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Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptySam 17 Aoû - 21:27


    Onze heure et quart. J’avais trainé au lit pour pouvoir au moins bien me reposée, même si mon sommeil était fractionné. J’avais toujours du mal, malgré le fait que je fermais tout à double tour. L’obscurité m’apeurait, même si j’essayais de la contrer parfois. Cela me rappelait que trop bien ce que j’avais pu subir, en plus de l’odeur du ciment humide, des pierres et de la terre aussi. C’était quelque chose que je n’oublierais jamais, et la nuit, il fallait bien l’avouer, était propice aux vampires. Comment ne pas craindre qu’il puisse entrer dans mon appartement ? Impossible donc pour moi de dormir plus de trois heures d’affilées. Autant dire que je voyais défiler l’horloge sur ma table de nuit. J’avais presque envie de mettre une veilleuse, comme les enfants, et je n’allais pas tarder à mettre cela en place, aussi stupide cela paraissait après autant d’années. Mais peut-être que ça pouvait juste me rassurer. Je devais essayer en tout cas. Je gardais cette idée de côté et me dirigea vers la salle de bain pour me laver. Il fallait que je fasse quelques courses en constatant mon frigo vide. J’étais un peu las, vraiment pas motivée pour y aller. Je mangeais un petit quelque chose  puis partit en direction d’un supermarché le plus proche.

    Enfin rentrée et ranger tous les sacs, je m’étalais sur mon lit pour constater qu’il était déjà tard en tournant la tête vers mon horloge. Déjà le début de soirée, pourtant je n’avais croisé personne et donc pas de bavardage qui dure trois plombs. Certaine personne ne me dérangeait plus, ou presque. Je souris en pensant à Tim. Nous avions fait quelques autres balades ensemble, étions sorti prendre un verre aussi. C’était vraiment sympathique. Sa présence commençait à me plaire finalement, tout comme sa bonne humeur, son humour et son extravagance. C’était tout lui, je l’appréciais comme il était. Je me surpris à sentir la fatigue m’envahir, et mes paupières se fermèrent sans que je ne puisse rien y faire.
    Mes yeux se rouvrir pour faire face au plafond. Je tournais la tête pour regarder l’horloge et me redressais comme une furie. L’heure ! J’avais dormis trop longtemps, je devais être au boulot à l’heure qu’il était. Je jurais avant de prendre mes clefs, mon sac et ma veste avant de sortir en trombe et courir lorsque j’étais sur le trottoir. J’arrivais alors haletante dans le bar, me préparant aussi vite que possible. En ressortant, je croisais le patron et eut un mouvement de recul alors que la surprise me submergea. Je failli sortir ces mots : « qu’est-ce qu’il fou là lui ? » mais réussi à les garder dans mes pensées.

    « Vous êtes en retard, vous… »

    « Oui excusez-moi. Si ce n’est que ça, je fermerais le bar, ne vous en faites pas. » le coupais-je alors qu’il me présenta des clés presque aussitôt que j’eu finit de parler.

    « C’est parfait, nous sommes donc d’accord. Mais attention, que ça ne devienne pas une habitude. Votre ancienneté ne changera rien dans ce cas. »

    Je lui hochais la tête positivement, avant qu’il ne s’en aille. Je mis les clés dans mon sac et commençait mon service alors que je savais que j’allais rentrer très tôt le lendemain. Je n’arrêtais pas de regarder l’horloge vers la fin, l’heure ne tournait pas aussi vite que je voulais et je commençais à en avoir juste un peu marre des clients qui me reluquaient. J’avais presque failli sortir de mes gonds alors qu’un client m’avait effleuré les fesses. Fort heureusement pour lui, je ne l’avais pas incendié, je lui avais juste mit mon poing sur sa tronche, et j’avais été heureuse de voir qu’il saignait. Comme d’habitude, mon collègue m’éloigna et je restais derrière le bar tout le reste de la soirée. Du moins jusqu’à temps que l’autre serveur parte à la fin de son service, me laissant seule face à des clients réguliers et d’autres qui arrivaient encore juste pour prendre un verre au bar avant de repartir. Je jetais un œil sur l’horloge, bientôt je fermerais.

    Une heure et demie du matin. J’avais eu du mal à expulser certains hommes qui souhaitaient encore resté. Comme si on était ouvert toute la nuit. Je n’en pouvais plus d’être entourée de poivrots, d’hommes à faire sortir dehors sans les cramer. J’étais irritée et éreintée lorsqu’enfin le bar était vide. Il me fallait encore faire le ménage, mais en une demi-heure c’était fait car je m’étais déjà bien avancé plus tôt. Je me dirigeais vers l’arrière-boutique pour éteindre l’enseigne quand j’entendis le son de la clochette retentir. Je sorti avec la colère qui explosait.

    « Le bar est fermé, vous savez pas lire ?! » ajoutais-je énervée, d’un ton très sec et qui se voulait vraiment dissuasif. Mais lorsque je relevais la tête, j’aperçue finalement Tim.


Dernière édition par Alienor C. Galvez le Jeu 29 Aoû - 13:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyMar 20 Aoû - 20:36


Ce ne fut pas la suite qui m’aida davantage. Une fois fuit le lieu de ma découverte je n’avais fait que marché. Je ne pouvais faire que ça. Marcher. D’une part parce que je ne possédais pas de voiture, deuxièmement parce que j’avais une fâcheuse tendance à privilégier la course histoire de confirmer mes retards et troisièmement pour la simple et bonne raison que c’était l’autre qui m’avait amené jusqu’à l’hôpital. Mes poings serraient je m’enfonçais ce qui s’apparentait à des ongles dans la peau afin de me contenir le plus possible et de ne pas hurler au beau milieu de la ville. Comment avais-je pu être si stupide ? Si inconscient ? Si irréfléchis ? et si …. Si… mais si stupide ! Pourquoi avais-je accepté son aide ? Pourquoi étais-je monté dans sa voiture ? Non pire, pourquoi avais-je eu la bonne idée de plaisanter avec lui ? Il ne méritait rien. Il ne méritait pas ma sympathie. Il ne méritait la sympathie de personne de toute façon. Non. Juste une vie minable pour un gros riche ayant vécu ce que j’avais toujours attendu. J’espérai être à la fois le Pinocchio et le Geppetto de ma propre histoire avec, dans le sang, un peu de la fée bleue et de Jiminy. Lui c’était un genre de Grand Coquin croisé avec Stromboli. Je voulais être une nouvelle version de cette histoire. Le héros de la mienne. Celle d’un enfant humain attendant d’être plus que cela sous les pleurs et les espoirs de ses parents. Celle d’un enfant humain devenant du jour au lendemain celui qu’il espérait tant. L’autre aurait été le vilain de l’histoire : toujours à vouloir reprendre sa famille qui n’était pas la sienne mais qui l’était tout de même. Mais lui, ce personnage, je ne l’aurai connu que plus tard ou peut-être, dans ce film, ne l’aurais-je jamais connu ? Toute cette histoire n’aurait pas eu lieu. L’hôpital n’aurait pas été un lieu à bannir ni ma propre banque… Le destin ou la vie ou peut être bien les deux, semblait vouloir se jouer de moi comme d’un simple pantin. Un Pinocchio en construction.

Je désespérais de voir ma réaction. Depuis que je connaissais cette vérité, j’avais voulu mettre la main dessus. J’avoue que ce n’était pas pour de bonnes raisons. Ce n’était pas pour aider un esprit non éclairé. J’espérai qu’il ne le sache pas pour le lui annoncer et le lui vomir dessus avec autant de haine que possible dans l’espoir stupide que je me sentirais mieux. On dit toujours qu’après l’hurlement, le sentiment de vide était apaisant. Ce n’était pas ce que j’ai ressenti en parcourant les rues d’Edimbourg. J’étouffai sous mon enragement. J’avais espéré son ignorance mais je pensais qu’il s’en serait rendu compte. J’avais espéré me sentir mieux mais le sentiment qui me prenait était tout sauf bénéfique. Ma colère fasse a cet évènement dont je n’ai jamais rien pu, ne désemplissait pas. Ni en le frappant. Ni en lui apprenant la vérité. Ni en marchant. Ni en m’arrachant la peau de mes ongles. Ni en courant car c’est ce que je fis ensuite, je me mis à courir. Je courus pendant un instant, je crus cela mais en réalité ces biens près de deux heures que foulais le sol de la ville à travers les passants mécontents. Je m’en fichais. Je ne faisais même pas attention à eux. Je ne savais comment réagir. Trop d’images me bouffaient le crâne. Je voulais que tout s’arrête. Alors je courais plus fort et plus vite, avec plus de rage. Mes membres me tiraient, je n’avais jamais mi tant de cœur à l’ouvrage. Puis mes pieds s’arrêtèrent doucement et je fis attention à ce qui se passait autour de moi pour la première fois depuis un moment. J’étais dans le parc d’Edimbourg, posté juste devant le banc surplombant celui-ci. Je me retournai et vit l’arbre dans lequel nous avions discuté, elle et moi. Un sourire s’afficha, trop fugace. Mes sourcils se froncèrent bien malgré moi et je grimpai dans l’arbre. La course ne m’avait pas libéré, peut-être la nature ?

Je passai la encore plusieurs heures observant le soleil se coucher, les gens changeaient dans un flux délicat que j’aurai aimé partager. J’étais terne. J’étais morne. Ce que j’avais cru être libérateur ne faisait plus que me déranger me jetant à la figure l’être que je n’étais pourtant pas. Je n’étais pas un monstre d’indifférence et de méchanceté pourtant j’avais agité telle une brute stupide. Je le regrettais puis je regrettais de le regretter. Après tout, il aurait du savoir. Il aurait dû comprendre. Il aurait du être moins bête. Mais je l’avais espérer. J’avais espéré qu’il soit si bête. Je l’avais voulu. Je l’avais rêvé. Mon poing. Sa tête. Un rêve. Un bonheur. Non le bonheur. Celui d’un commencement. Celui de ma page tournée. Pourtant, je la sentais encore plus qu’avant sur mon visage. Elle l’enrobait et je luttai pour trouver un espace déchiré pour respirer. Qu’avais-je fait ? Qu’aurais-je du faire ? Pourquoi lui ? Pourquoi un Cameron ? N’aurait-il pas pu être un simple Camille ? Un Camille détestable ? Pourquoi l’avais-je croisé avant et dans ces circonstances ? L’envie de hurler me revint mais je la contrôlais par un coup de poing figé dans l’écorce de l’arbre. Je grognais alors, levant les yeux au ciel et serrant mon poing dans mon autre paume. Jurant je frappai mon front contre le tronc. J’étais stupide. Une autre idée me vint alors : l’alcool. Et si je cédai. Juste une fois ? Une fois de plus ? Oublier. Ce serait si bien. Ne penser à rien. Ne penser à rien et surtout pas à lui. Surtout pas à eux. Les siens et les miens. Oublier. Oublier tout ça. Etre juste moi ? J’espérai me retrouver, me comprendre au fond d’un verre. Alors je descendis de mon arbre et arpentais la ville à la recherche d’un pub où je pouvais me montrer désagréable. Au coin d’une rue je trouvais mon bonheur et m’enfila plusieurs verres laissant échapper des remarques que j’aurai dû garder pour moi car cela m’aurait évité de me battre. Trois tombèrent sans grande résistance. Le quatrième, après mon Xe verre, eut raison de moi sur plusieurs coups et c’est le cinquième qui me jeta dehors. Il n’était pas bien tard alors je retournai dans mon arbre. Mon cerveau commença à s’éclaircir sous l’arbre bien trop tard pour faire grand-chose. Il s’éclaircit et je me remis à penser. A penser. Je me jetai de l’arbre et c’est en courant que, sans trop comprendre encore ce que je faisais, je me retrouvais face à l’enseigne éteinte du celtic pub. Je frappai avec insistance sans penser une seconde qu’elle pouvait ne pas être là. Me retrouver face au patron n’était pas une option. Me retrouver moitié soul, puant la transpiration, dans un état juste pitoyable devant elle ne me perturba pas une seconde. Pas à cet instant. Mon visage s’illumina en croisant son visage et je ne fis même pas attention à ses propos.

Hééé tooooi… T’peux m’ouvrir s’te plait avant q’mon cerveau me rat…rattrape ?

Je m’arretai, toussai, passai une main dans mes cheveux alors que deux neurones se connectaient.

J’suis désolé… j’ai un état… mais..pas moi… tu’sais… je.. il… fin on… echangé.. alors bon. Café j’crois…
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyMer 21 Aoû - 13:27


    Mon étonnement me fit arrêter tout ce que j’avais entrepris de faire, notamment d’engueuler la personne qui tapait sur la porte et faisait sonner en même temps la clochette par je ne sais quel moyen. Je ne l’aurais pas entendu frapper sinon. J’aurais très bien pu tourner les talons si je n’avais pas reconnu Tim, car oui, il n’était pas immédiatement reconnaissable. Je me demandais ce qu’il faisait là, à cette heure-ci. Je n’avais pas encore vu l’état dans lequel il était car j’avais éteint toutes les lumières sauf une qui ne servait que de veilleuse en quelque sorte ; mais qui me permettait de voir essentiellement ce dont j’avais besoin. J’avais fini de nettoyer les tables et toute la pièce, il me fallait encore essuyer quelques verres mais tout ça pouvait attendre. Je repris ma marche pour aller vers les portes et je constatais enfin avec stupeur l’état dans lequel il était. Même si ses paroles confirmèrent qu’il était soul, j’étais complètement coi devant cette scène. Pas pour très longtemps… J’attrapais mes clés dans ma poche et déverrouillais la porte pour enfin l’ouvrir et faire entrer Tim.

    « Allez viens. »lui indiquais-je alors que je l’incitais à rentrer en le prenant par le bras. Je constatais alors l’odeur qu’il émanait… l’alcool mêlé à la sueur et la crasse qu’il avait sur lui. Je ne savais pas ce qu’il se passait mais j’étais inquiète. Oui c’était cela, inquiète de voir qu’il avait l’arcade pété et qui saignait abondamment, tout comme sa lèvre éclatée. Je ne le reconnaissais plus pour tout dire.

    « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

    Je l’emmenais avec moi sans même lui demander s’il avait envie de s’assoir. Je le dirigeais vers une des chaises du bar et le fit assoir.

    « Tu es vraiment dans un sal état… » soufflais-je alors que je constatais encore l’ampleur des dégâts.

    Je n’aurais jamais ouvert à un inconnu. Si je n’avais pas fait plus ample connaissance avec Tim, c’était certain que la porte serait restée close. Ca arrivait quelque fois que des ivrognes tapaient sur la porte pour que je les ouvre et leur donne ce qu’il voulait… une ou plusieurs bouteilles à vrai dire. Mais jamais je n’avais cédé, ils se lassaient toujours. Mais là, c’était une autre situation, une autre personne aussi. Tim était vraiment quelqu’un que j’avais apprécié à connaître finalement, entre nos balades et nos discussions autour d’une boisson sur une terrasse. Non vraiment, il devait y avoir quelque chose pour qu’il soit dans cet état. Je fis le tour du bar, pris une bassine en dessous de l’évier, la rempli d’eau tiède et y plongea une serviette propre. Je posais la bassine sur le bar et le contournais encore pour me remettre devant Tim.

    « Ne bouge pas. » lui indiquais-je alors que j’essorais la serviette de mes deux mains.

    Je rapprochais la serviette humide de son arcade et tamponna d’abord pour humidifier le sang qu’il y avait. Je doutais que ça lui fasse du bien mais il fallait au moins nettoyer tout ce sang pour constater la plaie en dessous. Je lui enlevais tout le sang, malgré le fait que ça saignait encore, mais en tout cas, il ne s’était pas loupé. Je constatais aussi qu’il avait des points de suture dans le cou, chose qui me fit tout drôle sur le moment. J’arrêtais donc de m’occuper de son visage, restant en plan avec ma serviette sale de sang dans ma main droite.

