Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé]
Sujet: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Lun 10 Fév - 21:37
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
J’avais pas mal merdé ces temps-ci et c’était pas peu dire. Je cumulais les boulettes, je les collectionnais même et ça devait s’arrêter. Quand j’étais revenue de mon escapade en forêt, raccompagnée par un des loups de la meute... maman n’avait rien dit. Elle n’avait pas crié, m’avait à peine regardé et elle m’avait rendu toutes mes affaires. Je m’étais sentie minable, vraiment minable. Si ne plus être puni malgré la pire des boulettes emballaient les autres ados, moi pas. J’avais besoin de ma mère, vraiment besoin. Oui, elle me surprotégeait souvent pour rien mais la voir si... indifférente avec moi m’avait rendu malade, à tel point que j’en avais mal dormi et surtout, j’avais dormi seule aussi dur que ce fut. Je me punissais moi-même et j’avais fait jurer aux jumeaux de rester près de maman même si Kean n’avait pas pu s’empêcher de venir me rejoindre une fois, tout seul. J’avais parfois l’impression qu’il jouait les grands frères du haut de ses sept ans, c’était un peu flippant. Mais, je cite : « T’es triste, je reste avec toi. » Que pouvais-je répondre à ça alors qu’il me regarde d’un air décidé ? Rien, en fait, je n’avais juste pas eu envie de contesté. Il voulait se rendre utile, je ne pouvais pas lui reprocher. Il était aussi paumé que moi même si pour eux, les choses s’étaient tassées peu à peu.
Ce matin, ou plutôt la veille, j’avais décidé que maman devait se reposer. Alors je m’étais levée pendant la nuit, discretos, j’avais viré la prise des réveils et mis les téléphones en silencieux. Niamh et Kean étaient au courant et ils avaient juré de ne pas réveiller maman. Je m’étais donc levée sans un bruit, je les avais réveillés, fait manger et je les avais conduits à l’école. Moi, je n’avais pas cours, il y avait eu un souci avec la prof titulaire et on avait été prié de rester chez nous. J’en avais profité pour préparer le petit déj de maman à l’avance, il ne restait qu’à toaster les tartines, le reste était prêt à être avalé. J’avais bien veillé à ce que rien ne la dérange, pas même un réveil sans les jumeaux. J’avais pu m’en rendre compte depuis qu’on était à l’hôtel... maman flippait dès qu’elle ne les avait pas dans les parages et qu’elle ne savait pas pourquoi il n’était pas là. Alors j’avais pris un bouquin, Dracula... -les gens en faisaient tout un foin- et j’avais visé mon casque dans mes oreilles avec une bande son de série. Je n’aimais pas les vampires, pas même là-dedans et je galérais bien à avancer. J’avais du mal à digérer la trame amoureuse. Cela dit, je digérais à peu près mal toutes les histoires d’amour qui me passait à côté des oreilles. Bon, j’étais jalouse et je le savais mais ils avaient tous l’air de les rendre ou débiles, ou malheureux. Ça m’avait vachement refroidie même si... Tsss.
Je m’empêchais de fermer le bouquin en le claquant, de frustration et j’allais m’en chercher un moins indigeste. Je pris un des livres que Niamh et Kean m’avaient offert pour je ne savais plus quelle occasion mais c’était « un truc avec des loups que la vendeuse a dit que c’était bien ». J’avais été sidérée que personne n’ait encore songé à brûler ces livres. Attention, pas que je le voulais, loin de là. C’était même pas mal si on tenait pas compte du fait que l’auteure se serait fait rire au nez par une meute de loups. Enfin, elle avait du mérite parce que c’était agréable au moins. Et le temps passa comme ça, faisant parfois remuer maman dans son lit. Elle dormait à poings fermés pour une fois et elle se réveillerait sans y être obligée. Une fille aussi pouvait veiller sur sa mère, un peu, au moins comme ça. Je l’avais compris. Et quand elle remua et ouvrit les yeux, je posais mon livre et allait la rejoindre pour me glisser dans ses bras. Ne pas sentir les jumeaux, c’était inhabituel et je le savais. « T’inquiète pas maman. Les jumeaux sont à l’école. On a voulu que tu puisses dormir. » Il était déjà un peu plus de dix heures, c’était dire à quel point elle avait eu besoin de sommeil. J’avais compris une chose grâce à Sarah. Utiliser ce que je savais sur eux pour les aider à se rappeler ce que c’était d’être humain mais aussi pour les comprendre. Maman ne se réveillait plus seule depuis un bail alors j’étais là pour lui éviter je ne savais trop quoi. L’angoisse peut-être, ou la solitude.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Mar 11 Fév - 0:07
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je m’étais couchée tard et la dernière escapade nocturne n’y était pas pour rien, même si elle n’était pas uniquement la source de mon début de nuit debout. J’étais vraiment stressée ces derniers temps, et je n’avais pas vraiment eu l’occasion de me dépendre. Beaucoup de choses se bousculaient dans ma vie, et dans ma tête si bien que je n’étais pas vraiment bien dans mes baskets. J’avais du mal à bien dormir, et je n’arrivais plus à dormir de toute façon seule. Si je couchais mes enfants chacun dans leur lit, ils finissaient toujours par venir me rejoindre, et m’aider à trouver le sommeil. Je me doutais bien qu’ils avaient conscience de cela, tout comme ils n’étaient pas assez bêtes pour ne pas voir que j’avais besoin d’eux autant qu’ils avaient besoin de moi. Je n’étais endormie vers trois heures du matin, en prenant dans mes bras ma blondinette d’amour. Kean lui était resté avec Savannah, dans la petite chambre. Cela ne m’étonna pas de mon ainée humaine. Elle avait confiance, même si je ne l’avais pas puni qu’elle m’avait déçu et qu’elle avait mal agi. Je m’étais énormément inquiétée pour elle, jusqu’à ce qu’un loup dans la meute ne me la ramène. Avec les problèmes que j’avais avec les miens, ce n’était pas le moment, même si elle ne pouvait pas vraiment le savoir. Je n’avais pas cherché à trouver les raisons qui l’avaient entrainé dehors. Je ne l’avais pas non plus sanctionné. Je m’étais contentée de lui rendre ses affaires sans rien dire. Il fallait se rendre à l’évidence : cela ne servait à rien. Que je lui parle ou lui, que je la punisse ou non, elle continuait à n’en faire qu’à sa tête. Alors j’avais tout simplement, non pas baissé les bras, mais la laisser prendre ses responsabilités. L’enfermer ne servirait à rien, ni même que la fliquer. Alors j’avais opté pour une toute autre méthode, qui j’espérais porterait ses fruits. Je gardais confiance en l’éducation qu’elle avait eu, tant avec son père qu’avec moi-même.
Je m’étais endormie sur ses pensées sereines, même si ma nuit fut agitée. Je rêvais que l’on s’introduisait dans ma chambre pour me ravir mes enfants, et leur faire du mal sans que je puisse rien y faire. La silhouette de mon bureau ressemblait fortement à celle de Mary. Je finissais dans un labyrinthe, à appeler mes filles et mon fils, à les chercher encore et encore, et me retrouver dans des culs de sac. Lorsque je trouvais enfin la sortie, Irving et Hayden me barraient la route, m’ordonnant de m’agenouiller devant la Lupa, de lui donner des enfants en signe de loyauté, de la laisser mordre Savannah puis partir avec Niamh et Kean. Je me revois hurlant leurs prénoms alors qu’un bateau les emmenait loin de moi, retenue par deux hommes qui avaient ma confiance. Et puis je me réveillais en sursaut au moment où la femme , sous sa forme lupine mordit ma fille. Ne trouvant pas ma puce, je paniquais quelques secondes avant que plus grande fille ne vienne sur le lit et de me rassure. Je me relevais, constatant par moi-même qu’ils n’étaient pas là. Je récupérais mon téléphone pour voir l’heure. Dix heure vingt. Déjà. J’aurais dû être levée depuis déjà bien longtemps Tu aurais dû me réveiller. Ce n’est pas à toi de t’occuper d’eux. Vous n’avez pas à veiller sur moi. D’ailleurs tu devrais être en cours Ce n’était pas un reproche, juste une constatation, une réalité. Je ne voulais pas qu’elle se sente obligée de prendre ma place parce que j’avais un peu de mal à gérer ma vie. J’étais l’adulte responsable, c’était à moi de le faire, même si j’avais déjà oublié qu’elle m’avait prévenu qu’elle n’avait pas classe aujourd’hui. Cela m’était sortie de la tête, complètement. Longtemps. Je déposais un léger baiser sur son front, et ajouta Mais merci de l’intention. J’imagine que vous avez déjà déjeuné tous les trois. Ou peut-être justement avait-elle profité que je ne sois pas debout pour faire l’impasse dessus. Je ne chercherais pas une nouvelle fois à la forcer à quoi que ce soit. C’était ce que mes parents avaient fait et nous savons comment cela avait fini. Pour autant, moi je devais manger si je voulais reprendre un peu de force. J’étais, pour sûr, finalement bien reposée et ça me faisait du bien. Mais j’avais une faim de loup sans mauvais jeux de mots.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Mar 11 Fév - 16:47
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je savais que maman n’aimerait peut-être pas trop ce que j’avais fait. Sauf qu’elle était vraiment crevée et que même les jumeaux avaient voulu faire quelque chose. Les parents devaient s’occuper de leur enfant, j’avais bien saisi mais je pouvais bien faire ça pour elle puisque je n’avais pas arrêté de lui faire peur et de l’inquiéter ces derniers temps. Je voulais me racheter. Après tout, je m’étais levée tôt un jour sans école pour moi, pour m’occuper des jumeaux, moi, la marmotte de service qui pouvait couler pas moins de douze heures de sommeil d’un coup sans ouvrir un œil... avant en tout cas. Permettre à maman de dormir, c’était lui permettre d’être moins tendue et d’aller un peu mieux. Même si j’avais dormi un peu toute seule, avant que Kean ne vienne squatter, me sentant super mal à cause de ma sortie nocturne. Quand on retournerait à la maison... si on y retournait... j’aurais sûrement du mal à dormir toute seule. On prend vite de mauvaises habitudes.
