Je grillais à nouveau une cigarette. Je ne fumais que dans les moments de stress, normalement. Avant? Quand je bossais à l'usine avec mon père. Ou plus tard, en Tchétchénie, le soir, avec les camarades. Et je fumais de nouveau depuis que je traquais et exterminais ces putains de vampires. J'avais tout fait pour ne pas reprendre trop de mauvaises habitudes; ce sont elles qui, en général, vous conduisent à l'hosto, ou à la morgue selon votre boulot. La cigarette, ça tuait l'endurance, ça faisait tousser et c'était pas bon pour la santé en général. En plus, ça vous donne une odeur, et j'étais prêt à mettre ma main à couper que les suceurs de sang seraient capables de la repérer. Foutus clébards. Je patientais tranquillement devant le bar. Le Damned Angel. Lieu de perdition connu de tous à Edimbourg. Du genre à défrayer la chronique. Je savais déjà pas mal de choses sur le lieu en lui même, mais presque rien sur ceux qui y résidaient et y faisaient affaire. Un haut lieu de la pègre vampirique, j'en étais persuadé. En règle général, les suceurs de sang ayant un peu plus de pouvoir ou de pognon que les autres adoraient se retrouver dans ce genre d'endroit; ils pouvaient y goûter des humains consentants tout en les rançonnant en même temps.


Pour cet aspect là de ma soirée, j'avais prévu de quoi faire. Des Livres Sterling, confiées à mes bons soins par l'Eglise. J'allais en faire bon usage. Picoler. Mais cela servirait une grande cause; je pourrais me mêler à la foule qui allait se presser dans l'endroit, et je pourrais du même coup obtenir plus d'infos. J'étais ici incognito. Pas de flingue trop voyant, ni breloques, ni eau bénite. Même pas de croix, pour pas paraître suspect. Mais j'avais dit; pas de flingue trop voyant. J'en avais toujours un sur moi depuis que j'avais repris les armes et était partit en croisade. Un petit 9 mm, de fabrication allemande. Suffisamment petit pour ne pas former de bosse dans le creux de mes reins, en bas du dos en niveau de la ceinture. Et suffisamment puissant pour faire un minimum de dégâts si jamais les choses tournaient mal. A ce sujet, j'espérais que pour une fois le plan survivrait un minimum de temps aux imprévus, mais me connaissant, rien n'était moins sûr. Bien évidemment, tout dépendrait de quel vampire j'aurais en face de moi, et cela dépendait tout autant de la façon que j'aurais de gérer la situation, si jamais je m'enfonçais trop dans l'alcool ou autre chose.


Je finissais ma cigarette et la jetait à même le sol, l'écrasant du talon alors que je me mettais en chemin. Un videur était présent; un humain, pour changer. Peut être pour mettre les clients en confiance? Pour tout vous avouer, je ne savais pas trop. Mais ce qui était sûr et certain, c'était qu'il y avait encore du monde ce soir. Des couples, des filles, des types. Certains louches, d'autres d'aspect réglo. D'autres, des touristes. Ces couillons de français, d'américains ou de scandinaves qui ne pouvaient pas résister à l'attrait d'une bonne petite morsure, de sexe, ou d'autre chose. Je me glissais dans la petite file d'attente, sans me presser, et en ayant l'air stupide et candide du touriste moyen dont je me donnais habituellement l'air. Entrant à l'intérieur après avoir été brièvement fouillé (on ne sait jamais, paraît que des humains seraient prêts à tout pour faire du mal aux vampires...), je me dirigeais droit vers le bar. Au fond, il y avait une piste de danse bondée. Quand j'étais face au bar, il y avait plein de tables pleines de monde dans mon dos. Je commandais un whisky. L'enfoiré me taxa huit livres. J'avais intérêt à le savourer... Remarque, cela m'inciterait à faire preuve de prudence au niveau de la dépense, et donc de la consommation.


Me retournant discrètement, je distinguais rapidement un léger attroupement qui retint mon attention. Il y avait un tas de gorilles vampiriques qui toisaient le reste de la salle, et qui surveillaient une petite table dans un coin. A table, une vampire. Magnifique, mais terriblement froide d'apparence. Dangereuse; je le sentais. Je ne pus m'empêcher de m'adosser un peu plus fort contre mon dossier, juste pour sentir la présence rassurante de mon arme. Je la toisais le plus discrétement possible. J'avais visiblement levé un gros gibier... Un grand maître au féminin? Un de ces maîtres de la ville, ou une quelconque aristocrate de la nuit? Je reportais à nouveau mon verre à mes lèvres, savourant le goût âcre de l'alcool. Il ne me fallut qu'une seconde pour décider de la marche à suivre, et deux pour regretter ma décision à la con.


Je me levais, et me dirigeais d'un pas rendu hésitant par l'alcool fort et l'appréhension, droit vers la femme et ses gorilles. Je devais en savoir plus; une proie potentielle. Et dangereuse avec ça. Je rentrais littéralement dans un gorille, qui me bouscula, me prenant pour un ivrogne. J'étais décidé à attiré l'attention ce soir.


| Hooop pardon! Excusez moi mademoiselle, mais... Vous seriez pas une star? |


Mon dieu, qu'est ce que je pouvais être convaincant en groupie de vampires... Ca me faisait peur moi même, et quand mon regard croisa celui de la mort vivante, je sus que j'avais fait une grosse connerie.

Le chassé et le chasseur



Torben Badenov et Krystel Raybrandt

(c)Opium

(c)Je sais pas

Que je n’aimais pas quitter ma Glasgow et partir loin de mon Roi, mais je n’avais pas le choix malheureusement. J’avais une tache à accomplir à Edimbourg, une tache que moi seule pouvait la faire. La seule chose grisante dans l’histoire, c’était que ma présence gênait au plus haut point Nikos, que je n’autorisais que très rarement à pénétrer dans MES territoires, bien que je puisse circuler dans les siens sans risquer la moindre chose. Il avait peut-être acquérir le statut de maitre vampire, il n’en restait pas moins, moins puissant que moi, et n’était pas le représentant d’une lignée royale. Je ne me lassais jamais de lui répéter que moi, la grande, belle et cruelle Krystel Raybrandt avait pour créateur nul autre que le roi de tous les vampires et que, par ce fait, je serais toujours au dessus de lui hiérarchiquement, bien que l’on est théoriquement les mêmes « pouvoirs de domination ». Oui vraiment, si je devais faire un bilan de mon expédition à Edimbourg, la seule chose qui valait le coup, fut sans aucun doute de voir la tête de Nikos quand j’avais débarqué chez lui et exigé un humain pour me nourrir, et une chambre dans sa demeure pour y déposer mon cercueil l’espace de trois journées. Il n’avait bien entendu pas pu refuser, et s’était vu une nouvelle fois rabaissé devant moi pour ma plus grande joie. Bon il m’avait livré un être inférieur de sang O positif, sang qu’il savait que je n’appréciais pas, mais bon, ayant prévue par avance ma petite escorte personnel d’une dizaine de vampires et de deux humains possédant un liquide sanguin délectable, je m’étais contenté de donner l’autre à mes sbires alors que je me délectais de mes pommes de sangs autant sur le plan de la nourriture que sur le plan sexuel. J’étais d’ailleurs en pleine coucherie quand le shérif de la ville d’Edimbourg vint me saluer respectueusement, comme il le devait. Je le conviais à nous rejoindre, m’amusa avec lui, avant de le laisser finir avec mes petits humains, ma mission ne pouvant plus attendre d’être menée.

