me parler... à moins que ce ne soit une... kelpie ?!!! j'ouvris les yeux d'un coup, me redressait sur mon séant et fixais la jeune femme devant moi. Nue. Elle était aussi nue que moi. Malgré les ténèbres qui nous ensevelissaient de leurs épaisseurs, je voyais le corps blanc et racée de ma sauveteuse. Interdit, mes yeux s'agrandirent comme des soucoupes, et mes lèvres s'entrouvrirent. Toutes mes leçons de catéchisme fichèrent le camps et mon sexe s'éveilla. Extrêmement gêné, je le couvris instantanément de mes deux mains et :
- Euh... oui. Ca va, merci. Ca va... vous pouvez partir, vous savez.... je... je....
Ciel qu'il était embarrassant de se tenir ainsi devant une parfaite inconnue !!! Ma tête tournait et une pénible sensation de roulis menaçait de me faire tanguer, sans doute parce que je m'étais levé d'un coup. Tout me revint d'un coup, le corps de l'étalon dans les vagues, ballotté comme un fétu de paille, ses tentatives pour plonger dans les profondeurs pour y rejoindre ses semblables. MES semblables. Puis la noyade, la lente descente dans les eaux sombres et vertes, épaisses, douces et reposantes, avec une question lancinante en tête, était-ce bien le chemin des demeures sous-marines tant rêvées ? Comme il faisait froid, mon membre s'apaisa bien vite, surtout que je ne regardais plus la demoiselle, mais le lointain, la plage qui plongeait à l'ouest, vers Edimbourg.
Le vent tourna d'un coup, joueur, capricieux, et se mit à la terre. L'odeur de loup me sauta aux narines, toute proche. En fait, c'était la fille !! elle était nue parce qu'elle avait été un loup juste avant !!!! Je bondis sur mes pieds, titubais maladroitement comme un poulain d'une heure, tendis les bras devant moi et hurlais :
- Allez vous en ! fichez le camp !!!
Si je retournais à la mer, elle ne m'y suivrait pas ! alors, lentement, je reculais, sentis la caresse de l'eau salée avant que d'éprouver la morsure des vagues mourantes. C'était un cauchemar ! un lupin, là, juste devant moi : l'horreur absolue !!! enfin, avec les vampires, bien entendu.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Sam 8 Mar - 14:11
Combien de temps exactement je mis à me rendre compte que j'étais nue ? Aucune idée. Ca me semblait tellement... habituel d'être à poil que je ne me rendis pas tout de suite compte de la gêne que pouvait ressentir l'homme face à moi. Ce qu'ils sont compliqués alors ! Ils voient une femme nue, et c'est la fin du monde ? Chez les loups on ne s'embête pas. Nous sommes des bêtes, être sans tenue entre nous ne nous pose aucun problème. Après tout, c'est la nature, c'est comme ca ! Enfin l'homme que je venais de retrouver n'était pas de cet avis. Il était aussi pelé que moi, je ne pus donc m'empêcher d' hausser les sourcils lorsqu'il se protéga son organe avec ses mains. Nous étions tous les deux nus, il faisait nuit, alors franchement je me fichais bien de voir son entre-jambe ou pas. Nous étions dans le même état tous les deux... Mais bon, que voulez-vous, toutes les races n'ont pas la même perception des choses... Je ne pus retenir un petit rire face au trouble qui l'envahit quand il me vit mais me tus vite. Je ne voulais pas le mettre plus mal à l'aise que ce qu'il ne l'était.
Confus, me dit que ca allait, que je pouvais partir. Non, ça n'allait pas, il ne voyait pas l'état dans lequel il était ? Avait-il seulement assez de force pour repartir d'ici ? On pouvait en douter.
"Désolé si ca vous gêne. Et non, je ne suis pas sûre que vous alliez bien. Vous voyez dans quel état vous êtes ?"
Je ne l'écoutais pas et restais sur place, un petit sourire aux lèvres. Rien de moqueur, mais j'étais amusée de la situation. Il se releva, tituba quelques instants et je me retins de venir à sa rescousse. A coup sûr il le prendrait mal, je restais donc planté là et le regardais. Il puait le métamorphe, après tout je n'avais aucun compte à lui rendre, je pouvais très bien partir et le laisser. Mais ce n'était pas dans mes plans. Déjà ce type m'intriguait, je voulais en savoir plus sur lui, ce qu'il faisait ici. Cela me permettait aussi de me distraire, penser à autre chose qu'à la mort de Jonathan.
Voyant bien que je ne bougeais pas, l'homme se mit dans tous ses états et se mit à hurler en se précipitant vers l'eau. Je le suivis sans non plus l'approcher de trop près. Avait-il senti que j'étais une louve ? Probable, peut être même que c'était ce qui le mettait le plus en fureur.
"Qu'est-ce que vous comptez faire en retournant à la mer ? Partir à la nage ?" Il me jeta un regard et soudain je sus où est-ce que je l'avais vu. "Attendez... Vous êtes le type qui s'est filmé en train de se transformer en cheval, non ?"
Mais qu'est-ce qu'un cheval peut bien venir faire dans la mer ?
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Lun 10 Mar - 16:39
Le sable engloutissait mes pieds à chaque ressac, comme si, avec la mer, il voulait m'engloutir, me protéger de cette race maudite : les lupins. Pourtant, il était froid et vorace, et la voix de la fille me parut chaude, attirante. Je m'en voulus immédiatement :
* Comment pouvoir faire confiance à une lupine ?!!! *
C'était hors de question, évidemment. Pourtant, curieux, comme un cheval, je penchais la tête à droite et dévisageais l'inconnue. Tôt ou tard, je savais que je serai reconnu, et vlan ! il fallait que ce soit par une louve. Mes yeux s'étrécir, comme pour lire en elle, savoir ce qu'elle pensait, ce qu'elle savait vraiment. Nier serait absurde : il était visible que la fille savait ce qu'elle disait, et je ne pourrais lui faire le coup du "pas du tout, vous vous trompez... etc, etc". Que faire alors ? La tuer ? pour qu'elle n'ébruite pas sa découverte ? me cabrer et lui envoyer les deux antérieurs dans la gueule ? ouais... c'était une option... Une vague, plus haute et plus forte que les autres, tenta de me renverser, mais visiblement, j'étais plus qu'un simple humain, qui lui aurait été jeté face contre terre. Non... je me tenais ferme, comme un rocher, comme faisant partie de la mer qui m'entourait déjà, de l'eau presque jusqu'à la taille. Finalement, je relevais le menton, agitais la tête comme pour chasser une crinière pesante, et pour un peu, on aurait pu m'imaginer m'ébrouer bruyamment, avant que je ne me décide à revenir au sec d'un pas digne et décidé. Je me plantais devant Eve -qui soit dit en passant ne rougissait pas de sa tenue, et à vrai dire, pouvait même en être terriblement fière !-.
- Oui. C'était moi. Cela vous étonne-t-il de me voir en chair et en os ?
Puis, un peu plus doucement :
- Vous avez peur, peut-être ?...
Après tout, la mer, ma mère, était juste là, prête à nous accueillir tous les deux, sauf que moi, elle me dorloterait, tandis qu'elle avalerait le sacrifice que je lui apporterais... peut-être qu'ainsi, j'aurai ainsi accès aux demeures sous-marine de ceux de ma race...