Alors oui, ce matin, je m’étais occupée de tout avec la complicité de mon frère et de ma sœur qui avaient eu grande peine à ne pas réveiller maman. J’avais tout prévu, du petit déj jusqu’au repas de mini et le goûter. J’avais connaissance des quantités vu que parfois, je me retrouvais avec les mêmes malgré moi. J’espérais qu’elle ne m’en voudrait pas et qu’elle apprécierait mais je ne jurais plus de rien vu le nombre de fois où j’avais merdé. Et comme je m’y attendais, comme je l’avais prévu, le réveil fut compliqué. Je ne savais pas de quoi maman avait peur au juste, ce qui pouvait bien lui passer par la tête à son réveil mais j’étais là, exprès pour éviter ça au max. La rassurer, les jumeaux allaient bien et moi aussi.
Je ne dis rien quand elle me dit que je devrais être en cours, je restais dans ses bras. J’en profitais pour me réchauffer un peu. Car malgré mon pull, mon jogging et mes chaussettes, j’avais froid, un peu. Je souris quand elle me remercia et je hochais la tête. « Oui, on a déjeuné. Je t’en ai préparé un. Niamh te fait d’ailleurs savoir que c’est elle qui a toasté le pain. Ils sont même arrivés en cours à l’heure. » Je m’asseyais finalement. « Et puis j’ai pas cours. Donc, on a fait tout ça à trois parce qu’on voulait que tu dormes bien. » Je refis un câlin à ma mère avant de me lever pour aller faire la même chose à maman qu’aux deux monstres, des pancakes mais aussi du bacon. Avec les tartines qu’avaient toastées Niamh, y avait à manger pour un régiment. Sauf qu’on parlait de maman. Tout y passerait, je le savais bien. « Le bacon avec les pancakes, c’est une idée de Kean... mais j’sais pas si c’est judicieux. J’ose pas trop goûter. Ils voulaient participer tous les deux sans être là. » L’association me semblait bizarre mais vu que j’avais un petit creux, je tenterai peut-être la chose. Okay... j’avais peut-être céder à leur caprice culinaire mais en même temps, j’faisais quasi jamais le petit déj.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Jeu 13 Fév - 23:09
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
M’inquiéter de l’absence de Niamh et Kean fut ma première réaction. J’avais pris rapidement le pli de dormir avec eux et de les avoir à mes côtés. Alors ne pas les avoir tout contre moi m’avait affolé. Mes premières pensées furent qu’ils leur étaient arrivés quelque chose. Ensuite ce fut que ces derniers mois n’étaient qu’un rêve, mais je chassais vite cette pensée au vue de l’endroit dans lequel je me trouvais. Alors la première reprit le pas, jusqu’à ce que Savannah ne s’avance vers moi et me rassure. Je pense que ma peur irrationnelle de les perdre de nouveau ne me quittera jamais. J’avais passé six ans sans eux, il était donc bien normal qu’à présent je craigne de ne plus les avoir. Ils étaient ma chair, mon sang, mes enfants que j’aimais tant. Non je ne supporterais pas de devoir porter de nouveau leur perte sur mes épaules. Mais là, ce n’était pas le cas. Ma fille avait organisé tout cela, et son étreinte réchauffa mon cœur. J’avais besoin de ça, de ce côté tactile qui caractérise tant les personnes de mon espèce. Mon ainée était loin d’être une imbécile, elle l’avait compris, et avait eu la confirmation quand je lui avais moi-même dit. Je ne pouvais que remarquer les efforts qu’elle faisait de ce côté-là, même si je savais qu’ils étaient surtout dictés par une culpabilité qu’elle ressentait. D’ailleurs ce qu’elle avait organisé ce matin était aussi dans ce sens. Je la connaissais et si j’appréciais son geste, je savais tout de même la raison de ce dernier. Cela n’enlevait rien au symbolisme pour autant. Seulement j’avais conscience que ce n’était pas gratuit, même si je savais qu’elle ne s’attendait pas à ce que cela suffise. Elle était trop intelligente pour ça. Je me redressais correctement dans le lit et m’adossa contre la tête de lit tout en l’écoutant me dire que sa petite sœur avait elle aussi participé à la préparation. Je lui dirais que tu as transmis le message et la remercierais ce soir. Tant mieux s’ils sont arrivés à l’heure, il est important qu’ils gardent un rythme. Et oui, c’est vrai tu me l’as dit en début de semaine. Excuses moi d’avoir oublié. Maintenant qu’elle me le disait je percutais qu’en effet, elle n’avait pas cours aujourd’hui. Il fallait juste le temps que l’information me remonte en mémoire. Je venais à peine de me réveiller après tout. Je ne pouvais pas être opérationnelle tout de suite à cent pour cent. Je déposais un baiser sur son front quand elle ajouta qu’ils avaient voulu tous les trois que je puisse un peu dormir Merci à toi, ça me touche Car je savais bien que c’était son idée, et qu’elle n’avait pas pu venir des jumeaux même s’il y avait participé. Je la laissais se lever après m’avoir fait un calin. Je me levais à sa suite, et enfilais mon peignoir que j’avais accroché derrière la porte. Je la suivais dans le coin cuisine, et m’installais à table tant que Savannah m’expliquait que les pancakes étaient une idée de Kean. Je lâchais un rire et lui expliqua C’était un de plats que faisaient souvent Johan. Il en raffolait et il m’a transmis le virus… Ainsi qu’à nos enfants il faut croire… Et je l’ai refilé à Hayden aussi… Tu devrais essayer, c’est vraiment bon… Mais c’est peut-être un truc de loup, va savoir. Goute, tu n’as rien à perdre.
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Isadora J. Valentyne
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Dim 16 Fév - 21:53
Ce que j’avais fait ce matin, je ne le faisais pas pour me racheter. Je savais parfaitement que j’avais merdé et je savais donc que je ne serai pas facilement pardonnée. Ça n’était pas dans mon intention de minimiser ce que j’avais fait. J’avais fait d’énormes conneries ces derniers temps. Que ce soit pour de bonnes ou mauvaises raisons, je savais que ça ne changeait rien. En faisant ça, j’avais juste voulu que maman puisse se reposer une fois, réellement bien. Qu’elle ne doive pas se réveiller pour faire le petit déjeuner ou amener les jumeaux à l’école. Je n’avais même pas une petite arrière pensée. J’avais presque tout prévu, y compris le fait qu’elle paniquerait en ne sentant pas les monstres dans le coin. Elle s’inquiétait toujours pour eux et pour moi ces temps-ci. C’était pas pour rien que je me sentais vraiment mal pour ce que j’avais fait. J’avais du mal à imaginer ce que ça aurait été si... s’il m’arrivait quelque chose. Je ne voulais plus lui faire peur, plus jamais.
Le temps que maman se sente de nouveau bien, j’étais restée près d’elle. C’était parfois un peu bizarre d’agir comme ça mais j’avais compris qu’ils étaient comme ça, qu’ils avaient besoin de contact et je m’y étais fait. Je les comprenais mieux qu’avant grâce à Sarah. Restait à ce qu’ils me comprennent mieux aussi maintenant. La partie la plus délicate... Mais il n’était pas question de moi du tout pour le moment. Juste de maman. J’étais loin de me douter qu’elle croyait que j’agissais comme ça pour me faire pardonner. J’essayais de la rassurer, c’est vrai mais ça n’était pas pour moi, c’était pour elle. Je ne sais pas si je l’aurais mal pris ou pas mais quoi qu’il en soit, ça n’enlevait rien à ce que je faisais. Tant pis si elle croyait ça, je l’avais bien cherché en faisant n’importe quoi.
« Je crois qu’il va falloir qu’on capitule et qu’on la laisse cuisiner ou du moins que tu lui apprennes, ou moi... » Je ne savais toujours pas vraiment ce que je pouvais faire ou non avec les jumeaux. « Kean n’avait aucune envie d’aller à l’école mais je l’ai forcé et vu que Niamh voulait y aller, ça m’a bien aidé. Parfois, le fait qu’ils soient inséparables, c’est pratique. Je sais qu’il faut pas trop en jouer mais il fallait qu’il aille à l’école. » Je haussais les épaules. « Et c’est rien. C’est aussi un peu de ma faute si t’as oublié. » Non pas que j’avais envie de revenir dessus mais c’était quand même vrai. En plus, le temps qu’elle se réveille, elle pouvait pas vraiment s’en souvenir.