Comme à mon habitude il me fallut une bonne heure pour me préparer et être fin prête à partir. J’avais revêtu une robe rouge des plus moulantes, ouverte sur mon ventre et dans mon dos, et qui tombait très courte sur mes cuisses. Avec ma couleur de peau très pale, elle semblait flamboyer et j’adorais ça. Pour mes cheveux, je m’étais contentée de les laisser retomber en cascade ondulé sur mes épaules. Le plus long à réaliser fut sans aucun doute mon maquillage rouge et noir autour de mes yeux pour leur donner un aspect des plus divins. Une dernière touche de rouge à lèvres sur ma bouche, et je revêtais une cape noire qui masquait mon corps de mes épaules à mes talons aiguilles rouge. Après une dernière contemplation des plus satisfaisante dans le grand miroir de la chambre où je logeais, je sortais de cette dernière à une allure folle, suivit par ma horde de vampires gardes du corps. Je savais très bien me défendre toute seule, cela n’étant vraiment pas un problème. Cependant, comme tout maitre vampire, je devais toujours sortir en compagnie de plusieurs sbires prêts à prendre une balle en argent en plein cœur à ma place, surtout n’étant pas sur mes territoires de prédilection. N’allez pas croire non plus que je ne connaissais pas cette ville, bien au contraire. Elle avait été pendant très longtemps sous mon contrôle, et je connaissais le moindre de ses recoins. C’est d’ailleurs sans aucune hésitation que je me rendais dans plusieurs bâtisses appartenant à des vampires, les interrogeant un par un sur les meurtres d’humains qui sévissaient ses derniers temps. En temps que bras droit d’Augustus King, il était dans mes fonctions de faire respecter ses lois et de punir le ou les êtres qui ne respectaient pas ses restriction concernant les humains. Il ne faisait pas de doute dans mon esprit qu’il ne s’agissait pas d’un des notre, mais d’un usurpateur qui voulait nous mettre ses méfaits sur le dos. Cependant, je ne pouvais écarter aucune piste, y compris celle d’un vampire complètement inconscient et suicidaire.

Il était près de trois heures du matin quand je décidais à me rendre dans un des bars que fréquentaient en masse mes congénères. D’une part j’espérais obtenir des informations un peu plus concrètes que celle que j’avais obtenue par mes différents déplacements de la nuit. D’autre part, je voulais rappeler à tous, par ma simple présence dans cette ville qui n’était pourtant plus sous mon contrôle, que les lois de notre roi et ma puissance n’avaient pas de limites géographique. Enfin, je dois bien avouer que j’adorais voir le malaise et la peur que pouvaient ressentir certains des miens en ma présence. C’était grisant et délectable au plus haut point. J’adorais que l’on me craigne, et ils avaient raison de le faire. Je ne comptais plus le nombre de prétentieux qui avaient osé me défier, ne serais-ce que d’un regard, et que j’avais éliminé…

Mon entrée dans le bar « Damned Angel » ne fut pas des plus discrètes, bien au contraire. Entourée de mes sbires, les regards se posèrent quelques secondes sur moi avant de dévier rapidement de champs de vision me reconnaissant. Une partie des humains me dévorèrent des yeux quand je vins ôter ma cape, tandis que la deuxième partie détourné le visage, comprenant que je n’étais pas n’importe qu’elle suceuse de sang. Alors que je prenais tout juste place à une des tables « VIP » du lieu, une serveuse vint déposer sur ma table, sans un mot, une bouteille de true blood AB négatif. Je repoussais cette dernière plus loin, n’ayant nullement l’intension de boire cette boisson infâme. Je rappelais d’ailleurs la jeune femme qui portait de nombreuses traces de morsure, exigeant que l’on me serve une coupe de sang frais AB négatif dans les dix minutes à venir. Elle obtempéra d’un signe de tête avant de s’éloigner de nouveau sans un mot. Je fis un léger signe de la main, ordonnant à mes gardes d’aller s’installer un peu plus loin dans la salle, que je me mis à balayer du regard. Alors que je concentrais sur les conversations de l’assemblée présente, je fus interrompue par un ivrogne qui vint bousculer un de mes vampires. Ce dernier, surpris, le laissa s’approcher de moi, signant ainsi son arrêt de mort. S’il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c’était bien que l’on se dise garde du corps, mais que l’on se laisse surprendre par un humain qui, à bien y sentir, ne sentait pas autant l’alcool qu’il aurait du pour être dans un état d’ébriété. Je n’eu qu’à plonger mon regard dans le sien pour comprendre qu’il n’était pas non plus un fanatique de vampire. Je n’étais pas une jeune vampire, loin de là, et je pouvais lire dans ses yeux une lueur de malice et d’intelligence que peu d’humain possède. Je pus discerner aussi sur son visage qu’il venait de comprendre qu’il venait de se mettre dans de beaux draps. Ce que j’ignorais par contre, c’est pourquoi il avait voulu m’approcher. L’humain ne put faire un pas de plus, se retrouvant ceinturé par un de mes vampires, alors qu’un autre vint lui balancer son poing dans l’estomac pour lui faire passer l’envie de s’approcher de nouveau. Alors qu’il s’apprêtait de l’éloigner et de le virer du bar, je pris la parole d’une voix calme mais qui faisait bien passer mon ordre.



Il suffit. Fouillez le


A peine avais-je ordonné que l’on m’obéissant. Plaquant l’imbécile contre ma table, alors que les clients du bar continuaient à parler comme si de rien n’était, un de mes sbires entreprit de tâter chaque parti du corps de l’humain. Il finit par trouver une petite arme qu’il confisqua avant de lâcher l’homme et de s’éloigner. Je n’avais besoin de personne pour me défendre face à une personne appartenant à une espèce aussi faible que celle des humains. Pas une seconde mon regard n’avait quitté ce dernier, pas une seconde alors qu’une question passait dans la tête : le tuer ou jouer un peu avec lui avant de le tuer ? Optant pour la deuxième option, je lui fis un signe de s’asseoir sur la chaise en face de moi, avant de lui dire



Que me vaut donc l’honneur de votre présence, armée, à ma table ? Si c’est pour un autographe, je ne puis que vous décevoir, n’acceptant d’en signer qu’à des buveurs de sang. Mais, voyez-vous, quelque chose me dit que vous n’êtes pas là monsieur …?

Je me dis très régulièrement que je suis un crétin fini. Ne pensez pas que je manque de confiance en moi; je manque juste de jugeotte. Je n'arrête pas de me mettre dans de sales draps; Quand tout va bien, je n'ai qu'à intervenir pour qu'immédiatement intervienne le chaos. Je ne sais pas comment ça se fait. C'est peut être un don unique, chez moi, qui fait que je suis aussi boulet. Ou alors c'est la malchance, mais même elle ne pourrait pas expliquer toutes ces situations à la con dans lesquelles je me fourre sans arrêt. Là en l'occurence, je venais de faire la connaissance d'un très gros poisson parmis les vampires. Je ne savais pas qui était cette femme, mais elle me disait quelque chose. C'est pour ça que je lui avais fait le coup du couillon de groupie qui se jette sur elle. Mais son regard, que je venais de capter, en disait long. Il n'y avait aucun compromis de possible avec ce genre de vampire; avec eux, soit vous les servez, soit vous crevez. Je n'étais pas pressé de mourir, malgré les apparences. Je voulais rejoindre ma femme, bien sûr. Etre heureux à nouveau. Et j'étais convaincu que ce genre de chose n'interviendrait que dans la mort. Pourtant, je voulais encore rester un peu. En fait, je ne l'aurais révélé pour rien au monde, mais mon instinct de survie était sans doute plus fort que mon amour pour Jana, qui était pourtant le sentiment que j'avais ressentit le plus intensément au monde. Alors, pourquoi faisais je des trucs aussi cons? Je n'aurais sans doute jamais la réponse.


