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The Black Dawn [Livre II - Terminé]
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MessageSujet: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyVen 17 Jan - 15:35

    J'avais appris la chose alors que le soleil montait lentement mais sûrement dans le ciel. J'étais allongé dans le lit, éreinté par mes efforts de la veille... Krystel dormait près de moi. Elle s'était endormie une heure plus tôt, quand les premiers rayons du soleil avaient percé la voûte céleste. Et malgré l'hiver qui venait, le ciel peu nuageux avait laissé la lumière arriver relativement de bonne heure. Nous avions discuté toute la nuit ou presque. Discuté d'elle, de moi. De nous. Nous étions deux individus extrêmement proches, bien plus que ne l'était un couple au sens normal du terme. Depuis qu'elle avait fait de moi son servant humain, un lien métaphysique très fort nous reliait en une passerelle solide, qu'il m'avait fallu du temps pour apprendre à maîtriser. Là, les choses s'étaient apaisées d'une certaine manière. Je me tournais sur l'autre côté du lit. Elle était si belle, même ainsi, inerte. Redevenue morte avec l'arrivée du jour. Je replaçais une mèche de ses cheveux derrière son oreille, me retournant finalement en soupirant. Je n'avais jamais réellement compris les femmes, c'est aussi pour cela que cette nouvelle connexion m'avait autant destabilisé. Faire la paix avait été coûteux, mais nous avions trouvé un terrain d'entente et de compréhension mutuelle avec Krystel. Me redressant en position assise au pied du lit, j'allumais la télévision, pour regarder l'intervention télévisée de ma compagne au débat sur l'existence ou non de l'espèce des métamorphes. En arrivant sur une chaîne d'informations en continu, je tombais sur un flash spécial. Dans le bandeau inférieur passait un cours résumé du débat national, où le consensus s'était fait autour de la non-existence d'une nouvelle espèce. Je souriais. Krystel avait réussi son coup. L'humanité avait beau avoir des doutes, les métamorphes étaient sa chasse réservée...


    C'est alors qu'en relevant le regard sur les images choc, je me rendais compte du flash d'informations spéciales. La brigade PES avait été attaquée la veille en milieu et fin de matinée, et l'information avait apparemment fait l'objet de rumeurs dans la presse jusqu'au communiqué officiel en début de soirée du ministère de la défense anglais. Les images qui se superposaient à l'écran étaient floues, distantes. Apparemment, les informations n'arrivaient qu'au compte goutte. Il y avait apparemment eu un problème avec un semi démon... Et des vidéos amateurs de simples employés ou de témoins dans les locaux montraient des hommes visiblement morts ou bien amochés s'en prendre à d'autres pour les tailler en pièces. D'autres images arrivaient, avec des hélicoptères et un convoi de flics et de militaires qui arrivaient en blindés. Les coups de feu s'étaient apparemment fait entendre pendant des heures. Je remarquais aussitôt, en ancien soldat et en « expert » en opérations militaires, que les moyens dévolus à la circonscription du danger étaient incroyablement élevés. Je ne savais pas exactement ce qu'il s'était passé, mais le gouvernement avait mis le paquet pour... Non. Enfin si. Je sais ce qu'il s'est passé. Je connais quelqu'un qui relève les morts. Quelqu'un d'infiniment dangereux, qui est même capable de relever les vampires... Je pense au même moment à quelque chose qui était passé en arrière plan. Cora ! Elle travaillait à la PES maintenant ! Mon cœur se serra. Cette salope de démone avait elle touché à un seul cheveu de la jeune femme ? Je décidais en quelques secondes de la marche à suivre. Adaptation perpétuelle, prudence de tous les instants. Je porte Krystel dans mes bras, et la conduis dans la voiture sur le siège passager. Je lui fais tenir sur elle une bouteille du mini bar de la chambre. Une fois attachée, je la laisse un court instant et pars régler la note en liquide. Puis, je pars, respectant tout juste la limitation de vitesse pour ne pas attirer l'attention. Il me faut une bonne demie heure pour rejoindre le manoir. Je secoue les employés humains, et je mets nos forces spéciales humaines sur le pied de guerre. La nécromancienne est de sortie, elle pourrait s'en prendre à la Reine. Je mets en place autour du domaine un circuit de patrouilles renforcées, et j'appelle des renforts supplémentaires. Je relie mon portable à la sécurité du domaine. S'il y a un problème, je reviendrais aussitôt que possible.


    Je reprends la voiture, et files vers Edimbourg. Il me faut un moment pour y aller ; il y a des contrôles d'identité aux entrées de la ville. Mes faux papiers font merveille, comme toujours. Par une voie détournée, je réduis l'impact des bouchons, mais il est midi passé lorsque j'arrive à l'appartement de la jeune femme. D'ordinaire, je serais rentré par effraction chez elle pour tester sa capacité à me repérer et pour lui prouver qu'il faut rester continuellement sur ses gardes dans notre « profession ». Mais pas là, pas maintenant. Je tambourine à la porte, appelant Cora à m'ouvrir.



    | Cora ? Putain Cora, t'es là ? Ouvres moi! |


    C'est dans ce genre d'instant où l'on se rend compte à quel point on tient pour de vrai à quelqu'un. Quand ce lien est testé. Que ferais je si la personne la plus proche de moi en dehors de Krystel avait été blessée ou tuée ? Cora représentait beaucoup de choses. Elle avait été une compagne fidèle et loyale, une amante et une amie, depuis des années. Depuis avant ma... Renaissance. Il fallait qu'elle m'ouvre!
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptySam 18 Jan - 11:09

Cela faisait un peu plus de 24h maintenant qu’un nouvel épisode apocalyptique nous était tombé sur le coin du nez. La veille, tous les membres de la brigade de la PES avaient été convoqué au bureau pour être interrogés sur la fusillade du musée ; étant donné que ce soir là j’étais personnellement occupée à voler quelques informations sensibles au QG, je n’avais pas grand-chose à dire sur le sujet. Mais peut-être tenaient-ils à savoir pourquoi je n’étais pas de service ce soir là ? Qui sait, peut-être que ça pourrait être moi l’instigatrice de ce merdier ? Je ne savais pas trop quoi en penser, mais cela n’avait pas constitué pour autant une source d’anxiété. J’allais m’y rendre, me montrer sous mon plus beau jour, dire ce que je savais, à savoir ce qui s’était raconté sur le sujet, et on me laisserait rejoindre mon petit bureau tranquillement. Ce fut donc ce que je fis ; je ne m’attendais certes pas à vivre ma propre version de « 28 jours plus tard »…

Je m’étais réveillée aujourd’hui sur les coups de 10h ; mon corps tout entier était endolori. Il fallait dire que le combat contre les morts-vivants n’avait pas été sans conséquence pour la pauvre petite humaine que j’étais. Jamais je n’aurais pu imaginer ce qui nous attendait… J’étais là, assise à mon bureau, à attendre mon tour. Ils avaient décidé de nous faire passer par petits groupes, et j’avais vu Brown, Oppenheimer, McBorough et la légiste ouvrir la marche. Je les avais salués, me montrant comme d’habitude avenante et sympathique. Et j’avais attendu, attendu, et attendu… Alors que je dormais pratiquement éveillée, des cris se firent entendre. Puis des coups de feu. Par réflexe, je posais ma main sur l’étui attaché à ma ceinture, qui renfermait mon arme. C’était quoi ce bordel ? Un agent déboula dans les bureaux en hurlant que les morts s’étaient réveillés et qu’ils attaquaient ceux qui se trouvaient à leur portée. Je me rappelle encore avoir pensé que lui aussi avait sûrement dû s’endormir sur sa chaise, ou alors qu’il avait dû prendre un truc super costaud au petit déjeuner. Mais le sourire moqueur qui s’était affiché sur mon visage disparut bien vite. Cet imbécile avait raison… C’était ça ou alors on était tous plongés dans le même « délire ».

Lorsque les premiers zombies arrivèrent, je me souviens avoir lancé un
« Nom de Dieu.. », avant d’attraper mon arme et, comme mes collègues présents, d’ouvrir le feu sur ces choses. On se serait cru en plein film post apocalyptique, et je devais reconnaître que, pour une amatrice de films de zombies, j’étais pour le coup servie ! Je ne fus cependant pas si étonnée que ça. Après tout, on vivait parmi des créatures incroyables, et j’en connaissais qui étaient plus que capables de réveiller les morts…
Une nouvelle guerre avait alors débuté ; le chaos était total, et, grâce aux entraînements dont j’avais pu bénéficier par le passé, j’étais parvenue à m’en tirer, non sans mal. Malgré les renforts dont nous avions pu bénéficier, beaucoup étaient morts, les autres souffraient de plusieurs blessures, et la brigade avait sacrément morflé. Pour nous « dédommager », et en attendant que l’ordre revienne un peu au QG, on nous avait donné la journée du lendemain pour nous remettre. Aussi, je m’étais enfermée chez moi et avais essayé d’oublier ce nouvel épisode dramatique, passant ma soirée devant la télé, une bonne bouteille de vin à ma portée.

C’était complètement saoule que je m’étais endormie sur le canapé, et que je m’étais réveillée le corps meurtri. Après avoir avalé deux aspirines et une tasse de café bien fort, je m’étais fait couler un bon bain, et avait passé pas loin de deux heures dedans. Je repensais aux évènements de la veille bien entendu, mais aussi à la solitude que j’avais éprouvé par la suite en rentrant chez moi, seule, et sans avoir reçu le moindre message ou le moindre coup de fil. Et voilà que mon côté rêveur revenait au grand galop ! Je m’attendais à quoi franchement ? Ils avaient sans aucun doute d’autres chats à fouetter… Et puis, en m’engageant auprès d’eux, je savais très bien à quoi m’en tenir. J’ai accepté d’être le serviteur, elle est ma Reine, et lui… Je ne sais pas trop… Il fallait bien dire que ces derniers temps, depuis que Torben était « revenu » à la vie, ils étaient plus proches que jamais, et mon côté possessif en avait pris un sacré coup. Je me découvrais quelque peu fière, rancunière aussi, ce qui n’était pas de très bons points pour moi !

Après m’être finalement résignée à sortir de mon bain, et m’être séchée les cheveux, j’enfilais des sous-vêtements noirs et regardais les dégâts causés par la bataille dans le miroir qui ornait l’armoire de ma chambre. Un hématome était apparu autour de mon poignet gauche, à l’endroit où l’une de ces chose m’avait empoignée. J’avais des bleus un peu partout, pour être tombée à deux ou trois reprises, et une égratignure sur la joue droite.


« Parfois ça craint vraiment d’être humain ! » lançais-je, fixant la glace avec résignation. Ce fut à ce moment précis qu’on tambourina à ma porte. Je regarde l’heure sur le réveil posé sur ma table de nuit : 12h18. Et puis j’entends sa voix, m’ordonnant de lui ouvrir. Qu’est-ce qui lui prend ? D’ordinaire il ne s’encombre pas de futilités comme « frapper à la porte », ou encore « annoncer son arrivée »… Attrapant une chemise posée sur le dossier d’une chaise, je l’enfile, attachant les deux premiers boutons.
Spoiler:
Puis, après lui avoir lancé un
« C’est bon j’arrive ! Y’a le feu ou quoi ?!, je finis par lui ouvrir la porte, découvrant un Torben quelque peu anxieux. Qu’est-ce qui se passe ? Je m’écarte de façon à le laisser entrer, puis, une fois avoir fermé la porte, je reprends : T’as vu les infos pas vrai ? Je me montre du doigt, mon corps parlant de lui-même. Les morts-vivants ont attaqué la PES hier matin, mais je vais bien, merci. T’as juste mis 24h à réagir », poursuis-je dans un murmure, prenant place sur le canapé et lui faisant signe de faire de même.
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyLun 20 Jan - 15:29

[HJ : je me suis permis quelques libertés vis à vis de ton perso ou de ton appart', si c'est à l'encontre de ce que tu veux faire n'hésites pas j'éditerais sans souci]


    Je tambourinais sur la porte pendant ce qu'il me semblait être une éternité, et je n'avais pas l'occasion de me dire que je la dérangeais peut être ou qu'elle puisse être d'une manière ou d'une autre toujours retenue à la PES. J'avais agi sous le coup de l'impulsivité, et c'était là l'un de mes plus vieux défauts que j'avais gommé depuis des années. Comment cela se faisait il que je n'avais pas pris trente secondes pour me poser et réfléchir à la situation ? Cela ne me ressemblait pas. Les impulsifs et les téméraires se jettent dans la mêlée sans anticiper ce qu'il va se passer, et cela les rend stupides. Et les gens stupides dans notre monde ne tardent pas à devenir des gens morts. Je savais pourtant, au fond de moi, ce qui n'allait pas. Cora n'était pas souvent exposée, en tous cas pas comme ça. Je savais bien sûr que sa mission avait requis des prises de risques énormes parfois, surtout vers la fin des Années Sanglantes et pis encore, lorsqu'elle avait volé des archives secrètes de la bridage PES. Pourtant, je savais qu'elle pouvait gérer de simples confrontations ou l'entreprise risquée qu'est l'infiltration. Là, les choses étaient différentes. Attaque massive. Cora savait tuer ; je le lui avais appris. Mais je savais qu'au fond d'elle elle n'avait pas grand chose d'une guerrière. Une espionne capable de tuer s'il le faut, sans aucun doute. Mais la jeune femme n'avait pas sa place sur le front. Trop intelligente pour ça, et malgré les années je gardais une image d'elle emprunte de fragilité. Je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur, c'était un fait. En prendre conscience éclaircissait les choses... Et les rendait aussi plus compliquées. Je l'entends finalement arriver, et répliquer à mes coups contre sa porte d'un ton quelque peu impatient. Je ne répliquais pas mais serrais la mâchoire sous le coup de l'anticipation et d'une certaine frustration. Depuis quand me parlait elle comme ça ?