« Merci m’man... mais ils m’ont quand même bien aidé en tenant leur langue aussi et en faisant pas trop de bruit ce matin. » J’avais fini par commencer, ou plutôt recommencer, à préparer le petit déj. Ils avalaient trop de nourriture, c’était complètement fou. Comment on pouvait manger autant ? Je devais avouer que ça m’échappait toujours. « On a tous un truc avec les pancakes dans cette famille en fait. Mais le bacon, alors ça, j’aurai pas parié dessus. M’enfin... j’vais essayer. C’est peut-être vachement bon en fait. » Je finis de tout préparer et je posais tout sur la table avant de m’asseoir aussi. « Tu parles pas souvent de Johan... » Bon, je l’aimais pas vraiment, c’est vrai et du coup, les jumeaux n’osaient pas trop en parler, comme s’ils se doutaient que ça me mettait mal à l’aise. « Si tu veux pas en parler, c’est rien. J’comprends. » J’avais aucune envie de mettre maman mal à l’aise ou de l’obliger à repenser à des choses désagréable. Mais plus que jamais, j’avais besoin de la comprendre... de comprendre mon frère et ma sœur aussi.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Lun 24 Fév - 12:22
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je n’aurais pas pensé que Savannah irait faire quelques plans dans mon dos. Quelque part, je ne devais pas m’en étonner. Ces derniers temps, elle passait son temps à me suspendre et faire des choses que je ne lui soupçonnais pas. J’avais l’impression de ne plus connaitre ma fille et c’était assez difficile à encaisser je devais bien l’admettre. Elle grandissait et faisait des choix qui ne me plaisaient pas. Mais que pouvais-je y faire ? Rien. Alors j’avais décidé de la laisser se gérer toute seule. J’avais levé ses punitions, et je n’avais rien dit quant à son escapade. Plus tard, je lui parlerais des conséquences que cela aurait sur moi, vis-à-vis de mon frère de meute, pour qu’elle se rende compte. Mais ce ne sera pas sur le compte de la réprimande, juste de l’information. Je voulais la protéger, cependant je ne pouvais pas la protéger d’elle-même. Je ne laissais pas tomber, je la laissais simplement prendre ses responsabilités. Je me doutais bien qu’elle finirait par prendre conscience qu’elle était encore trop jeune pour agir comme une adulte. Ou du moins je l’espérais…
Je l’avais rejoint dans le petit coin cuisine de la chambre que nous occupions. La suite me coutait une belle fortune, c’était indéniable. Au nom, nous avions à ce prix-là tout le confort que je voulais pour mes enfants. Je leur offrais un peu de stabilité, même si notre existence était loin d’être calme. Je m’en voulais et culpabilisais énormément. Pour autant, je savais que je n’avais pas le choix, alors je relativisais. Ils étaient avec moi et ne manquaient de rien. Si ce n’était pas la situation idéale, elle était quand même saine. Et ce n’était que provisoire de toute façon. J’avais commencé à faire quelques visites d’appartements pour nous installer au plus tôt, même si, je n’étais plus sure à présent que cela soit utile. Hayden voulait que nous revenions, et si j’avais refusé pour l’instant le temps que les choses se calment, il y avait de fortes chances que nous finissions par y retourner. Dans le pire des cas il y avait la maison de Johan, dont je m’occupais pour le loup, surtout en souvenir pour son père envers qui j’avais eu énormément d’affection. Le grand père des jumeaux était un homme très bien et bon, et si je n’avais pas pu le connaitre beaucoup de temps, sa perte avait été douloureuse.
Je tournais la tête vers Savannah sachant ses pensées de mon esprit. J’hochais de haut en bas mon visage quand elle me dit qu’il fallait qu’on la laisse cuisiner. C’était déjà un peu le cas, le soir quand ma plus grande faisait ses devoirs, même si Niamh n’était pas assez patiente pour rester plus de dix minutes sur une même tache. Souvent Kean reprenait d’ailleurs le relai, beaucoup plus patient et calme que sa sœur. Sauf quand il s’agissait d’aller à l’école. Disons qu’il voyait de moins en moins l’intérêt de fréquenter des humains, autre que Savannah. Cela m’inquiétait un peu, même si je n’avais pas vraiment eut l’occasion d’en parler plus longuement avec lui. Je pense que cela est dû à une frustration, du fait qu’il ne puisse pas jouer autant qu’il le voudrait avec des humains plus fragile et moins violent que lui. Je m’étais promis d’en parler à Hayden, qui saurait, à coup sûr, l’aider. Son métier n’était-il pas, après tout, de jouer au rugby avec des humains ?
Mais pour l’instant, il était trop occupé, alors je ne voulais pas le déranger avec mon fils… Tout était si compliqué à présent et Hayden me manquait sur bien des aspects même si je ne le montrais pas. Je m’étais écroulée en perdant Johan, je ne pouvais pas me permettre de le faire de nouveau à présent. J’avais trois êtres qui comptaient sur moi après tout. Je n’étais peut-être pas la meilleure des mères qui soit, mais au moins j’essayais d’épargner un maximum mes enfants. La vie était déjà assez compliquée comme ça pour ne pas leur imposer une maman pas capable de se gérer, qui passe son temps à pleurer. C’était d’ailleurs pour cela que j’étais à la fois touchée et perturbée par le geste de Savannah. Ils n’avaient pas à s’inquiéter pour moi. Non, ce n’est pas de ta faute. J’aurais dû anticiper et de pas oublier. C’est mon rôle Savannah, pas le tiens. Il fallait vraiment qu’elle intègre le fait qu’elle ne soit pas responsable, ni des jumeaux, ni de moi. Elle avait tendance à trop s’investir et oublier ce fait là. Je lui avais déjà fait la remarque quelques semaines plus tôt. Il fallait surement du temps pour que cela fasse son chemin dans sa tête. Le désavantage d’avoir une fille qui a grandi plus vite que les autres de son âge, et par conséquent, qui est plus mature. Mais je ne m’en faisais pas trop. J’arrivais à m’imposer à Niamh et Kean, j’y arriverais avec Savannah. Goute, même si je ne suis pas certaine que tu vas aimer. Et puis, je ne suis pas certaine que ce soit bon pour ta santé d’en manger beaucoup. En tant que Loup, nous avions besoin de manger énormément de protéines, mais ce n’était pas le cas pour ma fille ainée. Œuf plus bacon, cela faisait beaucoup pour elle. Elle finit de tout préparer, puis s’installa avec moi. Elle me parla alors de Johan, ce qui me fit hausser un sourcil. Sav’ s’il te plait. Arrête un peu de tout le temps te sentir obligé de prendre des pincettes avec moi. Si tu veux savoir quelque chose, demande le directement. je la regardais droit dans les yeux pour qu’elle le comprenne bien. Il fallait qu’elle arrête de s’en faire autant, à chaque fois. Je ne parle pas souvent de Johan avec toi, car tu n’as jamais montré d’intérêt en ce sens. .
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Isadora J. Valentyne
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Lun 24 Fév - 21:29
J’avais vraiment l’impression de tout faire de travers ces temps-ci. J’étais complètement perdue. J’avais envie d’en parler à maman mais vu mes bêtises... je n’osais pas trop. Avec cette journée, je voulais essayer de réparer un peu mes erreurs quand même au final. Pas de me faire pardonner mais de rattraper un peu mon comportement de ces derniers temps. Je voulais que maman me fasse de nouveau confiance, que tout s’arrange même s j’avais conscience que ça ne serait pas évident. Rien ne l’était plus. Parler à Sarah, c’était bien mais, je me rendais compte que je voulais aussi parler à ma mère, comme avant... Avant que je n’accumule les boulettes. Alors oui, je voulais lui parler du fait que j’étais perdue, que j’avais besoin de parler à Sarah, que je m’étais peut-être fait une nouvelle amie un peu particulière à l’école, que je voulais pouvoir me défendre, que je voulais revoir Hayden, que je voulais en apprendre plus sur sa vie d’avant, que je voulais que tout soit plus simple et aussi que je trouvais les garçons complètement nuls. Bref... je voulais parler à ma mère que j’avais déçu et je ne savais pas si j’avais le droit de vouloir tout ça. En plus, j’avais l’impression que Kean même s’il avait dormi avec moi, m’en voulait pour je ne savais pas quoi et ça me mettait mal à l’aise.
Quand maman insista pour me rappeler que c’était son rôle de faire tout ça, j’essayais de faire comme si ça ne me touchait pas mais c’était faux, et archi faux. J’avais juste voulu qu’elle se sente mieux. Pourquoi un enfant n’avait-il pas le droit de s’occuper parfois de ses parents ? Je m’installais, histoire de manger. Je tentais de continuer à sourire tout en goûtant, comme elle me disait de le faire. C’était assez particulier et très franchement, je trouvais ça plus qu’écœurant. Je devais tirer une sacré tête d’ailleurs. J’avalais ma bouchée et reculais le pancake bacon sur un côté de mon assiette. « C’est... totalement écœurant. Ils avaient l’air de tellement aimer ça ce matin. » Pas que c’était mauvais mais j’aurais pu avaler ça à un repas de midi ou à un repas du soir, certainement pas au petit déj. Je pris un pancake normal et l’arrosais de sirop pour faire passer le goût.
