10 mai 2018

Bordel de merde. Une planche de bois mal fixée sur une étagère me tombe littéralement sur l’épaule. Je lâche un grognement animal, furieux. Je ne pouvais que m’en prendre à moi-même. Mon associé étant mort, c'est moi qui à la charge de ranger, répertorier le matériel et ma matière première ; je ne pouvais plus blâmer personne. Je ramasse la planche et la remet de façon à ce qu’elle ne glisse plus. Là journée avait plutôt bien commencée. Les commandes sont toujours aussi nombreuses, et je travail plus de dix heures certains jours, au point d’oublier de faire attention à certains détails. Je suis méticuleux lorsque je travaille sûr un meuble et j’enrage d’avoir négligé le rangement. Ce genre d’erreur ne m’arrive pas, ou peu. Ce qui me manque c'est une main supplémentaire, et surtout une secrétaire pour ranger ce fichu bureau qui ne ressemble à rien. Mon esprit est accaparé par tant de chose que je sens mon sang bouillir dans mes veines. Les prémices d’un énervement. Chose qui m’arrive fréquemment.

Les minutes passent, puis les heures et mon épaule me lance. Le soleil se couche sur l’horizon. Je termine le rabotage d’un angle sur une chaise. Sélène et Lyra ? Où sont-elles ? J’avoue ne pas m’en préoccuper pour l’instant. J’ai l’esprit ailleurs, mon portable reste à proximité où cas où. Avec les récents évènements, celui-ci ne me quitte plus. Un moment, je lève le regard sur l’extérieur. L’ombre de la maison avait complément disparut avec la tombée de la nuit. D’habitude l’un des filles me crie d’arrêter de bosser et de bouger mon cul. J’ai trop de boulot, mais décidément mon épaule me rappel à l’ordre lorsque je me redresse. Je n’avais pas le temps pour cette connerie. Je décide d’aller mettre de la crème, ce qui devrait me soulager et me permettre de finir le travail.

J’entre dans la maison et le bruit de la télévision m’arrive aux oreilles. J’entends Sélène discuter avec quelqu’un. En me rapprochant de la pièce, ma jeune sœur me regarde avec un sourire, son portable à l’oreille. Elle était en grande conversation, parlant de la [i]« fashion week »[i], un truc du genre qui me dépasse totalement. Je la laisse tranquille, me redirigeant vers l’escalier qui mène à l’étage.

En entrant dans ma chambre, j’entends du bruit dans ma salle bain, le clapotis de l’eau, la buée qui s’échappe de l’entre bâillement de la porte. Il avait quelqu’un dans ma putain de salle de bain. Ce n’était pas le jour, et pourtant sachant qui se baignait dans ma baignoire d’angle je lâche juste un soupire. Ce n’est pas la première fois que la louve se permet d’utiliser ma salle bain. Est-ce que je lui en veux ? Oui, et non. J’entre brusquement, évitant de poser mon regard sur Lyra. Je l’ai déjà vu nue mais il s’agit de moment particulier lorsque nous sommes en groupe, ou lors de transformation. J’évite de poser un regard insistant sur la nudité d’une métamorphe ou lycan. Jamais je ne permettrais de reluquer une femme sans son consentement.

A quoi ça sert de t’avoir fait une salle de bain si c'est pour que tu squattes la mienne ?
Lui demandais-je en lâchant ma mauvaise humeur à la figure.

Pourquoi demander, alors qu’en fin compte, je connaissais déjà les réponses. Lyra allait certainement me lancer une réplique à sa sauce qui va m’énerve sur le coup. J’ouvre mon placard à la recherche de ma crème à l’arnica.

