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Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron
MessageSujet: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyLun 28 Mar - 19:22


Des gravats, des cendres… je commencerais presque à être habituée à cette vision avec mes allers-retours entre la Lune Bleue et Wolfheaven. J'ai l'impression que je n'arriverais jamais à me débarrasser de ce goût âcre dans ma bouche et cette sensation de gorge en papier de verre à cause de la fumée ambiante. Pourtant, il n’y a plus rien, les derniers foyers ont été éteints et les pompiers ont depuis longtemps abandonné toute idée de retrouver des survivants. Quand ils me l'ont annoncé, j'ai eu la vague impression d'une réédite de la Lune Bleue et je me suis contentée d'un soupir alors que je signais je ne sais plus quel papier pour confirmer qu'il n'y avait effectivement plus rien à faire.

C'était hier ça. Enfin je crois. Je commence à avoir une notion du temps quelque peu perturbée à force de courir partout, de ne pas vraiment prendre le temps de me reposer mais le temps presse. Et chaque jour sans trouver le coupable est un mauvais point pour tout le monde.

Je distingue alors à quelques mètres de moi, sortant d'une des voitures de la brigade, un jeune homme qui m'est totalement inconnu. Sa sacoche en bandoulière et son air totalement perdu me font penser qu'il s'agit de celui que j'attends et je m'avance dans sa direction d'un pas vif, lui adressant une ombre de sourire avant de prendre la parole.

"Aaron Caron c'est bien ça ? Sasha Oppenheimer. Je ne sais pas trop si les circonstances s'y prêtent mais j'oserais, je dirais que je suis ravie de voir que vous souhaitez intégrer la PES."

Je tends la main, attendant qu'il serre la mienne et j'enchaine, sans lui laisser vraiment le temps d'en placer une, ne serait-ce que pour voir comment il réagit s'il est déstabilisé dès le premier contact.

"Vous avez apporté votre matériel ? Parfait. Nous avons déjà nos propres photographes qui ont relevé les indices de la scène avant que les incendies ne soient éteints. Mais nous avons une place à pourvoir dans leurs rangs. Et il semblerait, si je me souviens bien de votre CV, que vous avez les compétences pour ça."

Je désigne les alentours avant de reprendre, toujours sur un ton des plus cordial.

"Ne vous en faites pas, vous n'aurez pas à prendre de cadavres en photo."

Décidément, j'avais le chic pour faire des entretiens d'embauche peu conventionnels. Mais, au moins, je saurais rapidement de quoi il est capable et si cela vaut la peine de lui faire suivre une réelle formation au sein de nos services. Nous ne sommes pas assez nombreux pour nous permettre de faire la fine bouche mais, d'un autre coté, difficile de demander à quelqu'un de perdre son temps s'il ne va pas jusqu'au bout ou s'il s'avère être un mauvais élément.

Au moins, son casier au premier abord est clean, c'est déjà un bon début. Ou alors, il a réussi à ne jamais se faire choper ce qui, dans le fond, c'est pas forcément une si mauvaise chose que ça.
Sasha Oppenheimer

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyMer 30 Mar - 18:35

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


Pour une surprise, c’était une surprise. Je n’étais même pas sûr d’avoir bien compris lorsque la personne qui m’avait accueilli m’avait annoncé que mon entretien se ferait sur le terrain… à Wolfheaven plus exactement. J’avais donc hoché la tête en silence et suivi la jeune femme jusqu’à une voiture. C’était peut-être un test ! Après tout, même si mon CV était bon, je n’avais jamais fait ce genre de travail. Jusque là, hormis à New-York, je n’avais vu que les côté positif et heureux du métier de photographe. J’aimais ça d’ailleurs ! Mais cela ne m’avait pas empêché de postuler à la PES… J’avais envie de me rendre utile et je pensais être assez observateur pour pouvoir leur être utile.
Mais là, tout de suite, j’étais stressé ! Je ne m’étais pas attendu à me rendre sur le terrain pour faire mon entretien. Enfin, l’avantage à tout ça était que je saurais de suite à quoi m’attendre... Les cadavres en moins !


Ce fut la pensée qui me traversa alors que je venais de descendre du véhicule. Et regardant autour de moi je ne remarquais même pas la présence de celle que je devais aller voir. Tout ici avait été dévasté et je comprenais maintenant pourquoi les journaux parlaient d’un carnage, d’actes abominables. Je soupirais et faisais rapidement face à la personne qui venait de prononcer mon nom.
Sasha Oppenheimer. Je n’eus que le temps de hocher la tête et lui serrer la main sans aucune hésitation avant qu’elle ne reprenne la parole. Je jetais un coup d’œil à ma sacoche avec un léger sourire. A vrai dire je l’avais toujours avec moi celle-ci et j’étais ravi qu’elle ait échappé à la dévastation de la Lune Bleue.


- A vrai dire j’ai toujours de quoi faire des photos… La force de l’habitude sûrement ! dis-je en observant l’endroit qui avait sûrement du être très plaisant. Mais j’en revenais très vite à ce qui m’amenait ici. Je suis vraiment motivé et ravi d’être ici, même avec ce cadre des plus lugubres, reconnus-je. Je me suis énormément renseigné concernant le métier de photographe de la police. Je sais qu’il consiste non seulement à réaliser des portraits de suspects, à photographier les transferts d'empreintes révélés à la poudre, mais aussi à fournir des preuves par l'image. Ce n’est pas un secret que les clichés peuvent en effet révéler des détails invisibles à l'œil nu ou passés inaperçus lors de l'examen de la scène de crime. Je marquais une pause et réfléchissais. Il me semble aussi, mais je n’en suis pas certain, qu’il me faudra également photographier les reconstitutions et même les autopsies.


J’attendais une réponse de Sasha qui allait, j’en étais quasiment sûr, être positive. Mais je m’étais préparé. Oui, j’avais fait de sérieuses recherches et plus lorsque j’avais été appelé pour cet entretien. Je voulais réellement m’impliqué dans ce combat et ne plus être un simple spectateur. Je voulais être de ceux qui enverraient tous ces enfoirés derrière les barreaux.
Plus détendu après avoir dit ce que je savais, une question me vint à l’esprit et concernait des cadavres justement.


- Je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient encore là… Plus l’autopsie est faite rapidement, plus les résultats sont probants. Les explosions servent parfois à dissimuler des preuves, déclarais-je en fixant enfin mon attention sur mon interlocutrice. Mais pour en revenir aux victimes, j’ai une question, enfin deux, avouais-je en esquissant un sourire. Est-il vrai que les photographes de la police sont parfois chargés de l'identification des victimes de catastrophes aériennes ou autres ? Et une formation est-elle assurée avant la prise de poste en autonome ?


Je levais les yeux au ciel en me rendant compte que je ne la laissais pas parler.


- Désolé… Mon CV n’indiquait pas à quel point je peux être bavard quand un sujet m’intéresse.


Au moins, elle ne pourrait pas nier que je avais préparé ma venue. Je savais dans quoi je m’engageais même si cela n’était que de la théorie pour le moment.





Aaron Caron

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyMer 13 Avr - 21:42

Je guette la première réaction du jeune homme qui garde son calme devant la scène qu'il a sous les yeux au moment de descendre de la voiture. Je suis tellement habituée à ces gravats à force de ne voir rien d'autre depuis que c'est arrivé, que je ne sais même plus quelle tête j'ai fait en les voyant pour la première fois. En tout cas, il réagit plutôt bien, et même si cette mine n'est probablement qu'une façade, elle est plutôt bien travaillée.

Il me rend ma poignée de main et je ne lui laisse pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit que j'enchaine. Il m'écoute avec attention et je finis par lui laisser la parole, l'observant avec curiosité. Il parle et pas qu'un peu. Je me demande même s'il prend le temps de prendre sa respiration mais je note avec satisfaction qu'il s'est particulièrement bien renseigné sur les missions qui pourraient être les siennes. Voilà qui est intéressant. Si son CV m'avait paru coller aux besoin de la brigade, voilà qui me conforte dans mon idée. Et la première impression que je suis en train de me faire de lui est plutôt bonne.

Je reste tout de même impassible, me contentant de hocher la tête avant de répondre, d'un ton tranquille.

"Tout dépend. Vous préférez travailler sur le terrain ou dans les locaux ? Vous n'aurez pas les mêmes tâches à accomplir à terme même si, dans l'immédiat, je vous veux sur le terrain, surtout au vu de ce qui s'est passé ces derniers jours. Quant au reste, je ne peux qu'être d'accord avec vous. L'œil humain a tendance à observer une scène dans son ensemble et c'est un véritable exercice que de se focaliser sur les détails sans pour autant oublier l'objectif final. Voilà où vous pouvez vous rendre particulièrement utile. Ne serait-ce qu'avec vos photos mais aussi avec votre regard qui diffère souvent de celui des enquêteurs."

