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Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 1 Fév - 4:38

Glasgow. Une ville que je connaissais mal, un cadre étranger, peu familier, dans lequel je me sentais quelque peu perdue. J'étais nettement plus à l'aise à Édimbourg, mais le hasard des missions m'avait menée ici. Un vampire à traquer, parce que pesaient sur lui des soupçons d'assassinats de pauvres humains. L'HCV avait décidé d'enquêter, et une fois les soupçons confirmés, c'était moi que Silviano Radanti avait missionnée pour exécuter la sentence. C'était chose faite. La chose était cette fois bel et bien morte... Et je n'avais pu m'empêcher de revoir Torben. Rien qu'à sa pensée, mon âme hurlait à la mort. Un homme que j'aimais comme une forcenée, mais que j'avais éloigné de moi pour son propre bien, me condamnant par là-même à une souffrance solitaire et désolée. Ce soir, nous nous étions revus. Son mépris, sa froideur et son hostilité avaient eu raison du frêle balbutiement d'humanité de mon cœur qui était à présent définitivement gelé. Plus de sentiments, plus d'émotions. Ça faisait trop mal. Et comme j'avais décidé de ne plus recourir au V pour anesthésier ma peine, il me fallait recourir aux bons vieux remèdes.

Voilà pourquoi, après trois ans de contacts uniquement téléphoniques, trois ans pendant lesquels nous avions parlé beaucoup mais sans nous voir, trois ans d'amitié à distance, je me trouvais devant la porte de Johan O'More. Johan... Un tourbillon de souvenirs m'emporta loin dans les méandres du passé. Tout avait commencé par une banale prise de rendez-vous entre le client – lui – et la prostituée – moi. Mais quand il était entré dans la petite chambre qui me servait de lieu de travail, la situation avait étrangement basculée. Il m'avait vue comme une femme, cette nuit-là, me traitant avec respect et égards, et me faisant l'amour comme si c'était un marathon, me procurant de délicieuses sensations que je n'aurais jamais pensé éprouver entre les bras d'un client. Étrange Johan qui n'avait apparemment rien compris au principe de mon métier d'alors. Étrange Johan au corps semé de cicatrices qu'il n'aimait pas me voir regarder. Étrange Johan qui était revenu régulièrement, pendant trois longues années – jusqu'à ce que je rejoigne l'HCV et lui ferme mes draps, avant de m'en aller à Édimbourg. Fini, la prostitution. Je restais son amie, mais c'en était terminé des étreintes sauvages et brûlantes qui me laissaient éreintée au petit jour, mais comblée. J'étais désormais prude et chaste. Le téléphone avait permis à notre amitié de rester sur ses rails. Peut-être avait-il été blessé de ma désertion ? Je n'en savais trop rien. Il s'était sans doute trouvé une autre femme en laquelle épancher son besoin de sexe. Je n'en savais vraiment rien... Mais une chose était claire. La nuit de folie avec Torben, et les mois de déchéance qui avaient suivi, me voyaient ce soir totalement dans le rouge et sans autre moyen de m'en tirer que de me vendre à nouveau pour éponger mes dettes. Ça bien sûr, c'était la raison avouable, que Johan pourrait entendre et comprendre – après tout, sur ce point, nous étions parfaitement accordés, à l'époque comme maintenant : nous aimions tous les deux le sexe, sans minauderies ni retenue mièvre, mais l'union des corps franche et brutale, voire primitive parfois tant nous pouvions aller loin dans l'abandon de nous-mêmes.

L'autre raison, celle que je n'avouerais pas à mon ami, c'était que je devais leurrer mon cœur en perdition en inondant mon corps de plaisir, et qu'il était l'un des seuls à pouvoir me procurer cela, et l'unique en qui j'avais suffisamment confiance pour me laisser aller totalement. Entre nous, pas de sentiments, pas de complications : à l'époque, nous nous contentions d'une amitié améliorée, et j'espérais pouvoir retrouver cet aspect de nos relations, s'il n'avait toujours pas de femme avec qui partager sa vie. Oui, ce soir, abandonnée par Torben, j'étais en quête de quelqu'un pour me faire oublier jusqu'à mon nom et hurler de plaisir à en perdre la raison. J'avais besoin de Johan – besoin de sa chaleur, de sa vigueur, de sa tendresse appliquée et méticuleuse. Besoin de sentir sa barbe un peu râpeuse sous mes doigts, son corps chaud contre le mien, ses balafres sous mes lèvres. Besoin de me sentir chez moi dans ses bras. Voulue, et désirée, pour autant que cela soit toujours d'actualité, trois ans après. Oh, pitié, Seigneur. Qu'il ait toujours envie de moi autant que j'ai envie de lui. Pitié !

J'avais sonné à la porte, mais personne n'avait répondu. J'étais certaine pourtant d'avoir la bonne adresse : sur la boîte aux lettres, c'était son nom. Bon, certes, il était peut-être encore à la librairie, mais j'étais passée devant par acquis de conscience et tout était éteint. Au moment où j'envisageais de dégonder la porte pour me forcer un passage jusqu'à son lit, le battant pivota dans le bruit des verrous que l'on repousse, et une bouffée de joie m'envahit en voyant son visage familier paraître dans l'encadrement. Des larmes inattendues montèrent et coulèrent sur mes joues. Quel soulagement inouï. Mon ami était là. Mais que lui dire ? En débarquant ainsi sans prévenir après trois ans de relation à distance ?

« Johan... »
Je n'allai pas plus loin et éclatai en sanglots hystériques sur son paillasson. J'avais vraiment de quoi être fière de moi : le pauvre, sa soirée commençait bien...
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 1 Fév - 21:56

    Il dormait.
    La nuit avait été dure, la veille : il avait pasés la nuit sous sa forme lupine à courir dans la forêt, à se sauver des autres loups, à vagabonder jusqu'à ce que le soleil se lève et qu'il ne puisse plus rien faire sous cette forme de liberté qu'il chérissait tant. La journée à la librairie avait été plus qu'éprouvante et il avait même presque perdu patience contre un client, lui qui était toujours d'un calme exemplaire, il avait senti ses ongles se planter dans la chair tendre de ses paumes et il avait été forcé de se claquemurer dans son bureau pour reprendre ses esprits et tenter de retenir la bête qui se débattait en lui.
    Et là, roulé en boule sur son canapé, il dormait. Enroulé dans ses pantalons sombres, propres et droits, sa belle chemise bleue bien repassée et entrée dans ses pantalons, sa cravate noire, sa barbe bien taillée, il dormait avec un livre sur le ventre, « Anthropologie vampirique » pour ne pas dire le titre, une bière sur le sol et des cauchemars plein la tête, images terrifiantes qu'il oublia à l'instant où un bruit de sonnette le tira de son sommeil brusquement. Un sursaut. Quoi ? Quelqu'un ? Qui donc ? Les gens ne venaient jamais le voir, il était réputé pour être plutôt solitaire et secret sur sa vie privée... Johan se déplia du fauteuil et passa ses mains dans ses cheveux, essayant de donner contenance à sa tignasse échevelée par le sommeil, mais il abandonna rapidement et se leva en s'étirant. Tiens, il avait gardé ses habits de travail... ça allait peut-être combler son allure inévitable d'homme qui venait de se réveiller, avec ses petits yeux et ses cheveux en bataille. Il déverrouila la porte.

    Et Andréa. Là. Piteuse. Seule.

    « Johan... »

    Il n'avait même pas eu le temps de réagir à sa présence qu'elle avait fondu en larmes, dans de longs sanglots hystériques. Le lycanthrope attrapa la jeune femme par les épaules, la faisant entrer dans sa case de célibataire, referma la porte prudemment et la prit dans ses bras. Pour la loger contre sa poitrine chaude, entre ses grands bras, pour l'immobiliser et l'empêcher de le frapper au besoin, pour éventuellement calmer ses sanglots. Le tout sans dire quoi que ce soit, sans piper un seul mot ou faire un seul bruit. Il n'avait pas besoin de parler : seulement d'être là. C'est ce qu'il avait senti dans son nom dit doucement, comme un appel à l'aide.
    Trois ans sans la voir, trois ans d'une relation à distance, après tant de découverte charnelle. Oh, il avait été vexé d'être écarté de sa vie, mais il n'était pas de nature rancunière et il était sincèrement heureux de la voir ici. Seulement, là, il se demandait ce qui avait bien pu motiver un tel retour à lui, aussi brusque et inattendu. Johan posa son menton sur la tête de la jeune femme, ne desserrant pas son étreinte, passant seulement ses mains dans son dos doucement, avant de se pencher pour mettre son visage à côté du sien, lui permettre de se blottir dans son cou.

