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Breathe the pressure
MessageSujet: Breathe the pressure   Breathe the pressure EmptyMer 21 Oct - 20:53

Le moral dans mes baskets, enfin plutôt dans mes jolies bottines à talons toutes neuves, je marche d'un pas pressé dans les rues. Sombres. Désertes. Je n'ai pas l'habitude. Certes, comme tout Illuminati, je suis un globe-trotteur, mais je ne suis tout de même pas très familière des pays où il fait nuit en plein milieu d'après midi. Il est vingt-deux heures trente, et cela fait au moins cinq heures que le soleil s'est couché. C'est un détail, je le reconnais ; mais déjà que loin de ma famille, dans une mission que je n'ai pas demandé, je déprime, là, ça en rajoute une couche. Oh, sinon, passé ce maigre détail, l'écosse semble un pays sympathique. Grandes étendues de forêts, de plaines, villes anciennes pleines de charme... Comme de créatures surnaturelles, de vampires, de loups, de semis démons, de lieux mal famés et compagnie. Oh, je ne fais pas partie de cette tranche de la population encore pure, innocente, les mains bien propres et l'esprit bien tranquille... Mais j'oeuvre pour l'Equilibre, et donc dans l'intérêt collectif.

Ma mission, comme d'habitude, est de m'infiltrer dans le tissu local pour pouvoir agir de l'intérieur. C'est ce qu'on nous apprend dès notre enfance ; j'ai dérogé à beaucoup de règles, mais pas celle-ci. Alors, je commence par explorer. Pour le travail, je reste pour l'instant en libéral, bien que j'ai des vues sur un certain poste... J'ai déjà quelques dossiers en cours, je préfère les finir avant de m'embarquer dans plus important. Le temps, justement, de me familiariser avec l'environnement écossais. La perte de temps restant cependant un de nos pires ennemis, j'ai déjà rendez-vous avec Douglas dans la soirée pour faire un petit état des lieux. Pour l'instant, j'arrive à le supporter. Combien de temps cela va durer ? J'ai déjà la petite Elizabeth à dos, Ted a des vues sur moi dont il n'a pas se cacher, et Mathilde... Comme d'habitude. Ca passe. Je ne vais pas me plaindre, il y a encore des gens avec qui le courant circule, et d'autres que je connais encore peu, avec qui j'ai peut être une chance de m'entendre correctement. Cela se verra très vite, avec les jours et ce lien psychique auquel je dois faire attention en permanence. Cela faisait si longtemps que je n'étais pas allée sur le terrain... Mais les réflexes reviennent aussi vite qu'ils sont partis. L'image de Cassy et James ne part pas du tout, elle. Elle me hante, et j'y pense, je me demande ce qu'ils font, ce qu'ils disent, comment Cassy vit mon absence... C'est horrible. Ca me perturbe. Ce n'est pas bon pour notre mission.

Mettre de côté. Ne plus y penser.

IL y a tellement de sujets auxquels je ne dois pas penser... Qui sait, si un autre membre du groupe pouvait me surprendre. Plus d'intimité, même dans sa propre tête. Comment avais-je pu supporter cela dans ma jeunesse ? Enfin... j'y suis. J'ai mes preuves à fournir à tous ces fanatiques qui guettent le moment où je vais franchir la ligne, où je vais les trahir, où leurs soupçons seront confirmés. Ca n'arrivera pas. Je me répète cette pauvre phrase, en parcourant les petite ruelles. Je m'enfonce dans les entrailles de la ville comme dans celles de la nuit, et je me sens comme engloutie par un vieux monstre comme ceux qui hantent les mythologies antiques. Je sais où je dois aller... J'ai fais le repérage de jour, je pensais que ça irait. Apparemment, non. Je me rends compte, au bout de quelques minutes, que je ne sais pas où je vais. Je m'arrête sur place et soupire. Et maintenant ? Je peux rebrousser chemin. Est-ce que je me repèrerai mieux ? Pas sûr. Foutue nuit... Un vieux réverbère tapisse les murs et les pavés de sa lumière jaunâtre, et c'est tout. Je peux continuer à avancer à l'aveuglette, et croiser les doigts pour que ça me mène quelque part. En pleine réflexion intense sur ce choix cornélien, je me dis que je pourrais tout simplement appeler Douglas. Bon début. Je sors mon téléphone,, tape mon code et ouvre mes contacts d'une main fébrile.