Un butor me ceintura au point de me faire mal. J'allais lui décocher machinalement un crochet dans les gencives, mais un autre enfoiré me balança son poing dans mon ventre. Je me pliais en deux de douleur, toussant et crachant alors que je sentais une douleur cuisante dans tout mon abdomen. Enfoiré de suceur de sang! S'il avait été un peu moins entouré, je lui aurais meulé sa face, même si j'aurais dû y rester. Et j'étais certain que ce gros boeuf, s'il avait tapé plus haut, m'aurait fracturé des côtes. Je n'en revenais toujours pas de la force physique que pouvait détenir un vampire. Il s'agissait de forces incroyables, entre leur rapidité, leur résistance et leur force. Mais je me rassurais en me disant que même avec tout ça, ils ne survivaient pas à une confrontation directe avec un gros flingue chargé avec des balles en argent. Et encore, j'étais convaincu qu'il y avait moyen d'améliorer le procédé de fabrication, ou de trouver d'autres façons de les tuer. Alors, la vampire en chef ordonna à ses serviteurs d'arrêter et de me fouiller. Et merde, les choses allaient vraiment de mal en pis. Je pris un air faussement outré, qui puait l'hypocrisie même à mes propres yeux.


| Quoi? Mais arrêtez, vous n'avez pas le droit. Arrêtez ça, ça me fait mal. J'ai des droits civiques moi, monsieur! |


Même moi, je me trouvais pas convaincant; c'était un comble. On me plaqua contre la table de la vampire, et j'eus encore mal. C'est quoi, cette vie de merde où tous les gens que vous croisez ne souhaitent qu'une chose, vous faire mal? On me palpa sans retenue, et alors que le type s'approchait de ma zone sensible, je tournais la tête vers lui.


| Doucement, t'abîmerais un truc que t'as toujours rêvé de posséder. |


j'avais envie de me débattre, de crier, de taper. Mais je ne pouvais rien faire, condamné que j'étais à la passivité. Je trouvais cela extrêmement frustrant que de devoir rester à la disposition d'un putain de vampire, laid, en plus, alors que celui ci vous délestait de votre arme. Putain, ça sentait de moins en moins bon cette situation. Là, je ne pouvais plus faire l'innocent. J'optais donc pour faire l'imbécile, à défaut d'autre chose. Peut être que je découvrirais quelque chose d'intéressant, qui sait? Hééé mon flingue? Où est ce que cet espèce de gorille l'emmenait, hein? Je ne trouvais pas ça normal du tout. Un humain, face à un vampire, a l'obligation d'être armé. Je serais même prêt à limiter pour que ça soit écrit dans cette constitution a la con! Finalement, on me lâcha, et la vampire me fit signe de m'asseoir à sa table. J'obtempérais; n'oublions pas que je suis le groupie armé, dangereux et un peu con sur les bords. Difficile de jouer un tel personnage. Alors que quelque part, cette identité que j'endossais me ressemblait un peu, pas vrai? En tous cas pour la partie « armé, dangereux et un peu con sur les bords ». Je pris un air déçu alors que la femme me parlait.


| Oh non, j'aurais tellement voulu en avoir un... Mais moi, armé? Pas du tout! C'est pas à moi ça. Vous devez faire erreur, je ne ferais pas de mal à une mouche moi. Je suis du genre cool comme gars; je croyais juste vous avoir reconnue... |


Je soutenais néanmoins le regard de la vampire, quitte à me faire hypnothiser. Je suis vraiment débile, je sais, mais on ne se refait pas. Vous n'êtes pas d'accord? Elle me demanda alors mon nom. Je réfléchis un instant, pour finalement décider que cela ne servait à rien de le cacher; les vampires hauts placés savaient sans doute déjà qu'ils avaient toute une Eglise à leurs trousses.


| Monsieur Badenov. Vous m'excuserez, mais mon prénom, je ne le donne qu'aux jolies filles à qui je paies un verre. Et vous, madame, qui êtes vous donc? Laissez moi deviner. Âgée, très âgée. Anglaise, ou française. Y'a que des gens de ces coins là qui se prennent la tête avec la présentation. Et vous êtes haut placée, je me trompe? Si je suis dans le vrai, vous me payez un verre et on oublie le malentendu avec l'arme à feu... |

(c)Opium

(c)Je sais pas

Pauvre petit humain sans cervelle et suicidaire par dessus le marché. Oui vraiment, je me demandais bien ce que pouvait leur trouver d’attrayant ma fille. Morgane, brebis galeuse parmi des loups cruels. Si elle ne se montrait pas d’utilité en ce moment, j’aurais fini par la tuer de mes propres mains. Elle n’était qu’un poids pour notre communauté, et mon Roi aurait tôt ou tard demandé son exécution. Etant son bras droit, il aurait été de mon devoir d’accomplir cette tache, et je dois bien vous avouer que cela ne me dérangerait pas le moins du monde. Ma pupille créature m’avait que de trop nombreuses fois déçue pour que je ressente, ne serait-ce, le moindre attachement à son égard. S’il fallait par contre me débarrasser de William, ce serait beaucoup plus embêtant, bien que je le ferais également. Jamais je ne me lèverais contre mon créateur, jamais. Il serait des plus stupide de défier sa puissance. Ce serait se rabaisser au niveau pathétique des humains, qui ne méritaient que d’être asservis. Bientôt, oui bientôt notre heure allait venir et nous monterons au sommet, sans avoir à nous battre. Ils allaient nous livrer une légalité et un pouvoir sur leur monde sur un beau plateau d’or sans se douter qu’ils se damneraient et condamneraient à une vie d’objet et d’esclave. Que j’avais hâte, oh oui, car il m’en coutait vraiment de ne pas tuer le premier imbécile au sang chaud qui osait croiser mon regard, comme l’imbécile que j’avais sous les yeux.

Mes sbires le plaquèrent contre la table sans ménagement, et le rouèrent légèrement de coups. Ne pouvant me permettre de faire un esclandre public et de nuire à la réputation que nous essayions de nous faire, j’ordonnais à mes hommes de le fouiller, sans s’attaquer à lui. Je ne faisais pas attention aux protestations de l’humain. Il s’était mis dans ma toile en tout état de conscience, il devait à présent assumer. On ne dérangeait pas un maitre vampire de plus de huit cents ans sans en payer les conséquences. Il ne savait pas la chance qu’il avait, vraiment pas. En temps normal, je l’aurais croqué tout cru, et aurait fait de son corps un tas de charpie, et cela en quelques secondes. Cette pensée me rendait folle de colère, car elle me rappelait que nous, puissants vampires, devions nous abaisser et nous montrer « gentils » et faibles aux yeux des humains pour mieux les contrôler plus tard. Il serait tellement plus simple de les prendre par la force, mais malheureusement les pertes seraient des plus terribles, et nombreux grands seigneurs vampires ne survivraient pas. Le plan de notre Roi était le meilleur de tous, et nous devions le respecter, je devais le respecter, quoi que cela puisse m’en couter.

Je ne fus pas étonnée que l’on trouve sur l’humain une arme à feu. De tous les vampires présents dans la salle, il était venu vers moi, se doutant bien de l’importance que je pouvais avoir, au vu de mon escorte. Il n’était pas l’imbécile, ni l’ivrogne, ni même le fanatique qu’il essayait de me faire avaler. Cet homme en connaissait pas mal sur notre univers et avait pris le risque de représailles pour m’approcher. Ainsi donc, je n’avais pas affaire à un simple humain. La finalité restera de toute façon la même : la photo circulera sur de nombreux avis de disparition et on ne retrouvera jamais son corps que j’aurais vidé de toute trace de sang, et que j’aurais ensuite déchiqueté d’un simple écartelage de la main. Cet idée fit briller une lueur dans mon regard que j’avais posé sur l’humain, et qui avait osé le regarder. Aussitôt j’abattais mon pouvoir sur lui, envahissais son esprit sans qu’il ne puisse lutter contre ma puissance.

Vous n’êtes pas en mesure de me mentir Monsieur Badenov… Dites moi la vérité et je ne vous ferais aucun mal… En tout cas pas tout de suite. Mentez moi et Hannah ne serait plus de notre monde au lever du soleil. Suis-je assez claire ?

J’envahissais son esprit d’images de meurtres violents dont que j’avais mené, autant sur des vampires que sur des humains. Je finissais sur une vision de la servante humaine de mon fils, où plus précisément de mes crocs s’apprêtant à mordre dans sa clavicule. A l’instant où mes canines allaient atteindre son cou fragile, je laissais retomber mon pouvoir, et libérer l’humain. Il était de fort intéressant de savoir que cet homme était de la famille de cette Hannah de pacotille. Le nom Badenov était beaucoup trop rare en Ecosse pour qu’il puisse s’agir d’une simple coïncidence.

Vous semblez plus perspicace que la plupart des personnes de votre espèce et connaitre quelques rudiments de l’espèce que je dirige. Je vous laisse donc tirer vous-même vos conclusions me concernant. Si vous ne vous trompez pas, peut-être oublierais-je l’arme et vous laisserez sortir vivant de ce bar… Andrew j’insiste pour que vous serviez à mon nouvel ami votre meilleur alcool.