Je soupirais en baissant les yeux. J’en avais marre de tout faire de travers. « C’est que... Je n’arrive pas à l’accepter. Je veux dire, je lui en veux alors que je ne le connais même pas et je m’en veux de ressentir ça parce que c’est le père de Niamh et Kean. Il t’a abandonné, tu les as cru morts et il revient. J’suis super heureuse pour mon frère et ma sœur mais lui... ça passe pas. J’osais pas en parler à cause des jumeaux mais là, ils sont pas là, alors j’en profite. Je sais que c’est mal mais... » J’avais l’impression d’être un monstre à cause de ce que j’allais dire. « ... j’ai trouvé que ce qui lui était arrivé n’était que justice et j’me sens immonde. » Je baissais les yeux directement sur mon assiette, carrément honteuse. Si j’avais pu, je me serais enterrée direct. J’en aurais pleuré et je n’en étais franchement pas loin alors que je n’avais aucun droit de le faire.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Mer 26 Fév - 10:17
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je lâchais un rire quand Savannah gouta une bouchée de pancake. Je pris un air un peu sévère juste après, en la reprenant, comme je le faisais de temps en temps avec les jumeaux On ne dit ça comme ça Savannah. On dit qu’on aime pas . Je coupais un morceau et gouta à mon tour. Ils étaient très bons, même si cela ne m’étonnait pas que ce ne soit pas à son gout Ils sont très bons en plus. Ton palé n’est pas assez délicat pour les apprécier à leurs justes valeurs. Lui dis-je toujours sur le ton de la taquinerie. Bien entendu qu’elle n’aimait pas ça. C’était très riche, très lourd même. Et justement c’était pour ça que nous autres loups, pouvions autant les aimer. Des œufs, du lait, de la farine, et de la viande. Cela ne pouvait que nous plaire. Nous avions besoin d’énormément de protéines. Ainsi, commencer la journée par un repas si copieux était on ne peut à notre gout, même si la viande pourrait nous apparaitre un peu trop cuite. Après tout, plus elle était saignante et crûe, mieux c’était, même si je refusais que nous mangions une viande sans cuisson à la maison. Nous ne le faisions que lors de chasse.
Je mangeais plusieurs pancake bacon, laissant les natures à Savannah qui ne s’embarrassa pas bien longtemps pour les noyer sous du sirop et en manger. Elle était gourmande et c’était tant mieux. Au moins je savais qu’elle mangeait à sa faim, même si elle prenait des proportions beaucoup moins importantes que nous. J’oubliais souvent ce que c’était d’être humaine, si bien que les premiers mois, je faisais toujours beaucoup trop de nourriture pour elle et son organisme humain. Je me détachais de mon assiette quand elle soupira, relevant les yeux vers ma fille qui me parla de Johan d’un manière que je n’aura pas vraiment imaginé. Oui vraiment, je connaissais finalement très peu ma fille. Johan est un homme bon Savannah J’avais beau lui en vouloir, cela ne changeait rien. Niahm et Kean ne l’aiment pas sans raison. Hayden et lui ont beaucoup de points communs, plus que tu ne peux te l’imaginer. Ne le juge pas trop sévèrement. Ce n’est pas à toi de lui en vouloir, c’est à moi, même si je peux reconnaitre qu’il s’agit d’un mauvais jeu de circonstances. Il ne mérite pas ce qui lui ai arrivé, tout comme les jumeaux ne méritaient pas ça. Je ne la lâchais pas du regard pour qu’elle comprenne bien l’importance de mes mots et combien je croyais à ces derniers. Oui, il m’ a abandonné. Moi, et personne d’autre. Cela ne regarde que moi Savannah, surtout que c’est beaucoup trop simpliste comme explication. Tout est beaucoup plus compliqué que tu ne puisses le penser. Je les ai crus mort, mais ils m’ont cru morte aussi.
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Isadora J. Valentyne
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Mer 26 Fév - 23:21
Non vraiment, les pancakes bacon, très peu pour moi. Ça avait un goût totalement... immonde. J’arrivais pas vraiment à piger comment ils pouvaient avaler ça mais chacun son truc. Après tout, je ne savais même pas où passait la moitié de la nourriture qu’ils pouvaient tous manger. Je souris à la boutade de ma mère, riant même légèrement. « Oui, ça doit être ça, j’ai pas le palais pour pouvoir apprécier. » Mais alors, je l’avais pas du tout... Déjà un pancake de base, c’était pas mal bourratif -même si je pouvais en avaler plein noyé sous du sirop- mais ça, c’était carrément pas possible. Sincèrement, j’aurais peut-être pu en manger un mais j’crois que j’aurais passé ma journée malade comme un chien. Les pancakes natures, c’était très bien, avec trois couches de sirops. J’faisais attention, c’était plus fort que moi mais la gourmandise prenait parfois le dessus, comme cette fois-ci. Les bonnes choses, j’arrivais pas à me résoudre à les oublier sous prétexte que j’risquais de prendre des kilos. J’étais pas le genre à prendre une salade chez McDo par exemple. Non, non, pour moi, c’était le burger bien gars, pas nutritif pour deux livres.
Face à ce petit déjeuner, je m’étais décidée à parler. J’en avais assez de me retenir de poser des questions, de parler avec ma mère. Sarah m’avait donné des pistes, c’était à moi de les utiliser et je savais que je devais parler de Johan, j’en avais besoin. Je ne le connaissais pas et je le détestais alors qu’il n’y avait pas de raisons. Je savais pourtant que j’avais choqué maman avec mes paroles. Voilà pourquoi je ne relevais pas la tête, coupant un morceau de pancake avec ma fourchette même si je sentais son regard sur moi. « Je... Je sais que les jumeaux méritent pas ça. J’m’en veux pas pour rien. Je sais ce que c’est de perdre son père. » Je n’en avais pas parlé depuis un moment de ça, pas même une petite mise sur le tapis. « J’ai pas aimé penser ça, c’est juste... venu comme ça. Je me doute qu’il est gentil et tout ça, quand Niamh et Kean en parlent, ça s’entend. Mais... Il t’a rendue malheureuse. J’lui en veux autant que moi j’m’en veux. » On y était. J’en voulais vraiment autant à Johan que je m’en voulais à moi. Je rendais maman malheureuse ces temps-ci, du moins, c’était l’impression que j’avais et Kean m’en voulait pour quelque chose. Je suppose que ça devait être pour ça. Il n’empêche que je ne comprenais pas comment ça avait pu arriver. « Mais... comment ? J’veux dire... Il a pas pu croire ça comme ça. Pareil pour toi non ? Je comprends pas. » Au moins, c’était clair. C’était peut-être bien la première fois que j’étais clair concernant un sujet délicat. Un peu comme tout, je voulais comprendre, je voulais savoir. Aujourd’hui... j’avais besoin que tout y passe, absolument tout et aucune de mes bêtises et de mes catastrophes ne viendraient m’empêcher de parler de tout ça avec ma mère. J’en avais besoin. En gros, je me comportais comme l’ado que j’étais. Pour une fois. Et je ne m’en rendais pas compte.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Sam 8 Mar - 0:33
AVERTISSEMENT : pavés et grosses tirades à venir je ferais beaucoup plus court à ma prochaine réponse et plus aéré c'est promis
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Les choses avaient très vites déviées du sujet « est-ce bon les pancakes au bacon ? ». Je ne revenais pas vraiment de ce que pouvait me dire ma fille. Et pourtant. Je ne lui en voulais pas, non. Dans son esprit de jeune femme, elle ne pourrait pas vraiment comprendre la portée de ses mots, ni de ce qu’elle pensait ressentir. Elle ne pouvait pas non plus comprendre ce qui s’était passé entre Johan et moi, comment cela avait commencé ou fini. Ce n’était pas que j’avais trop honte pour en parler, ni même que j’étais gênée de la moindre façon. Non pas du tout. Si je ne lui avais rien dit, c’était tout simplement parce que cela ne semblait pas vraiment l’intéresser. Elle ne m’avait jamais non plus questionné sur comment Hayden et moi nous étions rencontrés. J’avais mis cela sur le compte de son inintérêt sur ce genre de sujet. Elle était jeune après tout, et avait autre chose à faire que de se soucier de comment sa mère avait rencontré X ou Y. Elle avait le droit après tout de ne pas vouloir connaitre les détails. Si je pouvais comprendre son incompréhension et les sentiments qu’elle pouvait avoir pour le loup, il était important qu’elle se rende compte qu’elle ne pouvait pas dire cela impunément. Ce n’était pas juste, ni pour Johan, ni même pour les jumeaux. Je poussais un soupir à sa réponse Je ne te fais pas de reproches Savannah, j’essaye juste de te faire prendre conscience que les choses ne sont pas si simples que cela. Elles ne l’ont jamais été, que ce soit avec Johan, ton père, ou encore Hayden. Le connaissant, ton père n’a du te livrer qu’une version de notre histoire ma puce. Mais tu es assez grande pour savoir la vérité. J’ai rencontré Clayton alors qu’il travaillait pour mon père. Ce ne fut pas un coup de foudre, comme il a pu te le livrer. Ce ne fut pas un conte de fée, ni même une histoire facile. A l’époque, je ne pensais qu’à faire enrager mes parents, et ton père était le moyen que j’avais trouvé pour cela. Tout est parti de là. Lorsque tu as été conçue, Clayton était fiancé à une femme de son âge et dans les préparatifs d’un mariage. Quand il a su que j’étais tombé enceinte, il a fait ce que tout homme de son rang devait faire : « épouser la fille ». Il ne m’aimait pas, et ne l’aimait pas. Cela est venu… Après. Et autour de toi. Nous avons vécus de belles années, et puis, en 2007, il est parti, sans laisser un mot, sans aucune explication.