    « Chut, chut... je suis là... »

    Des mots murmurés avec sa voix encore rauque de sommeil, à son oreille. Il aurait voulu lui demander de lui dire ce qu'il arrivait, mais c'était à elle de le faire, pas à lui. Il se recula un peu pour la regarder dans les yeux, les mains sur ses épaules, prêt à reprendre son étreinte au moindre tremblement de lèvre inférieure.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 2 Fév - 0:32

Je me serais giflée. Débarquer ainsi non invitée, malavisée et malvenue, c'était impardonnable, et je m'attendais presque à ce qu'il ne m'ouvre pas. J'avais des remords de le réveiller qui plus était : je le croyais plutôt nocturne, mais ses vêtements froissés, ses cheveux en bataille et ses yeux lourds de sommeil m'indiquaient que j'avais interrompu son sommeil. Maudite moi. J'envisageais de tourner les talons et de m'enfuir au courant au milieu de mes sanglots hystériques, lorsqu'il m'attrapa par les épaules et m'attira contre lui, me faisant entrer avant de refermer la porte. Chaleur. Douceur. Il me serrait dans ses bras avec fermeté mais sans m'oppresser, dans un silence non pas pesant mais apaisant. Je me sentis soudain protégée, et ma solitude terrible s'estompa quelque peu. En arrière-plan, mon cœur toujours obstinément figé par le gel hurlait encore à la mort, mais son cri était comme étouffé par la présence réconfortante de Johan.

Il me tenait bien, et je me sentais comme de retour chez moi après une longue absence. Le nez blotti contre son cou, je humai son odeur à travers mes larmes. Elle n'avait pas changé. Toujours cette odeur de forêt, cette sensation de pluie sur les feuilles. Une pointe fauve que je n'arrivais pas à identifier, mêlée à la senteur des vieux livres un peu poussiéreux. Même les yeux fermés, je l'aurais reconnu sans hésiter, tant cette odeur m'était familière. Et tandis que je trempais ses épaules de mes pleurs, accrochée à lui comme si ma vie en dépendait, je me laissai doucement bercer par le murmure rassurant qu'il émettait de sa voix basse, encore rauque de sommeil. Ses mains dans mon dos étaient apaisantes. Rassurantes. Je me sentais un peu mieux lorsqu'il recula légèrement pour me regarder, de son regard franc et droit, les mains sur mes épaules.

Il taillait sa barbe, maintenant. Son contact un peu rêche contre la peau de mon cou n'avait rien eu d'inhabituel, mais ça lui allait bien. Il était en tenue de travail, soigné et distingué, alors que j'étais plus habituée au Johan un peu débraillé des jours de repos. Inconsciemment, je mis une distance entre nous, ôtant ses mains de mes épaules, reculant d'un pas. Perdue soudain en dépit de ce que j'avais perçu dans ses bras. Était-ce là toujours mon ami ? L'instinct me soufflait que oui, cette part de moi qui réagissait à son toucher, à son odeur. La raison me disait que non, alors que je le voyais si... respectable. Un autre homme, somme toute. Avais-je perdu en le quittant tout ce qui m'avait plu chez lui ? Peut-être avait-il une femme dans sa vie maintenant ? Ou au moins, une autre maîtresse régulière que ma visite pourrait gêner ?

« Je... je n'aurais pas dû venir. Je te dérange sûrement, pardon, je... Je m'en vais. »
Panique. Je me sentais soudain indésirable. Mes mésaventures avec Torben, Léopold et le V avaient piétiné toute la confiance que je pouvais avoir en moi. Les marques de morsures vampiriques sur mes poignets et mon cou témoignaient de ma faiblesse. Le tremblement incontrôlable de mes mains attestait de mon bouleversement. Maudite. Bonne à rien. Souillée. Traîtresse. Tout ce que Torben m'avait dit l'heure précédente tourbillonna soudain dans ma tête, et la nausée me souleva le cœur. Il était dans le vrai, bien sûr. Fébrile, je tournai soudain le dos à Johan, agrippant le battant de la porte. Il fallait que je parte avant de me montrer vraiment gênante. Et quand même j'avais terriblement besoin de sa présence, je ne pouvais pas la lui imposer, pas plus que les larmes amères qui coulaient maintenant silencieusement le long de mes joues.
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 3 Fév - 0:47

    La jeune femme mit une distance supplémentaire entre eux, distance que l'homme ne comprit pas. Il ne se voyait pas différent, lui : l'habit ne fait pas le moine, après tout, et il ne pouvait percevoir la différence entre le Johan respectable de la librairie, avec ses beaux habits à la coupe seyante et son visage à la barbe bien coupée, et le Johan d'Andréa, celui qui mettait ses vieux jeans élimés, se cachant sous sa casquette et une barbe de broussaille.

    « Je... je n'aurais pas dû venir. Je te dérange sûrement, pardon, je... Je m'en vais. »

    Mais... mais non ! Plus rapidement que lui, elle se retourna pour partir, mais il réussit à l'aggripper et à l'enfermer, totalement cette fois, dans l'étreinte de ses bras, plaquant le dos chaud de la jeune femme contre son torse, bloquant ses poignets dans ses mains. Elle était entrée ici, elle allait y rester tant qu'elle n'allait pas mettre de mots sur le tremblement qui la secouait comme une feuille d'automne, qu'elle n'allait pas se calmer. Le silence durait, immense bulle de chaleur qui se déposait tranquillement sur eux, alors qu'il enfouissait son visage dans son cou, sous ses cheveux blonds, pour respirer son odeur qu'il aimait tant et lui permettre encore de se calmer, de respirer, de comprendre qu'ici, elle était en sécurité. Avec lui. Johan avança la main et verrouilla la porte, se reculant avec la jeune femme dans ses bras. Ça faisait tant de temps qu'il avait eu le droit de cela, de la prendre elle dans ses bras. Ce contact lui ramenait tant de souvenirs, tous heureux en plus, tous agréables, et inconsciemment, son esprit rodé à associer sa présence à des besoins à assouvir, à l'intimité, lui amena la pensée de... non, Johan ! On n'abuse pas des jeunes filles en pleurs à des fins personnelles et encore moins sexuelles.
    Surtout pas quand ce sont vos amies, lesdites jeunes filles en pleurs.
    Un regard derrière lui et il attira Andréa jusqu'au salon, doucement toujours, pour la faire asseoir sur son canapé encore tiède de sa personne. Il aurait bien tenté de l'attacher pour ne pas qu'elle s'enfuisse, mais son canapé n'était pas muni d'un tel dispositif. Dommage... Il se contenta plutôt de simplement pousser son livre sur les vampires et d'envoyer valser la bière vide un peu plus loin, ne voulant aucunement lui imposer trop la vision de son cocon mal arrangé, peu habitué, aux murs nus et blancs et au plancher recouvert de livres divers. Le lycanthrope s'assit à ses côtés, mettant à nouveau ses mains sur ses épaules, ses yeux clairs dans les siens avec un air sérieux. Soit elle disait quelque chose, soit elle ne disait rien et elle pleurait, mais il était hors de question qu'elle reparte.

    Ou même qu'elle passe la nuit ailleurs.

    Cette autre pensée lui vallut une gifle mentale de sa part. En même temps, pourquoi serait-elle venue le voir LUI si elle n'avait pas eu en tête une minuscule idée de cohésion corporelle ? C'était ainsi qu'ils s'étaient connus et que leur relation avait évoluée, donc... Le libraire garda cette pensée pour lui, il avait quelque peu appris à retenir ses pulsions sexuelles depuis le temps, et fit glisser ses mains le long des bras de la blonde, jusqu'à prendre ses mains, jusqu'à les prendre dans ses paumes chaudes. Une main se leva et il essuya les larmes d'Andréa, n'osant pas parler.
    Une seconde. Deux.

    « Qu'est-ce qu'il y a, Andréa ? »

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 3 Fév - 1:22

Ouvrir. Sortir. Courir. M'enfuir. L'impulsion démangeait mes bras qui se tendaient vers la porte, mes jambes fébriles qui ne me portaient plus trop. Partir avant de devoir affronter... quoi ? La tendresse de Johan ? Certes pas. C'était au contraire ce que je recherchais, que j'appelais de toute mon âme en plein chaos. Alors, que cherchais-je réellement à fuir, sinon moi-même ? L'Andréa que ses prunelles allaient refléter vers moi. Il allait me questionner, me demander de lui raconter. Or, je refusais d'admettre ce qui se passait en moi. De reconnaître que j'étais tombée amoureuse comme on tombe d'une chaise, brutalement et sans crier gare, que j'avais tout détruit par instinct de protection, et que maintenant que mes tentatives étaient couronnées de succès que que l'objet de mon amour me rejetait, j'étais tellement malheureuse que je voulais mourir. Comment dire à Johan que j'étais comportée comme une imbécile d'adolescente pré-pubère ?

