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Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]
MessageSujet: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMar 15 Mai - 22:19

    Un bâillement, long et bruyant. La mâchoire prête à se décrocher. Il s’ennuyait, c’était indéniable. IL s’ennuyait, et je tentais de comprendre ce que pouvait être l’ennui. Ca faisait deux bonnes heures que j’observais mon berger allemand, Piotr, qui tournait comme un lion en cage dans notre chambre d’hôtel. J’avais mon petit calepin à sentiment sur le genou, rempli de mon écriture en pattes de mouche, mais je n’arrivais que maladroitement à simuler l’ennui. Apparemment, d’autres mes notes prises sur des autres humains, l’ennui se manifestait quand rien ne se passait. Mais il se passait toujours constamment quelque chose, du moins chez moi. Mon cerveau impitoyable comme mon âme calculait sans relâche, pour me permettre de tout appréhender. Je savais me calmer instantanément pour me reposer. Alors l’ennui… c’était normal si je ne connaissais pas cette émotion. Piotr grogna et tourna autour de mes jambes, cherchant sûrement des caresses que je lui prodiguais machinalement. C’était auprès de lui que j’avais appris à sourire. C’était venu tout seul… et une fois.

    Je trouvais ça stupide de sourire… c’était inutile et vain à mes yeux. Je m’absorbai de nouveau dans la contemplation de Piotr quand mon portable vibra sur le fauteuil de l’autre côté de la chambre. Aussitôt, je me levai pour aller voir qui osait m’envoyer un texte. C’était l’Eglise HCV, aucun doute n’était possible. Et pour cause : le portable provenait de l’HCV, et je n’avais donné le numéro à personne. C’était limite si je le connaissais… Une photo apparut sur l’écran, une photo floue. C’était celle qu’ils m’avaient donnée il y a quelques jours. Apparemment, l’HCV était capable de… d’ennui ? Non… Je feuilletai encore mon calepin, cherchant l’émotion qui pouvait entrer en jeu. Vu que c’était une simple photo, ce devait être de la colère, ou de l’agacement. De l’impatience ? Peut-être… Mais en même temps, avec une photo si floue, il m’était dur de tuer la bonne cible. Je pris mon fusil et le rangeai dans un sac de sport suffisamment long. Il était temps d’abattre ce vampire. Si je ne me trompais pas. J’avais feuilleté les données que j’avais, recoupé avec ce que j’avais vu. Je m’habillai pour la circonstance : veste de treillis, pantalon de treillis. J’enfilai des gants dans les tons vert camouflage, des lunettes de soleil et un bonnet toujours dans les mêmes tons. Les tirs longues distances étaient affaire de précision, de sang froid, de patience et surtout de lenteur. Il ne fallait pas se précipiter, il ne fallait pas accélérer si ce n’était pas nécessaire. La précipitation était le plus grand défaut des débutants.

    Piotr grogna et alla s’allonger dans un coin, comme toujours quand je sortais dans une tenue me recouvrant tout le corps. J’avais un gilet pare balle, me préparant à toute éventualité. Je mis un long manteau excusable par la saison, et rassemblai le bonnet et les gants dans le sac de sport. Mon couteau était toujours sur ma cuisse, mon 9mm dans mon holster. Je descendis lentement les escaliers. Je n’étais pas pressé. J’avais une heure avant que le soleil ne se couche totalement, et ainsi une heure pour me mettre en position sur mon observatoire. Si je ne me trompais pas, ma cible allait passer entre 21 h et minuit dans mon champ de tir. J’avais choisi pour me surélever le Kelvingrove Park et plus particulièrement le toit du Kelvingrove Art Gallery and Museum. Le parc était fermé, bien sûr. En hiver, il fermait tôt, vers huit heures. Je dus passer par les grilles et me fondre dans l’ombre, ressortant mon arsenal de camouflage. Le bonnet cachait une partie de mon visage, et me gardait les oreilles au chaud. Les mitaines, plus que des gants, masquaient les trois quarts de mes mains, mais je conservais la sensibilité nécessaire pour les tirs. J’escaladai en silence la façade du musée, et quand j’atteignis le toit pour me mettre en position, il était plus de neuf heures passées. J’espérai ne pas l’avoir loupé.

    J’étais allongé sur le toit, calme et concentré. Ce n’était pas dur. Je me fondais dans l’obscurité et le viseur de mon fusil, un gros calibre, me permettait d’observer la rue éclairée. La lune n’était pas très clémente, les nuages s’amoncelant dans le ciel. Il n’allait peut être pas tarder à pleuvoir et ça risquait de gêner ma visibilité. Les probabilités pour que ma proie passe d’ici quelques minutes étaient de 37%. Celles pour que je l’aie loupé, de 42%. Et la probabilité pour qu’il passe après minuit, soit après mon départ, étaient de 21%... En résumé, j’avais mes chances et je devais les saisir. Mon cœur était un automate dans ma poitrine, comme une horloge plutôt. Ma respiration était imperceptible. Le vent n’était pas au rendez-vous, ce qui était préférable. C’était la bonne soirée. Demain, j’allais recevoir l’autre moitié de ma paye. C’était bien. Mon doigt effleura la gâchette. La caressa. Je lâchai mon fusil quelques secondes le temps de saisir mes jumelles. Mon champ de tir était large, je pouvais me permettre d’attendre avant de tirer. Après tout, lenteur égale précision. Précision égale vitesse.

    « Vent imperceptible. Hygrométrie importante, pénétration de la balle dans l’air : amoindrie. Température ? Normale. Hauteur de la cible, à déterminer. Distance : 624 mètres. »




Dernière édition par Alexei R. Ivanov le Mar 26 Juin - 11:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyVen 18 Mai - 12:13

Glasgow, capitale de l'Ecosse, ancien fief de William et maintenant sur mon territoire. Car depuis peu j'étais devenu Maître vampire. J'étais à la fois satisfait de cette promotion accordée par le couple royal, et en même temps je savais que j'allais devoir gérer ma nouvelle relation avec William. En effet j'avais obtenu ce titre en récompense pour ma loyauté envers mon Roi, et pour cela j'avais du dénoncer mon ami. Après la fameuse soirée où tout a été dévoilé, William va sûrement chercher à se venger avec l'aide plus ou moins dissimulé de la traître Renard. Mais ce n'était pas ce dont j'avais décidé de m'occuper ce soir.

Dirigeant jusqu'à présent Edimbourg, je me devais de découvrir le centre de mon nouveau territoire. Je devais encore élargir mon champs d'action ainsi que ma vision. Je naviguais à présent dans les hautes sphères de mon espèce et devait faire honneur à la confiance qu'Augustus et Krystel avaient placé en moi. Mon accession à ce rang toute récente nécessitait quelques changements, par exemple concernant mon logement. Actuellement celui-ci se trouvait à Edimbourg et comportait quelques particularités telles que ma cave et son évacuation me permettant d'évacuer en toute discrétion mes déchets lorsque je dissolvais totalement avec de l'acide sulfurique le cadavre d'un humain que j'avais consommé en ma demeure. Je tenais à retrouver cette même spécificité dans mon nouveau logement, quitte à devoir faire construire en dehors de la ville.

Pour l'heure donc je me promenais dans Glasgow, jusqu'à arriver devant les grilles de Kelvingrove Park. Par expérience je savais qu'un tel endroit devait posséder son lot de marginaux y passant leurs nuits, ou encore d'humains en mal de sensations fortes et enfin de trafiquants en tout genre. Connaitre la faune locale était importante à mes yeux aussi je décidai de passer outre les barrières closes du parc pour visiter un peu le lieu et continuer ma promenade nocturne. Je n'eu pas longtemps à attendre pour rencontrer le premier spécimen des habitants nocturnes du poumon vert de la ville, le Central Park écossais. Ne lui accordant aucune attention je poursuivis mon chemin à travers le parc aux nombreux hectares. J'évoluais donc sous les rayons de la lune, parfois dissimulé par quelques nuages lorsque je fus abordé par un humain qui venait de sortir d'un buisson, sans doute y cuvant son vin un instant plus tôt. Son odeur pestilentielle ne m'effraya que peu, mais la faim de sang n'étant pas loin, je respirai l'air par mes narines brièvement afin de tenter de déterminer si son sang allait être appétissant tandis que lui baragouina quelques paroles. Il me demandait si je n'avais pas quelques cigarettes à lui offrir ou un billet d'une manière assez poli compte tenu du personnage.