S'il garde une mine sérieuse, j'ai le sentiment qu'il est plus détendu à l'idée de m'avoir prouvé qu'il n'était pas là en tant que touriste. Ma foi, si ça peut lui être utile et l'aider à être plus compétent dans son boulot, c'est très bien. J'attends tout de même de voir de quoi il est capable avant de me prononcer à son sujet définitivement et je reprends, toujours sur le même ton.

"En effet. Ils ont été évacués dès que possible. A savoir qu'il n'y a eu aucun survivant. Ceux qui ont fait ça savaient exactement ce qu'ils faisaient. Quant au fait de dissimuler ou non des preuves. Voilà qui risque d'être très compliqué à déterminer. J'ai quelques répugnances à faire venir des membres de la meute sur place, dans l'immédiat en tout cas. C'est là que votre rôle va être primordial. Il va falloir tout quadriller avec les autres photographes pour ne rien rater et pouvoir leur montrer les photos en temps voulu."

Je penche alors la tête sur le coté, réfléchissant à ses autres questions.

"C'est vrai. Mais vous n'êtes pas de la police. La PES fonctionne un peu différemment. Les cas auxquels vous serez confrontés seront tout sauf naturels. Pas d'accident, pas de tempête ou d'ouragan qui a fait des victimes. Ici, nous parlons de vampires, de loups, de semi-démons et j'en passe."

Je le fixe, curieuse de sa réaction à l'évocation de toutes ces créatures surnaturelles, sachant qu'elles sont vraiment le cœur de notre boulot au quotidien. L'idée d'une formation pourrait être intéressante mais, mis à part lui proposer un binôme avec un autre photographe dans les premiers temps, voilà bien quelque chose que nous n'avons pas en stock à la PES. Sa dernière remarque réussit à m'arracher un sourire et j'ai un bref haussement d'épaules avant de rétorquer, d'un ton plus léger.

"Je préfère les gens qui parlent trop à ceux qui sont mutiques. Ca m'évite d'avoir à remplir les blancs dans les conversations. Et au moins, quand vous ne parlerez pas, je saurais que je ne vous intéresse pas."

J'ai repris mon sérieux à mesure que j'ai parlé et, pour ne pas changer les bonnes habitudes, il est fort possible qu'il ne devine pas cette pauvre tentative d'humour qui est la mienne et tellement décalée que souvent, personne ne s'en rend compte.
Sasha Oppenheimer

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyJeu 14 Avr - 23:12

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


J'avais pas mal potassé pour cet entretien... Je ne l'avais pas fait avant car je ne savais pas si je serais retenu ! Je n'avais pas vraiment de compétences en rapport avec les forces de l'ordre. Les Beaux Arts étaient très éloignés de ce milieu. Bien sûr, mes études pouvaient être utiles pour dresser un portrait robot ce qui s’ajoutait à mes talents de photographe. Et puis j'étais quelqu'un de sportif ! Les photos de paysages ou d'animaux sauvages ne se faisaient pas aux abords des villes. Mais malgré tout cela je n'aurais pas pensé avoir une réponse positive, surtout après ce qui c'était passé dernièrement. Mais peut-être n'avaient-ils pas le choix !
Voilà pourquoi je restais impassible lorsque j'arrivais enfin sur les ruines de ce qui avait été Wolfheaven. A peine arrivé je ne pus m'empêcher de penser à Charlie. Elle ne m'avait toujours pas donner de nouvelles mais je savais qu'elle allait bien, du moins j'en étais persuadé. D'ailleurs elle aurait à faire à moi quand elle se manifesterait. Mais le moment était à la concentration...


Après de brèves présentations, je ne pus m'empêcher de montrer à Mademoiselle Sasha Oppenheimer que je n'étais pas venu là en tant que touriste. C'était aussi un moyen comme un autre de me faire à la désolation, et à l'odeur acre qui régnaient en ces lieux. Ils dénotaient tellement avec la description que m'en avait fait mon amie que j'avais l'impression de ne pas être au bon endroit... et pourtant !
Je réfléchissais ensuite à la question de la jeune femme. Je ne me l'étais pas posé à vrai dire ! L'un comme l'autre ne me dérangeait pas mais j'étais un homme de terrain. Du moins concernant la photographie et c'est d'ailleurs pour cela que je cherchais à embaucher une personne pour s'occuper de la gérance de ma galerie. Avec un sourire, j'hésitais...


- Si c'est sur le terrain que vous avez besoin de moi alors c'est là que je serais ! Je tiens rarement en place, du moins pas trop longtemps. Je marquais une pause. Mais je suis assez polyvalent et curieux. Alors cela ne me dérangerait pas de travailler quelques fois dans vos locaux. Du moment qu'il s'agit de tâches minutieuses à réaliser, même enfermé je parviens à me canaliser très facilement.


Puis j'en venais à parler des lieux, et du fait que les corps avaient déjà été évacués... Je rajoutais que cela était le cas pour diverses raisons mais je n'avouais pas que cela était préférable. Je ne savais pas comment j'aurais réagi en les voyant. Je n'étais pas du genre à tombé dans les pommes à la vue du sang mais là c'était différent. Il y avait eu un véritable carnage ici et je plaignais les premières équipes qui étaient arrivées sur les lieux. Voilà pourquoi j'avais précisé que travailler en labo ne me dérangerait pas. Je ne savais pas comment je réagirai fasse à des morts qui seraient, la plupart du temps, violentes.


- Quand on voit les dégâts, il est évident que ceux qui ont fait ça savaient exactement ce qu'ils faisaient... Vous pensez qu'il y a des traîtres au sein de la meute ? Car comment les explosifs auraient-ils pu être posés sans qu'aucun loup ne remarque ou ne sente une présence étrangère... Puis je me taisais, pensif. Sinon y'a pas de soucis... Pour les photos je veux dire. Je peux commencer mais je suppose que tout a déjà été fait ou est sur le point d'être fini.


Sasha me reprit cependant sur une chose... Elle ne dirigeait pas la police mais la PES ! Je ne bronchais pas quand elle me parla de vampires, loup-garous et semi-démons. Je n'avais pas oublié cette différence de la PES avec la police.
Par contre une question m'était à l'esprit lorsqu'elle citait les créatures surnaturelles connues. Du moins deux interrogations avaient surgit dans mon esprit mais il était clair que je ne lui demanderais pas si elle connaissait l'existence des changeurs.


- Oui, je m'en rends compte et je me demandais... Y'a-t-il un moyen de les reconnaître ? Pour les vampires je le sais, on m'a dit comment faire, expliquais-je. Mais pour les loups et les autres ? Il n'y a aucun moyen... Si ?


J'étais curieux de savoir même si au fond je me doutais de la réponse. Si un quelconque moyen de reconnaître un semi-démon dans la foule existait ces derniers seraient tous enfermés. Malheureusement c'était loin d'être le cas !
Je m'excusais ensuite de parler autant. C'était un mélange d'anxiété et de curiosité qui donnait cela mais qui visiblement ne gênait pas Sasha. Je souris à ses paroles !


- Tout dépend ! Je peux être muet comme une tombe si je suis intéressé par ce qui est dit ou montré.


Aaron Caron

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyDim 17 Avr - 19:27

Comme à mon habitude, j'observe autant les faits et gestes que j'écoute les paroles de mon interlocuteur. Il y a tellement de non-dits qui se dissimulent dans les échanges de regards, dans une hésitation, dans une façon de choisir de répondre à tel ou tel point plutôt qu'un autre et, surtout, en cet instant, à sa réaction face à tout ce qui nous entoure. Pour l'heure, la première impression est plutôt bonne. Il a bien préparé son affaire et semble prêt à répondre à tout ce que je pourrais lui demander. Et même à ce que je ne demande pas d'ailleurs. Cette pensée m'arrache un bref sourire alors que je reporte mon attention sur le jeune homme.

"C'est effectivement sur le terrain que vous serez le plus utile, surtout en ce moment. Mais n'allez pas croire que je vais vous demander de poursuivre des gens ou d'utiliser une arme à feu. Outre le fait que vous n'en aurez pas l'utilité, vous n'êtes pas formé pour ça. Si vraiment cela vous intéresse à terme, nous en reparlerons et il vous faudra passer des tests physiques et autres."

Je lui jette un regard en coin quand il parle de ne jamais tenir en place et de taches minutieuses et je note mentalement ses propos avant de reprendre, d'un ton toujours aussi pragmatique.

"Il vous faudra passer du temps sur les clichés que vous allez prendre. Etudier chaque détail qui peut sortir de l'ordinaire, qui peut nous aider à trouver une preuve, un indice aidant à retrouver le coupable. Votre intervention, vos yeux peuvent être décisifs. Mais, dans la même idée, si vous ratez quelque chose, cela peut avoir un impact important. Est-ce que vous pensez être capable de gérer ce genre de pression ?"

J'attends quelques secondes, attendant une fois de plus sa réaction et m'imaginant qu'il doit avoir anticipé cette question. Au reste de ses propos, je me tourne plus franchement vers lui, sans cacher mon intérêt.