Il m'attrapa cependant avant que je n'aie le temps de m'échapper, me retenant fermement cette fois contre lui, mon dos contre son torse et mes poignets enserrés dans l'étau de fer de ses mains. Silence. Aucun mot. Il plongea soudain le nez contre ma nuque, sous mes cheveux, et le contact me fit frissonner. Rappel de souvenir passés depuis longtemps, évocation de tempêtes charnelles inégalées jusque-là. Il m'avait manqué. Seigneur, toutes ces années de chasteté, et mon corps n'avait pas oublié le sien. Le contact familier et un peu râpeux de sa barbe. Les sillons de ses cicatrices sous mes doigts. Son odeur agréable et réconfortante. Ce ronronnement sourd et diffus qu'il émettait, pendant l'amour, et qui me rendait à chaque fois totalement folle de lui. Ses réactions parfois presque animales mais tellement authentiques. Étais-je venue pour ça aussi ? Pour renouer le fil de cette amitié si particulière ? Je n'en savais rien moi-même. Il m'entraîna, me fit asseoir, attendit que je me calme. Puis plongea ses prunelles claires dans les miennes, et son regard transperça mon âme. Ses mains avaient glissé le long de mes bras et j'avais frissonné, tandis que ses paume chaudes – si chaudes, je m'en souvenais nettement même après trois ans après, de ces mains si chaudes sur ma peau nue – tandis que ses mains saisissaient les miennes et les serraient doucement. Il était assis à côté de moi et je sentais son aura rassurante sur mon flanc. Un battement de cœur. Deux battements de cœur. Puis il parla. Me demanda ce qui n'allait pas. De sa voix si gentille, avec cette inquiétude adorable que je savais parfaitement sincère inscrite sur ses traits. Mon Johan était toujours là, quelque part dans ces habits qui ne lui ressemblaient pas. Il avait essuyé mes larmes. Petit à petit mes pleurs se tarirent. J'optai pour la solution de facilité et lui servis la version édulcorée du profond tumulte qui broyait mon âme.

« Je me suis monté la tête, et... Un désastre. C'est tout. Non, s'il te plaît : ne me demande rien. J'ai juste besoin que tu me serres dans tes bras. Fort, s'il te plaît. »
Je me lovai contre lui, savourant encore une fois sa force mêlée de douceur alors que je calmai ma détresse en écoutant les battements puissants de son cœur, mes bras accrochés à ses épaules. Je débarquais dans sa vie après trois ans d'absence, ponctués uniquement de coups de téléphone, mais rien n'avait changé : il m'ouvrait grand sa porte, me consolait, se comportait comme l'ami incroyable qu'il avait toujours été. Un ami précieux, un ami incomparable, un ami dont l'absence m'avait cruellement pesé, un ami dont j'embrassai doucement le cou, en plein sur la carotide, avant de suivre du bout de la langue la balafre qui courait sur son cou. Ouuuups. Je repris instantanément le contrôle de mon corps, qui avait apparemment profité de la distraction de mes pensées pour agir de son propre chef sans même me demander mon avis sur la question. Je le lâchai au prix d'un effort de volonté et me reculai, plongeant mes yeux dans les siens, gênée de mon incorrection et du désir que je sentais tourbillonner à la lisière de mon esprit.

« Oh, je suis désolée, pardon ! Tu m'as... tu m'as manqué. Mais c'était déplacé. Excuse-moi. Je vais faire un effort et bien me tenir. »
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 4 Fév - 21:10

    La respiration d'Andréa se calma, tout comme ses pleurs, et elle lui servit une explicatio pauvre, mais au moins une petite explication, à son état. Rien à dire là-dessus,s urtout si elle lui demandait de ne rien dire... Johan la prit dans ses bras, la serrant fort contre lui, savourant ce contact si chaud. Si familier.
    Après qu'elle ait eu décidé d'arrêter de se prostituer, le lycanthrope avait reporté ses besoins sur d'autres femmes du même métier, toujours pas en confiance pour oser aborber n'importe quelle fille. S'il était acceptable pour le sexe, il n'était pas un bon parti pour des relations à long terme et il préférait donc rester célibataire et garder ses coups de coeur pour lui, préférant souffrir que faire souffrir les autres. Mais ses aventures avec les autres prostituées n'avaient jamais été semblables à ses nuits avec Andréa. Des nuits longues et chaudes dont il ressortait reposé et la tête légère, un sourire niais sur son beau visage. Elle savait lui faire oublié l'imperfection de son corps, ses traits brouillés par les cicatrices et le rendre un peu plus humain. L'avoir ainsi contre lui l'apaisait également et il avait réellement l'impression de revenir en arrière, comme si rien n'était jamais arrivé... Il en venait même à imaginer la langue de la blonde dans son cou, comme lorsqu'el... non, il ne rêvait pas, c'était bel et bien la langue de la jeune femme qu'il sentait dans son cou.
    Surpris, il sursauta et s'écarta un peu d'elle, en même temps qu'elle se reculait, plantant ses yeux doux dans les siens. Pourquoi était-elle ici ?

    « Oh, je suis désolée, pardon ! Tu m'as... tu m'as manqué. Mais c'était déplacé. Excuse-moi. Je vais faire un effort et bien me tenir. »

    Que dire ?
    Johan chercha ses mots, se forçant pour ne pas se jeter sur la jeune femme et l'embrasser à pleine bouche, involontairement bien heureux de cet écart de conduite.

    « Toi aussi tu m'as manquée. Affreusement, mais le mot ne passa pas la barrière de son esprit. Je ne voudrais juste pas... recommencer ça et qu'ensuite, tu disparaisses. Pas encore. »

    Pas une autre fois.
    Pourtant, il était faible... si faible. Sa main vint caresser son visage avec douceur et il ne put résister à son envie, dévorante, de se pencher pour déposer ses lèvres sur les siennes. Un baiser presque chaste si ce n'était du léger tremblement de ses mains, signe caractéristique de son désir. Le libraire se recula et sourit à Andréa, faiblement, puis se leva pour aller se chercher un verre d'eau, dénouant sa cravate d'une main et sortant sa chemise de ses pantalons de l'autre. Il détacha le premier bouton de sa chemise, puis se servit un verre d'eau bien froide pour refroidir ses esprits. Il se sentait moins étranger à elle sans cravate, un peu plus à l'aise dans ses habits, mais en même temps, il avait l'impression qu'elle lui cachait tant de choses. Pourquoi donc était-elle partie, il y a trois ans ? Pourquoi donc ne jamais rien lui dire de son quotidien, de ses fréquentations, prétendre que tout allait bien pour finalement débarquer ici en larmes ? Lui aussi avait ses secrets, ses énormes secrets, ses secrets aux crocs acérés, mais il vivait lentement avec eux chaque jour. Il se retourna en appuyant son dos contre le comptoir, fixant la jeune femme.

    « Pourquoi ? »

    Pourquoi quoi ?
    Pourquoi tout, tout simplement.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptySam 5 Fév - 0:08

Sa répulsion me fit presque plus mal que toutes les paroles de Torben. C'était dire à quel point son amitié pouvait compter pour moi. Johan, c'avait été un des piliers de ma vie d'avant, un roc dans la tempête. Aussi profonds qu'aient pu être ses problèmes, il avait réussi à l'époque à me distraire un peu des miens. Lui qui venait de temps en temps, parfois une fois par semaine, pour se changer les idées et m'offrir sa chaleur et sa présence, sans rien demander que je ne lui aurais spontanément donné. Johan, somme toute. Je ne réalisais qu'en le revoyant à quel point sa présence m'avait manqué. Et le sentir reculer... c'était blessant. Même si ses paroles ensuite effacèrent quelque peu cette fâcheuse impression, de même lorsqu'il se pencha vers moi pour m'embrasser doucement, presque chastement. Ses doigts sur mon visage. J'avais tremblé. Ses mots me trottèrent dans l'esprit alors qu'il se levait, ouvrant le col de sa chemise, pour boire un verre d'eau. S'éloignant de moi, mettant entre nous une certaine distance. Me demandant pourquoi. Simplement pourquoi.

Tout un univers, dans ce simple mot. Je gagnai du temps.