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Dim 16 Mar - 12:41
Je jaugeais l'homme du regard. Il était pas mal en fait, et il n'avait même plus l'air d'avoir peur ou d'être géné. Il se campait fièrement sur ses positions face à moi, les pieds dans l'eau froide et quand une violente vague vint s'échouer il tint bon. Oui, un cheval, c'est solide. Mes paroles le retinrent, il me dévisagea un moment, fit un mouvement de la tête comme pour soulever sa crinière. Comique, celui-là. Enfin moi, je n'étais pas mieux, ces dernier temps il m'arrivait de grogner alors que j'étais sous forme humaine... Sûrement une conséquence de ma forte consommation d'alcool. Bref, la situation m'amusait bien pour le moment. Je me tenais nue, je sentais à peine le froid et je n'avais que faire du sable qui rentrant sous mes ongles quand je marchais. Aucune intention de partir, aucune intention de me battre non plus même si je haïssais les métamorphes. Oui je sais... Mon amant est un métamorphe, il m'arrive de trainer avec Alexis mais... C'est différent. C'est pour passer le temps. Ca ne change rien au fait que je hais ces changeurs. Pourtant celui là ne me donnait même pas faim, je voulais en savoir plus sur lui. Il devait ignorer pas mal de choses pour se filmer et diffuser sa vidéo sur le net... Les humains avaient même réunis un comité scientifique ! Aucun loup n'était présent, bien sûr, nous étions tous à l'anniversaire de... La mort de Jonathan.
Je passais une main dans mes cheveux comme pour chasser ce souvenir si récent et si douloureux. Le type ne chercha même pas à nier que c'était lui le canasson. Il s'approcha de moi et reprit tout doucement en me demandant si j'avais peur de lui. J'émis un petit rire : je ne pouvais pas m'en empêcher. Il me prenait pour qui ?
"Peur ? D'un canasson ? On a vu bien pire pendant la guerre, vous ne croyez pas ?"
J'avais parlé aussi doucement que lui. Peut être réveillerait-il ma louve... On ne sait jamais.
"Non, je me demande plutôt ce qu'un cheval peut venir chercher en pleine mer... Surtout en cette saison où elle est froide et déchainée."
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Dim 16 Mar - 14:39
L'eau glacée et salée laissait des gouttes qui glissaient sur ma peau. Je n'avais pas la chair de poule, pas pour le moment, sûrement à cause de la tension qui me maintenait en éveil face à la louve. En clair, je n'avais pas l'intention de me laisser manger tout cru... Je tentais de me remémorer ce que je savais des lupins, la pleine lune, la sauvagerie, le manque total de contrôle, l'instinct bestial dans sa vision la plus noire... Je vis aussi son regard sur moi, ce qui, malgré tout le sérieux que je tentais d'afficher, me fit très plaisir : elle semblait apprécier ce qu'elle voyait. Fallait avouer qu'elle était pas mal non plus... là, tous les deux, sur une plage solitaire... sauf que c'était un loup-garou ! mon visage se ferma. Inutile de laisser la réalité m'assomme et me dévorer. Mais en fait, j'aimais sa manière de passer une main nonchalante dans ses cheveux, de me "manger" des yeux....
* Eh !!!???? mais qu'est-ce-qui me prend ?!!! *
Le cheval ordonnait de prendre le galop, et de fuir, mais l'homme, lui, avait très envie de faire plus ample connaissance. La louve ne semblait pas agressive, et j'avais appris un truc sur les lupins, c'était leur total manque de dualité, bref, je les estimais bien piètre stratège, bien que conscient qu'il ne fallait pas ignorer que certainement, quelques uns devaient être tordus. Ce n'était pas une caractéristique de leur race, quoi. Le film que je commençais à me faire sur nous deux en train de marcher en divisant tranquillement sur la plage, bon, pas main dans la main quand même (!), se brisa d'un coup quand elle dit :
"Peur ? D'un canasson ? On a vu bien pire pendant la guerre, vous ne croyez pas ?"
* Accordé !!! *
Je sais, c'est moi qui ai commencé, j'avoue ! Je n'avais que ce que je méritais. Je me récriais fièrement, tandis que la mer continuait à me battre le corps :
- Je ne suis pas un "canasson". Je suis un Kelpie. Différence.
Je scrutais l'effet de ma réponse dans ses yeux, son attitude générale. Elle avait ainsi la réponse qu'elle attendait, sur le canasson dans l'eau. Elle aurait dû y penser elle-même, non ?
* Bah... elle est peut-être pas d'ascendance celtique, j'peux pas lui en vouloir... *
Ah ?!!! mais si tel était le cas, saurait-elle seulement ce qu'était un Kelpie ? j'avais des doutes.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Ven 21 Mar - 17:27
Nous nous étions rapprochés l'un de l'autre, sans être trop proches non plus. L'eau glissait sur mes pieds à peine bleuis par rapport à ceux du métamorphe. Je sentais sa respiration et son odeur à travers le souffle du vent et c'était presque si je ne percevais les batements de son coeur... Ou peut être était-ce ceux du mien. J'étais calme, mon rythme cardiaque était régulier de même que celui de ma respiration. Mes yeux posés sur l'homme détaillaient chaque partie de son être, j'avais presque envie d'en savoir plus sur lui... Même s'il ne le montrait pas, je le sentais un peu sur la défensive. Peur des lycans ? Trouble face à une inconnue à poil ? Les deux ? Je n'en savais rien et cela ne m'intéressait pas. Il n'avait aucun soucis à se faire, il ne me donnait pas faim. Ou alors si mais... Pas faim dans le sens de nourriture... Vous voyez ce que je veux dire ? Bref, nous n'en étions pas encore là.
Le terme de "canasson" eut un effet immédiat sur le type. Il me répondis fièrement qu'il n'était pas un simple cheval mais un kelpie. Un kelpie ? J'haussais les sourcils. C'était quoi ça ? Oui, une race d'équidés, je n'étais pas sotte en plein mais... Qu'avait de si particulier un Kelpie pour qu'il en soit si fier ? Et que cela paraisse aussi expliquer sa présence dans la mer ? La vraiment je n'avais aucune réponse... Les chevaux, ce n'est pas ma tasse de thé. Les loups, oui, mais c'était tout. Ce qui pouvait expliquer mon aversion pour les métas, qui sont comme une sous race de la nôtre. Enfin il ne s'agissait là que de mon avis, de celui de mon père spirituel désormais défunt. Tous les loups ne voyaient pas les changeurs comme nous... Sinon il n'y aurait pas eu cette foutue alliance ! Qui n'était plus, heureusement. Non mais... On avait pas que ça à faire que de les aider, déjà que c'était le chaos dans la meute... Chaos que je comptais bien maintenir, d'ailleurs. Mais bref, ce n'est pas le sujet pour le moment.
"Un Kelpie ? Désolé, mais je ne suis pas une spécialiste des chevaux..."
Je fis quelques pas dans l'eau et me retrouvais à côté de l'autre.