"Amusant, vous êtes le premier à parler clairement de traitres dans la meute. Les autres ont tendance à se précipiter sur les coupables idéaux, vampires ou humains. A dire vrai, je ne pourrais pas vraiment vous communiquer des résultats de l'enquête tant que je ne vous aurais pas officiellement embauché, avec tous les papiers à signer sur la confidentialité et ce que vous risquez si vous diffusez des informations. Inutile de vous préciser que nous avons enquêté sur vous. Vous faire croire le contraire serez vous prendre pour un idiot."

Je me passe une main dans les cheveux, remettant quelques mèches rebelles en place avant de reprendre, pensive.

"De façon tout à fait non officielle, nous ne pouvons pas nous avancer de la sorte et pointer les survivants de la meute sans la moindre preuve même si l'idée sera forcément amenée sur la table. Et si autant il est plausible de se dire qu'à la Lune Bleue il y a eu beaucoup de passages et bien des suspects, autant, ici, c'est bien plus compliqué de supposer la même chose."

Et devoir dire ça aux membres de la meute, les obliger à se suspecter les uns les autres va être des plus délicats. Je réprime un soupir à cette pensée avant de continuer, rebondissant sur le reste de ses propos.

"Il y a déjà eu beaucoup de photos de prises effectivement. Mais j'aimerais tout de même que vous preniez des clichés, ne serait-ce que pour voir la façon dont vous allez aborder la chose. La plupart des indices qui nous semblaient pertinents ont déjà été prélevés mais sait-on jamais, un œil neuf est toujours utile."

Je ne sais pourquoi je ressens ce besoin de nous dissocier de la police, peut-être à cause de nos méthodes divergentes ou du fait que nous n'avons pas les mêmes objectifs d'une certaine façon mais il ne fait pas de commentaire, enregistrant visiblement ce que je lui dis. A sa question, j'ai un mince sourire.

"Il n'y a pas vraiment de moyen de les reconnaitre. Même pour un œil affûté. Il y a certes des détails. Leur façon de se mouvoir, le fait qu'ils voient et entendent mieux que nous. Leur force aussi. Mais s'ils ne veulent pas savoir que vous avez à faire à un loup ou à une autre créature, vous ne le saurez pas. J'imagine que ce n'est pas ce que vous vouliez entendre n'est ce pas ?"

A sa remarque, je le fixe, la mine impassible, avant de souffler en réponse.

"Donc, vous sous-entendez que je ne saurais jamais si vous êtes intéressé par ce que je dis ou ce qu'on vous montre c'est bien ça ?"
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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyDim 17 Avr - 23:59

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


Être sur le terrain ne me dérangeait absolument pas, mais c'était aussi le cas pour le fait de travailler dans les locaux. Cependant pour le moment la première hypothèse était plus à envisager si je convenais à la jeune femme que j'avais en face de moi. La seule chose que je ne pourrais pas supporter était de rester enfermé dans un bureau sans avoir de réelle occupation. Voilà pourquoi je restais moi-même dans chacun de mes propos et chacune de mes réponses. Pour ne pas nous induire en erreur !
J'écoutais aussi attentivement ce que me disait la directrice de la PES et je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils brièvement lorsqu'elle me parla d'arme. Sans m'en rendre compte je portais ma main au pansement qui couvrait la future cicatrice de la morsure du vampire et je ne pus m'empêcher de penser qu'un flingue m'aurait sûrement été utile pour me débarrasser de cette sangsue. Mais ce n'était pas mon truc... Du moins pour le moment !


- Je cours très vite pourtant, répondis-je avec un léger sourire. Mais les armes à feu, pour le moment, je dois avouer que je n'y connais rien et que ça ne m'a jamais attiré jusque là. Je marquais une pause. Mais je ne serais pas contre l'apprentissage de techniques de combat, ajoutais-je avec sérieux.


Savoir se battre peut toujours être utile, surtout dans le monde dans lequel nous vivons ! Bien sûr, je sais me battre mais pas de manière aussi efficace que des gars entraînés. Et même avec de l'entraînement je savais parfaitement que jamais je ne pourrais faire le poids contre une créature surnaturelle dans un combat à main nue.
Mais je ne me perdais pas plus longtemps dans mes pensées car la directrice semblait avoir noté que je ne tenais pas en place. C'était le cas si je n'avais rien d'intéressant à faire et c'est pourquoi je répondais sans hésiter.


- La photographie c'est toute ma vie... C'est bien la seule chose qui peut me faire rester dans une pièce sans que je ne devienne dingue, expliquais-je. Et la recherche du détail, c'est ce qui me plaît ! Cette recherche c'est ce qui me permet de trouver la photo originale pour ma galerie et si je travaille pour vous c'est ce qui me permettra de trouver l'indice... la preuve utile ! Je me taisais et prenais le temps de réfléchir. Oui ! Je pense que je pourrais gérer la pression.


Je me retenais de lui dire que les futurs mariés, les dames en particulier, étaient assez douées pour mettre la pression. Mais non, je choisissais un sujet plus professionnel et donnais mon avis concernant une éventuelle trahison de membres de la meute. Charlie aurait été là qu'elle m'aurait arraché la tête mais je m'en fichais... C'était mon avis !
Je fus surpris d'avoir été le premier à évoquer cette hypothèse à vois haute mais je ne disais rien... Je me contentais d'écouter jusqu'à ce que la jeune femme m'avoue une chose qui n'avait rien d'étonnant, du moins deux choses.


- Tant pis pour ma curiosité alors... Je comprends parfaitement que vous ne puissiez pas me parler d'une affaire en cours ! J'esquissais un sourire avant d'ajouter. J'espère que votre enquête sur moi n'est pas allée jusqu'aux premières années scolaires... parce que je n'avais fait qu'emprunter les aquarelles de mon institutrice pour lui faire un dessin, racontais-je simplement.


Il n'était pas interdit de plaisanter, même pendant un entretien. Après il fallait reconnaître qu'il 'arrivait d'avoir un humour particulier quelques fois. Bref, la jeune femme continua en me parlant d'une manière non-officielle et je me rendais compte que je pensais de la même manière qu'elle. C'est sûrement pour cela que je la plaignais... Interroger les membres de la meute pour leur exposer l'hypothèse que j'avais avancé ne serait pas une mince affaire. Ils étaient très unis et ne croiraient jamais pareille calomnie.
Le soupir de la directrice m'indiqua qu'il était bon de changer de sujet et je fus ravi d'apprendre que je pourrais réaliser quelques clichés. Bien sûr je ne trouverais rien d'important puisque des professionnels étaient passés avant moi.


- Des travaux pratiques pendant un entretien ? Ça me plait, déclarais-je en observant les alentours.


Ma main s'était posée sur ma sacoche alors que je formulais d'autres questions... Je voulais juste savoir s'il m'était possible d'identifier d'autres créatures surnaturelles que les vampires. Apparemment pas ! Je notais cela dans un coin de ma tête... Pour les identifier, il fallait qu'elles le veuillent.


- Oui, c'est ce que je voulais savoir ! avouais-je.


Je n'aurais jamais pu deviner tout seul ce qu'étaient Elecktra, Ania ou même Charlie si elles ne s'étaient pas dévoilées. En bref, je connaissais peut-être d'autres créatures sans le savoir. J'espérais juste qu'il n'y avait pas de SD dans le lot.
Mais j'en revenais très vite à la conversation et plus précisément à la question de mon interlocutrice. J'eus un sourire franc.


- Non, je n'ai pas dit ça... Je peux tout aussi bien être bavard que très silencieux quand je suis intéressé, tout dépend le sujet, expliquais-je. Et quand ce n'est pas le cas, et bien... la plupart du temps... ... Et bien la plupart du temps je le dis, osais-je lui avouer. La franchise c'est bien mais à haute dose cela peut dérouter les gens.

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyJeu 21 Avr - 11:51

J'arque un sourcil dans sa direction, me demandant s'il est sérieux ou non. Difficile à dire tant il fait à la fois preuve d'application et d'un humour supposé détendre l'atmosphère, rendre plus léger ce qui reste tout de même un entretien d'embauche. Je commence à le cerner et, s'il dénote particulièrement avec le personnel qui a l'habitude de déambuler entre les murs de la PES, j'espère qu'il saura trouver sa place. Je hoche brièvement la tête à ses propos avant de répondre, pensive.

"Des cours de self-défense pourront être pertinents si vous le souhaitez. On avisera plus tard pour une arme que ce soit votre truc ou non, quand vous aurez fait vos preuves mais en tout cas, si vous vous faites agresser, vous pourrez vous défendre un minimum."

Inutile de faire la parano, il aura déjà bien assez à gérer de lui-même mais je préfère qu'il ait quelques bases, sait-on jamais. Je continue de le questionner, me demandant s'il sera vraiment capable de devenir un photographe à plein temps pour la PES ou si ses nerfs vont craquer avant, même s'il affirme pouvoir gérer la pression. On ne le sait vraiment que lorsque l'on est confronté à la situation mais j'ai comme l'impression que ça ne saurait tarder le concernant.