Je me levais de ma chaise pour venir jusqu’à ma fille et l’enlacer Je ne dis pas cela pour que tu n’aimes plus ton père ou quelque chose de ce genre. Mais juste comprendre qu’en chacun d’entre eux, il existe une part de noirceur, un aspect peu reluisant, que nous ne livrons pas aux autres facilement… J’ai rencontré Johan alors que je chassais en dehors du territoire des loups. Cela faisait plusieurs temps déjà que j’avais perdu mon chef de meute, Nat’, qui était aussi mon mentor. Sa compagne pensait que je l’avais détourné d’elle, et elle ne supportait pas ma présence. Dans son… erreur et manque de jugement, elle avait interdit les nôtres de s’approcher de trop près de moi. A l’époque Johan était un cabot, un loup n’appartenant pas à la meute, et donc potentiellement dangereux. En qualité d’exécutrice de la meute, il était de mon devoir de le surveiller, et s’il s’avérait meurtrier envers les humains, de mettre fin à son existence. Telle est l’une des lois de la meute, que tous doivent suivre. Ce jour-là pourtant, aux abords de cette rivière qui délimite le territoire des miens, il n’a pas vu en moi une louve pouvant lui ôter la vie mais une louve solitaire. Nous avons passés un bon moment à chasser et à jouer, avant de retourner tous deux à nos vies. La seconde fois où je fus amenée à le rencontrer fut la nuit de l’attentat, le 1 mai 2010. Tu étais jeune, je ne sais pas si tu en as vraiment entendu parler. De toute façon, cela n’est pas grave si ce n’est pas le cas. Ce soir-là, un groupuscule démoniaque s’est déferlé sur la ville. Johan a été blessé par une balle perdue et il était sur le point de se transformer. S’il le faisait, alors j’aurais été dans l’obligation de… sévir. Tel était mon devoir. Et je ne le voulais pas. Je voulais lui donner une chance, à ce loup si doux et tendre, de continuer à survivre dans ce monde cruel. Alors pour l’aider à apaiser son loup, j’ai couché avec lui. Et, sans vraiment nous en rendre compte, nous allions par la même occasion concevoir Kean et Niahm. Cette grossesse ne se passa pas comme pour la tienne. Si je t’ai vraiment désiré, ce ne fut pas le cas pour les jumeaux. A l’époque, je ne pouvais pas m’imaginer m’occuper d’enfant autre que toi. Tout ce que je voulais c’était t’avoir à mes côtés. De plus, la lignée et l’autorité parentale passent par les hommes chez les loups. J’avais conscience que je n’aurais jamais l’occasion de les avoir à mes côtés, et d’être une mère pour eux. Je n’étais qu’une louve, dans un groupe patriarcale. Alors j’ai fait tout ce que j’ai pu pour renoncer à cette grossesse, en vain et fuyant par la même occasion Johan, qui pourtant n’arrêtait pas de revenir, encore et encore. Assumant son rôle à venir, il intégra la meute, me protégeant des répercutions qui pourraient me retomber dessus. Une exécutrice et un cabot, ce n’est pas concevable, pas même encore aujourd’hui… Quoi qu’il en soit, six mois plus tard, ton frère et ta sœur naissaient et Johan les récupérait comme le voulait nos coutumes. Mais cela n’était pas suffisant à ses yeux. S’il avait deux adorables nouveaux nés, il voulait aussi que je fasse parti de sa vie et de la leur. Il obligea notre chef de meute à accepter ma présence dans leur existence, et me demanda en mariage à l’endroit même où nous nous étions rencontrés, faisant changer les choses. Et puis les années sanglantes éclatèrent… .
Je serrais un peu plus fortement Savannah sans vraiment m’en apercevoir. J’avais encore un peu de mal avec ce moment-là de ma vie. Mais c’était important qu’elle sache, alors j’inspirais un bon coup, et continua Et nous fûmes… Séparés. Pour la survie de Niahm et Kean, et ne voulant pas qu’ils soient les cibles des vampires, elle décida de les envoyer dans un autre pays. Seulement, elle avait conscience que Johan ne partirait pas sans moi, et que je ne laisserais pas la meute se faire décimer pour me mettre à l’abri. J’étais l’exécutrice, et la meilleure combattante des nôtres. Alors, un soir lorsque j’étais en mission, elle annonça à Johan que je n’étais pas revenue et que le mieux qu’il pouvait faire était de partir vite avec les jumeaux et de revenir quand tout serait plus calme. Et c’est ce qu’il fit. Et ce discours me fut aussi servi sur un plateau à mon retour… Voilà comment ma Puce Je déposais un léger baiser sur le haut de l’arrière de sa tête, avant de venir me servir dans le frigo, et boire directement au goulot quelques gorgées de jus d’orange – chose que je ne faisais jamais - .
J’avais la gorge sèche, même si je savais que cela n’était pas du seulement à la longueur du discours que je venais de lui tenir. D’ailleurs, je n’avais toujours pas fini J’ai sombré à leur perte, me retrouvant seule. Tu étais là oui, mais tu étais loin, entouré par une nouvelle famille, et tu n’avais plus besoin de moi… Je me suis noyée dans l’alcool et les combats, pour ne pas repenser à tout ce que j’avais perdu. C’est Hayden qui m’a sauvé de ce gouffre émotionnel dans lequel j’étais tombée. Ce ne fut pas facile, ni pour lui, ni pour moi. Je ne voulais pas être sauvée. J’attendais juste… J’attendais juste que la mort ne vienne me prendre, alors que je faisais ce que je devais faire : protéger les miens. Je voulais rejoindre Johan et les jumeaux. Plus tard, Hay m’a dit que s’il s’est intéressé à moi, c’était d’abord parce qu’il se sentait redevable envers moi. Dans des mêlés, je l’avais couvert et permis ainsi de continuer de vivre A l’évocation de cela, je ne pus m’empêcher de sourire sincèrement. Je ne l’avais pas cru quand il me l’avait dit, et j’avais encore du mal à réaliser que j’eus été capable de cela. Et puis, je lui rappelais aussi… Lui-même. Il avait lui aussi souffert d’une perte qui lui restait douloureuse. Exécuteur lui aussi, avec un grand sens de protection, il a décidé de me sauver, et il a fini par y arriver, admirablement bien d’ailleurs, si on fait le bilan. Je remercie encore ma bonne étoile de l’avoir mis sur mon chemin. Il m’a permis de faire le deuil de Niahm, Kean et Johan et d’avancer, en leur mémoire. Je ne peux pas te dire exactement quand je suis tombée amoureuse de lui. Tout ce que je sais, c’est que je lui resterais toujours redevable pour ce qu’il a fait pour moi… Lorsque tu es revenue dans ma vie, il t’a accepté pleinement et entièrement, alors qu’en tant que fils de l’ulfric, futur chef de la meute, il aurait pu ne pas le faire. Il t’a accepté comme si tu étais sa propre fille et non celle d’un autre. Et il en a fait autant avec les jumeaux. Oui, c’est indéniablement le loup le plus doux et admirable que je connaisse, même si lui, n’arrive pas à se voir ainsi. Un jour qui sait, peut-être y arrivera-t-il ? Va savoir… Je ne m’en fais pas de toute façon pour lui. Tout ira toujours bien. Je me retournais vers Savannah, et revient vers elle. Je me mettais à sa hauteur, prenant la chaise à côté d’elle et la plaçant de telle manière à ce que je puisse prendre son visage dans mes mains. Et pour moi aussi, tout ira bien, même si nos chemins doivent se séparer. Je vous ais dans ma vie et vous êtes tous les quatre tout ce que j’ai de plus précieux au monde. Je sais que je suis trop protectrice et parfois étouffante. Mais c’est parce que je t’aime Sav’. Tu resteras toujours ma petite fille mon ange, que je dois protéger de tout, même d’elle-même s’il le faut. Je donnerais tout pour vous savoir tous les quatre en sécurité et heureux. Votre bonheur suffit au mien
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Isadora J. Valentyne
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Dim 9 Mar - 15:13
Je ne voulais pas particulièrement faire remonter de vieux souvenirs douloureux dans la tête de maman mais j’avais besoin de lui parler. De lui parler de tout. De ce qui me préoccupait, de ce qui me faisait peur, de ce pourquoi je m’en voulais, de ce que je voulais faire. J’aurais aimé attendre un peu mais c’était sorti tout seul, comme ça, naturellement. Sarah m’avait encouragé à parler à maman et je le faisais. Je m’y prenais peut-être mal mais j’en avais besoin. Je n’aimais pas cacher des choses, je n’aimais pas ne pas oser lui parler. Elle méritait de savoir et de ne plus s’en faire pour moi.