    « Mais qu’est-ce que tu as à ton cou ?! »

    J’avais haussé le ton, non pas de colère mais de surprise. Car je commençais à m'imaginer tout un tas de choses, et pas les plus anodines...
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyMer 21 Aoû - 20:31

Deux neurones s’étaient connectés mais c’était tellement peu. Tellement peu pour me faire prendre conscience que c’était tout sauf une bonne idée. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Encore aujourd’hui je me le demande. En y repensant c’était juste inconsidéré et stupide. Ce jour-là, je fus la personne la plus stupide au monde. Comment faner la relation à peine éclose que je vivais avec Aliénor en seulement une soirée ? Question rhétorique évidement. J’avais fait exactement tout ce qu’il fallait pour la faire flipper et ce n’était que le début. Une partie de moi, qui commençait juste à être consciente, le saisissait. C’était affligeant de voir à quel point ma capacité à agir étrangement dans le but de tout gâcher était grande. Je connaissais Aliénor depuis mon arrivée, ou presque, dans cette ville. Je la connaissais pour avoir commandé nombres de bières au bord de son bar. Au début par envie, les premiers soirs, le désir de croiser du monde à l’extérieur du travail sans forcément faire des rencontres. Des rencontres d’ailleurs, que je ne fis pas vraiment, trop préoccupé, au fond, par mes objectifs. Objectifs loin d’être atteints. Juste deux, non trois avaient été rempli aujourd’hui. Mettre la main sur Camille Fontayn, lui faire rencontrer mon poing avec grand soulagement et lui annoncer la vérité que j’espérai impensable pour lui. Le résultat ? Dans les faits, concluant, mais les faits n’étaient pas le plus important. J’étais tombé littéralement sur lui alors que je le pensais être un autre. Je l’avais frappé mais n’avait pas ressenti de libération ou de bien être particulier juste de la rage, encore plus puissante. Je lui avais dit la vérité mais son visage à mes propos n’avait pas été si jouissif que ça. Le remord. Un sentiment que j’aurai préféré ne pas ressentir. Pourquoi m’en vouloir ? Ce n’était pas ma faute. Non. Si. Je ne savais plus. Boire. Je voulais boire pour oublier alors pourquoi lui demandais-je du café ? Le café ça réveillait. Ca n’endormait pas. Stupide. Elle me prit par le bras et malgré la confusion que j’abritais, j’en fus étonné. Nous nous étions rapprochés depuis l’épisode de l’arbre et cela a mon grand plaisir. Nous avions beaucoup échangés sur tout et n’importe quoi mais rien de très important sur nous. Juste le minimum pour définir nous nous entendions et si nous pouvions être de bons amis bien que j’osai espérer plus. Avec cette nuit-là, mon espoir pouvait disparaitre parmi les trous noirs de la Voie Lactée. J’avais remarqué qu’elle détournait systématiquement les questions qui se rapportaient trop à elle et aux dernières années. Elle rougissait, détournait le regard et souriait légèrement mais ne répondait que par d’énigmatiques phrases ou par d’autres questions. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Je faisais la même chose, plus ou moins. Je faisais de la sélection d’information et du détournement. Par exemple, elle savait que j’étais généticien mais elle pensait que je travaillais à l’hôpital ou dans un labo de la ville. Bref. Alors que mes pensées vagabondaient entre mon désir de boire quelque chose de fortement alcoolisé et celui de décuver, Aliénor me demanda ce qu’il s’était passé et ajouta que j’étais dans un piteuse état. Je pris alors le temps de me regarder d’un œil qui se voulut assuré mais qui avait du mal à rester ouvert avec le sang et espèce de fatigue qui me prenait.

Je… ah… j’ai couru… toute… toute l’après-midi…. Pi… tu doutes…. J’ai.. pris un p’tit verre… de trop.

Je remarquais alors la bassine, la serviette, ses mains…. Je bloquai sur ses mains. De belles mains, fines avec des doigts allongés. Des mains de pianistes. Je souris. Je voulus les attraper mais l’habitude du « non-contact » ne semblait pas avoir disparu avec l’alcool alors je m’abstins fronçant les sourcils en réalisant ce qu’elle allait faire. Je lâchais un grognement puis m’habituai  son opération grand nettoyage. Je la regardai de mon œil valide. Elle était belle. Très belle et même quand elle était soucieuse et concentrée comme ça. Je souris. Mes pensées n’étaient toujours pas très bien ordonnées mais je m’en sortais légèrement mieux en me concentrant sur elle. J’evitais de penser à lui sauf quand je pensais que je ne pensais plus à lui. Là, ça repartait. Et ce fut le cas car je fus alors surpris par un pic de douleur. Je me détournais alors appliquant mes doigts sur la plaie, sursautant encore en jurant un « mais quel con » puis revint vers elle. C’était trop tard. Sa tête était penchée sur le côté. Son visage se contracta un peu plus. Elle était inquiète. Je pensais que c’était mignon. Qu’elle m’appréciait. J’étais heureux. Très heureux. Il me prit l’envie de l’embrasser enhardie par cette découverte mais je me retins une nouvelle fois. Je ne devais pas et je me maudis de bien me conduire, de ne plus être assez soul pour enlever les barrières que je m’étais créé sous l’arbre. Puis je lui en voulu à elle de m’avoir poussé à les dresser. Je fronçais les sourcils, mon sourire avait disparu. Alors Alienor me demanda ce que c’était dans mon cou et je sentais que j’aurai du mal à tout lui dire.

Rien… rien… Tu sais que t’es belle ? Je te l’avais déjà dit ? Quand… quand t’es soucieuse t’as un p’tit plie là…

J’effleurai alors du bout des doigts un petit plie entre ses deux sourcils. C’est fou comme l’alcool pouvait nous faire passer deux humeurs différentes en peu de temps comme il pouvait nous faire dire ce qu’on pensait justement à ne pas devoir dire et ne pas dire ce qu’on pensait dire. Comme si nos pensées, nos paroles, et nos désirs étaient tous mis dans un énorme sac que l’alcool secouait pour faire un énorme n’importe quoi dont on avait du mal à se dépêtrer. C’était ça, en y repensant, que je n’appréciai pas dans l’alcool. Là, fin ce jour là, j’avais voulu oublier donc boire au point de ne pas me souvenir or, je n’étais pas allé assez loin. L’alcool avait redescendu pendant que j’observai les étoiles, à moins que je ne dormais, j’ai un doute tout d’un coup. Mon esprit revenait à un état qui ne m’était nullement favorable entre l’inconscience et la conscience. Surtout devant elle. Ce n’était pas bon et encore moins dans cet état.

Bon n’uvelle leçon sur…. Timouuuuu…. Des fois... souvent en fait… je deviens stu.. stupide et je décide d’ouvrir… ma gueule et du coup… gozilla… fin son ptit fils … ça lui plait pas et bim… un poing pi… bim un mur. Pi bim timou… ptit fils de gozi c’pas un tendre…. Mais un con… mais alors un con… lui et sa click…. Barbie, ken et … et… avrel… des braqueurs vraiment… mais vraiment stupides…

Je m’arrêtai pour accuser un vertige et lui demandai quelque chose à boire.

J’ai cherché… j’ai trouvé… mais bon… j’pense… j’pense que ça… ca a aidé… fin j’pense…après j’sais pas… j’sais juste que … je l'ai dérouillé, gozi… mais ça… chuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut faut pas qu’on l’sache… sinon… sinon… faut pas…

Je la remerciais d’un sourire qui se voulait assurer puis but une gorgée…
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyMer 21 Aoû - 23:12


    Je me retrouvais là, devant Timothée, devant un homme, inquiète qui plus est de son sort. A dire vrai, jamais je n’aurais pensé être un jour là où j’étais actuellement. J’étais bien dans ma petite vie tranquille et quotidienne, trop peut-être. Ce petit plus, ce petit ‘’à côté’’ que m’avait concocté Tim embellissait un peu mes journées, les rendant moins banale et monotone. C’était étrange comme sensation… et dire qu’il y a quelques semaines, je le voyais vraiment comme tous les autres clients du bar. Un poivrot, venant boire parce qu’il aimait ça ou parce qu’il souhaitait oublier certaine chose… et chercher des femmes aussi. Il ne fallait pas être super intelligent pour comprendre que dans un bar, on trouverait toujours une femme qui finira dans le lit et les cuisses ouvertes. Oui, de belles vieilles pensées aussi franches qui ne quittaient toujours pas ma tête. Pour la plupart, ça restait comme ça, et je les voyais tout le temps au  bar. Tim avait juste su être… différent. Incroyablement différent.
    Alors qu’il me répondait, j’arrêtais un moment ce que je faisais. J’étais proche de lui mais en même temps cela ne me gênait pas. J’étais peut-être trop préoccupé par son état que la proximité que j’oubliais de mettre entre nous. Peut-être cela allait-il être bénéfique ? Je ne savais pas trop encore, et n’y pensait à vrai dire pas du tout en l’instant. Je me contentais de l’écouter et de l’observer pour bien comprendre tout ce qu’i me disait. Mais il manquait encore des informations.

    « Et bien… tu n’aurais pas dû boire, l’alcool n’apporte que des problèmes. Il suffit de regarder ton état pour constater les faits. »

    Je parlais plus pour éviter de trop le questionner et essayer d’apaiser mon inquiétude face à la situation que me présentait Tim. Je savais qu’il aimait boire, mais pas au point de devenir soul comme il l’était à présent. En fait… je commençais à me dire que je ne le connaissais peut-être pas assez… j’inspirais alors que j’essayais de ne plus réfléchir et d’écarter mes mauvaises pensées. Pour le moment, je devais juste le rafistoler, ce qui n’était pas gagné avec les moyens que je possédais ici-même, c’est-à-dire pas grand-chose. Je repris alors le nettoyage de son visage en étant rapide mais aussi un peu douce pour lui éviter de trop le crisper, c’est là alors qu’il détourna ma question sur sa cicatrice avec brio. Je ne pouvais pas ne pas la voir ce n’était pas possible. Je l’avais constamment dans mon champ de vision. Puis ces quelques mots après me laissèrent un moment en suspens, m’arrêtant quelques secondes. Je n’arrivais pas à croire juste ces quelques mots et n’arrivait pas non plus à rester de marbre lorsque ses doigts touchèrent mon front ; je commençais à chauffer, mes joues commencèrent à rosir et mes mains à trembler avant de les sentir brûler. Je baissais mon bras et décollait la serviette, je trempais mes mains dans l’eau pour sentir un grand soulagement. L’eau bouillonna quelques instants avant de s’arrêter. J’étais plus calme, et surtout moins brûlante.

    « Je suis inquiète oui. Je me soucis de ta santé figure-toi… »

    Je m’arrêtais alors que je me retournais pour lui faire face, laissant la serviette sale changer l’eau transparente en eau rouge clair. Je l’observais, alors que je me demandais toujours ce qu’il s’était passé pour qu’il arrive dans cet état. Il ouvrit la bouche une seconde fois pour me donner une de ses leçons qu’il m’avait déjà divulgué. Si je comprenais le début de son discours, je ne compris absolument rien de la suite qui suivi. Il me parlait carrément dans une autre langue, et je n’étais pas plus avancée sur ce qu’il avait vécu, ce qu’il s’était passé. Avant que je ne dise quelque chose, j’eu un réflexe de le maintenir alors que je pensais qu’il allait tomber. J’avais eu vraiment une idée merdique pour le mettre sur une haute chaise, quoi de mieux pour qu’il puisse mieux tomber ?

    « La seule boisson que tu auras ici sera de l’eau. » lui répondis-je alors qu’il me demandait à boire. Je m’écartais de lui et tendit le bras pour attraper un verre derrière le bar et le remplit au robinet qu’il y avait à côté, en étant à moitié sur le bar. Puis je me retournais et le lui tendit avant qu’il me baragouine d’autres mots aussi incompréhensible pour moi.

    « C’est pas bien compliqué à comprendre que tu t’es battu avec ton état… » soufflais-je alors plus pour moi-même que pour lui d’ailleurs.

    « Mais Tim… pourquoi as-tu fait ça ? »

    Dernière tentative alors que je savais qu’il allait me ressortir quelque chose d’aussi incompréhensible que tout à l’heure. Et alors là, une idée me vint soudainement, sortant de nulle part et n’ayant même pas réfléchi avant, ce pourquoi je ne m’arrêtais guère dans mon élan. Je fis le tour du bar, vida la bassine et mit tout de côté, puis enfilait ma veste que j’avais laissé sur le bar et pris mon sac. Je refis le tour du bar pour me retrouver de nouveau devant Tim.

    « Aller, on va pas rester ici toute la nuit. Tu as besoin d’un autre environnement et… d’une douche aussi. »

    J’essayais de rester positive malgré le fait que j’étais toujours soucieuse. Je l’aidai à descendre de sa chaise et l’entrainait alors avec moi. Je n’avais encore jamais ramené d’hommes à mon appartement. Mais c’était juste différent avec Tim, et puis, je ne réfléchissais plus. Je l’appréciais vraiment, alors pourquoi ne pas lui offrir complètement mon aide ?
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 14:00

Le gout de l’eau me fit grimacer. Ce n’était pas assez fort. J’avais l’impression que ma gorge s’était habitué à un niveau d’alcool élevé et en redemander. L’eau n’avait pas les propriétés souhaités pour celle-ci ni pour le reste de mes entrailles qui semblaient vouloir bruler sous le fait d’un degré élevé. Je voulais bruler. Ne penser qu’à la chaleur qui prenait mon corps pour m’empêcher d’additionner de nouveau 1 + 1. Je voulais que ce problème ne soit plus à ma portée tout en voulant sortir de ce brouillard sans nom. Je n’aimais pas cette sensation de perdition car à présent je n’étais plus assez saoul pour ne pas me rendre compte que je l’étais. Je pouvais additionner 1+1 et même 2+2. Je pouvais me souvenir et calmer le feu en moi sans, toutefois, empêcher la fumer de m’obscurcir les idées. Alors j’étais là, en face d’elle, à lancer des propos complètement incohérent alors qu’une partie de moi, pas encore assez fraiche pour s’imposer, me hurler de me terre de peur qu’elle ne comprenne. Cette partie, ce petit bonhomme qui me ressemblait, agitait les bras pour tenter de faire les bonnes connexions mais cela ne marchait pas vraiment. Un effort vain. Mon regard était brillant par le trop d’alcool que j’avais consommé, par la fatigue et par le fait de me trouver en sa présence. Elle ne me disait pas tout mais ce que j’avais appris et observé d’elle ne m’avait fait que confirmer mon attirance. Je cherchais encore à savoir ce qui l’avait traumatisé au point d’être si distante mais je ne pouvais la forcer à parler comme je ne pouvais tout lui dire à mon propos. J’avais confiance tout en ne l’ayant pas. Ce monde et toute cette histoire étaient bien trop compliqués pour nous tous et créaient des problèmes bien grands avec peu de chose.

Je me lançais alors dans une nouvelle explication suite à sa demande mais son visage trahissait son incompréhension. Je ne pouvais que le comprendre étant donné que si j’avais pu me détacher de mon propre corps pour voir la scène, j’aurai lâché un énorme « Hein ???! » d’une grande finesse face à mes explications. Comment pouvait-elle savoir que le petit fils de gozilla, Avrel, Barbie et Vomito étaient quatre braqueurs ? Que je me suis pris la tête avec Gozi pour créer la panique dans leur groupe puis que je me suis laissé tabasser à deux ou trois reprises et qu’en fin je lui ai mi la misère alors qu’il voulait me plomber ? Sans oublier la Barbie qui manqua de peu de me tuer également… Non, elle ne pouvait pas le deviner et si elle n’avait pas vu les informations elle n’aurait même pas avoir cette histoire à l’esprit. Cela dit nous savons tous que le problème n’était pas celui-là. Le petit bonhomme conscient en moi ne voulait pas qu’elle sache cela mais surtout qu’elle ne finisse pas par apprendre la suite. Il ne voulait perdre ce qu’il avait mi du temps à acquérir. Il ne voulait pas risquer de la décevoir même si, au fond, au moment où il avait toqué, il avait déjà perdu pas mal. C’est là qu’elle s’activa.

Aller, on va pas rester ici toute la nuit. Tu as besoin d’un autre environnement et… d’une douche aussi.

J'haussai un sourcil alors que je buvais ne comprenant pas tout de suite ce qu’elle voulait dire. Je posai le verre rapidement lorsque je percutais. M’invitait-elle chez elle prendre une douche ? Je devais rêver et c’est peut-être pour ça que je ne réagissais pas tout de suite. Elle me regarda un moment avant de me prendre par le bras ce qui me fit revenir à l’état présent.

J’rêve… tu me proposes d’aller… chez …. Twouuuua ? J’suis pas l’seul a … avoir… un coup dans ..l’nez avoues !

Je ris et continuai tout en marchant près d’elle vers la sortie.

D’puis l’temps qu’on se parle… c’est quand …j’suis bourré… la seule fois où j’le suis….que tu..m’proposes…. ‘tin… si j’avais su… j’laurai..Fait plus tôt…

Je ris de nouveau l’attendant alors qu’elle fermait le bar puis la suivie de près le long des rues. Je tentai d’enregistrer le chemin histoire de pouvoir y retourner à l’occasion. Pour m’excuser par exemple. Je savais même à ce moment-là que je le devrais et que je regretterai. A tel point que j’aurai surement du mal à retourner la voir. Malgré l’heure tardive nous croisâmes des groupes d’amis dont un de demoiselle parlant fort.

