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La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 9 Déc - 23:05

Torben & Isadora
La curiosité est un vilain défaut !


    Ce n’était pas une bonne journée. Non vraiment pas. J’avais vu chaque minute passait, me narguant d’être aussi longue à s’écouler. Aujourd’hui je m’étais rendue faire le ménage chez mes Kenedy. Vraiment seul le salaire me faisait rester à leur service. Comme d’habitude j’avais assisté à leurs disputes quotidiennes, autant entre les deux époux, qu’entre la mère et son fils rebelle. La seule personne de « tenable » était leur petit fille, que j’avais du consoler. Face aux cries des grands, elle avait prit peur. Pauvre enfant. Etant moins même mère, je ne pouvais pas concevoir que l’on fasse souffrir la chair de notre chair d’une telle manière. Jamais je ne me serais conduite ainsi avec ma Savannah, jamais… Ma Savannah… Cela fait un an jour pour jour qu’on l’avait arraché à moi, et il ne s’était pas passé une journée sans qu’elle ne me manque. Je me sentais si seule à présent qu’elle n’était plus à mes côtés. Je me faisais violence pour ne pas prendre le premier avion en direction de Portland pour la ramener chez moi, chez nous. Elle me manquait tant…

    Oui cette journée était vraiment déprimante, et ce fut avec grand plaisir que je vins constater que la nuit pointait le bout de son nez. Je quittais la demeure des Kenedy à 19h30, pas une minute de plus, pas une minute de moins. Je fis quelques kilomètres avec ma voiture, avant de m’arrêter sur le bas côté d’une route déserte, qui longeait une forêt. Je me déshabillais, prenant soin de vérifier au préalable que personne ne se trouvait dans les parages. J’inspirais un grand coup, savourant les différentes odeurs que m’offrait la nature. Cela allait déjà mieux. Je posais mes habits dans mon coffre, verrouillais ma voiture, et cachais les clefs de cette dernière sous une grosse pierre non loin de là. Je ne pouvais décemment pas les prendre avec moi. Un loup avec un jeu de clef dans la gueule, si vous voulez mon avis, ça ne le fait pas trop, pour ne pas dire pas du tout. Une fois cela fait, je m’enfonçais donc à travers les bois, jusqu’à trouver une petite clairière. Il était temps que je laisse respirer mon loup et que je vagabonde dans les bois. Cette idée me fit frémie d’envie par avance. Voilà quatre jours que je n’avais pas eu l’occasion de courir, et j’étais « en manque ».

    Il me fallut une bonne dizaine de minute pour me transformer et reprendre mes esprits. Ce n’était pas du tout, mais pas du tout agréable de muter en loup. J’avais à chaque fois l’impression que ma peau se décollait de mon corps, comme si on m’écorchait vif. Je dois bien avouer que je finissais par me faire à cette douleurs, qui au départ m’avait cloué au sol une bonne vingtaine de minute. Mon ancien Ulfric m’avait toujours dit qu’avec l’âge, je finirais par ne plus ressentir de douleur, et que ma transformation ne durerait qu’une demi-dizaine de minute. Que j’avais hâte que cela arrive…

    Sous ma forme lupine, je ne ressentais pas les choses que sous ma forme humaine. Mes sens étaient plus aiguisés. Je pouvais sentir chaque mouvement dans la forêt à travers les coussinets de mes pattes. Je pouvais entendre chaque bruit propre à la nature, à travers mes grandes oreilles grises. Je pouvais identifier chaque odeur d’animaux et d’humains, à travers mon museau blanc neige. Je me sentais libre, comme si tous mes problèmes s’envolaient lorsque je revêtais mon loup. Par réflexe, je tournais la tête, cherchant la présent de Nathaniel, avant de me rappeler qu’il n’était plus. J’étais devenue une louve solitaire, qui n’avait plus de compagnon avec qui courir. Non ce n’était pas le moment de penser à ça. Mes pattes vinrent rapidement frapper le sol alors que je m’élançais à toute vitesse dans les bois. Je flairais une biche que je décidais de prendre en chasse. Je ne la mangerais pas non, mais la chasse procurait de telles sensations de plaisir que je ne pouvais pas m’empêcher de la pratiquer…

    Il s’écoula de nombreuses heures avant que je ne croise âme qui vive. Je grattais un terrier de lapin pour l’en déloger alors qu’un bruit derrière moi ce fit entendre. Un magnifique loup marron se tenait là derrière moi, en position d’attaquer. Je sortais les babines, me positionnant également en attaque. C’était un loup-garou lui aussi, je pouvais le lire dans son regard, tout comme il savait qui j’étais. Il ne faisait aucun doute que nous appartenions à la même meute, et il était venu là pour me défier, moi Isadora Jayden Doyle, l’ancienne protégée de notre roi-loup. Il voulait se prouver qu’il pouvait venir à bout d’une jeune loupe, un peu trop impétueuse, qui n’était pas prête à se laissait faire aussi facilement. Nous nous regardâmes une dizaine de minute, avant qu’il ne fasse la première action et ne me saute dessus, les crocs et les griffes sorties…

    Je saignais abondamment et j’avais taché toute ma voiture. Heureusement je n’avais eu qu’une dizaine de kilomètre à parcourir avant de rejoindre mon appartement. Il était passé trois heures quand je tournais avec difficulté mes clefs dans ma porte, une de mes main tenant mon ventre, afin de contenir ma plaie. Le combat que j’avais mené n’avait pas été une mince affaire, et bien que j’avais réussi à arracher de peu l’égalité, il m’en avait couté plus d’un morceau de chair. Ce fut avec grande difficulté que j’étais redevenue humaine, et que j’avais enfilé mon pantalon et mon tee-shirt. Se balader nue dans la ville, ce n’était pas recommandé, surtout dans mon état. Je rentrais, m’appuyant contre les murs, tachant le sol de mon sang. Heureusement que c’était du carrelage et non pas de la moquette, sinon pour le laver, j’aurais eu besoin de beaucoup d’huile de coude. Je claquais ma porte, tournais un verrou, et entrais dans ma salle de bain. Je relevais mes vêtements, examinant chacune de mes plaies. Mon nez était cicatrisé, ainsi que les autres marques sur mon visage. La chaire de mon bras gauche se reconstituait peu à peu, et je versais sur cette dernière du désinfectant qui m’arracha un léger crie de douleur. Je finis par le haut de mon ventre. Une grande plaie béante laissait apparaitre ma cotte la plus basse, et ce n’était pas du tout jolie à voir. Je remerciais le ciel que demain soit un samedi, et qu’ainsi je puisse passer ma journée à récupérer. Un jour me suffirait pour être de nouveau sur pied.

    Afin d’accélérer le processus de régénération je me fis couler un bain, et vint m’envelopper dans l’eau bouillante. J’avais mal, mais passais la première douleur, je me sentais beaucoup mieux. Des coups furent taper à ma porte, mais je n’y prêtais pas attention. Il n’était plus l’heure de venir me voir. Sans doute un Sdf qui était encore rentré dans le bâtiment, en quête d’une petite pièce. On m’avait déjà fait le coup la dernière fois. Je plongeais ma tête dans l’eau devenue rouge, fermant les yeux afin de savourer cette sensation de paix. Malheureusement elle ne dura que très peu de temps. Un grand claquement se fit entendre, et je n’eu pas besoin de voir que l’on venait d’enfoncer ma porte pour comprendre ce qui se passait. Je sortais rapidement de mon bain, plongeant vers le meuble le plus prêt et y sortait un couteau. J’enfilais un peignoir, retenant avec difficulté un cri de douleur quand le tissu vint toucher ma chaire endolorie qui vint le tacher. Flûte un lingue de bain tout neuf qui était bon pour la poubelle ! Je me tenais contre le mur juste à côté de la porte de ma salle de bain, attendant que le voleur n’entre dans ma salle de bain et éteignait la lumière. Je pouvais entendre son cœur battre et ses pas approchés. Il ouvrit la porte qui ne possédait pas de verrou, et alors qu’il passa le pas de la porte, je levais mon arme, prête à frapper avant de reconnaitre l’homme qui entrait, un révolver à la main. Mais bon sang que faisait-il ici ? Me mettant dans la lumière, histoire qu’il ne me tire pas dessus je lui dis, sur un ton on ne peut plus agressif, mon couteau toujours solidement tenue dans ma main –on ne sait jamais si c’est un ami de Stephen–

      α Non mais cela ne va pas la tête d’entrer chez les gens en pleine nuit ! On peut savoir ce qui vous prend Torben ? C’est Stephen qui vous envoi c’est ça ?
Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 10 Déc - 13:00

    J'étais en train de finaliser mon dernier achat à Cameron. L'irlandais semblait satisfait; il avait vendu à bon prix son armement. Et moi, je n'avais plus d'argent, plus rien. J'avais épuisé tous mes deniers donnés par l'Eglise pour ce mois ci, et j'avais également dépensé le peu de biens volés qu'il me restait. J'avais pendant tout un premier temps hésité à voler chez les vampires que j'avais tuer. Je ne trouvais pas cela moral. Mais la nécéssité de l'instant avait fait voler en éclat ce principe et j'avais péché à quelques reprises. Les vols les plus fructueux avaient été faits lorsque j'avais abattu ce vieux vampire, qui s'était presque laissé faire. C'était dans la banlieue de Glasgow, une vieille demeure solitaire genre vieux manoir, vous devez voir de quoi je parle, sans doute. Le serviteur humain du suceur de sang m'avait pris pour un cambrioleur, et m'avait donné accès à des objets incroyables de richesse. Des objets anciens, en or ou en d'autres métaux rares et précieux, venus tout droit d'époques païennes ou de la gloire de la religion. J'en avais tiré plusieurs dizaines de milliers de livres, mais tout était parti depuis. Entre l'alcool, mes infiltrations qui m'avait couté cher, des locations de matériel... Et aussi, des achats d'armes. Trois fusils automatiques américains, derniers modèles. L'US Army n'en avait pas encore touché tous les stocks. Des grenades à mains. Deux mille coups en argent, calibre OTAN. Une douzaine d'armes de poing, des pistolets semi automatiques américains et russes, surtout. Un fusil de précision, russe lui aussi, avec lunette télescopique. Et enfin, j'avais pu acheter de quoi fabriquer plusieurs kilos de bombes artisanales. L'armée et l'apprentissage des techniques m'avait permis d'assembler toutes ces armes, et cet arsenal s'était bâtit en marge de ce que mettait l'Eglise à ma disposition. Radanti et Swesson en seraient fort mécontents, mais j'avais pris des précautions. J'avais précisément loué mon studio actuel pour les caches qu'il recelait. Les feuilles de plomb dont j'avais doublé les couvercles en bois des caches impliquait que même un détecteur de métaux ne capterait rien.


    Cameron me remercia et me donna l'accolade. J'aimais ce type. J'avais jadis lutté contre des terroristes et des partisans tels que lui, mais j'avais beaucoup de respect pour lui. Il vendait des armes de tous les pays pour financer les mouvements de l'IRA, l'armée secrète irlandaise pour la libération de l'irlande du nord. Nous faisions mutuellement profit, ensemble. Il m'avait fait payer fort cher les premiers équipements, mais par la suite, m'avait fait des prix intéressants. J'étais à sec, mais j'avais pu mettre à profit l'argent que mon « travail » me rapportait. Je refermais le sac de détonateurs et serrais la main de Cameron. Il n'avait pas voulu me dire où il se procurait ces excellentes balles en argent. Je souriais. L'homme était malin; il savait qu'avec tout cet attirail, j'aurais de nouveau besoin de lui. En quelque sorte, il investissait dans ma réussite; il m'armait pour que je réussisse ce que j'entreprenais, et tant que je réussirais, j'aurais besoin de nouvelles munitions et d'armes de remplacement. Nous nous quittions en bons termes, et prenions garde à ne pas avoir été suivis. J'embrassais la photo de ma femme, avant de démarrer le moteur. J'étais prêt à déclencher une petite guerre chez les vampires pour libérer ma soeur, désormais. Je rentrais tranquillement chez moi, sans faire d'excès de vitesse. Je ne devais pas attirer le regard ou la suspicion, pas avec le chargement illégal et dangereux que je transportais.


    J'arrivais au rez de chaussée, et allumais la lumière du couloir. Je me figeais, laissais tomber le sac de détonateurs et tirais mon pistolet, cran de sureté enlevé. Je braquais l'arme vers le bout du couloir. Il y avait du sang partout. Sur le sol, des gouttes étaient tombée avec une régularité impressionnante; il y en avait tout le long du couloir. A deux ou trois endroits, on voyait la trace d'une main ensanglantée sur le mur, dégoulinant de sang. Mon cerveau ne pensa qu'à une seule chose. Vampire, ou victime de quelque chose de ce genre. Je ramassais mon sac sans arrêter de braquer ou de surveiller l'extrémité du couloir. Quelqu'un avait été blessé, et si c'était bien un vampire, alors le suceur de sang n'aurait pas laché sa proie aussi facilement. Une fois le sac ramassé, je le passais en bandoulière, et avançais rapidement sans un bruit. Je grimpais les escaliers, prenant garde à tout ce qui pouvait arriver. Arrivé devant ma porte, je vis que le sang s'arrêté devant celle d'en face. Isadora. Mon coeur fit un bond. Ma voisine était rentrée blessée chez elle... Je paniquais à cette idée; je ne la connaissais que fort peu mais je m'en voudrais si cette connaissance s'était fait attaquer par les vampires en mon absence. Avais je encore une fois manqué mon reendez vous avec le destin? J'ouvrais brutalement ma porte, et jetais mon sac à l'intérieur. Puis, je m'avançais, et écoutais à la porte d'Isadora. Quelques bruits de liquide. Mon coeur s'emballa de plus belle,e t je ne cherchais pas à faire dans la dentelle; si un vampire la vidait de son sang, je devais faire vite. Je reculais et ouvrait la porte en défonçant la serrure d'un brutal coup de pied. Mon genou me fit souffrir, mais je pénétrais dans la pièce, braquant mon arme devant moi. Je fouillais la pièce du regard, rien. Le bruit venait de la salle de bain. Je m'avançais vers la pièce, et inspirais un grand coup avant d'y pénétrer.


    Rien n'aurait pu me préparer à ce que je vis.