« Cela ne recommencera pas. Je n'attends pas de toi que tu... que tu entres à nouveau dans ma vie, comme avant. Je serais égoïste de te demander ça. Même si... »
Même si j'en avais pourtant terriblement envie. Le sexe avec Johan, c'était plus que simplement du plaisir. C'était aussi du partage, de la chaleur, du réconfort. Un contact humain fort qui dépassait les liens charnels. Avec Johan, rien n'était jamais compliqué. Et Dieu savait combien j'avais besoin de simplicité dans cette période délicate. Mais lui demander de me reprendre dans son lit ? C'était hors de question. Je me refusais à quémander quoi que ce soit. Ma fierté avait tout de même quelques vestiges. Ses yeux fixés sur les miens, je ne savais trop comment esquiver sa question. Question terrible par ce qu'elle appelait comme réponse, et qui appuyait douloureusement là où ça faisait mal.

« Pourquoi je suis partie ? Parce que j'ai rencontré un homme, Johan. » Je souris devant son air égaré. « Un prêtre. » J'émis cette fois un rire amusé devant sa stupeur. « Il m'a aidée à sortir de la prostitution, ma montré la voie du Seigneur, et celle de la rédemption. Il m'a trouvé un métier, et m'a offert une porte de sortie. »
Je marquai une pause. C'était la partie de la réponse la plus simple à donner. Agitée, je me levai du canapé, me mis à arpenter le sol autour de la table basse, crispant et décrispant mes mains nerveusement sur ma poitrine, enfonçant les ongles dans mes paumes.

« Pourquoi je ne t'ai pas revu depuis ? Parce que j'avais fait vœu de chasteté et que je savais très bien qu'en te voyant ce vœu partirait en fumée. Aussi parce que j'avais honte de la manière dont je t'avais traitée et que j'avais peur d'affronter ton regard. »
Ma voix se mit à trembler et je dus m'arrêter, lui tournant le dos. De nouveau une larme traîtresse s'agrippa au coin de mes cils – mais je luttais fermement, bataillant avec moi-même pour la retenir. J'étais épuisée de toutes ces nuits sans sommeil, et mon self-control s'en ressentait. Appuyée des deux mains au dossier d'une chaise, je baissai la tête, tâchant de conserver une voix calme et posée.

« Pourquoi je suis revenue ? Parce que j'étais à Glasgow quand tout s'est écroulé et que j'avais besoin de te voir pour me rassurer. Parce que je suis totalement fauchée et que si je dois recommencer à me vendre, autant que ce soit à toi, pour peu que tu aies toujours besoin des services d'une prostituée. Parce que l'Église finalement ne m'a pas sauvée du tout mais bien plutôt détruite. Parce que je me sens terriblement seule loin de toi – j'avais le Seigneur à mes côtés pendant trois ans, mais maintenant il n'est plus là, et j'ai tellement besoin d'un ami, Johan. Tellement besoin de toi. Je t'en prie, dis-moi... »

Ma voix se brisa net et je me tournai vers lui d'un mouvement involontaire. Ce fut un murmure suppliant, véritable cri de mon âme en détresse, qui m'échappa ensuite.

« Je regrette, tellement ! Dis-moi que tu veux encore de moi, Johan... »


Dernière édition par Andréa Donwood le Sam 5 Fév - 18:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptySam 5 Fév - 5:56

    « Cela ne recommencera pas. Je n'attends pas de toi que tu... que tu entres à nouveau dans ma vie, comme avant. Je serais égoïste de te demander ça. Même si... »

    Au moins, ça lui faisait plaisir de savoir qu'il n'était pas le seul ici à avoir envie de partager le plaisir de la chair, de s'unir. L'union de leurs corps avaient toujours dépassé la simple relation charnelle, leur symbiose étant tout simplement... surnaturelle. Mais actuellement, même s'il ne réalisait qu'à demi la présence de la jeune femme ici, il savait que se laisser aller à ses bas instincts ne serait pas un bon choix. Premièrement parce qu'elle était fragile et qu'il aurait l'impression de profiter de la situation. Deuxièmement parce qu'elle revenait sans prévenir dans un quotidien où elle n'était plus, où sa place avait été effacée. Non pas prise, seulement effacée. Un petit coup de tête, tout simple, comme pour la remercier de comprendre. Et ce même s'il commençait à avoir une demi-érection en pensant encore à la langue de la blonde sur la cicatrice de son cou et au contact bref et tendre de ses lèvres contre les siennes. Gorgée d'eau.
    Et l'oreille tendue, attentive, à ce qu'elle allait lui dire.

    « Pourquoi je suis partie ? [...] Pourquoi je ne t'ai pas revu depuis ? [...] Pourquoi je suis revenue ? [...] »

    Il n'osa pas parler tout le temps qu'elle le fit, trop abasourdi par ses mots. Un prêtre. Pas un amant, un amoureux, un mari : un prêtre. Il ne savait comment prendre cette nouvelle : devait-il être heureux qu'elle avait réusis à trouver la foi ?
    Jamais il n'avait réussi à être croyant, encore moins quand il s'était fait mordre, à l'âge de 19 ans. Comment croire en un Dieu qui laisse ses enfants devenir des monstres ?
    Et le reste de son récit... oh ! Il sentait son coeur devenir de plus en plus gros au fur et à mesure qu'elle parlait. Le lycanthrope posa son verre sur le comptoir et s'approcha lentement d'elle, pas à pas, pour lui laisser le temps d'apprivoiser cette distance qui se réduisait chaque fois entre eux. Lui aussi avait eu besoin d'elle, à un point fou, et ses mots lui donnaient envie de rattraper tout ce temps perdu, d'encore la prendre dans ses bras pour ne plus la lâcher, pour la réconforter et lui montrer qu'il était elle, qu'elle n'avait pas eu tort en prenant la direction de son appartement.

    « Je regrette, tellement ! Dis-moi que tu veux encore de moi, Johan... »

    Les derniers pas, Johan les fit rapidement, prenant la blonde entre ses bras pour plaquer ses lèvres sur les siennes avec violence, comme pour contenir le flot d'émotions qui la submergeait et qui menaçait de l'engouffrer. Un baiser d'une violence qu'il n'avait que rarement, violence mêlée de passion, de sincérité, de désir contenu et terrible. Ce baiser, il savait qu'il n'aurait pas dû le donner, mais il avait été incapable de se retenir. Un baiser comme une morsure, tout en langue, en dents et en profondeur.
    Il cessa de l'embrasser et posa son front contre le sien, les yeux fermés pour sentir son souffle chaud sur son visage.

    « Oui, je te veux encore, je veux tout de toi, je veux que tu reviennes et que tu restes. »

    Un souffle léger, un murmure pour lui répondre.
    Intérieurement, il la remercia de s'être confiée. Il n'avait rien à dire sur son passé, ça ne le regardait pas et il n'avait jamais été très moralisateur -faut dire qu'il avait déjà eu un moment de rébellion. Mais il aimait être assez digne de sa confiance pour mériter ces confidences, ces aveux, tous ces mots durs qu'elle semblait avoir tant de difficulté à prononcer. Un jour, un jour peut-être, le lycanthrope aurait-il la force de lui révéler aussi la raison de sa personne. Un jour peut-être lui parlerait-il de son passé, de sa mère qu'il n'avait pas connue, de son accident de voiture, de... la chose, aussi. Peut-être.
    Là, il était seulement contre elle, l'enveloppant de son corps chaud, brûlant, tremblant. Il avait envie d'elle, mais pas de coucher avec. Pas de baiser. Juste qu'elle soit là.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 6 Fév - 0:29

Il n'avait pas dit un mot, tout le temps que mon discours avait duré. Je sentais sa présence dans la pièce, sa vigilance, son attention de tous les instants. Il ne perdait pas une miette de mon récit, concentré sur ce que je disais. Et je faisais l'effort d'être concise et claire, pour qu'il comprenne ce que je lui racontais, même si je lui cachais des détails d'importance comme mon activité de tueuse pour l'Église HCV, ou la folie qui m'avait poussée dans les bras de Torben avant de m'enchaîner à lui. J'étais au bord des larmes une fois de plus quand je me tournai vers lui en le suppliant de ne pas me chasser. Dans mon univers qui s'écroulait, telle un navire balloté dans la tempête, je revenais au port, je recherchais le seul élément fixe et immuable : pour moi, c'était Johan, sa gentillesse, sa compréhension, et sa tolérance. Le phare dans les ténèbres.