Je m’en voulais de ressentir ce que j’avais ressenti concernant Johan mais j’avais la franchise de reconnaître que ça m’était passé par la tête, que c’était... mal. Je savais qu’elle ne me ferait pas de reproches... j’aurais préféré le contraire je crois d’ailleurs et elle me donna raison. Pourtant, je ne dis rien. Elle semblait vouloir m’expliquer toute l’histoire alors je ne voulais pas l’interrompre. C’était important, pour elle, pour les jumeaux et aussi pour moi. C’était une partie de la vie de ma mère que je voulais aujourd’hui connaître. J’avais besoin de ça pour la comprendre et comprendre un tas d’autres trucs. Si j’avais eu le luxe de pouvoir faire l’autruche avant, ça n’était plus le cas. Et puis, ça m’éviterait peut-être de refaire des conneries et de lui causer du souci. Seulement voilà... je ne m’attendais pas à ce qu’elle parle d’abord de papa. C’était inattendu et je n’étais pas préparée du tout. Sans rien dire, j’écoutais, délaissant mon petit déj, de toute façon, je n’avais plus très faim et j’avais déjà mangé ça n’était pas grave. Apprendre que mes parents ne s’aimaient pas au début, qu’ils étaient restés ensemble parce que j’étais là, un imprévu... C’était dur. J’avais toujours idéalisé leur relation passée... J’avais toujours idéalisé mes parents en fait en y réfléchissant bien et là, j’apprenais une vérité qu’il ne serait pas simple à digérer. Je prenais un raccourci, mais à tous les coups, papa s’était tiré juste parce qu’il n’aimait plus maman ou parce qu’il regrettait, que je sois là ou pas. Ça n’enlevait pas le fait qu’il m’aimait mais ça n’enlevait pas plus le fait qu’il avait préféré refaire sa vie au moins une partie de sa vie, sans moi. La vérité était très dure à avaler mais je réprimais les larmes. C’était débile mais on a des certitudes que l’on traîne, les miennes venaient de se heurter violemment à la réalité.
Comme si elle l’avait senti, elle me prit dans ses bras et j’enfouis mon visage dans son haut en hochant un peu la tête. Je continuerai de l’aimer, il me manquerait toujours mais c’en était fini de mes petites histoires d’enfant. Je n’osais pas parler parce que j’avais peur de pleurer, mais aussi parce que je ne voulais pas l’interrompre. Ça n’était que le début. Elle passait à Johan, à sa vie à elle aussi. C’était tout aussi dur d’apprendre ce qu’elle me disait sur elle que ce qu’elle m’avait dit sur mon père. Je n’aimais pas savoir que ma mère avait cumulé les problèmes, qu’elle avait été longtemps... malheureuse. Oui, les parents prennent soin de leurs enfants mais les enfants voulaient aussi le bonheur de leurs parents. Moi en tout cas, je voulais le bonheur de ma mère. De plus, j’apprenais qu’elle était exécutrice. Je ne savais pas trop en quoi ça consistait mais le nom était assez clair. Elle maintenait l’ordre. Je comprenais tout de suite mieux pourquoi elle avait tant tenu à ce que j’en sache un minimum. Je m’en voulais soudainement d’en savoir beaucoup, beaucoup plus que je ne le devais. Je gardais ma tête contre elle, la serrant dans mes bras. J’avais besoin de m’accrocher à elle. Je n’aimais pas que quelqu’un ait fait du mal à ma mère mais Johan me semblait un peu mieux tout à coup, en sachant qu’il s’était approché de ma mère alors que les autres l’évitaient.
Je secouais la tête en signe de négation pour l’attentat, je ne me souvenais pas vraiment. Au mieux, je savais qu’il s’était passé quelque chose, mais ça s’arrêtait là, clairement. Mais comme si je n’en savais pas assez, j’en appris encore plus et quelque part... c’était dérangeant, choquant même si j’aurais peut-être dû me douter de quelque chose du genre. Je ne bougeais pourtant pas, m’accrochant toujours à ma mère. Je ne savais pas si je devais être heureuse d’apprendre tout ça car j’en apprenais vraiment beaucoup. Ma mère avait... avec cet homme pour le calmer. C’était cet instant qui avait compté pour que Niamh et Kean naissent plus tard. Même si j’étais rassurée d’avoir été désirée, ça n’en restait pas moins gros à entendre. Je crois que rien n’aurait pu vraiment me remettre vraiment d’aplomb à ce moment-là. Je n’aimais pas ce que j’apprenais sur les loups, je ne comprenais pas pourquoi les pères étaient plus important, encore moins avec ce que je venais d’apprendre sur le mien. Au moins, ça m’obligeait à changer d’avis sur Johan. Il s’était entêté. Maman me serra plus fort, j’en fis autant. Ce qu’elle m’apprenait, tout ce qu’elle m’apprenait était important même si c’était difficile à assimiler. On leur avait menti, à tous les deux et je trouvais ça cruel, vraiment cruel. J’avais l’impression que ça avait été fait exprès. Je n’en voulais plus tant à Johan mais plutôt à cette femme que maman ne nommait pas. Elle avait rendue ma mère malheureuse, plusieurs fois.
Je tournais la tête après que maman eut embrassé mon front. Je ne voulais pas qu’elle voit ma tête. Je voulais qu’elle continue de me raconter, de me parler même si j’étais triste pour elle. J’essuyais vite fait mes yeux espérant que ça passe inaperçu. Je ne savais pas si elle l’avait vu ou pas mais elle continua quand même, me parlant d’Hayden à présent. J’avais vu juste quand j’avais arrêté de le prendre pour un intrus, il était fait pour maman. C’était peut-être naïf mais c’était ce que je pensais. Il avait aidé ma mère, il l’avait rendue à nouveau heureuse et il la rendrait de nouveau heureuse. J’en étais sûre. Je me raccrochais à maman dès qu’elle parla de mort. J’avais failli perdre mes deux parents, de ça, j’étais sûre maintenant et le fait d’apprendre qu’Hayden avait fait ou faisait la même chose que maman n’y changeait rien. Il l’avait sauvée, il l’avait aidée. Je la relâchais finalement pour écouter la suite. Je n’appréciais pas Hayden par hasard et je le voyais encore moins par hasard comme un père.
Je laissais faire maman, relevant enfin le menton en hochant bêtement la tête. J’étais en train de chercher mes mots. « J’ai pas envie que vous vous sépariez. » Première réflexion sur tout ce qu’elle venait de me dire. Oui, c’était la première chose qui m’était venue. « Et j’m’en fiche que tu m’étouffes... C’est pas grave, c’est normal. Je m’excuse de t’avoir causé des ennuis m’man. J’te promets que je ferai attention, que je te décevrai plus. J’aime pas te rendre malheureuse. » Je me retins de me mettre dans ses bras. Je n’en avais pas tellement le droit au final. « Et je m’excuse d’avoir été trop curieuse... ça non plus je le ferai plus. » Et cette fois, j’étais catégorique. Je prendrai ce qu’on me dirait mais je ne chercherai plus. « J’te dirai tout ce que tu veux. » Quoi d’autre... « Et pour papa... au moins je sais maintenant. Même si ça fait un eu mal. » Je me mis à mordiller ma lèvre. « Puis pour Johan... Je m’en veux vraiment. Je penserai plus un truc pareil. » Ce qui était vrai. Je ne lui en voulais plus. Ma colère concernait quelqu’un dont je n’avais pas le nom et je me montrai des bateaux mais ça valait mieux que d’en vouloir à Johan.
« À ton tour maman. Tu veux savoir quoi ? » Oui, elle avait parlé, c’était mon tour. Voilà. J’trouvais ça normal, surtout avec tout ce que j’avais fait comme conneries ces temps-ci. Je voulais répondre aux questions de ma mère.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Lun 10 Mar - 0:14
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je me doutais bien que j’allais casser certaines illusions de Savannah, sur la vie en générale, sur son père et sur moi également. Mais elle était en âge de savoir, de connaitre un peu plus ses racines, et son histoire. Je ne voulais pas la rendre triste ou qu’elle prenne en pitié mon histoire. C’était tout ce que j’avais vécu qui faisait de moi celle que j’étais. Je n’avais aucun regret, je n’en aurais jamais. J’avais fait des choix clefs qui avaient fait prendre certaines directions à ma vie. Je ne voulais pas revenir dessus et si je le pouvais, je les referais. Clayton m’avait apporté beaucoup d’amour et m’avait permis de mûrir. Il m’avait donné une magnifique jeune femme, et je pleurerais toujours sa mort. Nathanaël m’avait offert une nouvelle vie quand la mienne n’avait plus vraiment de raison d’être ni de saveur. Il avait tant fait pour moi, et je ne l’oublierais jamais. Johan… Johan m’avait fait comprendre que je n’étais pas condamnée à finir mes jours toute seule, sans personne pour m’aimer et m’épauler. Il m’avait permis de m’ouvrir aux autres, et nous avions deux merveilleux enfants. Hayden, lui, m’avait apporté un espoir sans faille dans des lendemains heureux. Il m’avait prouvé lui aussi qu’il n’y avait aucune fatalité et que je pouvais prendre mon destin entre mes mains. Il était ma famille, celui que j’aimais plus que tout au monde, même si je souffrais de notre situation actuelle. Tous ses évènements, je ne voulais pas qu’on me les enlève. S’il n’avait rien de glorieux, ni de tout beau tout rose, il s’agissait de mon passé, avec qui je vivais plutôt fièrement.