    Il y avait encore du sang partout, par terre, sur des compresses dans le lavabo, et l'eau du bain était souillée d'hémoglobine. Les vêtements de la jeune femme se trouvaient partout autour de moi. Et elle, elle se trouvait devant moi, en peignoir, brandissant un couteau dans ma direction, me demandant ce que je faisais là. Je baissais mon arme, bouche bée. Elle était presque nue, et du sang maculait le dessous de ses seins, comem si elle avait été blessée sur le bas des côtes. Je rengeais précipitamment mon arme. Qu'avais je fais? Crétin! Je m'étais dévoilé à une personne de plus! Avec les meilleures intentions du monde, je me mettais encore en danger, ainsi que toute l'Eglise HCV! Je devais vite trouver quelque chose... La vérité peut être, d'abord? Je détournais cependant les yeux d'Isadora, et si la prudence m'intimait de ne pas lui tourner le dos, et je me tournais sur le côté pour ne pas qu'elle souffre de mon regard sur son corps blessé et dénudé. Je ne compris pas ce qu'elle me dit, cependant.



    | Stephen? Qui? Non, Il y avait du sang partout dans le couloir. Euh... je suis désolé pour votre porte, mais j'ai eu peur que vous soyez gravement blessée! Je suis vraiment, vraiment désolé. Je n'aurais peut être pas dû... Mais les traces de sang s'arrêtaient devant chez vous et je n'entendais pas un bruit... J'ai eu peur pour votre vie. |


    Je fis une pause, fermant les yeux. Mon dieu, qu'est ce que je pouvais être con!


    | Ca va, vous allez bien? Comment vous vous êtes fait un truc pareil? Et c'est quoi cette histoire de Stephen, des ennuis? |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 13 Déc - 22:18



    J’avais mal. Mon flanc était on ne peut plus amoché, et sans l’eau sur ce dernier, la douleur redevenait vivace. Le tissu de mon peignoir ne m’aidait absolument pas, venant se coller à ma plaie. C’était une sensation des plus désagréables, que je ne souhaiterais à personne, même pas à mon pire ennemi… Quoi que… Si je le souhaitais à Stephen. Qu’il pourrisse en enfer celui là, et dans d’atroces souffrances. Je le détestais autant qu’il m’effrayait. J’en étais arrivée au point d’avoir des armes dans chacune des pièces de mon appartement, toujours à porté de main. Une dague dans ma salle de bain, un teaser dans ma chambre à coucher, un couteau de « boucher » dans ma cuisine, une lame dans le meuble tv de ma télévision, et un Browning semi-automatique sous le papier d’aluminium qui recouvrait le pot de ma goute de sang. J’en avais un second dans mon tiroir de pull et un troisième dans la boite à gant de ma voiture. Mieux valait prévenir que guérir non ? J’avais bien entendu pris des cours de tir, et par mes sens de loup-garou, je m’en sortais très peu. J’avais ainsi obtenu un port d’arme. Je m’étais ruinée, oui. Plus de la moitié de mes économies y étaient passé, mais j’en avais besoin. J’en étais arrivée à voir du danger partout et à ne plus me sentir en sécurité dans ma propre maison. Mes « bijoux » me rassuraient grandement, et il m’arrivait de ne plus penser à Stephen de temps à autre. Je dis bien de temps à autre, car la peur n’est pas quelque chose que l’on peut contrôler facilement. Où du moins, je n’étais pas assez remise de l’expérience traumatisante que j’avais vécue. Même mes séances au psy n’avaient servi à rien, si ce n’est payer au professionnel une piscine sur mon dos. J’avais arrêté au bout d’un mois, mes cauchemars étaient plus virulents quand je devais les évoquer. Fuir n’est pas la solution je sais, mais pour l’instant, c’est tout ce que j’avais.

    Quand Torben avait passé le seuil de la porte de ma salle de bain, ma lame fusa vers lui, s’arrêtant à temps pour ne pas le toucher. J’étais étonnée de le voir, autant qu’il semblait étonné de la situation. Mais je me méfiais. On ne sait jamais ce qu’il avait dans la tête. Je ne pus m’empêcher de penser qu’il était un complice de Stephen. Quand je vous dis que je suis devenue parano, je ne vous mens pas. Il n’est pas rare que je fasse de grands détours en voiture, pour être sure de ne pas être suivi. Je ne m’aventurais jamais dans des rues désertes, quitte à attendre une heure qu’une personne la traverse « avec » moi. Je me baladais souvent avec l’arme que j’avais dans ma voiture sur moi, sa présence me rassurant dans mes grands moments de solitude. Oui, j’avais un gros problème. Je suis consciente qu’une personne « sainte d’esprit » ne se balade pas avec un arme sur elle dans la rue mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Il m’avait eut une fois par surprise, et je ne lui permettrais jamais de recommencer. Rien que l’idée de le revoir me donner de grand frisson dans le dos, peur que j’arrivais à transformer en colère. Je suis toujours plus forte quand je suis en colère. « Ma bête » aime que mes émotions abondent dans ce sens, car elle peut s’en nourrir.

    A mes paroles, mon nouveau voisin, jusque là très serviable, rangea son arme, bien que prudent, il la gardait aussi à porter de main. Au moins quelque chose que nous avions en commun. Je resserrais mon peignoir autour de moi de ma main non occupée par ma dague, quand son regard se porta sur moi. Je suis du genre pudique, et n’aime pas que l’on me voit dans un tel état de faiblesse. Autant me balader nue au sein de la meute ne me dérangeait pas, autant devant des inconnus que j’accusais d’être complice de celui qui me hantait était hautement gênant. Au moins eut-il la décence de tourner le regard, bien qu’il me gardait bien dans son angle de vue. « Gentleman », mais prudent tout de même. Cette attitude me dit aussi penser qu’il n’était pas un « simple » habitant de Glasgow. Sa posture et son attitude me faisait penser à un professionnel. Il savait ce qu’il faisait, cela ne faisait aucun doute. Il fut une époque, je n’aurais rien remarqué, mais mon ulfric m’avait bien éduqué, et à sa mort j’avais appris énormément de chose pour être en mesure de le venger, de ne laisser plus jamais quelqu’un me surprenne, me faire du mal, ou faire du mal à quelqu’un que j’aime. Plus jamais je ne le permettrais…

      α Oh…


    A ces paroles, je me calmais un peu. Peut-être était-ce une ruse, mais il semblait sincère, tant dans ses dires que dans son attitude. S’il était venu pour me tuer, il m’aurait tiré une balle dans la tête, enfin, il aurait essayé, car je n’étais plus femme à me laisser faire. Et surtout, pour ne pas ameuter nos voisins, il aurait utilisé un silencieux, grand absent sur son arme. Non il ne connaissait pas Stephen et son histoire tenait la route. Je regardais mon sol, m’apercevant en effet que j’avais laissé de grandes trainées de sang. Je ne m’en étais pas rendue compte plus tôt et je m’en voulu. Erreur de débutante que de laisser des signes de faiblesses. D’ailleurs en parlant de faiblesse, j’avais la tête qui tournait à cause de la douleur que je ressentais. J’essayais de combattre cette dernière, en m’adossant légèrement contre le mur, cachant un maximum mon état. Je repris alors la parole après un soupir de lassitude.

      α Oubliez ce que j’ai dis.. Ne le prenez pas mal, mais un homme qui fait interruption chez moi et dans ma salle de bain, j’ai du mal à l’accueillir à bras ouvert… Ah et je ne vous poserais pas de question quand à votre métier et votre possession d’arme, si vous en faites de même…


    Je n’avais vraiment pas envie de lui conter ma vie, ni même de connaitre la sienne. Tout ce que je voulais, c’était me transformer en louve, et soigner plus vite ma plaie. Mais c’était impossible et à défaut de pouvoir accélérer mon processus de régénération, j’avais devoir apposer quelques fils sur ma blessure. Des compresses ne serviraient à rien, et retarderaient plus qu’autre chose ma guérison. Si je désinfectais bien ma plaie et m’en occupais comme il le fallait, comme me l’avait appris Nathaniel, je serais remise en deux jours grand maximum. Je me dirigeais vers les meubles au dessus de mon lavabo, gardant toujours un œil sur Torben. Je voulu saisir mon « crochet » et mon fil pour me recoudre, et du m’y reprendre à deux fois pour non pas les prendre, mais les faire tomber dans le lavabo. Je ne pouvais m’empêcher de compresser ma plaie, soulageant légèrement la douleur. Une humaine normale n’aurait sans doute pas résister, mais je n’étais pas comme toutes les jeunes femmes de mon âge. Malgré tout, je devais bien me rendre compte que je n’étais pas en état de me recoudre. Mes mains tremblaient comme si je venais d’avoir la peur de ma vie. Zut ! Je n’aimais pas demander de l’aider à quelqu’un, mais je n’avais pas le choix. J’enfilais rapidement ma culotte noire et remettais mon pantalon souillé de sang, avant de me tourner vers mon voisin. Je relevais un pan de mon peignoir, décollant le tissu de ma plaie et dévoilant cette dernière. J’y pressais une nouvelle compresse, afin de dégager le sang qui s’écoulait.

      α Vous savez vous servir d’une aiguille et d’un fils à recoudre ? Si oui, pourriez-vous m’aider s’il vous plait ?. Et inutile de mentionner le nom hôpital ou pompiers.


    Je lui montrais du regard le « crochet » à recoudre qui se trouvait dans mon lavabo, et le fil chirurgical qui se trouvait à côté.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 13 Déc - 23:01

    J'étais profondément choqué et gêné par la situation. J'avais encore dérapé. J'avais encore fait preuve d'un terrible manque de prudence. Bien entendu, je n'avais jamais eu de mauvaises intentions, mais n'était ce pas justement cela qui m'amènerait finalement à perdre la vie? La jeune femme, bien qu'amochée, semblait tout de même capable de s'en sortir seule. Une foule de questions me venait à l'esprit. Pourquoi avait elle autant saigné? Comment s'était elle blessée? Je n'en avais absolument aucune idée. Je ne savais pas comment elle pouvait supporter pareille pertes de sang. Comment s'était elle blessée? La question tournait encore et encore dans mon esprit, alors que je me rendais bien compte que je n'avais pas de réponse à donner, sinon que sa blessure était forcément d'origine illégale. Dangereuse, de toute évidence. A quel genre d'activités s'était elle adonnée pour ramener pareille blessure? Ce que je ne comprenais pas, c'est comment elle faisait pour tenir encore et toujours debout comme elle le faisait sous mes yeux. Il y avait du sang partout dans le vestibule du bâtiment, les escaliers, et son appartement. Et a moins qu'elle ne se soit blessée directement devant la porte d'entrée du bâtiment, elle avait dû perdre au moins autant de sang avant de rejoindre son logement... Je fronçais les sourcils. Je n'avais jamais vu qui que ce soit encaisser aussi bien les coups qu'elle, et je n'avais aucune explication.


    Peut être n'y avait il pas que son sang? Je n'en savais rien du tout, et je me rendais compte également à quel point je tombais de haut. Ma voisine, si propre sur elle et sympathique, s'avérait tremper dans des affaires louches. Elle s'était blessée, mais tenait debout, et n'avais de toute évidence pas capitulé. Que s'était il donc passé? Cette interrogation était si vive que je ne parvenais pas à trouver de véritable réponse. L'état d'anxieté dans lequel se trouvait la jeune femme était éloquent de la brutalité avec laquelle elle avait été traitée. Elle avait tiré un poignard, signe que mon aimable et douce voisine cachait bien ses sombres secrets. Bien entendu, je ne savais pas encore de quoi il en retournait, mais je désirais plus que tout connaître le fin mot de l'histoire. Elle semblait aussi un peu affaiblie, bien que son apparence reste particulièrement forte. De toute évidence, la perte de sang l'avait tout de même un peu affectée... Mais je me forçais de reporter mon visage vers le côté. Je ne voulais pas me compromettre encore plus, mais je gardais par sécurité mon pistolet à portée de main. Qui sait ce qu'il se passait vraiment? Je ne comptais pas jouer ma vie sur la présomption d'innocence de mon interlocutrice. Elle acquiesça d'un simple « oh » à mes paroles, et je la sentais se détendre.


    Croyait elle en ma sincérité? Sainte Marie, dans quel bordel m'étais je encore fourvoyé... Alors, elle me dit qu'il me fallait oublier ce qu'elle avait dit. Et immédiatement, je me mis justement à penser l'exacte opposé; je comptais bien en apprendre plus sur ce Stephen et cette histoire particulièrement louche. De plus, elle tenta sans doute de me culpabiliser en avançant que j'étais rentré armé en défonçant sa porte. Là, elle marquait un point. Je restais interdit quand elle me dit qu'elle n'allait pas me poser de questions sur mon emploi et ma possession d'arme. Etait ce seulement possible? Je me figeais, et me rendais compte que je n'avais pas d'autre choix que d'acquiescer. Cependant, je reportais mon regard sur le sien, même si la honte de la voir à nouveau presque dénudée me fit monter le rouge aux joues. Dans mon souvenir, je ne m'étais sentit que rarement aussi gêné... La situation n'était vraiment pas très engageante, alors là, croyez moi...



    | Je comprend tout à fait... Mais vous comprenez, je me suis beaucoup inquiété... Okay, en ce qui concerne la discrétion. Mais je n'abandonne pas si facilement. Et un jour ou l'autre, croyez moi, vous devrez me dire ce qu'il s'est passé ce soir.... Mais pas ce soir, je vous laisse un répit. Nous aurons tout le temps d'en discuter, et je ne lâcherais pas l'affaire. Pas après ce que j'ai vu. Grand dieux, vous auriez pu y laisser la vie, tout ce sang... |


    Je me taisais, finalement, préférant gardant toutes mes pensées pour moi. Elle ne voulait pas de questions. Je l'entendis se rhabiller. Je déglutissais bien malgré moi. Même si je n'avais jamais eu de vues sur la jeune femme, je ne pus m'empêcher d'imaginer son corps dénudé, et se rhabillant. Impayable. Vraiment. Même dans une situation pareille, je continuais de ne penser qu'à la tentation de la chair. Je fermais les yeux, me crispant pour maintenir mes pupilles fermées. Je priais silencieusement, appelant de toutes mes forces mes visions de Jana, et les paroles que mon esprit inventait parfois. Mais rien ne venait, toutes mes pensées semblaient dirigées vers ma voisine, blessée, et presque nue. Je n'étais vraiment intéressé que par une seule chose, et j'en avais plus honte que jamais. Finalement, ne l'entendant plus, je relevais mon regard vers elle. Elle était toujours en peignoir, montrant sa chair mise à mal et sanguinolente. La blessure semblait affreuse et j'en restais bouche bée. Je remarquais qu'elle s'était vêtue d'un pantalon et je discernais du coin de l'oeil les coutures d'un sous vêtement noir en dessous. Je m'efforçais de ne pas y penser, quand elle me parla de nouveau.