Je la regarde mécontent. Tu n’aurais qu’à me faire la même baignoire, et puis quoi encore. J’avais mis du temps à faire sa salle de bain. Des jours à me casser le cul. Un beau carrelage, une baignoire pour la taille des lilliputiens. Je sais que ce n’est pas la première fois qu’elle me sort de ce genre de réplique, mais là je grogne une nouvelle fois. La douleur de mon épaule me lance doucement, ce qui ne m’aide pas à être gentil.
Les femmes … jamais satisfaite !
Dis-je entre mes dents. Lyra aurait pu dire n’importe quoi que de toute manière je l’aurais mal pris. Je continue ma recherche sans ménagement. Quelques tubes tombent au sol, des médocs également. Faudrait que je songe à faire un trie là-dedans. Avec le temps, j’avais du accumuler un bon nombre de merde. Je trouve enfin le tube d’arnica coincée entre des anti-inflammatoires et un déodorant terminé depuis 2006. J’enlève ma chemise que je place sur le rebord de l’évier. J’entends la voix de la louve derrière mon dos. Elle me propose son aide.

C'est le moins que tu puisses faire …
Répondis-je. Ce sera le prix pour l’utilisation de ma salle de bain. Je m’approche d’elle, et l’image qu’elle projette ainsi installé me séduit. J’avoue que si je ne la considérais pas comme une petite sœur, j’aurais déjà tenté ma chance. Mais voilà, j’ai mes foutues principes. On ne touche pas à Lyra parce qu’elle est comme une sœur, une combattante et une amie. On ne couche pas avec ses amies. Beaucoup pense que je suis con. C'est peut-être le cas. Sélène le pense, et aime me le rappeler. Pour elle Lyra est la femme qu’il me faut. Je sais pas pourquoi, mais J’aime mon amitié avec Lyra, et cela me suffit amplement. Je m’approche de la petite sirène, et m’assoie sur le rebord de ma baignoire.
Fais ça bien !
Lui ordonnais-je gentiment. Je me tends lorsque je sens ses doigts me toucher la peau. C'est une sensation agréable. La savoir nue derrière moi était assez excitant. Il fallait que je pense à autre chose. Aux années sanglantes ? Je sens la douceur de ses caresses passer sur mes cicatrices. Pensons plutôt aux boulots ? J’avais encore pas mal de travail dans l’atelier, et je repense à Ryan.

Ryan Gallagher était mon associé avant de disparaître en février. C'était un métamorphe discret et membre de la meute. Il ne parlait pas beaucoup. Alors qu’il mourrait dans mes bras, je lui ai promis retrouver sa fille et de veiller sur elle. Je devais lui remettre une boite. Une boite qu’il avait faite de sa main.
Dit moi Lyra … est-ce que tu peux me retrouver quelqu’un ? La fille de Ryan ! J’ai juste le nom de la mère, une certaine Miriam Keane et une photo ! Je te paierai s’il le faut ?
Lui demandais-je en posant mes mains sur le rebord de la baignoire.

Je me suis toujours montré autoritaire et facilement bougon. Je ne sais pas pourquoi mais un rien peu me mettre de mauvaise humeur. Lyra me connaît, ce n’est jamais méchant c'est juste que je n’arrive pas toujours à me contenir. Et encore je me suis bien assouplit depuis les années sanglantes. Il n’était pas rare que je me retrouve dans les ennuies à me battre dans un bar avec mon caractère de merde. On m’a également très souvent traité de « sale con », ce que j’étais, ou que je suis encore aujourd’hui. J’ai pris du plomb dans l’aile. J’essaye de prendre du recul. Pas toujours évident. J’entends le grognement de Lyra, ce qui me fit sourire. J’aime entendre sa louve protester, ou s’agiter. J’évite néanmoins de trop la chercher, je sais combien cela peut-être dangereux.

J’apprécie son aide, et me laisse bercer par son massage. Ses petites mains sont d’apparences délicates mais je sens toute sa force sous ses doigts. Parler de Ryan me permet de me concentrer sur un sujet, et de surtout ne pas penser à la douceur de Lyra. Lorsque je lui demande de m’aider pour recherche la fille de Ryan, elle accepte sans hésiter et s’offusque lorsque je lui dis que j’étais prés à la payer. Je sais très bien qu’elle allait refuser mais c'est plus une question de principe. Je ferrais la même chose pour elle. Il n’est pas question d’argent entre elle et moi. On se fait confiance, on s’entraide. Ça à toujours été !