Il s'était avancé, petit à petit, réduisant la distance entre nous et me réhabituant à sa présence. Puis alors que je me taisais, il franchit rapidement les quelques pas qui nous séparaient encore, me prenant dans ses bras comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit. Le baiser qui suivit fut d'une violence plus marquée que ceux que nous avions l'habitude d'échanger autrefois, mais étrangement, je préférai la saveur de celui-là. Les trois années écoulées m'avaient changée, certes, et côtoyer des vampires dans un monde de sang et de mort m'avait laissé l'habitude de la violence et de la brutalité. Et dans ce baiser-là, il passa beaucoup d'émotions : du désir, de l'affection, et surtout une sincérité absolue. Un baiser violent donc, comme si Johan ré-affirmait ses droits sur ma personne, un baiser assimilable à une morsure qui me marquait à nouveau comme sienne et autorisée à me reposer sur lui. Un baiser terrible tant il signifiait de retrouvailles. J'en profitai chaque seconde, répondant avec toute l'énergie que j'avais encore, prouvant ma hâte de retrouver cette relation qui m'avait tant manquée. Johan posa son front contre le mien, et j'écoutai en silence les battements de mon cœur qui s'apaisait. Et sa confirmation que j'avais place près de lui, non mieux : qu'il voulait que je revienne, pansa quelque peu les blessures de mon âme écorchée.

Revenir. Et rester. C'était terriblement tentant et j'en avais une envie démesurée. Quelques mois plus tôt, j'aurais su museler cette envie, la faire taire et l'étouffer sous le poids de ma foi en Dieu. Mais là – après le V, après Krystel, après Léopold, après le désastre avec Torben et la ruine générale que ma vie était devenue, je n'avais plus la foi. Je voulais toujours tuer des vampires pour l'HCV, ça oui – mais je n'avais plus la foi en Dieu. Alors, adieu pureté, adieu chasteté. C'était déjà fini depuis l'étreinte torride partagée avec Torben dans ce manoir maudit, fini depuis mes nuits incohérentes avec Léopold où il me droguait pour s'amuser de ma déchéance. Je ne faisais que choisir ma perversion, après tout : et me damner dans les bras de Johan serait infiniment plus doux que de brûler ma santé dans les draps d'un vampire. Toujours blottie contre lui, je pouvais sentir la chaleur de son corps réchauffer le mien. J'enfouis la tête dans son cou, fermant les yeux, et savourant son odeur familière.

« Merci. J'avais tellement peur que tu me fermes la porte au nez, tellement peur que tu ne veuilles plus de moi après tout ce temps, après la manière dont je t'ai traité. Tu es un être à part, Johan – un être incroyablement gentil. Je ne te mérite pas. »
J'avais pris son visage entre mes mains, et braqué mes yeux dans les siens, un sourire un peu amer sur les lèvres. Non vraiment, je ne méritais pas ce qu'il me donnait. Se rendait-il compte de cela ? Je n'avais rien à offrir, moi – et lui me donnait tellement en retour de ce rien du tout. Cette générosité, cette acceptation universelle de mes nombreux défauts, c'était inespéré. J'avais là un ami inestimable.

« Ne me laisse plus jamais m'éloigner de toi comme ça. D'accord ? Garde-moi près de toi. J'en ai tellement, tellement besoin, Johan. »
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 11 Fév - 0:22

    Ses remerciements, il ne les entendait pas. Il les prenait en compte, mais il n'avait pas besoin qu'elle le remercie pour comprendre que ce qu'il faisait était important pour elle, voire nécessaire. Il aimait seulement se perdre dans ses yeux, affichant un sourire infiniment plus doux que celui amer et grave qu'elle arborait sur son beau visage. Elle semblait avoir vieillit, plus vite et de façon plus cruelle que lui pendant tout le temps où ils ne s'étaient pas vus. C'était long, trois ans sans elle... mais il s'y était habitué, il avait appris, il ne retournait jamais voir la même femme deux fois, ou rarement. Elle... elle ? Sa foi et les évènements avaient creusé dans ses traits des rides prématuées, peu marquées, mais présentes quand on connaissait le personnage. Ça et l'absence de lumière dans ses pupilles, comme si quelque chose de noir et de fatal avait pris la place de l'espoir.

    « Ne me laisse plus jamais m'éloigner de toi comme ça. D'accord ? Garde-moi près de toi. J'en ai tellement, tellement besoin, Johan.
    - Promis. »

    Rien d'autre à dire.
    Ses lèvres cherchèrent les siennes une autre fois, incapable de se satisfaire d'un seul baiser. Celui-ci fut plus doux, scellant cette entente qui allait peut-être sauver la blonde... et Johan aussi, à une certain degré. Sa langue caressa la sienne avec envie, son corps se pressant un peu contre le sien, histoire de lui faire sentir qu'il était bien là et qu'il le serait tant qu'elle voudrait bien de lui. Il ne la méritait pas et peu importe ce qu'il arriverait, il ne démordrait pas de cette idée.
    Johan rit légèrement et la lâcha, voulant seulement la regarder dans son ensemble. Elle était tout de même toujours aussi jolie, aussi désirable, comme en témoignait le léger renflement de son pantalon de travail. Décidément, ces habits n'étaient pas faits pour camoufler une quelconque réaction physique, hein... Une teinte rosée envahit ses joues et il détourna le regard, s'asseyant de nouveau sur le divan pour pouvoir reprendre contenance totale et entretenir une conversation sans toujours chercher à l'embrasser et à la déshabiller au milieu de son salon/cuisine. Il ne pouvait croire qu'à moitié à son retour miraculeux, dans son petit appartement pas très net et dans une vie où il ne la voyait plus.
    Fou.
    Le blond se releva subitement, ne sachant que faire de son corps. Il se sentait étrangement désoeuvré, tellement excité par ce retour subit. Malgré l'heure tardive, il aurait eu envie de courir, de chasser... tant pis pour ce soir. Il ouvrit le réfrigérateur et attrapa une autre bière, ne résistant pas à l'idée de fêter ça dignement. Johan sortit sa tête de l'électroménager, tenant dans sa main droite deux bières.

    « Tu bois ? »

    Il ne savait trop, le pauvre, ce que cette jeune femme pouvait bien avoir comme habitude... mais en le voyant, si joyeux, tendre une bière à la demoiselle, comment refuser ? Et puis, tout le monde sait que l'alcool est un facteur encourageant grandement la non chasteté, la débauche et les rapprochements entre les gens. Il avait envie de savoir ce qu'elle avait fait pendant ces trois années, d'en savoir plus sur ce « prêtre », de connaître les parts de non-dits qu'elle évitait volontairement... Un sourire angélique, enfantin, avec toutefois la lueur de désir qu'elle connaissait bien dans ses yeux.
    Il comptait bien la garder pour la nuit.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 13 Fév - 3:03

Une promesse. Il me faisait une promesse. C'était inespéré, mais c'était Johan tel que je l'avais connu : une facette de lui était pleine d'altruisme et de gentillesse. Une facette seulement, parce qu'il y en avait de bien plus sombres et sauvages en lui, mais celle-là était présente tout de même et je l'appréciais pour la chaleur qu'elle le poussait à me donner. La certitude d'avoir un refuge, un abri où me réfugier en cas de coup dur, c'était inestimable, et pourtant il m'offrait cela sans sourciller. Ah seigneur. Comme il m'avait manqué. De nouveau il m'enlaça, nouant nos lèvres pour un baiser plus doux et plus tendre, scellant ce pacte renouvelé qui réinstaurait notre vieille amitié. Il me serrait fort, et j'aimais qu'il le fasse : me sentir tenue aussi fermement, c'était agréable, et rassurant. Je n'étais plus seule, il était là, et il prendrait soin de moi, aussi longtemps que j'en aurais besoin. Quel ami précieux j'avais là...

Il se mit à rire. Un rire léger et heureux qui me fit sourire à mon tour. Il avait l'air content, content de me revoir, content que je sois là à nouveau. Cela faisait chaud au cœur, et je me traitai mentalement de tous les noms pour l'avoir ainsi abandonné pendant ces dernières années. Le revoir, le sentir près de moi, c'était comme rentrer à la maison après un long voyage qui se serait mal terminé. Lui aussi apparemment était heureux de me voir – du moins pouvais-je en juger d'après ce que je sentais au niveau de ses pantalons. Hum. Même incohérente et toute pleurante, je restais capable de lui plaire. Flatteur. J'avais très envie qu'il me déshabille sauvagement et me fasse l'amour contre le premier mur venu, tout en souhaitant pouvoir passer une heure ou deux à parler de nos vies. Contradictoire. Il choisit pour moi et disparut derrière la porte du réfrigérateur, en émergeant avec deux bières. Sourire aux lèvres, joyeux, enfantin, et radieux – comment dire non ? Je pris la bouteille de ses mains et le regardai s'asseoir sur le divan. Je posai la bière sur la table basse, avançai vers lui, lui ôtant la sienne des mains et la posant à côté de la mienne. Les mains sur ses épaules, je le considérai gravement, le regard baissé sur le sien alors qu'il levait la tête vers moi.