    | Oui, je sais m'en servir. Si je ne vous pose pas de questions sur le fait que ce soit moi qui doive recoudre, ne m'en posez pas non plus sur la raison de mes connaissances dans ce domaine, d'accord? Mais avant tout, je vous demande juste un instant. |


    Je me détournais d'elleet rangeais définitivement mon pistolet. Arrivé devant la porte d'entrée, je la reclaquais. Mais la serrure sautée, je positionnais le dossier d'une chaise contre la poignée pour empêcher quiconque de rentrer dans le studio de ma voisine. Autant limiter les témoins, pas vrai? Puis, je me dirigeais dans sa cuisine. J'y trouvais un torchon épais et de la vodka dans son congélateur. Parfait. Je revins avec cela, plus deux chaises. J'étais terriblement encombré, et posais les deux chaises côte à côte dans sa salle de bain, lui signifiant de s'asseoir sur l'une d'entre elles. Je m'assis sur l'autre. Alors, je lui soulevais le bras et le tissu de peignoir. Un instant, je fus tenté douloureusement de sentir, d'embrasser, de caresser cette peau si douce juste sous sa poitrine, mais je n'en fis rien. Toute tentation était remplacée par l'unique désir de me rendre utile. Je regardais sa blessure. Horrible, béante. J'y décelais des traces de crocs, et ne pus retenir l'exclamation.


    | Bordel! Vous avez croisé la route d'un loup ou d'un ours, ou quoi? Bon, pas de questions, j'ai compris. Buvez ça. |


    Je la laissais boire de la bouteille de vodka, directement au goulot. Voyant qu'elle n'y allait pas assez franchement, je relevais la bouteille pour accentuer le débit dans sa bouche. Puis, alors qu'elle s'étouffait à moitié avec l'alcool, je lui tendais le torchon.


    | Ca va faire mal. Mordez là dedans, compris? |


    Je lui mettais de force le torchon dans la bouche, m'occupant de la plaie qui pissait encore le sang. J'y renversais une bonne lampée de vodka. La fille se débattit, hurla dans son baillon, et réagit de façon violente. Je la plaquais contre sa chaise, lachant la bouteille par terre pour caler sa tête contre mon torse, la serrant contre moi pour la rassurer, calmer sa douleur, et éviter qu'elle ne fasse trop de bruit et n'attire le voisinage. Puis, je me saisis du fil. Soupirais bruyamment, et m'attelait à ma tâche. La peau n'était pas seulement déchirée, elle était aussi arrachée. Je ne pouvais que recoudre en partie la blessure. Le centre, trop vaste, était simplement recouvert d'une grosses compresse doublée d'un tissu que je trempais dans l'alcool. Elle hurla encore dans son baillon. Je soupirais de plus belle, en sueur, alors que j'avais fini. Je reposais mes outils, et laissais mes mains pleines de sang contre mon pantalon. Je lui retirais son baillon improvisé.


    | Ca va aller? Vous tenez le coup? J'ai besoin de savoir, Isadora. Est ce un vampire qui vous a fait le coup? Je dois vraiment savoir, croyez moi... N'ayez pas peur, je vais m'occuper de vous.... Avez vous besoin de moi pour vous rhabiller, ou est ce que ça ira? Je peux vous filer un coup de main, mais si vous préférez, je peux ranger tout ce bordel et commencer à nettoyer. N'enfilez simplement pas de vêtements auxquels vous tenez... |


    je me laissais retomber contre le dossier de ma chaise, fatigué et les nerfs à vif après pareille intervention. Je buvais une large gorgée d'alcool, directement au goulot.


    | Putain de merde, quelle journée... |

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 14 Déc - 0:51


    J’avais commis une grossière erreur. Je ne pouvais à présent que l’assumer du mieux que je le pouvais. Je pouvais éluder les choses, mais les cacher éternellement ne serait pas possible… A moins que je déménage. Oui, c’était une bonne idée ça ! Quoi que non, pas si bonne que ça. Il me faudrait apprendre de nouveau un quartier par cœur, ainsi que toutes les issues de secours du bâtiment dans lequel j’habiterais. Mais surtout le plus dur, c’était trouver un appartement de la même taille que le t2 dans lequel je logeais, avec mes modestes revenus. Bien qu’elle fût plus en sécurité où elle était actuellement, je comptais bien récupérer la garde de Savannah. C’était ma fille, c’était moi qui l’avais élevé. Elle était heureuse oui avec son père et sa belle mère. Elle avait une vie de petite princesse et d’un côté je me sentais égoïste de la sortir de cet environnement si idyllique. Seulement… J’avais besoin d’elle. Oui, c’est bête à dire, mais je ne me levais chaque jour uniquement pour tout faire pour lui faire regagner l’ile de la Grande Bretagne. Oh bien sur, je ne voulais pas qu’elle rompt contact avec son père, pas du tout. Une garde partagée me conviendrait parfaitement, bien qu’il était hors de question que je déménage sur le « nouveau continent ». Ma vie était là. Ma meute, aussi imparfaite soit-elle était ici. Je ne pouvais pas me passer de la présence des miens, et si je m’exilais en Amérique, je serais considérée comme une cabot et je n’avais aucune certitude de pouvoir trouver une nouvelle meute. Surtout, je n’en avais aucune envie. C’était ici que c’était trouvé Nathaniel, et je lui avais fait la promesse de ne jamais plus quitter son clan. Alors même s’il n’était plus de ce monde, en l’honneur de sa mémoire, je respecterais sa volonté. Cela me faisait d’ailleurs penser que je ne m’étais pas rendue sur sa tombe cette semaine. J’y allais au moins une fois par semaine, pour y déposer une branche de laurier et de sapin, deux odeurs qu’il avait toujours affectionnées. C’était ma façon de me déculpabiliser un peu. Je ne l’oubliais pas, et ne l’oublierais jamais. Il m’avait tant donné, et moi, je lui avais pris la vie.

    Je n’aimais pas savoir Torben chez moi. Je n’aimais pas avoir quelqu’un chez moi tout court. Je ne recevais jamais personne dans mon appartement. C’était mon endroit à moi, rien qu’à moi, une sorte de sanctuaire que personne n’avait jamais foulé. Ou plutôt une seule personne, mais elle n’était plus de ce monde. Je n’étais pas à l’aise en société. Je n’aimais pas les odeurs de la ville, ni toutes celle que pouvaient dégager un corps humain. Chez moi, il y avait toujours une odeur de nature. Tous les jours je ramenais des rameaux d’arbres, et des bouquets de fleurs que j’allais cueillir dans la nature. Le mélange de toutes ses odeurs étaient très agréables pour mon odorat. Et là, on venait de la souiller. Par la présence d’un « intrus » dans ma demeure. Mais c’était ma faute, et seulement ma faute. Je n’aurais jamais du être aussi imprudente, et laissait autant de trace de sang derrière moi. Au fond Torben n’avait rien fait de mal, si ce n’était de vouloir me porter secours. Sa démarche était louable, et je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. Enfin si un peu, c’était plus fort que moi. Je n’aimais pas qu’on se mêle de mes affaires et il avait fait éruption dans ma vie.

      α Il n’y a rien à dire si ce n’est que je n’empiète pas dans votre vie privée et que je vous demanderais d’en faire de même. La curiosité est un vilain défaut comme on le dit si bien. Oubliez cette soirée, et j’en ferais de même de mon côté. Je n’ai pas besoin d’un chaperon. Je sais très bien me débrouiller toute seule. Votre sollicitude n’est donc pas nécessaire


    Je m’étais retenue de rajouter que la conversation était close. Je pouvais comprendre que l’on soit intrigué par ce qui venait de se passer. J’avais perdu une quantité astronomique de sang, et cela pouvait éveiller des soupçons. Hors, je ne pouvais me permettre de rajouter un autre problème dans ma vie. Surtout que de mon côté, je ne chercherais pas à en savoir plus sur lui. S’il persistait dans sa curiosité mal placée, je devrais lui rendre la monnaie de sa pièce, et je connaissais un certain détective qui se ferait un plaisir de me rendre ce service. Kyle… Cela faisait déjà bien longtemps que je ne l’avais pas vu. Pourtant, je savais que quoi qu’il pouvait m’arriver, je pouvais compter sur lui. Enfin, pour tout ce qui ne concernait pas mon « loup ». Il était hors de question qu’il découvre lui aussi qui j’étais devenue un « monstre », une « bête de foire ». Je ne supporterais pas voir son regard envers moi changer. C’était d’ailleurs pour cela que j’avais mis beaucoup de distance entre nous deux. Je ne pouvais pas prendre de risque, même si sa présence me manquait. Il avait été l’épaule sur qui je pouvais me reposer quand je baissais les bras et pensais ne pas être une bonne mère pour Savannah. Il m’avait aidé à l’élever, prenant un peu le rôle de substitution d’un oncle, voir quelque fois d’un père. Je ne pouvais l’en remerciant qu’en le fuyant, qu’en ne lui imposant pas la présence de l’être que j’étais devenue.

    J’enfilais rapidement quelques vêtements, afin de me sentir moins nue. Mon voisin avait tourné la tête et fermais les yeux. Silencieusement, je le remerciais de l’avoir fait, même si je pouvais sentir qu’il n’arrivait pas à se contenir totalement. Il restait un homme après tout. Je ne pipais mot cependant. Il faisait au moins l’effort d’essayer, et c’était louable de sa part. Ne me sentant pas capable de me recoudre toute seule, et ne pouvant laisser mon sang continuait de couler, je lui demandais s’il savait se servir d’une aiguille et d’un fils pour recoudre ma plaie. Elle n’était vraiment pas belle à voir, mais je guérirais. Torben pouvait s’en doute en douter, et il me faudrait me montrer en convalescence les semaines à venir si je ne voulais pas plus éveiller mille et une questions chez lui. Il devait déjà s’interroger sur le fait que je sois toujours conscience après tout le fluide vital que j’avais perdu, il ne fallait pas que j’en rajoute. J’inclinais la tête en un signe affirmatif, et le laissais s’activer à la tache que je lui avais demandée. Quand il rangea définitivement son arme, j’en fis de même, bien que j’attende qu’il soit sorti de la salle de bain pour cacher de nouveau ma dague. J’entendis de ma salle de bain que mon voisin fouillait dans mon appartement, me retenant de lui crier dessus et de lui ordonnait de ne rien toucher. J’aimais que tout soit à sa place, mais là, je devais prendre sur moi.

    Il revint rapidement avec ma bouteille de vodka – mon péché mignon – ainsi que deux chaises et mon torchon de cuisine. Je m’installais sur l’une d’elle comme il me l’intima silencieusement, et le laissais soulever le pan de mon peignoir. Le contact de ses mains sur ma peau m’était désagréable. Je n’aimais pas qu’un inconnu pose ces mains sur moi, seulement il était impossible de faire autrement pour me soigner. Je ne répondais pas à ces paroles, ce dernier se rattrapant bien en disant qu’en effet, je ne voulais répondre à aucune question. Il était loin de se douter qu’il était très proche de la vérité, et qu’en effet c’était un loup qui m’avait mordu, mais que moi aussi j’avais mordu ce dernier et que je ne l’avais pas laissé indemne. Combat de meute nous allons dire. Il n’était vraiment pas rare que cela arrive, surtout avec moi. Je ne me laissais pas marcher sur les pieds, et était la seule louve en dehors de ma lupa, je devais sans cesse prouver ma valeur dans un univers on ne peut plus masculin. J’accueillais l’alcool avec plaisir, bien que cela me dérangeait de boire ainsi ma vodka. Je n’achetais que de la très bonne qualité, et ne pas la savourais me « déchirait le cœur ». Torben semblait pourtant convaincue qu’il me fallait en boire plus si bien que je me laisse « docilement » faire ce qui est très rare chez moi, soyez en sur. Il pensait ensuite douloureusement ma plaie, et ces fois-ci, je ne pus retenir quelques gémissements de douleur. Mon loup était en colère oh oui qu’un inconnu me fasse du mal. J’avais une envie folle de le mordre, de lui faire payer ses actes. Je voulais me transformer, le prendre en chasse et l’abattre. Sous l’effet de l’alcool j’avais du mal à me contenir, mais il le fallait. Et heureusement que cela ne dura pas longtemps.

      α Non… Pas… De… Question… Nous étions… D’accord… Vous en avez… Fais assez… Merci… Comme vous le dites si bien… Cette journée ne fut la meilleure que j’ai connu… J’ai faim…


    Souillé pour être souillé, je décidais de garder mon peignoir sur moi. Je n’avais pas spécialement une très grande garde robe comme les jeunes femmes de mon âge, budget restreint oblige, et j’en bousillais assez à cause de mon côté lupine pour en gâcher un de plus. Je me contentais de resserrer mon lingue de bain, juste après m’être relevée, au bout d’une dizaine de minute. Ma tête tourna un peu, mais j’allais déjà mieux. Ne plus avoir une plaie béante était beaucoup, surtout qu’elle commençait déjà à cicatriser doucement. Je laissais tout en plan dans ma salle de bain, et quittais cette dernière avant que Torben ne m’en empêche. J’allais directement ma cuisine « américaine », et sortais une boite d’œuf de mon frigo – ne pouvant m’empêcher de sourire en voyant la photo de Savannah accroché sur ce dernier –, ainsi que du bacon et deux steaks. Je n’avais quasiment que des protéines dans mon frigo, remplit à ras bord de diverses viandes, la plupart rouge. J’allumais deux de mes plaques électriques, et posais sur chacune d’elle deux poêles. Dans l’une je vins déposer six tranche de bacon, et y cassa quatre œufs. Dans la deuxième, je fis chauffer un peu de beurre et une fois que ce dernier fut chaud, je laissais les deux morceaux de viande dedans.

      α Laissez, je m’occuperez de tout ça demain. Cela peut attendre. Et puis, j’ai l’habitude de m’occuper du ménage. J’espère que vous aimez les œufs et la viande.