Y a vraiment des tarés ! Comme si on avait besoin de braqueurs en prime de tous ces …. Ces gens….
Grave ! Dire que c’est ma banque…. J’aurai pu y être….
Ma pauvre…. Mais t’aurai vu le gosse…Une vieille a raconté à la télé qu’il l’a défendu et
… et qu’il s’est battu comme “walker texas ranger”…

Le groupe passa près de nous en continuant de bavarder sur le sujet et je ne pus m’empêcher de rire légèrement. Je passai une main dans mes cheveux et lâchais dans un souffle…

Gozi contre “Walker texas ranger”…
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 15:22


    Oui c’était vrai, j’avais prononcé ces mots. Oui, je l’invitais ouvertement chez moi, et oui, peut-être que ça pouvait être une mauvaise idée. Mais de toute façon, dans l’état qu’il était actuellement, il ne pouvait rien me faire. Et puis, il n’avait rien entrepris jusqu’à maintenant non ? Alors il ne ferait rien qui pouvait me mettre mal à l’aise. Rien qui écarte mon inquiétude quant à son état psychologique aussi. Je n’arrivais toujours pas à me dire ce qu’il lui était arrivé. Il s’était battu, ça oui, je l’avais compris. Il avait bu aussi mais ça je l’avais senti rien qu’à son halène, mais l’élément déclencheur ? Qu’est-ce que c’était pour que ça le fasse dérailler à ce point ? Je ne pouvais juste pas le laisser comme ça. Pas le laisser non plus dans un environnement où il y avait des multitudes de bouteilles. Non. Ce pourquoi j’avais opté pour aller chez moi. Pourquoi soudainement maintenant ? Pourquoi lui faire confiance ? Parce qu’un lien naissait entre nous, et le voir comme cela me désolait. Qui plus ait, j’avais totalement raison sur une chose, il avait besoin d’une douche, et moi j’avais besoin de rentrer chez moi après la journée terrible que j’avais eu. Autant dire que la nouvelle étonna de loin Tim qui en fut presque bouche bée. C’était vrai, j’avais toujours mis une barrière entre nous, je la mettais encore d’ailleurs, mais j’arrivais un peu plus à me contrôler. C’était beaucoup mieux, alors qu’il y avait quelques semaines je me demandais si j’allais pouvoir y parvenir. Je changeais… en bien peut-être. Je l’espérais.
    Je souris quant à sa réaction, puis le prenant par le bras pour l’entrainer vers la porte, je lui répondis.

    « Et bien non, je suis sobre. Allez, on y va ! »

    Avant que je ne change d’avis… Non c’était fort peu probable. Mais il avait raison d’être surpris. Je l’étais moi-même à dire vrai. Mais comme je le lui avais déjà dit, il avait grand besoin d’une douche, mais avant ça, de l’eau froide pour le réveiller allait lui permettre de bien voir clair. J’allais peut-être pouvoir comprendre une phrase sans être dans l’incompréhension la plus totale. Je l’espérais du moins. En tout cas, je voulais le voir d’une meilleure forme, même s’il ne me disait pas ce qu’il était arrivé.
    Je fermais la porte du bar derrière moi, et entraina une nouvelle fois Tim avec moi, le prenant par le bras pour lui montrer la route. Il n’avait jamais été chez moi, ça allait être une première… originale mais première tout de même. Un groupe de femme passa à côté de nous en parlant très fort. Je ne faisais pas attention à ce qu’elles disaient mais leur ton aussi fort ne me permit pas de bloquer mes oreilles. J’entendais tout, avant qu’elles s’éloignent. C’est là que Tim divagua encore une fois, ou peut-être était-ce moi qui ne comprenais rien. Dans tous les cas, je le laissais dans son monde, si l’on pouvait dire.

    Depuis quatre ans que j’étais là, jamais personne n’avait visité mon appartement. Cela pouvait paraître étrange, en effet. Et personne n’avait compris. J’avais du mal à faire découvrir mes habitudes, mon p’tit monde. Cela faisait tellement longtemps que j’eu presque du mal à mettre la clef dans la serrure alors que Tim était juste là. J’arrêtais de réfléchir, puis tourna la clef avant d’ouvrir la porte. J’indiquais à Tim d’entrer également avant de refermer la porte. Nous étions dans le petit hall qui définissait l’entrée. A gauche nous avions la salle de bain et à droite les toilettes. En face c’était la cuisine américaine très design avec un aspect futuriste ; avec le salon à sa droite. Et enfin à gauche de la cuisine il y avait ma chambre. Je n’avais pas de chambre d’amis, mais au moins un canapé lit qui était fonctionnel. Je lui indiquais de rester ici, posant mes affaires rapidement dans la cuisine et retira ma veste avant de revenir vers lui.

    « Toi, c’est par là que tu vas. » indiquais-je alors en montrant la salle de bain qui était à sa gauche.

    Je le fis entrer le premier, n’étant pas loin derrière lui. Je jetais un regard au miroir cassé en morceaux que j’avais moi-même brisé depuis un certain temps déjà. C’était ça que je ne pouvais pas montrer aux gens. Tous les miroirs étaient brisés chez moi, comment les gens le comprendraient-ils ? Je poussais alors Tim dans la douche italienne sans lui dire un mot, passait à côté de lui pour ouvrit l’eau froide à fond. C’était brutal, mais au moins c’était radical. Il était tout habillé, mais je ne me voyais guère le déshabiller. J’étais revenue en face de lui. Je me prenais également de l’eau mais beaucoup moins que lui. Je l’observais sous la douche, restant un moment à ne rien faire, puis lui prit sa main droite et son bras gauche alors qu’il vacilla un peu, me rapprochant dangereusement. Je sentis soudainement la chaleur m’envahir, mais je ne savais guère si c’était ce fluide chaud ou tout simplement mes joues qui rougissaient et mon cœur qui s’emballait.

    « Ca va… mieux ? » ajoutais-je alors que je me reculais doucement, sans pour autant le lâcher tout de suite.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 16:48

Walker Texas Ranger. Alors la mamie m’avait vu ? La comparaison me faisait rire encore sous cap un moment. J’étais loin d’être ce bon vieux Chuck Norris. Je n’ai pas su compter jusqu’à l’infini deux fois, ni comprit JCVD, ni mit fin à la seconde guerre mondiale à trois ans et encore moins fait pleurer des oignons. Non, il n’y a pas à dire je ne suis jamais arrivé à la cheville de Chuck Norris, comme personne d’ailleurs. La comparaison était grotesque mais follement drôle dans mon esprit de saoul. Toutes les blagues faisant appel à ce bon vieux ranger, me revenaient en mémoire de sorte que mon esprit ne fit plus attention au trajet menant à son appartement. Je n’étais pas un ranger, je n’étais qu’un laborantin au service officiellement de la PES et officieusement du clan des changeurs. Certes, je savais me battre et plutôt bien compte tenu de ce qu’il s’était passé mais je n’étais rien de plus. J’avais conscience que seul la chance m’avait sauvé la vie. La chance et Cameron. Fin Camille. Le bon côté de Camille. Le bon côté. Je ne pouvais accepter qu’il y en ait un. Camille ne pouvait pas être qualifié de bon. Cela faisait près d’une demi-journée que je me bouffais le cerveau a essayer de prendre position d’un côté ou de l’autre de la barrière. M’en vouloir ou accepter mon geste et mes propos. L’apprécier ou le détester. Lui pardonner d’être ce voleur ou lui en faire baver jusqu’à sa mort. Je ne savais plus qui de nous deux était le plus gentil, le plus bon et ce doute, cette incompréhension me rendait chèvre et me donnait envie de retomber dans mon néant personnel. Je savais pourtant qu’elle ne me laisserait pas faire. Son corps près du mien me brulait et me rappelait de manière bien étrange que je ne voulais pas la perdre plus que je ne le risquai en cet instant. Je ne pouvais briser tout ce que j’avais mis du temps à lui faire croire : que j’étais un type bien. Comment pouvais-je lui expliquer ce que j’avais fait à Cameron ? Mon cerveau n’arrivait toujours pas à les associer. Mon cerveau, mon cœur, mon âme et au final tout mon être se refusait à l’abominable vérité : Camille n’était pas le démon de mon histoire.

Alienor ne parvint pas tout de suite à ouvrir la porte ce qui me fit sourire et ajouter : « t’es …sûr d’être sobre ? ». Je laissai un léger rire s’échapper alors qu’elle ouvrait la porte pour me faire découvrir l’appartement. Je trouvai étrange que les murs formaient des courbes plus que des droites mais c’était plutôt sympa. Je savais que sous peu les courbes laisseraient places à de belles droites laissant partir le peu de fantaisie qu’il y avait à boire comme un trou. Un instant je crus voir au-dessus de la cuisine le chat d’Alice aux pays des merveilles : absolument affreux. Je fermais les yeux et les rouvrit lorsqu’Aliénor revint vers moi, sans sa veste et ses affaires. Je m’avançais pour aller vers la cuisine américaine dans l’idée de boire tout sauf de l’eau mais elle m’en empêcha avec rapidité. Ou alors c’était moi qui étais trop lent. C’était exactement ça d’ailleurs, un escargot aurait pu me doubler et s’il avait été aussi funky que le pote de Franklin il m’aurait mis un sacré chrono dans la tronche au commande de son avion… Bref. Je divaguai. C’était bon signe. Oui, bon signe. Les comparaisons affreusement stupides que je pouvais faire au milieu de mes neurones étaient inexistantes lorsque je buvais trop. L’alcool me faisait parler de ce que je retenais. C’était différent et bien étrange mais nous avons tous un alcool différent.

La salle de bain. Jolie. Courbée mais ceci était temporaire. Je regardai sur le côté et remarquai le miroir. Brisé ou alors était-ce une tâche de ma vision troublée par mon propre être ? Le miroir brisé représentait souvent un état profond de gêne face à notre image et je compris en le découvrant brisé, que je ne m’acceptai pas en ce jour. Mon esprit essayait de me faire comprendre ce que je n’étais pas encore sur d’accepter. Je ne pouvais accepter tout ça en même temps. Lui. Eux. Les siens et les miens. Moi. Ma haine. L’autre moi. Elle me poussa dans la douche et passa près de moi pour ouvrir le robinet. Ce mouvement, je n’y fis pas attention trop concentré sur ce que la vision du miroir me disait alors je fis un bon sur le côté manquant de rentrer dans le mur à ma gauche sous la surprise de l’eau glaciale. Pourquoi tant de haine ? Je la considérai d’un œil soupçonneux alors que mes vêtements prenaient l’eau et moi avec. Les goutes froides réveillaient chaque parcelle de mon corps et j’eu l’impression qu’elles agissaient également sur mes pensées. Je tremblais légèrement et tentai de garder mes yeux rivés sur elle malgré le flux d’eau qui m’appelait à les fermer. Je la soupçonnais de vouloir se venger de mon accusation. Je souris. Le gout du sang atterrit dans ma bouche et je passai mes mains sur mon visage pour l’écarter. Le sang finirait par s’arrêter de couler, ce n’était qu’une entaille. Je n’avais pas tant mal à moins que l’alcool n’ai inhibé la douleur mais j’en doutais. Je l’espérai. Je vacillai alors manquant de glisser par la même occasion mais elle me retint. Sa main droite tenait la mienne et sa main gauche mon bras. Elle s’était rapprochée. Dangereusement. Pour elle. Pour sa distance. Pour moi. Pour cette envie que j’avais de la prendre dans mes bras. De briser les barrières et de gouter à ses lèvres. Mon pouls s’accéléra tandis que mon corps ne sentait plus le froid le transpercer mais davantage une onde de chaleur le parcourir balayant toute douleur.

Ca va …mieux ?

Je souris, fermai un œil à cause de l’eau avant de le rouvrir. Je ne répondis pas tout de suite complétement ailleurs menant un combat qu’elle n’imaginait pas. Mon corps brulait d’envie de me rapprocher encore mais le petit bonhomme agitait les bras de nouveau pour l’en empêcher. Il hurlait. Il s’agitait. Ce n’était pas une bonne idée. Il savait que ce n’était pas une bonne idée. Ce n’était pas le moment. Je lui répondais que ce ne serait peut-être jamais le bon moment, que si je ne me lançais pas rien n’avancerait. Je ne voulais plus être l’ami. Lui non plus. Le petit bonhomme ne le voulait plus mais il savait que ce n’était pas comme ça qu’il fallait agir. Il le savait. Il hurlait que nous étions saouls. Que cela ne serait que l’acte d’un homme alcoolisé et non d’un homme saint d’esprit. Cela ne ferait que lui prouver que je ne méritais pas sa confiance ni sa confiance ni sa personne. Mais si nous ne risquions rien pouvions nous seulement espérer aboutir ? Peut-être comprendrait-elle que j’étais sérieux ? Le petit homme secoua la tête et s’insurgeait. Pourquoi ne lui lance-tu pas un niai « tu as d’beaux yeux tu sais ? » dans la langue des saouls afin de partir en fou rire et de nous sortir de ce mauvais pas ? Pourquoi ne t’écroulerais-tu pas sous la fatigue là maintenant ? Pourquoi as-tu bu ? Pourquoi es-tu allé la voir comme ça ? Autant de question sans réponse. Je savais qu’il avait raison mais je savais aussi que je ne lui voulais rien de mal que si l’alcool me faisait agir ça ne voulait pas dire que c’était le désir d’un saoul. Non, l’alcool me permettait juste de faire tomber les barrières que je m’étais fixé sans comprendre que celles de la jeune femme ne l’étaient pas.

J’ai.. les idées plus…claires…

Soufflais-je alors que ma main gauche se posait sur sa joue droite et que je franchissais les dernières barrières pour l’embrasser. Le contact était doux. J’en fus enhardie et je l’attirai vers moi renouvelant le baiser. Je sentais le désir bruler en moi. Mon autre main passa dans son dos avec la certitude que je voulais tenter l’expérience et l’incertitude qu’elle veuille faire de même avec moi. Comment pouvais-je l’en blâmer ? je venais à elle saoul loin de l’homme que je lui avais montré…
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 18:00


    L’eau coulait sur ses bras et venaient ensuite sur les miens, trempant les manches de mon tee-shirt. Mes chaussures étaient aussi trempées, je sentais l’eau s’infiltrer jusqu’à mes pieds. Je me concentrais aussi sur sa peau, je me rendais compte que je le touchais sans que je ne le brûle. C’était étrange pour moi ce contact, cette proximité. Nous n’avions jamais été si proche, même pas sur cette branche, même pas dans aucun autre rendez-vous.  J’avais toujours soit la table entre nous, soit le bar, soit… toujours quelque chose, et Tim l’avait toujours respecté. J’appréciais cet aspect de sa personnalité. Finalement, il n’était pas un gros connard. Finalement, il n’était peut-être pas comme les autres. Bon d’accord, il avait fait le con en se battant, encore plus le con en ayant bu jusqu’à devenir ivre, mais je n’avais toujours pas le fin mot de l’histoire. Je ne pouvais pas juger les gens qui buvait pour oublier quelque chose, si du moins c’était bien cela. J’avais eu moi-même une passe très difficile de ma vie, passant par une tentative de suicide qui m’avait laissé des marques au poignet… Si j’avais été seule, je serais déjà morte. Et lui ? Qui avait-il ? Il ne m’avait jamais vraiment parlé de lui… tout comme moi d’ailleurs. J’avais l’impression qu’on tournait en rond, l’un cachant toujours quelque chose à l’autre. Mais j’avais juste peur qu’il ne me regarde plus. C’était réellement étrange comme sensation. Je croyais ne plus ressentir de choses aussi confuses. Je pensais que j’étais complètement brisée. Peut-être qu’il ravivait une flamme que je pensais éteinte à jamais…

    Mon regard plongeait dans le sien, je constatais qu’il ne parlait plus, c’était peut-être on signe. Il regagnait petit à petit sa conscience. Il voyait mieux aussi ? J’imaginais très nettement le flou qu’il devait avoir quant à l’environnement autour de lui. J’avais déjà eu cette confusion, cette sensation lorsque l’alcool gravite dans notre sang. C’était affreusement bien… au début, puis tout dérapait. Ça avait été le cas pour moi. Car le retour à la réalité fait terriblement mal. Je n’espérais pas que ce soit comme ça pour Tim, malgré le fait que j’en sois peu convaincue tout de même…
    Je m’étais un peu reculée, et ce fut à cet instant qu’il me répondit enfin. Je ne vis pas tout de suite sa main se levée pour toucher ma joue droite, mais perçu très rapidement le touché. J’étais déjà brûlante. Je sentais en moi que je bouillonnais, tel un volcan avec sa lave. C’était tout à fait ça. J’essayais de retenir l’irruption, malgré son intensité. Et soudain, tout s’écroula. Alors que je pensais quitter sa main, ses lèvres se posèrent sur les miennes sans que je me rende compte vraiment de ce qu’il s’était passé. Avait-il osé ? Oui il l’avait fait. J’étais plus que surprise et ce fut elle-même qui me laissa perplexe, ne pouvant faire quoi que ce soit. Il m’attira à lui aussi facilement qu’une brindille, me mouillant au fur et à mesure que l’eau se frayait un chemin sur mes cheveux, ma peau et mes vêtements. Sa main dans mon dos m’empêchait de fuir, et puis, j’avais les idées confuses. J’étais confuse, prise de court. Je l’avais pourtant accompagné, mais lorsque ma conscience refit surface pour me faire face à la réalité alors que je sentais ce baiser plus qu’intense, je m’écartais doucement à l’aide de mes deux mains que j’avais mise sur son torse. Je le fixais de mes yeux ronds, l’air complètement béat.