"Nous verrons. Mais n'essayez pas d'en faire trop. Si vous pensez ne pas être capable de gérer certaines choses, pensez à me le dire avant de vous enfuir de la PES sans vous retourner."

Je toussote, la mine toujours aussi sérieuse avant de reprendre, après lui avoir jeté un regard en coin.

"Vous devrez aussi tenir votre langue. Vous verrez et vous entendrez probablement des choses qu'il vous faudra garder pour vous. Une histoire de devoir de réserve, ce genre de choses. Vous en serez capable ?"

Au reste de ses propos, je hoche la tête, alors que nous évoquons l'affaire en cours sans pouvoir entrer dans les détails. Il a l'air un peu déçu quand je lui dis que je ne peux pour l'heure lui en apprendre plus et ses propos m'arrachent un sourire alors que je hausse les épaules.

"Vous finirez de toute façon par apprendre des choses si vous laissez trainer vos oreilles et si vous êtes aussi observateur que vous le prétendez. N'oubliez pas de vous en servir pour de bonnes raisons et surtout, de ne pas trop vous laisser influencer. Garde son objectivité, c'est la clé et c'est probablement le plus difficile à faire quand des vies sont en jeu et que les gens vous pressent pour avoir des réponses."

Je lui jette un regard en coin avant de continuer, d'un ton toujours aussi sérieux.

"J'ose espérer que le dessin en valait la peine. Mais nous ne nous préoccupons pas de la délinquance juvénile, il y a prescription."

Comme toujours, difficile de dire si je plaisante ou non. Je lui laisse le loisir de le décider de lui-même et je guette sa réaction avant de continuer, réfléchissant à haute voix quant à cette affaire alors que dans mon esprits les hypothèses les plus farfelues continuent de fourmiller. Sans aucune réponse qui pourrait me satisfaire d'ailleurs mais pour l'heure il est trop tôt de toute façon pour échafauder quelque chose de concret tant que je n'aurais pas les résultats du labo.

Je préfère me concentrer sur Aaron dont l'enthousiasme a au moins l'avantage d'être quelque peu rafraichissant alors que depuis plusieurs jours, tout ou presque semble peser lourd sur mes épaules. J'arque un sourcil à ses propos, laissant filer un instant de silence avant de répondre, pensive.

"Des travaux manuels ? Ma foi, on peut voir ça comme ça oui. Je vous laisserais le temps nécessaire pour prendre les clichés que vous jugez pertinents et après, nous pourrons les visionner ensemble et vous me direz ce que vous avez vu ou pas. Qu'en pensez-vous ?"

J'ai un bref haussement d'épaules quand il comprend que je n'ai pas de baguette magique pour dévoiler les créatures surnaturelles, si ce n'est les vampires. Comme ce serait pratique pourtant, mais dangereux à plus d'un titre. Je me focalise sur le reste de ses propos, esquissant un sourire à ses propos.

"La franchise. Bien, j'espère tout de même que vous savez effectivement bien choisir vos interlocuteurs car certains n'apprécient pas vraiment de s'entendre dire leur quatre vérités. Mais nous verrons bien ce que ça donne avec le temps n'est ce pas ?"

Je laisse filer un silence avant de reprendre, lui jetant un regard en coin.

"Je peux vous demander quelque chose qui va peut-être vous paraitre idiot surtout après toute mes questions, mais… pourquoi la PES ?"
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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptySam 23 Avr - 22:02

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


Les armes... Je ne savais pas vraiment ce que j'avais contre ! Même ma mère qui détestait ces objets avait commencé à prendre des cours de tir quelques années après la révélation des vampires. Cette pensée me fit légèrement sourire car je n'arrivais pas à visualiser ma mère avec un flingue entre les mains.
Cependant je me reprenais lorsque la directrice de la PES s'adressait de nouveau à moi. Oui, on verrait plus tard et de préférence beaucoup plus tard. Je savais qu'une arme pourrait être utile pour me défendre mais encore fallait-il que je sois capable de m'en servir correctement. Je ne rajoutais donc rien à ce sujet et me contentais de hocher la tête. On verra ça le moment venu ! D'ailleurs je ne précisais pas que j'avais déjà fait un peu de sport de combat car cela datait et elle devait être au courant si la PES avait enquêter à mon sujet.


Le sujet fut ensuite tout à fait en rapport avec un entretien... Est-ce que je saurais gérer la pression ? Je pensais que oui et c'est ce que je répondais à mon interlocutrice. Je me doutais que ce n'était pas le genre de travail facile ou l'on peut se permettre de traîner. Non ! C'était l'inverse. La pression devait venir de toutes parts... Des familles des victimes, des supérieurs, etc. Mais je ferais tout pour être à la hauteur ! Je voulais vraiment me rendre utile. Par les temps qui couraient, être un simple photographe d'événementiels n'avait rien d'utile. C'est d'ailleurs lui qui faussait mon jugement et qui me donnait l'impression que le monde était tout beau, tout rose.
Mais concernant ce job, je ne devrais pas en faire trop pour ne pas craquer ! C'étaient les conseils de Mademoiselle Oppenheimer. Elle rajouta également qu'il me faudrait être discret dans ce que je verrais et entendrais. Je hochais la tête avec sérieux.


- La discrétion je connais. Et je sais être muet comme une tombe... Je sais que la moindre fuite d'information peut faire foiré une enquête et ce n'est pas ce que l'on veut quand on sait que des familles de victimes attendent des réponses, déclarais-je honnête et sérieux.


J'avais longuement réfléchi à cette nouvelle orientation professionnelle et à tout ce que cela engendrait. J'avais une amie qui m'y avait encouragé et je m'étais décidé à suivre ses conseils puisqu'elle avait elle-même travaillé pour la PES avant de partir.
Sasha continua en me disant que je pourrais toujours apprendre des choses concernant les affaires en cours mais que je devrais faire preuve d'objectivité. Je hochais la tête tout en espérant être capable de m'adapter à ce nouveau job... Il était si éloigné de tout ce que j'avais connu ! Je n'eus pas le temps de lui confirmer que je ferais mon possible pour ne pas faillir à ma mission que mon interlocutrice me parla de ma petite délinquance juvénile.


Je repensais alors au dessin qui était accroché au dessus du bureau de mon institutrice qui était devenue directrice. Cela me fit légèrement sourire ! Sasha affichait pourtant une mine sérieuse mais j'avais eu l'impression qu'elle plaisantait.


- Il sert d'élément de décor dans le bureau de la directrice, dis-je simplement.


Puis la conversation continua jusqu'à ce que la directrice de la PES me dise que je pourrais faire des clichés des lieux. J'en fus ravi... C'était un peu des travaux pratiques et aussi une marque de confiance. Voilà pourquoi je commençais à regarder les alentours avec beaucoup plus d'intérêt.
Je ne regardais Sasha que pour répondre à ses paroles.


- Je pense que c'est une bonne idée... Je sais pas ce que ça va donner puisque c'est différent que tout ce que j'ai pu faire jusque là ! Mais au moins on aura une idée de ce que je vaux.


Je ne disais pas que j'étais nul, ni que j'étais le meilleur. J'étais juste égal à moi-même ! Franc. D'ailleurs, j'esquissais un léger sourire lorsque mon interlocutrice me dit qu'elle espérait que je savais avec qui je devais faire preuve d'honnêteté. Il m'avait fallu un peu de temps pour comprendre à vrai dire et j'avais eu quelques mésaventures dans mon adolescence et même plus tard parfois.


- Disons que je me suis parfois retrouver face à des personnes très énervées parce que j'avais été trop franc, avouais-je. J'ai appris la leçon depuis, du moins c'est ce que je pense.


Puis arriva la question que je pensais entendre en premier. Pourquoi la PES ? Je réfléchissais... Puis je répondais en toute sincérité.


- Je voulais me rendre utile au pays qui m'a accueilli ! J'ai été contacté par un journal il y a peu mais après réflexion j'ai refusé... La vérité ne se trouve pas toujours dans les articles publiés. J'ai pensé à la PES après avoir vu une émission vous concernant. Votre travail est utile à ce pays ! Et je pense aussi que je n'ai pas choisi la police mais la PES parce que j'ai souvent eu à faire à des créatures surnaturelles. De bonnes comme de mauvaises rencontres !

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyDim 1 Mai - 13:54

Autre point positif, Aaron semble écouter quand je lui parle. Bon ou alors il fait sacrément bien semblant ce qui, dans le fond, ne me dérange pas plus que ça. Au moins, c'est toujours mieux que quelqu'un qui baille aux corneilles quand j'essaie d'expliquer un truc. Nous continuons de discuter et je me rends compte qu'on est pas vraiment si loin de l'entretien d'embauche en fait. Le lieu est un peu bizarre certes et le contexte des plus particuliers mais, dans le fond, les questions auraient à peu de choses près été les mêmes. Bon, ok, l'exercice pratique va différer un peu et je ne suis pas persuadée qu'il s'y attendait. Mais au moins, je vais pouvoir voir comment il se comporte avec le reste de l'équipe et surtout, la façon dont il appréhende l'ensemble de la scène.