    J’étais redevenue un peu plus gentille. Après tout, il venait de me rendre un grand service, et je me devais de le remercier. Ce n’était qu’un simple repas, mais au moins, c’était un début non ? Je n’avais pas l’habitude d’avoir des gens chez moi, si bien que j’avais un peu oublier comme me comporter avec eux. Entre lycan, il était toujours agréable que l’on s’offre un repas – nous avons, je vous l’accorde, un appétit féroce –. Torben était un homme, et donc, j’en déduisais que le simple repas que je lui offrirais lui suffirait. Je posais deux grandes assiettes sur le « bar », deux paires de couverts, ainsi que deux verres, puis indiquait à mon voisin où s’asseoir. Je lui servais deux œufs, ainsi qu’un steak saignant. Je l’avais fait un peu plus cuire que d’habitude, étant donné qu’il était très mal vu dans notre société qu’une femme mange de la viande quasiment cru. Avant de devenir lycan, je détestais ça. Maintenant j’en raffolais. Je pris enfin place sur une des chaises hautes, me laissant un peu aller contre le dossier avant d’entamer légèrement mon assiette. Je ne quittais pas du regard des yeux l’homme en face de moi, et finis par dire.

      α Vous avez une dent contre les vampires j’imagine pour les accuser de mes maux… Je ne répondrais qu’à cette question. Non ce n’est pas un nocturne qui m’a fait ça et je vous demanderais une nouvelle fois de ne pas chercher plus loin. C’est très gentil à vous, mais je n’ai pas besoin d’être maternée, ni n’est besoin d’aide. Les circonstances peuvent laisser penser le contraire, mais souvenez-vous que vous avez fait éruption chez moi et que vous m’avez fait une peur bleue. Sans cela j’aurais pu me débrouiller seule. Mangez, tant que c’est chaud. Pardonnez-moi mais je n’avais pas le courage de préparer quelque chose de plus élaborer. J’ai besoin de manger pour pouvoir gu… aller mieux.

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 14 Déc - 1:32

    Je remarquais aisément avec quel caractère de chiottes la jeune femme avait tendance à me répondre. Je ne me sentais pas vexé; je ne l'étais plus depuis longtemps. Mais je n'aimais pas ça, assurément. Je n'avais pas confiance en elle, et ne me sentais pas non plus suffisamment proche pour tolérer sa façon abrupte de me parler. Bon okay, j'avais enfoncé sa porte, mais était ce ma faute si elle avait laissé croire qu'elle s'était fait charcuter par quelqu'un, ou saignée par un vampire? J'avais agit à l'instinct, et ce n'était pas plus mal, vu que sans moi, elle aurait justement dû faire appel à des professionnels de la santé... Heureusement que j'avais les bases, tout de même. La médecine de terrain, j'avais déjà dû en user par le passé. En Tchétchénie, d'abord. Surtout pour soigner des blessures superficielles; contusions, recoudre des plaies dûes à des éclats... Mais jamais rien de dramatique. Or là, j'avais bien l'impression que si Isadora ne voulait rien risquer, il lui faudrait bel et bien faire appel à un médecin. J'avais désinfecté la plaie du mieux que j'avais pu. La vodka, c'était radical, mais ce n'était pas non plus la panacée. Je ne pouvais pas lui garantir que sa plaie ne serait pas souillée par la suite, par des infections ou je ne sais quelle autre affliction... De plus, le fait que sa chair avait été littéralement arrachée impliquait que sa chair était à vif encore, sur quelques centimètres au centre de la plaie. Je m'inquiétais pour elle. Et plus que sa blessure qui ne me semblait absolument pas mortelle, je m'inquiétais de ce qu'il lui était arrivé. Dans quoi trempait elle de si terrible, qu'elle risque son existence à ce point? Mis à part les vampires ou les activités illégales, je ne voyais rien du tout comme explication plausible. Elle me rembarra une fois de plus, et je lui répliquais quelques paroles d'un ton un peu vif, sans doute.


    | Si vous le dites. Ce que j'ai à voir sous les yeux tend plutôt à prouver le contraire... M'enfin vous avez raison. Je peux aller me faire foutre avec mes commentaires. |


    Je haussais les épaules. Je n'avais pas dit cela méchamment, bien que cela pouvait être interprété ainsi. Je remarquais juste que je m'étais peut être fait des idées sur l'entente cordiale qui semblait auparavant caractériser nos quelques rapports. Remarque, un événement pareil avait de quoi bouleverser une relation aussi lointaine que la nôtre, et je ne pouvais donc lui en tenir rigueur. Et après tout, même si j'étais curieux, qu'est ce que je pouvais dire? Je devais avant tout préserver la HCV des rumeurs et des risques inhérents à la révélation de ma nature à une non-initiée. En plus de ça, qu'elle me questionne impliquerait que je mente, et je n'avais absolument aucune excuse à lui donner pour mon comportement. Ma couverture de commercial dans l'imprimerie ukrainienne serait bien pathétique; que ferais je armé et expérimenté? Je pouvais prétexter un passé militaire, mais même là... Pareil pour ma fausse couverture de flic; elle l'aurait su avant ce soir si j'étais vraiment policier. J'étais donc provisoirement sauvé, même si je devais m'asseoir sur ma curiosité maladive et faire l'avion avec. Tu y vas un peu fort avec elle. La pauvre, elle est secouée. me souffla Jana au creux de l'oreille. Voix suave, presque lascive, mais pleines de bon sens. Je fermais un instant les yeux pour profiter du contentement maladif que ces apparitions provoquaient chez moi.


    Quoiqu'il en soit, ma voisine serra les dents quand je l' « opérais » sur le vif. Elle gémit un peu de douleur, mais resta maîtresse d'elle même. Je notais dans un coin dans mon esprit qu'elle semblait avoir un grand contrôle d'elle même. Elle semblait avoir l'habitude de se blesser. Nom de Dieu, je me rendais compte que je ne savais rien d'elle. Alors, elle me remercia en haletant quelque peu, mais me dit quelque chose qui me semblait fort étrange. Faim? Pourquoi me sortait elle ça maintenant? Devais je me poser des questions? Je choisissais de ne rien dire, mais je restais sur mes gardes. Sans crier gare, elle s'enfuit littéralement. Bordel, que faisait elle encore? Je la suivais dans sa cuisine, et elle s'attela comme si de rien n'était à la préparation d'un repas qui sentait fort le sel et la viande. Je la vis briser des coquilles d'oeufs, et me demandais quelle sorte de nourriture allait elle se faire. Elle m'invita à manger, et je ne déclinais pas. La curiosité... Je n'allais pas me priver d'une opportunité.



    | Oui effectivement, j'aime ça. Je vous remercie; je suis affamé. Je n'ai presque rien mangé de la journée, comme d'habitude. |


    Elle répondit à la question que je lui posais, et sa réponse me fit froncer les sourcils. Etait elle sérieuse? Sa réponse m'amena à d'autres questions... Si ce n'étaient pas des vampires, qui cela pouvait il être? Je m'assis mais ne touchais pas au repas qui m'était offert. En tous cas, pas pour l'instant.


    | Vous m'intriguez vraiment beaucoup. Je me demande qui vous êtes... Avant, vous n'étiez que la jeune et jolie voisine, gentille et aimable. Ce soir, je me rends compte que vous vous êtes fait bouffer par une bestiole sauvage qui n'est pas un vampire, que vous pouvez pisser plein de sang sans vous écrouler, qu'une opération comme celle de tout à l'heure de vous a rien fait ou presque... Je suis naturellement porté vers la suspicion, voyez vous. Et je me demande encore quels miracles vous êtes capable d'accomplir. Vous êtes particulièrement séduisante, vous savez de toute évidence vous battre et vous semblez invulnérable ou presque... Oui, vous m'intriguez... |


    Je portais un coup de fourchette dans la mixture. Et si moi, je disais la vérité, cela allait il la forcer à se confier? C'était douloureux pour moi, mais je mettais de côté mon désespoir habituel; j'étais bien trop avide d'informations pour me laisser abattre de si tôt.


    | Oui, j'ai une dent contre les vampires. Ils ont tué ma femme, en s'introduisant chez moi. Je n'ai rien pu faire... |


    [i]J'étais sérieux tout à coup, et cette attitude tranchait sérieusement avec l'attitude presque joviale qui avait précédé. Je reprenais, sur un air qui essayait d'être avenant, sans vraiment y parvenir...


    | Une vérité pour une vérité? Cela me semble équitable. Ne me dites pas qu'entre ça et les compliments que je vous ai fait, vous n'êtes pas disposée à parler... | tentais je de plaisanter
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 21 Déc - 1:56


    Je n’aimais pas les paroles de Torben. Je n’aimais pas le savoir chez moi. Je n’aimais pas savoir quelqu’un chez moi en fait, surtout dans l’état où j’étais. Malheureusement, je ne pouvais pas le chasser. Certes, j’aurais pu me direz-vous, mais si c’est pour qu’il aille voir la police, ou qu’il appelle les pompiers, ce n’était pas la peine. Je n’avais pas besoin d’avoir plus de personne sur le dos, si bien que je décidais de laisser couler. De temps en temps, il faut savoir lâcher prise pas vrai ? Je quittais la salle de bain sans lui répondre autre chose qu’un levé d’yeux au ciel, et m’affairais dans la cuisine. Moins je pensais à ma plaie, et moins j’avais mal. C’est fou comment une blessure peut vous faire plus mal quand vous la voyez que quand vous ne la voyez pas. Enfin disons qu’après avoir recousue une bonne partie de ma chair, cette dernière me faisait moins mal. Jusque là, tout est normal me direz-vous. Ce qui l’est moins, c’est qu’elle commençait à se refermer, et que j’étais bien contente d’avoir gardé mon peignoir ample et pas du tout transparent. Ainsi il n’était pas possible à l’homme de voir mes capacités de régénérations. Il ne manquerait plus qu’il ne découvre mon lycanthropie, et ce serait la cerise sur le gâteau, enfin ainsi, les œufs sur le bacon. Je ne mis pas beaucoup de temps d’ailleurs à préparer un petit encas pour moi, mais aussi pour mon invité où plutôt pour celui qui s’était invité. Je me forçais à le traiter avec la plus grande politesse et à ne pas l’expédier illico presto chez lui à s’occuper de ses affaires. Au pire, s’il faisait trop de vague, j’avais toujours une arme à porter de main non loin de moi. C’est très rassurant de se dire qu’il existe des choses qui peuvent nous sauver la vie quand on est une femme en face d’un homme. Enfin, ce n’était pas comme si il était plus fort que moi. Être un loup-garou comportait quand même son lot d’avantage.

    Je glissais de la nourriture dans l’assiette en face de Torben quand ce dernier me répondit qu’il était affamé. Ce n’était rien en comparaison avec mon appétit et je grimaçais intérieurement à devoir me refaire à manger plus tard, quand il serait parti. Depuis que j’avais été mordue, il me fallait manger trois fois plus qu’une femme de mon gabarit, et cela, toutes les quatre heures environ. Ais-je vraiment besoin de préciser que je ne partage plus aucun repas avec des personnes autre que des membres de ma meute ? Une fois que nous fumes servie, je m’installais en face du jeune homme, et commençais à entamer ma nourriture. J’avais une faim de loup, sans mauvais jeu de mot, ainsi savourais-je le gout du bacon et des œufs dans ma bouche. Je coupais un petit morceau de viande et le manger, tout en écoutant les dires de mon voisin. J’arquais un sourcil à ses paroles, tout en buvant un verre d’eau que je venais de me servir. Les compliments n’étaient pas quelque chose que j’appréciais de recevoir. J’avais appris avec le temps qu’ils cachent toujours quelque chose de malsain, toujours. Je me méfiais des hommes qui les utilisaient, et les fuyais comme la peste. Un compliment n’est jamais là pour rien, juste pour faire plaisir à la personne en face. La dernière personne à m’en avoir fait était Clayton, et c’était juste avant de m’annoncer qu’il comptait récupérer la garde de Savannah. Autant dire que je me méfiais de toute personne ouvrant la bouche pour essayer de m’amadouer. J’avais trop perdu dans la vie pour me dire que l’on pouvait me complimenter sans avoir d’arrières pensées.

    Je m’apprêtais à répondre à mon cher Torben que la curiosité était un vilain défaut et que ma vie était privée et ne concernait personne d’autre que moi, quand il reprit la parole. Bon sang, il n’y avait vraiment pas moyen d’en placer une avec lui. Déjà qu’il se permettait de faire éruption chez moi, en pleine nuit, de manger à ma table et de surcroit de me forcer à lui dire des choses que je n’avais pas envie de dire. Je ne voulais rien savoir de sa vie, afin de n’avoir rien à lui dévoiler de la mienne, mais cela lui était égal. Il était plus important pour lui d’étancher sa soif de connaissances et potins que de garder pour lui ce qui aurait du l’être. Je n’avais pas envie de jouer à son jeu une vérité pour une vérité. Je n’avais pas envie de savoir que sa femme avait été tuée par des vampires qui s’étaient introduit chez lui. Si je n’avais pas eu un appétit féroce, je me serais levée, aurais débarrassée nos assiettes et lui aurais demandé de s’en aller tout de suite. Je coupais violement un autre morceau de viande, avant d’ajouté, une fois que je l’eu avaler

      α Ne vous ait-il pas venue à l’idée que je n’avais pas envie de connaitre les détails les moins reluisant de votre vie, pour garder les miens pour moi ? Vous voulez savoir quoi au juste Torben ? Que cela fait trois-cent trente jours que mon ex-mari a débarqué en Ecosse après plusieurs années d’absence pour réclamer la garde de notre fille ? Que quelques semaines plus tard, j’ai été enlevée et que par mon absence, mon enfant a été donné à son père ? Que cela fait un an jour pour jour que je n’ai pas revu ma fille ? Que je fais tout pour oublier son absence ? Voilà, vous êtes content j’espère ?