Hé oui … Ryan à une fille mais je ne sais pas grand-chose sur elle !
Ryan s’était confié à moi dés année plus tôt. Un soir il me balance qu’il a une fille, comme ça mine de rien après plusieurs bières descendus. C'était Ryan ! Il balance des trucs, et on devait digérer l’information pendant que lui gardait le silence l’air de rien. C'était un type très silencieux, et travailleur. Il m’avait montré une boite en bois qu’il avait fabriqué et contenais une photo d’une femme, derrière était inscris Miriam Keane. J’étais avec lui au moment de sa mort, et là il me demande avant de lâcher son dernier souffle de veiller sur sa fille dont je n’ai même pas le prénom. Une promesse que j’ai l’intention d’honoré.

La photo est celle de la mère. La fille doit avoir une vingtaine année. J’en sais pas plus.
Il ne parlait pas beaucoup le Ryan. Ça m’arrangeait dans le boulot. Ça permettait d’avancer sur nos commandes sans être trop distrait. Je sens Lyra s’arrêter derrière mon dos. Elle avait fini.
Merci
Je récupère le tube et me lève pour le ranger dans le placard au-dessus du lavabo. Je me rends compte que j’ai foutue un sacré bordel en fouillant dedans. Pas grave, je rangerai quand j’aurai le temps. Pour l’instant, j’ai surtout Ryan en tête et ma promesse à tenir. Je me retourne sur Lyra qui se prélasse tranquillement. Je me sens de meilleure humeur, grâce à ses petites mains magiques.
Il y a une boite que je dois remettre à sa fille. La photo est dedans. Quand tu auras terminé de te baigner dans ma baignoire - insistais-je sur « ma baignoire » avec un sourire en coin. – rejoins-moi dans mon atelier pour que je te passe cette boite… et laisse-moi de l’eau chaude ! - la taquinais-je.

Je lui fis un sourire avant de quitter la pièce avec ma chemise. Maintenant qu’elle était dans l’eau, je n’allais pas lui demander de sortir. Autant la laisser en profiter. Je sors de ma chambre, avec toujours l’image de Lyra baignant dans ma baignoire. Ma chemise sur le dos, je me réinstalle prés de la chaise à bras que je devais rénover, me replongeais directement dans le travail.

Le bois chante d’un bruissement léger lorsque je passe le papier de ponçage sur la chaise. J’enlève doucement la peinture en faisant des gestes répétitives. Mon épaule est sollicitée et la douleur présente, mais je continue avec minutie. Je sens qu’on me regarde et pourtant rien ne peut m’arrêter. La chanson ne fait que continuer sous mes mains. J’entends Lyra me conseiller de ménager mon épaule. Nous avions pris l’habitude de veiller l’un sur l’autre. Si les rôles avaient été inversé j’aurais réagit de la même manière. Je soupire et la musique du bois qu’on effleure s’arrête.

Je la regarde s’installer sur mon établi, et lui enlève quelques outils, coupeau de bois pour lui faire un peu plus de place. Bonne question, je l’ai mise où cette boite ?
J’ai du la laisser dans le bureau … je reviens.
Au lieu de traverser toutes la maison, je préfère prendre par l’extérieur. J’ouvre les grandes portes en bois de mon atelier qui mène vers la cours de la maison. Un vent frais me fouette le visage et le ciel sombre étincelle d’étoile. Une nuit parfaite pour un envol, et s’évader de mon quotidien. En entrant dans mon bureau, je me rends compte combien j’avais besoin d’une secrétaire. Il y avait des papiers, de la documentation partout. Je n’avais pas eu le temps de faire du rangement, et je n’aurais peut-être jamais le temps. Il me fallait quelqu’un. Peut-être quelqu’un de la meute ? Je cherche cette fichue boite et la retrouve sous un amas de facture en cours.