Il avait changé, en trois ans, mais pas tellement. Décoiffant ses mèches, je retrouvai l'homme ébouriffé qui venait chez moi à intervalles réguliers. Son sourire franc était toujours le même. Nous avions tracé notre route, chacun de notre côté, mais nous restions tout de même Johan et Andréa. Une vague de nostalgie me prit en voyant ses joues un peu rouges. Il semblait réprimer le désir qu'il avait toujours affiché pour moi et même en ressentir quelque gêne. Notre rencontre me revint en mémoire. Un inconnu qui entrait chez moi presque furtivement. Un malaise tellement épais qu'il en était palpable. Une casquette un peu usée, tordue nerveusement dans des mains crispées. La peur dans son regard – peur d'être jugé, peur d'être rejeté. Ma main droite monta caresser pensivement les balafres pâles qu'on devinait sous sa barbe. Ces cicatrices qu'il avait voulu cacher à tout prix et qu'en fait je n'avais jamais vues – du moins celles qui se dissimulaient sous ses vêtements. Jamais de lumière, je n'avais pu que les sentir sous la peau de mes doigts ou de mes lèvres. Tourbillon de souvenirs. Son aveu que la lumière le gênait. Et les moments de luxure qui avaient suivi. Un sourire mélancolique vint étirer mes lèvres alors que je prenais son visage entre mes mains avant de me pencher vers lui, déposant un baiser chaste et rapide sur ses lèvres. Je me redressai tout aussi rapidement.

« Tu te rappelles, Johan ? De la première fois... »
Moi, je m'en souvenais très bien, en cet instant où j'étais debout près de lui, mes mèches blondes encadrant mon visage et le sien alors que nos regards étaient rivés l'un à l'autre. Presque seuls au monde dans cette bulle de souvenirs que j'avais érigée autour de nous – perdus dans le passé qui s'était enfui si loin. Il y avait dans ses yeux cette lueur de désir si familière - la même qui certainement devait danser dans mes prunelles en cet instant présent.
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 16 Fév - 5:32

    La blonde prit une bière de ses mains et il put donc ouvrir la sienne tout en s'asseyant sur le divan, en prenant une longue et rafraîchissante gorgée. Aaaah, ça faisait du bien. Toutefois, il n'eut pas le temps de véritablement profiter de la fraîcheur de l'alcool qu'Andréa lui retira sa bière des mains et posa ses mains sur ses épaules, le jaugeant d'un regard grave qui l'intimida presque, bien qu'il le soutint sans problème. Une main dans ses cheveux, ébourriffant sa coiffure propre et nette, redonnant à son visage l'air juvénile et un peu enfantin qui lui était caractéristique, qu'il cachait sous une barbe d'homme et des vêtements habillés. Des doigts vinrent caresser les cicatrices qu'il cachait sous sa barbe et, par réflexe, il baissa un peu la tête pour qu'elle l'enlève. Le contact était doux et rassurant, il aimait bien se faire caresser la barbe comme un petit animal chaleureux, mais il ne supportait pas qu'on touche ses cicatrices. Et même avec elle, il avait toujours eu une petite réticence, hors du feu de l'action qu'est le sex effrené qu'ils avaient jadis eu.
    Mmmm, sexe effrené.

    « Tu te rappelles, Johan ? De la première fois... »

    Le baiser l'avait surpris, tout comme la question.
    Elle était télépathe, voilà.

    « Comment oublier, tu veux dire..., répondit le lycanthrope malicieusement. À chaque fois que je te vois, je dois t'avouer que j'y pense. Ça fait quand même souvent. »

    Un peu pour la taquiner, un peu de vérité. Ou beaucoup de vérité : il n'avait toujours pas été capable de maîtriser l'impertinence de son anatomie au niveau de son bas-ventre et il gardait ce regard malicieux et plein de désir, ce regard dont il était tout bonnement incapable de se départir quand il était en sa présence. Ce n'était pas de sa faute à lui, si elle était aussi désirable et que quand il la voyait, il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer nue en train de crier son nom ! Johan baissa les yeux, un petit sourire de presque coquetterie étirant ses lèvres, avant de se relever pour se coller à Andréa... et prendre sa bière sur la table basse, non sans avoir « accidentellement » frotté son long corps sur celui de la jeune femme, la tête un instant au niveau de ses cuisses malheureusement habillées de jeans, puis de ses seins, avant d'à nouveau la dominer de sa grandeur. Une gorgée d'alcool pour la provoquer et il reprit place sur le fauteuil, genoux un peu écartés.
    Sa main droite vint caresser la taille de la jeune femme, puis la tira vers lui pour qu'elle s'asseoit sur ses genoux ; il les approcha même pour lui offrir un meilleur appui. Il avait le droit de la vouloir près de lui, de la vouloir sur lui, de se vouloir en elle et de... non, Johan, concentre-toi sur l'amitié offerte et... euh, voilà. Il se mordit les lèvres et fit un grand sourire innocent en osant revenir sur la question qu'elle lui avait précédemment posée, trouvant qu'elle pouvait tout aussi bien s'appliquer à elle qu'à lui :

    « Est-ce que je dois comprendre que tu te souviens bien de cette première fois ? »

    Un petit haussement de sourcil, sensiblement suggestif, son ton se faisant plus lascif, comme pour laisser présager quelque chose de plus. Ce soir, c'était sa façon de se venger de son abandon : en reprenant possession d'elle.
    Les loups sotn des animaux territoriaux, vous savez.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 16 Fév - 6:44

Ce regard. En coin. Malicieux. Lourd de sous-entendus, évocateur, riche de souvenirs. Comme s'il riait de bon cœur, rien qu'avec ses yeux. Mon cœur à moi fit un bond dans ma poitrine sous le coup de la marée de souvenirs qui déferla soudain, venue des tréfonds de ma mémoire où je les avais bien enfouis. Sur un regard, je me rappelais soudain de la chaleur insensée de son corps contre le mien, du grondement sourd et retenu qu'il émettait toujours pendant qu'il me faisait l'amour, de son air joyeux après, quand il posait la tête sur la poitrine et écoutait le rythme de mon sang s'apaiser. Le rouge me monta aux joues alors que mon corps se mettait à appeler le sien en sourdine, et je me concentrai sur ses paroles pour chasser mon trouble. Hum bon il ne faisait rien pour m'aider à rester calme et raisonnable, il fallait bien l'avouer. Et ce regard, oh mon dieu. Ce n'était rien de moins qu'un appel au péché.

Il se leva, saisit sa bière, fut une longue gorgée en me dominant de toute sa taille, puis se rassit. Il s'était allégrement frotté contre moi, sans se départir de son air innocent, l'auréole sur la tête et les petites ailes dans le dos, comme si mon corps n'avait fait que se trouver sur la trajectoire du sien. ((c) Fred). Bah tiens. Comme si je ne le connaissais pas, ce phénomène. Il était évident que, d'une manière ou d'une autre, j'allais finir dans son lit avant la fin de la nuit. Rien qu'à la manière dont il me saisit par la taille pour me faire asseoir sur ses genoux, et son sourire innocent... je n'étais pas dupe. Pire, j'en avais envie. Retrouver un peu de cette sérénité abrutissante qui me tombait dessus naguère une fois que nous avions partagé quelques ébats récréatifs. Même sa question était un chef d'œuvre. Petite agace, vengeance subtile pour ces trois années d'abandon. Ah, il voulait jouer à ça ?

« De la première fois ? Non, pas trop... je me souviens surtout de ma pitié en te voyant si... malhabile... »
Je levai les yeux au ciel théâtralement, me détournant de lui pour lui prendre sa bouteille des mains et en avaler une gorgée, mes yeux braqués dans les siens, franche et provocante. Et puis soudain j'en eus assez. De prétendre. De faire semblant. J'avais toujours été le plus honnête possible avec lui, et là, ce jeu me pesait. Je n'étais pas vraiment d'humeur ce soir à jouer à être une autre. J'avais besoin de lui, de sa chaleur, de ses caresses. Aussi posai-je la bouteille sur la table derrière moi, avant de me retourner vers lui pour enlacer ses épaules de mes bras.