    La belle m'ouvre. Au premier coup d'oeil, je note ses blessures. Contusions et ecchymoses. Cora souffre sans doute mais elle vivra et toute trace aura disparu dans la semaine. Elle est en sous vêtements noirs, que j'aperçois au vu de la fine partie de sa peau couverte d'une chemise. Elle est désirable, et elle le sait. J'entre pourtant sans me laisser décontenancer. J'entre et elle referme derrière moi. Je me plante en face d'elle, qui me lâche qu'elle va bien. Et que j'ai mis une journée à me poser la question. Je reste un instant stupéfait. Aucune marque de surprise apparente sur mon visage, mais celui ci s'il reste fermé dénote bien que je n'ai pas pour habitude de ressentir pareille frustration chez celle qui fut mon amie et ma compagne pendant des années. Elle m'en voulait, c'était un fait qu'elle ne saurait nier et que je percevais immédiatement. La belle alla s'asseoir dans son canapé, et je l'y rejoignais bien vite, le visage toujours fermé, froid et inexpressif. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais désolé ; je ne l'étais pas. J'avais moi aussi eu des choses importantes à faire et je n'avais pas été prévenu de sa situation. Cela ne m'empêchait pas de regretter d'avoir été absent quand Cora eut le plus besoin de moi. Je m'assis à côté d'elle, l'attirant doucement contre moi, l'embrassant doucement avant de la serrer un peu plus fort.



    | Ecoutes, j'étais... Injoignable. Sur la trace de dissidents, de vrais tueurs. Ca a été chaud, j'ai été pris en chasse. Krystel m'a permis de m'en tirer en me retrouvant avant l'ennemi. On a ensuite eu pas mal de choses à mettre au clair elle et moi et... Je n'avais pas de téléphone, elle non plus. J'ai vu les informations, oui. Je l'ai mise à l'abri pour ne pas l'abandonner en plein sommeil au milieu d'un endroit qui n'était pas sécurisé, et je suis venu directement te voir. Je vais rester un peu avec toi, petite. |


    J'employais ce petit surnom taquin dont j'usais parfois avec elle, dans une pâle tentative de détendre l'atmosphère. Après tout, j'ai une petite dizaine d'années de plus qu'elle. Je me lève et la laisse trente secondes, connaissant son appartement par cœur. Je vais chercher une bouteille de whisky, celle que je lui avais ramené pour la partager avec elle lorsque j'étais revenu la voir pour lui annoncer que j'étais toujours en vie. Deux verres, que je posais devant nous sur la table basse une fois que j'étais revenu dans le salon. Et finalement, je nous servais pour lui tendre un verre.


    | Bois. Ca te détendra. Et comme ça, tu pourras m'expliquer ce qu'il s'est passé. |


    Je n'employais pas le ton froidement professionnel que j'employais d'ordinaire, essayant de me montrer proche, compatissant, présent auprès d'elle. Mon absence l'avait blessée, et je ne voulais pas qu'elle m'en veuille ; je m'en voulais déjà bien assez. J'esquivais cependant mes remords, n'ayant pas l'habitude de parler de moi, pour me focaliser sur l'essentiel, persuadé que Cora préférerait qu'avec ses informations je pourrais retrouver et punir les coupables, plutôt que de me morfondre. Ce dont je ne me doutais pas, c'était que Cora avait peut être besoin d'un peu plus d'affection que d'action...
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMar 21 Jan - 11:09

Je ne fus pas étonnée de voir qu’il affichait sa fidèle mine inexpressive. C’était tout Torben : tout restait toujours à l’intérieur. La plupart du temps, seule sa colère, sa haine, sa rage s’exprimaient, comme s’il y avait en lui une sorte de filtre l’empêchant d’afficher au grand jour toute autre émotion. En sept années passées à ses côtés, il fallait dire que je commençais à bien le connaître. Je le regardais avec attention, alors qu’il me rejoignait sur le canapé, m’attirant contre lui ; ses lèvres vinrent finalement trouver les miennes, et je me laissais faire avec plaisir, lui rendant même son baiser, avant qu’il ne m’étreigne plus fort encore. Je sentais déjà la Cora rêveuse, naïve et douce revenir en trombe, et des images de mariage et de bébés arrivaient en trombe pour envahir mon esprit. Pourquoi avait-il fallu que notre Reine nous suggère de nous unir ? Maintenant, à chaque fois qu’il était près de moi, et qu’il se « risquait » à afficher un peu de tendresse à mon égard, je pensais à cette vie dont je rêvais depuis gamine. Je me surprenais à espérer une autre vie pour nous, une vie plus douce, plus belle, cette vie que je n’avais finalement jamais eue.

Mes pensées revinrent dans le monde réel lorsque Torben m’expliqua ce qui s'était passé pour lui et Krystel ces dernières 24h. Ils n’avaient pas chômé, et avaient apparemment eu des « choses à régler » entre eux… Je soupirais. J’étais contente de savoir que notre Reine allait bien, et étais soulagée d’apprendre que Torben l’avait amené en lieu sûr avant de venir à mon appartement. Apprendre qu’il était venu juste après avoir su ce qui s’était passé me touchait, bien entendu. C’était tous ces petits gestes qu’il pouvait avoir à mon égard qui faisaient que je m'accrochais encore et toujours à mon rêve. Je ne pus réprimer un petit sourire amusé lorsqu’il m’appela « petite ». Ok, on avait une dizaine d’années de différence, mais je n’avais pas 16ans non plus !


« Hey ! J’suis pas si petite que ça je te signale ! L’an prochain j’atteindrai la trentaine ! Je me rapprocherai tout doucement de ton âge…. Grand-père ! » lui lançais-je sur un ton taquin, alors qu’il s’était levé pour aller nous chercher quelque chose à boire. Il posa sur la petite table située devant le canapé deux verres, ainsi que la bouteille de whisky qu’il m’avait ramené lorsqu’il était venu m’annoncer que finalement il n’était pas vraiment mort… Je fixais quelques instants le liquide brun qui remplissait nos verres, repensant à ces mois bien sombres, alors que mon amant m’intima de boire, histoire de me détendre un peu et de lui raconter ce qui s’était passé.

« C’est marrant, c’est à peu près ce que tu m’avais lancé lorsque tu étais « revenu parmi les vivants ». J’avalais mon verre d’une traite, avant de reprendre : On nous avait tous convoqués pour nous interroger sur la fusillade du musée. On devait y aller en petits groupes. Brown, Oppenheimer, McBorough et la légiste étaient les premiers à s’y rendre. Un certain temps s’est écoulé, et puis tout d’un coup il y a eu des coups de feu, et un gars a déboulé dans les bureaux pour nous dire que les morts s’étaient relevés en bas et s’attaquaient aux vivants. Au début, j’ai cru qu’il avait rêvé éveillé, ou qu’il avait pris une drogue quelconque… Et puis ils sont arrivés, et j’ai pu constater par moi-même que ces trucs étaient bel et bien réels…

Je fis une pause, massant mon poignet qui me faisait quelque peu souffrir, et m’installant plus confortablement dans le canapé. Ayant soudainement froid, je fermais complètement ma chemise et venais poser un plaid sur mes genoux. Chacun s’est battu comme il a pu, mais ces…zombies étaient sacrément balèzes, et, contrairement à ce qu’on peu voir dans les films, ils étaient assez rapides et difficiles à abattre. C’était le chaos le plus total à la brigade… Je suis parvenue à me sortir de là, et on m’a donné un jour de congés. Des zombies alors qu’on a détaché des gars pour venir nous interroger un par un… Je sais que je suis pas la nana la plus calée au monde, mais la coïncidence est un peu forte non ? »

Je me resservais un verre, et en avalais une gorgée. Je sentais tout mon corps se décontracter progressivement, ce qui était, contrairement à ce qu’on pourrait penser, pas très agréable, car cela ne faisait que rendre chaque blessure un peu plus douloureuse.

« Enfin…. Ce n’était pas pire que tous les entraînements « commando » que tu as pu me faire subir ! lui lançais-je pour détendre l’atmosphère. Je sais ce que je risque en bossant là bas, en faisant ce que je fais. T’as vraiment cru… qu’il avait pu m’arriver quelque chose ? »
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMar 21 Jan - 15:21

    En apparence, rien n'avait changé. Cora m'en voulait de ne pas avoir été là, et si je voulais être honnête je devais avouer que je m'en voulais aussi. Pour autant, on aurait dit que nous nous étions quittés seulement la veille. Malgré la proposition de Krystel. Je ne savais trop comment me positionner. Krystel et moi partagions un lien privilégié, le lien le plus proche que j'avais jamais partagé dans toute mon existence. Nous étions reliés, connectés à un niveau psychique. J'étais constamment dans sa tête et elle était dans la mienne. Je connaissais son affection pour moi, et elle avait conscience de ma loyauté et de mon amour pour elle. Pourtant, je ne serais jamais son compagnon au sens humain du terme, et nous ne couchions pas ensemble. Les choses semblaient un peu évoluer, mais nous avions du chemin à faire. Cora était ma compagne la plus ancienne, désormais. Cela faisait plus de sept ans que nous nous connaissions. Âmes dévastées, il nous avait fallu du temps pour construire et entretenir cette relation. Quelqu'un l'avait un jour qualifiée d'amitié améliorée, alors que c'était bien plus que ça. Cora était quelqu'un qui me ressemblait énormément tout en conservant de profondes différences. Nous avions un passé commun, et solitaires parmi les serviteurs de la Reine, nous étions toujours restés très proches. Amis et amants, mais jamais nous ne nous étions embarassés d'exclusivité, de projets, de contraintes. Amitié améliorée correspond peut être, mais l'immaturité du terme contredit grandement la maturité et la stabilité de notre relation. Krystel avait tout chamboulé en nous proposant de nous unir pour de bon. D'un côté, cela éveillait chez moi de vieux désirs ; enfants, stabilité, amour, paix. Mais j'étais un guerrier, un fantôme. Jamais je ne m'adapterais à une vie bien rangée. Et faire souffrir Cora était également hors de question ; jamais elle n'aurait mérité ce genre de traitement de ma part. Elle méritait plus que je lui offrais actuellement. Elle répondait à mon baiser, et je sus dès lors qu'elle ne serait pas longue à me pardonner.