En arrivant auprès de Lyra, je la vois déjà au travail sur son ordinateur. Je lui amène une boite en bois sculpté, avec des ornements de fleures et feuilles. Un cerf regardant de face était gravé dessus avec les initiales R.G. L’animal semble nous suivre du regard. Cette boite me rappel combien mon ami me manquait. Je pose celle-ci prés de Lyra et l’ouvre. Il y avait la photo d’une jolie brune avec un beau sourire prise sur le vif dans une pairie. Il se dégageait de cette inconnue beaucoup de force et de tristesse. Derrière la photo était inscrit « Miriam Kean ». Il y avait également une lettre sous enveloppe pour la fille de Ryan. Il n’y avait pas de prénom, aucune indication sur son identité. Une enveloppe blanche. Fermée. Je ne savais pas si Ryan connaissait le prénom de sa fille. Je pense que oui, mais il n’en parlait jamais. Comme un regret terrible qu’il préfère garder pour lui.

Oui … je te laisse la boite le temps de tes recherches. Tu la remettras dans mon bureau.
Je ne voulais pas qu’on ouvre l’enveloppe. Ce qui était dedans ne nous appartenait pas. Peut-être que le prénom de la fille était inscris sur la lettre ? Non. Je ne voulais pas qu’on l’ouvre et entre dans l’intimité de Ryan. On trouvera une autre moyen la retrouver. Lyra me propose de profiter du bain le temps qu’elle recherche cette fameuse Miriam. J’hésite avant d’acquiescer.
Ouai, je vais aller me détendre. Merci …
Dis-je en posant ma main sur son épaule. On aurait dit une patte d’ours sur une fine branche ; Qui croirait que Lyra peut-être bien plus forte que moi ? Je la laisse faire son boulot et passe dans la cuisine pour prendre une bière dans mon frigo.

En entrant dans ma chambre j’allume mon ordinateur et met en route la musique. Une musique plutôt douce s’élève dans la pièce jusque dans ma salle de bain. La douleur se réveille lorsque j’enlève ma chemise. Avant d’entrer dans mon bain, je passe ma main dans l’eau qui avait refroidit. J’ouvre les robinets d’eau chaude. Alors que l’eau coule, je repense à Ryan et au temps qu’il n’a pas pu passer avec sa fille. Je sais combien il regrette de ne pas avoir passé du temps avec elle ; Je n’aimerai pas passer à côté des joies d’être un père. Lorsque l’eau est de la bonne température, j’entre dans l’eau. Ma bière dans ma main, je bois, me prélassant doucement en songeant au temps perdu. Mélancolie quand tu me prends.

La musique était agréable, et mes muscles commencent doucement à se décontracter. Je n’étais pas un adepte de prendre des bains. Sérieux c'est un truc de fille. A la rigueur si je suis accompagnée. Je bois ma bière, en imaginant la tête que pouvais avoir la fille de Ryan. Brune. Des yeux clairs. Un peu de barbe. Peut-être pas ! Il y avait des chances pour qu’elle soit métamorphe. Du coup, Lyra pourra en informer Roxane. Quant on parle de la louve ! Je tourne mon visage vers elle, et porte ma bière à mes lèvres. Je ne la quitte pas du regard, alors qu’elle s’installe prés de moi, dos à la baignoire. Ça me semble naturel de la voir débarquer dans ma salle de bain. Je suis ni surpris, ni embarrassé. Ma condition de métamorphe fait que je ne sois pas vraiment pudique. Question d’habitude. J’apprécie néanmoins, qu’elle est le respect de pas me reluquer avec insistance. Certaines louves ne se gêneraient pas.