Je n'eu pas le temps de lui répondre qu'un morceau de sa cervelle vint salir ma veste et qu'un peu de son sang vint choir sur mes lèvres. Le premier de mes réflexes fut de sortir du chemin pour m'enfoncer sous les arbres qui le bordaient dans le but de me dissimuler au regard de celui qui venait de tuer l'humain. Je tentai d'inspecter les environs en repensant à ce qu'il venait de se passer devant moi tout en essayant de déterminer l'origine du tir. Car tout semblait indiquer que l'homme qui m'avait abordé venait de se prendre une balle en pleine tête, et pas n'importe laquelle au vue de la manière dont avait explosé sa boite crânienne. Alors que je regardai les environs à la recherche de mon tireur, un éclat de lumière brilla un instant dans mes yeux avant de disparaître. Bien que n'étant pas spécialiste des armes, je me dis qu'il s'agissait sans doute de la lumière de la lune se reflétant un bref instant sur une lunette de fusil sans pour autant parvenir à en déterminer précisément l'origine. Instinctivement je pensai immédiatement à l'HCV, cela ressemblait bien à leur pratique de faire appel à un tireur d'élite pour éliminer un vampire aussi je me mis à courir en direction de l'endroit où j'avais aperçu l'éclat lumineux. Bien que me déplaçant à une vitesse supérieur à celle d'un humain de par mes capacités de vampire, modérément supérieures à la moyenne des nocturnes grâce à la goutte de sang d'Augustus, je doutai parvenir à temps jusqu'au tireur c'est pourquoi je forçai mon allure, espérant évoluer trop rapidement pour qu'il parvienne à me tirer dessus.

De ce que j'avais déduis, le tireur semblait se trouver dans la zone du musée que je savais se trouver au centre du parc. Je pourrais l'atteindre en quelques minutes, j'espérai juste que mon agresseur n'aurait pas le temps de s'enfuir. Car je pensais bien être la cible de ce tir, ne croyant pas que quelqu'un se donnerait autant de mal pour tuer un simple marginal passant ses nuits dans ce parc comme l'était l'humain rencontré plus tôt. Après quelques minutes de course, j'arrivai au devant du bâtiment et décidai d'en faire rapidement le tour afin de trouver un indice quant à l'assassin. De mes yeux de vampires j'inspectai rapidement les accès à l'édifice pour les voir tous clos. Je levai la tête en me disant que mon agresseur qu'à moins d'avoir la clé, mon agresseur avait du escaladé la façade pour accéder au toit. Plutôt que de suivre le même chemin, j'optai plutôt pour l'option de lui tendre une embuscade s'il était encore sur les lieux. Aussi je me tapis sans bruit dans l'ombre près du mur d'où il me semblait qu'il était plus facile de descendre du toit. J'espérais bien qu'il ne soit pas déjà parti, comptant sur ma vitesse et souhaitant ne pas lui avoir laissé le temps de s'enfuir. C'est en tendant l'oreille, à l’affût du moindre son important, que j'entendis quelques bruits feutrés. Il semblerait que je sois parvenu à temps au bon endroit. C'est donc caché dans l'ombre que j'attendis afin de voir si c'était bien lui, mais je ne voulais pas lui sauter dessus mais plutôt pouvoir le suivre discrètement.

Il me fallait entrer en contact avec lui afin d'apprendre qui avait commandité mon assassinat, et qui sait je pourrai peut-être y trouver un avantage, ayant déjà en tête une idée à tenter. Les sons discrets des jambes d'un pantalon frottant l'une contre l'autre se firent entendre puis des bruits de pas se firent entendre mais pas à l'endroit escompté. En effet il semblerait que je me sois trompé de mur, aussi je m'avançai silencieusement et toujours dans l'ombre jusqu'au coin du mur et y jetai un œil discret. A sa carrure j'estimai qu'il s'agissait d'un homme, et ce dernier avait donc choisi de descendre par un autre mur, mettant à mal mon estimation. Il portait un sac de sport et des vêtements ne laissant que peu de peau visible, toutefois je pu voir son visage. Il ne semblait pas m'avoir repéré, en tout cas il n'en laissa rien paraître si tel était le cas aussi je décidai de me manifester. Toutefois par souci de sécurité et ignorant tout de ce dont il était capable, je demeurai près du coin du mur, près à me protéger s'il se mettait à me tirer dessus à nouveau.


Pour qui travaillez-vous? demandai-je d'une voix froide et sèche. Qui vous paie pour m'éliminer? Je fis une courte pause avant de poursuivre. Si l'argent est votre moteur, ma mort vous en fera perdre assurément bien plus que le prix du contrat dont je suis la cible. ids-je d'un ton tout aussi froid. J'aurai tout aussi pu me jeter sur l'assassin sans lui laisse de chance, mais je voulais déjà tenter de mettre en application mon idée que j'ai brièvement évoquée un peu plus tôt. Voyons voir d'abord la réaction de l'homme.



HJ:
Spoiler:


Dernière édition par Julien Guillemaud le Ven 8 Juin - 11:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMar 22 Mai - 9:43

    La cible sortit enfin à découvert. Elle semblait ivre ou du moins pas en état de se rendre compte qu’elle était une cible. Je sortis la photo et la comparai avec la silhouette chancelante. Bon sang… elle ressemblait assez à la photo que j’avais pour que je me décide à tirer. Mon souffle passa de discret à indécelable. C’était dans ces moments où j’avais le plus l’impression de vivre. Quand je n’existai plus aux yeux des hommes. Mon doigt caressa la gâchette, comme hésitant à l’idée d’ôter une vie. Mon cerveau était bien moins sentimental (et pour cause !) et j’esquissai même un sourire en appuyant sur elle. Le coup de feu résonna à mes oreilles, assourdissant dans le silence de la nuit et le recul trop important à mes yeux, tant je m’étais habitué à mon immobilité et la lenteur de mes mouvements. Je ne jetai même pas un coup d’œil vers la cible qui n’était désormais plus qu’un cadavre, puisque je savais l’avoir atteinte. Il aurait été stupide de perdre du temps à vérifier quelque chose dont j’étais sûr. Avec un minimum de gestes, je repliai mon fusil et je me fronçai les sourcils quand pendant quelques centièmes de secondes la lune se réverbera dessus. Elle avait décidé de faire soudainement son apparition et ce n’était pas l’idéal pour moi. Le bruit de tir avait du résonner dans le parc et alerter les gardiens. En moins d’une minute j’étais prêt à repartir. Me déplaçant courbé sur le toit je cherchai un endroit par lequel descendre. Il était inenvisageable d’utiliser le même qu’à l’aller, les ombres et lumières ayant été déplacés par le temps et l’arrivée impromptue de la lune dans l’équation. Finalement, je trouvis l’endroit parfait. Mon sac de sport placé en bandoulière de façon à ne pas me gêner, j’entrepris de descendre du bâtiment avec mon habileté habituelle. Tout s’était plutôt bien passé, et j’envisageai déjà mes prochains meurtres. Ca ne me gênait pas de tuer une dizaine de personnes ressemblant de loin au portrait donné, tant que ça ne gênait pas mes employeurs. Après tout, c’était de leur faute si je n’avais pas les moyens nécessaires de reconnaître la bonne cible… C’était déjà la quatrième personne que j’abattais. J’espérais que c’était la bonne cette fois, mais j’envisageai la pire des solutions. Mais je n’envisageai pas la bonne car je ne m’attendais absolument pas à entendre une voix sur le côté s’élever.

    Pour qui travaillez-vous? Qui vous paie pour m'éliminer? Si l'argent est votre moteur, ma mort vous en fera perdre assurément bien plus que le prix du contrat dont je suis la cible.

    Je me retournai lentement vers l’origine de la voix mais je n’étais pas un chat. L’ombre me cachait tout à fait la tête de la personne qui m’abordait ainsi. L’éliminer ? Que racontait-elle donc ? Je venais de tuer l’homme qui était ma cible, elle ne pouvait donc pas être en vie. Ce qui voulait dire que c’était une autre cible. Une cible que je n’avais pas encore ? Possible… mais tout de même peu probable. Il suffisait qu’on me propose plus autre par pour que ma loyauté quitte l’HCV. Si on pouvait appeler ça loyauté. Je fixai l’endroit où devaient se situer les yeux de l’autre, et mes yeux gris inexpressifs ne cillèrent lorsque j’articulai lentement :

    « Ma cible est actuellement un cadavre. Si tu veux devenir ma prochaine cible, fais comme tu veux mais pour le moment, je n’ai rien contre toi. L’argent n’est pas mon moteur… c’est juste… hum… ce qu’on pourrait appeler une motivation. »

    C’était parfaitement vrai. Je n’avais pas trouvé de but dans la vie, et je n’en avais pas besoin. Ou plutôt j’essayai de ne pas songer à ce fait, puisque c’était l’inconvenient principal de mon handicap. Il y avait bien Piotr, qu’il fallait que je nourisse, oui, mais il n’y avait rien d’autre. Rien d’autre que l’argent qui tombait à chaque tir réussi. Ou course gagnée, puisque j’avais été repéré au champ de tir par un sélectionneur de l’équipe anglaise de sport d’hiver. En même temps… un russe qui savait tirer au fusil et qui avait vécu dans la neige, le biathlon était le sport qui lui convenait. Mais bon, je m’égarai, preuve que mon esprit ne savait pas où se fixer. J’étais… dérouté, et d’autant plus dérouté que je ne connaissais pas réellement cette sensation. Je pris conscience, en me calmant, que pour savoir que je visais quelqu’un, l’homme avait du le voir. Hors, la cible était loin, très loin. 624 mètres très exactement. Alors… pour se déplacer aussi rapidement…

    « Tu es vexé que j’ai touché ta nourriture, vampire ? Je suis désolé. L’argent m’intéresse, mais la somme que tu vas devoir fournir pour concurrencer les autres sera élevée. Très élevée. »

    Je n’avais aucune morale, certes, mais c’était un fait dont je ne pouvais faire fi. Après tout, je ne voyais pas quel était le souci de bouffer des humains, puisque je les tuais moi-même. Je ne souhaitais juste pas terminer moi-même en casse-croûte, comme ce vampire ne devait sûrement pas escompter être tuer trop tôt. Pour moi, les deux faits s’assimiler, c’était simple et concis. Et je n’étais pas du tout désolé, même si c’était évident au point que ça ne servait à rien de le penser. En même temps… être désolé… je ne comprenais pas ce concept. C’était quelque chose qu’on disait pour se faire pardonner, mais la plupart des personnes ne le pensaient pas quand ils le disaient. Mais bon, comme ça se faisait… J’haussai les épaules et enlevai mon bonnet qui cachait mes cheveux clairs et une partie de mon visage. Je préférai les bonnets aux cagoules, ne supportant pas avoir quelque chose sur les joues, les yeux, le nez…

    « Je m’appelle Rubens. Vous êtes ? »

    Je songeai déjà à l’argent que j’allais pouvoir obtenir de l’HCV si j’obtenais une quelconque information sur ce vampire, même anodine. Dans un sens, si l’HCV avait autant de fonds, ou du moins si elle en débloquait autant, c’était pour que des gens comme moi en profitent.