"Pouvez-vous éclairer ma lanterne ?" Lui soufflais-je à voix basse.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Sam 29 Mar - 6:46
* Bon... elle sait déjà qu'un Kelpie est un cheval... c'est un bon début... *
J'étais d'un nature optimiste. Mon regard cherchait le sien, pour voir si elle plaisantait ou non. Etrange, tout de même, de se trouver là, sur la plage, en pleine nuit, nus comme au jour de la Création, parfaitement étrangers l'un à l'autre, et discutant de nos natures respectives. Un court instant, je me demandais s'il n'y avait pas un loup, dans l'histoire. Un os, quoi. Quand elle s'avança vers moi, je reculais prudemment, mais moins vite qu'elle n'approchait. Les vagues ne nous faisaient aucun cadeau et menaçaient de nous renverser.
- Eclairer votre lanterne ?
Je trouvais cette demande bizarre...
- Et pourquoi donc ?
Visiblement, jamais encore elle n'avait rencontré de Kelpie. D'ailleurs, la louve semblait même ignorer l'existence de ceux de ma race. Donc, elle n'avait rien de celtique. Sinon, elle aurait su.
* Bon, là, elle est à porté de crocs : je dois me décider ! *
Je tendis la main, paume vers elle et :
- Vous pouvez vous arrêter, là ? j'aime pas vous voir trop près de moi.
Pas de crainte dans la voix, mais une demande simple, bien qu'un peu ferme. Distance de sécurité, quoi. Prudence. Respect... Maintenant, l'eau lui arrivait aux hanches, et j'avais moins de mal à la détailler. Sa taille fine et bien prise, ses seins hauts et pleins, son cou gracieux, comment une si belle fille pouvait-elle se transformer en loup garou ?!!! c'était à peine croyable.
- Un Kelpie est un métamorphe. Les Celtes connaissent son existence. Vous ne connaissez pas les légendes ? D'où venez-vous ?...
Bon... je posais des questions en réponse à la sienne. Mais, en prenant conscience, je fis de mon mieux pour expliquer mon cas :
- Un Kelpie est à la fois un cheval ondin ET un homme (ou une femme). Nous vivons près des sources, rivières, marais, mer, où nous nous plongeons avec délice sous notre forme équine. Enfin... quand on ne galope pas dans la campagne ou sur la plage ! (rires)
Parler ainsi me détendit. Finalement, elle n'avait pas l'air bien dangereuse, cette louve. Jusqu'à présent, je n'avais rencontré de garou que sous leur forme lupine... forcément, ça limitait la conversation !
- Mais nous avons aussi une forme humaine et nous mêlons aux hommes.
Inutile de préciser que c'était pour les séduire et les dévorer. Puisque la belle naïade l'ignorait... et puis, je n'éprouvais nul besoin de la croquer, ce qui me rassura un brin. Le cheval, en moi, faisait face au loup qu'elle pouvait être, prêt à charger. Mais moi, non. J'étais plus curieux qu'autre chose.
- Et vous... quand vous vous transformez... vous savez ce que vous faîtes ou vous oubliez tout ?
Cà, c'était important pour moi de le savoir. Parce que si c'était simplement un loup et un homme, ça allait. Si un garou se souvenait et prenait sa forme lupine pour attaquer : là résidait un grave danger. A peine eut-elle répondu qu'une vague, plus forte que les autres, m'envoya sur la jeune femme et nous fit échouer sur le rivage, après nous avoir fait boire la tasse.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Dim 6 Avr - 10:06
Le type avait l'air à la fois attiré par moi et à la fois craintif. Je n'ai jamais rencontré de métamorphe effrayé par un loup, mais ce n'est qu'une étrangeté de la situation parmi d'autres. Je n'en faisais pas grand cas. Je me sentais bien, là, nue sur une plage obscure, enveloppée par l'air glacé et iodé. Je ne pensais presque plus à Jonathan, et c'était une première. Cet homme m'intrigait, non par sa nature mais plus par sa... vision des choses. Déjà quand j'avais vu sa vidéo, je m'étais demandée pourquoi le faisait-il. Il ne se rendait pas compte qu'il n'était qu'un métamorphe parmi d'autres ? Apparament, non. Mais... Etait-il juste capable de se transformer en autre chose qu'en cheval ? Certainement, mais lui n'avait pas l'air d'en avoir conscience.
Les vagues se faisaient de plus en plus forte mais je ne m'en occupais pas vraiment. Toute mon attention était focalisée sur mon interlocuteur, qui reculait à mesure que j'avançais. D'accord, j'ai compris. Encore un peu rétissant. Mais ça ne m'enpêchait pas de lui tourner autour. D'ailleurs il me demanda directement de ne pas trop m'approcher de lui. Je ne pus retenir un petit rire, bien qu'il fut couvert par le bruit des vagues.
"Quoi ? Vous avez peur que je vous bouffe ? Vous inquiétez pas, je ne suis pas friande de cheval."
Je ne pouvais pas lui dire que je n'avais pas faim, car quand je m'écoutais vraiment j'avais faim en permanance. Sensation qui était accentuée en ce moment par la lourde perte que je venais de subir, j'étais plus fragile, plus... incontrôlable. Mais je n'allais pas bouffer ce type, franchement ce serait la dernière chose à faire. Même le plus idiot des loups ne le ferait pas. De toute façon, je préfère les humains.
Il répondit ensuite à mes interrogation sur ces mystérieux Kelpie. Des légendes celtes. Ah... En effet je ne pouvais pas connaître. Moi je n'étais en écosse que depuis quelques années.
"Je viens du sud de l'angleterre. Portsmouth. Je suis arrivée ici pendant les années sanglantes, et je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'étudier la culture celte."
Malgré moi je sentais le flot des souvenirs m'assaillir. Rien que de prononcer le mot Portsmouth, je revoyais les rues, le port, le taudis où nous vivions... Mes demis-frères. Je secouais la tête comme pour m'ébrouer et faire sortir ces pensées de mon esprit. C'est pas le moment Ash, c'est pas le moment de craquer. Tiens bon. Arrête de te souvenir. Re concentre toi sur l'instant présent. Un Kelpie... Donc c'était un cheval, mais un cheval aquatique. Mouais. S'il le disait... Mais il avait vraiment l'air de se prendre pour une créature surnaturelle à part entière et cela m'intrigait.
"Je connais d'autres métamorphes. Mais ils sont capables de se transformer en plusieurs animaux... Est-ce votre cas ?"
Je le sentais se détendre quelque peu. Parler de ce qu'il était lui faisait-il du bien, malgré ses réticences ? Peut être. Peut être n'était-ce pas facile pour lui tous les jours, peut être se sentait-il seul. Non je n'éprouvais nulle compassion pour lui, ce n'était pas mon genre. Seulement, peut être qu'essayer de comprendre quelqu'un d'autre m'aidait-il à oublier momentanément la douleur qui me rongeait chaque jour un peu plus. Il pouvait y avoir tant de peut être.
L'homme me posa ensuite une question qui avait l'air d'avoir son importance à ses yeux. Si je gardais le contrôle quand j'étais sous forme animale.. Non mais on dirait vraiment que je suis la première créature surnaturelle qu'il croise ! Je n'ose imaginer les carnages que j'aurais fait si je n'avais aucun contrôle sur ma partie animale. Oh bien sûr, j'aimais libérer mes pulsions, de temps en temps ce n'était pas négligeable. Les contenir dans ma vie humaine pour mieux les savourer ensuite. Voilà mon quotidien. Quand j'ai l'impression que je n'en peux plus, quand je sens que je vais exploser, je me rends dans la nature, à Wolfheaven ou aux alentours, et je chasse. A défaut de pouvoir manger de l'humain tous les jours. Il faut bien s'en contenter...