Pour qu'un bruit de pas me fasse lever la tête, à cet instant précis. Un homme arrive, en face de moi. Je ne distingue pas grand chose de lui, exceptée la démarche peu assurée que me renvoie sa silhouette, dessinée par le réverbère. Je le regarde, me pince les lèvres. Fais un pas sur le côté de la ruelle, mon téléphone toujours à la main, croisant les doigts pour qu'il passe son chemin. Sauf que la ruelle étant forcément étroite, et lui marchant de travers...
Eva Raederer

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Eva Raederer
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MessageSujet: Re: Breathe the pressure   Breathe the pressure EmptyLun 2 Nov - 17:15



Breathe the pressure

feat Eva Raederer

Les brumes de l'ivresse ont cela d'avantageux qu'elles ne font pas de différence. Qui que vous soyez, quel que soit votre âge, votre sexe ou autre, l'alcool vous aime, et vous le rend bien. Que ce soit par peur, par désespoir ou même par colère, l'alcool vous accueille à bras ouvert, vous réconfortant, vous redonnant courage... Qui puis-je duper ? Dans le meilleur des cas vous vous en sortez avec une légère migraine et la langue pâteuse, dans le pire... vous devenez comme moi. Une loque humaine. Comment avais-je pu tomber aussi bas ? Comment étais-je arrivé ici tout court en fait ? J'ai le vague souvenir d'avoir pris quelque jours de repos à Édimbourg, réservé un hôtel, puis je suis partis visiter la ville et... après ? Je crois que je suis entré dans un bar, oui, c'est ça. J'ai commandé, les verres se sont enchaînés, et puis... Après je sais plus trop. Tout ce que je sais c'est que je suis bourré, perdu dans une ville qui m'est inconnu, et que ma jambe me fait horriblement mal.

Je ne sais pas trop quelle heure il est, mais nous sommes encore en pleine nuit, ça c'est sûr. Je me retrouve imiter le moustique en suivant les lumières des réverbères. Je vais bien finir par atterrir quelque part, et il a fallu que je tombe dans le coin où il n'y a pas de taxis. Soudain, je crois apercevoir une silhouette au loin, près d'un autre réverbère. Parfait. Je vais enfin pouvoir demander mon chemin. C'est quand même dingue que je n'ai pas croisé âme qui vive, on dirait que toute les rues sont désertées, mais avec les temps qui courent il n'y a rien d'étonnant à cela. Je me rapproche donc de la silhouette, titubant en partie à cause de l'alcool, et de l'autre à cause de ma jambe. Qu'est ce j'avais fais de ma canne ? Je parviens enfin à la hauteur de la personne, et malgré mon ivresse, je crois distinguer des traits féminins. Je prend appuis sur le réverbère, ne faisant pas confiance à mes jambes, et ouvre la bouche pour demander la direction... mais je régurgite au pied de la femme.

Classe.
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MessageSujet: Re: Breathe the pressure   Breathe the pressure EmptySam 7 Nov - 16:39