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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMar 22 Mai - 17:19

J'avoue avoir été déçu lorsque l'humain se retourna et me dévisagea sans surprise. Quel était cet homme qui savait être aussi inexpressif en pareil situation? Je fus pour ma part d'autant plus surpris lorsqu'il m'affirma que je n'étais pas sa cible. Ainsi donc l'autre homme dont j'avais laissé le cadavre au crâne ouvert joncher le sol était son objectif. Même si je ne voyais pas en quoi sa mort était utile à qui que ce soit au vu de son état lorsqu'il m'avait abordé, je ne laissai moi aussi rien paraître de ma surprise malgré sa réalité au fond de mon esprit. Je l'écoutai parler d'un ton sûr et répondre à mes paroles. Contrairement à son visage qui demeurait sans émotion, ses mots m'en apprirent quelque peu quant à lui. Ainsi donc il tuait contre de l'argent, et pas pour de petites sommes à ses dires. En un instant je sus que ses services pourraient m'être utile à l'avenir, à moi de maintenir le contact avec lui à présent qu'il venait de se nouer d'une manière certes un peu rocambolesque.

Ses paroles quant à ses commanditaires et leurs possibilités financières me confortèrent dans l'idée qu'il travaillait probablement pour l'HCV, aussi décida-je de rester discret quant aux informations que j'allais laisser filtrés à l'encontre de mon interlocuteur. J'avais déjà réfléchi au fait que si je parvenais à le convaincre d'accepter un contrat de ma part de temps à autre, je ne devais pas pour autant lui faire confiance et lui donner des informations qui deviendraient gênantes s'il les répétait aux oreilles de l'HCV. C'est pourquoi je ne répondis pas clairement à l'humain lorsqu'il fit mine de se présenter.


« Je m’appelle Rubens. Vous êtes ? »

Un vampire qui peut se payer vos services à l'occasion si vous êtes libre. dis-je d'un ton neutre. Je n'avais pas en face de moi un humain avec qui je devais tenir une image particulière aussi je ne souhaitais pas m’embarrasser avec des paroles futiles ou un ton faussement cordial. Je ne vous en dirai pas plus étant donné que vous travaillez sûrement pour l'HCV sur certains contrats. Aussi je souhaite limiter toute information que vous pourriez leur rapporter. Je fis une courte pause avant de poursuivre et d'entrer dans le vif du sujet d'une manière directe et sans chichi. Quels sont vos tarifs et vos possibilités? Vous contentez-vous d'un tir à longue distance ou peut-il y avoir d'autres manières de remplir un contrat? demandai-je d'un ton toujours neutre, ayant déjà en tête une idée de contrat pour l'humain. Cependant même si la discussion avec lui évoluait je restais tout de même sur mes gardes, au cas où.


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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptySam 26 Mai - 10:15

    Un vampire qui peut se payer vos services à l'occasion si vous êtes libre. Je ne vous en dirai pas plus étant donné que vous travaillez sûrement pour l'HCV sur certains contrats. Aussi je souhaite limiter toute information que vous pourriez leur rapporter.

    Je me retrouvais pour l’une des premières fois de mon existence face à quelqu’un qui me ressemblait et qui était sur la même longueur d’onde que moi. C’était une expérience tout à fait nouvelle pour moi. Je considérai aussitôt la conduite à venir, réactualisant sans cesse mes données et les paramètres à envisager. Il savait que je travaillais pour l’HCV, et je ne l’avais clairement pas caché. Il n’allait pas se laisser avoir, ce qui était logique. Ce vampire était intelligent. Et riche à ce qu’il disait. Je fis un pas sur le côté, pour me placer de manière plus adéquate par rapport à sa position approximative. Mon sac de sport me gênait sur mon épaule, et je le réinstallai d’un mouvement bref, en profitant pour faire tomber silencieusement et discrètement mon 9mm dans ma main. Mon temps de réaction en cas d’attaque était ainsi réduit considérablement et je savais qu’un œil humain ne pourrait pas me voir bouger. Je savais exactement de quoi j’étais capable et à quelle vitesse je pouvais me mouvoir, mais je ne savais pas si c’était suffisant face à un vampire.

    Quels sont vos tarifs et vos possibilités? Vous contentez-vous d'un tir à longue distance ou peut-il y avoir d'autres manières de remplir un contrat?

    Enfin un ton professionnel à qui répondre ! Cet homme ne s’embarrassait pas de détails, et ça m’allait très bien, puisque je ne perdais pas de temps. Je cillais une fois, réfléchissant aux chiffres que je pouvais lui donner. L’argent était mon moteur, mais ce n’était pas pour ça que j’étais obnubilé par lui. C’était ce que j’avais trouvé de plus pratique comme but à donner à ma vie. Je n’avais aucune ambition, aucune haine à alimenter. Pas de désir de vengeance, pas d’amour ou autres bêtises qui mettaient des œillères à mes « confrères » humains. Les fanatiques de l’HCV me laissaient tout aussi indifférent que les fanatiques de vampires. J’étais juste un homme qui cherchait un chemin, et celui que je foulais était d’argent.

    « Mes tarifs sont variables selon les exigences. Je suis toujours disponible, sauf pendant que je concoure et que j'exécute un contrat. »

    Beaucoup dirait en m’entendant que je n’avais aucune loyauté, aucun honneur et aucune morale. C’était tout à fait vrai et ça ne servait à rien de le nier. Mais je respectais mes contrats, c’était la seule chose que je m’étais fixé. Si je commençais à trop « trahir », je risquais fort de ne plus avoir de clients, de contrats et donc je me retrouverais contraint d’arrêter de tirer, de ressentir cette petite excitation au moment de tuer, ou alors de commencer à tuer au hasard, pour que mes talents ne disparaissent pas. J’avais beau ne rien comprendre des sentiments, il me semblait qu’on pouvait dire que j’ « aimais » mettre mes compétences à l’épreuve, quand bien même je connaissais mes limites et les leurs. Je prenais donc tout mon temps pour m’exprimer, ne voulant rien laisser au hasard. Cet homme était sûrement capable de me tuer sans que je ne puisse faire un geste. Dans le cas contraire, ça ne changeait plus grand-chose car un seul mouvement me suffisait pour le faire reculer et le tuer. Un tout petit geste.

    « Je suis l'un des meilleurs tireurs d’élite, mais je suis formé pour être un… hum… un убийца робот… J’ignore comment vous le diriez en anglais, peut être un « assassin » mais… ça ne correspond pas. Vous payez les deux tiers de la somme avant, et le dernier tiers après. Je veux une photo précise de la cible, et ses habitudes. Après, pour ce qui est matériel, mes employeurs actuels sont bien approvisionnés. »

    Même si je ne disais pas ouvertement les trois lettres HCV, elles flottaient dans l’air à chaque fois que je parlais de mes employeurs. Si je ne les disais pas à haute voix, ce n’était pas par considération pour l’HCV mais plus par principe. Mes lèvres esquissèrent un sourire sans que je ne puisse les retenir, et si j’étais d’un calme olympien depuis le début, ce simple fait failli me décontenancer brutalement, pour moi. Autrement dit, je fronçai les sourcils et fis disparaître ce sourire. Qu’est ce qu’il me prenait ? Etait-ce parce que j’étais face à quelqu’un… presque comme moi ? Etait-ce que ce qu’on appelait la satisfaction ? Je sentis un mal de tête poindre à l’horizon, et je me concentrai posément sur ma respiration calme. Aussitôt je repris mes esprits et le moindre sentiment que j’avais pu ressentir (ou rêver ?) s’évapora comme brume au soleil, ou vampire au soleil, au choix. J’abaissai mon centre de gravité en modifiant mes appuis, puis je fis un pas en avant pour clairement voir le vampire. J’avais moi aussi des questions à lui poser, plus pour me renseigner que par réel besoin.