    Cora soupira quand je parlais de Krystel, visiblement soulagée. Taquine, elle contre attaqua sur mon propre âge. Je me forçais à avoir un peu de tact pour ne pas avoir à lui répondre que quand elle aurait mon âge, je ne serais guère plus vieux physiquement parlant du fait de mon lien avec Krystel.



    | Le grand père est encore un homme jeune et vigoureux, même si avouons le mon espérance de vie ressemble à celle d'un pépé ! Et si, t'es petite. Quand je pense à notre rencontre, t'étais presque mineure ! Tu n'as jamais pensé que j'étais un vieux pervers? |


    Objectivement, je n'en suis pas un. Je ne pense pas réellement au sexe, j'évacue mes pulsions mais c'est tout. A l'époque, les choses étaient différentes. Le Torben d'alors venait de perdre sa femme et semblait courir au suicide, en pariant sur trois manières de partir ; maladies vénériennes, cyrrhose du foie ou mort violente contre les vampires. Aujourd'hui, les choses avaient bien changé. J'hochais la tête quand elle fit un commentaire sur mon retour parmi les vivants. Nous engloutissions notre verre avant qu'elle n'entame son récit. Je hochais la tête à nouveau, à plusieurs reprises au court de son récit. J'avais une idée assez précise de qui était derrière tout ça. Je comprenais où elle voulait en venir, et les implications de son histoire étaient... Edifiantes.


    | Hmmm... Pour tout te dire, je connais une semie démone capable de faire ça. Je ne pensais pas qu'elle aurait l'audace d'infiltrer la PES mais si elle s'y trouvait... Je ne connais pas son nom, mais Krystel l'a rencontrée le mois dernier. La fille ne sait pas que relever les morts. Elle sait aussi contrôler les vampires... Elle a tué les gardes de la Reine et s'en est prise à elle pour la manipuler. Krystel a puisé dans notre lien pour la repousser, et elle lui a proposé une alliance. Je ne pense pas que la fille ai agit sur ordre de la Reine, rassures toi. Je peux te garantir que Krystel tient énormément à toi ; tu es sa pomme de sang préférée. |


    Cora se ressert. Je lui tends mon verre. Je lui offre un regard amusé quand elle parle de mes entraînements. La pauvre a morflé presque autant que moi quand Krystel m'a « retourné ». Je la rassure, posant ma main sur la sienne.


    | Bien sûr. J'ai confiance en tes capacités mais ayant moi même failli crever assez souvent, j'ai eu peur pour toi. Je... |


    J'hésitais, et ce n'était pas chose courante.


    | J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose à cause de moi. Je tiens énormément à toi, tu sais. J'ai été amené ces dernières semaines à cotoyer à nouveau Jana, et à connaître d'autres femmes dans le cadre de mes missions. Mais je n'ai pas ma place auprès d'elles. Tu es la seule avec Krystel a avoir été là pour moi depuis tant d'années... |



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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMer 22 Jan - 15:09

Je n’avais pu réprimer un sourire lorsqu’il me demanda si je n’avais jamais pensé qu’il était un pervers. Il fallait dire qu’à l’époque où nous nous étions rencontrés, soit 7ans plus tôt, j’étais à peine majeure ; alors il est vrai que cela aurait pu sembler quelque peu malsain, un homme d’un peu plus de 30ans couchant avec une jeune femme sortant tout juste de l’adolescence. Mais, pour ma part, je ne l’avais jamais vu ainsi. Je devais dire que pour mon jeune âge j’avais déjà pas mal vécu, et ma rencontre avec Torben fut pour moi salvatrice, du moins dans les années qui suivirent. Bon ok il avait un côté plus que bestial au lit à cette époque, mais pour moi il était celui qui m’avait sorti de ma dépression, celui qui m’avait redonné espoir, et qui m’avait donné envie de croire à nouveau à la vie, et à l’amour. J’avais cependant bien conscience de son côté il ne voyait pas vraiment les choses ainsi, même s’il ne faisait aucun doute que je tenais une place importante dans sa vie tourmentée.

Il me parla ensuite d’une semi démone qu’il pensait être la responsable de ce qui s’était passé au sein de la PES. Je commençais à réfléchir à l’identité de cette dernière, mais j’avais un peu de mal à y voir clair, mon esprit commençant à s’embrouiller avec l’alcool. Avec le récit de Torben, je me rendais compte que j’ignorais bon nombre de choses sur ce qui se passait pour « notre camp » depuis que je m’y étais éloignée pour mener à bien ma mission d’infiltration à la PES. Et je détestais ça… La part « enfantine » de moi-même se sentait, d’une certaine manière, rejetée, laissée de côté, comme si on ne me faisait pas assez confiance, comme si on me jugeait trop « faible » pour affronter tout ça à leur côté. La déception que je ressentis alors me fit monter les larmes aux yeux, mais je m’arrangeais pour les repousser ; hors de question de passer pour plus faible que je ne le suis, de confirmer ce qu’il pouvait penser de moi… Torben tenta néanmoins de me rassurer, me confiant que je comptais beaucoup pour notre Reine, que j’étais sans nul doute sa pomme de sang préférée. Intérieurement, je me calmais un peu, et suite à mes propos mon amant m’affirma qu’il avait confiance en moi, mais qu’il avait peur que quelque chose ne m’arrive.

Mon sang ne fit qu’un tour, et je changeais de ressenti du tout au tout. Ah bon sang, ce qu’il pouvait être pénible d’être sensible comme je pouvais l’être ! Mon cœur s’emballa ; il fallait dire que faire des confidences n’était pas le propre de Torben, loin de là, et l’effort qu’il fournissait pour tenter de me rassurer me touchait. *Cœur d’artichaut va !*. Je ne pus m’empêcher de me racler la gorge lorsqu’il prononça le nom de Jana. Sa simple mention suffisait à m’énerver, c’était plus fort que moi. Il confiait savoir qu’il n’avait pas sa place auprès d’elle, ou auprès des autres qu’il pouvait être amené à côtoyer dans le cadre de son travail.


«Torben… S’il m’arrive quelque chose, ce ne sera pas de ta faute. Je sais très bien dans quoi je me suis engagée en m’éloignant pour infiltrer la PES. Si…Si quelque chose doit m’arriver un jour, j’en serais l’unique responsable d’accord ? Ces derniers temps, avec tout ce qui a pu se passer, on a vécu pas mal de choses chacun de notre côté. Et je le regrette, vraiment…. Parce que tu sais à quel point tu comptes pour moi, et à quel point j’ai pu mal vivre ta disparition. Heureusement qu’il y avait Shane pour essayer de me remonter un peu le moral… Ca a été dur pour moi d’apprendre que pendant des mois tu étais là, tâchant de te remettre, auprès de notre Reine, alors que de mon côté j’avais l’impression de mourir à petit feu. Tout ça… tout ce qu’on partage ensemble depuis 7 longues années, c’est particulier… Et compliqué à bien des égards. J’avoue ne pas savoir où on va, ou encore où moi j’ai envie d’aller. Je rêve de beaucoup de choses, mais j’ai aussi conscience de ce qu’est la réalité. Avec ce semi démon au cœur de la PES, je sais qu’à un moment ou un autre… Peu importe. Tout ce dont j’ai besoin, là, tout de suite, c’est de savoir que désormais tu seras toujours là pour moi, que tu ne me laisseras plus tomber… »

Je finissais mon second verre, sentant une vague de tristesse et de nostalgie m’envahir. Torben pouvait-il être capable de répondre à mes attentes ?
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMer 22 Jan - 22:53

    Je faisais un effort d'humanité avec Cora, à cet instant précis. Il me semblait assez évident que nous devions discuter, mettre les choses à plat. Beaucoup de choses avaient changé ces derniers temps. Pour chacun de nous. Elle avait été exposée au danger comme jamais et de mon côté je m'étais fait plus proche de Krystel. Nous n'étions plus les mêmes. Le drame de notre vie, à toujours devoir nous adapter à l'existence plutôt que l'inverse. Cora ne me répondit pas quand je lui demandais si elle pensait que j'étais un pervers. Après tout, nous nous connaissions depuis si longtemps... Aujourd'hui encore, elle avait l'apparence, le look, d'une jeune femme. Elle avait physiquement mûri, ses formes très féminines s'étaient prononcées et il y avait une gravité nouvelle dans son regard. Pourtant, à côté du vieillard que j'avais parfois l'impression d'être, elle se défendait totalement bien. Là où j'arborais souvent une barbe de quelques jours et des tenues simples et pratiques, elle était souvent dans le sensuel, le classe. Cora maîtrisait son apparence ; c'était sans doute une habitude inconsciente héritée d'années entières passées à se prostituer. Elle sait comment attirer le regard, et mieux encore, comment le capter pour ne plus être lâchée des yeux. A sa manière, la jeune écossaise est une prédatrice elle aussi. Je savourais mon verre d'alcool. Il était difficile de rester de marbre quand une beauté pareille se trouve à côté de vous, seulement en sous vêtements avec une simple chemise par dessus, à peine fermée. Je ressentais du désir pour elle, mais je ne voulais pas la brusquer. En plus, nous avions encore pas mal de choses importantes à nous dire. Quoiqu'il en soit, je la sentais fébrile. J'imaginais que c'était dû au syndrome de stress post traumatique. Je n'étais pas certain qu'avant hier elle ai abattu tant de gens que ça, quand bien même ceux là étaient techniquement déjà morts. J'allais la rassurer, lui confier mon ressenti par rapport à tout ce qu'elle avait pu vivre. Ensemble, nous avancerons, comme nous le faisons depuis tant d'années déjà. Je notais non sans intérêt que la belle poussa un espèce de léger grognement quand j'évoquais Jana. Jalousie, ou autre chose ? Il me faudrait en savoir plus.


    Cora elle même me détrompe quant à mes responsabilités vis à vis d'elle. Ne voit elle pas que je m'implique auprès d'elle plus qu'envers quiconque en dehors de notre Reine ? Je notais qu'elle n'appréciait pas que l'on soit séparés longtemps, sous entendu qu'elle préférerait vivre les choses en commun. Elle parla de Shane, et fait suffisamment rare pour être noté, je soupirais, plein de remords. Par politesse et pour rassembler des mots qui ne la heurteront pas, je la laisse terminer tranquillement. Je prends conscience du sentiment de vulnérabilité de ma compagne, et son désir d'être assistée, accompagnée, par nul autre que votre serviteur.



    | Tu sais, Cora, je... J'ai. Bon. J'ai couché avec Shane. On s'est toujours tu dis, tu vois. On sait que notre boulot nous amène à nous compromettre physiquement avec certaines personnes... La Reine et moi avons voulu tester Julien et Jana dans leur désir de se marier. Elle a rappelé Julien à son ancien désir pour elle. J'ai couché avec Jana, et avec Shane. Pour montrer à Julien que quoiqu'il fasse, je garde le contrôle sur ses partenaires, sur sa propre vie intime. Et aussi, pour l'éloigner de sentiments de Jana, et réciproquement. Tout ça était avec le recul une erreur de calcul de notre part. Nous leur laissons à tous miroiter des choses qu'ils ne posséderont jamais, et quand ils s'en rendront compte... |


    Je passe ma main sur la sienne, soupirant à nouveau en la caressant non sans tendresse.


    | Je ne te dis pas tout ça pour te blesser. Je te dis tout cela pour que tu gardes confiance en moi, même si ça risque d'être... Compliqué. Saches en tous cas que si tu es prête à accepter de me partager avec Krystel, je me dis que ce ne serait peut être pas mal d'avancer, toi et moi. Je me sens de plus en plus déconnecté du monde duquel tu es l'un de mes derniers liens. Je ne veux pas perdre ça, Cora. Je tiens à cette petite part d'humanité que tu réveilles chez moi... |


    Je l'embrasse, craignant de manière une fois encore inédite qu'elle ne me repousse. Je repose d'une main mon verre de whisky sur la table, et je pose mes mains sur elle, caressant ses avants bras dénudés, son bassin, ses cuisses.


    | Est ce que ça te dis toujours de prendre ce genre de risque ? | dis je en rompant le contact

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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 10:25

Je savais qu’entre lui et moi les choses seraient « éternellement » compliquées, de par nos parcours de vie, de par ce que ces derniers avaient fait de nous… de lui. Avoir perdu Jana, puis l’avoir retrouvé en « version vampire » l’avaient littéralement détruit. Et sa rencontre avec Krystel l’avait reconstruit, tel qu’elle le voulait certes, mais c’était toujours mieux que l’état dans lequel il pouvait être auparavant. Lui et moi lui devions beaucoup, même si de fait nous étions devenus totalement dépendants d’elle, comme Pinocchio pouvait l’être de son « papa ». D’une certaine manière, elle était notre créateur, ou du moins elle était à l’origine de notre renaissance, et Torben avait eu le privilège d’en avoir pas moins que deux à son actif. Bref, je savais qui il était, qui il serait toujours, et, même si mon idéal n’aimait pas vraiment ça, je m’y étais faite, j’avais accepté cette réalité.

J’avais besoin aujourd’hui, après la débâcle d’hier, de lui confier ce que je pouvais avoir sur le cœur ; je savais que ce n’était pas son truc, mais s’il tenait un minimum à moi, il allait devoir s’y plier, du moins j’espérais qu’il le ferait. Suite à mes confidences, Torben reprit la parole, mais il était visiblement gêné. Ce qui vint ensuite me laissa littéralement sans voix. Nous ne nous étions jamais jurés fidélité, et nous savions tous deux que dans le monde dans lequel nous vivions, il fallait parfois passer par la case « coucherie » pour arriver à ses fins. Le monde était pourri, totalement pervers, et carrément malsain, c’était comme ça et nous ne pouvions faire autrement que de faire avec. Mais là, pour moi, c’était totalement différent : il avait couché avec Shane, avec celle qui était ma meilleure amie, et il le savait parfaitement. D’ordinaire, il couchait, du moins je le supposais, avec des femmes, des vampires, des êtres, qui pouvaient lui être utiles, qu’il fallait charmer, tester. Ok, là il me confia qu’il s’agissait d’un test, mais la pilule ne passait pas.

Il parla de tout ça, de sa nuit avec Shane, et avec Jana, comble de l’horreur pour moi !, comme d’une « erreur de calcul ». Je le laissais parler, incapable pour le moment de sortir quoi que ce soit. Je ne pouvais m’empêcher de penser que Shane allait entendre parler du pays ! Même si elle et moi ne nous étions faits aucune promesse, le simple fait d’être amies avait été pour moi équivalent à passer un accord tacite consistant, entre autres, à ne pas coucher avec le mec de l’autre. Ok, pour ma part j’avais couché avec Julien, mais c’était avant que Shane n’entre dans sa vie.