Bien ma reine

Non je ne suis pas la reine des vampires, enfin pas encore. Pourquoi donc le barman vampire m’avait-il donc appelé ainsi ? La réponse était très simple. En me présentant comme la dirigeante suprême des vampires, nous détournions tout ennemi potentiel et danger de notre véritable Roi. Il avait été convenu de ce fait, que devant les humains, les vampires devraient me traiter comme la dirigeante, ce qui n’était pas très compliqué pour eux, au vu de mon statut de Maitre Vampire. Le barman prit bien soin de ne pas me regarder une seule fois, déposa le verre sur la table et s’en retourna astiquer ses verres aussi vite qu’il était arrivé.

Je n'eus le temps de ne rien faire, que je sentais déjà une force étrangère rentrer comme un semi remorque fou furieux dans ma face. Ma tête était sous le contrôle de la vampire, et mon esprit était en sa possession. Toutes mes capacités motrices étaient réduites à néant, ce que je trouvais très loin d'être juste. Pour tout vous dire, j'étais convaincu maintenant qu'en plus d'avoir fait une énorme connerie en approchant cette vampire, j'avais de nouveau fait une énorme connerie en la regardant fixement dans les yeux. Pourtant, j'avais été prévenu et entraîné, pas vrai? Je résistais du mieux que je pouvais. Mes mains se crispèrent sous l'effet de ma concentration, et je parvins même à refermer les poings. Mais rien de plus. Je sentais la chaleur me monter aux joues et sur le front, signe que je devenais un peu plus rouge à force de me concentrer. Je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour échapper à l'emprise de la vampire, mais je devais me rendre à l'évidence; j'étais tout simplement beaucoup trop faible pour y parvenir. Mais j'essayais quand même. Au risque de paraître pour un chieur, je hais ne pas pouvoir contrôler ce qu'il m'arrive. Pire encore, je n'étais même pas menacé, en tous cas pas directement. Je ne pouvais rien faire, mais je continuais pourtant de résister.


J'entendais alors la voix de la suceuse de sang décatie me venir d'outre tombe. Je n'étais même plus certain de ce qui était réel et de ce qui ne l'était pas. Pourtant, même si je me forçais à résister à la nocturne rouge, je me rendais compte également qu'elle me disait que je ne pouvais pas lui mentir. Ca, je le savais déjà. Mais je savais aussi que je pourrais la battre à l'usure; elle ne pourrait quand même pas rester dans ma tête pour toute l'éternité pas vrai? Par contre, les paroles suivantes de l'inconnue me figèrent tout en me glaçant le sang. Pourquoi parlait elle d'Hannah? Comment savait elle qui j'étais, et que j'avais une soeur? Putain de merde, comment est ce qu'elle la connaissait? Je n'en savais rien du tout et je me mis à paniquer alors que je sentais en même temps un voile de sueur froide au niveau de mon front. Qu'est ce que cette cinglée avait fait à ma soeur? Je ne pouvais pas agir; étant toujours victime de l'hypnose de la vampire. Et elle avait bien fait d'utiliser ses petits artifices sur moi. Je voulais me débattre, crier, hurler, défoncer la tronche à cette vampire et à tous ses sbires. Mais je ne pouvais rien faire contre ça. Je ne pouvais rien faire du tout, a part acquiescer.


| Oui, madame. Limpide. |


Alors, mon esprit fut envahit d'une multitude d'images, toutes aussi crades les unes que les autres. Cette vampire était dangereuse. Cible prioritaire; il fallait que je me mette en tête de la mettre tout en haut de ma liste de filles à abattre. L'Eglise devait savoir pour cette vampire. Le pouvoir dont elle faisait preuve était terrible; elle était pas shérif car on connaissait déjà les suceurs de sang occupant ce poste. Mais on savait tout aussi bien qu'ils avaient des supérieurs hiérarchiques, ainsi qu'une saleté de monarque. Je devais être devant l'une de ces supérieures hiérarchiques. La vision de ma soeur sur le point de se faire croquer. Les larmes emplirent mes yeux, alors que je sentais le pouvoir refluer de mon esprit. Le retour à moi même était violent, mais pas autant que ce que je venais de voir. Je commençais littéralement à bouillir de rage, mais ses paroles me retinrent de lui en mettre une; l'espèce qu'elle dirige? Elle confirmait mes soupçons... n'avait elle pas conscience que l'information était l'arme principale de ce conflit souterrain? Elle me demandait de jouer aux devinettes, et si je m'en tirais bien elle me laisserait en vie. Bien évidemment, je n'avais pas envie d'être sa distraction, mais comment faire autrement pour avoir les informations que je recherchais?


| Vous êtes une belle enflure. Je l'aurais su tout de suite, je vous aurais tué avant de vous avoir approchée. Moi, je vais modifier les règles du jeu. Si ça vous plais pas, croquez moi; rien à foutre. Je vous dit ce que vous êtes, et vous vous me dites comment vous connaissez ma soeur. Quant à ce que vous êtes... Vous sentez le vieux, très chère. Je vous donne au moins un demi millénaire, mais je ne serais pas étonné que vous fassiez le double. Vous êtes plus haut placée qu'un shérif, mais vous n'êtes pas le roi des vampires, qui est un homme. Je dirais que vous devez être un de ses laquais directement sous ses ordres. Vous êtes puissante, mais pas assez pour survivre à une balle en argent en plein coeur. J'ajouterais que les garces ne devraient pas pouvoir vivre aussi vieilles... |


Le barman me servit un verre couleur ambrée. Je reniflais le whisky, et j'avalais le verre d'un trait, à l'ancienne; sans que le liquide ne touche ni ma langue ni mon palet. Je reportais mon attention sur la vampire, reluquant ses seins plutôt que ses yeux; c'était sensé être moins dangereux.


| Comment connaissez vous ma soeur, catin du diable? |

(c)Opium

(c)Je sais pas

Vous ais-je déjà dit combien les humains sont stupides ? Ils étaient à un tel point pitoyable qu’ils en devenaient drôles. Regardez donc ce Badenov pour vous en rendre compte. Un minable et pauvre homme que je saurais briser comme une brindille s’était jeté la tête première dans mes filets. Et alors que je lui laissais un moyen de s’en sortir sans trop de dégât, il se montrait grossier et impétueux. Las d’une telle attitude, je fis un léger signe de tête à deux de mes sbires qui vinrent plaquer l’inconscient contre la table, une fois qu’il eut finit de parler. Son visage, tourné sur le côté se retrouvait à embrasser le bois, alors que je reculais un peu plus loin le verre d’alcool. Et bien, que les choses sérieuses commencent, et il ne faisait aucun doute que j’allais m’amuser comme une folle. Je me levais et rejoignais le comptoir en quelques secondes, d’un pas glissant et gracieux. Le maître des lieux quitta son client pour venir à ma hauteur, ne voulant me faire attendre outre mesure. Me penchant à son oreille, je lui ordonnais de fermer immédiatement son commerce, de me prêter son briquet et de nous laisser seul avec mon nouvel ami humain. Je sentais qu’il n’était pas trop partant, mais la simple vue de mon regard pénétrant le dissuada tout de suite de toutes questions ou protestations. Il ne fallut guère plus de dix minutes pour faire table rase de toutes les personnes présentes. Ne restait qu’une partie de ma garde rapprochée, soit six vampires, l’humain et ma sublime personne.

♣ Que d’impertinence… Je me vois dans l’obligation de vous ôter toute envie de vous comporter de manière aussi irrespectueuse envers moi. Asher, expose moi le bras de l’humain sur la table… Voyons voir ce que l’on peut faire avec un peu d’alcool et un briquet. ♣

Je m’approchais de nouveau de la table, telle une gamine qui découvre ses cadeaux de Noel sous un sapin, alors que l’un de mes nocturnes rouges maintenaient toujours l’humain contre la table, et qu’un deuxième lui aplatissait le bras contre le bois. Je levais le verre, le montrant à ce Monsieur Badenov, avant de lui en verser quelques goutes sur la peau. Laissant échapper un rire fou, j’allumais le briquet, et approchais la flamme de l’alcool qui avait coulé sur la peau de l’humain. Cette dernière s’embrasa rapidement, m’arrachant un nouveau rire sadique. Je la laissais brûler quelques longues secondes, avant d’étouffer le feu à l’aide du verre de True Blood que l’on m’avait servi plus tôt. Je me penchais alors à l’oreille de l’humain et lui susurrais :

♣ Vos informations semblent erronées au plus haut point… Je suis la reine des nocturnes rouges, et personne ne peut rien contre moi, ni vous minable petit humain, ni même aucun représentant de mon espèce. Vos menaces ne m’intiment nullement et ne le feront jamais, même si vous mettez entre nous plusieurs armes chargées de balles d’argents. Maintenant je vous le redis, si vous voulez ressortir d’ici vivant, je vous conseille de changer d’attitude sinon la belle enflure, vieille et catin du diable que je suis, se délectera bientôt du sang des Badenov… Maintenant mes larbins vont vous lâcher et vous allez finir le verre que je vous ai offert ♣

Je repris la place à la table alors que mes gardes se décalaient de l’humain, restant tout de même non loin de lui. S’il tentait quelque chose, contre moi, il serait tout de suite contré. Ce Torben n’avait aucune marche de manœuvre, si ce n’était de se montrer respectueux en espérant réchapper au piège qu’il avait tissé lui-même dans mes filets.