    « Pourquoi faire appel au premier tireur que vous croisez ? Parce que j’aurai pu vous tuer sans que vous ne puissiez faire un geste pour m’en empêcher ? »
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptySam 26 Mai - 12:05

Toujours sur mes gardes je sentis que lui aussi était sur le qui-vive prêt à attaquer si la situation l'exigeait. Pour ma part je n'avais aucune raison que cela dégénère d'autant que je l'estimais prompt à agir s'il le fallait. Plus je l'écoutais plus il me donnait l'agréable sensation de trouver un humain des plus intéressant tant il semblait dénué d'expression ou d'émotion, ce sentiment finit de me convaincre de l'utilité de cet homme pour moi et de ses aptitudes. Quand je l'interrogeai à propos de ses tarifs, il m'informa de ses disponibilités et de ses conditions pour chaque contrat. Plutôt satisfait de sa réponse je l'écoutai ensuite me poser une question quant à la raison qui me poussait à faire appel à ses services. J'affichai un léger sourire amusé lorsqu'il proposa comme hypothèse le fait qu'il aurait pu me tuer sans mal. Il était vrai qu'il aurait pu me loger une balle dans la tête comme il l'avait fait un instant plus tôt pour sa cible, mais plutôt que de m'effrayer ou de me vexer, cela me rappela au contraire qu'il existait de potentiels ennemis capables de nous éliminer simplement. Mais ce n'était pas la raison de ma proposition de travail à son encontre. Si je voulais faire appel à lui, c'était pour pouvoir éliminer quelques cibles sans me mettre en cause et en ayant à chaque fois un très bon alibi. A l'heure de la médiatisation excessive de chaque évènement au sein de la société, avoir un tel atout dans sa manche m'ouvrait de nouvelles perspectives.

Cela représente en effet un point non négligeable et si je ne vous ai pas vu venir, cela m'assure de votre qualité d'assassin. Les détails ne vous concernent pas mais je vais avoir besoin de vous dans les prochains temps, aussi j'ai besoin de savoir comment puis-je vous contacter. Concernant votre paiement, vous préférez par virement bancaire ou en liquide?

Tout en parlant je réfléchissais déjà aux futurs contrats que je passerai auprès de l'humain, j'avais déjà quelques noms en tête seulement une autre question me vint à l'esprit. Jusqu'où était-il prêt à aller pour de l'argent et comment devais-je le considérer?

Avez-vous certains types de cibles que vous pourriez refuser? Par exemple si je vous demande d'éliminer quelqu'un de l'HCV accepteriez-vous ou allez-vous me dénoncer à vos employeurs? Que se passera-t-il si jamais on vous propose un contrat sur ma tête? D'autant que je n'ai aucune garantie que vous n'allez pas une fois cette entretien sauvage terminé vous empressez d'en parler à quelqu'un de l'église. dis-je d'un ton sérieux et interrogatif, toujours prêt à agir.


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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMar 29 Mai - 14:21

    Cela représente en effet un point non négligeable et si je ne vous ai pas vu venir, cela m'assure de votre qualité d'assassin. Les détails ne vous concernent pas mais je vais avoir besoin de vous dans les prochains temps, aussi j'ai besoin de savoir comment puis-je vous contacter. Concernant votre paiement, vous préférez par virement bancaire ou en liquide?


    Je le regardais fixement, et répondis d’une voix atone « en liquide, mes employeurs auront le cas contraire la certitude que je ne suis pas qu’à eux ». Mes propos pouvaient laisser supposer que je n’étais qu’un objet dans les mains de ceux qui étaient riches, et c’était aussi comme cela que je me voyais. Je ne m’étais jamais penché sur ce simple fait, puisque ça ne servait à rien. J’étais un outil, efficace, et j’étais pour le moment mon propre patron dans le sens où je vendais mes services à ceux qui le souhaitaient, et non ceux qui m’attachaient par un contrat. Le vampire considérait apparemment les données que je lui avais offertes. Il allait légitimement se demander jusqu’où il pouvait avoir confiance en moi. La confiance… encore un sentiment que j’avais du mal à appréhender. Je ne comprenais pas le principe… même ceux qui ressentaient des choses, qui n’étaient pas comme moi, ne le comprenaient pas tous ; du moins ceux de ma ville natale. J’étais immobile, mais pas inattentif. C’était juste la même immobilité du prédateur qui peut attendre des heures sans faire un geste, que sa proie approche suffisamment pour jaillir en un éclair et l’abattre du premier coup. Le vampire reprit finalement.

    Avez-vous certains types de cibles que vous pourriez refuser? Par exemple si je vous demande d'éliminer quelqu'un de l'HCV accepteriez-vous ou allez-vous me dénoncer à vos employeurs? Que se passera-t-il si jamais on vous propose un contrat sur ma tête? D'autant que je n'ai aucune garantie que vous n'allez pas une fois cette entretien sauvage terminé vous empressez d'en parler à quelqu'un de l'église.

    Je savais déjà quoi répondre, mais je laissais le silence s’installer. Il me semblait entendre des pas dans les graviers. Peut être un vigile qui faisait le tour du bâtiment ; Je comptais tranquillement dans ma tête, le rythme de ses pas et sa vitesse de progression. Il était aussi bruyant que des véhicules à moteur, et je me plaquai contre le mur, souplement et silencieusement, accroupis. Mes habits noirs ne recouvraient pas tout mon corps, aussi, j’avais remis mon bonnet et plié les doigts que mes mitaines découvraient. En quelques secondes, j’étais devenu presque invisible aux yeux qui ne voyaient pas, autrement ceux de la plupart des personnes. Le vigile disparut et je me relevai lestement, recherchant le vampire du regard. Je murmurai finalement :

    « Je remplis toujours les contrats tant qu’on me paye. Je m’en fiche éperdument des cibles, des cadavres et de ce qui les entoure. Ce n’est pas parce que vous êtes un vampire que je vais avoir brutalement l’impatience de… »

    Je m’interrompis. Ce n’était l’impatience. C’était l’envie. Je confondais souvent les deux mots, puisque je ne saisissais pas la différence entre les deux. C’était ma plus grande faiblesse. Je clignai des yeux et repris :

    « … l’envie de vous tuer, mais ce n’est pas non plus quelque chose comme ça qui va retenir mon attention. Je vais être franc : si demain on me demande de vous éliminer, vous êtes morts. Si vous me demandez d’éliminer le vigile qui vient de passer, et si vous payez, il est mort. Je ne m’embarrasse pas de loyauté. »

    Je n’étais pas très compliqué à comprendre au final, puisque personne ne pouvait avoir confiance en moi. Même les recrues que j’entraînais parfois. Certes, parfois je ne trouvais pas pertinent d’éliminer une cible, mais tant que l’argent tombait sur mon compte en banque, ça m’allait. Tant que je n’avais pas trouvé une autre motivation que l’argent, il était facile, très facile de m’acheter. Mais on pouvait aussi m’acheter de plusieurs côtés en même temps. Je repliais un genou sous moi pour l’appuyer contre le mur. Mon bonnet, que j’avais remis au passage du vigile, me grattait et je l’ôtais pour le ranger dans ma poche. S’il y avait encore des gêneurs, tant pis pour eux, mon couteau était moins dérangeant et plus facile à dégainer, et à lancer.

    « J’espère que ça ne vous dérange pas. »

    Question rhétorique, mais je voulais savoir ce qu’il allait faire. Histoire que ce soit clair entre lui et moi. Mes yeux, contrairement au reste de mon corps, ne restaient pas immobiles, et se posaient sur tous les supports que je pouvais utiliser en cas d’attaque. Je fis craquer mes doigts, faisant jouer mes articulations sous mes mitaines foncées. Je m’aperçus alors que je n’avais pas répondu à l’une de ses questions.

    « Si vous voulez me contacter, donner moi un téléphone portable. Je suppose que le mobile que l’on m’a fourni ne doit pas servir à autre chose. Signez ‘Vampire‘, ça suffira. »
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMer 30 Mai - 16:48

J'écoutai l'homme parler sans laisser transpirer d'émotion particulière, chose étonnante pour un humain qu'un vampire surprend. D'aucun aurait au moins tiquer en m'énonçant clairement qu'il n'hésiterait pas à me tuer si on le payait pour cela. Une telle franchise était des plus surprenante de la part d'un humain, d'autant qu'il m'exposait dans le même temps qu'il pourrait se retourner contre ses actuels employeurs qui semblait être l'HCV. Ce qui me fit sourire intérieurement mais que je n'exprimais pas ce fut ses mots lorsqu'il me demanda si cela me dérangeait. Loin de là en vérité tant découvrir un humain tel que lui me divertissait et tombait à pic. Si je prenais le temps de discuter avec lui et de tenter d'acheter ses services c'était parce qu'il allait m'être utile, et je savais déjà qui éliminer par son biais.

Je n'ai pas de téléphone à vous fournir dans l'immédiat aussi je vous en fournirai un ultérieurement, cela vous convient-il? Je fis une courte pause avant de reprendre la parole concernant un contrat à proprement parler. J'ai déjà pour vous une première cible dont je veux que vous vous occupiez dès à présent, peut-on allez maintenant à un distributeur afin que je vous donne la première partie de la somme sans plus tarder? Nous n'avons qu'à sortir du parc par là et vous aurez votre acompte. lui dis-je en indiquant une sortie du parc de la main.