Torben se fit plus « câlin », se rapprochant de moi, me caressant avec douceur. J’étais une fois de plus partagée entre ma colère, mon sentiment de trahison, et le désir que je pouvais éprouver envers lui. Il poursuivit, voyant probablement bien que pour le moment j’étais incapable de prendre la parole. Il me disait exactement ce que je voulais entendre, à savoir qu’il pensait éventuellement à aller plus loin avec moi, si j’acceptais son lien inédit avec notre Reine. Pour lui j’étais son lien avec l’humanité…. Un nouveau baiser vint alors, que je savourais, il me fallait bien le reconnaître, fermant les yeux et laissant le temps de quelques secondes ma rancœur de côté. Puis il y eut de nouvelles caresses, et je soupirais de plaisir. Lorsqu’il rompit brusquement le contact, me demandant si ça me disait toujours de prendre le risque, je pris enfin la parole :


« Tu sais très bien que j'ai envie de vivre à tes côtés, d'avoir bien plus que quelques courts moments privilégiés Torben... Écoute....Je sais qu’on ne s’est jamais rien promis toi et moi, et que nos vies respectives font qu’il y a certaines choses qu’on fait, ou qu’on se doit de faire pour avancer. Mais Shane…. Et je ne parle même pas de ton ex femme... C’est ma meilleure amie, ma SEULE amie, et ça tu le sais très bien. Je sais que tu couches avec d’autres femmes, et, comme je ne suis pas une petite vierge effarouchée non plus, j’ai rien à dire, et je ne t’ai d’ailleurs jamais rien reproché, ou fait de crise de jalousie, parce qu’en plus c’est vraiment pas mon style. Mais là… C’est Shane nom de Dieu ! Comment tu voudrais que je le prenne ? Imagine... Imagine un seul instant que tu ais quelqu'un qui compte pour toi en dehors de Krystel et moi, un ami à qui tu puisses te confier, partager ton ressenti; quelqu'un en qui tu aurais totalement confiance. Et là tu apprends que j'ai couché avec lui. Comment tu réagirais? Question stupide... Ça ne te ferait probablement rien, pas vrai? C'est clair que c'était une sacrée erreur de calcul…. En dehors de Krystel et toi c’est la seule personne dont je sois proche. Elle est la personne qui est le plus en mesure de me comprendre, parce qu'elle vit des choses similaires. Elle a toujours été là pour moi, elle m’a écouté, conseillé, consolé… Je pensais que ça supposait un minimum de respect, mais apparemment même cette valeur là n’existe plus dans ce monde pourri… »

Je me levais du canapé, faisant par là même tomber au sol le plaid qui me recouvrait jusqu’alors une partie des genoux. Je me retrouvais dos à Torben ; à cet instant précis, je le désirais autant que je le détestais. En couchant avec ma meilleure amie, il avait peut-être franchi la seule limite que je lui avais fixée dans ma tête. Partagée entre ces deux sentiments, je restais là, immobile, m’interrogeant intérieurement sur ce que je devais faire. Je savais ce dont j’avais envie : lui en coller une, avant de lui sauter dessus pour qu’il me fasse l’amour, pour qu’il me prouve que j’étais plus que son « seul lien avec l’humanité ». Une chose était certaine : cette fois-ci, ce ne serait pas moi qui ferais un pas vers lui ; maintenant, c’était à lui d’agir, de me prouver que j’avais tord de lui tourner le dos…
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 12:07

    Je ne m'attendais pas à ce que mes révélations ne laissent ma compagne indifférente ou heureuse d'apprendre des nouvelles pareilles. Je la connaissais. Je savais qu'elle était amoureuse de moi, de l'idéal que je représentais pour elle. J'avais toujours été convaincu qu'elle ne m'aimait pas pour ce que j'étais vraiment au fond de moi, pour le monstre sociopathe et meurtrier que j'avais toujours été. Non, elle aimait son sauveur, celui qui l'avait arrachée à une vie pitoyable pour quelque chose de mieux, avec un but, de l'argent, des proches. Pour autant, ces considérations n'importaient qu'a minima dans le cas présent. La belle m'aimait peu importait la raison qui se cachait derrière de tels sentiments. Ce que je lui avouais semblait avoir l'effet d'une claque. Elle resta plantée là, stupéfaite de ma révélation, ne sachant visiblement pas où je voulais vraiment en venir au début. Cora s'imprégnait difficilement de la nouvelle. Shane, bien sûr. Je savais qu'elles étaient liées mais pas plus que ça. A voir la mine de ma compagne, elle considérait notre coucherie comme un coup de poignard dans le dos. Intérieurement, je me fustigeais. J'étais vraiment le dernier des connards pour la faire souffrir de la sorte ! Je tenais à Cora plus qu'à quiconque en dehors de celle qui partageait désormais mon identité. Pourtant, je n'avais pas pris en compte ses désirs quand j'avais décidé de coucher avec Shane pour semer la zizanie entre elle et Julien et faire passer un message à ce dernier, un message dont il se rappellerait. J'imaginais en plus que l'idée même d'un test, d'un mauvais calcul, ne ferait que se rebiffer un peu plus Cora. Pourtant je ne voyais rien d'autre à dire pour être tout à fait honnête avec elle.


    Si la jeune femme apparaissait en colère, il semblait pourtant qu'elle accepte mes gestes de tendresse et de désir à son encontre. Elle répondit à mes baisers et je la sentis se détendre, même de manière infime, ténue. Ses lèvres épousèrent les miennes, sa langue à la recherche de la mienne, et mes caresses lui arrachèrent un léger soupir de plaisir. Je le sentais, elle me désirait. Je me rendais compte que je jouais là dessus, plus par habitude qu'autre chose mais quand même. J'essayais d'être honnête avec elle. Je la désirais, mais je ne voulais pas qu'elle me pardonne ou qu'elle laisse couler uniquement parce que je titillais son désir charnel. La jeune femme prit finalement la parole, confirmant ses désirs. Cora commença par confirmer mes craintes ; que ce soit Shane lui posait problème, bien que je suspectais que le fait de l'avoir aussi pratiqué avec Jana soit le fond du problème. Elle alla même, me connaissant bien, jusqu'à inverser les rôles. Elle avait raison, cela ne me ferait sans doute ni chaud ni froid... A une exception près. Que Julien baise Cora, et là c'était certain que je le prendrais mal, parce que ce serait retour à l'envoyeur du message que je lui avais envoyé. Je ne tenais pas à ce qu'il contrôle la moins parcelle de mon existence, et encore moins Cora que tout le reste. Je la laissais continuer de s'énerver un court instant, puis elle me tourna le dos, particulièrement énervée. Je savais qu'elle attendait un geste de ma part, sinon vu son caractère elle aurait quitté la pièce. Elle avait plus besoin que jamais d'être rassurée. Je me rapprochais doucement d'elle, passant mes mains de part et d'autre de son bassin, caressant son ventre dénudé, glissant mes mains sous sa chemise. Je vins déposer un baiser sur sa clavicule, un autre dans son cou.



    | Je suis désolé de t'avoir blessée. Tu sais que ce n'était pas intentionnel, même si cela ne diminue en rien ma faute. C'était effectivement un mauvais calcul. Cela n'a pas vraiment éloigné Shane de Julien et cela risque de t'éloigner de moi. Et ça, je ne veux pas. Pour le reste... Ce que tu dis n'est pas l'entière vérité. Moi non plus, je n'aimerais pas te voir coucher avec n'importe qui, au fond. Comment te prouver que je suis réellement prêt à faire un pas vers toi? |


    Je notais que Krystel, elle, ne me posait aucune limite. Il faut dire que nous n'étions pas vraiment amants, et que le sexe signifiait autre chose pour les vampires que pour les humains. Et au fond, cela nous posait peut être problème aussi à Krystel et à moi, de ne pas avoir de limites. Je déboutonnais doucement sa chemise pour lui laisser l'opportunité de m'arrêter.


    | Est ce que je dois te promettre de ne plus recommencer? |


    Mes mains repartent sur son ventre, le caressant, le massant.


    | Ne me demandes pas de t'autoriser ou de concevoir que tu puisses te venger de ton côté... |
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 10:31

Penser à Torben et Shane ensemble dans le même lit me donnait la nausée ; je me découvrais une certaine jalousie, parce que cela concernait deux personnes qui comptaient énormément pour moi. Ok, je n’avais jamais été franchement ravi d’envisager Torben dans le lit d’autres femmes, mais généralement je ne connaissais pas ces dernières, alors j’arrivais à faire abstraction. Et puis il fallait dire que de mon côté je n’étais pas en reste : sans aucun tabou, et à l’écoute de mon désir, je l’assouvissais dès que celui-ci se faisait pressant. Donc je n’avais rien à dire sur les agissements de mon amant avec ces femmes. Mais Shane… C’était totalement différent. Dos à lui, je rongeais mon frein, tâchant de contenir la colère, la déception, le sentiment de trahison qui pouvaient m’habiter. Finalement, je sentis Torben derrière moi ; ce dernier posa ses mains chaudes sur mon ventre et déposa des baisers sur ma peau. Je fermais les yeux, cherchant à apprécier pleinement ce contact. J’aimais lorsqu’il venait à moi, lorsque ce n’était pas moi mais lui qui faisait le premier pas. C’était si rare que c’en était délectable. J’aimais le sentir contre moi, savoir qu’il me désirait, qu’il avait envie d’être avec moi, de me sentir, de me toucher.

Il prit ensuite la parole, s’excusant de sa trahison ; au fond de moi, j’espérais qu’il ignorait à quel point j’étais proche de Shane car, s’il avait toujours eu pleinement conscience de l’importance qu’avait cette relation pour moi, cela voudrait dire que je ne devais, au fond, pas avoir tant d’importance que ça à ses yeux. Et envisager le fait que je ne pouvais être qu’un « passe-temps » pour lui était pour moi tout bonnement insupportable. Je l’écoutais, tâchant de calme mon rythme cardiaque qui s’affolait, alors qu’il confiait ne pas vouloir que cette histoire nous éloigne. J’espérais qu’il était sincère, je m’accrochais même farouchement à cette idée, comme un naufragé se serait tenu fermement à sa bouée. Lorsqu’il me demanda ce qu’il pouvait faire pour me prouver qu’il était près à avancer avec moi, je lui répondais :
« J’ai pas envie de te dire ce que tu dois faire Je penchais la tête en arrière, histoire de le sentir davantage contre moi. Surprends-moi ! »

Je le laissais déboutonner lentement ma chemise, sachant pertinemment où tout ça allait nous mener. Le sexe avait toujours été une réponse facile face aux éventuelles questions pouvant survenir dans notre « relation ». C’était un chemin qu’on avait pris l’habitude de prendre. Chemin des plus agréable, et qui nous arrangeait bien il fallait le reconnaître. Pour Torben, cela lui évitait de longues discussions pour lesquelles il n’avait jamais été très doué, et qu’il n’aimait guère d’ailleurs, et pour moi cela me permettait de garder mes illusions de petite fille. Je pouvais ainsi continuer de croire en un avenir « de princesse », avec mon grand amour à mes côté, un mariage à la clé etc… Lorsqu’il poursuivit, me demandant s’il devait me promettre qu’il ne recommencera pas, je me tournais de manière à lui faire face. Après avoir caressé son visage avec tendresse, je repris : « J’aimerais que tu me promettes que ça ne recommencera pas, j’aimerais vraiment… Mais je doute que tu puisses tenir cette promesse. Peut-être que tu pourrais vis-à-vis de Shane oui… Mais pas la concernant elle… » Je savais en effet que concernant Jana, le grand amour de sa vie, les choses seraient bien plus compliquées, et je préférais d’ailleurs ne pas prononcer son nom, ou poursuivre sur ce terrain là…

Aussi, j’allais l’embrasser, comme pour tout effacer, comme pour éloigner ces craintes qui pouvaient parfois m’habiter, et pour que seul reste l’espoir que je nourrissais encore et toujours. Mes mains entourèrent son visage, alors que mes baisers se faisaient plus poussés, plus sensuels, ne laissant aucun doute sur ce que je souhaitais là, maintenant. Lorsqu’il me lança que je ne devais pas lui demander de m’autoriser à me venger, je souris d’un air à la fois taquin, sensuel, et quelque peu moqueur. J’allais lui murmurer à l’oreille : « Ne t’inquiète pas, je ne viendrais pas te demander ton autorisation…

Je l’entraînais jusque dans ma chambre, parsemant le chemin suivi pour s’y rendre de ses vêtements, ne quittant ses lèvres que pour le déshabiller, couvrant son corps de baisers brûlants. Finalement, je le laissais en sous-vêtements, retirais de mon côté ma chemise et m’asseyais sur le lit, lui lançant finalement : « Tu n’as plus qu’à essayer de te faire pardonner… »
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 11:53