    « Je vais... te… chercher des vêtements… secs. » balbutiais-je alors que je m’écartais définitivement de lui pour sortir de la douche. Je manquais de peu de tomber alors que je sortais de la salle de bain en fermant la porte derrière moi. Je restais un moment-là, alors que ma main quittait la poignée de porte pour venir toucher mes lèvres comme si tout ça  n’était qu’un… rêve. Ça avait été très… Tim était incroyablement… goûteux… et doux aussi. Je restais un moment derrière cette porte, dos à elle alors que je formais une piscine sur le sol de l’entrée. Je baissais la tête un moment avant de revenir petit à petit à ce monde réel, prendre conscience de la flaque qu’il y avait autour de moi pour me faire bouger. Je retirais mes chaussures, c’était déjà mieux que rien, mais je ne pouvais me déshabiller, pas avec Tim, pas avec ce qu’il venait de se passer. Je me dirigeais alors vers ma chambre où il y avait aussi un accès par la douche mais j’avais choisi l’autre porte. Je fis donc le tour par la cuisine et pris une serviette dans un placard au moins pour essayer d’éponger l’eau, en vain très certainement. Heureusement pour moi, l’appartement n’avait pas de moquette, c’était facilement lavable. Je pris ensuite une autre serviette, puis alla chercher des vêtements dans des cartons que j’avais mis plus hauts. Je l’ouvris pour y découvrir un tas d’affaire masculine. Je pris un tee-shirt au hasard ainsi qu’un pantalon et me dirigeais ce coup-ci vers l’autre porte. Je restais un moment avec les affaires dans une main, et l’autre sur la poignée de porte. Je ne savais plus comment faire, comment réagir, quoi dire tout simplement. J’avais toujours pensé que j’aurai giflé le premier qui m’aurait embrassé sans que je ne le veuille… mais là… c’était…  J’inspirais et ouvrit la porte. J’évitais par tous les moyens son regard, et posais les affaires sur le meuble à côté.

    « Tu… as tout ce qu’il te faut. Je ne sais pas si ça t’ira, mais on pourra trouver autre chose dans ce que… j’ai. » ajoutai-je alors que je tournais la tête pour le voir à travers la vitre. Erreur fatale, j’eu une montée de chaleur horrible, je ne savais plus du tout si c’était dû à mes flammes qui allaient bientôt intervenir où juste à mes joues qui me brûlaient. Je ne souhaitais pas lui faire du mal, il fallait que je me calme, tout simplement. Je ressortis donc, ne lui laissant pas le loisir de me dire quoi que ce soit et refermait une nouvelle fois la porte derrière moi. Je me perdis dans mes pensées alors que je restais toujours statique devant cette porte. Tout ce bousculait en moi, et je ne savais pas comment remettre de l’ordre dans tout ce bazar.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 19:59

Ce fut bref. Trop bref. C’est fou comme les meilleures choses se passent si vite. Nous passons plus de temps à attendre ces évènements qu’à les vivre et nous nous battons pour eux corps et âme. On est prêt à attendre longtemps. A souffrir. Pour eux. Pour ces quelques évènements qui nous mettent dans un état de béatitude stupide. C’est tellement fugace que cela en devient absurde et dans certains cas irritant. Pourquoi si court ? Pourquoi devait-il toujours avoir des complications ? Des pensées contraires ? Des craintes ? Des doutes ? Pourquoi devons-nous toujours nous rappeler à la raison ou au temps. Ce temps qui nous empêche de savourer ces moments de joie. Le temps nous rappelait toujours à l’ordre nous soufflant qu’il fût contre nous. La raison, elle, nous rappelait à nos principes que nous ne voulons pas bafouer. Nous n’aimons pas le regret alors nous évitons les risques ou dans d’autres cas, nous en prenions beaucoup trop pour nous dire que nous avons bêtement tout essayé. Dans ce cas nous regrettons d’avoir voulu tout vivre tout d’un coup et de ne pas avoir pris le temps pour bien observer autour de nous. Il est clair qu’au final, nous avons toujours quelque chose pour nous parasiter. Mon corps ne voulait qu’elle. Mon âme, mon esprit, tout mon être ne voulait qu’elle. Il ne voulait que la découvrir et non que dans un désir purement physique bien que, admettons-le, il y avait en grande partie cela. Mais je ne voulais pas simplement avoir une aventure d’un soir. Une connerie d’alcoolo n’était pas envisageable pour moi. Pas par rapport à elle. Je le lui avais dit la première fois et ce n’était pas des paroles de dragueurs bien qu’elle ait pensé le contraire. Je n’avais pas voulu l’emmener chez moi. Pas vraiment. Si cela avait marché la première fois, je m’en serai surement allée qu’elle n’aurait pas été celle que j’avais cru entrevoir. La part de mystère n’aurait pas été si importante car ce qui faisait d’elle une énigme majeur pour moi était justement sa capacité à écarter toute personne d’elle-même. Elle le faisait avec tellement de détermination et d’une certaine classe qu’elle ne pouvait que cacher des secrets. Cette conviction n’avait que s’approfondir par la suite. Il y avait un problème et je craignais de m’approcher de la vérité car si elle était celle-ci, cela voudrait dire qu’elle avait vécu l’indicible. Je l’appréciai trop pour… pour penser qu’elle avait vécu le genre d’horreur que personne ne devrait vivre.

Mon corps ne voulait que lui répondre davantage alors que je souriais intérieurement de ce contact plus long que je ne l’aurais cru. Je m’attendais à une gifle et une remarque acerbe mais elle me rendit mon baiser. J’en avais été que plus enhardi. Je l’avais entrainé vers moi pour un baiser langoureux. Elle me repoussa. Je sentis ses mains sur mon torse me poussait vers le fond de la douche alors que son corps voulait fuir vers l’extérieur. Malgré ma tristesse et mon désir de la garder égoïstement près de moi je lâchais prise et séparais mes lèvres des siennes. Je remarquai alors ses yeux ronds. Elle était choquée et ne semblait plus savoir que penser. Peut-être m’avait-elle accepté que comme simple ami sans désir de voir plus chez moi ? Peut-être ne voulait-elle que cela de moi ? Peut-être n’avait-elle jamais été attiré par moi ? Et pourtant. Et pourtant j’avais senti son cœur battre, ses joues s’empourprer, et son regard dériver à chaque remarque de ma part à son propos. Je savais que je n’étais pas fou mais je craignais que l’alcool ne soit encore que trop présent. Je voulais la rattraper alors qu’elle s’enfuyait après avoir balbutié quelque mot. Je voulais oublier avec elle. Je voulais être avec elle. Je voulais l’embrasser de nouveau et parcourir son corps de mes doigts. Je voulais la sentir près de moi et je voulais oublier. Je ne voulais pas de chose compliqué car l’amour c’était simple. Car l’amour pouvait être simple et je savais qu’il était simple pour moi. Je ne voulais pas d’une nouvelle chose à me reprocher. Je ne voulais pas regretter comme on regrette tant de chose et pourtant, seul dans la douche sous l’eau devenue encore plus glaciale et perforatrice, j’eus envie de hurler comme jamais. Je voulais hurler contre moi-même et mes actions. Je voulais hurler contre la banque. Je voulais hurler contre les braqueurs. Je voulais hurler contre Cameron et sa bienveillance. Je voulais hurler contre Camille et sa face cachée. Je voulais hurler contre ma course. Contre l’arbre. Contre l’alcool. Contre les saouls. Contre moi. Contre elle. Contre moi. Contre moi. Je voulais me hurler dessus. Je voulais me faire mal alors je frappai mon poing contre le carrelage et je lâchai un grognement me retrouvant face à la même douleur que dans l’arbre. Quelle idée. C’était stupide. Incroyablement stupide et c’était pourtant moi. Moi le fautif. Moi l’inconscient. Je jouais avec la mort arpentant la violence alors que j’avais toujours prôné le contraire. Je voyais ce côté que j’avais découvert à Nice pendant un peu plus d’un an veillait non loin de moi. Tapis dans l’ombre, il m’observait. Je n’étais pas un bon gars. Pas tout le temps et c’était ça que je ne voulais pas voir.

J’entendis alors une autre porte s’ouvrir. Je coupais l’eau. Tout ceci m’avait reveillé. Mon esprit restait quelque peu brouillon mais dans l’ensemble ça allait mieux. En fin, mieux. Tout était relatif. Je sentais que je pouvais parler correctement et me faire comprendre mais je ne savais que dire. Mon sifflet était coupé et cela me troublait. C’était rare. Une migraine me prenait, le contre coup, comme c’était plaisant. Je n’avais pas besoin de ça. Je n’avais besoin que d’elle. Mon envie était plus dévorante qu’auparavant maintenant que j’avais gouté à ce léger plaisir charnel. Il ne m’avait que conforté dans mon désir. Je ne m’étais pas trompé en m’accrochant. J’étais loin de tout savoir sur elle, elle me cachait tant de chose que cela en devenait déroutant mais je sentais que je pouvais peut être l’aider en quelque chose.

Tu… as tout ce qu’il te faut. Je ne sais pas si ça t’ira, mais on pourra trouver autre chose dans ce que… j’ai

Elle fuyait mon regard. Je le sentais et me crispai. Est-ce que c’était comme cela que devait finir notre relation ? Devions-nous être gêné à jamais de ce simple baiser ? De cette attirance que j’avais pour elle et que je craignais sentir en elle ? J’avais peur d’avoir brisé ce que nous avions mi tant de temps à construire à force de rencontre et de rire. Je me rendis compte que je tenais plus à elle que je ne l’aurai cru. Je pensais, honnêtement, que mon attirance n’était là que par son mystère et qu’une fois celui-ci découvert, peut être me serais-je éloigné. Ce n’était pas le cas. Plus depuis quelque temps. Plus depuis ce simple échange. Elle me donna des vêtements et une serviette pi s’en alla alors que j’ôtai mon t-shirt trempé. Je tournai le regard vers elle juste à temps pour voir son regard fuyant. Elle était encore trempée. Je me séchai et me changeai rapidement. En palpant mon pantalon je réalisais que mon portable et mon portefeuille étaient restés tous deux sur moi. Je sortis le tout et observai lâchant un soupire en tenant mes papiers du bout des doigts. J’étais tellement con que j’en désespérai. J’ôtai la batterie de mon téléphone puis la carte et étalai le tout sur un meuble puis j’entrepris de faire la même avec mes papiers. Je déposai donc délicatement mon permis, ma carte bleu, ma carte d’identité, des billets, ma carte de la Pes, des tickets de caisses, une photo et d’autre cartes de magasins. Je jetai les tickets dans la poubelle sous l’évier et relevai la tête. Je fronçai les sourcils en me voyant brisé sur plein de morceaux. Je levais la main et touchai des doigts le miroir constatant que ce n’était pas mon imagination. Pourquoi était-ce brisé ? Avait-elle un problème avec les miroirs ? Avec elle-même comme je l’avais compris pour moi-même ? Je posai mes mains sur le rebord du lavabo et restai là à me fixer dans le miroir dans l’espoir stupide que des solutions me viennent. J’étais stupide.

O mon beau miroir… dis moi qui est le plus con !?

J’entendais alors la réponse : « c’est toi ». Je secouai la tête. « C’est toi Camille Fontayn ». Je relevai alors la tête et crut voir le visage du jeune homme. Je fis un bon en arrière tout en secouant à nouveau la tête. Plus rien. Je devenais fou en plus de cela. Je me rapprochais du lavabo et laissai couler l’eau pour y plonger ma tête. Le froid me fit à nouveau du bien et j’hésitai à retourner sous la douche. Son baiser. Je posai mes mains sur mon torse à l’endroit où elle m’avait repoussé puis je me détournai du miroir. Comment devais-je le prendre ? Que devais-je dire en sortant d’ici ? Je n’allais pas rester là indéfiniment pourtant je ne savais comment réagir. Je fronçai les sourcils et entrepris un petit entrainement sportif comme pour me donner du courage. Je devais faire ce que je savais faire le mieux : le con. J’ouvris alors la porte après une inspiration. Pourquoi n’étais-je plus si assuré qu’auparavant. Même Gozi ne m’avait pas autant fait peur. Ses réactions ne m’avaient pas tant fait craindre que celles d’Alienor alors que celles de Gozi était plus expéditive.

Je la trouvais dans la cuisine toujours mouillé. Je passai une main dans mes cheveux qui se placèrent en arrière et un sourire collé au visage trahissaient ma gène. Je me tins près d’elle en veillant à une distance qui était moins importante qu’auparavant.

Je… Ecoutes… Dis moi tu es chez toi, c’est toi qui devrais être au sec… va te changer tu seras mieux !

Un silence apparut que je brisai avec les même gestes et un ton qui se voulait amusé.

Promis, je ne regarde pas !

Je cachai mes yeux avec mes mains et me détournai. Ceci ne servait à rien nous le savions tous les deux mise à part trahir une nouvelle fois ma gêne que je voulais dissimuler derrière l’humour, comme toujours. De plus la porte la cacherait de ma vue mais elle savait que je ne me serai pas permis de venir observer sans son invitation. Son invitation, je n’attendais que ça. Je secouai la tête. Ce n’était plus moment. Ce ne le serait plus jamais. Mon optimisme disparut en un souffle alors qu’Alienor partit se changer. Je ne pus empêcher mon esprit vagabonder vers elle, l’imaginant, bien malgré moi, enlevant ses vêtements juste derrière la porte. Pour me distraire j’entrepris de faire du café non s’en fait tomber une tasse. Je jurai et frappai mon front grognant sous la douleur. Je ramassai le tout et jetai à la poubelle. Puis elle revint.

Je… je suis pas encore très …très clair dans mes gestes… je t’en offrirai une nouvelle…

Je m’approchai d’elle pour toucher son bras dans un geste naturel mais j’arretai le mouvement à deux millimètres d’elle me rappelant l’interdit que j’avais brisé.

Désolé... je…

Je posai le regard sur mon reflet et fronçai le regard que je tournai vers elle.

Ecoute… je profite d’avoir encore un peu d’alcool dans le sang… je… je veux t’embrasser… encore…Tu m’attires et en te connaissant mieux même si tu te forces à ne pas tout me dire, je ne suis que plus intéressé par toi… alors oui je t’ai embrassé alors que j’étais saoul mais je… j’aurai fini par le faire en étant tout à fait sobre parce que… parce que c’est toi et pi c’est moi…

Je m’approchai pi m’arrêtai levant les mains.

Mais je ne ferai rien si tu ne veux pas… Je te respecte énormement et j’aimerai en savoir plus sur toi que ce que tu veux bien me dire mais je sais qu’on garde tous des choses en nous… le temps fera les choses si tu veux toujours …

Je passai mes mains dans mes cheveux en soufflant et tournant sur moi-même. Je passai à côté d’elle et alla m’asseoir sur le canapé. Mes fesses rencontrèrent la télécommande et allumèrent la télé. Les infos passaient comme sur BFM à l’époque, en boucle. Je vis alors ma banque. Je me penchais en avant et écoutai le présentateur.


« Cet après midi, un groupe de quatre individus, trois hommes et une femme, sont entrés dans cette banque dans le but de la dépouiller. D’après des témoins, plusieurs personnes auraient tenté de briser le groupe sans succès. Deux jeunes hommes introuvables auraient maitrisés l’un d’entre eux et fait fuir un autre…. A l’heure actuelle nous n’en savons pas plus… si vous avez des informations veuillez…. »

Ne rien signaler ! Compte sur moi… vaut mieux rien savoir….
[/center]


Lachais-je tout fort sans m’en rendre compte.