Quelle était donc cette victime que je désignai avant même de fournir un téléphone au tueur? Une demoiselle que j'avais approché du temps où j'étais encore shérif, et pas des moindres: la fille Carmichael, enfant du ministre éponyme qui est ouvertement anti-vampire. Cette jeune fille a cru pouvoir infiltrer notre espèce en toute impunité mais c'était sans compter la quasi omniscience du couple royal qui, au courant de son identité, m'avaient alors chargé de la manipuler à son insu pour l'avoir sous contrôle. En effet cette dernière voulait percer nos secrets et les dévoiler dans un article, sans savoir que si je lui laissai voir telle ou telle chose c'était à dessein. Afin de garder un moyen de pression sur elle je l'avais poussé à coucher avec un vampire et avais filmé la scène. Si bien que lorsqu'elle commençait à se montrer trop curieuse, j'envoyai la vidéo à son père de ministre et dévoilai l'identité de la jeune fille à la majorité de mes collègues shérifs afin de la griller définitivement.

Je pouvais saper le moral de cet homme en faisant éliminer sa fille mais l'impact le plus important serait que tuée par une arme humaine, sa mort ferait penser à une exécution orchestrée par l'HCV elle-même. Cela serait totalement crédible étant donné le fait que je la savais surveillée par l'église et ses fanatiques à l'époque de sa tentative d'infiltration après qu'elle ait refusé de les rejoindre.


Je vous dévoilerai l'identité de votre cible en vous donnant votre acompte, seulement j'aurai une requête quand à la manière de vous acquitter de ce contrat: personne ne doit même imaginer qu'un vampire est à l'origine de sa mort. Il faut que l'on puisse penser que l'exécution vous fut ordonné par un humain, cela est primordial. S'il l'enquête que mèneront les autorités en viennent à cette conclusion vous aurez une prime équivalente à la moitié de votre prix de base pour un tel contrat. Ces conditions vous conviennent-elles?

Il est clair que ce contrat lui servirait de mise à l'épreuve afin que je puisse me rendre compte de l'étendue de ses capacités quant à la manière de mener à bien ses missions. J'avais déjà plusieurs projets pour cet homme s'il menait à bien ce premier contrat.


HJ:
Spoiler:


Dernière édition par Julien Guillemaud le Ven 8 Juin - 11:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyLun 4 Juin - 13:58

    Je n'ai pas de téléphone à vous fournir dans l'immédiat aussi je vous en fournirai un ultérieurement, cela vous convient-il ? J'ai déjà pour vous une première cible dont je veux que vous vous occupiez dès à présent, peut-on allez maintenant à un distributeur afin que je vous donne la première partie de la somme sans plus tarder? Nous n'avons qu'à sortir du parc par là et vous aurez votre acompte.

    Il m’indiqua la sortie du parc d’un geste de la main mais je ne le quittais pas des yeux. Je ne lui faisais pas confiance, ce qui était légitime, et il ne devait sûrement pas me faire confiance de son côté. J’acquiesçai en silence, tout en le suivant jusqu’à la grille. Nous avions sans difficulté évité les rondes et je remarquais avec quelle habileté je pouvais faire équipe avec un vampire. Je retrouvais presque le duo que je formais, avant, avec Piotr, lorsque je débutais dans mon domaine d’expertise. Nous étions, le disaient nos collègues, deux ombres dans la nuit. Et nous étions, le disaient nos supérieurs, l’escorte de la Mort elle-même. C’était avant, avant que Piotr ne meure. Sa mort ne m’avait rien fait, mais j’avais perdu l’autre partie du duo, et jusque là, je n’avais pas trouvé quelqu’un qui ait la grâce de déplacement et le silence de Piotr. Tous les vampires étaient ils comme lui ? Etaient ils aussi discrets, aussi… insaisissables ? Je me sentais presque comme un élève face à un maître, sans l’admiration ou la crainte, la jalousie ou le respect qui pouvaient venir avec cette impression.

    Je vous dévoilerai l'identité de votre cible en vous donnant votre acompte, seulement j'aurai une requête quand à la manière de vous acquitter de ce contrat: personne ne doit même imaginer qu'un vampire est à l'origine de sa mort. Il faut que l'on puisse penser que l'exécution vous fut ordonnée par un humain, cela est primordial. S'il l'enquête que mèneront les autorités en viennent à cette conclusion vous aurez une prime équivalente à la moitié de votre prix de base pour un tel contrat. Ces conditions vous conviennent-elles ?

    « Pourquoi ne me conviendraient elles pas ? Je suis votre… employé. Dès que votre argent devient le mien, je suis votre employé. Dès que l’argent de quelqu’un d’autre devient le mien, je deviens son employé mais reste le vôtre jusqu’à accomplissement du contrat. J’estime être quelqu’un d’assez simple à comprendre. Toutefois, mes méthodes ne regardent que moi. Et je suis ce qu’on pourrait appeler un humain. Je ne tue pas en me faisant passer pour quelqu’un d’autre, je suis désolé. »

    Je ne l’étais pas. Mais j’étais quelqu’un d’assez simple dans mon mode de vie. Je devenais l’objet de celui qui m’achetait, sans aucune revendication. Bien sûr, qu’on me prive de ma liberté factice que je m’étais créé par l’argent était quelque chose qui me contraindrait. J’étais incapable d’aimer quelque chose. La liberté… c’était un idéal que je visais, mais que je n’appréciais pas dans le sens où vivre avec ou sans ne changer pas grand-chose à mon état. C’était le seul mensonge que je suivais depuis mon enfance. J’avais vu tellement de personne de mon âge se battre pour la liberté et l’indépendance que j’avais compris que c’était quelque chose d’important. Mais ça ne me dérangeait pas vraiment de ne pas l’avoir. C’était pour ça que j’étais partis en quête d’argent. On m’avait dit que l’argent, c’était la liberté. Mon seul moyen de savoir que j’étais libre, c’était, pour moi, d’être riche. Maintenant, je l’étais. Je l’étais plus que le mois dernier, mais sûrement moins que le mois prochain. Nous arrivâmes donc à la grille, et je la franchissais dans un mouvement souple, sentant la tension sur mes muscles, leur force de traction… Le vampire était déjà de l’autre côté mais je ne ressentis pas la moindre frustration. J’étais au dessus de ça.

    « Comment allez-vous vous y prendre pour me retrouver, et me contacter ? Je n’ai rien contre vous donner mon nom, mais ça déplairait à mes employeurs actuels. Avez-vous une adresse que je pourrais consulter ? des amis ? Il me faudra l’adresse de la cible, et ce que vous savez sur elle. Et si vous m’imposez un délai. Et une couverture si on vient à me prendre. Ce qui n’arrivera pas, je vous rassure. »

    Maintenant, je ne cherchais plus à pêcher des informations, mais je voulais pouvoir contacter ce nouvel employeur. Nous nous dirigions vers un distributeur de billet, et je me demandais comment ce vampire comptait retirer plus de 20.000 dollars dans un distributeur… Il me semblait que le montant des retraits était limité à quelques centaines… Soit nous allions faire un petit tour de la ville, en retirant dans des dizaines de distributeurs, soit il comptait me payer en clopinettes, soit… soit il allait se débrouiller comme un grand. Une autre possibilité était qu’il me menait dans un guet-apens, et mon pistolet à portée de main allait me servir dans ce cas. Mon bonnet me gênait un peu trop et il finit dans mon sac de sport. Je suivais d’un pas lent le vampire, et je pris un instant pour analyser ma démarche. Je n’avais pas l’habitude de marcher avec quelqu’un, et je m’aperçus que je ne pouvais pas m’empêcher de me faire discret, quand bien même nous n’étions pas réellement en train d’enfreindre une quelconque loi. C’était comme si disparaître, me faire petit et insignifiant était dans ma nature. Si j’étais musclé, ça ne se voyait pas à cause de mes habits un peu larges, et ma petite taille aidait à me rendre inoffensif aux yeux des autres. Mais un loup, même avec une laisse et un petit nœud restait un loup, ça j’en étais aussi conscient. Et même si j’étais insignifiant par ma posture tout sauf fière, droite et hautaine, j’étais d’une insignifiance menaçante. Je me demandai si le vampire m’avait analysé comme je venais de le faire et je le regardais pour le connaître un peu mieux dans sa manière de bouger.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMar 5 Juin - 17:20

Sortant du parc sans croiser les rondes des gardiens nous marchâmes vers le distributeur que j'avais désigné quelques minutes plus tôt à l'humain. J'esquissai un sourire lorsque l'homme répondit à mes conditions comme un automate, ne se désignant que comme un objet, arme sans état d'âme au service de celui qui saurait le payer. J'aimais cet état d'esprit qui correspondait bien à l'idée des humains que j'avais: de simple objet que l'on jette après s'en être amusé. Trouver un tel humain me divertissait bien même si je décidai de n'en rien montrer tout de même. Une fois passés de l'autre côté des grilles du parc je l'écoutai poser ses conditions pour mener à bien son contrat et évoqua un moyen de communication.