    Utiliser la séduction et le sexe pour obtenir ce que je voulais n'était pas nouveau. Je ne faisais jamais cela, avant d'entrer au service de la Reine. En bon soldat macho, je ne couchais avec des femmes que selon l'envie et la solitude du moment. Mais après... j'avais mis le pied dans des intrigues politiques parfois extrêmement complexes, ce qui avait pour conséquences de devoir user de tous les moyens mis à ma disposition pour parvenir à mes fins. Littéralement, je rapprochais ça de la prostitution. Je couchais avec des femmes, souvent vampires, pour obtenir des informations, des passes droits ou pour acheter de la confiance. Que les femelles soient vampires ou non, cela ne changeait rien aux constantes. Un grand nombre d'entre elles pense vous posséder au bout de quelques échanges sensuels et musclés. Cela délie les langues et ouvre les portes, et je n'avais jamais eu la moindre vergogne à l'utiliser. Je sentais Cora se détendre alors que mes mains et mes lèvres se posaient sur elle. Elle en appréciait chaque instant, chaque parcelle de nos peaux en contact, je le savais très bien. Mon défaut principal était de succomber trop rapidement à la tentation d'une bonne bagarre, d'une lutte épique contre un ennemi puissant. Le sien était de succomber trop rapidement à la tentation de deux corps qui se lient, sensuels et brûlants. Quoiqu'il en soit, je savais que la partie était en passe d'être gagnée. Je pouvais remporter tous les défis pourvu que j'y mette les moyens, et je connaissais Cora comme personne, parfois plus qu'elle même. La réciproque était vraie aussi. La belle penche la tête en arrière, la posant contre mon épaule alors qu'elle me souffle de la surprendre...


    | Pourtant, j'aurais bien besoin de quelques conseils avisés d'une professionnelle pour ceci... |


    Je ne voulais pas la brusquer ni la vexer, j'avais essayé de lui apprendre depuis bien longtemps de faire la paix avec son passé, de faire la paix avec ce que nous étions. De s'en servir comme d'une ressource. Je la taquinais donc. De nous deux, elle était clairement la plus talentueuse dans le domaine de la séduction ou des plaisirs corporels. Mon propre domaine de compétence au niveau de la connaissance de l'humain se limitait à savoir où frapper pour briser ou pour faire souffrir. Nous n'étions pas tout à fait les mêmes, finalement... la belle se retourne et me caresse tendrement le visage. Voir que l'on peut m'aimer à ce point là me fait toujours quelque chose. J'espère pouvoir rendre un jour en égale mesure les attentions de cette jeune femme. Je note cependant que sa jalousie me dépend dans sa tête comme un homme prêt à coucher avec des femmes malgré ma promesse de ne pas le faire. Et surtout, vis à vis de Jana... Je soupirais doucement.


    | Une promesse est une promesse, mais puisque tu n'en veux pas je ne la fais pas... |


    Taquin, je n'en note pas moins la confiance limitée de Cora. Ses mains entourent mon visage, ses baisers se font plus prononcés, plus sensuels. Nous trouvons bien vite la langue de l'autre, approfondissant notre ballet qui fait rapidement monter mon propre désir. Elle me sourit. J'aime ce sourire mutin, et mon désir enfle dans ma poitrine. Je ris doucement à sa pique, l'embrassant à nouveau alors que mes mains se posent sur sa taille. La belle m'entraîne dans sa chambre. Elle va vite en besogne, j'aime les femmes qui savent ce qu'elles veulent et qui sont capable d'agir en conséquences. Elle sème mes vêtements sur le sol, je retire mes chaussures en l'embrassant alors qu'elle retire sa chemise. Nous sommes en sous vêtements. Je lui souris à nouveau, la poussant sur le lit sans me presser, mais avec une certaine rigidité dans le geste, signe de mon excitation et de l'aspect dominateur dont je me pare. Après tout, je suis sensé me faire pardonner.


    | Comme c'est commode... |



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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 15:11

Je ne sais plus qui m’a dit un jour que le sexe pouvait être une arme. Je dois avouer qu’au départ je n’ai vraiment compris où cette personne voulait en venir. A l’époque, j’étais camée les ¾ du temps, alors j’avais du mal à enregistrer et surtout à capter ce qu’on pouvait me dire. Mais lorsque j’ai émergé de ma torpeur, j’ai compris que cette personne avait raison, du moins en ce qui me concernait. Je ne pouvais nier que la nature avait été assez généreuse avec moi en ce qui concernait mon physique ; j’avais compris assez rapidement que mon corps pouvait m’être assez utile pour obtenir de nombreuses choses de la part de la gente masculine. J’avais donc appris à séduire, à mettre en valeur mes atouts, et je m’étais servie de ce « don » pour arriver à mes fins un bon nombre de fois. Je devais dire que le petit jeu que je mettais en place m’arrangeait bien aussi, car j’aimais séduire, sentir que j’étais parvenue à capter l’autre, à le mettre sous mon emprise, dans une certaine mesure du moins. Bien évidemment, le sexe n’amenait pas à tout, mais cela aidait, c’était indéniable.

En ce qui concernait Torben, je savais que de son côté il voyait le sexe comme un moyen d’assouvir ses pulsions primaires, et qu’il l’utilisait lui aussi pour obtenir ce qu’il voulait. Mais je savais également que dans ce domaine là, qui était le seul d’ailleurs, j’étais plus douée que lui, sans prétention aucune. C’était un fait : je n’étais ni la plus brillante, ni la plus drôle, ni la plus forte, mais j’étais sans conteste l’une des meilleures en ce qui concernait la séduction, « l’apprivoisement de l’autre » par le sexe. Utiliser ces outils là me permettait d’apaiser les méfiances de mon partenaire, de recueillir quelques confidences sur l’oreille. Je passais pour une maîtresse douée pour les galipettes, un être sensible, sensuel, et donc inoffensif. Sur ce dernier point, Torben était cependant bien placé pour savoir que j’étais loin de l’être !




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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 20:22




Dernière édition par Torben Badenov le Dim 26 Jan - 11:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptySam 25 Jan - 12:04


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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyDim 26 Jan - 11:17

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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyLun 27 Jan - 14:21





Après être parvenue, tant bien que mal, à reprendre mes esprits, je me détachais de mon amant pour aller m’allonger à ses côtés, me posant une seule question : Et maintenant ?

« On n’avait encore jamais pris la peine de prendre notre temps…. Commençais-je, me tournant sur le côté de manière à mieux pouvoir le voir. Ca change un peu pas vrai ? Ca donnerait presque l’impression que tout est différent… Tu reste encore un peu ? »
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyLun 27 Jan - 20:59




    | Est ce qu'habituellement je ne reste que pour tirer mon coup avant de partir ? Je ne suis pas le plus présent je te l'accorde, mais cela n'est plus mon comportement depuis longtemps. Tu n'es plus une prostituée, Cora. Je suis et restes avec toi parce que je désire autant ta présence que... ça | dis je en la caressant de son épaule à son bassin


    Je soupirais doucement, lui déposant un fugace baiser sur le front.


    | Oui, je vais rester avec toi au moins jusque ce soir, mais si je ne fois pas faire face à de nouveaux imprévus, jusque demain matin. On a encore beaucoup de choses à se dire... Si tu m'as effectivement pardonné, si tout du moins tu te sens capable d'y arriver un jour. Ca compte, pour moi. Surtout pour savoir si tu veux toujours que l'on accepte la proposition de Krystel. Que l'on s'unisse pour de bon, et qui sait... Que l'on fonde une famille quand le temps sera venu. J'y suis prêt, Cora. Je n'y ai jamais pensé de toutes ces années, parce que je pensais que me lier pour de bon, assumer cette proximité, ne ferait que te mettre en danger. Plus encore, maintenant que je suis Son Servant. Des tas de gens s'en prendront à moi, pour me briser, pour me tuer. Avec moi tu seras constamment en danger, tu seras constamment une cible. Mais me lier... Krystel m'a montré ce que cela pouvait donner. Et je m'en sens capable. Est ce que c'est aussi ton cas ? Ou est ce que tu préfères autre chose, pour tous les deux? |


    Je restais bien entendu à son écoute. Elle pouvait très bien ne pas vouloir d'un mariage, encore qu'une relation aussi formelle restait sujet à caution, ou elle avait le droit aussi de ne pas vouloir d'enfants. Peut être qu'elle ne me faisait plus assez confiance pour l'un ou l'autre de ces choix, ou peut être qu'elle ne voulait pas partager la vie d'un fantôme...
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 14:36

Lorsque Torben me lança que je n’étais plus une prostituée, je pris soudainement conscience du fait qu’une part de moi me considérait toujours ainsi. Après tout, j’étais la fille qui était prête à tout pour accomplir les missions qu’on lui confiait. J’étais au service des autres, charmant, couchant avec celles et ceux auprès de qui je devais me rapprocher pour obtenir telle information ou tel service. Au fond, ce boulot n’était pas si éloigné que ça de ce que je pouvais faire avant. Mon statut avait certes changé, mais, d’une certaine manière, j’étais toujours « la pute » de quelqu’un. L’important pour moi, c’était que ce quelqu’un n’était pas une personne qui comptait, ce qui m’aidait à passer outre cet état de fait. Parler avec Torben me permettait d’une certaine façon de faire le point sur celle que j’étais aujourd’hui : partie de la jeune fille qui avait claqué la porte à une famille trop présente, voir étouffante, j’étais ensuite devenue une camée, louant son corps pour obtenir sa dos, puis une prostituée « officielle », pour terminer dans les bras d’un vampire dont j’étais sus l’emprise totale, effaçant ainsi progressivement l’identité que je m’étais jusqu’alors construite. Mais avais-je alors une identité propre, ou ne vivais-je que dans l’ombre des autres ?

Aujourd’hui, en discutant, je m’apercevais que, bien que j’eus connu une évolution, passant de « prostituée camée pommée » à « servante et pomme de sang de la Reine des vampires », ce que j’avais vécu auparavant faisait partie intégrante de mon identité. Car oui, j’en avais bel et bien une, faite de fêlures, de blessures, emprunte d’une sensibilité, d’une fragilité que je m’efforçais de repousser au plus profond de mon être. Une partie de moi était encore perdue, et je comprenais que mon passé avait fait de moi un être manquant cruellement de confiance. Vous me direz qu’il est normal, quand on a été utilisé par les autres, qu’ils soient vampires ou humains, d’arriver à un point où on a du mal, voir où on ne peut plus, faire confiance. Mais figurez-vous que ce n’est pas des autres que je doute, mais de moi. Je suis capable de faire confiance assez facilement aux autres, surtout s’ils m’attirent, m’hypnotisent, mais en ce qui me concerne moi, l’affaire est toute autre. Je suis incapable de me faire confiance, de croire en moi. D’un point de vue extérieur, j’ai toujours réussi à apparaître comme une femme pleine de confiance en soi, forte, sensuelle, et sachant ce qu’elle veut. Mais intérieurement, ça a toujours été le chaos. Je me suis toujours mise dans une position de faiblesse, j’ai toujours laissé les autres faire à peu près tout ce qu’ils voulaient de moi. J’ai accepté d’être un pion, une carte à jouer, sans rechigner, ou presque. La réalité, c’est que depuis gamine je me suis sabordée moi-même, d’abord en quittant un équilibre familial, puis en plongeant dans la drogue, la prostitution, et enfin mon amour pour Torben et les vampires. Je fonctionne en mode « autodestruction ».

Je me contentais dans un premier temps à sourire à mon amant lorsque ce dernier me confia qu’il appréciait autant ma présence que nos moments torrides. Je fermais les yeux alors qu’il caressa furtivement mon corps encore chaud, et qu’il venait ensuite déposer un baiser sur mon front. Puis il reparla de la proposition de Krystel de nous unir, me disant à nouveau qu’il se sentait prêt pour ça, si c’était aussi ce que je voulais. Cette union impliquerait que je sois encore plus mise en danger, et apparemment Torben tenait à ce que j’en ai pleinement conscience.