Bon sang, pourquoi devais je toujours aller me fourrer dans les mauvaises situations ? Aucune idée. Pas totalement... C'était dû à mes visions, la plupart du temps. Mais aujourd'hui, ce n'était pas le cas, je ne pouvais leur en imputer la faute. Non. Il n'y avait que moi, et ma fabuleuse intelligence que de m'enfoncer dans le labyrinthe des petites rues sinueuses d'Edimbourg. Qu'espérais-je donc y faire ? D'intéressantes rencontres ? Non, vraiment, certaines fois, j'avais honte de moi. Cela partait d'une bonne intention, prendre un raccourci, arriver plus vite... Mais ça allait finir par se retourner contre moi. Non, pas finir. Ca se retournait contre moi, là, maintenant, tout de suite. Oh, je n'étais pas le pauvre petit bout de femme frêle et innocent que je montrais à la face du monde, mais je n'étais pas très assurée non plus. Si je pouvais éviter d'avoir à tuer quelqu'un, causer des dégâts et faire des histoires juste parce que je n'avais pas eu la présence d'esprit d'éviter les coins sensibles... Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi, et j'allais en payer les fruits. Là, j'errais clairement sans destination, sans savoir où j'allais. Et avec mes petits talons, je n'étais pas vraiment la présence la plus silencieuse qui soit. Comme si ça ne suffisait pas de ne pas être dans mon élément, perdue dans un coin hostile, je devais faire du bruit en marchant. Mer-veill-eux.

J'essaye rapidement de communiquer à Douglas que je risque d'avoir du retard, même si à ce stade là ce n'est même plus un risque, quand une présence m'alerte. Plus seule. Bon. Et maintenant ? Au moins, il va se passer quelque chose. Mais aurais-je la chance de tomber sur quelu'un de sain d'esprit et d'intentions, qui voudra bien m'indiquer le chemin ? Etrangement, ce genre d'individu me semble assez incongru en ce lieu. Et en effet, cela devient vite certitude, quand je remarque la démarche peu assurée du type qui s'avance. Figure masculine, c'est sûr. Donc je me pousse, enfin, du mieux que je peux au vu de l'extrême largesse de la ruelle, mais il se dirige quand même vers moi. Et merde. Je devine son visage, alors qu'il s'approche. Pas vieux à proprement parler mais... usé. Abîmé par le temps.

Je le regarde donc s'approcher avec un peu d'appréhension, ne pouvant me résoudre à lui faire du mal pour le moment. Il arrive devant moi, s'arrête.

J'ouvre la bouche pour parler.

En même temps que lui.

Sauf que ce ne sont pas des mots qui sortent de la sienne.

Je baisse lentement les yeux sur mes chaussures. Je ne vois pas grand chose, dans le noir, mais je devine ce qui est tombé dessus. Mon regard refait le chemin inverse, remontant doucement jusqu'à lui. J'hésite entre soupirer, le planter là, éclater de rire, lui foutre une baffe. Un mix des quatre, ça donnerait vraiment quelque chose d'étrange. Je le fixe, comme si je pouvais le transpercer de mon regard. Je peux le tuer de ma pensée, certes, mais ce n'est pas le but. Je finis par ré ouvrir la bouche, espérant qu'il n'en profitera pas pour vomir autre part.

« Et outre cette délicate attention, vous avez quelque chose à me dire ? »

Ton froid. Bon sang, mais je ne vois même pas pourquoi j'engage la conversation.

« Je ne vais pas pousser jusqu'à vous demander l'argent pour me les repayer, vous n'avez pas l'air en l'état. »
Eva Raederer

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MessageSujet: Re: Breathe the pressure   Breathe the pressure EmptySam 9 Jan - 23:03



Breathe the pressure

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Comme tout le monde, j'ai vécu mon lot de situation humiliante, mais là... j'avoue que c'est inédit. Oh, il m'était déjà arrivé d'être tellement soûl ou d'avoir une telle gueule de bois que ma vésicule biliaire me fasse payer ma trop grande consommation d'alcool en me faisant régurgiter le contenu de mon estomac. Par contre, sur quelqu'un, c'est une première. Si une telle aventure m'était arrivé il y a quelques années, j'aurais honte de moi, et serait extrêmement gêné... bon là, si, quand même, mais quand même moins, je pense.