"Je garde le contrôle si je le souhaite. Et en général, je le fais plus ou moins. Au début c'est long et difficile de contrôler ses pulsions, mais avec l'entrainement, on y arrive finalement."
La fin de ma phrase fut noyée -et c'est le cas de le dire- par une vague des plus puissantes qui nous propulsa tous deux sur le rivage. Corps à corps. Je détournais ma tête de lui pour cracher l'eau que j'avais bu, puis le dévisageais. Il était vraiment... Attirant. Exitant. Et cette vague m'avait jeté contre lui, m'offrant une belle opportunité de l'aprrocher sans qu'il ne puisse rien dire. Je m'approchais de lui, frôlais ses lèvres pour venir lui murmurer à l'oreille :
"Vous avez froid..."
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Lun 7 Avr - 16:02
"Quoi ? Vous avez peur que je vous bouffe ? Vous inquiétez pas, je ne suis pas friande de cheval."
- Ouahhhh... quelle chance... murmurais-je en guise de réponse, pas rassuré du tout par une telle déclaration. Dieu seul savais ce dont était capable un loup garou, cette bestiole bestiale qui perdait tout contrôle quand il était en chasse. Il y avait quelque chose en moi de foncièrement... EQUIN ! Donc, je craignais les loups, tout en étant capable de me retourner contre eux de manière, disons, expéditive.
* Rassurant quand même... *
Anglaise, hein ? bon, c'était rassurant. Ces gens, pour étranges et excentriques qu'ils étaient avaient au-moins le bon goût de ne pas être connus comme hippophages. Et puis là, elle était sous sa forme humaine... Mes yeux s'agrandirent... et je me récriais vivement :
- Ah ?!!! mais j'suis pas un métamorphe ! je suis un Kelpie.
Dans cette dernière affirmation, il y avait une sorte de fierté, comme si j'incarnais la noblesse des "changeurs". Après tout, j'étais une légende, non ?!!!
- Non... je suis un cheval. Noir, précisais-je même. Sûr que ça pouvait servir, face à un loup, de devenir un tigre, un cougar ou un éléphant. Mais non. J'étais bel et bien un Kelpie, et j'en étais convaincu au point de trouver blessant de me voir traiter de méta.
Gêné, je me dégageais vivement du contact avec la louve. Nous étions trempés tous les deux à présent. Et toujours aussi nus que des vers. Autant dire que cette embrassade m'embarrassa plus que je n'aurai su le dit. Je toussotais en regardant ailleurs, le temps qu'elle aussi retrouve contenance, mais sans me relever. Le sable, sous mon postérieur, me parut doux, bien que froid. Maintenant, j'étais face à la mer. Elle m'avait rejeté et je n'avais pas vu les demeures océanes où vivaient les miens... Une tristesse profonde me cisela l'esprit à m'en faire mal. Les crêtes des vagues étaient phosphorescentes sous une lune distante et argentée. Le vent ne faiblissait pas, envoyant contre nos peaux, des grains piquants auxquels je ne prenais garde. Finalement, Erin me demanda si j'avais froid.
- Non... répondis-je dans un souffle, étonné de me trouver si près d'un lupin sans avoir peur. C'était la première fois de ma vie ! Et vous ?
Bon... ceci dit, Erin disait pouvoir se contrôler... "à peu près"... hmmm... devais-je trouver cela rassurant ou non ? bah... pour le moment, la question ne se posait pas. Je repris notre conversation.
- Oui. Quand je me suis transformé, au musée, par exemple, je suis conscient. Je l'ai fait pour protéger quelqu'un.
Inutile de dire qu'ensuite, la forme impulsait à mon cerveau des commandements plus équins, comme la fierté, la conscience de la force, le plaisir de galoper, de ruer... ça devait être pareil pour Ashleigh la louve, enfin... quand elle se contrôlait, quoi... Puis, taquin, je demandais :
- Vous n'avez jamais vu un mec en kilt ?
Mon sourire en coin disait assez que j'avais envie de m'amuser. Cela n'avait rien de méchant et moins encore de mesquin.
Dernière édition par Thomas Sully de Montclar le Lun 28 Avr - 11:04, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Mar 22 Avr - 12:33
[HJ] Elle s'appelle pas Erin, elle s'appelle Ashleigh xD Pas tip top désolé ><'
Pour me changer les idées, c'était une chose réussie. Je tombais sur un type aussi nu que moi, qui s'avérait être un métamorphe assez égocentrique. Egocentrique, parce qu'il avait vraiment l'air de se sentir unique, fier d'être un "Kelpie", un cheval de légende celte. C'était amusant. En plus il était séduisant. Je haussais les épaules, avant qu'une vague des plus violentes nous emporte. A mon contact il se dégagea vivement. Quoi ? Je ne suis pas sexy, c'est ca que ca veut dire ? Non je n'aimais pas ce genre de comportement, surtout qu'en cet instant je n'avais rien d'effrayant. Peut être un petit côté animal, mais rien de menaçant surtout pour un individu comme lui qui était à moitié cheval. Surtout que je l'avais sauvé, d'une manière ou d'une autre. Je l'avais quand même réveillé alors qu'il était à moitié congelé sur cette plage... Et c'est ainsi que l'on me remercie ? Quelle gentillesse... Moi qui manquait de confiance en moi ces derniers temps, j'aurais bien aimé qu'il me montre une attirance. Je voulais qu'on me montre que je n'avais rien perdu côté séduction.
Je restais immobile quand il me glissa qu'il n'avait pas froid. IL m'avait quelque peu vexée, mais je ne m'avouais pas vaincue.
"Pas le moins du monde..."
La conversation dériva ensuite sur notre comportement lorsque nous nous transformions. Ce sujet avait l'air de lui tenir à coeur, il m'avoua que lui aussi se contrôlait. Son côté animal devait lui imposer certaines pulsions, bien sûr, c'était pareil pour tout le monde. Lycans, comme métas. Ma relation avec Duncan m'apprenait au moins à mieux cerner nos "cousins" les changeurs, bien que je ne les aime pas pour autant, les considérant toujours comme une sorte de sous-race par rapport à la notre. Mon amant secret ne m'attirait pas par son côté "lynx", mais parce que nous étions peut être dans la même situation d'isolement. Quand à l'homme qui se trouvait en face de moi, je le trouvais... Attirant. Physiquement. Sa nature de Kelpie lui donnait un air de fierté qui n'était pas pour me déplaire.
Avec un petit sourire en coin il me posa une question assez... singulière. Si j'avais déjà vu un homme un kilt. Un homme en kilt ? Il titillait ma curiosité. Je lui répondis du même air taquin.
"Hmm... Si c'est le cas, je devais être ivre au milieu de la nuit dans un pub et... je n'en garde aucun souvenir..."
On a envie de s'amuser ? Pas de soucis...
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Lun 28 Avr - 11:16
hrpg : ouhhhhhlllllà ! pardon Ashleigh !!!)