« Je me suis mise en danger à partir du moment où je suis partie de chez mes parents, lorsque j’ai commencé à traîner avec des gens louches, à faire tout un tas de trucs pas nets pour avoir ma dose. J’ai risqué ma vie toutes les fois où je me suis injectée, ou j’ai sniffé, tout un tas de saloperies. Je suis presque morte en devenant l’esclave ce Nikos, en subissant ses humiliations quotidiennes et ses coups. J’ai toujours su ce que je risquais lorsque j’ai rejoint les rangs de notre Reine, lorsque j’ai accepté d’accomplir certaines missions, dont mon intégration à la PES. Je risque énormément en bossant là bas. J’en ai pleinement conscience et j’ai accepté cette réalité. En ayant choisi cette vie, je savais que le danger serait omniprésent, et c’est peut-être ça qui m’a plu d’ailleurs. Je me suis toujours mise en danger, c’est comme ça que je fonctionne… Je n’ai plus peur de la douleur ou de la mort, j’ai dépassé ce stade quand tu m’as torturé avec tes entraînements ! Sérieusement…. Tu sais que tout ce que je veux c’est qu’on puisse être ensemble toi et moi, que ce soit « officiel », qu’un lien plus fort que celui qu’il y a déjà entre nous nous unisse, jusqu’à ce que la mort nous sépare. J’ai presque 30ans, et j’ai envie de plus, j’ai besoin de plus. Alors si tu es prêt, si c’est ce que tu veux aussi, peut-être qu’il est temps pour nous de franchir le pas ; qu’en dis-tu ? »
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 21:10

    J'avais hâte d'avoir la réponse de Cora parce que pour la première fois depuis des lustres, j'en étais venu à considérer quelqu'un comme véritablement important, et si je n'avais pas encore de plan rigoureusement défini vis à vis de l'avenir, je tenais quand même à voir les choses bouger. En fait, tout cela c'était la faute de Krystel. Ou grâce à elle, selon le point de vue. Auparavant, j'étais totalement fermé à tout, ou presque. Je ne me voyais pas évoluer et je me satisfaisais pleinement de ma position, de mon emploi, de la possibilité que j'avais de satisfaire mon appétit pour la mort et mes compétences liées à celle ci. Maintenant, depuis que Krystel avait fait sauté ce blocage dans ma tête, les choses étaient totalement différentes. Maintenant, je prenais conscience de la profondeur de sentiments que certaines personnes pouvaient nourrir pour moi. Et je me rendais compte aussi de ceux que je pouvais nourrir. Je n'étais plus cet être froid, au cœur inerte et indifférent. Non. Désormais, j'étais un homme qui pouvait s'appuyer sur ses relations, qui pouvait exiger des choses, amorcer des évolutions. Ce que je faisais d'ailleurs ici, sous le couvert d'une visite inquiète à ma plus ancienne et à ma plus tendre amie qu'incarnait Cora. Je ne savais pas où tout cela nous mènerait ; je flairais déjà les difficultés qui ne manqueraient pas de s'élever devant nous, des difficultés qui viendraient autant des autres que de nous mêmes. Nous ne pouvions effacer toute ces années d'un seul coup de gomme, c'était impossible. Il allait falloir que l'on compose avec, c'était là l'unique solution que j'entrevoyais. Pour autant, nous bénéficions déjà d'un avantage qui était tout sauf négligeable. Elle n'était pas dégoûtée du sang qui coulait de mes mains et je ne l'étais pas non plus de ces dizaines sinon ces centaines d'hommes qu'elle avait connus pendant qu'elle se prostituait, ou lorsqu'elle jouissait aujourd'hui d'une liberté importante dans son existence.


    Cora allait accepter, je le sentais lorsqu'elle me rétorqua qu'elle avait accepté de se mettre en danger puisque quelque part elle n'avait jamais vécu durant sa vie adulte sous le sceau d'une sécurité et d'une stabilité certaines. Non. Elle avait morflé, c'était certain. Cet aspect volontaire et auto-destructeur dénotait son attirance pour les situations dangereuses... Comme le serait un mariage, une vie de couple et de famille à mes côtés. Je souris faiblement lorsqu'elle me parle du stade qu'elle a dépassé dans la peur quand je l'ai soumise à son entraînement, et aux tortures qui allaient avec. La belle les avait affrontées avec courage, toutes ces terribles contraintes et cette rigueur que j'attendais d'elle à ce moment précis où elle avait accepté de devenir une espionne. Quoiqu'il en soit, l'écossaise me le montrait ; elle côtoyait le danger depuis longtemps maintenant ; elle y était préparée, accoutumée, et quelque part... droguée. Parce que Cora avait besoin de son shoot constant d'adrénaline, qu'elle pouvait retrouver aussi bien dans ce lit avec moi qu'en volant des vidéos à une institution dangereuse et toute puissante. Et alors, elle répondait. Tout ce qu'elle voulait, c'était être avec moi, et elle le précisait « jusque la mort nous sépare ». C'était là un engagement théoriquement exigeant, à long terme. Mon faible sourire persista. Se doutait elle qu'avec moi cette fin pouvait survenir beaucoup plus précocement qu'escompté ? Voilà qu'elle me redemandait mon avis. Un instant, je ne compris pas sa question. Ne lui avais je pas dit justement que je voulais aller plus loin ? Je comprenais à ce moment là qu'elle voulait que j'explique de manière plus concrète ce que e voulais, ce que j'attendais d'elle. Je m'exécutais.



    | C'est ce que je veux aussi. Mais il faut que tu aies conscience que ce lien plus fort de chamboulera pas notre train de vie. Tu resteras espionne, et moi je serais toujours au service direct de Krystel. Je suis plus lié à elle que tu peux l'imaginer ; nous partageons nos pensées... Nous partageons presque la même âme, en fait. Je me dois d'être là pour elle et elle sera toujours présente pour moi. Je suis auprès d'elle quand elle se couche, quand elle se lève, parce que nous en avons besoin à un niveau que tu ne peux comprendre sans le vivre. Vois ça comme une espèce de... De symbiose, oui. On a besoin l'un de l'autre pour survivre, désormais. Si tu veux que l'on se marie, et même, que l'on ai des enfants, il faut que tu sois prête à accepter qu'elle sera toujours là. D'ailleurs, elle le sera aussi bien pour moi que pour toi... |


    Ma main passaient sur son ventre, frolait la courbure de celui ci sur le flanc jusqu'à ses côtes, je caressais ensuite son épaule, son cou, sa joue, sur laquelle mes doigts s'attardaient.


    | Si tu es prête à continuer ton travail et à me voir continuer le mien, avec nos contraintes propres, si tu acceptes le danger et si tu acceptes que notre vie à deux se fasse avec notre Reine, alors nous pouvons avancer. Je suis même prêt à t'offrir une cérémonie, si tu le souhaites. Mais notre union se devra de rester secrète, pour des raisons évidentes. Je suis sensé être mort, et quand bien même je serais « vivant », les gens ne comprendraient pas plus et ne nous laisseraient pas en paix. Tu devras garder ton nom, tu devras garder cet appartement aussi longtemps que ta mission durera. Mais si malgré tout cela tu veux toujours franchir le cap, je pense que l'on peut aller annoncer cela à Krystel ; elle sera ravie de l'apprendre, et nous pourrons par la suite passer beaucoup plus de temps ensemble. Peut être même viendra un moment où l'on pourra envisager que tu arrêtes la pilule... | dis je en l'embrassant doucement, mon corps se pressant contre le sien
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMer 29 Jan - 11:13

J’avais besoin de l’entendre dire les choses ; en effet, chercher à m’amener moi à prendre la décision ne pouvait me satisfaire pleinement. Il me fallait qu’il dise les choses, je devais l’entendre. En ce qui concernait notre « relation », Torben m’avait toujours laissé faire les choses, du moins en ce qui concernait l’aspect, les contours de ce qu’on partageait tous les deux. C’était moi qui avais défini notre relation, que j’avais toujours vu comme une relation de couple disons « ouverte », dans laquelle aucun de nous ne mettait de limites à l’autre. Je l’avais défini ainsi parce que je savais que mon amant n’était pas capable de me donner davantage, et, comme je l’aimais, je me devais de me calquer sur sa personnalité, sur ce qu’il pouvait être capable de me donner, si je ne voulais pas le perdre. Alors je prenais ce que je pouvais prendre, et je laissais faire le reste, évitant de penser à tout ce qu’il pouvait faire avec d’autres, me lançant de mon côté dans les entraînements, les missions, et les relations sans lendemain.

Et puis notre Reine nous avait fait cette proposition, une proposition que ne pouvait moi que me contenter. Elle nous offrait l’un à l’autre, et je savais que comme c’était d’elle qu’était venue cette idée, Torben ne pourrait la rejeter. Cependant, je devais bien avouer que ces derniers temps ma vision des choses avait quelque peu changé. Depuis que Torben était revenu, après être passé pendant de longs mois pour mort, depuis qu’il était revenu vers moi comme si de rien n’était, j’en attendais bien plus de lui. Il m’avait laissé pendant ces longs mois, même si je savais que durant ces derniers il était dans un piteux état, mais il m’avait tout de même abandonné. Et s’il était revenu vers moi, j’espérais que c’était parce qu’il avait mesuré la pleine importance que je pouvais avoir pour lui, et qu’il souhaitait faire plus pour moi. J’espérais… C’était mon maître mot, et ce dernier s’était fait d’autant plus pressant depuis quelques temps maintenant. Il fallait que j’entende de sa bouche que s’unir à moi était un réel souhait de sa part, je devais entendre ces mots là, précisément.

Cependant, s’il réaffirma qu’il se sentait prêt, ce qui suivit m’agaça quelque peu. En effet, au lieu de trouver les bons mots pour me conforter, il évoqua une fois de plus les risques, et le fait que désormais ce qui l’unissait à Krystel était bien fort que ce qu’il pouvait y avoir avant, que c’était différent de ce que moi je pouvais vivre avec elle. Moi je n’étais que sa pomme de sang, sa servante, alors que lui était devenu semblait-il sa moitié, qu’ils étaient tous deux en parfaite symbiose. Si je ne pouvais lui en vouloir d’être proche de notre Reine, ce qui sortait de sa bouche ne me satisfaisait pas non plus. Il ne faisait que mettre des barrières au souhait qu’il avait pourtant émis quelques instants plus tôt, comme si, inconsciemment, il cherchait toutes les excuses qu’il pouvait y avoir, et malheureusement elles étaient réelles et nombreuses, pour revenir sur ce qu’il avait pu dire. Il y avait sa symbiose avec la Reine, qui l’obligeait à être avec elle en permanence, et le fait que, même si nous nous unissions, cela devrait se faire dans la plus entière discrétion, que je ne porterai jamais son nom, bref, que rien ne serait jamais entièrement « officiel », posé noir sur blanc, ou même d’un point de vu symbolique. J’étais loin d’être rassurée ; bien au contraire, je me sentais frustrée, voire blessée dans mon orgueil. Je le laissais m’embrasser, alors qu’il parlait d’envisager le moment où j’arrêterais la pilule. Ce fut à ce moment là que ma frustration explosa au grand jour :


« Tu sais… D’après ce que j’entends, je ne suis pas sûre que c’est vraiment ce que tu veux. Je veux dire… Il y a un vrai paradoxe dans ce que tu racontes.. D’un côté, tu dis être prêt à t’unir à moi, à vouloir franchir le pas. Puis tu fais la liste de toutes les choses qui pourraient faire que ce ne serait pas une bonne idée : le fait que c’est en fait à notre Reine que tu es dores et déjà lié, en « parfaite symbiose » apparemment, et tu sais que je ne peux ni ne veux rien avoir à redire à cela, mais c’est incontestablement un frein à notre avenir. Tu insistes sur tous les dangers, et tu finis par me dire que même nous on s’unit un jour, rien ne sera jamais officiel, que les choses resteront finalement cachés, ce qui ne diffère guère d’aujourd’hui finalement. Et comment tu pourrais être présent pour nos enfants, avec tout ce que tu me dis là ? Me marier, avoir des enfants, c’est vraiment ce que j’attends de la vie, dans l’idéal. Mais je ne veux pas vivre ça seule, comme c’est le cas maintenant. Ca ne servirait à rien de construire tout ça seule, ce n’est pas ce que je veux. Tu sais quoi, on en reparlera plus tard d’accord ? Je vais aller prendre une douche… »

Ok, j’étais en totale contradiction avec moi-même. Je mettais brusquement un frein à ce que je voulais. Mais là, avec l’expérience, le temps passant, je m’apercevais que ce dont je rêvais exigeait certaines conditions. A quoi bon se marier si c’était pour vivre seule les ¾ du temps ? Pourquoi faire des enfants si c’était pour les élever seule ? Je me sentais perdue… Perdue parce que, probablement pour la première fois de ma vie, je remettais REELLEMENT mes rêves les plus profonds en question, ces rêves qui jusqu’alors m’avaient portée. J’aimais Torben, probablement trop, et ce devait être pour ça que je ne voulais pas me lancer sans être absolument certaine que c’était pleinement et entièrement ce qu’il voulait aussi. Et, d’après ses mots, peut-être maladroits (ah les mecs !), il ne me confortait pas du tout. Au contraire, il laissait émerger dans ses paroles la triste réalité, les limites de notre relation. Je ne savais plus du tout où j’en étais….
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyMer 29 Jan - 17:17

    Je me rendais compte, bien sûr, que je ne choisissais peut être pas les bons mots pour décider Cora. En fait, je prenais conscience que se lier était autrement plus compliqué que ne le pensait Krystel. Je n'étais pas fait pour ça, toutes mes relations avaient été des échecs cuisants après tout. Sauf Cora, bien sûr, mais notre relation était suffisamment spéciale pour que je ne la compte pas avec les autres. J'essayais de lui faire comprendre que je pouvais bien aller plus loin, que je le voulais même, mais que nous étions tous deux contraints et forcés par nos propres missions, et que je le serais plus encore par mon lien avec notre Reine. Je pensais que tout ça, la jeune écossaise y aurait déjà pensé. Mais apparemment ce n'était pas le cas. Je la sentais crispée, et je la voyais agacée. Ce que je lui disais ne correspondait pas à ce qu'elle avait imaginé pour cette conversation. Cela ne m'étonnait pas, mais c'était contrariant. Cora restait toujours prisonnière de tout ce qu'elle avait pu vivre, et pire que tout, des espoirs qu'elle n'avait jamais reconsidéré en plusieurs années. Elle aspirait toujours à une bonne petite vie parfaite, alors que j'avais moi même pris conscience depuis des lustres que ce genre d'existence ne serait jamais pour moi. J'y avais renoncé depuis bien longtemps pour ne plus jamais en souffrir, et cela avait plutôt bien fonctionné jusque là je devais le reconnaître. Mais pas pour elle, non. C'était pour ça que j'étais autant attiré par Cora. Parce qu'elle était bien plus humaine que je ne le redeviendrais jamais. C'était comme ça. On n'y pouvait rien. Je voulais en profiter mais ce n'était pas quelque chose qui serait possible tant que Cora ne l'accepterait pas, et peut être ne le ferait elle jamais. La jeune femme laissa éclater la rancoeur que lui inspirait mes paroles. Pas sûre que c'était ce que je voulais ? Paradoxe ? Pas pour moi, pas pour quelqu'un comme moi. Mais pour elle, oui. J'écoutais attentivement ce qu'elle avait à me dire.