Je devais tirer une sacré tronche pour qu’elle me demande de parler. Où est-ce la musique ? Je soupire. Est-ce que je parle ou je la laisse me soûler de mots ? Je bois ma bière, et pose mes coudes sur le rebord de la baignoire. Ma tête se trouve à côté d’elle.
Si tu deviens chiante, je te balance dans ma baignoire.
La menaçais-je gentiment en lui adressant un sourire. Je savais combien elle pouvait se montré déterminée lorsqu’elle avait une idée en tête. Je n’avais pas forcément envie de parler de Ryan. Mon ami était mort dans mes bras. Je n’avais pas réussit à arrêter le sang. Les militaires lui avait tirés dessus. Il n’avait eu aucune chance. Je n’étais pas le seul à avoir perdu un proche ce jour là, et je n’avais pas envie de m’appesantir sur sa mort.
Est-ce que tu as trouvés quelques choses ?
Lui demandais-je pour éviter de parler de Ryan. J’avoue être plus intéressé par les recherches qu’elle avait déjà effectuée.. J’avais besoin de retrouver cette fille. Pour Ryan ! Une promesse et une promesse !

J’entends une voix féminine dans ma chambre puis une tête dépasser de la porte et nous regarder avec des yeux pétillants d’espoir.
Ça sent le sex ici.
Lorsque j’entends le mot sex dans la bouche de ma sœur, j’imagine une scène atroce. Moi avec Lyra en train de baiser dans cette baignoire et voir ma sœur débarquer avec la même réflexion ; Atroce. Il me faudrait des années pour oublier que ma sœur puisse m’avoir vu nu avec Lyra. Encore heureux que cette scène ne soit pas en train de se produire. Je balance une éponge vers la Sélène qui repart en riant joyeusement. Il serait faux de croire que je n’ai jamais pensé à sortir avec la louve mais à chaque fois que j’y pense, je me souviens qu’elle est mon amie. Une sœur. On couche pas et on n’entretien pas de relation avec sa sœur. Je ne souhaite pas gâcher ma relation avec elle, et j’en reste là. Je tourne mon visage vers Lyra avec un petit sourire.
Un jour, il faudra peut-être qu’on parle de tout ça autour de la table et qu’on explique à Sélène que toi et moi nous sommes amis. Ça devient une véritable obsession. Peut-être que si on ramène un partenaire tous les deux, elle finira par arrêter de nous harceler ?
Douce illusion. Ma sœur était persuadée que Lyra était faite pour moi. Une sorte d’âme sœur. Un truc de romantique déluré. Elle avait peut-être raison mais je ne prendrais pas le risque de perdre mon amitié pour la louve.

Sélène nous laisse seul, partie dans sa chambre certainement. Heureuse d’avoir joué les troubles faits. Je tique lorsque la louve me demande si je pense vraiment que si nous ramenions des partenaires, ma jeune sœur arrêtera de nous harceler. Lorsque mon regard plonge dans le sien, je sens comme un malaise. Qui vient d’elle, de moi. J’avais envie de répondre que ce serait une bonne chose que nous puissions trouver des personnes avec qui nous évoluerons, aimerons. En fait, non. La vérité, c'est que j’aurais lui dire que c'est elle que je voulais et que ma sœur avait dit vrai ; Je ne pouvais pas. Plus je regardais Lyra, plus je me rendais compte que je ne supporterais pas de la perdre. Je suis son ami, un frère et rien d’autre. Et c'est avec un petit sourire que je lâche :

Bien sûr que je le pense.
Je m’écarte d’elle pour replonger un peu plus dans mon bain. J’avoue me sentir mal d’avoir prononcer ses mots mais c'était mieux ainsi. Je me devais de préserver notre amitié. Si je sortais avec Lyra, j’allais tout gâcher. Ne pas faire attention. Etre maladroit et la faire souffrir. Viendrait avec ça la colère et la haine. Tout se passait bien entre nous pourquoi tout gâché. Je l’écoute me parler de Miriam Keane, et du peu d’information, qu’elle avait pour l’instant récolté. Elle n’avait pas grand-chose mais la connaissant j’en serais plus dans quelques jours. Je lui faisais confiance, elle était douée dans son domaine. Lyra revient sur mes sentiments concernant Ryan. Elle ne lâchait rien. Je souffle, et ferme mes yeux un instant. Pour éviter cette conversation, je me lance sur la louve. L’attrape part les aisselles et la tire vers l’arrière. Elle était plus forte que moi mais bien plus légère également. Nous partons dans le fond de la baignoire, nos têtes sous l’eau. Lorsque je refais surface, je regarde Lyra sortir sa tête de l’eau, mouillé jusqu’au os.