    Je m’étais levée de colère. Oui j’étais en colère contre l’homme en face de moi. Je balayais mon assiette d’un revers de moi, la faisant exploser par terre, avec ce qui se trouvait à l’intérieur. Je foudroyais du regard Torben, avant de quitter la cuisine pour revenir dans la salle de bain. Je sortais un sceau d’un placard, et commençais à y verser de l’eau chaude à l’intérieur. Je glissais un bouchon de produit professionnel pour laver le sol, ainsi qu’une serpillière, puis arrêtais l’eau. Je le fis glisser à terre sans aucun effort, me saisis d’un balais brosse, et commença à laver par terre les traces de sang que j’avais répandu. Le ménage… Je ne connaissais que ça pour me calmer, si bien que c’était pour ça que j’en avais fais mon métier. L’autre moyen, c’était d’aller courir dans la forêt, sous ma forme lupine, mais il m’était impossible de le faire alors…

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 31 Déc - 23:05

    Mes paroles eurent l'effet inverse de celui que j'avais escompté. Et c'était le moins que l'on puisse dire. La jeune femme me toisait d'un air sévère, l'air que l'on réserve uniquement aux casses pieds, à ceux qui font tout pour éviter qu'on en sache trop sur eux et sur leur existence. J'avais commis une gaffe. Tout était tellement surréaliste. J'avais agit sur un coup de tête, fait irruption chez ma voisine alors qu'elle était presque nue pour finalement la recoudre... Et me retrouver avec une assiette d'oeufs sur le plat, de viande, bref un gloubiboulga pas déplaisant, mais je me demandais encore comment nous avions pu en arriver là. Je me ressassais sans cesse l'action de ce soir, et plus j'y repensais, plus j'étais intrigué par ma si jeune et si charmante voisine... Qui était elle vraiment? Quelles étaient ses activités? Qu'avait elle fait pour se retrouver blessée de la sorte? Elle semblait rompue à la douleur, et n'était guère émue par ce qu'il lui était arrivée. Louche, très très louche. Activités illégales, forcément. En disant cela, je n'émettais aucun jugement de valeur, pour être moi même un assassin, et un détrousseur de cadavres de vampires. Cependant, on ne pouvait pas me tenir en cage de la sorte. Quand je voulais savoir quelque chose, je ne me privais guère de questionner, interroger, discuter avec la personne visée. J'étais allé trop loin, comme je vous l'avais dit. Isadora coupait férocement un nouveau bout de viande dans son assiette, avant de s'écrier violemment à mon propos.


    Elle hurla qu'elle ne voulait pas connaître les détails les moins reluisants de ma vie, qu'elle ne voulait pas faire de même avec moi. Il semblait clair qu'elle n'était absolument pas disposée à discuter de la vérité. Je posais calmement mes couverts et m'essuyais la bouche alors que je voyais la jeune femme exploser de rage. Qu'une personne aussi fragile d'apparence et courtois qu'Isadora entre dans pareille transe de folle furieuse en disait long sur l'énormité que j'avais dû proférer à ses yeux! Ce qu'elle me dit me laissa toujours sans voix. Je la regardais, les yeux dans les yeux, alors que je voyais une animalité rageuse insoupçonnée chez cette jeune personne. Elle me faisait souffrir, quelque part. C'était comme si j'avais brisé une poupée fragile qui, rebelle, m'éclatait à la figure juste après. J'étais bien conscient de l'avoir cherché, mais cela ne changeait absolument rien à la situation, bien au contraire. J'étais dans la merde, et le pire, c'est que je m'y étais mis tout seul. Et pour les plus altruistes des intentions, qui plus est! Super soirée en perspective...


    Alors, Isadora me parla telle une furie de la ruine qu'était devenue son existence. J'en apprenais plus sur elle en quelques instants qu'en une dizaine de jours de voisinage. Normal, en même temps, vu que nos échanges avaient été plutôt restreints, jusqu'ici. Elle était donc divorcée. J'aurais pu deviné qu'elle était célibataire, mais qu'elle avait été mariée était une nouvelle. Je soutenais son regard; je n'avais pas à faiblir ni à baisser les yeux. Je ne ressentais qu'une grande tristesse pour cette jeune femme qui, plus jeune que moi encore, avait visiblement déjà perdu tout ce à quoi elle tenait. Elle me renvoyait une image de moi même que je n'aimais pas particulièrement, et ce n'était guère un euphémisme. Je me sentais tout chamboulé à l'intérieur. Elle est comme toi me souffla Jana au creux de l'oreille, comme à son habitude. Je soupirais, détachant mon regard de celui d'Isadora l'espace d'un instant. Je sortais ma flasque de ma poche, et la posait sur la table. Je la toisais, alors que mon interlocutrice continuait de hurler. Je compatissais à son sort, mais comment le dire de façon posée et intelligente? Je ne pouvais tout simplement pas. Elle me déballa tout ce qu'il lui était arrivé. Je ne trouvais rien à dire. Je débouchonnais ma flasque et la portais à mes lèvres. J'avalais une grosse gorgée de whisky. Je reposais finalement le petit récipient, alors qu'Isadora cassait l'assiette. Je me frottais la nuque et fronçais les sourcils alors qu'elle revenait nettoyait, quelques instants plus tard. Je buvais à nouveau une plus petite gorgée de boisson, avant de pousser doucement la flasque vers Isadora.



    | Je voulais avoir des enfants aussi, avec Jana. Avant qu'elle ne parte. On avait commencé à en parler. Tous les deux, ensemble. |


    Je soupirais, puis éclatait d'un petit rire de gorge totalement dénué de joie. Je me frottais les yeux.


    | J'aurais voulu un garçon, et une fille. On aurait pu essayer cet hiver là, pour que l'enfant naisse au début de l'automne. Entre ces rêves d'avenir et le reste, il n'y a plus rien aujourd'hui. |


    Je me lève de la table. Je n'ai pas eu besoin d'élever le ton.


    | La prochaine fois que je vois du sang partout et que je me fais du soucis pour mon prochain, je m'abstiendrais, je ne m'étais pas rendu compte que vouloir protéger ma voisine de palier soit prétexte à déclencher la troisième guerre mondiale. |

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptySam 1 Jan - 1:50


    J’étais en colère et j’avais mal. Je montrais le premier sentiment, j’essayais d’ignorer le deuxième. Peut-être aurais-je du me montrer un peu plus souffrante plutôt que de m’acharner sur mon sol ? Peut-être aurais-je du me montrer plus calme ? C’est ce que Nathanaël aurait voulu, ça ne faisait aucun doute. Mais j’étais blessée, autant physiquement que dans mon amour propre. Dans ces cas là mon loup se faisait plus féroce, et contrôlait mes émotions. Il se nourrit de violence, de colère, de chasse, de sang et de sexe. Il n’y a que ça qui lui plait et il me le faisait bien comprendre. Je suis une jeune loup-garou, et je n’ai plus de maitre pour m’enseigner les rudiments de notre espèce. Ma lupa me rejette et je n’ai que des contacts violents avec mes congénères. En frottant mon sol, je me rendais compte combien j’étais seule, autant au sein de ma meute que dans ma vie. Je n’avais personne sur qui je pouvais compter ; personne qui ne pouvait comprendre ma douleur, ni mon statut. Je suis seule et sans doute condamnée à le rester…

    Non ressaisies-toi Isadora, ce n’est pas le moment de craquer. Savannah mérite une maman forte qui ne se laisse pas abattre. Oui je devais être là pour elle. Je n’étais pas seule, j’avais ma fille, et même si elle était loin, je restais aussi prêt de son cœur qu’elle restait prêt du mien. Je la récupèrerais bientôt, j’en avais la certitude. J’étais sa maman, je ne l’avais jamais laissé tomber et je savais que cela pèserait gros sur la balance quand je redemanderais sa garde. Alors oui je n’avais pas autant d’argent que Clayton son père, mais j’avais tout de même les moyens de m’occuper d’elle. Je ne demandais pas une garde totale. Une garde partagée me suffirait amplement. Mais c’était trop demander à mon ex-époux, qui, à ce que j’ai pu comprendre d’après ma fille, avait une femme stérile. Sans doute son revirement pour Savannah venait de là. Je me rappelle encore de la conversation téléphonique avec ma fille, exaspérée par sa belle mère qui voulait qu’elle l’appelle maman. J’étais la mère de Savannah, la seule et l’unique. Elle a besoin de moi, et j’ai besoin d’elle.

    Penser à ma fille me calmait. Elle est le radeau qui m’évadait de mon ile déserte. Je revenais avec mon balais-serpière et mon seau dans la cuisine et ramassais les dégâts que j’avais fais, prenant soin de ne pas regarder Torben. Je me sentais toute honteuse mais encore agacée par l’intrusion de mon voisin dans ma vie. Je me fis pas attention à la flaque qu’il me tendait, trop absorbé par mon carrelage soudain si intéressant ! Quels jolis motifs quand même ! Je n’avais jamais remarqué qu’il y avait des trèfles gravés dans le sol. Des trèfles quoi… Dans le genre prout-prout, on ne pouvait pas faire mieux. Je quittais la contemplation de mon carrelage, d’une part parce qu’il était assez propre comme ça –j’avais poussé dans un coin les débris d’assiettes pour le laver – mais surtout parce que l’homme présent qui ne s’était pas encore manifesté me parla. De nouveau il évoqua sa vie d’avant, mais cela ne sonnait plus comme précédemment. Ces paroles me touchèrent. Je suis mère, je sais combien un enfant peut-être important aux yeux d’un couple, encore plus quand il est désiré. J’avais eu du mal avec ma fille la première année, tombant dans une dépression post-accouchement. Mais depuis que j’en étais sortie, je n’aurais troqué mon rôle de maman pour rien au monde.

    Sans vraiment savoir pourquoi, je me dirigeais, écoutant le reste de ses paroles vers mon bar. Je sortais une bouteille de whisky « Aberlour », deux verres, que je posais sur ma table basse. Je saisissais ensuite une des photos posées sur mon buffet, où l’on pouvait Savannah souriant au photographe, un cadeau dans les bras. C’était la photographie la plus récente que j’avais. Quelques jours avant mon anniversaire, elle m’avait fait un gâteau avec sa nourrice et avait demandé à cette dernière de la prendre en photo avec ce dernier. Elle m’avait envoyé ensuite l’image par la poste, avec une lettre qui m’avait fait pleurer. J’avais une fille vraiment adorable, et je ne l’aurais changé pour rien au monde. Quand Torben eut finit de parler, je vins jusqu’à lui et lui tendais la photo en signe de paix d’une certaine manière.

      α Elle a eut sept ans cette année… Ma petite Savannah… La plus belle réussite si on peut la qualifier comme telle…


    On me disait souvent que ma fille me ressemblait. Je ne saurais vraiment vous dire si c’est le cas, ou si l’on dit cela juste pour me faire plaisir. Elle a les yeux verts de son papa, mais elle a ma chevelure et mon visage semble t-il. Je me dirigeais de nouveau vers ma table basse, récupérée les deux verres et la bouteille et venait les poser sur ta table – bar. Je servais deux doigts de Whisky, en buvais la moitié cul sec sans même rechigner – j’avais l’habitude – avant de continuer de parler

      α Je… Enfin merci de vous êtes inquiétés pour moi… Mais n’essayez plus d’enquêter sur le peu de vie privée que j’ai… Peut-être vous en parlerais-je un jour. Qui sait ? … Veuillez m’excuser, j’ai manqué de sang froid… Même si je ne le montre pas, j’ai horriblement mal au flanc et je suis susceptible dans ces cas là… Ca m’aidera à faire passer la douleur… Allez y, j’ai encore deux autres bouteilles...


    Oui, ça faisait un peu alcoolique, mais je ne l’étais pas, je ne l’étais plus. J’avais sombré dans l’alcool dans le passé, et je connaissais à présent mes limites. Boire deux-trois verres d’alcool n’était pas grave, tant que je n’abusais pas. Et je n’en abusais jamais. J’ais sur ce poing, une volonté de fer, bien que je garde toujours des traces de cette « maladie ». Je finissais d’une traite mon verre, et réservait de l’alcool.

      α Jana devait être une femme exceptionnelle… Je ne connais que très peu d’homme capable de parler ainsi d’une personne. Même quand ma relation ave Clayton se portait bien, jamais il ne m’a évoqué d’une telle manière. Elle devait faire beaucoup de jalouses.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptySam 1 Jan - 2:31

    Je savourais le goût presque pateux du breuvage que j'avais ingurgité de ma flasque. Je repensais encore à Jana. Ne pouvais je vivre plus de quelques minutes sans me retrouver noyé dans ses souvenirs? Probablement. Et pourtant, je ne souhaitais pas le contraire. Vivre sans elle était déjà suffisamment cruel, ne plus penser du tout à elle signifierait sans doute mon arrêt de mort. Je ne pouvais vraiment pas renier mon amour pour cette femme. On me disait souvent que les sentiments ne s'estompaient jamais, ni le souvenir, mais que la vie retrouvait toujours son chemin. Le Seigneur m'avait laissé entendre qu'il n'en serait rien, et je le remerciais pour ce que je considérais comme un cadeau. Je ne voulais pas vivre la tragédie de ne plus avoir à vivre pour quoi que ce soit. Le souvenir de Jana me donnait au moins un but pour mon existence; je devais la venger, penser à elle encore et encore, et me languir du moment où je pourrais enfin la revoir. « De ce côté ou de l'autre » lui avais je dit autrefois. Je n'avais pas mentit. Je ne pouvais pas vivre sans elle; je ne faisais que survivre mollement. J'avais vraiment hâte de la retrouver. Vivre avec elle. Sentir sa peau contre la mienne. Ses lèvres sur les miennes. Sa présence à côté de moi quand je m'endormais. Sa chaleur réconfortante. Je la voulais elle, nulle autre. Malgré toutes mes incartades suite à son décès et mes récentes erreurs, en particulier avec Andréa, je ne désirais vraiment nulle autre femme. Jana était la mienne, et j'étais sien. Jusqu'au bout.