Je suis quand même assez surpris par la réaction de ma "victime", j'aurais cru qu'elle me frapperait, m'insulterait ou au moins m’engueulerait, mais non. Bon, elle me répond quand même sur un ton glacé, et je pense que si j'étais dans mon état normal je partirais sans demander mon reste. D'ailleurs j'ai comme l'impression qu'avoir vidé mon estomac, m'a aussi permis de m'éclaircir un peu l'esprit puisque je parviens à distinguer plus clairement. L'inconnue est une femme blonde, la trentaine, des yeux verts à faire pâlir les plus belles émeraudes. Je remarque qu'elle est habillé de manière plutôt chic. Étrange accoutrement pour une personne traînant dans les rues mal fréquentées d’Édimbourg la nuit. Elle veut se faire racketter ? Je me redresse à l'aide du réverbère avant de m'adresser à la femme :


"Je... Vous me voyez confus. Je vous assure que ce n'était pas là mon attention. Je suis sincèrement désolé. Je..."

Un nouveau haut de cœur. Je met la main devant la bouche et me détourne de mon interlocutrice. On va éviter d'aggraver la situation. Finalement, l'envie me passe. Je retourne à la femme.

"Excusez-moi, je, hmm... En fait je voulais savoir où je me trouvais, je crois que je me suis perdu."

Comme si elle allait me répondre après que je lui ai bousillé ses chaussures.
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MessageSujet: Re: Breathe the pressure   Breathe the pressure EmptyVen 22 Jan - 20:50

Foutu pays. Foutue ville, foutus raccourcis par les petites ruelles sinueuses. Non, je ne suis pas un agneau innocent, ni une créature dénuée de ressources, mais je ne peux tout de même pas passer par ces ruelles sans m'attirer des ennuis. Et je n'ai même pas la foi de faire du mal au type qui se tient devant ou quoi que ce soit. S'il m'avait agressé, ça aurait sûrement été plus simple. Je l'aurai tué, j'aurai laissé le cadavre sur place, personne pour remonter jusqu'à moi. Mais je ne tue pas par facilité, ou pour le plaisir, ou pour quoi que ce soit d'autre que la nécessité de l'Equilibre. Ce n'est pas le cas, là, en l'instant. Le type a juste... Vomi sur mes chaussures quasiment neuves. Juste. Quel doux euphémisme. Je devrais me détourner et le planter là, il ne sert à rien de m'attarder une seule seconde avec un type ivre, même pas capable de retenir ses fluides dégoûtants ou de juste détourner la tête pour les laisser sortir. Ivre au plus haut degré, sûrement. Pourtant, il a l'air de reprendre quelques petites secondes ses esprits, alors qu'il se relève en s'appuyant sur le réverbère.

L'impression ne dure pas plus, car son regard veste vague et incertain, et qu'il n'arrive pas vraiment à se tenir très droit. Mais merde, plante le là, Eva ! Il me parle de manière bourrue, mais compréhensible. Il arrive à aligner deux mots, c'est déjà ça... Sinon, ça m'aurait donné la raison supplémentaire qu'il me manquait sûrement pour partir purement et simplement. Il s'excuse. Je reste de marbre. Il croit que ses excuses valent quelque chose ? A un moment, faut pas trop pousser... Je me contente de lui jeter :

« Je me doute que ce n'était pas votre intention, vous êtes ivre. »

Pas assez pour déraisonner totalement, encore assez sobre pour se détourner quand un nouvel élan vomitif le reprend. Je hausse les sourcils, alors qu'il me dit être perdu. Je vais éviter de lui répéter encore que c'est parce qu'il est ivre, je n'aime pas jouer au perroquet.

« Dommage pour vous. Même si vous n'aviez pas gentiment déversé vos tripes sur mes pieds, je ne suis pas sûre d'avoir pu plus vous aider. »

Je pousse un soupir, fouille dans mon sac pour trouver un paquet de mouchoir. J'en prends plusieurs à la fois, me baisse et commence à tenter d'essuyer mes chaussures avec une mine de dégout. Mon ton était toujours aussi froid et tranchant. Vraiment, c'était juste pour essuyer mes chaussures que je restais là.

« Tout ce que je peux vous dire, c'est que vous êtes dans une ruelle mal éclairée de newtown, avec une femme qui n'a pas besoin d'être ivre pour se perdre. Vous vous souvenez au moins d'où vous vouliez aller ? Ca pourrait peut être vous aider. »
Eva Raederer

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