J'ai un bref hochement de tête à sa remarque. Bon, il répond ce qu'il faut, reste à voir s'il sera toujours aussi au clair quand il devra vraiment prendre une décision qui pourra avoir des conséquences, que ce soit pour lui, la PES ou les gens liées aux enquêtes sur lesquelles il va travailler. J'espère qu'il n'y sera pas confronté, après tout, il ne sera pas à proprement parler au cœur de l'action. Mais avec tout ce qui se passe ces derniers mois, je ne suis plus sure de rien.

"C'est une bonne réponse. Je vous cache pas que c'est plus compliqué à tenir quand on est devant une famille éplorée qui demande des informations sur la personne qui a tué leur enfant mais j'ose espérer que vous n'aurez pas à vous y confronter. Mais oui, les fuites peuvent coûter très cher. Vraiment."

J'ai un bref soupir à cette pensée avant de reprendre, tandis que l'observe autour de moi, nan sans me faire plus sérieuse à certains moments. Bon, ok, je ne suis de toute façon pas un boute-en-train, ça se saurait si c'était le cas. Mais il n'a pas l'air de s'en offusquer et je lui adresse même une ombre de sourire alors que nous évoquons son dossier. Enfin il n'y a pas grand-chose dedans autant le dire tout de suite et, s'il a fait des trucs pas clairs, il a réussi à bien effacer ses traces. Dans le fond, ce n'est pas un si mauvais point pour lui si c'est le cas, ça voudrait dire qu'il sait être méticuleux quand c'est important.

"Je vois. Vous continuez de suivre de loin les traces de votre méfait alors."

Comme toujours, difficile pour quelqu'un qui ne me connait pas de savoir si je suis sérieuse ou non et ça n'a pas vraiment d'importance. Je préfère embrayer sur le reste et lui indiquer que je veux qu'il prenne des photos. Bon, il se démonte toujours pas, c'est toujours bien pour lui ça. J'ai un bref hochement de tête à ses propos et je souffle, jetant un regard aux alentours.

"Au moins, ça vous permettra aussi de savoir si c'est vraiment ce que vous voulez faire. Quant à la valeur… qu'on soit d'accord, les photos artistiques je m'en moque. Je veux des choses concrètes sur lesquelles on puisse travailler. Si le cadrage n'est pas parfait on est d'accord que c'est franchement le dernier de nos soucis."

Je lui jette un regard en coin à sa réponse quand je lui parle d'honnêteté et sa répartie m'amuse un peu. Il est un peu jeune pour être vraiment sûr d'avoir appris la leçon mais je vais bien me garder de le lui dire tout de suite. Il en prendra d'autres, c'est certain. C'est toujours le problème des gens trop honnêtes quand ils font face à quelqu'un qui n'est pas prêt à entendre ce qu'ils ont à dire. Enfin, tant qu'il fait ce qu'il faut pour finir en un seul morceau et qu'il a besoin de tester les limites des gens sans pour autant les franchir, sa façon de faire m'importe peu.

"Vous tomberez aussi sur des personnes qui vous reprocherons votre manque de franchise parce que vous avez tout simplement essayé d'être diplomate vous savez. Les gens, s'ils ont envie de conflit, de se prendre la tête, trouveront toujours quelque chose à redire. Le tout c'est de savoir anticiper pour y perdre le moins de plumes possibles."

Depuis le début de notre petit entretien, j'attends le moment où il va me dire pourquoi il veut bosser avec nous. Mais visiblement, il ne veut pas se lancer, attendant peut-être que je pose le sujet moi-même. Qu'à cela ne tienne, je l'interroge, guettant une réaction que je devine tout de même plus ou moins. Ses propos me confortent et je laisse filer un silence avant de reprendre, d'un ton tranquille.

"Oh, quel genre d'émission ? Après je ne peux qu'être d'accord pour le fait de ne pas toujours trouver la vérité dans les journaux. Maintenant, si en plus de vouloir rendre service à votre pays, vous cherchez réellement la vérité sur ce qui se passe, sur la façon dont tourne le monde, je dois quand même vous mettre en garde. Vous êtes au bon endroit, mais la vérité peut faire bien plus de mal que de bien. Et surtout, il vous faudra parfois la garder pour vous. Tout le monde n'est pas prêt à l'entendre, à gérer ses conséquences et souvent, il nous arrive de masquer certaines choses pour éviter que le monde ne s'écrouler. Vous vous sentez capable de passer du mauvais coté de la barrière ?"

Etonnant. Pour un peu, ce genre de discours m'aurait fait bondir de mon siège il y a quelques années. Et maintenant ? Il faut s'adapter pour survivre dans le fond. Et surtout, la quête de justice et celle de la vérité sont parfois difficilement compatibles.
Sasha Oppenheimer

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyJeu 19 Mai - 17:45

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


Peu m’importait l’endroit où je me trouvais… pour moi cette rencontre était une chance ! J’aimais mon métier mais je n’étais pas dupe. Dans le contexte actuel il n’apportait rien à personne ou presque rien… Je voulais me rendre utile et rejoindre les rangs de la PES avait été ma solution. Cependant, il fallait que je parvienne à prouver à Mademoiselle Oppenheimer que j’étais motivé et digne de confiance. Voilà pourquoi je ne perdais pas une miette de ce qu’elle pouvait me dire et c’était aussi pour cette raison que je répondais avec la plus grande franchise à ses questions. Je ne voulais pas faire l’erreur de me précipiter dans un milieu qui ne me conviendrait pas. Cela nous ferait perdre du temps inutilement et quand on voyait le décor qui nous entourait je me doutais que la directrice n’avait pas une minute à gaspiller.
Je hochais donc la tête en silence en entendant les paroles de la jeune femme. S’il y avait une quelconque fuite il était certain qu’elle ne viendrait pas de moi ! Je savais garder des secrets dans ma vie privée et il en serait de même dans ma vie pro. Cependant, je me souvins de l’histoire d’une enquête ratée du côté de chez mes parents à cause d’un employé et une question me vint à l’esprit.


- Concernant les fuites, est-ce que les employés de la PES bénéficient d’un anonymat ? Je demande cela car, dans le cas inverse, il serait facile pour un vampire voulant obtenir des infos d’hypnotiser un employé de bureau ou un simple technicien, dis-je pensivement. A moins que je sois parano !


Je savais qu’il existait des protections contre les vampires comme des lentilles empêchant l’hypnose mais ces dernières étaient hors de prix et devaient sûrement être distribuées aux agents de terrain uniquement. Je me demandais alors si Astrid en avait… Il faudrait que je lui demande tiens !
La discussion s’allégea ensuite quelque peu lorsque nous abordions le sujet de ‘‘l’emprunt’’ que j’avais fait étant très jeune. Je me contentais de sourire à la directrice lorsqu’elle déclara que je continuais de suivre mon méfait. J’aurais pu lui dire que je m’étais rendu dans mon ancienne école pour leur faire don de quelques photos des endroits que j’avais visité mais cela n’aurait été qu’un détail sans intérêt pour notre rencontre.


D’ailleurs je me concentrais de nouveau à cent pour cent sur ce que me disait mon interlocutrice. Il m’était très important de savoir quels genres de clichés étaient utiles à la PES même si je pensais déjà le savoir ! Bien entendu l’artistique ne valait rien ici mais le détail était primordial. Le moindre éclat de verre ou la plus petite goutte de sang pouvaient avoir son importance.


- Le détail ! Voilà ce qu’il faudra que je fasse passer en premier lieu sur mes clichés, déclarais-je en la fixant. Je sais que même le plus petit élément peut être déterminant dans une enquête.


On en avait la preuve dans les séries policière et même dans la vie de tous les jours. Et de toute façon, concernant ma façon de bosser, je savais avant de postuler qu’elle ne serait pas la même que lorsque je photographiais pour ma galerie ou pour un mariage. Bien sûr je ne lui disais pas cela… Elle l’aurait compris.
Car j’étais franc mais pas agressif ! Cependant cela n’empêchaient pas les gens n’aimant pas la vérité de croire le contraire. J’acquiesçais donc aux propos d’Oppenheimer avec un léger soupir.


- Et certaines personnes aiment par-dessus tout les situations de conflit… C’est sûrement ce qui me fait parfois apprécier la solitude !