♣ Vous ne manquez pas de courage, bien que dans votre cas, il s’agit plus de bêtise qu’autre chose… Mais j’apprécie ce trait de caractère ainsi consentais-je à répondre à l’une de vos interrogations. Je connais Hannah Badenov de part son statut de favorite de ma cour… Son sang est un met délicieux dont je ne puis me passer. Quand à sa chair, qui vint chaque nuit danser avec la mienne… Vous pouvez être fière d’elle. Peu ont le privilège de pouvoir m’approcher de si prêt. Oh bien sur, il y a des contreparties à tel statut, des contreparties que votre sœur adore se délecter… ♣

Un nouveau rire cristalin et cruelle sortait de ma bouche, dévoilant mes canines que je n’avais toujours pas rétracter. Mon regard n’avait pas quitté celui de l’homme, attendant une nouvelle réaction violente, que cette fois, je contrerais par moi-même. J’aimais beaucoup jouer avec mes proies avant de les croquer. Je sais, ce n’est pas bien de jouer avec la nourriture, mais que voulez-vous que je fasse d’autre ? Quand elle est si distrayante, il est impossible de résister…

Je n'eus pas le temps de terminer, et je n'eus pas non plus l'occasion d'interroger outre mesure la vampirette en chef. A peine avais je terminé ce que je lui disais que je me retrouvais plaqué contre la table par deux énormes masses de muscles. Des putains de vampires, et j'étais désarmé. J'aurais sans doute pu réussir à me dégager, mais je ne voulais pas tenter le diable. J'étais fou et impétueux, mais certainement pas suicidaire. Autour de moi, je sentais beaucoup de mouvement. Je sentais monter en moi une poussée de claustrophobie. Suffisamment pour que je sente un voile de sueur glacée sur le haut de mon dos. Cette vieille garce faisait le vide dans la salle, probablement pour s'amuser un peu avec moi. Comment avais je pu me montrer aussi stupide? C'était tout moi ça. Foncer tête baissée et me ramasser. Finalement, j'aurais peut être préféré me casser une jambe plutôt que me retrouver ici et maintenant. J'étais toujours plaqué face contre table quand je sentais la terrible présence de la maîtresse vampire revenir vers moi. Elle ordonna à une de ses brutes de me maintenir le bras tandis qu'elle s'en occuperait avec de l'alcool et un briquet... Je me débattais d'un coup, sachant très bien que cela ne servirait probablement à rien à cause de la poigne d'acier du vampire.


| Non! Non! Allez tous vous faire foutre, bande d'enfoirés! |


La torture, je connaissais suffisamment pour avoir déjà dû la pratiquer en tchétchénie plusieurs années auparavant. Alors, je vis un verre d'alcool juste devant mes yeux. Cette garce en puissance tentait de me torturer mentalement. Et le pire dans toute cette affaire, c'était qu'elle y parvenait très bien. Elle rit alors qu'elle me versait de l'alcool dessus, et éclata d'un véritable rire dément alors qu'elle embrasa mon bras. Je me débattais, ruais et tapais avec mes pieds dans les tibias des vampires, sans connaître ne serait ce qu'un demi-succès. Je me mordais la langue pour m'empêcher de hurler, bien conscient que je me l'entaillais sérieusement, sentant le goût cuivré du sang à l'intérieur de la bouche. Je me décidais enfin à crier, au moment même où cette garce éteignit le feu qui me ravageait la peau avec un peu du Tru Blood qu'elle avait à portée de main. Je contemplais les larmes aux yeux le sang couler sur mon bras, éteignant les flammèches.


| Aaaarh! Je vous tuerais tous! Tous! |


Je reprenais mon souffle l'espace de quelques instants, n'en pouvant plus de douleur. Ma peau était noircie par les flammes, et à vif en plusieurs endroits. J'en garderais quelques traces jusqu'à la fin de ma vie, tandis qu'une intense odeur de chair et de poils brûlés se répandait dans la pièce. Je haletais toujours, et reportais un regard noir vers la vampire.


| Allez vous faire foutre! Je ne suis pas un de vos larbins, et si vous êtes la reine des vampires, alors moi je suis la reine d'Angleterre! Le roi des vampires est un homme. Et à moins que vous ne les cachiez bien, je pense pas que vous êtes pourvue d'attributs masculins, pas vrai? |


J'avais volontairement occulté le fait qu'elle aie parlé de ma soeur. Je ne voulais pas lui donner un peu plus d'emprise encore sur ma personne; elle en avait déjà bien assez à mon humble avis. Elle continua de se ficher de ma tête, mais j'encaissais sans broncher alors que je reprenais ma place sur la chaise que ses sbires m'avait avancé. Mais la vampire ramena d'elle même le sujet sur le tapis, pour mon plus grand déplaisir. Je n'appréciais vraiment pas la tournure que prenait cette conversation. Ma soeur, favorite? Je restais stupéfait, alors que je tenais toujours mon bras endolori contre moi. Elle jouait avec mes nerfs, cette immonde enfoirée. Elle devait mentir, ce n'était pas possible. Ma soeur était en russie, elle ne pouvait pas être ici. Elle ne pouvait pas être dans le coin, c'était totalement impossible. Je restais sans voix l'espace d'un moment, avant de jeter un regard assassin à la vampire que j'avais sous les yeux.


| vous mentez. Ma soeur se trouve à des milliers de kilomètres d'ici. Elle ne peut pas être à votre botte, pas après ce qui est arrivé... C'est impossible! |


J'accrochais le regard de la vampire, pour qu'elle ne perçoive pas mon mouvement. Je persistais, en tendant un bra speu sûr vers mon verre d'alcool, que je saisis de la main droite.


| Vous mentez... Ce que vous dites est impossible; Je le saurais si ma soeur se trouverait ici. Et elle n'est pas attirée par les femmes, pas plus que par des salauds de vampires. |


Je me levais d'un bond, propulsant le verre dans sa direction de toutes mes forces. Je fermais ensuite les yeux, conscient que les butors allaient sans doute me rouer de coups. Je vous avais déjà dit que j'étais con?

(c)Opium

(c)Je sais pas

Comment pourrais-je un jour considérer les humains comme de potentiels ennemis ou même des personnes dignes de vivre ? Ils sont tous guidés par de vulgaires sentiments, oubliant leur instinct de survie et surtout leur cervelle. Mise à part pour leur sang, ils n’étaient vraiment que des bons à rien et plus les années passées, et plus j’en avais la ferme conviction. Il n’y a qu’à voir comment leur monde avait évolué : guerre, ravage, pollution. Il n’avait pas besoin de nous pour voir leur espèce s’éteindre petit à petit. Non, ils avaient bien au contraire de notre espèce pour redresser la barre. Ils avaient besoin de vrais chefs qui seraient gouverner et ne pas mener cette planète à sa destruction. Ils avaient besoin d’apprendre le respect, l’autorité, la peur et le tourment. Ils avaient besoin d’une personne telle qu’Augustus mon grand roi, et/ou de moi. Regardez un peu l’organisation vampirique. Aucun être de mon espèce n’oserait se lever contre moi, contester mon autorité, ni même mes ordres. Ils obéissaient au doigt et à l’œil, espérant que les choses ne tournent pas mal et que leurs vies soient subitement avortés. Si je leur demandais de se pendre, ils le feraient sans réfléchir. Nous sommes forts grâce à la peur que nous inspirons à nos semblables. Nous sommes forts car, grâce à cette peur, nos tenons nos chiens en laisse, et aucun de sort de la place qu’est la leur.