J'avais entendu dire que les loups garous avaient le sang plus chaud que tous les autres êtres vivants ici bas, le fait qu'elle n'eut pas froid ne me surprit donc pas... Plus je la regardais, plus je la trouvais mignonne.
* Pourvu qu'elle ne me prenne pas pour un don juan ! *
Le genre de sale type qui profiterait de la situation. Surtout que j'étais bien plus vieux qu'elle, au point qu'Ash' pourrait être ma fille, c'est dire. Heureusement, je l'avais attiré sur la question du kilt, pour détendre l'atmosphère, et gentiment, elle avait suivit. Son rire me plut et me toucha en plein coeur. Je ris aussi :
- Alors, c'est que vous n'en avez jamais vu ! un mec un kilt, c'est le summum de la masculinité.
Ben oui, quoi, un homme qui ose se mettre en jupe, c'est qu'il a une sacrée confiance en sa virilité.
- Je pense qu'un Ecossais pure souche, en tartan, chaussettes hautes et cornemuse sous le bras vous laisse un souvenir inoubliable !
* Comme si j'avais besoin de çà ! *
Mais en fait, ce sujet était certainement venu du fait de notre nudité, et de ce contact que la mer nous avait imposé. Je me levais et tendis la main à la jeune femme pour l'aider à se lever. Quelques pas sur la plage ne pourraient que nous faire du bien.
- Une idée d'où se trouvent vos vêtements ? demandais-je innocemment.
Moi, aucune, mais ma maison se situait à moins de deux kilomètres de là, près de la plage, direction plein ouest. La mer, de mon côté (j'avais pris soin de positionner la jolie blonde à l'abri, vers les dunes), s'écrasait toujours rageusement contre le sable. C'était beau, bruyant, puissant, attirant. Il devait y avoir un moyen de rejoindre les demeures sous marines, mais je n'avais aucune idée de la manière de le faire.
Dernière édition par Thomas Sully de Montclar le Dim 4 Mai - 15:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Jeu 1 Mai - 16:33
[HJ] Pas de soucis xD
Je ne comptais pas le forcer, oh ça non ce n'était pas dans mes habitudes de forcer les hommes à coucher avec moi. Ce que j'aimais c'était justement ce plaisir et cette violence partagés, de plus, j'aimais séduire mes proies, voir la gente masculine succomber à mon charme est l'une des choses les plus exitantes à mes yeux. Comme Irving. Depuis le temps que nous nous tournions autour, tous les deux... Le désir entre nous avait eu le temps de naitre et de grandir. En ce moment même, le métamorphe en face de moi m'avait bien montré sa gène, même s'il se mettait à plaisanter, je sentais qu'il ne voulait pas aller plus loin. Peut être était-ce la différence d'âge qui le génait. Il n'était pas un loup. M'étant accouplée avec grand nombre de mâles de ma meute, j'en avais vu des murs. Jonathan aurait pu être mon père, c'est ce qu'il avait été de manière spirituelle pour moi, pourtant nous n'aurions eu aucun scrupule à coucher ensemble. Nous l'aurions fait, d'ailleurs, si les plans s'étaient bien déroulés. Je serais devenue sa Lupa...
Mais trêve de digression. Son affaire de kilt me faisait rire, un rire frais et naturel. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas ri comme cela. Au fond, j'avais bien fait de venir sur cette plage.
"Oh ça, je vous croie sur paroles !"
En Angleterre, on ne voyait pas de mec en kilt toutes les deux rues. Je l'imaginais bien, lui, jupe et chaussettes hautes... Torse nu aussi !
"Vous vous mettez régulièrement dans cette tenue ?"
Lui lançais-je alors qu'il m'aidait à me relever. Je le remerciais et commençais à faire quelques pas sur le sable, les yeux rivés sur le ciel noir et la mer en furie. Je resterais bien ici des heures encore, si je ne devais pas aller bosser demain.
Il me posa ensuite une question qui me fit sourire. Mes vêtements ? Oui je les avais enlevés avant de me transformer, mais alors où pouvaient-ils bien se trouver, ça je n'en avais aucune idée. Si je ne les retrouvais pas, j'avais toujours une tenue de change dans ma voiture, pour ce genre de cas typique chez nous autres loups-garous. Je désignais la plage devant nous d'un geste vague.
"Oh, quelque part par là bas... Si je ne les retrouve pas, j'ai toujours un change dans ma voiture, plus haut. Et vous ?"
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Dim 4 Mai - 16:01
La curiosité la piqua et à son rire, je sus que j'étais sur le bon chemin avec elle. Etrange, je n'avais plus peur de sa nature lupine... même s'il demeurait un reste de méfiance à l'égard d'une petite jeune fille qui pourrait se transformer et vouloir faire de moi son casse-croûte. Ce que je ne voulais absolument pas.
"Vous vous mettez régulièrement dans cette tenue ?"
- Ouep ! presque tous les dimanches, pour jouer de la cornemuse avec mes potes de la paroisse d'Aberlady, mais aussi pour les jeux écossais, les fêtes patriotes, ...
Nous étions face à face, à présent, nus sous le ciel bas tandis que la mer hurlait sa rage et fracassait ses vagues sur le sable humide, inlassablement, avec une cadence qui allait crescendo. La tempête ne faisait que débuter, finalement. Je me demandais si c'était également le cas entre les différentes espèces ayant révéler leur nature aux hommes. Où tout cela mènerait-il ? et serait-ce quelque chose de bon ou une époque de terreurs commencerait-elle ? Mieux valait que je m'en tienne éloigné, avec ma nature équine.
* Pour vivre heureux, vivons cachés, * affirmait un adage populaire, que je trouvais extrêmement moderne et approprié à mon cas.
Après tout, Lupins, Vampires et autres monstres avaient voulu faire étalage de leur toute puissance, mais voilà que les hommes les avaient matés, contre toute attente. Pourtant, rien ne semblait arrêté, et mieux valait continuer à vivre prudemment.
" Oh, quelque part par là bas... Si je ne les retrouve pas, j'ai toujours un change dans ma voiture, plus haut. Et vous ?"
J'ai aimé sa légèreté de ton : Ash ne s'en faisait pas pour "si peu" (se promener à poil, enfin... nue ! sur une plage, en ignorant où se trouvaient ses fringues. D'autres se seraient affolées, mais pas elle. Nous marchions à pas comptés, nos voutes plantaires se moulant agréablement dans le sable saturé d'eau que quelques millimètres d'eau salée venait parfois lécher, et à part la tempête, nous n'entendions que nos voix, comme si nous étions seuls au monde. Je savais pourquoi je n'avais pas peur : la pleine lune était terminée, Ashleigh ne se transformerait pas avant un bon mois. J'étais à peu près dans la position du zèbre de la savane qui savait n'avoir plus rien à craindre des lions repus. Je me détendis encore un peu plus. Moi, je pouvais me transformer à ma guise.
* Quel magnifique avantage ! *
Cet échange me permit aussi d'apprendre que le loup occultait tous les souvenirs de l'humain qu'il habitait, au point que celui-ci en oubliait ses derniers instants d'humanité. C'était terrifiant ! Je souris, pour la mettre à l'aise :
- Vous vous souvenez où vous avez garé votre voiture, mais pas de là où vous avez mis vos vêtements ?... et votre voiture est loin ?