    Déjà, ma relation avec Krystel la gênait. C'était évident, comme le nez au milieu de la figure. Ensuite, elle me confirme à quel point elle s'est leurrée sur nos perspectives. Qu'est ce qu'elle avait imaginé ? Que je pourrais emménager chez elle et perturber sa couverture, alors que j'étais moi même un criminel de guerre recherché de son vivant, et que l'on me pensait mort ? Elle était naïve, et je n'aimais pas ça. C'était une faiblesse que j'avais essayé de gommer chez elle, et la voilà qui fait son grand retour. Peut être parce que je touche à sa sensibilité, à ses émotions. Peut être. Je n'en sais rien. Cela semble peut être évident vue sa réaction. En tous cas elle me confirme que j'ai bien identifié ses désirs. Vivre seule. Voilà que mes paroles l'inquiètent, la remettent face à ses vieux démons que sont le désespoir et la solitude. Je soupire, alors qu'elle s'énerve et s'en va prendre sa douche. Je reste seul sur le canapé plusieurs minutes. J'essaie d'entrevoir le champ des possibles, j'essaie de calculer, de délimiter les contours d'une stratégie. Je soupire à nouveau. Je ne suis décidément pas doué pour ça. Je porte à mes lèvres mon verre de whisky, en engloutissant une nouvelle gorgée que je garde en bouche un petit moment avant de l'avaler. Il est bon, savoureux, un goût fort et tourbé. Je prends sur moi pour la rejoindre dans la salle de bain. Je pousse la porte. Elle n'est pas encore sous l'eau, perdue dans ses pensées. Je la prends dans mes bras, l'attire doucement contre moi.



    | Tu sais, ce n'est pas facile pour moi non plus. Tu es sous couverture, et je suis à Krystel. J'ai vraiment envie d'avancer, de construire quelque chose avec toi. Je ne peux pas te promettre un grand mariage dans une église avec cent cinquante invités, une fête avec nos familles respectives, une maison de banlieue avec un chien et des problèmes de crédits. Je ne peux même pas te promettre la sécurité. En revanche, ce qui motive ma demande, c'est que je tiens à toi, je n'imagine tout simplement pas m'unir et avoir des enfants avec quelqu'un d'autre que toi. Si c'est trop dur pour toi, je le comprendrais. Si tu préfères que l'on en reste là pour avancer avec un autre homme qui te contentera bien mieux, je l'accepterais, même si cela va me... Chambouler. |


    Je n'avais pas dit bouleversé.


    | En revanche, avec moi, je peux te promettre que tu ne t'ennuieras jamais. Il y aura toujours de l'action, du danger, il y aura toujours quelque chose à faire, une situation à sauver. C'est ça que je peux t'offrir, Cora. Ma seule possession. Une vie aventureuse. |

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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyJeu 30 Jan - 11:20

Jusque là, je n’avais jamais douté de mes rêves. Bien entendu, la réalité me faisait toujours un peu déchanter, mais ces rêves, ces espoirs d’un avenir plus « rose », restaient toujours là, tapis dans ce qu’il y avait de lumineux en moi. Avoir ces rêves, y croire contre vents et marées, c’était ma façon à moi de mieux vivre cette vie qui était la mienne, car j’avais cette naïve certitude qu’un jour les choses changeraient, que j’aurais enfin tout ce que j’avais toujours désiré, que je saurais enfin ce que signifiait l’expression « nager dans le bonheur ». Mais, le temps passant, et ma carcasse approchant tout doucement de la trentaine, il semblait que ma petite lumière intérieure commençait à doucement basculer dans l’ombre. Ce bouleversement interne m’avait décontenancé. Je m’étais interrogée sur le pourquoi du comment, et je m’étais rappelée de ces fois où, petite fille, je m’imaginais, me construisais, mon avenir idéal. A 30ans, je me voyais mariée, avec un boulot dont rêve les gamines du genre institutrice, mère de trois ou quatre enfants, vivant dans une grande maison lumineuse avec jardin, balançoire et animaux. 30ans… C’était l’âge que je m’étais inconsciemment fixée pour atteindre un « bonheur parfait ». Et là, à 29ans, mon inconscient réagissait, malmené par le trop grand écart entre ce qu’il voulait et la réalité. J’avais lu dans un bouquin que c’était une sorte de « choc psychologique », quelque chose d’inscrit au plus profond de mon être, et que son « non-accomplissement » venait créer une sorte de traumatisme, de bouleversement, venant tout balayer, tout remettre en question.

Debout, nue face à la glace de ma salle de ma salle de bain, je me demandais ce que j’allais devenir, maintenant que mon esprit percutait que mon but inconscient ne serait probablement pas atteint à temps. Je me sentais quelque peu perdue, mais au fond de moi je savais ce qu’il me restait à faire : continuer ma mission, la remplir avec brio, et en accomplir une autre, puis une autre, puis une autre… Torben vint finalement me rejoindre ; je me tournais pour lui faire face, et il me prit dans ses bras. Ce mec avait le don de souffler le chaud et le froid : alors que quelques minutes auparavant il cherchait inconsciemment à fournir toutes les bonnes raisons de ne pas s’unir, voilà maintenant qu’il venait me réaffirmer son affection pour moi, qu’il confiait qu’il ne se voyait pas s’unir, faire des enfants, avec quelqu’un d’autre que moi. Intérieurement, je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était probablement parce qu’en dehors de moi, la seule personne dont il était proche était un vampire, et que cette dernière serait bien incapable de vieillir à ses côtés ou de lui faire des enfants. Un certain désenchantement semblait s’emparer lentement de moi, et je tâchais de le faire disparaître, alors que mon amant continuait, me disant qu’il comprendrait si je trouvais quelqu’un me correspondant mieux… Mais que lui pourrait m’apporter la vie d’aventure dont une partie de moi avait toujours recherché.


« J’arrive à une période difficile de mon existence… Dans un peu moins d’un an j’aurais 30ans, et je crois que j’aurais rêvé d’une autre vie en atteignant cet âge. J’ai besoin de faire le point, de revoir mes perspectives d’avenir, de réajuster mes rêves et mes désirs…Je sais que tu tiens à moi, mais moi je t’aime… Et aujourd’hui, je ne sais plus si la simple affection que tu me portes peut me suffire Torben. J’ai besoin de preuves, de preuves concrètes, pas de jolies promesses ou de mots flatteurs. Je veux des preuves par les actes… Et tant que je n’aurais pas ça, et étant donné tes révélations de tout à l’heure, je douterais toujours… J’ai besoin de réfléchir, j’ai besoin d’un peu de temps, et toi aussi je crois. Tu devrais peut-être retourner auprès de notre Reine, c’est là qu’est d’abord ta place après tout.. »

Je me séparais finalement de mon amant, me réfugiant sous la douche à présent brûlante que j’avais fait couler en entrant dans la salle de bain. J’avais besoin de mettre les choses à plat, d’essayer de me retrouver dans cette période où je me sentais finalement plus seule et plus perdue que jamais. J’avais l’impression de faire une seconde crise d’adolescence, et c’était assez perturbant…
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyJeu 30 Jan - 15:38

    Je pensais que mon discours, une fois revisité, serait à même de convaincre Cora. D'ordinaire, elle ne me donnait pas vraiment de fil à retordre. Ce n'était pas qu'elle soit faible, ou dénuée de volonté. Mais le plus souvent, je trouvais simplement quelque chose d'intéressant à dire, quelque chose de bien à faire. Un élément, n'importe lequel, qui me permettait de débloquer la situation, de l'ouvrir à moi. Je savais bien que rien n'était jamais joué d'avance, mais je connaissais Cora, probablement mieux que personne. Je me fichais de tout le reste ; je ne devais pas me laisser déconcentrer. Je la connaissais. Je savais donc les paroles qui lui feraient plaisir. Mais elles n'arrivaient pas à sortir. Peut être parce que j'étais honnête, ou bien parce que j'étais fatigué. Tout cela importait peu finalement, mais m'empêchait pour autant d'atteindre mon objectif. Autant dire que je n'étais pas fort pressé de continuer cette conversation. Tout ce que je disais semblait terriblement maladroit et dénué de la moindre importance. Dans ces conditions, il était peu aisé pour moi de trouver des solutions. Vraiment, tout cela devenait très confus. Et au final, je ne savais plus vraiment ce que je devais dire ou faire, rien ne semblait fonctionner. J'avais finalement décidé que je devais avancer, au moins un peu, et que je me devais de rejoindre Cora. Je ne me doutais absolument pas du désastre qui m'attendait dans cette fichue salle de bain, mais cela ne m'empêchait pas d'y aller la fleur au fusil prêt à conquérir enfin sa volonté. Quel fou j'étais. J'avais pourtant toutes les caractéristiques, toutes les informations devant les yeux. Je n'étais tout simplement pas fait pour ça. J'essaie d'arracher Cora à mes arguments, de l'amener à comprendre ce que j'essaie de lui dire. Il ne me venait pas un seul instant à l'esprit qu'elle l'avait peut être déjà compris, et que trop bien encore.


    La belle me confie être à une période difficile de son existence, et que celle ci n'était absolument pas ce qu'elle aurait imaginé à cet âge là. On en est tous là, ma petite. Il y a dix ans, je me serais vu avec Jana, avec quelques petits monstres autour de nous qui nous auraient rendus fous, un travail ennuyeux et des soirées arrosées chez des amis. Oui, c'était comme ça que j'avais imaginé cette existence future. Rien ne m'aurait sans doute préparé à être intimement lié à une vampire, à crapahuter dans le sang, la boue et tout le reste, sans imaginer d'autre forme de bonheur. Cora n'était pas dupe. Je ne l'aimais pas. Du moins, pas comme elle, elle m'aimait. Cela n'empêchait pas que pour moi elle était plus proche que toutes les autres. Mais s'agissait il d'amour ? A mon sens à moi, oui, mais je ne pouvais lui faire l'affront de le lui dire. Ma définition ne collerait jamais à la sienne de toute manière. Cela me heurtait, qu'elle me dise que ce qu'elle était pour moi ne lui suffisait plus. Cora était la seule constante de mon existence. Krystel était plus proche, mais de ma nouvelle vie c'était l'humaine qui avait été la plus présente. Je ne savais tout simplement plus quoi faire, plus quoi dire, pour la convaincre. Des preuves. Elle avait besoin de preuves. Mais lesquelles ? La jeune femme me confiait que mes arguments la faisaient douter, et qu'elle avait besoin de temps. Moi aussi. Je devais retourner auprès de notre Reine.


    Oui, sans doute.