♣ C’est ça c’est ça. Essayons donc pour voir. ♣

Le miserable petit être en face de moi pensait réellement me faire peur avec ses menaces? J’étais une des vampires les mieux entourées et protégées, et il faudrait une bonne centaines d’humains pour venir à bout de garde, et une bonne cinquantaine d’autres pour arriver à, ne serait-ce, que me toucher. Non, il ne m’impressionnait vraiment pas. Je laissais un léger rictus s’échapper de mes lèvres pulpeuses. Que c’était drôle quand même qu’un humain ose me menacer moi, un être si supérieur. S’il continuait dans cette voie, il ne resterait plus une seule goute de sang dans son corps d’ici la fin de la nuit. J’étais tel un chat, jouant avec sa sourie avant de la déchiqueter entre ses canines. Tant que je m’amusais, tout irait bien pour lui. Mais il commençait à m’agacer et j’allais bientôt arrêter ce petit jeu s’il continuait sur sa lancée. Je rejetais mes cheveux en arrière, d’une manière sensuelle et attirante. J’avais, à de si nombreuses reprises, joué de mes charmes que les tics que j’avais étaient devenus comme instinctif. Je jouais avec tout mon corps sans m’en apercevoir, sans que j’aie à le commander à mon cerveau. Je ne me rendais, au final, même plus compte tant je les avais intériorisé.

♣ Et bien soit, croyez ce que vous voulez très cher. Ainsi aurais-je la paix quand vous essayerez de tuer le maître de tous les vampires. Car, je vois très clair dans votre jeu monsieur Badenov et ici, vous n’avez pu berner que mes nouveaux larbins. Merci en tout cas pour l’information. Je m’arrangerais pour faire croire qu’un de mes serviteurs est le roi. Quand vous l’aurez tué, je pourrais m’adonner sans crainte à mon jeu favori : la chasse. ♣

Nous en vîmes bien vite au sujet de sa sœur, sujet qui me plaisait grandement. J’adorais voir l’homme se débattre, et essayer de se persuader qu’elle n’avait pas de liens avec le monde des vampires. Pauvre petite créature qui se leurre. J’avais fais une découvert cette nuit qui allait me servir d’atout. Si Hannah était bien sa sœur, elle allait me servir pour garder son toutou de chasseur de frère loin de mes vampires. Si elle ne le faisait pas, et bien elle mourait. C’était aussi simple que ça. Je n’eu cependant pas le temps de lui répondre qu’il se leva d’un bond et m’envoya son verre dans la figure. Quand le liquide me heurta, je réagis de façon instinctive. Mes pas me menèrent jusqu’à lui, dans son dos. Un de mes bras maintenait sa tête en arrière, m’exposant son cou que je vins mordre avec férocité. Dès que son sang vint teinter mes lèvres, je sus qu’il était réellement le frère d’Hannah. J’avais eu le loisir de la gouter – sans qu’elle ne le sache – et leur sang était trop identique pour que je ne soupçonne pas un lien familial. B+. Pas un de mes préférés, mais toujours meilleurs que le sang universel. Je finis pas laper son cou, enlevant la moindre hémoglobine qui avait coulé sur sa chair. Ses vêtements étaient tachetés de son liquide rougeâtre, mais également ma sublime robe.

♣ Vous venez de souiller ma robe. Ne vous avisez plus jamais de vous montrer irrespectueux. Je vous ferais prisonnier, viderais votre catin de sœur sous vos yeux, avant de te démembrer en m’arrangeant pour que tu restes vivant. Je commencerais par te rendre énuque, puis unijambiste. Je finirais par tes bras, tes yeux et ta langue. Je ferais de toi un poids pour la société, un poids qui ne pourra même pas mettre fin à son supplice. Suis-je assez claire ? ♣

Je sentais bien évidemment que la situation m'échappait totalement. Avais je déjà eu le contrôle sur les évènements de ce soir? Plus le temps passait et plus j'en doutais, de mon côté. Bien entendu, j'aurais déjà dû me tirer de là dès que ça avait commencé à sentir mauvais... Restait tout de même l'espoir que l'un des humains présents avant que la vampire ne les vire tous aie l'idée d'appeler la police, voyant qu'il se passait quelque chose de bien étrange. Y en aurait il un qui saurait faire preuve de courage? Rien n'était moins sûr. Déjà, pour que des gens viennent dans cet endroit de leur plein gré, il fallait qu'ils soient un peu timbrés à l'origine. Ou alors peut être qu'ils faisaient partie de ces espèces de sectes qui adoraient les vampires. Dieu, que je me sentais seul et désarmé dans ce genre de moment où ma sécurité se jouait sur un coup de dé. L'Humanité était elle donc si près de sombrer qu'elle en était réduite à apprécier des morts vivants, rebus du royaume du ciel? Ou plutôt des enfers, vu le comportement de ces saletés suceuses de sang. D'ailleurs, mes menaces ne semblaient pas émouvoir le moins du monde la vampire, ni sa garde rapprochée. Tous me regardaient comme si je n'étais qu'un insecte, un moins que rien. Même pas une vraie menace. Cette insulte faite à ma fierté, je la passais à la trappe pour le moment mais soyez sûrs que je leur ferais payer un jour ou l'autre, faites moi confiance.


| Lâchez moi et vous verrez bien ce qu'il va se passer pour vous! |


Elle rit. Cette putain de diablesse se mit tout bonnement à se fendre la pipe devant le triste spectacle de mon impuissance. Autant vous dire que je n'étais pas ravi de la situation. Non seulement j'étais à la merci de mes ennemis, mais en plus de ça ceux ci ne se cachaient pas du caractère comique qu'avait la situation à leurs yeux. Damnés suceurs de sang, toujours à se la ramener. Donnez moi une arme automatique et je fais une boucherie de viande morte. Je remarquais néanmoins à quel point ce véritable démon jouait de ses atouts féminins sur moi. Etait ce voulu ou était ce simplement sa façon d'être? Probablement un peu des deux. Cela devait être sa façon de me dire « veux tu jouer avec moi? ». J'aurais répondu « Oui, je veux jouer. », mais seulement si j'étais correctement armé, ce qui n'était pas du tout le cas ici croyez moi. Par contre, je comprenais que je faisais une gaffe en lui en disant trop. Elle était peut être morte et défraîchie, elle n'en était pas moins une femme intelligente. Diablement, même. Cependant, je lui jetais un regard plein de mépris. Cela ne suffirait jamais. N'avaient ils donc pas encore compris que quoi qu'ils fassent, ils trouveraient toujours des opposants sur leur chemin?


| Je me fiche éperdumment de qui est la cible. Tout ce qui importe, c'est qu'un salopard de mort vivant arrêtera de fouler cette Terre quand je l'aurais exterminé comme la vermine que vous êtes! La chasse? Vous pouvez me traquer autant que vous voudrez. Je vous tuerais si vous faites quoi que ce soit à ma soeur. Remarque, je vous tuerais de toute façon. |


La vampire se jeta alors sur moi, réflexe offensif à mon attaque. Je n'avais pas eu le temps d'esquisser le moindre geste qu'elle était déjà dans mon dos à m'immobiliser, et j'avais à peine entamé un pivot sur place qu'elle plongeait éjà ses crocs dans mon cou. Douleur suprême. Je hurlais en me débattant, sachant très bien que c'était tout aussi puéril qu'inutile; je ne m'en sortirais pas en me débattant comme un humain le ferait face à un agresseur vampirique. Je ne pouvais cependant pas me résoudre à la passivité et je tentais donc de me démener pour me tirer de là. Très vite, elle termina sa besogne et me lécha le cou. Je trouvais ça délicieusement excitant mais horriblement pervers et obscène, et je me promis intérieurement que maintenant, entre elle et moi, j'en ferais une affaire personnelle. Je ne lui accorderais plus ni répit ni paix, et je la traquerais également. Ensuite, elle me menaça de tuer ma soeur et de me mutiler. Je réagis à cela en tombant à genoux sous le coup de la faiblesse. Je me mis à rire doucement, d'un rire au peu fou dans lequel on pouvait clairement entendre une note de désespoir.


| Eunuque? Quel dommage. Cela priverait la société d'un membre de choix. |


Je me relevais doucement, m'accrochant au dossier du siège tout proche pour ne pas retomber. Je relevais un regard noir vers la vampire.