Dernière édition par Timothée J. Fontaine le Ven 23 Aoû - 19:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 22 Aoû - 22:41


    J’étais là, derrière la porte à lui montrer mon dos. J’étais encore… sous le choc. Oui c’était bien ça, sous le choc de ce qu’il venait de se passer. Ca n’avait pas été brutal, ni mauvais, ni quoi que ce soit d’autre négatif. Non, ça avait été doux, tendre. J’étais loin de m’imaginer qu’une telle douceur pouvait exister, finalement. Je ne m’en souvenais plus, et lorsque j’étais adolescente ce n’avait pas été pareil. Ca n’avait été que des amourettes, ça avait été court et infiniment moins intense, ça c’était certain. Puis tout m’avait été volé en une seule fois, d’un seul coup, brutalement. J’en avais les larmes aux yeux, encore maintenant. Je marchais pour faire taire ces abominables pensées qui revenaient me hanter. Je ne voulais rien retrouver dans ma tête, rien n’apercevoir, aucun flashs, aucune émotion, rien. C’était pour cela que je rejetais autant les autres, plus particulièrement les hommes. Même si Dominic avait tout tenté au début, il avait vite compris que ça ne marcherait jamais. Et pour ça, je l’aimais énormément. C’était comme un père pour moi. Je me souvenais des premières leçons de combat. Il m’apprenait à me fortifier pour que je puisse avancer, et dieu que ça avait été difficile ! J’avais pu me reconstruire doucement, après m’être coupée les veines et être passée par des obstacles difficiles à surmonter. A commencer par la première fois que je m’étais vue dans le miroir…

    Je m’arrêtais dans la cuisine, alors que mes doigts parcouraient la table de travail qui séparait la cuisine du salon. Je fermais petit à petit les portes de mes souvenirs douloureux, aussi difficile que cela puisse paraître, je n’y parvins pas de suite, mais je ne voulais pas me mettre à avoir une crise, à pleurer… Je ne pouvais pas, je n’étais pas seule. Je fermais le poing, et je n’avais pas réalisé que j’étais restée aussi longtemps étourdie. Je sentis l’odeur de Tim avant même qu’il ne me parle. Je me retournais alors, et tout disparut. Mes pensées ne divaguaient plus, je me contentais de l’observer alors qu’il me disait que je pouvais aussi aller me sécher. Ce n’était pas une mauvaise idée. Déjà, le point positif de cette discussion, c’était que je comprenais tout ce qu’il me disait. Il brisa le silence avant moi en passant par l’humour. C’était sans nul doute pour cacher la gêne que j’avais pu lui occasionné, et j’étais presque honteuse pour cela. Je lui fis un fin sourire alors qu’il cachait ses yeux et se détournait. J’ouvris la bouche, mais la referma. Je me dirigeais alors vers la salle de bain, en passant par ma chambre pour prendre des affaires. Je m’enfermais alors et prit le temps de prendre ma douche. Je devais juste réfléchir, me poser pour essayer de savoir ce que je devais faire. Il était là, dehors, dans mon appartement, à m’attendre sagement, peut-être sur le canapé. Ou alors s’était-il en aller ? Je ne savais plus, tout était confus, rien n’allait plus depuis ce… baiser. Je n’arrêtais pas d’y repenser et tout le long de ma douche je ne pouvais pas penser à autre chose. J’étais au même endroit, il y a quelque minute, il était là avec moi. C’était presque irréel, ça me faisait peur. J’avais peur oui, c’était cela. Peur de ce qui naissait en moi et qui ne m’était pas du tout familier. L’inconnu me terrifiait. J’étais tellement ailleurs que je ne fis pas attention à ses papiers, dont l’un deux prouvait qu’il travaillait à la PES. Un coup de chance peut-être…

    Je sortis de la salle de bain avec une grande inspiration, habiller d’un grand tee-shirt et d’un pantalon souple et large – première fois qu’il me verrait en tenue aussi décontractée – séchant encore mes cheveux en rentrant dans la pièce. Je n’avais juste pas pensée qu’il pourrait voir mes fines cicatrices qui se voyaient à peine sur mes bras, mais qui se verrait si son regard s’attardait un peu trop. Je sortis de la chambre et J’avais presque peur qu’il ne soit plus là, absurde n’est-ce pas ? Je mis la serviette sur une chaise, en constatant qu’il avait dû casser quelque chose, une tasse apparemment. Ce n’était pas bien grave, il ne fallait pas qu’il s’excuse pour autant.

    « Ce n’est pas grave, c’est pas comme si elle m’était… chère. »

    J’avais ralentie à la fin car il s’avança vers moi et même s’il ne me toucha pas, je sentis quand même son toucher. Il était là devant moi, à être désolée tandis que j’essayais de chercher mes mots. C’était carrément honteux et vraiment gênant. Que pouvais-je bien lui dire ? La vérité ? Ce n’était pas possible… Mais finalement, c’est lui qui prit la parole, et je cru m’effondrer. Mes jambes tremblaient alors que je leur interdisais. Mon cœur s’emballa alors que j’essayais de le contrôler, et mes joues commencèrent à changer de couleur alors que je faisais tout pour ne pas que ça arrive. Comment faire avec de tels aveux ? Une telle vérité ? Je pouvais bien dire que c’était l’alcool qui faisait effet, qu’il était complètement soul, mais ce n’était pas le cas. Il avait su faire du café, il n’était pas étalé à pioncé déjà. Non, il était là planté devant moi à être tout simplement… sincère. J’avalais difficilement ma salive et m’embrouillais moi-même.

    « Je… Je suis… »

    Stupide. Oui c’était le mot. Je ne pouvais pas sortir plus de mots, mais il reprit de plus belle en s’avançant en levant les mains. Ce que j’aimais chez lui, c’est qu’il était franc, mais ne tentait pas l’impossible. Bon soit, il m’avait embrassé sous la douche, je ne m’y étais absolument pas attendue, mais il était tout autant gêné que moi je l’étais. Peut-être aps pour les mêmes raisons. Peut-être devait-il douter juste de… moi. De mes sentiments. Mais j’avais tellement de mal à exprimer ce que je ressentais…

    « Je… veux ? »

    Je n’étais pas bien sûr de moi. Il fallait que je me reprenne, j’étais plus dégourdie que ça bon dieu ! N’empêche qu’il me faisait perdre mes moyens actuellement. Que devais-je en déduire ? Il tourna sur lui-même pour se diriger vers le canapé et s’y assoir. Ce fut lorsque la télé fut allumé que je daignais redescendre sur terre. J’avais encore un train de retard, me demandant toujours comment il fallait que je me comporte. C’était vraiment emmerdant en y repensant. Puis ma concentration se focalisait sur la télé, je tournais sur moi-même pour écouter ce qu’il s’y disait, avant que Tim n’éteigne et agisse très bizarrement. C’était pratique, car j’avais retrouvé mon comportement normal, je m’étais retrouvée tout simplement.

    « Pourquoi ça ? Tu sais quelque chose peut-être ? » ajoutais-je, l’air intriguée par son comportement soudain. Je m’approchais du canapé à mon tour et m’assit à côté de lui. « Tu sais, tu pourrais essayer de m’expliquer de nouveau, maintenant que nous parlons la même langue. »

    Ma voix se faisait douce sans que je ne le veuille. Je l’observais alors que je constatais encore son visage meurtri.

    « On devrait vraiment nettoyer ça. » Je me levais brusquement. « J’ai de quoi faire dans la salle de bain. »

    Je m’éclipsais, puis revint avec une petite bouteille et des cotons. Je m’installai de nouveau à côté de lui et versa le liquide fort en odeur sur le coton.

    « Tu vas me dire que ce n’est pas bien grave, mais au moins, ce sera bien nettoyé. Mieux que ce que je t’ai fait au Pub. »

    Je tamponnais, normalement ça ne devait pas piquer. Je lui fis l’arcade, puis sa lèvre qui avait pété, avant que mon regard ne se repose sur ses fils au cou. Je posais tout ce que j’avais ramené sur la table basse à côté, puis mon regard recroisa celui de Tim. Je voulais lui dire qu’il pouvait avoir confiance en moi, mais c’était un peu prétentieux étant donné qu’il ne savait rien de moi. Tout comme je ne savais pas grand-chose sur lui. Mais, quand je parvenais à avoir des moments de lucidité, dirons-nous, je voulais aussi en apprendre davantage sur lui. C’était une folle pensée et mon rire que je crus étouffer se laissa entendre avec un sourire qui m’échappa aussi. Je devenais peut-être folle.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyVen 23 Aoû - 1:00

Je… veux ?

Ma réaction ne se fit pas longue bien que cette réponse n’était que trop troublante pour mon cerveau fumeux. Je la regardai un instant puis, ne sachant que dire et pourquoi continuer, je passai mes mains dans mes cheveux et tournai sur moi-même comme pour me sortir de la tête mon désarroi et mes propos. Je me traitais en silence d’idiot. Le petit être en moi était bien plus conscient que dans la douche et il secouait la tête une nouvelle fois d’un air réprobateur. Il me disait que je ne faisais pas les bons gestes et que je devais me taire si je ne voulais pas tout gâcher. Il était méfiant. Il n’était pas d’accord. Il avait raison. Je l’avais senti plus tôt et je le sentais de nouveau, pourtant je brulais d’envie de l’embrasser de nouveau. Je voulais la sentir près de moi et l’alcool qui parcourait encore mes veines ne faisait qu’accentuer ce désir. Je voulais de nouveau hurler mais au lieu de ça je ne fis que souffler. Le bonhomme sourit, satisfait, mais je pouvais entendre un « je te l’avais dit » inaudible. Il me l’avait dit mais il avait également apprécié, comme tout mon être, cette prise de risque. Je ne devais pas regretter et pourtant, tournant les talons et passant près d’elle pour aller vers le canapé, c’est ce que je faisais. Regretter. Notre baiser m’avait électrisé et m’avait réveillé, accompagnant le processus de l’eau froide. Un double remède. Mes pensées étaient plus claires mais je voyais toujours un vide abyssal autour de moi et de mes actes. Je ne me comprenais plus et l’alcool n’expliquait en rien mes agissements de la journée.

C’est alors que la télévision s’alluma à cause de la pression de mes fesses sur la télécommande. J’écoutais l’homme et évitai de penser à la jeune femme derrière moi que je désirai tant mais que je savais trop loin malgré sa proximité physique. Elle avait semblé tellement perdue pendant mes paroles. J’avais cherché dans ses yeux une réponse mais je ne l’avais trouvé car elle-même ne semblait pas avoir mis la main dessus. Sa réponse bien que je n’avais posée de question fut donnée sous un ton interrogatif. Aliénor ne savait même pas si elle voulait et pouvait rester près de moi après ce baiser. Je pouvais en crever. C’était stupide mais elle était devenue un pilier. Une sorte de but. Au fil du temps je n’avais qu’affirmer mon vœu. L’homme demanda alors des renseignements et je coupai la télé irrité en ajoutant un commentaire que je pensais ne m’avoir fait qu’à moi-même. Je me rendis compte trop tard de mon erreur, lorsqu’elle arriva à mon hauteur.

Pourquoi ça ? Tu sais quelque chose peut-être ?

Je me tournai vers elle la bouche entre ouverte puis détournai le regard à la recherche d’une explication plausible mais mes pensées s’emballèrent en même temps que mon pouls à l’idée de lui mentir de nouveau. J’eus l’impression de revenir à mon état lamentable et je m’y refusai. Pas maintenant. Je ne pouvais pas fuir la réalité indéterminément. Je ne pouvais pas fuir mon comportement. Je ne pouvais pas tout simplement me fuir. J’étais étonné, toutefois, des liaisons que je faisais dans mon esprit sans savoir si je continuerai à les faire ou si la réalité me terrasserait à nouveau. Je voulais l’embrasser alors qu’elle me proposa de retenter une explication. Ce qu’elle ne comprenait pas c’est que l’alcool m’avait fait parlé mais, avec ironie, m’avait empêché de me faire comprendre gardant le secret et qu’à présent que je pouvais prononcer les mots correctement c’est moi qui ne voulait plus les dire. Je l’avais trop tourmenté en cette nuit pour lui montrer mon inconscience. La jeune femme s’éloigna pour chercher une trousse à pharmacie puis entama de me soigner sans que je ne dise un mot entre temps. Je grimaçai sous la légère pression et me retint de toucher du bout des doigts ses jambes ou ses bras près de moi. Je m’obligeai à regarder ailleurs sous peine de me rapprocher pour l’embrasser à nouveau. Cette envie dévorante ne semblait vouloir passer malgré toutes les barrières de nouveau dressé. Je voulais essayer de nouveau. Je voulais sentir ses lèvres contre les miens et ses mains sur ma peau mais je savais cela dangereux et maintenant impossible. Je n’avais aucun droit de la briser. Je regardai donc mes vêtements, ceux qu’elle m’avait prêtés et je me demandai d’où ils venaient. Soudain, je fus pris d’un sursaut et j’observai l’appartement en tournant la tête. Je cherchai un indice de vie masculine. Peut-être. Peut-être avait-elle quelqu’un et cela expliquait cela. Je n’étais pas forcement le bienvenue. Ni moi ni mes baisers ni mes avances.

Tu… tu as quelqu’un c’est ça ?

Je m’arrêtai. Si elle ne m’en avait pas parlé c’est qu’elle ne voulait pas que je le sache. Je ne devais pas m’immiscer dans sa vie comme ça. Je l’avais déjà embrassé cela faisait peut être beaucoup. Je lachai alors avec un petit rire qui se voulait assurer.

Non que je sache si je dois me mettre en Walker texas ranger….

Je m’arrêtai de nouveau percutant la comparaison emprunte aux jeunes femmes que nous avions croisé. Je grimaçai et levai le regard vers la jeune femme. J’y lu la réflexion suivi du doute. Je fronçais les sourcils et détournai le regard sentant la question venir. Elle avait peut être fait le rapprochement. Sans doute. Je restai un instant silencieux ne sachant pas trop quoi dire et quoi garder sous silence. La banque était en soi pas quelque chose de grâce, pas vraiment. Au fond je n’avais que joué au gamin stupide en quête de sensation forte. Le souci était dans ma maitrise de l’homme. D’apparence je n’étais pas le type de mec qu’on pouvait associer à ce type d’exploit. J’étais un mec qui semblait brindille. Je ne voulais pas que cette image change. J’avais besoin de cette image et c’était pour ça que j’avais fui rapidement la banque me retrouvant bien malgré moi sur le chemin du désespoir et de la cuite bien fournie. Cameron. Je serai alors les poings me souvenant de nos échanges, de son aide puis de cette révélation. Bon sang n’aurait-il pas pu être un simple Cameron ? J’enrageai de nouveau et manquai de m’emporter devant elle. Je plongeai alors mon regard dans ses yeux et m’apaisai ainsi.

Tu… fin non, j’y étais.

Je montrai la télé d’un mouvement de tête.

Je me suis retrouvé enfermé avec d’autres clients dont la vielle femme. Tss.. dire qu’en arrivant j’étais content d’arriver à l’ouverture… j’étais persuadé d’être arrivé à l’heure… mais… c’était pas vraiment le cas.. pour changer… Fin bref, je me souviens avoir vu le couple s’embrasser avant que les deux autres n’entrent… ça s’est passé assez vite, au début.

Je frictionnai mes yeux fatigués avec mes paumes puis les passai dans mes cheveux avant de les reposer sur mes jambes. Je m’étais tourné vers elle pour lui faire face. Ma jambe gauche pendait sur le côté du canapé et l’autre était plié sous moi. Je lui souris légèrement et haussai les épaules en continuant mon récit.

J’ai fait le con. J’ai … charrié très… délicatement le plus costaud lorsqu’il passa près de moi. Il m’a pris en grippe et cela a duré tout le braquage. Nous nous sommes plusieurs fois…. Heurtés avec plus ou moins de délicatesse. Puis, il y avait l’autre type, un français… Cami… Cam. Il a trouvé le moyen de garder son téléphone et a appelé la cavalerie.

Une main dans les cheveux, je me rendais compte de l’absurdité de mes actes. Je n’étais même pas sûr qu’ils aient franchement servi et je me voyais mal lui expliqué les raisons. Je n’étais pas bien sûr de celles-ci. Je me doutais qu’il y avait autre chose que la tactique.

Bref, j’ai perdu connaissance pas mal de temps suite à un coup du type. C’est ce coup qui me fit la marque dans le cou quand j’ai percuté le mur… Les flics sont entrés et voila. (ai-je abregé volontairement, je ne voulais pas parler de mes exploits et espérai qu’elle ne se souvienne pas en détail les papotages des fêtardes) J’ai fui pour éviter le battage médiatique et le français m’a amené à l’hôpital….