Afin de pouvoir contacter cet homme j'allai utiliser le même procédé que j'avais employé avec l'ancien employé de William, à savoir une boite mail. Mais au lieu de le contacter directement nous userons de celle-ci comme une boite anonyme où chacun postera son courrier. Ainsi cela permettrait de multiplier les intermédiaires électroniques et limiterait grandement les risques qu'un quelconque informaticien ne puisse remonter jusqu'à moi. De plus il me suffirait de changer régulièrement d'adresse mail avec laquelle j'y enverrai mes instructions et le tour serait joué. Avant que nous n'arrivâmes au distributeurs je décidai de répondre à l'assassin et de lui donner les détails dont ils avaient besoin pour sa mission.


Consultez régulièrement cette adresse mail : *******@******.com . Les identifiants sont : Source.Rouge.Mort et le mot de passe: Trom.Egour.Ecrous . Ces informations seront connues de vous et moi seulement. Je vous ferais parvenir les instructions de chacun de vos contrats sur celle-ci en changeant à chaque fois d'adresse d'expéditeur. Si jamais une mission est compromise configurez le message suivant en réponse automatique: La lune saigne tandis que se meurt le soleil.
Nous ne communiquerons que par ce biais sauf indications contraires de ma part.
Je changeai de sujet lorsque nous arrivâmes devant le distributeur.

Votre cible sera Emilie P. Carmichael, la fille du ministre éponyme. Elle habite à Edimbourg et sa résidence principale est à cette adresse : [adresse ^^ ]. Elle est apprentie journaliste et est consignée à domicile par son père depuis qu'il a reçu une vidéo d'elle couchant avec un vampire. Elle est étudiante en journalisme et vous avez un mois pour menez ce contrat à son terme. Si jamais vous êtes arrêté par les autorités, contentez-vous de ne rien dire et de fournir ce numéro. Je lui tendis une carte de visite avec aucune autre inscription qu'un numéro de portable. Il s'agissait du numéro d'un humain qui appartenait aux services secrets britanniques, cela m'avait coûté une belle somme mais j'étais parvenu à le soudoyer de manière à ce qu'il fasse passer chaque cas sous le sceau du secret défense après confirmation de ma part. Et si jamais cet agent était arrêté il ne pouvait qu'amener d'éventuels enquêteurs sur la piste d'un mystérieux commanditaire saoudien.

Quel sera votre prix? Je peux vous fournir jusqu'à 10 000 livres sur ce distributeurs, ce qui correspond à 15 000 dollars. Si vous voulez davantage pour votre acompte il nous faudra nous rendre à un second pour compléter la somme.

En attendant qu'il m'énonce son tarif, je me contentai de le regarder droit dans les yeux d'un air neutre. Sans pour autant l'apprécier du fait de sa nature je dois dire qu'il m'intriguait. Autant par son caractère que par sa manière de se mouvoir dans la rue, comme s'il pouvait être repéré par une sentinelle fantôme et que nous nous trouvions dans l'enceinte d'une base militaire. Il était intéressant en tant qu'humain, qu'en serait-il s'il devenait vampire?
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyVen 8 Juin - 17:39

    Consultez régulièrement cette adresse mail : *******@******.com . Les identifiants sont : Source.Rouge.Mort et le mot de passe: Trom.Egour.Ecrous . Ces informations seront connues de vous et moi seulement. Je vous ferais parvenir les instructions de chacun de vos contrats sur celle-ci en changeant à chaque fois d'adresse d'expéditeur. Si jamais une mission est compromise configurez le message suivant en réponse automatique: La lune saigne tandis que se meurt le soleil. Nous ne communiquerons que par ce biais sauf indications contraires de ma part.

    J’acquiesçai, laissant mon excellente mémoire prendre des notes à ma place. Ce vampire était un bon employeur. Il ne voulait pas tester mes capacités, ni s’embarrasser de détails inutiles. Il me voyait tel que j’étais, sans les sentiments humains pour l’aveugler de bons sentiments. Jusqu’à présent, ce devait être le premier qui remarquait dès le début ce que je voulais, ce pour quoi j’avais été conçu. Plus rapidement que ce à quoi je m’attendais, le vampire entra dans le vif du sujet. Ma prochaine cible avait donc un nom. Carmichael. La fille du Ministre ? Ce n’était pas une petite proie, et j’en étais conscient. En même temps, ce n’était pas comme si ça changeait quelque chose pour moi. C’était dorénavant qu’un cadavre en attente du verdict. J’assimilai les informations comme une éponge, ma concentration se voyant à coup sûr dans mes yeux gris. Pour une fois qu’ils exprimaient quelque chose… Edimbourg. Adresse. Journaliste. Consignée. Le Vampire m’imposa une date limite, et je réactualisai instantanément ce à quoi je songeais déjà. Songeur, je pris la carte que le vampire me donnait. Edimbourg. J’avais étudié le plan de la ville il y a quelques jours, pendant une insomnie, mais l’adresse indiquée ne m’évoquait rien. Il allait falloir que je planifie tout ça soigneusement. Tout en cherchant en parallèle d’autres personnes qui ressemblaient à l’homme sur la photo… homme que je savais ne pas avoir abattu ce soir. J’allais toutefois demander ma paye, ne serait ce que pour les risques encourus et pour la balle utilisée.

    Quel sera votre prix? Je peux vous fournir jusqu'à 10 000 livres sur ce distributeur, ce qui correspond à 15 000 dollars. Si vous voulez davantage pour votre acompte il nous faudra nous rendre à un second pour compléter la somme.

    « Je veux 35 000 dollars maintenant, 15 000 après exécution du contrat. Plus 800 pour les frais que je vais devoir débourser. Pas d’autres conditions ? Autorisation de tirer à vue si ça tourne mal ou ce doit être le seul cadavre après mon intervention ? »

    Je commençais à me détendre un peu, même si on ne pouvait pas vraiment dire que j’étais tendu jusque là. Disons que j’étais plus à l’aise, à partir du moment où l’on n’était plus en déplacement. Je surveillais la rue, les gestes du vampire, le déplacement des voitures au loin. Je laissais mes oreilles m’informaient des déplacements nocturnes. J’étais dans mon élément, bien plus qu’au milieu d’une foule. Je n’étais pas un homme capable de vivre en société. Non. J’étais un homme de l’ombre, une ombre dans la nuit qui n’existait que parce qu’elle avait des cibles. Je le savais depuis longtemps mais c’était comme une surprise sans cesse renouvelée que de s’en apercevoir. Un sourire se dessina sur mes lèvres, et je m’adossais à un mur dans un semblant de nonchalance pour regarder le vampire commencer à retirer l’argent. Il était étrange de voir que je n’avais pas tenté une seule fois de créer de l’émotion dans mes propos. Je n’avais pas caché une seule seconde derrière un simulacre d’émotion, l’indifférence qui me caractérisait et je n’en voyais pas le besoin. J’étais pleinement moi-même, comme rarement ces derniers temps. Rarement depuis… mon arrivée en Angleterre, dans des villes qui étaient cent fois plus grandes que la plus grande que j’avais fréquentée les dix dernières années. Hormis Moscow, certes mais on ne pouvait pas dire que je vivais en société là-bas…

    « Vous êtes un vampire, et vous employez un humain… les renseignements donnés par mes… employeurs… me poussaient à vous imaginer plus… orgueilleux. Vous m’intriguez. D’un point de vue purement stratégique, vous avez l’avantage. Et j’en sais déjà beaucoup sur vous. Plus que ce que vous pensez. Ce n’est pas une menace, c’est un constat. »

    Il était peu probable qu’il comprenne que j’analysais juste ce que je voyais. Je ne critiquais pas. Je constatais, uniquement. Dans un sens, j’étais incapable de porter un jugement d’appréciation sur les faits et gestes de quelqu’un, autre qu’un jugement objectif sur la rationalité des actes faits. Je jouais avec un petit couteau qui était auparavant caché dans le revers de ma veste. Je jouais avec comme un gamin pouvait jouer avec une balle. C’était avec ce même couteau que je jouais dans l’orphelinat. Je n’étais pas sentimental, mais ce couteau devait être le seul objet personnel que j’avais en plus de mon 9mm.
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyVen 8 Juin - 18:29


Ainsi donc l'assassin estimait le prix de l'humaine à 50 800 dollars. Au vu de l'identité de son père ainsi que des risques que pourrait courir l'homme cela ne me sembla pas incohérent. Après qu'il ait précisé ses modalités de fonctionnement je fis un rapide calcul dans ma tête afin de déterminer la somme en Livres sterling que je devrais donc retirer ce soir pour les lui donner aussitôt. En tenant compte du cours actuel du dollars américain cela représentait un peu de plus de 23 000 livres. Il me faudrait donc visiter trois distributeurs afin d'être certains de pouvoir lui fournir son acompte. Etant donné mon statut de dirigeant de la Reds je comptais quelques banquiers d'affaires dans mes clients, et ces contacts, le bon rendement de ma société ainsi que ma fortune personnelle me permettaient de ne pas avoir un plafond limitant mes paiements et mes retraits, et ce quelque soit lequel de mes comptes je choisissais d'utiliser. Ne voulant pas perdre de temps à faire l'appoint je décidai d'arrondir la somme à 24 000 livres et en retirai donc 8 000 à ce premier distributeur.