Le sel venait s'accrocher à nos poils secoués par le vent, ma langue sentit ce même sel sur mes lèvres : j'aimais ce goût si particulier, si fort, accentué encore, apparemment par la tempête.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Dim 11 Mai - 14:22
Je me demandais ce qui se passait actuellement dans la tête du métamorphe. Il n'était clairement plus sur la défensive, et de cela je me trouvais satisfaite. Pour autant, on dirait que ma nature lui fait un peut peur, encore et toujours... Pourtant, si je décidais de m'attaquer à lui, il aurait de quoi se défendre ! Enfin, il ne savait pas à quel point j'aimais la violence et à quelle vitesse je pourrais l'éliminer si je le vouais... Mais pourquoi le ferais-je ? Ses angoisses étaient stupides, s'en était-il rendu compte ? Possible, ou alors son relâchement n'était vrai qu'en apparence. Tout aussi probable, même si j'espérais que ce n'était pas le cas. Enfin... Je ne pourrais pas lui en vouloir si tel était le cas, car une créature surnaturelle qui se repose sur ses lauriers est synonyme de créature surnaturelle en danger.
Un kilt, des chaussettes hautes... Et torse nu. Ca, c'était peut être un petit ajout de mon imagination, mais néanmoins l'image que me renvoyais mon esprit à cette pensée était séduisante. Je souris et lachais même un petit rire quand il m'avoua s'habiller de cette manière... Très régulièrement. Je l'imaginais aussi très bien jouer de la cornemuse, et toujours torse-nu... Non arrête, tu délires, là.
"Faudra que je vois ça, un jour..."
Lui glissais-je. Je remarquais une petite lueur, disons, d'étonnement quand je lui annonçais d'un ton léger que je ne me souvenais pas où je m'étais déshabillée. Ce qui était entièrement vrai, enfin... Mouais, pas tout à fait. Je me rappelais du chemin que j'avais parcouru, donc si je le faisais en sens arrière, je finirais bien par retrouver mes affaires. Non, je ne m'inquiétais pas trop pour cela. Pas que je me mettais tous les jours à poil pour balader, mais cela m'était déjà arrivé. Je suis un animal, je suis une bête, je n'ai pas forcément les mêmes... façons de voir les choses que les humains. Et il m'était arrivé, une fois, de ne pas retrouver mes habits... Alors je me montrais prévoyante, je gardais un change dans ma voiture. Comme le soir où nous étions tous réunis à Wolfheaven, ce soir où tout avait dégénéré, la meute s'était transformée sur place, et...
Je haussais les épaules, pour chasser ce mauvais souvenir, pourtant si récent, si frais et si douloureux dans ma mémoire
"De toute façon, je suis passée par là, donc les habits sont sur le chemin, je vais bien les retrouver... Ma voiture se trouve en haut, on est pas loin. Et vous habitez à deux pas d'ici, si j'ai bien compris ?"
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Mer 14 Mai - 9:24
"Faudra que je vois ça, un jour..."
- Avec plaisir... répondis-je avec un petit sourire en coin et un joli clin d'oeil. Mon côté charmeur revenait au grand galop. J'étais comme çà...
- Heu... bon... on va pas rester comme çà. L'aube ne va pas tarder et il y a toujours des promeneurs à ce moment là... des vieux qui peuvent pas dormir, voire des joggeurs... On y va ?
Nous avons repris notre marche, je pense en direction de sa voiture... Me balader nu ne me gênait plus, comme si je connaissais la louve depuis toujours. Je fronçais les sourcils, alors que le bruit de la mer s'atténuait comme nous franchissions les premières dunes. Les loups n'étaient dangereux qu'une fois par mois, ils ne choisissaient pas leur transformation, ne le faisaient qu'à la pleine lune et c'était tout. Moi, je pouvais le faire quand je voulais. Bêtement, cela me rassura : je pourrais toujours fuir si la belle décidait de jouer à la bête. Nos pieds n'étaient plus soutenu par le sable humide et maintenant, des grains de sable se collaient à eux et nous nous enfoncions davantage. La marche en était plus difficile, surtout quand il fallait escalader les dunes pour redescendre de l'autre côté en nous laissant aller à courir. Je ris. J'aimais cela. Le vent séchait nos corps à force de sel et de bourrasques, secouait nos cheveux en tous sens.
- Ne vous vexez pas... s'il vous plaît... mais...
Je toussotais, gêné, conscient de l'énormité de ce que je dirai :
- Vous avez l'air plutôt sympa... alors qu'en louve... euh... vous... enfin, je veux dire que...
* Oh ! j'ai l'air d'un parfait idiot !!! *
J'ajoutais rapidement, comme si j'allais manquer d'air :
- Enfin, de que je veux dire, c'est comment vous pouvez devenir une bête sauvage sans discernement ?
C'était trop fort ! je devais atténuer mes propos :
- Comme si vous étiez deux êtres parfaitement étrangers l'un à l'autre...
Je m'enterrais littéralement. Heureusement, la route apparue, à quelque cinquante mètres de nous désormais, elle disparue à nouveau quand nous sommes descendus de la dune, pour réapparaître au détour d'une dernière, plus petite. Toutes étaient couvertes de cette végétation du littoral, qui s'entêtait envers et contre tout à pousser ici. Je vis la voiture, sans doute celle d'Ash...
- Bref, je veux dire par là... maintenant qu'on se connaît, et si nous étions amis... c'est une supposition ! si on se croisait, vous en louve et moi en humain... vous me reconnaîtriez ? que feriez-vous ?
J'avais près de cinquante ans. Et c'était la première fois que je questionnais ainsi un loup garou. Seigneur ! que c'était... gênant ! En même temps, c'était le moment ou jamais. De savoir.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Ven 23 Mai - 18:01
Hors du temps. J'avais l'impression que nous étions hors du temps. Il n'existait plus rien autour de moi, autour de nous. Seuls ma peau nue sous le croissant de lune, dont la pâle lumière se reflète parmi la mer sombre en furie. Au fond, je m'éloignais rarement de Glasgow et de Wolfheaven, je ne profitais pas trop des merveilleux espaces pour lesquels l'écosse était réputée. Le sable sur mon corps était comme un baume pour mon âme déchirée, un beaume bien provisoire mais il fallait bien que je noie mon chagrin dans autre chose que l'alcool, le sexe ou le sang. M'enfoncer ainsi entre les dunes ne me posait strictement aucun problème, pas plus qu'être nue. Je me débrouillais avec agilité et gardais pour plus tard le moment où je devrais sortir les grains sous mes ongles. Je voulais juste profiter, en somme. Mais si des joggeurs ou des vieux venaient, il ne vallait mieux pas rester là, en effet.
"Ah oui... Allons-y"
Nous étions en train d'escalader une dune lorsque je remarquais un petit tas caché dans la végétation aride qui poussait ici. Et ma propre odeur, comme un écho. Je lançais un sourire au changeur.
"Vous parliez de mes habits; je crois bien qu'ils sont là."
M'enfonçant jusqu'au genoux, je parvins rapidement jusqu'au tas. En effet, mon pantalon, mon haut et mes sous vêtements étaient là. Je les saisis en boule et regagnais le métamorphe.