    Je relevais les yeux vers mon interlocutrice. Elle ne hurlait plus. Elle ne me regardait même plus. Elle se dirigeait vers son bar. Une bouteille d'Aberlour, au moins du quinze ans d'âge, en sortit avec deux verres adéquats. Ensuite, elle saisit une photographie sur son buffet. Ensuite, Isadora revint jusqu'à mon niveau et me tendit le cliché. On pouvait y voir une petite fille, dans les six ou sept ans peut être, souriant à la personne qui l'avait photographiée, et se tenant devant un gâteau. Je reconnaissais immédiatement la fille d'Isadora dans ce petit bout de femme. Mon coeur, ou ce qu'il en restait sous l'alcool, n'en resta pas totalement intact. Elle avait perdu la chair de sa chair, le sang de son sang. Je continuais d'admirer le cliché. Elle avait la même forme de visage que sa mère. Aussi charmante et mignonne, visiblement pleine de vie. Innocente. Elle souriait d'un air qu'on ne retrouvait plus chez aucun adulte. Isadora avait connu une bénédiction sans pareille avec la naissance de ce petit bout de femme, et avait connu une malédiction au moins aussi importante de la perdre... Mais je faisais confiance au destin. Le Seigneur, bénie soit sa volonté, ne pouvait tolérer pareil affront fait à une mère qui aimait sincèrement son enfant. Isadora m'expliqua que sa fille avait eu sept ans cette année, qu'elle s'appelait Savannah. Un joli prénom, inspiré du nom d'une ville américaine. Ce n'était pas un prénom qu'on trouvait souvent dans mes contrées. Je souris tristement, je lui rendais sa photographie.



    | Cette petite a de la chance d'avoir une mère comme vous. Aussi jeune, prête à tout sacrifier pour son enfant. Je suis vraiment désolé de ce qu'il s'est passé pour vous... |


    J'étais sincère. Discussion posée entre deux être blessés par la vie. Cela n'avait rien à voir avec Andréa, avec qui je m'étais consolé lors d'ébats plus bestiaux que passionnés. Là, il y avait de l'échange, plutôt qu'une personne qui prend et qui donne, mais qui ne partage pas. Isadora servit deux doses de Whisky dans chacun des deux verres qu'elle avait sortit, et m'en tendit un. Isadora but la moitié du sien. Je bus le mien complet alors qu'elle reprenait la parole. Elle m'expliqua que je ne devais plus me montrer aussi pressant, qu'il lui fallait du temps... Elle m'expliquait qu'elle avait mal, qu'elle était encore sous le choc de son agression; ce n'étaient pas les mots qu'elle avait employé, mais cela signifie bien la même chose, non? Je secouais la tête d'un air compréhensif. A sa place, j'aurais clairement utilisé le couteau contre un intrus qui aurait eu la mauvaise idée d'enfoncer la porte, que je connaisse ou non la personne. Je n'avais que trop connu de trahisons pour risquer quoi que ce soit au motif que j'accordais une confiance toute relative pour les gens qui m'entouraient.


    | Merci pour le whisky. Si vous voulez, j'ai un peu de vodka sur moi. De la vraie. Pour en revenir à ce que vous disiez, je comprends bien. Je vous ai brusqué, et vous ne m'avez même pas posé de questions, alors qu'à votre place... Bref. Je vais vous laisser à vos secrets, et vous aux miens. Je suis persuadé que l'un comme l'autre, nous ne sommes pas prêts à parler de ce que nous avons pu voir et faire ce soir, n'est ce pas? Sachez simplement que je ne vous juge pas. Mais à l'avenir, vous ne pourrez m'en vouloir de surveiller un peu les allées et venues sur notre palier... Juste au cas où. |


    [i]Isadora nous resservit de l'alcool alors qu'elle finissait son verre. Alors, elle me parla de Jana. Instantanément, ma main fut reprise de violents tremblements, et je replaçais immédiatement ma main sous la table. Cette tare, je ne voulais que personne n'y assiste, et cela me prenait toujours dans ce genre d'instant. Le destin l'avait il fait exprès? Elle me dit que ma femme avait dû être quelqu'un d'exceptionnel, que je parlais d'elle d'une façon qui semblait lui plaire et que Jana avait dû faire beaucoup de jalouses. Je reniflais bruyamment, alors que je sentais les larmes me monter aux yeux. Bordel, ce n'était pas le moment! Je n'avais pas envie de m'effondrer comme une lavette maintenant. Me forçant à calmer ma respiration, je bus d'un trait le nouveau whisky qui m'avait été servit. Lentement, je portais la main à ma poche intérieure de veste, et tirais de l'intérieur de mon porte feuille une photo. Jana en tenue de soirée, me souriant. Je ne regardais pas la photo; je la connaissais si bien que j'aurais sans doute été capable de la redessinner au crayon. Je la montrais à Isadora, lui posais la photo devant son verre.



    | Belle à tomber à la renverse... Gentille comme pas une. Oh, nous avons eu nos petits soucis, comme tous les couples, mais le peu de temps que nous avons pu avoir, nous l'avons vécut heureux... Du moins, c'est ce que j'espère. Tant de choses resteront au stade des non-dits... Je l'aimais tellement... Oh, seigneur... |


    Ma voix se casse, je baisse la tête et la rentre dans mes épaules. Je ferme les yeux pour éviter que de brûlantes larmes ne coulent sur mon visage. J'ai suffisamment fait preuve de faiblesse, déjà. Même Silviano n'en savait pas autant de ma bouche sur mon épouse. Parler de nos malheurs, accompagnés d'alcool, me déliait la langue. J'avais tendance à parler de tout ça à tout le monde, ces derniers temps... Mais jamais avec autant de détails. Je ne change pas de posture quand je reprend la parole.


    | Un vampire a fait irruption chez nous, le soir du réveillon 2008. Jana a fait entrer l'individu en pensant qu'il s'agissait de mes parents... j'ai été assommé, je n'ai rien pu faire. Il a tué ma femme, et s'est enfuit avec le corps... Je n'ai rien pu faire... Je n'ai rien pu faire. Seigneur, j'étais trop faible... |


    Là ça y est, c'est repartit comme en gee. Je pose mon front contre la table, serrant mon verre de mes doigts. Je ne pleure pas, mais j'en suis à deux doigts. Je me calme, et me redresse légèrement. Je fuis toujours son regard.


    | Soignez votre petite. Même si elle ne peut pas vivre avec vous pour le moment. Ne risquez pas de perdre ce à quoi vous tenez le plus. Ne le risquez pas... |

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptySam 1 Jan - 3:40


    La vie n’est pas facile. Ou en tout cas la mienne. Depuis que j’étais toutes petite, j’en avais toujours bavé… Mes parents qui n’ont jamais su m’aimer et m’accepter. Clayton qui m’avait promis de ne jamais m’abandonner, avant de me demander en mariage… Ma dépression et mon plongeon vers l’enfer… Le départ de Clayton sans un mot, sans une lettre, sans un regret d’ailleurs… L’attaque dont j’avais été la victime… Ma transformation en Lycanthrope… La perte de ma Savannah… Mon deuxième plongeon en enfer… Et puis plus récemment, la mort de Nathanaël. Je suis une malédiction pour les personnes qui m’entourent. Je suis maudite comme me l’ont dit mes parents. Ce furent leurs derniers mots à mon égard. A la naissance de leur petite-fille, j’avais essayé de reprendre contact avec eux. Je m’étais rendue chez eux avec ma Savannah, et avaient refusé « de voir la descendance du diable ». Côté proches… J’en ai pas. Mes amis d’avant ne sont plus mes amis ; avoir un enfant très jeune en est la conséquence directe. Quand aux nouveaux que j’avais pu me faire après. Il ne restait que Kyle, mais vu que je le fuyais, je ne sais pas trop si je peux encore le considérer comme un proche. Je ne devrais pas repousser l’homme qui m’a aidé si souvent par le passé oui, mais je tiens énormément à lui et je ne peux pas lui imposer la présence d’un monstre. J’ai trop de respect et de reconnaissance envers cet homme. Enfin me lier d’amitié pour quelqu’un, après la vie que j’avais eu, c’était tout simplement impossible. Une jeune femme de mon âge passe son temps à draguer, à profiter de sa jeunesse. Moi j’en suis déjà au stade « mamie ». Je n’ai plus qu’un seul rêve : récupérer ma Savannah. C’était tout ce que j’avais dans la vie, aussi triste soit ce constat.

    D’une certaine manière, Torben et moi n’étions pas si différents que ça l’un de l’autre. Lui aussi était un blessé de la vie, ça ne faisait aucun doute. Il avait perdu son univers, tout espoir et d’une vie meilleure. Je vivais au jour le jour parce qu’il le fallait bien, sans vraiment trop lutter finalement. Il me donnait l’impression d’être un « zombi » errant dans un monde hostile, un peu comme moi. Jamais je ne m’étais intéressée autant à lui que ce soir. Nous étions dans une sorte de phase de confidence sur nos malheurs, et pouvoir les déballer autour d’un bon verre d’alcool, ça fait un bien fou. Et avec un peu de chance, nous n’aurions plus aucun souvenir à notre réveil. Nos vies continueraient tant bien que mal, comme si rien ne s’était passé. Oui au final, se prendre une bonne cuite me parait une très bonne idée. Je levais mon verre à ses paroles et lui dit :

      α A cette chienne d’existence qui aime nous torturer. A votre femme et ma fille qui nous manquent tant.


    J’avalais d’un trait mon verre

      α Je ne dis pas non à un bon verre de Vodka. Soyons fous après tout !


    Je me levais, sortais deux nouveaux verres, histoire de ne pas mélanger les alcools et nous resservais une nouvelle fois en Aberlour. Je laissais Torben s’exprimait, se « blessait » par des souvenirs, des plaies qui n’avaient pas cicatrisés. Il n’y avait rien que je pouvais faire ni dire pour alléger son fardeau, et je n’étais pas assez proche de lui pour l’enlacer. Je le laissais finir, poussant simplement les verres vers lui, pour l’inciter à boire. La boisson avait au moins ça pour elle : elle nous permettait de nous évader quelques instants, et d’être sereins. D’une certaine manière, les confidences de Torben me mettaient mal à l’aise. Mais d’un autre côté je me sentais au contraire à l’aise. Lui aussi était un blessé de la vie. Entre enfants « rejetés » de Dieu, on devait se soutenir non ?

      α Elle est magnifique vraiment. Oui, elle devait vraiment être jalousée !


    J’allais rajouter « je suis désolée pour vous », mais je ne le dis pas. Pourquoi ? Parce que toutes mes paroles « compatissantes » ne changeraient rien. Être pris en pitié n’est pas quelque chose que l’on peut apprécier. Torben s’était effondré sur ma table, mais je faisais comme si de rien n’était. J’avais la délicatesse et la politesse, ou tout simplement l’expérience pour ne pas l’accabler ou le gêner plus. Je me contentais de lui raconter à mon tour, mes poings se serrant à mesure que je débitais mes paroles sur un ton qui finit en murmure sans même que je m’en rende compte.

      α Il y a un peu moins d’un an, Clayton est venu frapper à ma porte, un bouquet de fleur dans les mains, et de belles paroles… Cela faisait deux ans qu’il nous avait laissé sans un mot, sans un regard, sans aucune nouvelle. Et naïve comme je l’étais, je l’ai laissé renouer avec notre enfant, avant qu’il ne vienne m’agiter sous le nez une convocation au tribunal pour récupérer la garde de Savannah… Je ne pouvais pas offrir à notre fille tout ce que lui pouvait lui offrir et elle serait plus heureuse en Amérique avec lui… J’étais prête à me battre pour elle, j’avais de très bonnes chances de pouvoir lui garder la vie tranquille qu’elle avait ici… Mais ça est arrivé. On me présenta comme morte, Clayton récupéra notre enfant et l’amena de l’autre côté de l’océan. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir. A partir de là, tout vola à gogo dans ma chienne de vie. Quand j’ai voulu récupérer mon enfant, on m’annonça qu’il était trop tard, que j’avais laissé passé ma chance, comme si ça avait été ma volonté… Je me bats toujours pour retrouver mon enfant, bien que je n’ai plus grand espoir. Et puis, elle est heureuse avec son père, et je ne sais si je dois l’arracher à la vie de château qu’il peut lui offrir…


    Je bus les deux verres cul sec, l’un à la suite de l’autre et me réservais une autre dose de whisky que je m’enfilais tout de suite. Je renversais ma tête quelques instants en arrière, fermant les yeux pour savourer un peu plus l’effet que l’alcool commençait à produire sur mon organisme. Mon loup n’était pas content car je le confinais, mais je m’en fichais totalement. J’avais besoin de boire, de nouveaux pour oublier






Dernière édition par Isadora Jayden Doyle le Dim 16 Jan - 22:30, édité 1 fois
Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptySam 1 Jan - 4:55

    La jeune femme leva son verre. Je fis de même, le levant moins haut que le sien; j'étais plus fatigué, et aussi moins enclin à trinquer. Pourtant, je le fis quand même. Je buvais le verre de whisky. Aberlour, ton compte est bon. Mes boyaux s'enflammèrent presque immédiatement et je toussais d'une toux grasse à plusieurs reprises. L'alcool me faisait presque déjà tourner la tête. Il était clair que mon manque de repos de ces derniers temps commençait à peser sur mon organisme. Et j'allais encore finir totalement ivre mort, à divaguer et à parler à une personne qui était morte. Fugacement, je me mis à prier pour que jamais la voisine qui buvait avec moi n'entende ce que je disais, au travers des minces cloisons séparant nos deux appartements. Comprendrait elle que je sois devenu fou? Personne ne comprenait, et je ne voulais pas qu'il en soit autrement. Je préférais m'isoler, rester seul dans mon coin. Mon jardin secret, en quelque sorte. Celui où parfois, j'avais presque vraiment l'impression de parler à Jana. Presque, mais même ivre mort je me rendais toujours compte que ce n'était jamais qu'une invention cruelle de mon esprit, tentative désespérée d'un inconscient qui essayait de me conseiller habilement pour sauver ma peau. Trinque avec elle, et oublies moi un peu. Profites du peu de contact sincère que tu peux avoir avec tes semblables. Oui, Jana. Comme d'habitude, j'obéis sans broncher aux directives que l'on me donne.


    | A cette mort qui nous tend visiblement les bras sans se décider à nous prendre. |


    Morbide, le toast, vous en conviendrez j'en suis sûr. Mais que pouvais je dire d'autre? La mort était insidieusement accouplée à la vie, dans l'univers néfaste qui me voyait évoluer. Isadora coupa court à mes pensées en acceptant la vodka. Dieu seul savait à quel point la jeune femme m'étonnait ce soir. J'avais tellement appris d'elle... Et maintenant, je devais comprendre qu'elle aimait énormément la boisson? Le Soyons fou me fit rire, et je ne pus m'empêcher de faire une remarque en coin. Cela me dérida un peu, et je le pris comme une bouchée de fraîcheur. La plaisanterie était toujours le meilleur moyen de penser à autre chose qu'à tous ces soucis qui nous engloutissaient.


    | Si seulement vous saviez... |


    Isadora sort deux nouveaux verres. Bon point pour elle, que j'identifie immédiatement en bon alcoolique que je suis. Elle ne mélange pas les deux alcools. Seul, je n'aurais pas pris ce soin. Décidément, cette voisine s'avérait des plus agréables... Je sors donc de nouveau ma flasque, la débouchonne et remplit les deux verres. Une odeur rance et violente se répand autour de la table. De l'alcool pur grain, russe, d'importation, que j'avais touché auprès de l'Irlandais qui m'avait vendu l'arsenal que je m'étais constitué. Ce type pouvait tout avoir, et il avait même réussit à me dégoter une bouteille de vodka artisanale d'un patelin proche de celui où habitaient autrefois mes grands parents. Isadora me complimenta sur Jana, et je souris encore un peu, comme un timide adolescent se vantant de la beauté de sa tendre fiancée. Le côté cruel de la situation s'estompait; l'alcool m'aidait une fois de plus à ne pas succomber à la mélancolie la plus totale. Je ne réponds cependant que d'un hochement de tête reconnaissant à ses paroles; je ne désire pas m'appesantir sur le sujet de nouveau, alors que je suis toujours sur le point de craquer définitivement ces derniers temps. Alors, Isadora me raconta son histoire. Et je bus, deux ou trois fois. La vodka se vidait rapidement de ma flasque; je buvais directement les verres que je me servais. Je grognais légèrement en avalant chaque petit verre, tant l'alcool me faisait mal en même temps qu'il me libérait.