J’enlaçais ma fille, autant pour elle que pour moi. Ce n’était pas évident de tout lui dire, à elle qui avait tant idéalisé chacun de ses parents, et diabolisé tous les autres. Rien n’était tout noir ou tout blanc, c’était important pour moi qu’elle s’en rende réellement compte. Je rigolais un peu tristement à ses premières paroles, qui venaient du fond du cœur. Je ne le veux pas non plus ma puce. Mais Hayden est à un tournant de sa vie, où il doit faire des choix. Quoi qu’il puisse arriver, tu ne devras pas lui en vouloir. Il fera ce qui le mieux pour tous. J’ai confiance en lui. Je ne doutais pas du loup, même si lui devait sans aucun doute le faire énormément ses derniers temps. Il saurait faire ce qui était le plus important et nécessaire pour nous tous. Et quelles que soient ses décisions, je les accepterais. Même si je devais le perdre. . Chuuut Sav’... C’est bon, tu as le droit toi aussi de faire tes propres erreurs. C’est ça aussi grandir tu sais. Et puis, si tu savais tout ce que je faisais à ton âge… Tu me causeras de toute façon toujours du souci. Tu es la prunelle de mes yeux. Et tu étais aussi celle de ton père, n’en doute jamais. Peu importe ce qui a pu se passer entre lui et moi, il t’aimait plus que tout. Je suis heureuse que tu es pu vivre avec lui, même si je resterais toujours marqué par sa fin tragique. Il était le père que tu méritais d’avoir. Que cela est marché ou non entre nous deux, il t’aimait plus que raison. Quant à Johan… Tu ne pouvais pas savoir. Je ne te demande pas de l’aimer, mais de l’accepter en tant que père aimant de ton petit frère et de ta petite sœur. C’est un père génial. Laisses lui le bénéfice du doute et fais-toi ta propre opinion de lui avant de le juger. C’est tout ce que je te demande le concernant je déposais un dernier baiser sur son front, avant de me relever et de commencer à débarrasser la table du petit déjeuner qu’elle avait préparé. Je me retournais à sa question, sans cacher mon étonnement. Je lui fis un sourire tendre et lui dis Je n’ai rien besoin de savoir. Je sais déjà tout ce qui est important pour moi de savoir mon ange. Si tu veux faire quelque chose pour moi, alors cesses de culpabiliser et de te sentir mal pour les choses qui ont pu m’arriver. Je suis heureuse de ma vie Sav’ et elle ne serait pas ainsi sans ce passé. Soit heureuse, et insouciante comme toutes celles de ton âge. Je ne peux pas t’épargner mes tournants et les difficultés de ma vie, mais je veux que tu puisses t’épanouir et être heureuse. C’est mon seul souhait te concernant ma Puce.
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Isadora J. Valentyne
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Lun 10 Mar - 14:50
Tout ce que maman m’avait dit n’était pas facile à entendre et j’allais y penser longtemps. Le plus difficile, c’était ce que j’avais appris sur mon père et elle bien sûr. Je m’étais toujours fait tout un tas d’illusions, de films sur eux avant malgré le fait qu’il avait disparu pendant un moment. Maintenant... et bien je comprenais pourquoi. Ça n’en restait pas moins dur à digérer même si ma colère était mieux répartie, plus facile à gérer quelque part. Pareil pour les bons sentiments. C’était un peu bizarre au final. En fait, je respectais deux fois plus ma mère maintenant que je savais tout ça. Mais j’avais besoin de ses bras parce que même si je gérais plutôt bien en apparence, c’était compliqué. En ce moment, tout était compliqué de toute façon. Vraiment tout. Je devrais avoir l’habitude mais non. Je soupirais... Mieux pour tous... Je savais très bien ce que ça voulait dire et ce que ça impliquait. Si le tous, on en faisait pas partie, moi, je ne verrai plus Hayden mais eux, ils le verraient encore là-bas. Voilà ce que ça voulait dire. Donc, pour éviter de dire une bêtise, je ne dis rien. Je n’étais pas dupe, je savais bien que si ça se passait comme ça, je n’aurai rien à faire dans ses pattes même si je voulais croire qu’on avait quand même de l’importance pour lui et moi aussi, au moins un peu.
Que maman me rassure sur mes boulettes m’étonna. Après tout, je ne lui avais pas facilité la vie, pas du tout même. Je l’avais compliquée et je le savais bien. Je hochais la tête. « N’empêche que je n’aime pas t’inquiéter. J’aurais dû réfléchir plus à ce que je faisais. » Pour papa, je savais qu’il m’aimait, il n’aurait pas tenu tête à ma belle-mère pour pas mal de trucs sinon. Il avait toujours fait en sorte que je me sente bien, que je fasse ce qui me plaisait sans forcément céder à mes caprices. Disons juste que maintenant, c’était un peu différent. Je faisais la part des choses, je ne me faisais plus de film sur eux, sur lui. C’était pareil pour Johan mais dans le sens inverse. Je ne le voyais plus comme un monstre qui avait laissé ma mère. C’était juste lui, point. « Promis maman. » Pas dur de promettre quand c’est ce qu’on compte faire. Je laissais maman ranger en sachant très bien que je ne pouvais pas le faire moi-même, rapport à la règle, chacun fait sa part. Ça ne m’empêchait pas de parler cependant. « D’accord... mais j’ai quand même des trucs à te dire... » Par quoi commencer. Ma dernière boulette me semblait le mieux. « Tu sais... quand j’ai été ramenée par le loup de ta meute. J’voulais pas me retrouver dans cette situation. J’avais eu envie de voir Hayden. Je sais que t’avais dit qu’il fallait le laisser tranquille mais... Enfin bref. Il était pas là et j’ai eu peur ou j’sais pas et... j’me suis paumée. Je sais que j’ai eu de la chance. J’me suis pas rendue compte sur le coup. » Il fallait que je lui dise et maintenant, je pouvais parler d’Alexis aussi. « Mais bon... à cause, grâce en fait. J’ai rencontré une chouette fille à l’école. Elle s’appelle Alexis. Elle m’a dit que tu l’avais aidé pour de la compta concernant ses parents. On... a parlé. Elle vit toute seule, un peu n’importe où. Elle est différente. J’sais pas si les gens comme elle, ça porte un nom mais elle est pas comme vous non plus. Tu penses qu’elle pourrait venir de temps en temps ? Elle est vraiment sympa et j’lui fais confiance. » J’inspirais ensuite un grand coup. « Puis... j’ai un truc à te demander mais j’ai peur que tu te fâches et que tu veuilles pas. » J’en avais marre d’avoir peur, d’être fragile, sans défense, tout ça. Et même si j’avais peur qu’elle prenne mal le fait que j’avais parlé à Alexis, ça, c’était rien à côté. « J’veux apprendre à me défendre. » Je n’avais pas vraiment laissé le temps à maman de réagir mais j’avais dit le principal d’un coup au moins. J’en avais eu besoin, vraiment.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Jeu 17 Avr - 11:34
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je ne m’étais pas vraiment rendue compte de l’importance que pouvait avoir mon histoire pour Savannah. Ce n’était finalement pas des choses qui la concernait et dont elle avait besoin d’entendre parler. C’était ce que je m’étais toujours dis et n’ayant jamais manifesté une envie particulier d’en savoir plus, je n’avais pas cherché plus loin. Et finalement cela avait perturbé ma fille. Il y avait un véritable problème entre nous et je m’en rendais à présent compte. Je n’arrivais plus à la suivre parce qu’elle agissait souvent comme l’adulte qu’elle n’était pas encore ; si bien que lorsqu’elle se comportait comme une adolescente rebelle, je perdais tous mes moyens et j’étais incapable de la recentrer. J’étais incapable d’éduquer à la fois ma fille humaine et mes jumeaux louveteaux. Partant du principe que Savannah était plus mature et assez grande pour se gérer toute seule, je m’étais concentrée sur mes deux autres amours. Cela avait été ma plus grande erreur, même si je ne voyais pas vraiment comme rectifier le tir. Je ne pouvais pas y arriver toute seule dans de telles conditions surtout que, finalement, Savannah n’était pas assez grande pour comprendre la situation et agir en conséquence. Elle avait beau dire qu’elle ne voulait pas m’inquiéter, le mal était quelque part déjà fait. Je n’avais plus confiance en elle et en son jugement comme avant. Je n’étais pas apte à être la mère dont elle avait besoin, pas alors que Kean et Niahm avaient autant besoin de moi. Je ne voulais pas choisir entre eux, mais j’en serais tout de même forcé à plus ou moins longue échéance. J’écoutais tout ce qu’elle avait à me dire avant de vraiment prendre la parole. Je l’écoutais s’expliquer alors que je n’avais rien demandé, puis parler d’une nouvelle fille à l’école pour finir par me demander d’apprendre à se défendre. Je me callais contre le mur de la petite cuisine présente dans la chambre d’hotel et croisa mes bras sous ma poitrine. Tes actes déterminent qui tu es et qui tu vas devenir. C’est un concept valable pour nous tous Savannah et tu n’y échapperas pas. Tu fais tes choix et tu dois en assumer ensuite les conséquences. Je ne peux plus le faire à ta place. Je ne veux aucune explication, seulement te faire réfléchir. Aller voir Hayden en pleine nuit sur le territoire de la meute et tomber sur un autre loup, qui, de par ta filiation avec moi, a été forcé de veiller sur toi ? N’as-tu pas pensé qu’il se trouverait plutôt à la maison et qu’au final, cela aurait pu attendre la journée ? Que penses-tu que cela aura comme répercussion sur lui, sur moi, ou encore sur les enfants ? Que penses-tu que mes frères penseront de nous tous, d’une louve qui n’a pas su retenir sa fille humaine ? D’un beau père qui a contraint un de ses loups à peine devenu Ulfric ? Il ne s’agit plus seulement de toi Savannah. Tu vis avec des loups. Ce n’est pas tant ta faute que la mienne. A cause de nous, tu te retrouves dans un monde qui n’est pas le tiens. La preuve étant que la jeune femme douce que tu es veut apprendre à se battre. Je ne suis pas fâchée Savannah, je suis seulement lucide et réaliste. Je pourrais tous supporter sauf ta perte. Que tu sois d’accord ou non, je vais contacter ta tante et tu passeras quelques semaines chez elle. Ensuite nous aviserons. J’en parlerais à Hayden pour avoir l’autorisation de t’y accompagner quelques jours avec les jumeaux et lui demander son avis. Et cela ne sera pas négociable ma puce. Je ne voulais pas me débarrasser d’elle. Je ne manquais pas non plus d’amour pour elle. Je prenais tout simplement la meilleure décision qui soit pour elle et son avenir. Elle avait besoin de changer un peu d’air et d’évoluer avec des gens normaux. Ce n’était pas une mesure définitive, loin de là, juste un break, des vacances que je lui proposais finalement. Nous en avions tous besoin, moi la première. Je devais recoller les pots cassés, et ce serait plus facile de le faire sans Savannah qui pourrait s’avérer être un dommage collatéral. D’abord la mettre en sécurité et ensuite aviser avec les loups.