| On dirait que je vous ai tapé dans l'oeil. Mais à l'avenir, abstenez vous de me mordre. J'ai horreur de ça, et j'ai pas le budget de me racheter des fringues neuves toutes les semaines. Quand je pense au nombre que j'ai souillé avec les restes de tous tes petits copains... J'devrais prendre des actions chez le fabricant. Mais parlons sérieusement maintenant. Où est ma soeur? Et comment cela se fait il que vous la connaissiez? |

(c)Opium

(c)Je sais pas

J’avais faim, et plus il continuait de parler, plus il me donnait faim. Je voulais déchiqueter son corps entre mes crocs. Je voulais l’égorger, et faire de lui ma prochaine victime. Je voulais danser avec mon roi sur ses entrailles, dans une partie de jambe en l’air déchainé. Je voulais qu’il me procure tous ses plaisirs sans le désirer. D’un côté, je voulais violer ce qui allait rester de lui après en avoir finit avec lui. Il ne connaitrait par une mort digne, ni même de sépulture. Personne ne viendrait le pleurer. Personne ne se souviendrait de plus. Cela se voyait dans ses yeux qu’il n’était qu’un solitaire sans attache. Il allait finir sa vie comme il l’avait vécu : inconnu de tous. Oui, voilà ce qu’il méritait et ce que je désirais plus que tout en cet instant. Il avait osé me traiter comme une vampire de dernière zone et il devait en payer le prix. Mes crocs se refermèrent bien vite dans son cou, m’abreuvant de son sang légèrement gouteux. Et alors que j’ôtais un peu de sa vie à chaque gorgée, j’eu une meilleure idée. Oui, une bien meilleure idée que celle qui consistait à l’achever tout de suite. Patience Krystel, patience. Ton repas n’en sera que meilleur.

♣ Il est trop tard pour votre si précieuse sœur. Elle fait désormais partie de mon univers, et rien ne pourra plus la ramener vers vous. Personne ne la pousser à nous rejoindre, elle l’a fait d’elle-même. Elle fait partie de ses nombrables humains dont la vie dépende de ma bonne volonté à ne pas les écraser entre mes doigts. J’ai la bonté de garder mes loups hors de la bergerie humaine, et de leur ordonner de vivre parmi vous. Tant que je serais en vie, ils m’obéiront. Mais je peux vous promettre que s’il arrive quelque chose à leur reine, mes vampires n’iront pas chercher bien loin. La guerre entre mon espèce et la votre sera déclenchée, et votre sœur sera une des première à partir. Et nous savons tous deux quelle est l’espèce la plus forte et prédatrice. ♣

Pauvre misérable petit humain. Il pouvait toujours essayer de me combattre, ou d’essayer de sauver Hannah, c’était peine perdu. Il échouerait sur les deux tableaux, et je le laisserais vivre assez longtemps pour s’en apercevoir de lui-même. En attendant, j’avais faire de lui un de mes jouets, une proie que j’harcèlerais, que j’abuserais, et que je détruirais à petit feu physiquement et mentalement. Ce serait trop simple de le tuer maintenant, oui beaucoup trop simple. Je fis basculer sa chaise en arrière, et lui avec. En quelques secondes, j’étais en amazone sur lui bloquant ses bras de mes mains. Je vins humer son odeur, et lécher la plaie dans le cou que je venais de lui faire. Ma langue s’attarda sur son cou, pour remonter vers son oreille. Je vins alors lui chuchoter

♣ D’après ce que je peux sentir, il serait oui, fort dommage de vous enlever vos attributs. Mais cela n’aura pas d’importance. Car au enfer, vous n’en ferais rien… Regardez moi mon cher, regardez moi, et ne me forcez pas à employer ma force. Je me ferais un plaisir de vous soumettre, alors épargnez-vous ce calvaire et pour une fois faites quelque chose de censé dans votre misérable petite vie ♣

M’écartant de son cou après avoir de nouveau léché le reste de sang sur sa chair, je rapprochais mon visage du sien. Je voulais le soumettre à mon pouvoir pour qu’il ne puisse me mentir. Non, je ne prendrais pas la peine de l’interroger sur les hommes qui le commandaient, ni même où je pouvais trouver ses derniers. Ce ne serait pas marrant si tout m’était servi sur un plateau. Non, je voulais qu’il avoue à voix haute ce qu’il pouvait penser tout bas. Je voulais qu’il se déteste pour les paroles qu’il prononcerait. Je voulais qu’il se haïsse de pouvoir penser de telles choses. Le jeu avait commencé, et je comptais prendre un peu d’avance cette nuit avant de le relâcher. D’ailleurs, en y pensant, j’ajoutais

♣ Faites ce que je vous dis, et vous repartirez d’ici indemne. Vous avez la promesse d’une reine, et une reine tient toujours sa promesse. ♣

Les mots de la vampire me firent bien plus mal que la morsure ou toute la brutalité à laquelle j'étais soumis. Elle me parlait de ma soeur, et je sentais monter les larmes aux yeux tant je me sentais désespéré par l'horrible vérité de la situation. Je n'aurais jamais dû partir ainsi, et laisser ma famille derrière moi. Hannah, ma petite Hannah. Qu'as tu donc fait? Je sentais mon âme percée de mille stylets d'argent alors que je l'imaginais entre les sales pattes de ces crétins sanguinaires de vampires. Comment avait elle pu en arriver là? Je ne voyais qu'une seule chose qui aurait pu la pousser à venir au Royaume Uni. Moi. Elle avait dû vouloir me retrouver. C'était donc ma faute si elle se retrouvait dans une merde pas possible. Seigneur Dieu, aides moi! Je me surpris à prier en silence pour le pardon que je ne m'accorderais jamais pour ceci. J'étais désormais convaincu qu'elle était bel et bien arrivée ici; sinon comment la vampire aurait elle pu savoir tant de choses sur elle? Seigneur Dieu, aides moi je t'en supplies... J'avais envie de faire taire la vampire, qu'elle se taise et qu'elle ne répande plus ses immondices. Je ne voulais plus l'entendre. Je ne voulais pas savoir que ma soeur était tombée la tête la première dans l'Empire des Ombres. Je ne pouvais pas y croire, mais les paroles de la chef vampirique s'imprimaient en moi comme la vérité. J'avais désormais un nouveau but, un nouvel objectif sanglant à atteindre. Tuer tous les fumiers qui profitaient de ma soeur, qui lui suçaient le sang et qui la manipulaient. Je ferais tout pour elle, et je sentis une rage terrible me brûler les entrailles alors que je jetais un regard plein de haine à la vampire.


| Vous mentez, jamais ma soeur n'aurait rejoint votre espèce de son plein gré! Notre famille a souffert de votre cruauté et de votre perversion, et elle n'aurait jamais trahit notre famille et tourné le dos à notre honneur pour une catin comme vous! Et vous n'êtes pas leur reine, alors arrêtez de jouer à ce petit jeu. Je peux le sentir. A force de massacrer vos congénères, j'ai appris à déceler, à sentir votre puissance. Un peu comme un sixième sens, si vous préférez. Et même si vous êtes franchement balaise, vous n'avez pas la carrure pour commander à toute votre espèce. Nous le savons tous les deux. Et je vous tuerais j'en fais le serment! Vous pensez être de meilleurs prédateurs que moi? Donnes moi une arme et des munitions, et je vous massacrerais tous! Tous, jusqu'au dernier! |


Je savais que la chercher sur son terrain n'était probablement pas l'idée la plus brillante que j'avais pu avoir, mais que me restait il sinon, la vengeance? Le peu de choses que j'avais, les vampires me l'avait pris. Ma femme, Jana, avait été enlevée et tuée par l'un d'entre eux. Et maintenant ma soeur... Ce n'était pas possible, je devais être en train de perdre la boule. Ou alors, j'étais en plein cauchemar après une soirée trop arrosée. Tout me semblait préférable à l'horreur de la situation présente. Je ne ferais pourtant pas le plaisir de me briser sous l'assaut verbal de la vampire. Celle ci me renversa de ma chaise et monta à califourchon sur moi. En temps ordinaire, j'aurais été chaud comme l'enfer qu'une femme de cette beauté me saute dessus de la sorte. Mais là, je ne ressentais qu'une immonde envie de vomir. Elle me reniflait littéralement, ce qui ne fit qu'augmenter un peu plus la haine et la colère que je ressentais. Elle me lécha la plaie. C'était aussi plaisant que douloureux et obscène, et je me surpris à ne pas trouver ça si désagréable. Me fustigeant mentalement, je me forçais à me reprendre. Je n'avais pas le droit de trahir l'Eglise et mes convictions devant la vile tentation de sa chair morte et corrumpue. Je ne la voulais plus sur moi, alors qu'elle me menaçait.