    Je remarquais, malgré l'ivresse naissante, que mon interlocutrice faisait toujours référence à un événement particulier. Ma curiosité était jugulée par mon absorption d'alcool, aussi me montrais je simplement compatissant. Je ne pouvais me risquer à la conseiller, mais après tout, que risquais je réellement? Je ne lui donnerais que mon ressenti, entre deux gueules cassées. Je me sentais naturellement poser ma main sur la sienne en un geste de compassion et de partage de la souffrance, ou de poser ma main sur son épaule, mais dieu merci je n'avais pas encore assez bu pour risquer un membre dans une accolade sincère et amicale.



    | Tout finit toujours par s'arranger, vous savez. Ca peut paraître idiot et hypocrite de ma part, mais je le pense vraiment... Moi, je ne suis qu'un gros con qui ne veut pas laisser faire le temps, et qui se raccroche désespérement à ses souvenirs. Vous devez aller de l'avant, pour vous et votre fille. Le droit implique que le plus souvent, la mère retrouve sa fille... Dans quelques années dans le pire des cas, le juge des tutelles ne pourra plus s'opposer aux demandes de votre fille, si elle veut toujours vous retrouver... Soyez forte et patiente, et tout ira mieux, vous verrez... Vous en avez la carrure. |


    je la sentais battante, cette petite jeune, malgré tous ses défauts dont l'emportement. Mais elle voulait sa fille, et rien ni personne ne pouvaient se mettre en travers de ça. Je restais un instant les yeux dans le vague. Je buvais doucement un énième verre, de whisky cette fois ci. J'avais dit la vérité, une fois de plus. J'aurais pu laisser faire le temps. Me retirer à la campagne, travailler la terre avec mes grands parents, vivre de peu. Retrouver peu à peu le goût de vivre, peut être même une femme qui saurait m'aimer... Mais je ne voulais pas. Ce que je voulais, c'était retrouver celle que j'avais épousé... Et rien ni personne ne pouvait me la rendre... je servais de nouveau Isadora.


    | Si jamais on tombe à court, j'ai encore pas mal de réserves chez moi... je n'aurais qu'à aller les chercher après. Par contre je vous préviens. Dans l'état de fatigue dans lequel je me trouve, je vais probablement finir par m'endormir sur votre table si on continue à ce train là. Ou pire, me pochtronner à tel point que je n'arrêterais pas de sortir des phrases incohérentes. Ou de vous faire du charme de la façon la plus pathétique qui soit. Voire les deux à la fois. |


    Je souris de façon un peu plus franche à Isadora. Je me sentais un peu décontracté, plus qu'en début de soirée.


    | Je ne regrette pas, finalement, d'avoir enfoncé votre porte et ruiné votre appartement. Non seulement j'ai failli vous voir entièrement nue, mais j'avoue que ça fait énormément de bien de parler, de dire la vérité à quelqu'un. Je ne vous connais vraiment que depuis quoi, une demie heure une heure? Et pourtant, je me sens plus proche de vous que de tous ceux qui partagent d'ordinaire mon quotidien. Vous, vous comprenez. C'est si étrange... |

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 16 Jan - 23:07


    D’une certaine manière, cela me faisait plaisir de parler à Torben. L’alcool devait sans doute aider beaucoup, mais mettre cartes sur table tout ce que l’on ressentait, ça… soulageait. Je n’ai plus de confident. Je n’ai pas réellement d’ami, et pas d’attache autre que Savannah. C’est triste à dire, et je m’en rends bien compte, mais je suis seule dans cette ville. Oh bien sur je connais quelques personnes par-ci par là, mais ça s’arrête là. J’avais mis de grande distance avec Kyle depuis que j’étais une lycan, car c’était la meilleure chose à faire. Comment imposer à ce dernier qui m’a tant aidé par le passé un monstre ? Non je ne pouvais pas. On aurait pu penser que j’aurais pu me tourner vers la meute, mais ce n’était pas le cas. J’étais un peu comme une « anarchique » dans le groupe des loups-garous. Ma lupa, cette Mary de pacotille ne pouvait pas me supporté, et aucun loup n’allait contre sa volonté. Pire certains ne voyaient en moi qu’un moyen de se reproduire. Qu’est-ce que peu donner l’union de deux loups ? Personnellement j’en sais rien mais je ne veux pas le savoir ! D’ailleurs, pouvions-nous nous reproduire en temps que louve ? Pour les hommes loups, la réponse était oui, mais pour les femmes ? Allez savoir de quoi il en retournait. Tout ce que je sais, c’est que je ne tenterais pas l’expérience. Je n’avais eu véritablement que deux hommes dans ma vie : le père de Savannah, bien entendu, et quelques nuits Kyle. Mon répertoire s’arrêtait là, et je n’avais pas envie de l’agrandir. Me donner à quelqu’un pour qui je m’éprouverais rien… Non ce n’est pas du tout mon style. Je ne recherchais ni de plan fesse, ni de plan amoureux d’ailleurs à bien y réfléchir. Je m’isole loin des autres, pour ne pas avoir à leur mentir, pour ne pas avoir besoin de dire à qui que ce soit le monstre que je suis devenue… Je levais mon verre aux paroles de Torben et le buvais cul sec.

    L’alcool, mon plus fidèle ami, avec qui je renouais peu à peu. Je ne voulais plus tomber dans l’excès comme par le passé, mais quand j’en avais besoin cet ami répondait toujours présent. Voilà à quoi j’en étais réduite : considérer ma bouteille de vodka comme le seul ami que j’ai. Pathétique, oui, nous sommes d’accords sur ce point. Au moins j’étais sure que mon voisin ne me jugerait pas sur ce point. Lui aussi semblait n’avoir que pour fidèles compagnes de bonnes bouteilles. Je ne savais pas grand-chose de lui, mais il ne faisait pas de doute que nous partagions ce point commun. En même temps, avec ce qui lui était arrivé, c’était compréhensif. Lui aussi avait pas mal morflait dans la vie. Je ne pouvais, personnellement, pas affirmer que j’aurais pu me remettre d’un tel évènement. Si un vampire m’avait enlevé Clayton quand notre couple fonctionnait encore très bien, j’aurais fini dans un hôpital. Oui. Déjà qu’avec la situation dans laquelle je me trouve actuellement il m’arrive souvent de vouloir vider la bouteille de vodka en compagnie de plusieurs pilules alors…

      α Si seulement cela pouvait être aussi simple… Clayton est avocat, un brillant avocat et son épouse ne manque pas d’argent non plus. Je suis qu’une modeste femme de ménage, qui ne pourrait pas se passer de la pension alimentaire de son ancien époux pour élever son enfant… Je ne fais pas le poids face à lui… Et puis, Savannah est heureuse avec eux. Elle n’aime pas me savoir seule, c’est tout. Sa vie est bien meilleure depuis que son père a refait surface.


    Ce n’était pas du pessimisme, mais une vérité. Ma fille était une vraie princesse dans sa nouvelle famille. Son père la choyé énormément et sa belle mère, bien qu’un peu trop maternelle par moment, la traitait merveilleusement bien. Elle vivait dans une grande maison et adorait y inviter ses amis. Elle pouvait avoir tout ce qu’elle voulait, elle n’avait qu’à demander à son père. Elle possédait une jument, ce dont elle avait toujours rêvé… Oui tout ceci est très matériel, je vous l’accorde, mais en tant que mère, cela est très douloureux de se dire que nous ne sommes pas capable de lui offrir un tel train de vie. Je me levais chaque matin dans l’espoir de récupérer la garde de Savannah oui, mais si dans le cas où je pouvais l’obtenir, accepterais-je finalement ? Allais-je la priver d’une enfance douce, sereine et gâtée ? Cela était une tout autre question… J’avalais de nouveau cul sec mon verre avant de nous resservir une nouvelle tournée

      α Ne vous en faites pas, j’ai encore quelques bouteilles en réserve. Elles sont de très bonnes compagnies, une compagnie forte agréable bien souvent. Posez vos clefs sur la table. Si vous vous endormez, je vous ramènerais chez vous. Et pour ce qui est des phrases incohérentes, ou du charme éventuel que vous me ferez, je ne suis pas femme docile. Si vous devenez trop lourd, je vous mettrais à la porte de chez moi, soyez en certain.


    Je ne pouvais pas être plus sincère qu’à cet instant. Je me levais d’ailleurs, sortais d’un congélateur une autre bouteille de vodka pleine sur la table, à côté de l’autre que nous avions entamé, avant de me rasseoir sur la chaise. Je grimaçais un instant, non pas à cause des paroles de Torben qui me firent sourire plus qu’autre chose, mais parce que j’avais légèrement du mal à me réinstaller sur la chaise haute du bar. Je vidais mon verre, saisissais les bouteilles, me levais tout en disant

      α On sera mieux installé sur le canapé venez. Laissez les verres, j’en ai d’autre


    Joignant les gestes aux paroles, je gagnais mon petit coin salon, déposais les bouteilles, et sortais deux nouveaux verres que je remplissais de nouveau de manière très généreuse. Par mon côté ancienne alcoolique, je tenais pas mal la route. Rajouté cela à mon côté lupine qui m’octroyait de « digérer » plus vite l’alcool qu’un être humain, et vous comprenez pourquoi je peux boire autant. Je sentais déjà arriver la gueule de bois du lendemain, mais je m’en fichais.

      α Je compte sur vous pour réparer vos dégâts. Je ne suis que locataire et si mon proprio voit ça, il risque de me mettre à la porte… Sinon, oui, je vois ce que vous voulez dire… Pourtant vous êtes le genre de gas à avoir des amis… C’est quoi votre excuse ? Oh et puis zut, avec ce que je sais sur vous et vous sur moi, je pense qu’on peut se tutoyer quand dites-vous ?


    Je n’avais pas relevé la totalité de ses paroles, et c’était fait exprès. Comme je lui avais dis, je n’étais pas du genre à me laisser prendre aux jeux des compliments ni très réceptive à ces derniers. Il me passait au dessus de la tête, ainsi que toute forme de rapprochement « étroit » nous allons dire. Je ne recherchais nullement ça, donc…




Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 17 Jan - 0:09

    Parler me faisait du bien. Je ne savais pas pourquoi je faisais tout ça, mais je me sentais bien ici, en sécurité en quelque sorte. Et suffisamment en confiance pour aller jusque dans le fond de ma pensée avec Isadora. Cette jeune femme m'intriguait vraiment. A son âge, elle avait vécut tant de choses... A son âge... Quelle drôle de sensations, que de se sentir plus vieux que tous les individus que nous cotoyons. A par Silviano, je ne côtoyais que des gens plus jeunes que moi. Tous les femmes avec qui j'avais couché depuis la mort de Jana étaient toutes plus jeunes que moi de plusieurs années. Je ne connaissais jamais leur âge avec certitude, mais rares étaient celles qui n'avaient que quelques années de moins que moins. Peut être que mon air bourru m'attirait les faveurs de femmes plus jeunes, entre vingt et vingt cinq ans? Je n'en savais rien. Mais outre ces femmes qui composaient la majorité de mes relations humaines, il me restait les relations avec ceux qui étaient tout sauf humains. Les vampires... Je n'en avais jamais rencontré de plus jeune que moi jusqu'ici. Tous étaient plus vieux; soit d'âge humain, soit d'âge vampire. Le plus jeune que j'avais rencontré avait quarante cinq ans humains et un seul vampire. C'est pourquoi j'avais pu l'abattre si aisément. Mais isadora, bien que fort jeune, avait déjà vécut tant de choses. L'amour passionnel avec une autre personne. Une fille, quelle joie elle devait avoir... Et aussi de grands malheurs. Je ne l'enviais pas le moins du monde. Perdre ma femme avait déjà été plus dur à supporter que n'importe quoi d'autre. Perdre en plus la chair de ma chair et le sang de mon sang aurait été pire que tout. Et perdre les deux en sachant qu'ils vivaient heureux quelque part m'aurait probablement poussé à en finir une bonne fois pour toutes. Moi, j'avais l' « avantage » de ne plus avoir à jamais nourrir d'espoirs quant à la recomposition de ma vie et de ma famille. Je pouvais affronter la réalité et lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais pas Isadora. Je me sentais humble et compatissant devant tout ce courage.