    Je restais là, interdit. Je ne bougeais, ni ne cillais, mais mon regard était parti du sien. Je me rendais compte pour la énième fois que ma nouvelle existence signifiait la solitude plus que tout ce que j'avais vécu dans ma vie. Cora va sous la douche. Je m'assoies sur les WC, la lunette et la planche rabaissées. Je ne sais absolument pas quoi dire. Je ne sais toujours pas quoi faire. Je suis définitivement bien plus doué pour la mort que pour la vie. Je me redresse en soupirant, toujours aussi nu. J'écarte la porte coulissante de la douche, et j'entre dessous avec Cora. Je reste pourtant éloigné d'elle, ne désirant pas lui apposer de contact qui ne l'insupporte. Je me calle dans le coin, la dos et les fesses posés contre le carrelage glacial. L'eau coule, la vapeur monte. Je ne frissonne pas. Le froid et moi, c'est une longue histoire de famille avec la mort.



    | Je... Je ne sais tout simplement pas comment faire, Cora. Je fais du mieux que je peux, je t'assure. J'essaie d'être partout, de contenter tout le monde, de faire en sorte que tout se passe bien. Mais je ne sais pas comment faire. Je serais malhonnête, je dirais que je ne sais plus. Mais au final, je ne suis pas sûr d'avoir déjà su comment y faire un jour. Oui, j'ai déjà été marié, j'ai déjà rêvé du genre de vie dont tu rêves aujourd'hui. Mais aujourd'hui, je suis tellement différent. Je marche dans l'ombre, dans les ténèbres, Cora. J'ai besoin de toi pour continuer. J'ai besoin de toi pour y croire encore. |


    Je soupire, m'asseyant contre le coin de la douche, ramenant mes genoux vers ma poitrine. Je ne suis pas triste, ni déprimé. Cet effort d'introspection me demande plus de stabilité que mon corps fatigué ne peut m'en offrir debout.


    | Tu sais, pendant longtemps, j'ai cru en l'amour. Puis, je me suis remis à croire en Dieu. Au final, après toutes ces années, je me suis rendu compte qu'il n'y avait qu'une seule chose qui m'accompagnait fidèlement. La mort. Au final, il ne reste plus que ça. Et toi, Cora, tu es tout ce qu'il me reste de la vie. |
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyLun 3 Fév - 13:21

C’était dingue de constater à quel point l’esprit humain pouvait être complexe… Pendant ces sept dernières années, j’avais attendu et espéré que Torben se rapproche davantage, qu’il se décide enfin à demander à s’unir à moi, pour le meilleur et pour le pire. Je m’étais surprise à plusieurs reprises à regarder avec attention des robes de mariées en vitrine, de m’imaginer dans l’une d’entre elle. J’avais pensé à la maison blanche avec un jardin, deux ou trois enfants, une balançoire. J’avais vécu dans l’espoir et le rêve, j’avais comme qui dirait attendu tout ça pendant toute ma vie. Mais aujourd’hui qu’il me proposait cette union, je traînais des pieds, je doutais. Il fallait dire que le fait d’avoir couché avec ma meilleure amie ne jouait pas en sa faveur c’était clair.. Et puis il y avait ce nouveau lien, toujours plus fort, qui l’unissait à Notre Reine…. Et enfin cette prise de conscience brutale qui m’avait assailli à l’aube de mes 30ans, et qui faisait que mes rêves me paraissaient aujourd’hui totalement obsolète, définitivement hors d’atteinte. Ce que je désirais le plus au monde m’apparaissait aujourd’hui enfin comme quelqu’un chose d’inaccessible pour moi, moi qui devrais probablement rester toute ma vie une servante bien obéissante, mais définitivement seule.

Je laissais l’eau presque brûlante coulait sur ma peau, me demandant quelle direction j’allais faire prendre à ma vie. Qu’est-ce que je voulais à présent ? Que pouvais-je attendre, espérer objectivement de cette vie que j’avais choisie et qui, d’une certaine manière, m’avait condamnée à vivre dans la solitude ? Cette prise de conscience, cette introspection, commençait à me fatiguer. Entre ça et la petite guerre que nous avions dû mener la veille, mon corps et mon esprit semblaient vidés de toute énergie. J’entendis les portes de la douche coulisser ; je me retournais, et voyais mon amant prendre place dans la douche, suffisamment loin cependant pour ne pas me toucher. Il semblait quelque peu décontenancé…. Finalement, il prit la parole, m’exprimant son désarroi. Il essayait de faire de son mieux, mais ne savait finalement pas comment s’y prendre. Je pouvais voir sur son visage qu’il était sincère : il essayait vraiment de contenter tout le monde, moi y compris. Il avait eu les mêmes rêves que moi, mais la réalité de la vie avait cassé ses rêves, qui n’étaient plus pour lui qu’un vieux souvenir, quelque chose d’impossible à obtenir, surtout pou un être qui avait définitivement choisi les ténèbres.

Je fus touchée lorsqu’il confia qu’il avait besoin de moi pour continuer, pour croire encore que le bon existait encore. Entendre qu’un homme comme lui pouvait avoir besoin de moi me flattait bien entendu, d’autant que je savais à quel point il pouvait lui être difficile de faire ce genre d’aveu. Je le regardais s’asseoir, et comprenais en écoutant ses paroles que si pour moi mes rêves avaient représenté un espoir auquel je m’étais raccrochée durant toute mon existence, pour lui, depuis quelques années du moins, depuis que sa vie avait basculé dans l’ombre, j’avais représenté, d’une certaine manière, son espoir. A travers moi filtrait la vie qui semblait lui avoir échappé et à laquelle il souhaitait se raccrocher. Peut-être que je représentais à ses yeux l’espoir que la lumière ne l’avait pas définitivement, complètement quitté. A travers ces mots, j’arrivais à le voir sous une facette que je n’avais encore jamais vu : je le voyais vulnérable, mais aussi encore bercé par un mince espoir de trouver un minimum de paix, de petits bonheurs, et visiblement je représentais pour lui la personne qui pourrait lui apporter ça.

Le corps ruisselant, je m’accroupissais de manière à pouvoir voir son visage, avant de reprendre la parole :


« Je crois que tu es moins perdu que tu ne le penses Torben. Il y a encore de l’espoir en toi, même s’il est faible et tapi dans l’ombre dans laquelle tu vis aujourd’hui. Je suis contente d’en être en quelque sorte « l’ambassadrice », et si ma présence te permet de te raccrocher à quelque chose d’autre que la haine, la colère, ou la violence, j’en suis très fière et honorée. Je posais ma main sur sa joue, et allais déposer un baiser sur ses lèvres humidifiées par la vapeur qui avait envahie la douche. Je sais que c’est compliqué entre nous, et qu’en ce moment je ne te facilite pas la tâche. Mais, dans tous les cas, même si je peux me sentir quelque peu déçue, contrariée, voire frustrée, tu sais très bien que je serais toujours là pour toi. Je donnerais ma vie pour toi Torben. Tu m’as sorti de l’enfer, et je suis contente d’être aujourd’hui celle qui peut-être te permet de conserver un peu d’espoir en la vie. Je pris son visage entre mes mains pour l’embrasser une nouvelle fois, avec plus de fougue, de passion, de désespoir aussi. Je crois qu’on s’est assez pris la tête comme ça aujourd’hui qu’en dis –tu ?

Je l’embrassais encore, l’aidant à se relever pour le placer avec moi sous le jet d’eau chaude. Je le lovais contre moi, restant quelques instants silencieuse, laissant l’eau laver tous les questionnements, les doutes, les peines, qui pouvaient être nôtres. Finalement, je m’écartais juste suffisamment pour qu’il puisse voir mon visage, avant de reprendre : Qu’on le veuille ou non, qu’on soit ou non sur la même longueur d’onde toi et moi, on est d’ores et déjà liés l’un à l’autre. Il faut encore qu’on fasse quelques petits réglages, qu’on réfléchisse sur ce qu’on veut vraiment, mais je crois que ça pourra attendre demain tu ne crois pas ? J’ai envie de profiter pleinement de ta présence, de te sentir une fois encore contre moi. Je l’embrassais encore, mes mains se perdant le long de son corps désormais chaud. Pour le moment il n’y a que toi et moi… »
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MessageSujet: Re: The Black Dawn [Livre II - Terminé]   The Black Dawn [Livre II - Terminé] EmptyLun 3 Fév - 21:09

    Finalement, après bien des efforts... J'avais surmonté la vérité crue sur mes sentiments et sur ma vision de notre... Couple, avec Cora, pour me focaliser sur une vérité stricte et rigoureuse vis à vis de mon propre destin, de cette existence toute entière. En règle générale, je ne m'attardais pas sur le passé, toute cette succession d'évènements qui n'avait eue que pour seul effet de me détourner de la lumière, de me mettre en danger encore et encore. Mettre en danger les gens que j'aimais, ceux que je défendais. Ce parcours chaotique, erratique même, avait eu de nombreux tournants, avec des passages tantôt plus rapides et tumultueux et d'autres lents comme la mort qui prend les inconscients. Je soupirais à nouveau. Oui, j'avais voulu toutes ces choses par le passé. Enfants, maison. Emploi stable et revenu correct, même si je n'avais que peu d'ambitions professionnelles. J'avais voulu laisser les armes de côté, éteindre cette partie de moi même qui brûlait pour la perspective du danger et l'équilibre précaire par delà les tentatives insensées qui me menaient aux portes de la mort. Au final, nous sommes toujours rattrapés par ce que l'on est au fond de soi. Cette existence bien rangée avait peut être volé en éclats lorsqu'un vampire avait pour la première fois fait irruption dans ma vie, mais la fatalité aurait probablement voulu que je finisse de toute manière par battre à nouveau les campagnes militaires du Vieux Continent comme je l'avais fait dans ma jeunesse. La fatalité venait toujours réclamer son dû. Pourtant, j'avais désormais une occasion unique de rattraper les choses. La mise en œuvre d'un vieux désir avec une camarade immensément plus stable, et sous le saint patronage de la seule déesse réellement dépositaire de ma destinée. Oui, j'avais une occasion unique. Mais le voulais je vraiment ?


    Je ne savais pas quel impact auraient mes paroles sur la jeune femme que je courtisais, en tous cas d'une certaine manière. Les choses avaient pris une tournure nettement plus compliquée que ce à quoi j'aurais pu objectivement m'attendre. J'essayais peut être encore de manipuler ses sentiments en provoquant chez elle l'écho d'une compassion qui ne demanderait qu'à être réveillée, mais j'étais pourtant honnête dans ma démarche. Je convenais volontiers que je ne savais plus rien aujourd'hui des choses de l'amour et de l'affection. Je pensais nourrir l'un comme l'autre pour Jana, et aucun de mes arguments n'avait trouvé d'écho chez elle, sachant que ces semblants d'émotions étaient pervertis par un calcul politique que j'avais fait à son encontre. Shane avait été aisément conquise. Il n'avait fallu qu'instiller la perspective du stupre pour qu'elle me saute dessus. J'avais fait le minimum pour paraître convaincant, n'en retirant aucun plaisir durable. Après, il restait Krystel, avec qui j'avais connu la veille l'intime réconciliation qui nous avait amené à nous comprendre et nous rapprocher comme jamais, sans pour autant que je puisse partager une existence tournée vers l'avenir au sens humain du terme. Quoi que j'avais fait ces derniers temps, rien n'avait réellement fonctionné. Et voilà que Cora me posait de nouvelles difficultés.


    J'espérais que la jeune écossaise comprenne où je voulais réellement en venir. Si ce n'était pas le cas, je n'aurais qu'à abandonner cette chimère pour me concentrer sur d'autres manœuvres infiniment plus tangibles et plus faciles à mettre en œuvre. La belle écoute ce que j'ai à dire, et s'accroupit sous l'eau brûlante pour me faire réellement face. Je notais alors qu'elle avait compris certaines choses, tout en continuant de m'idéaliser et de me prêter une humanité bien trop prégnante pour moi. Je ne haïssais plus vraiment, tout comme je ne ressentais qu'avec difficulté colère et amour. La violence, elle, faisait partie de mon quotidien, et découlait toujours d'un calcul. Elle réaffirme son attachement, et balaie les complications d'un baiser fougueux auquel je réponds avec ardeur. Je laisse faire l'experte en émotions humaines, la laisse me guider debout, contre elle, me serrant avec ferveur tandis que je posais mes mains sur sa peau humide et brûlante.


    Je me laisse aller à son étreinte, caressant son corps ruisselant, pressant mon entrejambe contre la sienne. Je l'embrasse à pleine bouche, avant de prendre le savon et de le lui passer sur le corps, lentement, sensuellement, le faisant glisser sur son épiderme.



    | Je vois ce que tu veux dire et tu as raison. Tout est et sera compliqué, quoi que tu choisisses. Je ne retire pas ma proposition, même si tu as des réticences. Ce qui doit arriver arrivera. Mais puisque nous parlons de nous, je dois te dire que je ne suis pas certain de mériter pareil amour, pareille dévotion, de la part de quelqu'un que j'ai peut être sauvé... Pour mieux te remettre en danger ensuite. |


    Je m'accroupis pour passer le savon sur ses cuisses, sur ses genoux. J'embrassais son bas ventre. Une fois. Une deuxième fois.


    | Il n'y aura jamais que toi et moi. Krystel ne se mettra pas entre nous. Tout ce qu'elle demande, c'est ma présence régulière, quotidienne, auprès d'elle, dont nous avons besoin elle et moi. Mais elle te considérera toujours comme sa pomme et moi son servant. Il est possible, d'ailleurs, que nous partagions à l'occasion tous les trois la même couche. |


    La perspective, nouvelle, m'excitait plutôt. Je ne me laissais jamais corrompre par des pulsions, mais Krystel avait récemment réveillé des choses en moi. Des choses qui me permettaient de vouloir d'un avenir avec une femme, mais qui me rendaient également plus soumis que jamais aux vieilles tentations. Je me redresse, embrassant le corps de Cora, sa poitrine, son cou, ses lèvres.


    | Je suis fort désolé de n'avoir que ça à t'offrir, petite. Mais tu sais que je suis sincère et honnête, que je tiens à toi bien plus qu'à moi même. Même si c'est à ma manière... |


    Je reprends possession de sa bouche, encore et encore, me perdant dans un long baiser avec ma maîtresse de toujours.


Torben Badenov

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