J’aurais pu dire souvent mais cela n’aurait pas forcément collé avec la candidature que j’avais soumise. De plus, même si j’aimais la solitude pour la photographie, cela ne m’empêchait pas d’être quelqu’un d’avenant… sauf peut-être avec les vampires mais c’était une autre histoire !
Puis arriva la question que je pensais entendre plus tôt. Pourquoi voulais-je travailler à la PES. Je répondais en toute sincérité et sans rien cacher à la directrice de l’agence. J’écoutais avec attention les paroles de la jeune femme et mon regard se voila quelques peu lorsqu’elle aborda les dangers de la vérité… Cela avait fait rejaillir une question que je m’étais souvent posée. Ma fiancée m’aurait-elle ainsi abandonné si elle ne m’avait pas avoué la vérité ? Je n’en saurais jamais rien… Aussi je fronçais les sourcils en répétant la question de la directrice.


- Passer du mauvais côté de la barrière ? Je marquais une pause. Je pense que le plus important est de protéger notre société même si pour cela des informations doivent être dissimulées. Certaines vérités peuvent engendrer la panique qui est parfois, selon moi, plus dangereuse que l’ignorance. Je souris légèrement à la jeune femme. Donc oui, je m’en sens capable !






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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyDim 29 Mai - 17:26

Il est amusant de voir ce mélange d'assurance et d'hésitation émaner du jeune homme. Il a l'air de savoir ce qu'il veut tout en marchant sur des œufs. Il faut dire que ça doit pas être simple pour lui d'être confronté à moi de la sorte, surtout sur le terrain. Mais il s'en tire plutôt bien et je pense qu'il doit le sentir au vu de la façon dont il s'affirme au fur et à mesure de l'entretien.

Je fronce les sourcils à sa question et je secoue la tête avec une moue.

"Pas d'anonymat. Il suffit de rester positionné quelques jours devant la PES pour savoir qui y travaille. Ou tout simplement d'y entrer sous le prétexte de porter plainte, d'avoir des infos ou que sais-je encore. Alors évidemment, on a pas le nom des gens placardé sur la porte d'entrée, mais un véritable anonymat est impossible. Et les employés de bureau ou les techniciens n'ont pas assez d'informations pour être réellement des cibles. Quant aux autres… les lentilles ne sont pas qu'un mythe et puis, j'ai envie de vous dire que si les gens parlent, c'est rarement sous la contrainte malheureusement."

J'ai une grimace pour appuyer mes dires. Certains cherchent juste à se faire mousser alors, jouer à l'informateur anonyme auprès des journalistes a quelque chose de visiblement assez gratifiant pour valoir la peine de divulguer des infos qui pourraient être capitales. Heureusement pour nous, on a jamais eu vraiment de problème de ce coté-là. Enfin, on en a déjà assez comme ça, autant éviter de s'en rajouter non ? Je ne rebondis pas sur le fait qu'il soit parano ou pas mais j'ai un léger sourire. Il ne l'est pas, nous le savons tous les deux, mais on ne peut pas y faire grand-chose.

Je note qu'il arrive aussi à alléger l'atmosphère, atout non négligeable que, je l'espère, il saura utiliser quand la situation sera tendue. Ce qui ne manquera pas d'arriver les jours à venir. Bon, je ne suis pas le meilleur public pour ça mais il s'en sort pas trop mal, m'arrachant un sourire non feint avant que le sujet ne se fasse sérieux à nouveau. Et il écoute encore, relevant les termes importants. A cette pensée, j'ai de nouveau un sourire avant de lâcher, avec une certaine ironie même s'il le voit que je le prends bien.

"Et bien, vous allez rendre une copie parfaite à ce rythme-là. Mais oui, le sens du détail, c'est ce qui permet d'avoir parfois l'indice qui manquait à la résolution d'une enquête. Au vu de celle qui nous attend, je ne veux pas trop m'emballer et penser que la solution sera là, sur la première photo que vous prendrez, mais on ne sait jamais."

Je verrais bien à la façon dont il prendra les premiers clichés sur place, j'aurais déjà une bonne idée de ce qu'il voit, ce qui attire son regard sur une scène de crime, même si elle a déjà été balisée. Et, au reste de ses propos, je hoche la tête, la mine pensive.

"Ca, je ne peux qu'être d'accord avec vous. Je le pourrais, je resterais aussi enfermée dans un labo en évitant un maximum de gens. Surtout lorsqu'ils sont d'une humeur aussi massacrante qu'ils le sont ces derniers temps. Autant vous prévenir, ils veulent tous des réponses et tout de suite. Et évidemment, les réponses qu'on a à leur apporter en ce moment leur déplait et ils ne se privent pas pour le dire."

Je lève les yeux au ciel. Au moins, il ne pourra pas dire qu'il n'est pas au courant de ce qui l'attend. Je dresse peut-être un portrait peu flatteur de notre situation mais, s'il doit partir en courant, qu'il le fasse maintenant. Je finis alors par poser la question à laquelle il s'attendait depuis le début mais qui ne vient que maintenant, ne serait-ce que pour voir sa façon de se positionner tout au long de cette discussion.

Je penche la tête sur le coté alors qu'il me répond. Et ce coup-ci, je me dis qu'il ne prononce pas ces mots uniquement dans l'idée de bien se faire voir. Il faut dire que ce qu'il raconte peut être particulièrement mal pris et peut être même un peu violent. Mais je ne peux qu'être d'accord avec ses propos.

"Vous restez tout de même du mauvais coté. Comme vous le dites si bien, les gens ne sont pas prêts à entendre certaines vérités. J'ai mis du temps à le comprendre mais il faut savoir savamment distiller certaines informations avant d'être sûrs que la plus grosse partie de la population est prête à l'entendre. Ce qui est rarement le cas, ce genre d'info étant amplifiée, déformée et j'en passe. Et c'est comme ça qu'on a souvent un sacré bordel sur les bras parce qu'on pensait les gens prêts à entendre. Donc oui, il vous faudra parfois taire certaines choses. Et on vous dira que c'est pour le bien de la population. Même si, dans le fond, voilà un sujet qui mérite un véritable débat. Vous ne croyez pas ?"

Qu'il s'en sente capable est une chose, qu'il réalise qu'il devra mentir aux gens soi-disant pour leur bien est une autre histoire. Et question morale, perso, même après des années, voilà un truc qui m'empêche parfois de fermer l'œil.
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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptySam 25 Juin - 19:21

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


J’écoutais avec attention ce que la directrice de la PES avait à me dire concernant mes questions. Même si je n’en laissais rien paraître j’étais assez surpris de constater à quel point il était facile d’obtenir des informations sur le personnel travaillant pour la jeune femme qui me faisait face. Ce n’était pas une critique mentale que je faisais mais juste une observation. N’importe quelle personne voulant nuire à ce service par l’intermédiaire d’un employé n’avait qu’à prendre son mal en patience et observer les allées et venues du personnel.
Cependant, je notais qu’elle avait sûrement raison concernant le fait que de simples employés de bureau n’étaient pas la cible idéale pour obtenir des informations. Et les personnes qui détenaient les renseignements savaient agir et se défendre face à une menace… Ils étaient entraînés pour ça. En bref, aucun danger pour un simple technicien… Enfin, le danger était partout mais c’était une autre histoire. J’esquissais donc un léger sourire !


- Ah les légendes urbaines… J’avais vraiment cru à cette histoire de lentilles de contact à la James Bond, plaisantais-je avant de reprendre plus sérieusement. Vous êtes donc en train de me dire que les gens qui parlent le font pour des motifs bien spécifiques qui n'est nullement la contrainte ? C’est malheureux de constater cela, ajoutais-je pensivement.


Cependant, il était évident que certaines crapules vendraient père et mère pour de l’argent… alors quelques infos de la PES ne devaient pas peser bien lourd sur leur conscience. Cependant je n’étais pas là pour parler des personnes immorales et trop nombreuses qui peuplaient les alentours… voir la planète. Non ! J’étais là pour un entretien et je comptais bien prouver à la directrice que j’étais motivé. J’étais un bon photographe, certes. Mais il ne fallait pas oublier que je n’avais aucune compétence judiciaire ou juridique. Il faudrait d’ailleurs que je m’y plonge un peu dedans afin de ne pas faire de faux pas.
J’étais ravi de constater que mes réponses semblaient satisfaire la femme qui me faisait face. Cela me satisfaisait car je répondais réellement ce que je pensais… Si je tombais juste c’était peut-être bien que cette nouvelle orientation professionnelle était une bonne idée. Peu m’importait les mécontents énervés qui voudront des réponses immédiates et qui seront insatisfaits en les ayant. Je ferais mon travail comme il devrait être fait. Point final !


- Il y aura toujours des mécontents et pas uniquement dans ce job là… C’est une généralité ! Mais il faut apprendre à faire avec et le principal c’est de faire son travail comme il doit être fait et non pas pour plaire. Du moins c’est mon point de vue et je ne pense pas qu’il puisse changer.