Je t’avais prévenu … fallait pas être chiante !
Je passe ma main sur mon visage, et ne peux m’empêcher de penser qu’elle était belle. Même complément mouillé. Je ris devant sa surprise. Je lui laisse le temps d’émerger. Connaissant le phénomène, je préfère ajouter.

Ecoute, pour l’instant, je ne suis pas prêt de parler de Ryan. - Dis-je avec un petit sourire. J’aurais peut-être du attendre avant d’exécuter mes menaces. Une chance qu’elle soit habillée, les choses aurait été bien plus gênante. – Je te promets de venir te voir, si je sens l’envie de me confier. Mais pour l’instant, ce qui m’importe c'est de retrouver cette fille et de tenir ma promesse.

Je me lève en faisait attention de pas mettre mes attributs masculines devant les yeux de la louve. Je sors de la baignoire et attrape une serviette pour cacher l’essentiel. J’en prends une seconde et la tends à mon amie. - … laisse-moi juste un peu temps !

Je regarde la jeune femme, guettant la moindre de ses réactions. Me confier ce soir, c'était impossible pour moi. Il me fallait du temps.

Elle pouvait se montrer chiante, voir plus lorsqu’elle avait un objectif en tête. On peut dire que ça fait partie de son charme. Je la regarde sortir de ma baignoire, les vêtements lui collant à la peau. Ce n’est pas difficile de deviner la courbure de son corps, et je sens mon désire revenir me titiller. Je fais preuve de beaucoup de maîtrise pour éviter que mon corps montre mon envie. J’avais le bras tendu vers elle, la serviette à la main. La voyant enlever ses vêtements, je détourne le regard. Je l’avais déjà vu nue et pourtant je préfère détourner les yeux pour éviter d’exciter mes hormones ; Nous étions d’accord. Nous sommes amis, et nous devions montrer à Sélène qu’il y avait rien d’autre entre nous que de l’amitié. Je sens qu’elle me prend la serviette des mains et un instant, … une fraction seconde je la vois dans le reflet du miroir. Son dos, ses fesses rondes et parfaites. Bordel. Il manquerait plus que je bande. Je souffle.

Avant de me retourner, je me concentre pour éviter de montrer la moindre excitation. C'est bon ! Je maîtrise. Lyra était emmitouflée de sa serviette ; Belle. Désirable. Bordel. Contrôle. Elle me parle de Sahra. Je me concentre sur ses paroles. Elle ne lâche rien. Sa détermination est incroyable. C'est ce qui me plaît chez elle. Sa détermination, sa gentillesse et son sourire. Il fallait que j’oublie ce que je ressentais. C'était indispensable. J’allais certainement me remettre au boulot. Il y avait que ça qui me permettait de tout oublier.

Je vais y réfléchir
Dis-je simplement.

Je ne sais pas si j’avais envie de parler avec Sahra. Je l’aimais bien mais pas pour parler de mes problèmes. Ce n’était pas mon genre. Je n’aimais pas que quelqu’un essaye de sonder mon cerveau. Je lui fais un sourire lorsqu’elle me promettait de retrouver la fille de Ryan. Je n’avais aucun doute sur sa réussite. Lyra sort de ma chambre en évitant soigneusement mon regard. Je sais pas pourquoi mais j’ai l’impression un moment qu’elle me mentait. J’ai l’habitude de l’entendre dire qu’elle devait filer un mari infidèle. Ce n’était pas la première fois, et c'est assez fréquent. Pourtant, j’ai un doute ; je connaissais bien la louve. Elle était en train de me mentir. J’avoue que c'est bien la première fois, et c'est carrément perturbant. Qu’est ce qui a changé ? Le temps de me changer, j’entends Lyra quitter la maison. Pour aller où ? Est-ce qu’elle allait réellement bosser ? Où rejoindre quelqu’un ? C'est avec toutes ses questions que je décide de reprendre mon travail.

Fin