Je me crispai alors fermant poings et yeux avant de souffler et d’ouvrir les yeux. Le visage du jeune homme me revenait en mémoire aussi glaciale que l’eau de la douche. Je me redressai d’un bon et fit le tour de la pièce plusieurs secondes puis parti pour la salle de bain où je noyais à nouveau mon crâne sous l’eau froide. Je frappai du plat de ma main, le rebord du lavabo en jurant. Le visage que je voyais à nouveau découpé dans le miroir me donna envie de vomir. J’imaginai son visage sur le mien et le mien sur le sien. Je nous voyais échangé. Je ne voyais comme nous aurions dû être. Je suis Camille Fontayn. Je suis Timothée Fontaine. Je suis… je suis. Je ne suis personne. Il n’était personne. Nous n’étions rien à nous deux. Mes parents étaient les siens, les siens les miens. Comment pouvais-je me sortir de là après l’avoir vu ? Après avoir basé toute mon acceptation sur le jour où je le rencontrerai ? Je m’étais promis de le détester jusqu’à ma mort. Il était ma cause. Il était mon sac de frappe personnel. Son nom n’était que haine. Il représentait le vil. Il était mon diable. Il ne pouvait pas être mon sauveur dans cette banque. Il ne pouvait pas être le mec qui m’avait conduit à l’hôpital. Ni celui qui était resté là, dans la salle d’attente. Il ne pouvait pas être ce visage choqué. Il ne pouvait pas être ce type sympa. Il n’avait pas le droit. Et c’était cela qui m’enrageait. Je ne lui avais jamais laissé le droit d’être un type bien. Toutes ces années. Toutes ces années il n’avait été qu’un monstre alors que, peut-être le monstre n’était au final que moi. Je le vis alors dans le miroir. Je reculai mais ne le quittai cette fois pas des yeux. Je le montrai du doigt.

DEGAGES ! Tu M AS VOLE MA VIE ! Je ne regretterai pas ! Je… je ne regretterai… pas… ok.. ?

Je me laissais tomber sur le sol et m’adossai au mur. Bon. J’étais fou. Je ne devais pas l’être. Pourquoi l’avais-je croisé dans cette banque ? Pourquoi ? Les mêmes questions me revenaient et j’en oubliai Aliénor. Je ne fis pas attention à sa présence. Je plongeai ma tête entre mes mains et j’attendis que mes pensées s’arrêtent. Quel espoir vain. Je le savais. Rien ne s’arrêterait comme ça. Rien. Je mentais. Je mentais tellement fort mais tellement mal. Je le savais. Je ne ferai que regretter. Ce n’était qu’une question de temps. Je n’étais pas un monstre. Je savais reconnaitre mes erreurs. En général. Il était mon sac de frappe. Il ne pouvait pas abandonner ce post. Il ne pouvait pas être autre que celui que j’avais imaginé car c’était celui-ci qui m’avait maintenu. Je n’avais pas accepté j’avais projeté ma peine dans le désespoir tout d’abord avant d’en ressortir progressivement et principalement grâce à Nathanaël. En Nathanaël et en Camille Fontayn le détestable.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyJeu 29 Aoû - 12:49


    Je parvenais à me ressaisir tant bien que mal, oubliant presque ce qu’il s’était passé sous la douche. J’essayais en vérité d’oublier, juste pour éviter qu’il n’y ait d’interminable blanc entre nous et que la situation soit encore plus critique… pour moi. Je ne parvenais pas à comprendre toutes les émotions qui s’entrechoquaient dans ma poitrine. Et bizarrement, je ne voulais pas lui faire de mal. Déjà qu’il était bien mal en point, je ne voulais pas compliqué encore plus la situation avec mon… moi intérieur si l’on pouvait dire. De plus que je ne savais pas le fin mot de l’histoire, ce qu’il s’était vraiment passé pour qu’il divague à ce point et s’écarte autant de son chemin pour finir littéralement soul. Je ne l’avais plus vu comme le mec coureur de jupon et frivole depuis que nous nous voyions à l’extérieur. Depuis cette fois-là dans l’arbre qui avait été une première rencontre des plus surprenantes. Non, il était attachant et j’aimais encore plus son côté extravagant. Je savais qu’il essayait de me cacher des choses, et j’avais tilté aussitôt qu’il avait éteint la télé. Soit il ne savait pas mentir, soit je le comprenais trop. Dans tous les cas, j’espérais vraiment qu’il puisse juste s’ouvrir… C’était presque ironique étant donné que je ne l’avais pas fait pour ma part. Je ne savais pas d’ailleurs si je pourrais un jour lui révéler ce lourd fardeau. J’avais… peur de ce qu’il pourrait voir après avoir entendu la vérité, tout comme mes cicatrices sur mon corps que je ne parvenais pas à oublier, vivre avec en quelque sorte. D’autant plus que certaines me faisaient mal de temps à autre.

    Je soufflais, revins à la réalité alors que Tim me sortit une phrase des plus… étonnante. J’étais surprise par sa soudaine interrogation, mais lorsque mes yeux s’attardèrent sur les vêtements qu’il portait, je compris aussitôt. C’était une situation très dérangeante pour moi. Comment lui dire que ça appartenait à mon frère sans qu’il ne se demande pourquoi il ne l’avait jamais vu ? Je pris alors le temps pour lui répondre, cherchant mes mots pour finalement aller au plus simple.

    « Non. Non c’est pas ça. » ajoutai-je avec un léger sourire à son sous-entendu, bien que je ne fis pas le rapprochement avec les femmes croisées dans la rue. J’avais d’autres choses en tête.

    « Ca appartenait à… quelqu’un d’autre. »

    Rien de plus. Si je commençais à lui donner une information, il fallait que je passe par toutes les autres, toute ma vie au finale. Et pour le moment, je n’avais pas envie d’en parler. Pas maintenant, pas dans cette situation et pas quand Tim avait l’air d’avoir des soucis bien plus importants. Non, je voulais qu’on parte sur autre chose, qu’on parle d’autre chose et qu’il ne s’interroge pas sur les vêtements qu’il portait. Je les avais, lui avait prêté, point final. Je fus alors heureuse lorsqu’il me répondit enfin à ma question posée plus tôt concernant les événements dit à la télé. Je n’avais pas tout à fait compris, mais lorsqu’il me dit qu’il y était, je fronçais les sourcils, l’air un peu suspicieuse oui, mais aussi intriguée. Il partit alors dans une explication où j’essayais de comprendre le sens et surtout la situation dans laquelle il avait été. Un braquage ? Il était donc présent ? J’essayais de retenir ma stupeur alors qu’il continuait son récit pour finir aussi rapidement. Je doutais réellement qu’il m’ait tout dit, mais devais-je le pousser à me parler ? Je n’étais pas si sûr de moi…

    « Le plus important est que tu es en un seul morceau. »

    C’était une phrase bien stupide, mais c’était la seule chose que j’avais pu lui sortir. Je le voyais fermer les poings et ne comprenais pas trop pourquoi il était aussi énervé. Sans nul doute qu’il me cachait encore quelque chose, mais comment le lui faire dire sans le forcer ? J’étais presque dans une impasse, n’ayant jamais été aussi proche de quelqu’un pour lui remonter le moral où lui donner des conseils. Tout un tas de choses que j’avais presque oublié pendant des années. Je l’avais toujours fait étant adolescente, ayant eu beaucoup d’amis. J’avais toujours été présente pour eux. Sauf que la pratique n’y était plus. La retrouverais-je seulement ? Mes mains se dirigèrent sur ses poings, un geste que je n’avais absolument pas programmé. Puis un sursaut me prit alors qu’il se leva brusquement, fit quelques tours dans la pièce et s’enferma dans la salle de bain sans que je ne comprenne ce qu’il se passait réellement dans sa tête. Je restais là un moment, me demandant s’il ne fallait pas que je le laisse un peu seul… mais je l’entendis crier soudainement et je ne me posais plus de questions, je me dirigeais vers la salle de bain.

    « Tim… ? » ajoutai-je doucement alors que j’entrouvrais la porte doucement pour l’apercevoir finalement en boule, les cheveux mouillés. Il avait l’air vraiment d’aller mal, je ne savais pas pourquoi, mais bizarrement, je savais ce que je devais faire. Ou du moins… tout s’enchaina parfaitement pour une fois.

    Je m’avançais vers lui, plia les genoux pour me retrouver en face de lui, le touchant presque. Mes mains cherchèrent les siennes alors que j’essayais de lui faire décroiser les bras et qu’il relève sa tête. J’aurai presque pu lui offrir une étreinte. J’avais juste envie qu’il aille mieux, qu’il sourit et qu’il redevienne le Tim que je connaissais. J’étais vraiment mal de le voir dans cet état. Puis les mots sortirent tout seul.

    « Tim… je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé d’autre, mais sache que je peux être juste une oreille pour t’écouter, une épaule pour pleurer aussi. Je serais toujours là. Je suis là… »

    Je m’arrêtais, essayant de capter son regard. J’avais brisé toutes les barrières moi-même, étant proche de lui comme jamais je ne l’avais été, tout comme sous la douche. C’était fou comme il avait une emprise étrange sur moi. Je le ressentais et comme je m’inquiétais de son état psychologique, je ne pensais à rien d’autre.

    « Juste… parle-moi. »

    Oui j’insistais un peu mais ma voix se faisait douce. Je ne voulais en aucun cas le brusqué mais je voulais qu’il sache que je pouvais être à l’écoute, je ne jugeais pas les gens de manière impulsive. Et puis, je voulais aussi comprendre, car pour le moment, c’était le flou total. Il m’avait parlé du braquage, mais au vu de sa réaction, il y avait bien plus. Je ne m’imaginais pas encore ce qu’il avait dû subir. Je préférais éviter de faire fonctionner mon imagination justement, pour éviter aussi de m’inquiéter autant que je ne devrais.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyVen 30 Aoû - 0:07




Une fin de service inattendue



Je ne me reconnaissais pas prostré ainsi dans un coin d’une salle de bain qui n’était même pas la mienne. Je me sentais revenir quelque année plus tôt où j’avais eu confirmation que mes parents n’étaient en fin de compte pas les miens. Cette découverte n’aurait pas dû me bouleverser autant et pourtant j’en avais été complètement chamboulé. Involontairement une distance se créa entre nous encore plus importante que celle apparut avec mes conflits d’adolescent en quête de liberté. J’avais parcouru les bars des quartiers de vampires et d’autre bars dans le simple but de me prouver mon existence. Je cherchai les coups pour me prouver que j’étais. Que je n’étais pas une erreur. Que mes parents ne m’avaient pas menti toutes ces années en prétextant être étonné de ne pas me voir me transformer. Que j’étais celui qu’ils attendaient et non un faux. Cette découverte aurait dû me rassurer. En un sens. Je ne me transformai tout simplement parce que je n’étais pas leur fils. C’était tout simple. Je n’avais plus à me battre ni à me soucier de quelque chose que génétiquement je ne pouvais réaliser. Et pourtant. Pourtant cela détruisit tout mon mental. Abattant aussi facilement mes barrières mentales et mes idéo que Chuck Norris ses ennemis. J’avais fini par me dire que la vie était ainsi, que je ne pouvais rien y faire, qu’il me manquait quelque chose et que je n’étais pas forcement leur fils. Le pire c’était que j’en étais persuadé bien jeune. Je le savais. Je l’avais senti mais je n’avais pas pu m’y résoudre à 100%. J’aimais mes parents. Je n’en voulais pas d’autre et surtout je ne voulais pas qu’ils en aiment un autre. Je ne voulais pas être une erreur. Inconsciemment j’avais toujours voulu trouver le moyen d’être ce qu’ils attendaient. J’avais toujours espéré être leur fils et ne plus voir cette petite lueur que je collai à la déception. Je voulais être leur fils. Je l’avais tellement voulu. Le résultat du test avait abattu tous mes espoirs inconscients. J’étais parti boire. J’avais fini la soirée à me battre et ce sentiment de toute-puissance en voyant que le plus frêle abattait à son tour les plus costauds avait été tellement enivrant que je me perdis dedans un moment. Puis, je m’étais cherché un but. J’avais joué les sauveurs d’humain contre ces vampires dont un m’aider. Surprenant ? Je ne vous le fais pas dire !

Camille. Puis il eut ce Camille Fontayn. Ce bébé né le même jour que moi à quelques heures près. Ce bébé à qui j’affublai immédiatement tous les misères du monde. Il était le démon de ma vie. Il était la cause de mes tourments. Il était celui qui avait pris ma vie. Et encore, dans mes tourments abyssaux il était celui qui m’avait volé mon don. Nous aurions dû échanger nos âmes et non nos corps. Il possédait le gène qu’il me manquait pour être un des leurs. Je ne faisais pas parti du clan et pourtant j’avais toujours fait comme si. Je me vouais encore à les protéger quitte à en perdre la vie. C’était bien une cause pour laquelle je voulais bien abandonner la vie que je chérissais tant. Mais lui. Lui qui avait eu mon don. Lui n’était qu’un traitre. N’était qu’un monstre. Il se le devait pour ma survie. Il était la cause de mon malheur et se devait de le payer. Mon poing aurait dû me rendre plus léger. Il aurait dû me vider de tout le poids que je gardai sur moi toutes ces années et non en rajouter. Mon raisonnement avait toujours été erroné. Mon esprit était faible. Tellement faible. Je pouvais l’entrevoir assis là, dans une salle de bain qui n’était pas la mienne mais pire, celle de l’objet de mon plus fort désir. Je me montrais sous un jour peu glorieux et dans un état indéfinissable. Je lui confirmais le monstre d’indifférence qu’elle avait vu avec ses collègues. Elle avait eu raison. Terriblement raison sur mon compte. Je n’étais pas un mec bien. Pas là. Pas avec lui. Mais il le méritait et il ne le méritait pas. Camille. Cameron. Je detestai l’un et appréciai l’autre. Pourtant ils ne formaient qu’une personne et je tachai de l’accepter sans y parvenir. Je tachais de l’admettre mais comment le pouvais-je ? Cela voudrait dire accepter mes erreurs et les idées noires que je me promène depuis des années ? C’est accepter ma stupidité. Ma faiblesse. Mon manque de discernement. Mon mensonge personnel. Je n’étais pas guéri de la perte de mes parents que, au fond, je n’avais pas encore perdus. Je faisais le deuil de quelque chose toujours en vie, le lien qui m’unissait à mes parents. Puis je la sens avant de l’entendre. Son touché électrise une partie de mon cerveau et c’est pour ça que je la reconnais. Je l’avais oublié alors que j’étais chez elle. Mon cerveau me jouait des tours au pire moment. Elle chercha mes mains et j’en fus perturbé. Pourquoi ? Pourquoi ce rapprochement alors que c’était ses propres barrières ? Elle abattait ce qu’elle avait construit. Pourquoi ? Pour moi ? Mon état était-il si pitoyable. Non, ne répondez pas, je le sais très bien. Je suis minable et à cet instant c’est la seule chose dont je suis convaincu. Je veux m’excuser. Je veux la serrer contre moi. Je veux partir. Je veux rester. Je veux l’embrasser. Je veux l’abattre lui. Je veux m’excuser. Je veux me comprendre. Je veux savoir qui je suis. Je veux savoir et je ne veux pas.

J’ai peur de me retrouver face à mes propres démons. Je les sens proche, trop proche. Je sens mon passé me retrouver dans un présent que j’espérai plus facile. Je ne suis si bien que ça. Je doute de moi. Frapper ainsi ne me ressemble plus c’est un acte emprunt à mon double maléfique qui ne devrait plus exister mais qui est pourtant bien là. Je le vois dans ses yeux alors que je redresse la tête. Elle ne le sait pas mais c’est le reflet que je vois dans ses prunelles. Je ne veux pas qu’elle me voir comme ça mais ses paroles m’apaisent quelque peu. Je ne la comprends pas. Je ne la comprends plus. Pourquoi s’approche-t-elle de l’être pitoyable que je lui montre ? Ce n’est pas logique. Ce n’est pas possible tout simplement. Elle devrait fuir, elle qui m’a tant fuit par le passé. Elle devrait dire « je le savais » et me foutre à la porte sans vergogne  et je ne lui en aurais pas voulu. Mais c’est tout l’opposé que je sens. Elle brise ses barrières. Je ne comprends pas mais je lui en suis reconnaissant. Je me sens plus grand de la voir agir ainsi. Je suis heureux quelque part en moi, je le sens. Elle ne me jette pas dehors. Je sens que cela signifie beaucoup mais ne sais pas encore quoi. J’entends ses paroles passées à propos des vêtements qu’elle m’a prêté puis du braquage. Je ne veux pas la mêler à ça. Elle est si douce. Elle est si belle. Je ne veux pas que son regard change. Il semble si doux envers moi que d’un coup, j’en ai peur. Je ne veux pas la décevoir davantage. Si elle est inquiète à cet instant c’est qu’elle ne sait pas tout. Elle ne connait pas la réalité. Je laisse tomber ma tête contre le mur et je le vois planer au-dessus de moi. Son sourire. Je veux le lui arracher. Il était trop bienveillant. Il ne pouvait pas mais il l’était.