J’étais sûr de moi car j’aimais le travail bien fait et ce depuis toujours. Malheureusement, tout le monde ne pensait pas comme moi et c’était pour cela que je m’étais lancé à mon compte. Je ne le disais pas de cette façon à mon éventuelle future patronne mais je ne lui cachais pas que j’aimais la solitude.
J’esquissais un apprenant qu’il en était de même pour elle. La façon dont elle me décrivait l’emploi était un peu flippante mais je n’en démordais pas. Je pouvais leur être utile. Voilà pourquoi je ne mentais pas à la jeune femme quant à ma façon de penser concernant la dissimulation de la vérité pour le bien de la société. Ne cachais-je pas moi-même ma connaissance de l’existence des changeurs aux personnes qui l’ignoraient ? Je me demandais d’ailleurs si mon interlocutrice était dans le secret. Bien sûr je ne lui demandais pas et l’écoutais attentivement, légèrement surpris. Cependant je ne me laissais pas démonter pour autant.


- Oui, cela mériterait un débat ! Mais les États préfèrent éviter les mouvements de panique et optent le plus souvent pour la solution qui veut que le peuple n’est pas encore prêt a entendre la vérité. Est-ce qu’ils ont tort ? Je ne saurais répondre à cette question car un peuple n’a pas une conscience qui lui est propre… Chaque personne qui le compose à sa façon d’apprendre, de comprendre et d’accepter les choses. Je pense que c’est pourquoi il est difficile de savoir quand le moment est le bon pour annoncer telle ou telle nouvelle à une masse de personne. Je marquais une pause pensive... Si je n’aime pas mentir, je suis encore plus réfractaire à la destruction d’une paix, d’un calme déjà bien instable.


Aaron Caron

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyMar 26 Juil - 22:54

J'espère ne pas trop lui faire peur avec tout ce que je lui raconte. Mais je ne vais pas lui mentir et il ne faut pas se leurrer, je sais que la PES est devenue une passoire en ce qui concerne la sécurité. Peut-être que ça a toujours été le cas d'ailleurs, je n'étais juste pas à la bonne place pour m'en rendre compte. Ou trop aveugle pour croire que les gens aimeraient perdre leur temps à infiltrer un organisme censés les défendre… et bien oui, les défendre des "méchants". Vision manichéenne et ô combien stupide, surtout que les dits-méchants, si je continue dans mon raisonnement simpliste, s'en sortent pour le moment particulièrement bien. Beaucoup trop bien en fait, si je suis parfaitement honnête.

En tout cas, il est intéressant de voir quelles sont les préoccupations du jeune homme et, surtout, les questions qui peuvent lui venir. Je ne suis pas sure que j'aurais posé les mêmes à sa place et, à la réflexion, je crois que ce genre d'idées ne m'avait même pas effleurée lorsque j'avais passé mon entretien d'embauche à la PES. D'autres temps, d'autres mœurs. Ou tout simplement, je peux aussi me dire que je fonctionne de travers. J'aurais du demander si j'allais être menacée dès le départ, si j'allais voir les gens de mon équipe crever les uns après les autres suite aux sautes d'humeur d'une foutue démone, si j'allais avoir cette impression de tomber dans un puits sans fond un peu plus chaque jour, si j'allais craindre pour la vie de ma protégée à chaque fois que j'ouvre les yeux, si… bon sang, si j'avais demandé tout ça, je me serais surement barrée loin de l'Ecosse sans même me retourner en fait. Enfin, ce n'est pas le moment d'effrayer les nouvelles recrues n'est ce pas ?

Je cille alors, avant de focaliser à nouveau mon attention sur le jeune homme et je souffle, d'un ton presque amusé.

"Oh, vous seriez surpris de découvrir ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas. Mais qui sait, avec le temps, vous pourriez peut-être le voir de vous-même."

Je hoche brièvement la tête, retrouvant un sérieux qui ne m'a jamais vraiment quitté alors que mon regard se perd un instant dans le vide. Dans un monde parfait, les gens seraient assez fidèles à leurs idéaux pour ne jamais parler, quand bien même ils y seraient contraints. Mais on sait tous que le monde dans lequel on évolue est tout sauf parfait. Et que les gens parlent, que ce soit pour l'argent, le plaisir de vendre des gens qu'ils détestent, l'opportunité ou je ne sais quelle connerie dans le genre. Aaron a l'air suffisamment idéaliste pour que je n'ai pas envie de lui pourrir totalement sa vision des choses. Pas tout de suite. Il aura bien l'occasion de s'en rendre compte par lui-même très rapidement. Trop probablement. Je réprime un soupir avant de me décider à lui répondre, un peu à contrecœur. Parce qu'il faut vraiment que je lui dise quelque chose.

"C'est bien ça oui. J'ai appris depuis longtemps que les choses ne sont ni noires ni blanches et tous les jours je découvre des nouvelles nuances de gris. Ne serait-ce que dans les motivations des informateurs de la PES. Je ne sais si nous pouvons dire que c'est vraiment malheureux ou y voir simplement une des failles de notre système supplémentaire et nous en accommoder. J'ai choisi la seconde option personnellement et je suis moins déçue. A vous de voir comment vous voudrez fonctionner mais que cela ne ternisse pas l'image que vous pouvez avoir des autres."

Je peux paraitre un peu confuse et pourtant, je sais exactement où je veux en venir. Mais, n'ayant pas vu la façon dont le photographe fonctionne, difficile de savoir s'il va réussir à me suivre ou si je vais le perdre pour de bon. Et, surtout, comment il va pouvoir réagir à tout ça.

Je commence pourtant à me brosser un portait de lui pour le moins intéressant et je suis sincèrement curieuse de voir comment il compte évoluer par la suite. S'il me sera vraiment utile, s'il va filer sans demander son reste ou se concentrer sur les missions qui pourront être les siennes. Il n'ira pas frapper aux portes pour arrêter quelqu'un mais il pourra se rendre bien utile s'il s'y prend bien. C'est peut-être pour ça que j'arrive à lui accorder un autre sourire, sincère, sans même avoir à me forcer.

"Voilà le genre de choses que j'aime entendre, autant vous le dire tout de suite. Il faut vous tenir à vos principes, à ce que vous considérez comme nécessaire, comme devant être fait. C'est pour moi la seule façon d'arriver à faire correctement son boulot."

Non pas que j'y arrive vraiment. Je me rends compte que le fait de songer de plus en plus à prendre des chemins détournés diverge quelque peu de cette philosophie que je me vante de suivre depuis toujours ou presque. Et ça m'agace, bien évidemment.

"J'espère que votre point de vue ne changera pas en tout cas. C'est difficile de se tenir à ça, surtout avec tout ce qui se passe en ce moment."

Pour un peu, on pourrait croire que je me parle à moi-même. Je pense qu'il ne soupçonne même pas à quel point mes propres paroles peuvent me toucher et les conséquences qu'elles pourraient avoir pour moi. Alors, plutôt que de me perdre en conjectures à ce propos, je me concentre sur ce qu'il raconte. Il a un point de vue intéressant, que je partage d'une certaine façon. Si j'ai toujours été à la recherche de la vérité, je n'ai jamais été de ceux qui voulaient la crier sur tous les toits. Je ne saurais toujours pas dire si c'est une bonne ou une mauvaise chose mais, en tout cas, ça nous a probablement éviter des mouvements de panique voir des bains de sang. Quant à savoir si à terme il n'aurait mieux pas fallu agir autrement, c'est une autre histoire.

"Difficile de décider si la population mérite d'être serein ou de connaitre la vérité. Je ne suis pas sûre d'être la mieux placée non plus pour jouer à Dieu, si on peut dire ça comme ça. Je me contente de faire ce que j'estime le mieux, sur le moment. Je pense qu'aujourd'hui, certaines vérités ne feraient qu'effrayer un peu plus les gens sans rien régler du temps mais j'ose espérer qu'ils seront prêts un jour."

Je laisse filer un instant de silence, me demandant ce qu'il va bien pouvoir penser de la directrice de la PES. Au mieux, je dois passer pour quelqu'un de légèrement atteint. Au pire, pour quelqu'un à qui il faudrait retirer les rênes du service. Et l'idée m'amuse alors, je souffle, la mine amusée.

"Alors monsieur Caron. Prêt à bosser pour moi ? Vous avez encore la possibilité de fuir dans la direction opposée, je ne vous en voudrais pas."

Presque pas en tout cas.
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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyDim 7 Aoû - 0:31

Qu'as-tu à m'offrir en vérité ?

 


Certaines de mes questions avaient déjà des réponses dans mon esprit. Je n’étais pas aussi naïf que je pouvais le laisser paraître et je n’étais absolument pas idiot. Je n’interrogeais pas la directrice de la PES avec ces questions par hasard. Je voulais des confirmations, des éclaircissements à ce qui était vrai et ce qui n’était que de simples rumeurs. Je ne voulais pas m’engager sur cette voie à la légère pour le simple fait que je n’aimais pas perdre mon temps et j’étais intiment persuadé qu’il en était de même concernant la ravissante jeune femme me faisant face. Sur ce point nous étions sûrement d’accord sans l’avoir dit de vive voix… Le temps était aussi compté que précieux !
Mais mon intérêt studieux à chacune de ses explications devait être une preuve. Je ne feignais pas mon écoute attentive comme je ne cachais pas ma surprise en apprenant que certaines personnes peu scrupuleuses ne se gênaient pour parler de choses confidentielles et que ce défaut n’épargnaient visiblement pas certains membres de la PES ! Du moins c’est que j’avais déduis en entendant les mots de Mademoiselle Oppenheimer. Sans même m’en rendre compte, je faisais exactement comme elle avant qu’elle ne parle. Je soupirais en enregistrant les informations qui venaient de m’être données.