« Évidemment que je m'en souviens, Johan. Comment oublier ça ? De celle fois-là, et de toutes les autres qui ont suivi. Tu es un amant extraordinaire et mon corps n'a pas oublié le tien. J'ai envie de toi. Envie de tes mains sur moi. Envie que tu me fasses l'amour comme autrefois. Mais ce serait égoïste de te demander ça après tout ce temps. Et pourtant, Dieu m'ait en sa pitié, j'en ai très envie, oui. »
Était-ce cela qu'il voulait entendre ? Je n'en savais rien. Moi, en tout cas, j'avais respecté cet accord tacite de franchise qui nous avait toujours liés. Je m'étais promis de rester sage – je ne pus m'empêcher de l'embrasser pourtant, à pleine bouche cette fois, un baiser profond et sensuel qui mit le feu à mon sang. Je n'avais pas envie que ça s'arrête, je voulais que ça continue, et que la situation dérape – mais c'était à lui d'en décider. Quoi qu'il choisisse, je m'y plierais, et il le savait.
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 18 Fév - 19:32

    Malhabile, lui ? Son sourire fondit. Bien qu'il n'avait jamais perçu le sentiment qu'il était malhabile avec la jeune femme, il restait un être bien facile à faire douter et soudainement, la certitude qu'il avait réussi à satisfaire cette demoiselle pendant tant d'années venait de se ternir. Quoi ? Pendant toutes ces années, elle... ? La première fois n'avait-elle donc pas été merveilleuse ? Ses yeux perdus fixèrent la jeune femme pendant qu'elle prenait une gorgée de sa bière, une lueur provocante dans ses yeux. Le jeu cessa toutefois rapidement, laissant place à cette Andrés câline qui passa ses épaules de son bras.

    « Évidemment que je m'en souviens, Johan. Comment oublier ça ? De celle fois-là, et de toutes les autres qui ont suivi. Tu es un amant extraordinaire et mon corps n'a pas oublié le tien. J'ai envie de toi. Envie de tes mains sur moi. Envie que tu me fasses l'amour comme autrefois. Mais ce serait égoïste de te demander ça après tout ce temps. Et pourtant, Dieu m'ait en sa pitié, j'en ai très envie, oui. »

    Un instant il avait perdu et celui d'après, rassuré, en confiance. Elle jouait. Et ses mots, oh ses mots !, faisaient renaître encore plus fort en lui cette envie de la toucher, de parcourir ce corps qu'il connaissait tant, de faire glisser sa langue sur ces seins qui lui manquaient. L'homme répondit au baiser profond de la jeune femme, la serrant contre lui tant qu'il pouvait, lui faisant sentir l'érection dérangeante de ses pantalons, son désir qui était à fleur de peau, à fleur de lui-même. Mais autant elle se sentirait égoïste de lui demander du sexe après toutes ces années sans se voir, autant il se sentirait profiteur de prendre cela alors qu'elle était fragile. Il n'était pas de ces hommes qui désirent consoler avec le sexe, il était l'ami qui apaisait d'un chocolat chaud et d'un lit ouvert, non pas à la luxure, mais à la chaleur et au réconfort. Difficile de concorder les deux, actuellement...
    Johan passa ses bras sous les cuisses de la demoiselle assise sur lui et se leva, la déposant sur le divan. Il avait une idée. Quelque chose qui pourrait peut-être l'apaiser elle, lui donner un peu de ce qu'elle voulait, sans que lui se sente trop coupable... Le lycanthrope l'embrassa, laissa ses mains courir sur sa poitrine, aller sous son chandail plaqué sur son corps pour toucher la peau chaude de son ventre. Ses lèvres allèrent à son cou mince, sans toutefois l'embrasser, simplement pour laisser son souffle chaud l'effleurer et la caresser tout comme ses mains hardies, ses doigts qui avaient osé remonter jusqu'à son soutien-gorge pour s'infiltrer dans le sous-vêtement et caresser ses courbes féminines qui lui plaisaient tant. Ce contact lui avait tant manqué... De lui-même, juste là, il arracherait son chendail et ses pantalons et la prendrait, maintenant, contre sa table. Mais non. Il s'agenouilla devant elle, ses mains se retirant de sous son chandail pour aller au devant des jeans de la jeune femme. Un oeil amusé, un mordillement de lèvre, le bouton du jeans qui se détache et la fermeture-éclair qui lentement se baisse, s'abaisse jusqu'à révéler le tissu d'une culotte, une chaleur attirante également.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 25 Fév - 5:08

Il répondit à mon baiser, avec cette passion qui l'avait toujours caractérisé. Entier. Johan était entier dans chacun de ses gestes, dans chacune de ses paroles. Il l'avait toujours été, avec moi. Quand il s'engageait dans l'acte d'amour, il le faisait avec une dévotion remarquable et s'y appliquait tant qu'il n'avait pas atteint chacun de ses objectifs. Je sentais tout cela dans le baiser qu'il me rendit, alors qu'il me serrait contre lui avec cette force que je n'avais jusque-là retrouvée que chez les vampires. Je sentais son érection contre mon bassin et la sensation familière noua un peu plus mes entrailles. J'étais sans doute égoïste de revenir après trois ans pour réclamer ses attentions – mais il ne semblait pas attendre autre chose de ma présence et c'était curieusement rassurant, quelque part, de constater que les choses n'avaient pas tellement changé – que certains repères restaient immuables. J'avais tellement besoin d'un peu de stabilité.

Un geste, un mouvement, et j'étais étendue sur le divan, Johan penché sur moi. Mes yeux se rassasiaient de son visage alors qu'il laissait courir les mains sur moi. Sa barbe, les fines cicatrices qui couraient sur sa joue, la courbe de ma mâchoire, la ligne de son menton, l'arête de son nez – ses mèches en désordre, le pli rieur de ses lèvres, l'éclat joueur dans ses yeux alors qu'il me regardait. Je le retrouvais tel que je l'avais quitté – si peu changé que j'eus peine à croire soudain que trois années s'étaient écoulées. Il m'embrassa à nouveau, et c'était la chose la plus... naturelle qui soit. Familière et rassurante. Une ancre dans la tempête. Ses mains chaudes ensuite – oh, si chaudes ! Sur mon ventre, ma poitrine – un frisson courut le long de mes membres. Tout mon corps l'appelait, à présent. Il devait bien le sentir, ce diable d'homme, avec sa science du corps des femmes – il le savait parfaitement, et il s'en amusait, promenant les lèvres dans mon cou, m'effleurant à peine.



« Johan... »
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 25 Fév - 7:24


    « Johan...
    - Oh, Andréa, j'ai tellement envie de toi... tellement... »

    Le contrôle était perdu, tant pis : il avait toujours été franc et actuellement il avait seulement envie de la prendre avec force, de s'approprier ce corps perdu au profit d'il ne savait qui, et qui était maintenant ici, offert. Pour lui seul.


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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 25 Fév - 8:15

Toujours, toujours cette habitude de cacher son torse. Je m'en souvenais, et respectant son souhait informulé, j'avais gardé les yeux fermés, préférant attendre qu'il prenne un jour la décision de se montrer plutôt que de voler un regard. Peine perdue – je le sentais refermer un par un chaque bouton. J'aurais dû penser à éteindre la lumière avant de me lancer dans des ébats improvisés – mais la non-préméditation de ce rapprochement soudain avait été totale. La prochaine fois, j'y veillerais tout de même. J'adorais sentir sa peau chaude – si chaude, contre la mienne. Ma franchise apparemment avait atteint son but – il avait réellement envie de moi, envie de ce corps que je lui offrais. C'était flatteur. Réconfortant. Terriblement bienvenu et formidablement euphorisant. J'avais la sensation de rentrer à la maison après des années d'absence, et de retrouver la seule personne qui m'ait jamais appréciée uniquement pour ce que j'étais. Pour d'autres, j'aurais été une femme-objet, un outil – pas pour Johan, qui semblait toujours voir la personne en moi.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 25 Fév - 22:59


    Toujours à demi-nu, il s'assit sur le divan et mit ses doigts sous le menton de la jeune femme, voulant capter ses yeux. Un sourire rassurant, il ne lui en voulait pas pour cela voyons. Johan retira le préservatif et attrapa un mouchoir dans la boîte posée sur sa table basse, l'enroulant dedans.