Conservant pour le moment les billets sur moi j'invitai mon interlocuteur à me suivre jusqu'au suivant, tout en précisant à mon tour mes directives quant à la réalisation de son contrat après avoir réfléchi un instant. Je voulais que la mort de l'humaine passe pour un assassinat perpétré par son père ou l'HCV. Car pour un homme tel que le ministre Carmichael, l'affront qu'il avait subit en recevant la vidéo des ébats de sa fille avec un vampire l'avait déshonoré, et il ferait par conséquent un suspect de premier choix. Pour autant je ne voulais pas qu'il soit le seul suspect potentiel et c'est pourquoi il ne devait y avoir qu'un seul cadavre, ainsi l'enquête se pencherait immanquablement sur l'église d'extrémistes dont était membre son père.


Il ne devra y avoir aucun autre cadavre que votre cible désignée, et ce quelque soit la situation. Peu m'importe la manière et les conditions, du moment qu'elle meure dans les délais que je vous impose.

Nous n'eûmes pas longtemps à marcher afin de trouver un second distributeur étant donné notre localisation dans la ville. En effet nous nous trouvions tout de même dans le centre-ville de la capitale écossaise, et son lot de touristes prêts à débourser leur agent rendaient les banques généreuses quant aux points de retraits possibles. Usant d'une des nombreuses applications de mon smartphone j'avais rapidement eu une carte des machines à billets proches de nous. Je retirai donc une nouvelle fois la somme de 8 000 libres en écoutant ses nouvelles paroles. J'émis un léger sourire lorsqu'il me fit part de son analyse sur ma personne. Quelque part je ne trouvai guère surprenant qu'il me jauge étant donné ce que je pouvais apercevoir de sa personnalité. C'est donc sur cette pensée que je lui répondis pendant que nous nous mettions en marche vers le dernier distributeurs.

Quand bien même cela aurait été une menace, je suis conscient des risques que je prends en faisant appel à vos services. dis-je d'un ton neutre à l'attention de l'humain. Ensuite j'ai beau mépriser l'ensemble de votre espèce, je n'hésite pas à admettre que certains de vos pairs peuvent se montrer intéressants et sortir de la masse, et c'est aussi votre cas.

Quant à moi je ne sais probablement rien sur vous en dehors de ce que j'ai pu en déterminer ce soir, mais je suis conscient du plus important à propos de votre nature. Vous n'êtes pour moi qu'une arme, au même titre que ce couteau avec lequel vous jouer, ou encore ce fusil que vous avez utiliser plus tôt. Si une arme à feu utilise des balles, votre munition est l'argent aussi je n'ai aucun scrupule ni aucune réticence à vous utiliser.
dis-je sans colère ni mépris dans mes paroles tandis que la machine vomissait ses billets. Je ne me souciai pas de l'impact que pouvaient avoir mes paroles sur l'assassin, mais j'imaginai au vu de son comportement qu'il ne s'en offusquerait pas. Je rassemblai ensuite les 24 000 livres que je venais de retirer au total et les tendis à l'homme en face de moi.

Voici donc votre acompte, je me suis permis d'arrondir au millier supérieur ne voulant pas perdre de temps à pinailler pour quelques dollars. Si vous avez besoin de communiquer avec moi, utilisez le mail que je vous ai fourni. En dehors de ce moyen de communication je ne vous connais pas quelque soit ce qui peut vous arriver devant mes yeux ou à vous devant les miens. S'il vous est nécessaire que nous nous rencontrions, nous conviendrons des modalités de rencontre par cette adresse. Avez-vous d'autres questions quant à votre mission?
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyLun 18 Juin - 11:27

    J’affichai une moue bougonne. C’était plus simple de tuer tout le monde sans faire d’histoire, puis de voir après si on avait eu la cible. Mais c’était aussi plus intéressant de jouer sur la précision. J’étais une arme qui faisait dans la dentelle, et c’était pour ça que les gens s’intéressaient à moi. Ceux qui avaient connaissance de mes capacités, pour être exact. J’acquiesçai donc toujours silencieusement, acceptant les conditions dans aucun souci moral. Tant que je recevais l’argent, ça m’allait. Le distributeur crachait des billets, avec une régularité hypnotique. Une nouvelle fois, il retirait 8 000 livres sans le moindre sourcillement. Il était riche, bien plus riche que ce à quoi je m’attendais. J’aurai pu demander une somme beaucoup plus élevée. Le couteau jaillit de ma main pour aller se planter dans le sol devant moi. Je me penchai pour le reprendre, surveillant le vampire du regard. Je repris la danse de mes doigts pour faire passer le couteau sans me couper.

    Quand bien même cela aurait été une menace, je suis conscient des risques que je prends en faisant appel à vos services. Ensuite j'ai beau mépriser l'ensemble de votre espèce, je n'hésite pas à admettre que certains de vos pairs peuvent se montrer intéressants et sortir de la masse, et c'est aussi votre cas. Quant à moi je ne sais probablement rien sur vous en dehors de ce que j'ai pu en déterminer ce soir, mais je suis conscient du plus important à propos de votre nature. Vous n'êtes pour moi qu'une arme, au même titre que ce couteau avec lequel vous jouer, ou encore ce fusil que vous avez utilisé plus tôt. Si une arme à feu utilise des balles, votre munition est l'argent aussi je n'ai aucun scrupule ni aucune réticence à vous utiliser.

    Etonnant de voir que si les vampires s’apercevaient que je n’étais pas un humain normal, les hommes s’obstinaient à voir en moi un malade, un handicapé que l’on pouvait soigner. Je ne savais pas trop où me placer parmi les espèces. Je ne savais même pas si c’était génétique. Je m’arrêtais dans mes mouvements, stoppé par cette interrogation. Je ne m’étais jamais interrogé là-dessus. Ma particularité était-elle génétique ? Je me souvenais de Sergueï qui nous avait abandonné sans un regard dans cet orphelinat. Puis à Maria, qui était partie elle aussi dès qu’elle en avait eu l’opportunité. Seul Steban paraissait normal en fait. Steban ou… Non. J’avais du mal à me souvenir du prénom de mon autre frère… Je tendis la main pour saisir les 24 000 livres que le vampire avait retiré à l’instant, songeur. J’étais absent.

    Voici donc votre acompte, je me suis permis d'arrondir au millier supérieur ne voulant pas perdre de temps à pinailler pour quelques dollars. Si vous avez besoin de communiquer avec moi, utilisez le mail que je vous ai fourni. En dehors de ce moyen de communication je ne vous connais pas quelque soit ce qui peut vous arriver devant mes yeux ou à vous devant les miens. S'il vous est nécessaire que nous nous rencontrions, nous conviendrons des modalités de rencontre par cette adresse. Avez-vous d'autres questions quant à votre mission?

    Je fixai le vampire, reprenant mes jeux avec le couteau. La question ne voulait plus me lâcher. Ma particularité était-elle génétique ? Mes frères, ma sœur, étaient ils les seuls capable de me comprendre, de savoir comment je pensais ? J’avais beau ne pas ressentir de colère, d’amour ou les autres sentiments que les autres humains semblaient ressentir constamment, je me savais incompris, et je sentais que c’était quelque chose, une révélation importante. J’avais du mal à réfléchir, tant la question m’obsédait. Si c’était génétique, dans ce cas nous pouvions être plusieurs. Plusieurs à analyser toujours, à n’avoir jamais été entravé par les sentiments, à… je pris soudainement conscience que j’avais la gorge sèche. Le Vampire attendait peut être une réaction de ma part, mais… j’étais incapable de raisonner normalement. Etait-ce génétique ? Il fallait que j’en aie le cœur net. Il fallait que je le sache. Il fallait que je retrouver Sergueï. Ma main lâcha le couteau. Pour la deuxième fois dans la soirée. Je n’étais plus en possession de mes moyens. Il fallait… c’était étrange de le penser, il fallait que je me calme. Pour la première fois de ma vie, j’étais… j’étais incapable de mettre un mot sur ce que je ressentais. J’étais nerveux.

    « Je… Non, pas de question. De même, si on me donne un contrat sur votre tête, je ne vous connais pas. Hum… dites moi, Vampire, avant que nous nous quittions, qui était l’homme que j’ai abattu dans le parc tout à l’heure, et avait-il un quelconque lien avec votre espèce ? Simple vérification de routine. »

    J’étais pratiquement sûr désormais, que l’homme que j’avais tué n’était toujours pas le bon. Ca ne me dérangeait pas, et pour le moment je n’avais pas eu de remarque de l’HCV comme quoi il fallait que je me montre un peu plus précis… Dans un sens, c’était à eux de se montrer plus précis. Cet homme n’était à coup sûr qu’un homme simple et sans aucun précédent vampirique, mais bon… on ne savait jamais à quoi s’attendre.

