Londres 1845. Un fils enfin ! Après trois magnifiques mais inutiles filles, Mme Gray met au monde un fils au grand soulagement de son époux qui désespérait de l'absence d'un héritier digne de ce nom. C'est au sein de l'aristocratie anglaise qu'Alastair passe la première partie de sa vie. Les brillantes études et la culture que son père lui offrent lui ouvrent de nombreuses portes mais tout n'est qu'illusions. Sa vie est dictée par les règles fixées par la bienséance et les codes qui régissent le milieu où évolue sa famille. Étouffante, la présence constante de son père derrière son épaule. Insipide, la femme qu'il lui impose. Mortel, l'ennui qui le gagne de jours en jours. Ainsi au grand désespoir de Mr Gray, l’héritier dont il attendait tant finit par prendre un bateau pour l’Amérique.

Boston 1866. Alastair est arrivé en Amérique avec une idée précise : écrire. Il veut donner vie à des personnages capables de transmettre les plus folles émotions à ses futurs lecteurs, coucher sur le papier les rêves qu'il a nourrit toutes ces années quand il ne pouvait pas respirer sans que son père ne compte les bouffées d'air qu'il inspirait.Il croise le chemin d'un généreux mécène qui lui offre sa protection en échange d'un service, son premier manuscrit sera sa biographie. Au fils des mois et des pages noircies, le récit de cet homme intrigue notre anglais qui finit par comprendre trop tard à qui il a à faire. Rien, rien dans les livres et les contes qui avaient ponctué le peu de temps libre qu'il avait eu dans son enfance ne l'avait préparé à rencontrer un buveur de sang en chair et en os. Curieusement, il ne prend pas peur, bien trop heureux que quelque chose d’intéressant lui arrive enfin. Un confident. Un ami. Une réserve intarissable de sang frais. Il était devenu tout ça à la fois pour l'homme qui lui avait tendu les bras.

Constantinople 1881. Il lui en avait fait la promesse. L'homme qu'il a prit l'habitude d'appeler Monsieur au court de leurs voyages lui donne l’étreinte. La peur de la solitude peut être, ou bien l'affection qu'il lui porte comme un frère aîné, qu'importe la raison qui pousse le vampire à faire de lui un nocturne, Alastair savoure l'idée de le rejoindre dans son immortalité, être son bras droit, l'accompagner dans ses pérégrinations jusqu'à la fin des temps. Premiers sangs. Première victime sous les yeux de son créateur. La douce chaleur dans sa gorge comme il se délecte de sa proie.

Berlin 1957. Seul. Pour la première fois depuis longtemps, Alastair est seul. La promesse d'une amitié éternelle envolée, brisée par la perte de son créateur. Notre anglais ne sait pas comment, ne sait pas où, il le sait, c'est tout. Comme un déchirement, une douleur sourde, une évidence. Ils s'étaient éloignés à peine une semaine quand il lui avait demandé de publier enfin le livre qu'il lui avait promit mais Alastair sait qu'à son retour en Italie où son créateur était sensé l'attendre, il sera seul. Désespérément seul à nouveau.

Séville 1988. Qu'elle est belle la femme qui le fait sourire de nouveau. Ana. Elle est encore humaine, mariée, malheureuse, délaissée par son époux. Le jeu dangereux de l'amant est grisant. Plus grisant encore le jour où il lui avoue ce qu'il est et qu'elle lui offre sa nuque, soumise. Après tout, ils ont besoin l'un de l'autre pour briser l'ennui de leurs vies respectives. Qui aurait pu croire que son cœur pourtant mort depuis des décennies pourrait s'enticher d'une mère de famille.

1991. Découverts. Señor Torres n'est pas le genre à pardonner. Quand le cocu s'en prend à sa pomme de sang, son amour, le vampire ne peut que la venger en exécutant l'homme qui vient de la blesser mortellement. Une dernière promesse. Le fils qu'elle a abandonné il y a longtemps, Alastair devra veiller sur lui en souvenir des années qu'ils viennent de passer ensemble.

Edimbourgh 2000. Ses recherches l'ont conduit en Écosse. Il a retrouvé l'enfant dont Ana parlait mais tout ceci ne lui plaît pas du tout. Un loup. La femme qu'il aimait a engendré un loup. Tiraillé entre sa promesse et son aversion pour la créature qui porte toujours le nom de jeune fille de son amour perdu, il reste dans l'ombre.

Les années sanglantes. Impossible d'éviter l'affrontement avec le loup. Impossible non plus de briser totalement sa promesse en lui portant le coup fatal. Le visage d'Ana le hante toujours. (je laisse volontairement carte blanche au futur joueur quand aux choix et aux actions d'Alastair durant cette période, la seule chose à prendre en compte c’est qu'il ne peut pas s'en prendre directement à Mike, ni réellement intervenir en sa faveur. J'aimerais également qu'il n'occupe pas une place trop importante dans la hiérarchie vampirique afin de garder l'esprit bohème du personnage qui ayant fuit ses responsabilité d'aristocrate étant humain, n'ira pas de lui même réclamer un titre.)