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Isadora J. Valentyne
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Dim 20 Avr - 15:07
J’avais eu besoin de parler de toutes ces choses avec ma mère... surtout de son histoire puisque c’était un peu la mienne. J’en avais fini d’idéaliser, de diaboliser. J’avais appris des choses et puis j’avais pu m’expliquer. L’ennui, c’était que ça ne justifiait en rien, mais alors vraiment rien, toutes les conneries que j’avais accumulées jusqu’à maintenant. Je pouvais bien retourner le problème dans tous les sens, j’avais causé du tord. Point barre. À ma décharge, j’avais quand même une circonstance atténuante, je ne savais plus comment agir, quoi faire et quoi dire. Quoi que je fasse, ça n’allait pas. Trop adulte. Pas assez. Trop préoccupée par les loups. Pas assez. Trop protectrice. Trop insouciante. Bref... je ne faisais jamais comme il fallait. J’étais perdue et ça, je n’arrivais pas à l’exprimer. Aucun mot ne pouvait m’aider à faire comprendre ça à ma mère. J’étais, quelque part, une charge encombrante en cas de circonstances malencontreusement enchevêtrée comme aujourd’hui. Comme ces derniers temps.
Me dire d’assumer les conséquences n’allait pas m’aider à comprendre, pas plus à agir comme il le fallait mais je me retins bien de le dire. Les conséquences, je les assumais déjà. Toutes. La preuve, j’étais complètement larguée et ce que je ressentais déjà avant ne faisait que s’accentuer en écoutant ma mère parler de sa meute. De ce côté, je m’étais fait une raison mais je n’avais pas encore compris que tout en restant en dehors, je m’y retrouverai toujours mêlée malgré moi, quoi que je fasse. Je pouvais m’en tenir aussi éloignée que possible, j’aurai le nez dedans. Toujours. Ce constat-là me foutait le moral à plat, un peu plus, à mesure qu’elle terminait de m’expliquer les choses. Et de nouveau, l’éloignement revenait sur le tapis. Je baissais les bras. Je lâchais prise, de toute façon, je n’en avais plus, des prises. En fait, je ne savais même plus quoi dire, quoi répondre. Dire que je voulais juste lui expliquer ce qui m’était passé par la tête, ce qui m’était arrivé...
J’ouvrais la bouffe avant de la refermer. Non, vraiment, je ne trouvais pas ce que je voulais dire. Alors, faute de réussir à dire ce que je voulais dire, je dis ce qu’elle voulait sûrement entendre. « Comme tu voudras. » Après tout, ça n’était pas négociable, on ne me demandait pas mon avis. C’était injuste mais si j’avais compris une chose, c’était que je ne comprendrai sans doute jamais rien à ce que maman voulait de moi. Elle m’aimait, ça, je le savais et je n’en doutais pas. Je n’en douterai jamais. Mais ça ne m’empêchait pas d’être en colère et je ne savais même pas envers qui, envers quoi. J’avais encore un tas de choses à dire mais j’avais oublié de quoi il s’agissait. Je regardais juste maman sans rien trouver à ajouter à mes pathétiques trois mots. Comme j’en avais l’habitude ces temps-ci, j’allais mal sans pouvoir mettre le doigt sur ce qui n’allait pas. J’aurais pu en parler à Sarah mais soudain, cette idée me paraissait très mauvaise. À quoi bon ? En parler n’aiderait pas à trouver une solution. J’avais le cul entre deux chaises, entre deux mondes et j’étais coincée au milieu. Il n’y avait rien à en dire de plus. Il fallait bien que je fasse avec même si je m’y prenais de travers. De toute façon, j’avais réellement abandonné l’espoir de faire les choses comme on attendait que je les fasse. Dans cette histoire, je ne pouvais contenter personne.
HRP :J'suis désolée, ça nous avance pas des masses pour le coup mais j'ai dû mal à voir comment Sav pourrait réagir autrement vu qu'à ce stade, elle est totalement larguée.
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Sujet: Re: Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser ★ [Livre II - Terminé] Mer 28 Mai - 18:37
Le silence est un bienfait qu'il faut utiliser
Je soupirais à la réponse de Savannah. Elle ne comprenait sans doute pas pourquoi je tenais à l’éloigner un peu. Tant pis, que pouvais-je y faire de toute façon ? Attendre, attendre qu’elle grandisse un peu et puisse comprendre que je ne faisais pas ça contre elle mais pour elle. Je ne voulais que son bien, même si cela signifiait l’éloigner de tous les grabuges liés à ma condition de Louve. J’aimais ma fille, plus que tout. Me séparer d’elle serait… Très difficile et insupportable. Mais parce que je l’aimais, je pouvais sacrifier sa présence pour son bonheur et sa stabilité autant psychologiquement que physiquement. Elle se mettait en danger, et elle nous mettait tous en danger. Elle me disait toujours qu’elle se reprendrait, mais finalement, elle n’y arrivait pas. Dès que la lumière était visible au bout d’un tunnel, elle bifurquait vers un autre pour s’y engouffrer et être de nouveau plongée dans le noir. J’avais fait tout ce que je pouvais pour l’aider et l’orienter. Pour autant c’était à elle de faire le plus gros du travail et de trouver sa voie toute seule. Elle ne vivait plus malheureusement dans le cocon familial que lui avait fourni son père. Je regrettais constamment de ne pas pouvoir lui offrir la même vie calme et paisible. J’étais louve, je n’y pouvais rien, et devais faire avec ma condition. Lui permettre d’aller faire un tour ailleurs ne pourrait être que bénéfique pour elle. Souffler un bon coup, prendre l’air, pour mieux repartir sur de bonnes bases, voilà ce dont elle avait le plus besoin. Dès qu’elle serait en vacances scolaires, elle embarquerait pour les Etats-Unis. Je tenais aussi à ce qu’elle connaisse un peu la famille de son père, même celle avec qui ce dernier s’était fâché quelques années plus tôt. Sa tante était une femme un peu excentrique, mais elle restait une femme adorable qui avait élevé quatre enfants, tous très équilibrés. D’ailleurs son plus jeune fils avait l’âge de Savannah. Oui, j’avais beaucoup correspondu avec elle, et nous nous étions beaucoup parlé au téléphone. Hors de question que j’envoie n’importe où chez n’importe qui Savannah. Et elle désirait vraiment renouer avec la seule enfant de son frère disparu, et je ne voulais pas la priver de cette volonté. Sav’ était une gosse géniale. Un peu paumée, mais géniale quand même. Je vins vers elle et déposa un léger baiser sur son front. Fait-moi confiance ma puce d’accord ? Ce n’était pas une question, et je n’attendais pas de réponse. Je la serrais légèrement dans mes bras, avant de la laisser et filer dans la salle de bain, histoire d’avoir l’air un peu plus humaine… Ou du moins physiquement.
[HJ : je clôture vu que le rp date ;) ]
Journal Intime Spécialisation: Points de vie: 19/24 Coups du Destin: voir profil Persé
Isadora J. Valentyne
N’oublies jamais ce que tu es, car le monde ne l’oubliera pas. Puise là ta force.