- On découvre beaucoup de chose quand on est observateur, déclarais-je simplement. Cependant je dois avouer que question surprise, je préfère qu’elles soient positives plutôt que l’inverse. Enfin, ça doit être le cas du monde entier.


Puis de nouveau j’écoutais avec intérêt le point de vue de la directrice de la PES pour me rendre compte que ma façon de penser était similaire à la sienne. Bien sûr, mon point de vue avait quelques nuances par rapport au sien mais rien qui ne pourrait impacter sur une collaboration entre nous. Bien sûr, ce n’était que notre première rencontre et je savais pertinemment que nous ne pourrons jamais être d’accord sur tout. Mais cela ne me dérangeait pas… Les dialogues, voir les débats, ne m’avaient jamais fait peur. J’aimais donner mon avis et écouter celui des autres. Cependant, cette fois-ci, je ne rajoutais rien à ses propos et me contentais d’acquiescer d’un signe de tête entendu. Je pensais comme elle et je n’allais pas surenchérir. J’étais trop impatient de lui prouver que je saurais me montrer digne de ce nouveau travail, que mes principes, mon point de vue général me tenaient à cœur et que je ne voulais pas les bafouer. Dis comme cela ça paraissait un peu chevaleresque mais c’était pourtant la pure et simple vérité.
Voilà pourquoi un sourire franc et sincère apparu sur mon visage lorsque mon interlocutrice sembla ravie d’entendre mes propos. J’avais craint qu’elle ne trouve mes paroles trop idéalistes mais ce n’était pas le cas et cela me rassura grandement. Je hochais pensivement la tête à ces derniers mots…


- Il est vrai que tout ce qui se passe en ce moment est déstabilisant, reconnus-je. Mais je pense que cela ne fait que renforcer mon point de vue. Je ne pourrais plus me regarder dans un miroir si je me mettais à me détourner de mes principes… même si je me doute que certains le font et le vivent très bien !


Nous en venions ensuite à parler des vérités cachées qui devaient ou non être dévoilées au grand public. C’était une question épineuse ! Cependant, je connaissais un secret dont je n’avais parlé à personne. L’existence des métamorphes ! En cet instant je me demandais si Mademoiselle Oppenheimer savait que des personnes telles que mon ex-fiancée ou Ania étaient capables de se transformer à leur guise en animaux. Bien sûr, je ne lui en parlerais pas car j’avais fait une promesse et il me semblait que c’était le choix le plus judicieux. Je n’avais pas envie d’être celui qui révélerait l’existence d’une espèce de créature surnaturelle qui avait préférer vivre cachée. Puis entre nous, la PES devait le savoir non ? Ou avoir des signes flagrants de la présence d’autres créatures que les vampires, lycaons et SD !
Je réfléchissais quelques secondes avant d’ajouter simplement et franchement…


- Savoir à quel moment révéler une vérité est le plus propice est difficile… A vrai dire je n’aimerais pas avoir ce genre de responsabilité même si habituellement je ne me plains pas que l’on m’en confie.  


Oui, je ne le cachais pas puisque n’oublie pas que j’étais en entretien. J’aimais avoir des responsabilités et mon métier le prouvait. Être photographe dans l’événementiel n’était pas anodin… Avoir la responsabilité d’immortaliser le plus beau jour de deux personnes, ou les premiers instants d’un enfant était stressant. J’avais fini par me faire à cette pression et je savais qu’il en serait de même pour ce nouveau travail.
Il fut donc logique qu’un sourire illumine mon visage lorsque la directrice de la PES me demanda si j’étais prêt à bosser pour elle. Je me tournais vers cette fameuse direction opposée avant de plonger mon regard dans celui de ma future chef… Bizarre de penser ça puisque cela faisait un petit moment que j’étais mon propre boss. Cela étant dit…


- Je n’ai aucune envie de fuir, je suis très bien ici, déclarais-je en souriant. Et je suis on ne peut plus prêt à travailler pour vous.




Hrp:
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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  EmptyVen 19 Aoû - 21:13

L'espace d'un instant, je m'interroge sur les réelles raisons de la présence d'Aaron ici. Oh, il m'a bien fait tout son speech sur l'importance de servir l'Ecosse pour remercier son pays d'accueil et je le crois. Mais je me demande s'il serait venu là sans les derniers événements. Il aurait pu faire bien d'autres choses beaucoup moins dangereuses et qui auraient tout autant de valeur. A quel point le chaos ambiant de ces derniers mois avait-il pu changer des vies ? Au point de venir frapper à la porte de la PES pour filer un coup de main ? Visiblement oui. Restait à savoir, et là c'était plus inquiétant, combien avaient vu leur vie changer au point de vouloir tout faire pour achever de détruire le peu qui tenait encore bon. A cette pensée, je réprime un soupir et je me focalise à nouveau sur le jeune homme, espérant tout de même que sa vie ne basculera pas à cause de sa décision. J'ai une ombre de sourire à ses propos et je souffle, d'un ton complice.

"Je ne peux qu'être d'accord avec vous. Je n'avais pas vocation à être sur le terrain au départ, je voulais observer. Les gens, les lieux. Pour mieux comprendre les choses. Et c'est toujours quelque chose de primordial. Il ne faut jamais oublier de prendre le temps de tout analyser et de tout regarder, c'est ce qui permet parfois de trouver la solution alors qu'on pensait le cas désespéré."

C'est probablement ce que je vais devoir faire. Enfin, en espérant que notre situation ne soit pas si désespérée que ça. Je ne suis pas du genre pessimiste, bon, peut-être un peu j'avoue, mais là, j'ai l'impression de voir un tas de portes fermées devant moi sans avoir moyen de trouver laquelle ouvrir. Et surtout, elles se ressemblent toutes.

Nos échanges se font plus cordiaux, peut-être un peu moins professionnels qu'ils l'auraient été dans un bureau, dans une situation plus officielle. Mais c'est plutôt une bonne chose, ça me permet de voir un aspect du jeune homme que je n'aurais probablement pas pu découvrir autrement. Je hausse brièvement les épaules à sa conclusion et j'ai une moue avant de souffler, d'une voix douce.

"Se détourner de ses principes est toujours beaucoup plus facile que s'acharner à les suivre dans la tempête. Je ne pense pas qu'il faille juger trop durement ceux qui le font pour autant. Certains ont de sacrés circonstances atténuantes…"

Comme s'entendre dire chaque jour qu'il serait de bon ton de faire fi de ses principes pour trouver des chemins moins recommandables mais plus efficaces à court terme par exemple. Et, au reste de ses propos, j'ai une grimace.

"A qui le dites vous. Je peux vous garantir qu'aucune personne saine d'esprit ne rêve d'avoir ce rôle. Ou alors, si vous en connaissez, présentez-les moi, j'aurais deux trois questions à leur poser."

Voilà bien quelque chose que je déteste. Quand il faut annoncer quelque chose. Que ce soit aux familles qui attendent des nouvelles, des politiciens auprès de qui je dois me justifier et j'en passe. J'ai encore réussi à esquiver plus ou moins les conférences de presse mais je ne vais pas y couper longtemps, je le sais bien.

Et puis, je finis par lui poser la question, plus pour la forme qu'autre chose. Le sourire qui illumine son visage en dit long et je ne peux m'empêcher de lui rendre la pareille alors que je tends une main dans sa direction, mon regard ancré dans le sien.

"Et bien, bienvenue dans l'équipe alors."

Je lui serre la main et je reprends, d'un ton plus sérieux.

"Je vous laisse une heure pour prendre des photos de la scène de crime et me rejoindre demain à la première heure à la PES. On s'occupera de la paperasse à ce moment-là."

Je jette de brefs regards autour de moi, captant l'un des membres de l'équipe et lui adressant un signe de tête. Je lui soufflerais quelques mots avant de partir, pour qu'il surveille ses faits et gestes et me fasse un rapport dans l'après-midi. Reportant alors mon attention sur le jeune homme, je retrouve une ébauche de sourire avant de continuer.

"Si vous n'avez pas d'autres questions… au boulot donc."

Il est plus que temps pour moi de m'y mettre d'ailleurs. La journée est loin d'être terminée.
HJ :
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Sasha Oppenheimer

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MessageSujet: Re: Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron    Qu'as-tu à m'offrir en vérité ? | Aaron  Empty

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