"Je m'habillerais à ma voiture, ce sera plus pratique."
Et nous marchâmes ainsi quelques bonnes minutes, avant de dévaler une pente. L'air marin s'infiltrait dans mes poumons, je gonflais la poitrine tandis que le vent faisait voler ma chevelure blonde. Comme quoi, le bonheur peut tenir à peu de choses... Le métamorphe à mes côtés finit par prendre la parole, hésitant. Je ne pus m'empêcher de le dévisager : que voulait-il me dire ? Je laissais échapper un petit rire quand je compris où il voulait en venir, mais heureusement pour moi il fut couvert par les vagues fracassant le rivage et le vent à nos oreilles. Un loup est un loup. Qu'il soit d'apparence humaine ou animale, nous ne sommes pas deux être totalement différent réunis par hasard. Bien sûr, je sentais qu'il y avait deux parties en moi, ma louve m'imposait des pulsions et des instincts primitifs qu'une partie plus humaine contrôlait, mais je n'en n'étais bel et bien qu'un seul et même être, qui n'avait rien d'humain. La preuve en était que mon apparence humaine était elle aussi touchée par ma bestialité : mes pulsions, ma régénération accélérée, mes sens aiguisées. Un prédateur. Voilà ce qu'est le loup par nature, voilà ce qu'est le loup-garou, conscience sauvage enfermée dans un corps humain. J'étais tout aussi inhumaine quand je marchais sur deux pattes que sur quatre. Oh, je n'avais jamais tué de mes mains humaines, mais ça ne me poserait aucun problème. Les lycans qui n'acceptent pas leur nature n'ont pas compris tout cela. Il n'y a pas deux êtres étrangers l'un de l'autre. On ne rejette pas sa nature. Pour ma part, on peut dire que je suis un monstre; mais je me vois simplement comme une louve. Une bête sauvage. Donc cruelle et monstrueuse.
Bien sûr, je n'allais pas lui dire cela. Lui faire peur alors que je commençais à peine à gagner sa confiance... J'avais un peu de tact, quand même.
"Mon esprit humain se conserve dans mon corps de louve. Si je vous croisais sous forme animale... Je me souviendrais de vous, oui. Après... Tout dépend de votre comportement. Vous ne me reconnaitriez pas, et si vous m'attaquiez, eh bien je serais forcée de me défendre. Mais si vous ne montrez aucun signe d'animosité, il n'y a aucune raison pour que je vous fasse du mal."
Sauf si j'ai envie de jouer.
Encore quelques mètres et la route nous menait à ma voiture. Je m'arrêtais devant, sorti les clefs de la poche du jean entre mes mains et appuyais sur le bouton. Avec un déclic, j'ouvris la portière, lançais mes habits sur le siège passager, sauf le petit string noir que j'enfilais, avant de passer au reste.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Ven 30 Mai - 6:55
Ashleigh changea brusquement de direction en me précisant avoir retrouvé ses vêtements. Et en effet, j'avisais un petit tas, avec une odeur. Ce n'était pas idiot, comme technique... prévoir des sapes.
- Et vous saviez qu'elles étaient là ? vous vous souvenez ?
Parce qu'il fallait que je pense à faire la même chose. Surtout que j'étais très connu dans le coin, comme maréchal ferrant, et que, surpris dans mon plus simple appareil ne serai pas bon pour ma réputation. J'étais ici depuis peu mais ma place faite au sein de la communauté humaine, avec acharnement, office dominical, rugby, jeux écossais, pub, tout y passait, je ne voulais pas tout fiche en l'air.
* Bon, déjà, elle se souvient d'où est sa voiture... *
Mais... mais la louve ne s'habilla pas tout de suite ?!!!! je m'arrêtais, estomaqué. Si en plus mes voisins me surprenaient nu avec une jeune femme ?!!!
* Bof... au-moins, je passerai pour un tombeur... original, mais tombeur. *
Après tout, personne ne connaissait Ash', alors... Je lui emboitais le pas sans rien dire. Bientôt, nous serions sur la route. Je stoppais une seconde fois : à la réflexion, elle avait raison... Je ne la reconnaitrais pas. Et donc, de toute manière, un loup demeurait un loup, et je devais en rester loin.
* Définitivement ! *
Après tout, quelle humaine normale délaisserait la tranquillité des dunes pour s'habiller quasi sur la route ? Rien que cela aurait dû me mettre sur la piste. Une rafale de vent me poussa sur le côté, mais je rétablis facilement mon équilibre. Alors me voilà devant qui ne peut rien contre sa transformation mensuelle...
* Réfléchis, réfléchis !!! *
Moi, je pouvais décider quand me transformer, donc, je conservais mon esprit, logique, puisqu'il me servait à redevenir humain quand bon me semblait. Mais pas elle !!! Lentement, je tentais pour la première fois de ma vie, de comprendre les loups. Avant, je les considérais en ennemis, en animal dangereux, voire en prédateur. Cependant, le fait de deviser là, paisiblement avec elle m'avait fait espérer...
* Quoi ? j'espérais quoi ? qu'elle me fasse risette ?
- Et... quand vous vous réveillez... vous vous souvenez de votre nuit ?
Je m'étais remis à marcher : quelque chose me tracassait, en fait, deux.
- Quand vous redevenez humain, c'est comme quand vous vous transformez... vous n'y pouvez rien ?
Cela faisait sans doute beaucoup de questions mais c'était une chance pour moi d'en savoir plus sur les loups. Et puisque nous parlions librement... autant en profiter ! Ici, le sable était plus profond, car l'humidité marine ne l'imprégnait plus du tout. La marche en devenait plus pénible, mais nos pieds foulaient un sable plus doux, bien que mélangé à de petits brins d'herbe sèche et de bois flotté sortis d'on ne savait où, qui nous piquaient la plante des pieds. J'aimais ce contact et cela me fit sourire. J'interrompis une troisième fois ma marche, pour me pencher en avant, frotter ma tête de mes mains et la secouer, pour en expulser un maximum de sable. C'était un geste très naturel, confiant. On était à sa voiture. Après en avoir ouvert la portière, Ashleigh commença à s'habiller. Moi, je ressemblais toujours à Adam. Il était temps de prendre congé, non ? Surtout si la jeune femme ne se souvenait pas de moi. Je devais briser là, ne pas lui apprendre où je logeais.
- Bon, ben... bonne journée alors. Je vais rentrer...
Je me disais qu'elle savait qui j'étais, que je ne craignais rien en me transformant devant elle... Les dunes dans notre dos, la route déserte comme un ruban nous séparant d'un bois d'arbres torturés, un chemin non loin qui menait à la lande... je connaissais bien le coin.
- Merci encore de m'avoir aidé... moi, je n'oublierai pas. Au-revoir !