| Vous êtes répugnante. Jamais je ne serais à vous, et jamais je ne renierais mes principes et tournerais le dos à mon honneur. |


Alors, elle colla presque son visage au mien et me fixa de son regard. Je le fixais un instant, avant de... Bordel! La garce! Elle tentait de contrôler mon esprit! Je résistais, j'essayais de cligner des yeux mais c'était trop tard. Elle m'avait eu par surprise, et je ne pouvais plus rien faire contre. Lorsqu'elle reprit la parole.


| Je vous crois. |


Mon cerveau hurlait que non, non ce n'était pas possible! Qu'est ce qu'elle allait vouloir me faire dire ou faire? Je n'en pouvais déjà plus. Quelle idée a la con j'avais eu en venant ici ce soir! Je venais de tout foutre en l'air; l'Eglise, mes camarades, ma vie,n celle de ma soeur...

(c)Opium

(c)Je sais pas

Les humains ne sont pas des êtres censés. Quand l’évidence frappe à leur porte, il préfère l’ignorer et faire comme si elle n’était pas présente. Pourtant, c’était bel et bien le cas. Non vraiment mon espèce n’avait rien à envier aux vivants comme ils se faisaient appelés, et en voyant Torben agir comme il le faisait, je me pouvais m’empêcher d’éprouver un peu plus de dégout envers mon enfant. Elle était comme lui, ne voulait pas accepté sa condition et faisait tout pour la fuir. La seule différence était qu’elle était passive, et que l’homme par contre était agressif. Au moins lui avait le mérite de se battre pour ce qu’il pensait être « bien ». Ma fille, quand à elle n’était qu’un pantin entre mes mains, un pantin avec un peu de liberté. Je l’autorisais à batifoler avec un humain pour parfaire son image de gentille vampire qu’elle était vraiment. C’était ça mon plus gros problème, c’était qu’elle était de ces morts-vivants qui aiment ceux leur proie. Berk, cette idée me donnait envie de vomir

♣ Vous avez beau crier, vous avez beau vous débattre, vous avez beau faire tout ce que vous voulez, ça ne changera rien. Votre sœur m’appartient et j’ai le loisir sur sa vie ou sur sa mort. Essayez donc pour voir à me nuire, et vous verrez son corps pendre en haut du clocher d’Edimbourg. Et je m’arrangerais pour que vous soyez jugé coupable de ce crime. Qui les jurys vont croire à votre avis ? La gentille dirigeante des vampires qui fait tout pour être intégré ou l’humain menteur et manipulateur, qui cache derrière un véritable travail une activité de criminelle fanatique ? Réfléchissez un peu à mes paroles, et faites votre choix. Mais faites le bien, car vous ne pourrez pas revenir dessus. Et sachez également que si de vos « frères » essayent de me nuire vous serez tenu pour responsable et votre sœur en payera le prix. ♣

Mes paroles avaient été murmures à son oreille, pour qu’il parfaitement ce que je venais de lui dire. J’étais des plus sérieuses et il ne faisait aucun doute qu’il en avait conscience. Prenant le dessus physiquement sur lui, je le forçais à me regarder dans les yeux, et à, de ce fait, être sincère. Il ne pouvait pas me mentir, il était sous mon contrôle et je l’obligeais à dire la vérité. J’aurais pu profiter de cette position, mais je n’en fis rien. Ou du moins qu’un petit peu, histoire de m’amuser. Ensuite je le relâcherais et j’irais vaquer aux occupations qu’ils me restaient à faire avant la fin de la nuit.

♣ Mon petit agneau, tu n’as pas le choix que de me répondre sans mensonge… Penses-tu que j’ai menti à propos de ta sœur ? Vas-tu essayer de me nuire sachant qu’il va lui arriver quelque chose en conséquence ? Quelle est ta prochaine cible ? Fais-tu partie de cette église fanatique qui prône la mort de mon espèce ? Réponds à ces questions et je te laisserais partir ♣

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J'en étais réduit à l'impuissance, et ça me tétanisait. J'essayais de lutter, mais vainement. Je n'arrivais à rien; je ne parvenais pas à me débarasser de cette sensation terrible d'etre totalement sous la coupe de la vampire. Je ne pouvais rien lui faire, ni rien lui dire sans qu'elle me l'ordonne. C'était une sensation terriblement étrange. Mon corps était parfaitement raide, immobile. Je pouvais encore penser par moi meme et agir sur certaines de mes fonctions physiques comme l'expression que mon visage arborait, mais j'étais totalement dominé par le pouvoir incroyable de persuasion que cette garce déployait sur moi. J'étais écrasé, littéralement, comme si elle oblitérait ma conscience et la rejetait dans les limbes de l'inconscience forcée. Cette situation humiliante me donnait de droles de sensations. En fait, je me rappelais encore très clairement la sensation dévastatrice que j'avais ressenti alors que ma femme se faisait croquer et enlever sous mes yeux par un des congénères du spécimen vampirique que j'avais sous les yeux. Mes yeux rougirent sous le coup du côté oppressant que prenaient les évènements. J'étais définitivement mal barré, et je ne savais pas comment je ferais pour m'en tirer en vie. Ce coup ci, j'avais bien peur de tomber à court d'alternatives. Je serrais les dents, et continuais mon travail de sape intérieure, tentant de toutes mes forces de rejeter l'influence de la non-morte.


Mais celle ci n'en avait cure. Elle me dit qu'elle avait pouvoir de vie ou de mort sur ma soeur, et je me sentais réduit à la seule perspective de ne rien faire, de rester immobile en attendant qu'elle me demande clairement quelque chose. J'avais l'impression de hurler contre un baillon qui étouffait et ma personnalité, et le flot de paroles violentes que je brûlais de cracher à la figure de la vampire. Catin du diable, j'aurais sa peau. Sur la sainte vierge, je jurais que je lui ferais souffrir le martyr avant de mettre définitivement fin à ses jours. Continuant dans l'horreur, la vampire alla jusqu'à menacer ma soeur de mort devant moi, me disant qu'elle pouvait même s'arranger pour que la mort horrible qu'elle réservait à Hannah, ma chère Hannah, passe comme étant de mon fait. Si jamais mon regard aurait pu tuer la suceuse de sang en un éclair, je crois bien qu'elle aurait été carbonisée sur place. Que devrais je faire, si jamais je retrouverais jamais mon indépendance? Devais je sacrifier Hannah pour le bien commun, ou devais je me retirer? Je n'en savais rien. J'étais totalement pris au dépourvu alors que cette rencontre tournait littéralement au cauchemar. Elle me tenait par les couilles, littéralement. La vie me semblait à cet instant tellement injuste que si je me serais écouté, j'aurais sans doute pleuré. Chienne de vie!


Alors seulement, la vampire se mit à me questionner. Je serrais les dents, tentant de résister. Je savais que la lutte était futile, déraisonnable et perdue d'avance, mais ma fierté tout comme mon honneur me hurlaient de me battre jusqu'aux dernières ressources de ma volonté. En plus, je n'aimais pas du tout le petit surnom qu'elle me donnait. « Petit agneau »... Non mais ça va aller oui! Sale garce! Elle me fit crouler sur les questions, mais je résistais vaillamment... Jusqu'à ce que ma bouche ne s'ouvre d'elle même. Mon visage virait au rouge sous l'effet de ma concentration, mais ce n'était pas encore suffisant.


| Non, je ne crois pas que vous ayez menti. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je ne peux pas arrêter de vous combattre, mais j'aime ma soeur. Vous avez tué ma femme. Je ne peux pas... Ma prochaine cible, je ne la connais pas. Peut être vous. Effectivement, je fais partie de l'Eglise Humains Contre Vampires. Je suis un soldat de Dieu, et j'ai pour vocation de tous vous tuer. |