    « Je... je suis désolé. Vaut mieux arrêter là, parce que tu... tu devrais aller à la salle de bains. Tu... tu saignes un peu. »

    Pourquoi donc était-il incapable de parler de ces choses clairement ? Toujours cette espèce de distance face à la réalité des choses. Elle saignait, oui : pas beaucoup, mais un peu, et oui, il valait mieux qu'il arrêtent maintenant, avant qu'elle ne souffre plus. Si elle n'avait pas saigné, il lui aurait tout naturellement offert de prendre le relai et d'aller sur le dessus, histoire de mieux contrôler la pénétration, mais là... impossible de continuer. Le libraire remonta ses sous-vêtements, puis ses pantalons, sans toutefois les attacher, baissant un peu les yeux. Même si, techniquement, ce n'était pas de sa faute, il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu responsable de son état actuel. Malgré lui. Sa main qui va chercher la bouteille de bière sur la table basse pour en prendre une longue gorgée, ça allait lui remettre les idées en place et l'empêcher de penser sans cesse à la belle blonde en train de crier son nom de plaisir, attendant que la demoiselle revienne au salon.

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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptySam 26 Fév - 6:18

Quelques secondes s'écoulèrent en silence. Le ronronnement rassurant de Johan s'était interrompu, de même que ses mouvements, et je le sentais perplexe. Puis il sembla reprendre ses esprits, se retira de moi délicatement et me prit dans ses bras, me serrant doucement contre lui. Réconfort amical apprécié. Avant, j'avais apprécié cet aspect annexe de notre relation purement commerciale : cette amitié spontanément offerte qui n'exigeait rien. Et quand nos rapports professionnels avaient cessé, notre relation amicale avait continué, par-delà les années. J'étais heureuse de le retrouver, même si apparemment ce soir il faudrait se contenter de l'aspect platonique de notre lien. Peu m'importait. Le sourire rassurant qu'il m'adressa réchauffa quelque peu mon cœur bien abîmé et je pris le chemin de la salle de bains, suivant son geste de la main. Effectivement, je saignais un peu. Rien de méchant – c'était normal. Il n'y paraîtrait bientôt plus, mais à l'avenir il faudrait que je me montre plus modérée dans mes rapports intimes, au moins dans un premier temps... surtout si ces rapports s'effectuaient avec Johan qui avait un peu de peine à manifester de la retenue une fois engagé pleinement dans l'action. Lorsque je revins dans le salon, il avait une bière à la main et se tenait assis, l'air un peu inquiet. A mon tour de sourire paisiblement.

« Ça va, ne t'inquiète pas. Je me suis simplement... laissée emporter. Tu y vas avec un peu trop de vigueur, mon ami. Il faudrait montrer un peu plus de contrôle, la prochaine fois, d'accord ? Juste le temps de guérir totalement... »

Prochaine fois. Les mots m'avaient échappé presque malgré moi, mais la vérité était là. J'avais envie de reprendre ma liaison charnelle avec cet homme adorable, totalement perturbé mais vraiment gentil. Besoin d'inonder mon corps de plaisir et ma tête de folie pour oublier un peu la blessure lancinante de mon cœur et le souvenir de Torben qui m'empoisonnait l'existence. Un ami sincère : voilà ce que Johan était et c'était bien là le plus appréciable. J'avançai vers lui d'un pas tranquille, apaisée tout de même dans mon tourment, même si notre partie de jambes en l'air avait tourné court. Et au passage, très délibérément et le regard braqué droit dans le sien, j'appuyai sur l'interrupteur, éteignant la lumière et plongeant la pièce dans la pénombre. Pas question de coucher ensemble dans l'immédiat, certes – rien n'empêchait cela dit quelques câlins innocents, en tout bien tout honneur...

Je vins vers lui à tâtons, contournant prudemment la table basse pour ne pas m'y éclater une rotule, et délaçai mes chaussures, grimpant ensuite hardiment sur ses genoux, de profil, les deux jambes retombant à sa droite, un bras passant dans son dos pour s'agripper à son épaule, et l'autre se faufilant sous la chemise dont j'attaquai tranquillement l'ouverture, bouton après bouton. Pendant ce temps, j'enfouis le nez dans son cou – humant cette odeur si familière qui me faisait sourire à chaque fois tant elle lui correspondait parfaitement. Il n'avait pas posé de question. C'était vraiment parfait. Avait-il compris que je ne souhaitais pas parler de ce qui s'était passé ? Je pouvais tout de même lui en dire un peu. Juste pour le rassurer.

« Une histoire impliquant un collègue et du sang de vampire ingéré par erreur. Tu connais la portée aphrodisiaque de la substance ? Hé bien on est allés beaucoup trop loin. J'en garde quelques séquelles. »
Il l'avait constaté. Inutile qu'il sache que je ne parlais pas seulement de dommages physiques, mais également de l'amour sans espoir qui écartelait mon âme et m'avait jetée dans le cloaque de la drogue, d'où seule cette rencontre avec un vampire débarqué chez moi avait pu me faire sortir. Je posai les lèvres sur les cicatrices qui couraient dans son cou, y passant subrepticement la langue, tandis que ma main droite caressait son épaule et que la gauche continuait à déboutonner sa chemise.
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MessageSujet: Re: Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé]   Don't ask : I just need you to hold me tight [Livre 1 - Terminé] EmptySam 5 Mar - 0:04

    Elle en avait des drôles, elles. Ne pas s'inquiéter. Au pire, elles saignait et c'était de sa faute, non ? Le lycanthrope eut un petit sourire amer quand elle le réprimanda sur sa façon d'y aller quand il était ne pleine action, c'est-à-dire avec vigueur et un contrôle très... enfin, très léger. Il était incapable de vraiment se retenir tellement les sensations étaient bonnes et c'était déjà excellent qu'il ne se transforme pas en loup à chaque fois qu'il avait une relation sexuelle (c'était un risque). Les mots « prochaine fois » l'avaient quand même rassuré ; il y aurait une prochaine fois. Des prochaines fois.
    La lumière se ferma brusquement, faisant dans ses yeux un bref éclair de pénombre avant que sa vue se rhabitue à la pénombre. La lueur qui passait par les fenêtres suffisait à ce qu'il voit ce qui se passait avec clarté, en noir et blanc malheureuement, mais avec assez de détails pour voir la blonde retirer ses chaussures pour ensuite s'asseoir sur ses genoux. Ah oui, tout pour le refroidir... Johan posa sa main dans le dos de la jeune femme, pour mieux la retenir, et l'autre sur ses cuisses chaudes, n'hésitant pas à la poser bien haut sur ce corps qu'il connaissait tant et jamais assez. Les doigts effleuraient sa peau alors qu'elle déboutonnait sa chemise patiemment, sous le visage rassuré de Johan, à l'abri dans la pénombre de la pièce. Son visage dans son cou, le sien dans ses longs cheveux, ses bras qui se serrent un peu sur elle, simplement pour profiter de cette caresse si douce.

    La tendresse lui manquait tellement plus que le sexe.
    Du sexe, il pouvait en avoir autant qu'il désirait, gratuit ou non, à la fréquence qu'il désirait.
    Pas la tendresse. La douceur. Tout ce qu'Andréa lui donnait.
    Plus gratuitement que tout.

    Sa petite explicatiion, qu'il n'avait même pas demandé, attrista quelque peu le coeur du lycanthrope. Il était quelqu'un de sensible et ça lui faisait tout de même un minuscule pincement au coeur de savoir que sa jolie blonde avait eu d'autres aventures... même si au fond, il savait que ce n'était pas de la jalousie. Juste un pincement. Et puis, si cet homme l'avait blessé... Johan caressa les cheveux de la jeune femme, tout en réfléchissant au fait qu'elle ait mentionné les propriétés du sang de vampire. Il avait entendu parler de cela, sans jamais avoir goûté (pour des raisons de sagesse et de race, si vous voyez ce que je veux dire), et mine de rien, ça l'intéressait... mais ce n'était pas vraiment le moment d'interroger Andréa sur ses impressions face à la consommation du sang de vampire.
    Ce serait à peine déplacé.
    Un ronronnement quand elle passa sa langue sur ses cicatrices, sa main qui se serre sur sa cuisse.

    « Je comprends. Je vais faire attention. Un sourire dans le noir. Merci de me faire confiance. »

    Un peu de chou.
    Il trouva son menton de sa main et releva sa tête pour chercher ses lèvres, pour les embrasser avec tendresse, toujours en remerciant Dieu sait quoi ou qui de cette soirée qui arrangeait totalement sa journée. Cette présence chaleureuse et féminine lui faisait beaucoup trop de bien.

    « Je... tu sais, je comprends que tu ne veux pas en parler, mais tu m'as manqué, et si tu voulais parler de... ce que tu as fait pendant ces dernières années... je serai heureux. »

    En échange, peut-être se risquerait-il à quelques confessions également.
    Jeu égal.

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