    « Vous devriez mieux masquer les tâches de sang qui maculent votre veste, on pourrait se poser des questions sur votre… innocence. Nous devrions vite nous séparer, les vigiles viennent de trouver le corps. »

    En effet, on avait beau s’être éloignés du Parc, les sirènes de police résonnaient jusqu’à nous. Il fallait vite déguerpir, si on ne voulait pas se retrouver dans un barrage policier. Et étant donné que je n’avais aucune excuse valable au fait de porter sur moi trois couteaux, un fusil gros calibre et longue distance, et un 9mm, il valait mieux pour moi disparaître au plus vite. Je considérais la façade du bâtiment le plus proche, et repris le couteau qui était à terre. C’était un jeu d’enfant de disparaître par ici. Etait-ce génétique ?

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMer 20 Juin - 15:39


De la même manière qu'il m'avait écouté sans m'interrompre, je le laissais parler et poser sa question avant qu'il n'indique à demi mots son choix de mettre fin à notre entrevue notamment parce que le cadavre de sa cible venait d'être découvert. Tout en lui prêtant une oreille attentive et avant de lui apporter ma réponse, je l'observai dans son ensemble, aussi bien visuellement que de manière plus abstraite. Bien que notre rencontre soit le fruit du hasard le plus total, le bénéfice que je pourrai en tirer était important sans pour autant être cruciale malgré quelques risques non négligeables pour autant. L'assassin serait mon fou sur l'échiquier sur lequel je combattais contre les ennemis de mes Maîtres, quels qu'ils soient. Aussi utile soit-il à l'avenir je ne voulais pas pour autant qu'il puisse me mettre en danger, et serait prêt à le sacrifier au moindre signe d'alerte. Pourquoi? Simplement parce que j'estime qu'il ne faut pas se rendre dépendant d'un élément en particulier, aussi efficace soit-il. Car si tel est le cas, lorsque cet élément vient à être neutraliser pour une raison ou une autre, cela vous mettra indubitablement en défaut. Mais pour l'heure je devais le faire avancer sur le plateau de jeu sans que mes adversaires ne se doutent de quoi que ce soit.

Mis à part le fait qu'il allait me servir de repas, je ne lui connais aucun lien avec mon espèce. De ce fait j'ignore tout de son identité et ne pense pas qu'il ait pu représenter un quelconque danger pour qui que ce soit. dis-je sans aucun état d'âme quant à la mort d'un humain tel que celui qui devait déjà nourrir une foule de charognards en tout genre. Quel cycle naturel amusant n'est-il pas de voir la vermine dévorée par la vermine. Sans plus m'attarder là-dessus, je regardai ma veste tachée de sang après que l'humain m'ait conseillé de dissimuler les projections de sang de sa victime. Tendant l'oreille afin d'écouter les sirènes de polices, je repris la parole pour clore dès à présent notre entretien après avoir ôté ma veste et l'avoir plié sur mon avant bras.

J'apprécie votre capacité d'analyse monsieur, et d'autant plus votre aptitude à ne pas vous embarrasser d'émotions inutiles, que ce soit volontaire de votre part ou pas. Je fis une courte pause avant de poursuivre d'un ton neutre. Il est donc en effet temps de nous séparer jeune homme. Ne me contactez pas lorsque votre part du contrat sera remplie, je saurai m'en tenir informé. Je vous communiquerai par le biais de notre boite au lettres commune l'endroit où sera déposé le reste de votre salaire. Bonne soirée.

Ce faisant j'attendis quelques secondes afin de voir s'il voulait ajouter quelque chose, puis m'éloignai rapidement de lui jusqu'au coin de la rue qui s'éloignait de la direction du parc. Je fus assez rapidement loin du lieu d'où retentissaient les sirènes de la police et et regagnai rapidement ma voiture afin de m'en retourner à mon domicile au sein de mon ancien fief. Je n'avais pas encore trouvé mon nouveau logement et avait rendez-vous chez moi avec un agent immobilier dont les clients étaient de hautes personnalités de la société humaine écossaise. Tandis que je roulais vers ma destination, je réfléchis quant à ce que je désirais. Au fur et à mesure de ma réflexion, j'en vins à me dire que je devais me passer du souhait d'avoir le même système que celui de ma cave à Edimbourg. Il me fallait un appartement en plein Glasgow, un endroit où je pourrai organiser à l'avenir quelques réceptions pour le Roi et la Reine. En arrivant chez moi je me servis un verre de sang patientant jusqu'à l'heure de mon rendez-vous avec l'humain.

Ce dernier avait connaissance de ma nature de vampire et m'avouera par la suite compter quelques-uns de mes pairs parmi sa clientèle. Après lui avoir présenté mes conditions et ce que je voulais pour ma prochaine acquisition et avoir étudié les différentes photos qu'il me présenta, je jetai mon dévolu sur un luxueux appartement au sein du centre-ville de la capitale écossaise ( ici ) et signais le soir-même les documents d'achat. Après que l'humain fut parti, satisfait à l'idée de la commission qu'il allait toucher sur le prix de vente de l'appartement, je me resservis un verre de sang tout en repensant à cette soirée et à la disposition de mes pions sur l'échiquier ainsi que mes prochains coups.





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MessageSujet: Re: Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé]   Qui devait tuer qui déjà ? [Livre I - Terminé] EmptyMar 26 Juin - 11:39

    Le Vampire rangea sa veste sous mon conseil. Visiblement, il écoutait mes conseils, ou alors il voyait leur pertinence. En même temps, être stupide ne lui aurait rien apporté d’autre que des embêtements, c’était mieux pour lui de choisir l’intelligence. Ainsi donc, je lui avais ôté le repas de la bouche ? Quel malheur, il devait m’en vouloir… Non, bien sûr, c’était ironique. Et quand bien même c’eut été le cas, ça ne m’aurait fait ni chaud ni froid. Mais j’avais appris quelque chose de plus : ce n’était pas un vampire, ni une connaissance du Vampire. Mes soupçons se confirmaient donc : je n’avais pas encore abattu la bonne cible. J’allais devoir chercher encore un peu, et me remettre à traquer. La traque… c’était quelque chose qui me faisait ressentir de l’excitation. Un soupçon d’excitation, et peut être un peu de ce que les autres appelaient du plaisir. Le Vampire voulait dire quelque chose visiblement.

    J'apprécie votre capacité d'analyse monsieur, et d'autant plus votre aptitude à ne pas vous embarrasser d'émotions inutiles, que ce soit volontaire de votre part ou pas. 1Il est donc en effet temps de nous séparer jeune homme. Ne me contactez pas lorsque votre part du contrat sera remplie, je saurai m'en tenir informé. Je vous communiquerai par le biais de notre boite-aux-lettres commune l'endroit où sera déposé le reste de votre salaire. Bonne soirée.

    « Bonne soirée à vous aussi. Et moi, je commence la traque... »

    Ma voix était similaire en tout point à celle du Vampire. Aussi dénuée d’expression. Visiblement il avait remarqué que je n’éprouvais aucunes émotions, mais il devait penser que c’était par choix. Je n’y pouvais rien, c’était un fait qui me poursuivait depuis… longtemps. Etait-ce génétique ? Le Vampire ne semblait pas considérer que ce soit dans ma nature de ne rien ressentir. Etait-ce parce que c’était rare, ou parce que c’était du jamais-vu. Ou alors, parce que les humaines normaux ne ressentant pas d’émotion n’étaient pas des humains. Lui, un vampire, n’éprouvait visiblement rien non plus. Pourtant, il souriait, il se déplaçait comme un humain. Un peu plus gracieusement, un peu plus prédateur, peut être. Mais on pouvait le prendre pour un humain. Moi, je n’étais pas comme cela. Je secouai la tête pour chasser cette pensée de la tête. C’était idiot d’être bloqué par des pensées ridicules. Je réajustai correctement le sac sur mon dos, vérifiai machinalement mais non moins sérieusement les attaches de mon holster, la disponibilité et la sûreté de mes armes, et j’entamai l’escalade de la façade, si vite que je semblais glisser dessus. Je ne m’étais jamais vu grimper, mais d’après mes camarades russes, c’était ce que l’on croyait voir lorsque j’escaladais n’importe quelle surface. L’escalade était une chose que je maîtrisais à la perfection. Comme le tir. Mes points faibles étaient dans les attaques au corps à corps, et encore, pouvait-on appeler ça un point faible ? Je parvins rapidement à un balcon, puis au toit de l’établissement. Je me repérais plus facilement lorsque j’avais la ville sous les yeux. Je repris mon escalade en sautant d’un bâtiment à l’autre et j’atteignis rapidement mon hôtel. Un aboiement m’accueillit et je fis taire Piotr d’une petite tape sur le museau. Mon imposant berger allemand baissa la tête pour se faire pardonner et tourna en rond dans l’appartement. Je n’avais toujours pas envie de dormir, mon insomnie se poursuivant comme toujours jusque tard dans la nuit, et j’avalai de forcer quelques somnifères prescrits par le médecin que j’avais consulté. Je fermai les yeux sur cette pensée toujours plus imposante et obnubilante : Etait-ce réellement génétique ? Je devais retrouver Sergeï pour en avoir le cœur net.

    " Piotr. Il faut que je trouve mon frère. Il faut que je trouve Sergeï. Tu es d'accord ? "
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