Tu m’as menti… tout à l’heure pour les vêtements… je ne t’en veux pas j’ai fait pareil… Je tiens à toi mais comment faire autrement ? C’est stupide…

Je récupère mes mains pour me les mettre devant les yeux avant de les abaisser, lasse. Mes jambes suivent le mouvement et se détendent autour d’Alienor. Je soupire. Je secoue la tête puis je reprends le même mouvement. Mes yeux finissent par attraper ceux d’Alienor alors que j’abaisse une nouvelle fois mes mains que je ne sais où poser.

Je… putai*…. Tu as déjà eu l’impression de cacher une …. Une « mauvaise » part en toi ?

Je secoue la tête. J’oublie les traces de ses tourments à elle. J’oublie le miroir qui signifie beaucoup mais je ne suis plus capable de percuter ces détails.

Non, c’est stupide ce que je dis…. Je perds la tête…. Quel enfoiré ! Il n’aurait pas pu être un vrai connard au lieu de me sauver la vie ce salaud !?

Je rage tout seul et me frappe la tête de mes mains que j’enfonce dans mes orbites.

Depuis que j’ai découvert que je n’étais…. Personne… je me suis fait une image de lui…. Un monstre tu comprends ? Il aurait dû être un être vil à bouffer son argent égoïstement sans aucune amabilité ou once d’humanité… mais non… ce connard est… est…. Sym…sympa fin… il m’a emené aux urgences après que j’ai dérouillé l’autre empaffé…. C’est … c’est être sympa non ? Oui, j’imagine… j’aurai fait la même chose….

Je m’énerve, je me redresse d’un bon et me mets à tourner en rond.

Il n’est pas comme MOI ! Il m’a volé tu comprends ? Non… évidemment tu ne comprends pas… t’as pas vécu la vie d’un autre pendant qu’un autre vivait la tienne…. T’as pas espéré le graal comme un con pendant des années ! T’as pas détesté ce crétin juste parce qu’il a été ce que tes parents attendaient : LEUR FILS ! Mais il le sait maintenant…. Il sait que c’est un connard   !

Je m’arrête.

Ou peut-être pas… mon poing a aidé… j’imagine… et dire qu’il savait pas ! Il est stupide ! Il n’a pas le droit de l’être, stupide…. Sympa…. Surtout sympa… parce que ça voudrait dire que moi… moi je suis le connard et le monstre de cette histoire…. Je suis alors le…. Double maléfique d’harry potter, la marque de voldemort…. Le truc qui crève sous un banc comme une merde….

Je repars. J’entre dans la douche. Je m’adosse au mur. Je frappe mon crane contre celui-ci.

C’est ça… je suis le truc vil et tout faible… tu avais raison… je ne suis pas un type bien…





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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyLun 2 Sep - 12:07


    Le voir autant prostré et éprit d’un mal être tellement fort me pinçait littéralement le cœur. Pourquoi donc avais-je autant d’affection pour lui ? Il ravivait en moi cette flamme éteinte et que je ne savais trop comment la gérer. Il suffisait que je réfléchisse un peu trop pour que je prenne tout de suite la fuite. Ce que j’avais fait sous la douche d’ailleurs. Je ne m’y étais pas du tout attendu, mais le touché n’avait pas été brutal, bien au contraire. Sa main dans mon dos m’avait seulement picoté alors que je pensais qu’elle me ferait affreusement mal. N’était-ce que lui qui était capable d’un tel exploit ? Je le pensais bien, sinon pourquoi serait-il chez moi en ce moment même ? Mes pensées s’entrechoquaient trop dans ma tête, je bouillonnais, ne sachant toujours pas trop quoi faire. Je préférais éviter de faire des mouvements hésitants pour ne pas qu’il s’inquiète à mon sujet. Pour le moment, c’était lui, et rien que lui. J’avais eu des bouts d’histoire qui se recollaient petit à petit dans ma tête et j’arrivais un peu mieux à comprendre. Du moins pour le braquage… pour ce qu’il s’est passé ensuite, j’étais encore dans l’incompréhension totale. Je lui souriais toujours, un fin sourire qui se voulait rassurant mais mes yeux trahissaient l’inquiétude qui était née en moi et ne cessait pas depuis le début. Puis… trois mots… qui me heurtèrent plus que je ne le pensais. Tout un tas de choses défilaient dans ma tête avant qu’il ne me parle du mensonge sur les vêtements. Je n’arrivais pas bien à tout saisir. Je ne lui avais pas menti, je ne lui avais juste pas tout révéler. Je resserrai ma prise sur ses mains sans m’en rendre compte.

    « Je ne t’ai pas menti Tim. Ces vêtements sont au fond d’un carton. »

    Ma voix était sincère, comment ne pas l’être alors que mes mots n’étaient que le reflet de la vérité ? Je ne lui faisais juste pas part que c’était mon frère et qu’il était quelque part je ne sais où, s’il n’était pas déjà mort. Mais ceci était pour une prochaine fois… peut-être…
    Mais ce qui m’intriguait le plus alors que ces mots se répétaient sans cesse dans ma tête, c’était que lui aussi m’avait menti. En effet, moi-même je ne lui avais pas tout révéler, mais jamais je ne lui avais menti intentionnellement. C’était par… pur égoïsme, oui c’était cela. Si je lui disais toute la vérité à mon sujet, j’étais certaine qu’il partirait. C’était étrange après autant de temps à l’avoir rejeté, il a fallu seulement une rencontre fortuite pour que tout bascule. Je m’étais trop attachée et cela me faisait peur en plus que ce sentiment de bien-être intense. Mettre des mots sur mes sentiments était terriblement difficile. Mais ce n’était pas le meilleur moment, je voulais juste qu’il aille mieux, tout simplement. Que je ne vois plus cette torture intérieure qui me rappelait fort bien ma pire période. J’essayais de l’écarter de ma mémoire pour être pleinement avec Tim. J’essayais du moins…

    Il récupère ses mains bien vite et sens un vide et une fraicheur nouvelle. Je les récupère à mon tour en les mettant sur mes cuisses alors qu’il étendait ses jambes et que je me retrouvais entre elles à présent. Il se détendait ? Je n’étais pas si sûr. Je l’observais alors qu’il secouait la tête et le laissait réfléchir, je ne voulais pas l’obliger à parler. Je lui avais déjà fait assez bien comprendre que je pouvais juste être là à l’écouter. Ce que je faisais depuis tout à l’heure d’ailleurs. Puis il parla enfin, et ces mots… je les comprenais que trop bien. Une mauvaise part en moi ? Je failli sortir un rire nerveux, mais fort heureusement pour moi, rien ne s’échappa. Mon côté démoniaque était plus qu’une mauvaise chose. Mais ça… je ne pouvais le lui avouer maintenant ; il avait déjà bien d’autres démons en tête. Je laissais donc sa question en suspens alors que mon regard déviait sur le sol pour revenir sur Tim alors qu’il s’emportait une nouvelle fois. J’étais en réflexion intense pour comprendre tous ces mots. Essayer de me souvenirs de tout ce qu’il m’avait déjà dit. C’était plus dur que jamais, malgré le fait que je faisais énormément d’effort pour le comprendre, juste pour… lui. Je percevais sa rage et je ne savais que faire pour l’en défaire. Je ne faisais donc que l’écouter, alors qu’il se rabaissait lui-même et que je ne parvenais pas à recoller tous les morceaux de l’histoire. Alors que j’ouvrais la bouche pour essayer de l’apaiser, il se leva brusquement et j’eu un mouvement de recul qui me fit tomber vers l’arrière, assise. Je le vois tourner en rond et parler une nouvelle fois. Et j’avais pensé à l’adoption avant même d’imaginer qu’il avait été juste… échangé à la naissance. Mais ça, c’était bien trop gros et impensable pour que je puisse comprendre tout de suite. Je me sens mal alors qu’il ne fait que se rabaisser. Je me lève alors que lui entre de nouveau dans la douche. Ces mots me heurtent une nouvelle fois alors que j’entre également dans la douche et m’approche de lui doucement. Je mouille mes pieds nus et le bas de mon jogging mais je m’en contre fiche.

    « Tu n’es pas personne. »

    J’essayais encore et toujours de capter son regard. Ma main droite se lève doucement vers son visage pour finalement être éprit d’un doute et juste effleurer sa joue gauche. J’enlève ma main, je voulais juste glisse mes bras de chaque côté et le serrer contre moi. Mais j’avais toujours ses maudites pensées qui m’empêchaient de le faire.

    « Tim… il faut te raccrocher à la personne que tu es. Tu ne peux pas penser que tu n’es pas quelqu’un de bien. Je t’interdis de te rabaisser comme tu le fais, tu m’entends ? »

    Mes paroles se voulaient un peu brutales mais tellement sincère. Je ne réfléchissais plus, il ne fallait plus de toute façon, il fallait que ça vienne tout seul…

    « Je ne peux pas comprendre ta situation, si du moins je l’ai comprise… tu as été adopté ? »

    J’étais bien loin de la réalité, mais ça je ne le savais pas encore.

    « Sache qu’il faut se raccrocher à des choses importantes, des choses qui te rende heureux. Ça a l’air peut-être stupide, mais crois-moi, ça aide dans les pires moments… » Terminai-je alors que je n’arrêtais pas de plonger mes yeux dans les siens, cherchant par tous les moyens son apaisement. Mes doigts effleurèrent sa main alors que j’avais juste envie de le serrer contre moi pour apaiser ses tourments. Qu’est-ce qui m’en empêchait ? Peut-être encore et toujours ces multitudes de questions dans ma tête… vraiment stupide. Je ne sentais que mon cœur battre à tout rompre.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptySam 7 Sep - 18:43

Je ne suis pas un type bien, j’en suis convaincu. Je ne suis pas un type bien et en prime, je suis un être faible. J’ai toujours cru en la force de mon caractère et en son pouvoir. Je m’étais toujours dit que je ne me laisserai jamais abattre de cette façon et pourtant…. Je n’étais pas si solide que je l’avais toujours pensé. La première fois n’avait pas suffi à m’en convaincre. Peut-être cette fois-ci ? Aucune idée. Je ne pensais pas être capable de plus de faiblesse que cette nuit-là, face à elle qui plus est. Mon imprévisibilité me faisait peur aujourd’hui. D’un côté j’étais capable de la plus grande témérité et de l’autre de la plus grande faiblesse. Cela en devenait déroutant. C’était comme se retrouver entre deux miroirs qui rejetaient deux images différentes de soi avec le chat d’Alice aux pays des merveilles oscillant la queue qui rit de nous voir devoir choisir. Rien que le chat me faisait flipper. Je ne l’avais jamais aimé, son sourire ? je voulais lui faire bouffer. Sa queue ? L’attraper pour l’envoyer sur la lune, là où son visage ne pouvait me poursuivre. Il était mon bourreau. Celui qui voulait me prouver qu’aucun de mes reflets n’étaient bon à prendre et qu’il valait mieux que je m’en aille avant de trop me ridiculiser. Avant de la perdre définitivement. Et il avait raison. Je fis un pas en avant dans l’idée de récupérer mes affaires et fuir de ce lieu. De la fuir elle. Mais son corps fit barrage et je me retrouvai une nouvelle fois contre le mur. J’évitai son regard alors qu’elle le cherchait. Ses paroles à propos du t-shirt ne m’avaient pas atteintes pourtant sa présence m’irradiait. Le baiser n’avait fait que ressortir tout le désir que j’avais pour elle. Ses yeux, ses lèvres, son visage, ses mains, son corps, ses lèvres…. Ses yeux…. Puis ses lèvres…. Tout. Tout m’attirait vers elle. Je voulais parcourir son bras avec mes doigts et grimper doucement vers son cou, sa joue, sa nuque, ses cheveux…. L’attirer contre moi, sentir son cœur s’emballer au même rythme que le mien quitte à douter de la raison de temps de folie dans sa cage thoracique. Je voulais essayer. Je ne voulais plus être sage. Je la voulais. Mes sentiments n’avaient fait que se développer en même temps que mes constatations à son sujet. Son passé semblait la poursuivre. Un passé que je ne connaissais pas mais que je respectai depuis plusieurs semaines à présent. Mon baiser avait tout brisé. Je n’aurai peut-être pas du. Elle ne m’avait pas donné l’accord mais Merlin que j’avais aimé !

Tu n’es pas personne.

Elle accompagne alors ses paroles d’un geste qu’elle arrête en plein milieu. Son doigt effleure ma joue gauche et je penche celle-ci vers son doigt un instant pour continuer ce contact fugace. Pourquoi m’apaise-t-elle autant ? Elle ne devrait pas avoir ce pouvoir sur moi ce n’était pas une bonne idée. Je devenais dépendant de ses yeux, de son sourire, de son rire… d’elle. Ce n’était pas une bonne idée car elle ne semblait pas le vouloir. Elle ne semblait pas vouloir de moi comme moi je la souhaitai. Ses mains dans les miennes. Ses yeux dans les miens. Ses lèvres sur les miennes. C’était un rêve heureux loin de toute la merde que j’avais soulevé tout seul. Je n’étais qu’un boulet et tout ceci n’était qu’une grosse et monstrueuse mauvaise idée. Je n’étais pas bon pour elle. Elle ne le voyait pas encore. Même un ami. Même en étant un ami je n’étais pas bon pour elle. J’allais lui faire mal en lui montrant que je suis comme tous les hommes de ce monde. Que j’aime les femmes. Que j’aime la bagarre. Que je suis un connard qui frappe un homme a priori sympathique pour une histoire passée que lui-même ne connait pas. Que je voudrais lui faire l’amour et ce depuis le début. Je l’avais voulu et je le voulais mais je la respectai trop. Le jeu en valait la chandelle. Elle était plus importante que tous mes désirs charnels et cela s’était confirmé à chaque fois que nous nous étions retrouvés. J’entends ses mots sans les entendre. Je ne comprends même pas qu’elle me défend corps et âme alors qu’elle me rejetait au début. Je ne comprends pas que je suis devenu plus important que le simple pochetron de bar.

Je ne peux pas comprendre ta situation, si du moins je l’ai comprise… tu as été adopté ?

Celles-ci me frappent violemment. Je m’écroule contre le mur et manque de me laisser glisser sur le sol. Non. Non je n’ai pas été adopté si c’était aussi simple. Si seulement. Non. Ils ne m’avaient pas voulu. Ils n’avaient pas voulu volontairement un être sans pouvoir. Non, du tout. Ils avaient voulu un enfant ayant leur gêne. Ils avaient voulu leur fils pas un faux. Une contrefaçon à peine achevée. Pas un autre. C’était encore pire. Je n’étais pas leur fils. Ils ne m’avaient même pas voulu. On ne pouvait même pas dire qu’ils m’avaient aimé comme leur fils en sachant que je ne l’étais pas. Non, ils m’avaient aimé pensant que je l’étais et m’avaient, au final, subit sans même le savoir. Ils ne m’avaient même pas cru quand je leur avais annoncé mais le jour où ils l’accepteront verront-ils à quel point je n’étais pas celui qu’ils avaient espéré ? Je secouai la tête. Je ne voulais plus rien entendre. Je voulais fuir de nouveau. Sa main effleurant la mienne, m’électrisa mais je refoulai cette sensation pour m’éloigner. Je voulais l’embrasser. J’allais faire une bêtise, une nouvelle, seulement dans l’espoir d’oublier. Je m’approchai alors, posai une main sur son bras et l’écartai doucement de mon chemin. Je récupérai mon téléphone puis les papiers que j’avais disposé sur le meuble et ouvris la porte de la salle de bain.

Si ce n’était que ça…. Nous avons été échangés Alie… Echangés…

Je me retournai vers elle et lui offris un piteux sourire en ajoutant.