Après m'être assuré que personne ne se trouvait dans le coin, en scrutant les environs et en humant l'air, je me concentrais et le Kelpie accouru, trop content à l'idée de galoper librement dans l'aube grise. La transformation fut rapide et fluide. Le cheval noir fixa un bon moment la jeune femme en jean qui se tenait devant lui, secoua la tête et sa crinière dans le vent, comme pour lui dire : "je suis revenu ! faisons la course, toi et moi !". Son antérieur droit frappa le sol, avec violence et détermination, on sentait la force du cheval. La lumière grandissante jouait déjà sur sa robe et les premiers rayons du soleil y firent miroiter des tons bleus. Le Kelpie fit le tour de la voiture, s'approcha de la jeune femme. Ses naseaux trahissaient son impatience, mais quelque chose le retenait. Il approcha, posa sa tête sur l'épaule d'Ashleigh et le souffle chaud couru sur la peau de la jeune femme. L'étalon n'était que douceur et force puissance et amitié. Une voiture approchait, dont on n'entendait encore que le moteur. Sans prévenir, le cheval exécuta une parfaite pirouette sur ses postérieurs, deux foulées de galop, il sauta la route, atterrit sur le sable de l'autre côté, longea les bois, vira à gauche dans le chemin et s'y perdit.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé] Mer 4 Juin - 17:53
J'avais l'impression de passer un interrogatoire poussé. Bon, au moins la personne qui me passait au grill était plus avenante que ce c#nnard de McBrough. Et j'étais assez intelligente pour ne pas montrer l'agacement que ses questions m'inspiraient. Si c'était le moyen de gagner sa confiance, eh bien soit. Lui raconter des vérités déformées pour le conforter dans un sentiment de sécurité avec moi ne me posait aucune problème. M'arranger, mentir et trahir, tout cela faisait parti de mon quotidien, et même plus, de ma manière de vivre. Je voulais ce type, je voulais le baiser, ma louve se tortillait comme un vers à la simple vue de son corps nue. Je le voulais, et je l'aurai. Si ce n'est pas ce soir, ce serait un autre mais je ne baisserais pas les bras. Si je voulais en faire un amant durable, peut être faudrait t'il attendre la prochaine rencontre avant de le passer sous les draps. Je n'étais pas d'un naturel patiente mais il faudrait faire avec. Je me contenterais de Duncan et d'Irving jusqu'à ce que je puisse avoir ce méta là, ou plutôt, "monsieur le kelpie" puisqu'il se croyait supérieur aux autres. Supérieur... Mon cul oui, c'est nous la race supérieure aux métamorphes. Nous sommes des loups et eux des rien du tout. Des petits profiteurs, pour ceux de l'alliance.
Il me questionna sur mes affaires. Non mais, il me prenait pour qui, j'ai pas l'âge d'avoir Ayzeimer... Je préférais éclater de rire au lieu de lui foutre mon poing dans sa gueule.
"Bien sûr ! Je ne suis pas amnésique, vous savez. Je m'en souviens, dans la mesure du possible, sachant qu'on a pas vraiment de point de repère dans un tel paysage."
J'étais plus que fière d'être une louve. Ma transformation m'avait sauvée, m'avait tirée de mon enfer. Jonathan m'avait appris la vie. Le sexe, la chasse. La violence était la manière la plus efficace de se faire comprendre et respecter. Mon mentor avait fait de moi quelqu'un de fort, puissant, violent. Je l'en remerciais. Et ambitieux, ça aussi je l'en remerciais, dans la mesure où cette ambition ne me mènerait pas à ma perte. J'étais sur le fil mais j'y tenais. Bref. Les loups n'avaient pas à se plaindre de leur nature. Nos pulsions pouvaient certes être des handicaps, mais des handicaps surmontables et appréciables. Nous guérrisions plus vite, nous avions des sens deux fois plus aiguisés que la normale et nous viellissons lentement. Il n'y a pas lieu de dire que nous sommes de pauvres bêtes qui n'ont pas choisi leur sort. Bien sûr, personne n'a demandé à être mordu mais aucun loup n'est à plaindre. Parce qu'il est un loup. Pas cette vermine métamorphe, ni ces sales suceurs, ni ces suppôts de satan et encore moins ces stupides humains. Mais s'il fallait que je fasse croire à cet homme que nous étions des pauvres créatures inoffensives sauf une fois par mois, c'est sans souci.
"Oui, on se souvient de ce qu'on fait."
Heureusement. Si ma louve et moi étions deux consciences totalement étrangères... Non en fait ce n'est même pas imaginable. Nous ne sommes qu'un, je partage ses envies, je recherche le plaisir de la chair autant pour elle que pour moi. Ce n'est peut être pas pareil pour tous les loups, mais cela sont des sots qui ne savent pas profiter de leur nature à juste mesure. Le tout est d'apprendre à retenir ses pulsions au quotidien pour mieux pouvoir y succomber au moment propice, sous forme humaine ou animale. C'est ce que je fais à la perfection. Et c'est tellement plus... Jouisif.
"On n'y peut rien... Non, honnêtement je ne peux pas dire cela. Pendant les premiers temps, oui, mais on apprend à contrôler notre nature, nos pulsions..."
J'étais un peu plus sincère sur ce coup là, mais c'était bien parce que je ne répondais pas totalement à sa question.
La voiture fut vite en vue, j'ouvrais avec les clés dans la poche de mon jean et commençais à m'habiller. Juste le string, pour commencer. Il m'exitait trop pour que j'aille plus loin sans tenter quelque chose. Mais il n'en m'en laissa pas le temps... Enfin, il me tendait une perche, et je sautais sur l'occasion.
"Vous voulez que je vous ramène ?"
A voir sa tête, mauvaise idée. Bon. Passons. Il le dit au revoir, et qu'il n'oublierait pas. Et...
"Moi non plus ! Il faudra qu'on se revoie, et vous en kilt ! Si je vous donne mon numéro, vous vous en souviendrez ? J'ai pas de quoi noter sous la main..."
Sans attendre sa réponse, j'énumérais mon numéro de portable. Je n'allais pas le laisser filer comme ça. Nu il était pas mal du tout, alors imaginez avec une tenue traditionnelle écossaise... Je passais mon jean sur mes jambes tandis qu'il se transformait. Je remontais la braguette d'un coup sec et lui lança un sifflement admiratif. Une belle bête, vraiment. Ma louve sentait sa proximité et voulait le rejoindre... Je la retins, ayant encore en tête nos propos.
Les mains dans les poches, je le regardais contourner ma voiture et s'approcher de moi. Petit sourire intéressé. Que me réservait t'il ? Je le laissais poser sa tête sur mon épaule, son souffle chaud descendant sur mes seins nus et pâle à la blanchâtre lueur de l'aube. Espérons qu'il ne les oublie pas. Ma main passa dans sa crinière d'ébène et mes lèvres frolèrent son pelage entre ses yeux pour descendre jusqu'à ses narines. Je n'avais jamais fait ça. Aucune idée des points sensibles d'un cheval alors je faisais comme ça venait. C'était exitant, et encore plus qu'avant. Je voulais plus... Mais soudain, il effectua une cabriole avant de s'enfoncer dans l'obscurité. Une voiture arrivait. Vite. Je rentrais dans mon véhicule, passais mon haut sans le soutient gorge, pas le temps. Je démarrais rapidement et montais le volume de la radio. Une chanson pourrie qui m'énerva vite, tout en roulant, je fouillais dans la boite à gants et trouvais un bon CD de Children of Bodom. Ma frustration de ne pas l'avoir baisé dès la première fois passée, un fin sourire ornait mes lèvres.
Il y avait une nouvelle proie sur mon tableau de chasse. Et je l'aurai.
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Sujet: Re: Ce que la mer recèle [Livre II - Terminé]