Je ne veux pas te faire du mal ou te brusquer et là…. Là…. Je ne veux qu’oublier en t’embrassant…. Tu es… merveilleuse Alie. Merci…
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptySam 7 Sep - 23:16

    Un tout plein d’émotion qui me submergeait, cette forte attraction qui naissait en moi me faisait prendre peur. Je ne savais guère comment la traduire en geste, comment faire pour que ça passe en douceur, que tout soit des plus doux pour éviter de me faire ressurgir ce que je ne souhaitais pas. Je ne pensais pas que Tim pouvait être brutal, sinon il l’aurait déjà été bien avant de nous rencontrer dans mon appartement. D’ailleurs c’était vraiment nouveau pour moi, faire monter quelqu’un chez moi, un homme qui plus est. J’avais assez confiance en lui pour savoir qu’il ne me ferait rien. Mais c’est fou comment un traumatisme peut rester en mémoire, jusqu’à notre corps et nos cellules même. Mon inconscience me le rappelait, alors que je pensais l’avoir enterré. Ca me hanterais jusqu’à la fin. Des sévices en plus d’un viol, jamais je ne l’oublierais, mais peut-être que je pourrais faire avancer les choses. Rien que son baiser m’avait fait tout drôle, mais il ne m’avait pas fait peur pour autant. J’étais plus surprise et avait fuis ne sachant que trop faire. J’étais novice. Oui c’était cela, novice dans le domaine et j’avais peur qu’il rit de moi. Il devait avoir des conquêtes derrière lui, et moi… moi… j’étais pitoyable.
    Je soufflais, pensant encore que je tournais autour de moi et mes problèmes alors que c’était Tim le plus urgent, celui qui avait le plus besoin d’écoute et d’attention à ce moment même. Je le sentais prolonger les quelques contacts que j’avais tentés, sans grande réussite par ailleurs. J’avais peur de mal m’y prendre, stupide encore une fois, mais pour une première c’était bel et bien une première. Comment le lui expliquer ? C’était impossible. Je n’allais pas rajouter en plus de ces problèmes les miens combinés, ça n’allait que le morfondre un peu plus. Je voulais juste… être présente, le plus possible. C’était d’ailleurs très étrange l’inquiétude que j’avais pour lui. Il suffisait que je l’invite chez moi pour que mes sentiments infimes, cachés, ressurgissent d’un seul coup, se multipliant. Ils s’étaient d’ailleurs enflammés durant le baiser, ne sachant trop comment je devais réagir. Je réfléchissais encore trop, bien malheureusement.

    Mes paroles restèrent vides de réponses. Je me demandais bien ce qui trottait dans sa tête. Ses mains sur les miennes, j’essayais juste d’être présente, lui laisser le temps pour répondre, ne pas le brusquer. Je ne savais que faire d’autre en cet instant. J’essayais de comprendre sa situation autant que je le pouvais et lorsque j’avais supposé, il réagit plutôt violemment. J’ai cru qu’il allait tomber et eut un léger réflexe pour au cas où il tomberait. C’est alors qu’il écarta mon bras pour m’écarter enfin et passer à côté de moi. Je le regardais, presque stupéfaite, me demandant ce qu’il faisait… ce que j’avais bien pu faire de mal… Je l’observais prendre toutes ses affaires qu’il avait étalé sur le meuble, sans un mot, avant qu’il ne m’avoue la vérité, celle qui était tant dur à supporter. Et là je fus frappé. Frappé d’horreur, de tout un mélange de sentiments qui me fit me sentir mal à l’aise. Pour lui d’abord, car jamais je ne pourrais comprendre vraiment sa situation, ses sentiments qui le rongeait et qui l’avait incité à boire et à se battre. Ce pourquoi il était venu au bar. Et s’il n’était pas venu ? Je n’osais l’imaginer. Il avait finalement frappé à la bonne porte…

    La suite me surpris tout autant. Alors que j’accusais un peu le choc de sa révélation, il enchaina sur autre chose, totalement improbable. Me faire du mal ? Comment le pourrait-il ? C’était plutôt à moi de lui sortir ça oui. J’étais embarrassée de ce qu’il me disait, mais ma peur de le voir partir me fit réagir, et presque aussitôt, je le rattrapais. Agrippant son bras férocement, peut-être un peu trop, le tirant pour qu’il me regarde.

    « Tu ne peux pas partir ! »

    Mon ton avait monté mais ce n’était en aucun cas voulu. J’avais juste… réagi.

    « Je ne te laisserais pas… » terminais-je finalement avec une voix plus douce.

    Ma main qui agrippait son bras desserra son emprise et je la glissais doucement sur sa taille, l’autre main se glissa aussi de l’autre côté et je m’approchais de lui doucement. Mon regard plongeait dans le sien.

    « Je veux… que tu restes. » soufflais-je alors que je me rapprochais de lui dangereusement, brisant toutes les barrières moi-même en un seul mouvement pour glisser mes mains dans son dos et le serrer contre moi.

    « Je suis désolée. Désolée que tu ais à subir ça. Je ne peux pas me mettre à ta place, mais si je peux un peu… t’apaiser… »

    Je laissais quelques secondes, avant de reprendre.

    « …mais si tu veux vraiment partir, je… »

    … ne te retiendrais pas ? Ce n’était pas aussi certain. Je l’avais déjà retenu ici et maintenant. Nous nous étions trop rapprocher, je n’avais encore pas eu le temps de tout comprendre pour qu’il parte aussi vite. Je commençais seulement à me comprendre moi. Moi et mes perpétuels démons qui m’entouraient. Comme les siens, mais ce soir c’était eux les privilégiés. Le contact avec son corps me fut agréable, et même si mes membres avaient tremblés – et tremblaient toujours un peu – j’appréciais quand même ce moment. J’aurai pu aussi l’embrasser, mais je ne saurais comment il aurait réagi puisque j’avais déjà fui tout à l’heure. Que de réflexion dans ma tête, et pourtant je ne desserrais pas mon étreinte. Ma tête se posa sur lui doucement, mon oreille sur son torse alors que j’entendais son cœur battre tandis que le mien allait perdre pieds dans pas longtemps.
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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptyMer 11 Sep - 19:38

Lui faire du mal n’était pas envisageable. Je sentais bien que quelque chose la bloquait et ne savait pas quoi. Des histoires passées tortueuses ? Un ex connard ? la guerre ? ou quelque chose de pire encore ? Je ne savais véritablement pas et respectais tous les échappatoires qu’elle avait semé dans nos rencontres. Je les respectais mais je n’en étais pas moins curieux au fond de moi. Je voulais savoir mais ce désir était moins important que l’estime que je lui portais. Je ne pouvais et ne voulais la forcer à se livrer à un inconnu. Inconnu, je ne l’étais plus tant que ça suite à nos sorties régulières mais l’étais tout de même. D’une certaine manière. Nous ne nous connaissions pas assez pour tout se dire. Dire ce qui nous brule et ce qui fait de nous, la personne que nous sommes. Reservé ou extraverti. Fou ou posé. Stupide ou brillant. Elle ne pouvait et ne devait pas savoir les motifs de ma venue dans ce pays. Pas les plus importants. Comment le prendrait-elle ? Comment me verait-elle après avoir compris que l’un de mes objectifs était de foutre mon poing dans la tête d’un parfait inconnu par simple vengeance de quelque chose que lui-même avait vécu contre son gré ? Que penserait-elle de moi en apprenant que ceci avait été fait et contre un être fort sympathique ? Comprendrait-elle seulement pourquoi ? Non. Elle ne pourrait comprendre et ne pourrait respecter cette vérité. Une vérité qui entacherait l’image qu’elle se faisait de moi progressivement. Celle qui, au final, me représentait le plus clair de mon temps. Ou peut être pas. Qui suis-je au fond ? Celui qui frappe ou celui qui rit ?

Tant que je ne suis pas sur de la réponse, je veux pas rester. Je dois m’en aller. Alors je me détourne d’elle pour sortir de la pièce. Sa main m’agrippe férocement et m’arrête de mon élan. Je me retourne et plonge dans ses yeux. Leurs douceurs et leurs inquiétudes me glacent le sang tout en m’apaisant. La paradoxe est troublant mais j’apprécie ce contact distant. Son inquiétude m’interpelle mais je ne suis pas encore en état d’additionner 1+1 pas dans ce contexte là. Je suis poussé dans les doutes de mon âme sur le bon et le mauvais de la personne. De mon désir de l’attraper et la coller contre le mur derrière et ma crainte de la perdre en la brusquant. J’ai peur de l’importance qu’elle prend, je n’aurai pas cru cela au début. Ce n’était pas le but et pourtant tout en elle m’attirait. Ca en devenait déroutant. Je secouai la tête pour me déconnecter de son emprise. Ses paroles interpellent tout mon être et je m’oblige à détourner mon ouïe. Je dois m’en aller. Je dois avant de succomber et de tout risque. Avant de devenir fou. Trop fou. L’alcool est toujours là. Je ne veux pas la faire regretter ou regretter quoique ce soit. Je veux la retrouver demain au pied de notre arbre. « notre » ? J’ai presque envie de sourire mais je ne peux pas m’y résoudre. Sa main atterrit sur mon flan et un frisson me parcourt tandis que son autre main se colle à l’opposé. Elle s’approche et s’exprime. Je me raidis alors que mon cœur accélère. Que veut-elle vraiment ? Me rendre cinglé ? C’est une possibilité que je garde en moi. Je ne suis pas en état de me battre contre mes envies. Je veux me libérer mais ne veut pas me libérer comme ça. Je préfère l’alcool à ce risque là. Pourtant ses yeux me captent et ses paroles incendient mon corps alors que mon cerveau patauge pour essayer de comprendre ce que ces paroles signifient réellement. J’ai peur de ne pas comprendre ou de comprendre de travers. Je ne dois pas faire plus d’erreurs, j’en avais déjà trop fait. Mon quota était largement dépassé pour le semestre. Ses bras. Son corps contre le mien. Je fermais les yeux un moment en écoutant ses mots. Que dire ? Que faire ? Mon corps bougea avant la fin de l’analyse et l’enserre également délicatement mais fermement. Ma tête se baisse pour se coller contre la sienne. Mon souffle percute son cou alors que mes narines respirent ses cheveux. Je veux rester et l’embrasser. Je veux qu’elle m’apaise davantage. Mais je veux m’en aller. C’est mieux. Non ? Je ne sais plus.

Le visage de Cameron le bon et Camille le vil me hante toujours. Il me montre du doigt. Il sait que je ne suis pas en état. Que je ne suis pas bon pour elle. A mesure que cette conclusion fait marche dans mon esprit comme ce bon vieux Napoléon à Juan les pins, mes mains parcourent son dos. L’une atterit près de sa nuque que je caresse de mon pouce et l’autre fait de même avec son bassin. Deux doigts glissent au niveau de l’elastique de son jogging. Ma tête s’enfuit plus dans son cou et ses cheveux. Mes lèvres chatouillent sa peau sans qu’elles ne trouvent un lieu d’atterisage. Je sais que je dois m’en aller avant que ce ne soit irrémédiable. Je veux être bien. Je veux faire les choses biens et ma détresse accablante ne peut pas faire parti du calcul. Je ne veux pas qu’elle me retienne pour mes tourments mais pour moi. Je suis pas un salaud. Je ne veux pas l’être avec elle. Elle n’est pas une simple barmaid aimant s’amuser. Non, j’avais du la dompter et j’avais aimé ça. C’était un jeu. Un jeu qui m’avait fait découvrir une personne a part qui se cachait encore. Un jeu qui pourrait perdurer en succombant ici alors que ni elle ni moi ne sommes vraiment nous même. Je ne voulais pas de ça. Je voulais savoir qui j’étais. Pour moi. Puis pour elle. Mes lèvres touchèrent son cou à trois reprises et je collai ma bouche près de son oreille.

Tu m’apaises déjà … mais je dois être bien Alie… là… là je ne le suis pas… Tu ne sais pas Alie…

J’embrasse à nouveau son cou et lui souffle un autre « tu m’apaises » avant de m’écarter d’elle, de la regarder et de poser un baiser sur ses lèvres. Je détournai alors les talons et me dirigeais vers la porte que je passai une fois ouverte. Il s’agissait maintenant de trouver mon chemin.

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MessageSujet: Re: Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé]   Une fin de service inattendue [Livre II - Terminé] EmptySam 14 Sep - 15:41


    Mes yeux clos, je sentais mon cœur battre à tout rompre au fur et à mesure que je réalisais la portée de mon geste, le pas immense que j’avais fait. J’avais cru que jamais je ne pourrais de nouveau me satisfaire d’une étreinte, qu’elle soit douce et agréable. Non brutale et agressive. Je le ressentais encore, au plus profond de mon être, c’était toujours là. J’avais du mal, et là, je n’avais pas réfléchi sur le moment. J’avais juste ressenti le besoin de lui prouver qu’il n’était pas rien pour moi, et l’étreinte c’était faite toute seule, lentement, mais j’avais réussi. Je n’étais pas bien douée non plus pour ouvrir mon cœur, je n’avais jamais été confronté à cela depuis mon incident, je n’avais cessée de repousser les hommes qui s’avançaient vers moi. Alors pourquoi lui je lui avais ouvert un chemin ? C’était étrange. Parfois, je ne me comprenais plus. Le corps avaient des besoins, les femmes tout comme les hommes ne pouvaient vivre seuls éternellement. Mais tout ça était écartée de ma tête, j’avais l’impression de redevenir une enfant en passe à l’adolescence… mon premier baiser, mes premiers câlins… tout ça était très lointain, oublier dans cette souffrance intérieure que je percevais encore malgré tout. Et Tim… lui était là à me faire ressurgir des choses que je n’arrivais pas encore à contrôler. J’avais peur. Peur de ce que je ressentais, peur de ce qu’il pouvait découvrir, peur de lui sortir des informations, peur qu’il m’échappe, peur de le repousser pour n’avoir que des regrets par la suite. Tout ça était en moi, et c’était un réel combat. Cette étreinte avait été une petite victoire en somme.

    Je sentais ses bras m’entourer et tout mon corps trembla à cette soudaine sensation. Je ressentais aussi mes cicatrices, j’en avais l’habitude, mais les plus grosses ne me laissaient pas tranquille longtemps. Il suffisait que je m’assois sur une chaise avec un dossier un peu dur, que quelqu’un me tape l’épaule… c’était aussi minime. J’essayais de faire abstraction, ne pensant pas un seul instant que Tim avait encore de l’alcool dans le sang et qu’il pouvait faire quelque chose qu’il regretterait, que je regretterais aussi. Comme ce baiser ? Je ne savais guère encore comment le retranscrire. Il était bourré après tout, pouvais-je me satisfaire de ce baiser alors qu’il pouvait n’être que le fruit de l’ivresse ? J’écartais bien vite ses pensées, et je fus concentrée sur autre chose. Ses mains parcouraient mon dos, l’une finissant sa course sur ma nuque, mais la seconde me fit rouvrir les yeux brusquement, et je me raidis alors que je sentais ses doigts sur ma peau, sous l’élastique de mon jogging. Sa tête s’enfuit dans mon cou alors que je ne sais que faire, tout mon corps commence à me brûler, je sens le fluide en moi, puissant et incontrôlable. Je ne bougeais pas, restais immobile alors que je me concentrais sur cette chaleur pour éviter de flamber mes vêtements ou de brûler Tim par la même occasion. Je ne voulais pas lui faire du mal, mais mon corps ne voulait pas. Je n’étais pas prête, pas comme ça, pas dans cette situation alors que Tim avait l’air d’aller très mal. Combien de personnes succombent aux pulsions sexuelles pour seulement oublier ? C’était un peu comme l’alcool, couplé à lui c’était un remède qui marchait pour quelques heures. Je n’avais jamais compris, parce que je ne m’étais encore jamais pris de cuite ni même connu l’amour d’une union tendre et jouissive. Non, jamais, cela m’avait été enlevée avant même de la connaître. Comment donc comprendre la plupart des gens ? Je ne le pouvais pas. Je me contentais de rester dans ma carapace.

    J’étais encore figer alors que ses paroles arrivèrent jusqu’à mon tympan. Je ne comprenais pas bien ses mots, puis j’eu un frisson alors que ses lèvres touchèrent mon cou, me raidissant à ce nouveau sentiment en moi. Ce fut encore pire lorsqu’il prit de nouveau mes lèvres pour cible alors que je ne m’y attendais toujours pas… pour la deuxième fois ce soir. Je me demandais si j’étais trop naïve ? Ou alors je lui faisais trop confiance ? Je ne savais guère, en tous les cas, je n’eu le temps de lui rendre son baiser, si court, si abstrait presque. J’étais presque dans un rêve, me demandant si je n’allais pas me réveiller finalement…
    Il s’écarta, et ce fut comme un gros soulagement, un poids en moins, avant que rapidement je me sente affreusement mal. Un sentiment encore bien étrange que je ne comprenais toujours pas – ou ne voulait pas comprendre ? C’en était presque rageant et frustrant. J’étais totalement perdue. J’ouvris la bouche mais finalement le regardait partir alors qu’il fermait la porte derrière lui. Mes yeux restèrent fixés sur la porte d’entrée un moment avant que je ne me dirige machinalement vers la porte pour la verrouiller à la lenteur d’une tortue avant de me diriger presque sans en avoir conscience, étant dans une autre dimension, vers mon lit. Je m’allongeais. Mes yeux étaient ouverts en grand, je n’allais pas bien dormir ce soir...
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