    Isadora m'exposa ses difficultés. Je ne savais pas quoi dire, alors je me contentais de garder le silence devant ce qu'elle me disait. Elle vivait assez chichement, alors qu'elle savait pertinemment que son ex mari gagnait une fortune en gages de justice, et que sa conjointe actuelle avait elle aussi un niveau de vie élevé. Cela devait être dur, de passer de la lumière à l'ombre. Même plus sa fille pour vivre correctement. Cela devait vraiment être difficile pour elle. Si jeune, en plus. Je n'étais par contre pas tout à fait d'accord avec mon interlocutrice concernant l'état de bonheur dans lequel se trouvait sa fille, alors qu'elle vivait avec son père. Je me permis donc de la contredire, mais de façon que j'espérais diplomate. Je ne comptais pas me disputer de nouveau avec Isadora, pas comme un peu plus tôt dans la soirée.



    | Je ne suis pas sûr que votre fille soit plus heureuse avec son père qu'avec vous. Surtout si elle a eu la chance de pouvoir vivre avec sa mère durant sa jeune existence. Les deux vies sont différentes pour elle, c'est certain, mais je suis d'autant plus sûr qu'elle vous aime tout autant que son père. L'éloignement ne ravit pas l'amour d'une fille à sa mère, vous savez. Quand j'étais à peine sortit de l'adolescence, je me suis moi même beaucoup éloigné de ma famille. Certes, ce n'est pas du tout la même chose, mais j'aimais toujours autant mes parents et mes soeurs. |


    mes soeurs... parler de cela me laissait un gros vague à l'âme, que je ne parvenais pas à faire disparaître. Lyra était toujours avec mes parents aux dernières nouvelles, mais cela n'était absolument pas le cas d'Hannah. Seigneur Dieu. Alors que je picolais ici en charmante compagnie, que faisait ma soeur? Etait elle toujours avec ce vampire, en train de faire des choses répugnantes car non faites par amour ou envie mais par vice? A quel point était elle impliquée avec les vampires? Avait elle choisit sa situation, ou la subissait elle? Que de questionnements qui ne trouvaient nulle réponse... Je me devais de la libérer. Je ne pouvais le faire maintenant, mais bientôt. Tout serait bientôt prêt. J'eus un sourire un peu ironique alors que je me demandais comment réagirait Isadora si elle apprenait ce que je projetais. Explosions, incendies, coups de feu. Sanglant, j'en salivais presque d'avance, comme un prédateur devant une proie particulièrement intéressante. J'éclatais de rire aux paroles d'Isadora, paroles qui eurent le don de me tirer de force de mes pensées bien sombres. Se pouvait il que je sois tombé sur une petite marrante? Je m'empressais d'acquiescer à ce qu'elle me disait.


    | Moi, m'endormir? Vous allez apprendre à me connaître, jeune fille. Je ne suis pas homme à me laisser battre à ce petit jeu là. Si vous vous endormez, c'est moi qui vous coucherez, et pas l'inverse. Et si effectivement je suis trop lourd, n'hésitez pas à me foutre dehors. C'est bête à dire, mais j'ai souvent tendance à sortir tout ce que je pense quand je suis ivre. Pire que quand je ne le suis pas. Ca plait ou ça ne plaît pas. Je m'efforcerais de ne pas trop vous faire de rentre dedans alors, et me contenterais autant que possible d'apprécier ce verre en toute simplicité. Verre? Que dis je... la bouteille plutôt. |


    La jeune femme se leva et me dit que nous serions mieux dans le canapé. Je souris. Elle avait confiance en moi. Plus que quand je ne lui avais défoncé la porte. Je me levais donc à la suite d'Isadora, et allais m'asseoir à ses côtés. Alors que je portais à mes lèvres le verre qu'elle venait de nous servir, je répondis à ses paroles. Je me rendais compte par son silence qu'elle n'aimait pas trop les compliments. Bon, tant pis. Je détendrais l'atmosphère d'une autre façon. Je n'avais aucune obligation de toute manière. Au moins mettait elle les choses au clair tout de suite. Elle ne voulait pas de ce genre de proximité avec moi. Ce n'était pas plus mal, cela m'empecherait de faire d'autres bêtises.


    | Je suis plus doué pour tout détruire que pour construire, mais demain je vous installerais une nouvelle serrure. Avec un peu de pâte à bois, ça devrait suffire à maintenir le tout. Et non, je ne suis pas le genre de gars à avoir des amis. Je n'ai pas d'excuse. C'est comme ça. Oui, on peut se tutoyer, si c'est ce que tu désires Isadora. |


    Je me mis à rire d'un coup.


    | C'est marrant quand même. On sait énormément de choses l'un sur l'autre, mais on va devoir continuer à se cacher les raisons de notre petite confrontation de tout à l'heure. C'est assez ironique, n'est ce pas? Je suppose qu'il vaut mieux que certaines choses continuent à être cachées... |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 17 Jan - 22:24


    Parler de Savannah m’était très douloureux, plus que je ne pouvais le montrer. J’aimais ma fille oui, mais parler d’elle revenait à chaque fois à me dire qu’elle n’était pas là, qu’elle était à des kilomètre de moi et que je ne pourrais pas la voir avant très longtemps. Elle me manquait énormément, encore plus depuis que Nathanaël avait disparut. Non elle n’était pas un bouche trou, ou quoi que ce soit d’autre. Mon Ulfric palliait l’absence grandissante de ma fille, qui s’épanouissait loin de moi, par sa présence très importante dans ma vie. Il me changeait les idées, m’empêchait de broyer du noir. J’étais sans doute une des rares personnes à l’avoir connu ainsi. En même temps, il s’était donnée comme « mission » de veiller sur moi. Ma transformation relevait d’une erreur de sa part, erreur qu’il avait rendu comme il le pouvait plus agréable. Il m’avait aidé à me relever, même quand je l’avais fuis. Il avait toujours été là, à n’importe quel moment. Dès que j’avais besoin de lui, il répondait présent. Maintenant, je ne l’avais plus, et j’avais perdu le plus fidèle ami que j’aurais pu avoir. Je m’isolais des humains, pour ne pas leur faire du mal. Je m’enfermais tellement que ne restais que les idées noires, qui me rappelaient sans cesse ma solitude et le bonheur des autres. Pourquoi eux et pas moi ? C’était tout le drame de ma vie

      α J’aimerais vous croire, sincèrement. Mais elle est mieux chez son père qu’avec moi. Elle grandit de plus en plus, et s’éloigne de moi. Inconsciemment, mais je connais assez ma fille pour m’en rendre compte. Elle rentrera bientôt dans sa phase adolescente et je n’existerais plus à ses yeux, mise à part comme une mère lointaine qu’elle ne voit jamais. Tout ne se finit pas toujours bien, il suffit de voir les rapports inexistants que j’ai avec mes propres parents. C’est ma malédiction vous savez, et je vis avec depuis toujours…


    Je n’attendais pas réellement de réponse à mes propos. Je me contentais de boire une nouvelle fois, broyant mon pessimiste, qui était devenue réalité. Comme je lui avais dis, c’était ma malédiction d’être seule. A l’adolescence j’avais perdu mes parents au profit de Clayton. Puis je l’avais perdu lui aussi, me restant Savannah. On me l’avait enlevé également, et était arrivé Nathanaël. Et à présent qui avais-je ? Personne en dehors de moi. Je me levais chaque matin pour Savannah. Jamais je ne pourrais lui infliger la perte de quelqu’un qu’elle aime. Car oui, il m’était souvent arrivé à penser à en finir avec cette vie qui ne faisait que me faire souffrir. Je vivais chaque jour sans réel but. Oui, j’avais engagé des procédures pour récupérer Savannah, mais une grande part en moi savait qu’elles étaient vouées à l’échec. Je refuserais que mon enfant est à choisir entre son père et moi. Ne restait alors que le côté financier, et Clayton l’emportait à trois cents pour cents. Je n’avais donc aucun espoir, même si cela ne me faisait pas tout arrêter. Je devais à mon enfant de me battre un peu pour elle. C’était ma manière de lui dire combien je l’aimais.

      α Moi m’endormir ? Vous ne savez pas non plus à qui vous vous adressez… A ce jeu, j’ai énormément d’expérience et je ne connais personne capable de tenir la distance. Je vous mets au défi d’y arriver. Allez parions une bonne bouteille… Enfin si vous ne videz pas toutes mes réserves avant bien entendu, au quel cas, vous me devrez deux bouteilles… Et sachez qu’en terme d’alcool, je n’apprécie qu’une qualité supérieure


    Je sais, il ne faut jamais être trop sur de soi, et pourtant je savais très bien de quoi je parlais. J’avais un organisme qui me permettait de décuver plus vite que les êtres humains normaux. Et un passé d’alcoolique. S’il y avait bien un domaine dans lequel j’étais la meilleure, c’était bien celui là. Je ressortais une bouteille, et nous nous installions à ma demande sur le canapé beaucoup plus confortable pour bavarder. Je pris soin de bien serrer mon peignoir, cachant tout signe de féminité que j’avais. Il n’était pas à l’ordre du jour que je montre ma poitrine à mon voisin. D’ailleurs en parlant de ça, ma plaie ne me faisait plus du tout mal. L’alcool avait fait taire tout mal, et je savourais cette sensation.

      α Il vaut mieux en effet que certaines choses restent secr… Excuse moi


    Je m’interrompais, à la sonnerie de mon téléphone fixe. Je regardais l’heure : deux heures passées. Il n’y avait qu’une personne pour m’appeler à une heure aussi tardive. Je décrochais et se fut sans surprise que j’entendis la voix de Savannah. Elle était en colère, très en colère, si bien que je n’arrivais pas à tout saisir ce qu’elle me dit. Je compris petit-ami, soirée, et je te passe papa. Je n’avais eu le temps de placer qu’un allo dans toute la tirade que ma fille venait de faire. Je fis signe à Torben que je revenais, et m’éclipsais dans ma chambre à coucher. Mes rapports avec le père de Savannah étaient… Comment dire très tendue. Nous éprouvions toujours une rancœur l’un avec l’autre. D’une certaine manière, je l’aimais toujours, et inversement. Mais nous n’étions pas fait pour être l’un avec l’autre.

      α Clayton…
      Elle t’a appelé sans mon autorisation
      α Je m’en doute. Que se passe-t-il?
      Comment ça se fait que tu es encore debout ?
      α Ca ne te regarde plus Clayton
      Oui tu as raison, tout ce qui te concerne n’est plus mon affaire
      α Merci de me le rappeler
      Quoi Isadora ? Tu t’attends à quoi bon sang?
      α … Que se passe-t-il avec Savannah?
      Elle veut allait passer une nuit chez l’Autre
      α Et tu lui as dis non…
      Tu voulais que je lui dise quoi ? Il a trois ans de plus qu’elle !
      α Il n’a que dix ans… Il y aura ses parents non ?
      Oui mais…
      α Laisse la y aller alors
      Elle n’a que sept ans et…
      α Oui Clayton, elle n’a que sept ans ! Tu t’attends à quoi ?
      Toi à son âge pourtant…
      α Bonne nuit Clayton


    Je raccrochais sans attendre de réponse. Non mais pour qui se prenait-il ? Je lançais contre le mur le téléphone de colère, qui explosa dans un fracas. Encore un autre que je devrais racheter. Je lançais quelques oreillers à terre, calmant un peu mes nerfs. J’en avais oublié la présence de Torben dans mon appartement trop en colère contre mon ancien époux. Non mais ça signifiait quoi ? Pour qui se prenait-il ? Déjà je n’avais pas sept ans, et quand nous avions été ensembles, j’étais certes plus jeune que lui, mais c’était aussi SA décision ! Je n’avais pas fait Savannah toute seule à ce que je sache ! Comment avait-il osé me dire ça ? Avait-il une si basse opinion de moi ? Qu’avais-je fais pour qu’il me considère à présent comme une moins que rien, moi à qui il avait promis de décrocher la lune. Je m’allongeais sur mon lit, la tête tournais vers la fenêtre, le regard vide observant les étoiles. Ne pleure pas Isadora, non ne pleure pas…


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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 18 Jan - 18:14

    Je ne savais pas quoi dire à Isadora alors que celle ci me parlait encore de sa fille. Je ne savais pas quoi lui répondre, et je ne savais pas non plus ce que je pouvais avancer pour qu'elle aille mieux. Je savais de toute façon que toute tentative de réconfort était surement futile; je ne parviendrais jamais à satisfaire pleinement ce man que émotionnel qu'elle ressentait. Rien ni personne ne pouvait le faire. Je connaissais sa situation pour me retrouver exactement dans la même , en quelque sorte. Bien sûr, je ne pouvais pas tenir de comparaison, comme j'y avais pensé plutôt. Si on aurait pu penser que la détresse émotionnelle que je ressentais était la plus forte dans le sens où j'avais vu l'être le plus aimé au monde disparaître sous mes yeux, je savais que le fait de savoir cette personne inaccessible et heureuse avec un autre était probablement d'autant plus dangereuse et plus difficile à supporter. Je me taisais donc alors qu'Isadora me dit que sa malédiction était de savoir qu'elle ne serait plus jamais représentée aux yeux de sa fille que comme une figure distante, effacée par le temps. Je me concentrais sur mon verre. Je lui prêtais toujours une oreille attentive, mais il me semblait clair que je ne pouvais plus lui dire quoi que ce soit à ce sujet sans trop m'enfoncer à mon tour dans mes propres démons. C'était déjà un miracle que mes tremblements s'étaient estompés... Sans parler du fait que je n'avais plus vu Jana depuis plusieurs heures. Sans doute n'avais je pas encore assez bu. Sans doute mon inconscient était il temporisé par le fait que j'avais été toute la soirée en compagnie de la jeune femme avec qui je discutais actuellement, et que par conséquent je ne pouvais pas risquer de me faire voir en pareille situation? Je n'en savais rien du tout. Jana, et ses visions... Là, je repérais un tremblement, et je déglutis avec difficulté. Voilà que je ressentais le manque de ne plus être sujet à ces fatigantes visions!


    J'engloutissais un verre de plus, et il me semblait clair que j'étais en train de me rendre totalement ivre. Je ne tenais que difficilement dans ce fauteuil. Une partie de moi même s'inquiétait de voir une aussi jeune et frêle personne qu'Isadora engloutir autant d'alcool. Pour un humain et ce qui n'était pourtant pas un bien, j'enquillais plutôt bien si vous voulez mon avis. J'avais toujours eu une bonne descente. Et la ruine progressive de mon foie ne faisait que m'aider un peu plus à absorber de grandes quantités d'alcool sans en ressentir d'effets particuliers. Bien sûr, cela s'accompagnait par une détérioration de mon organisme tout entier et à des crises de tremblements, d'altération des perceptions voire même de vomissures autrement plus fréquentes qu'auparavant. On voit toujours le côté un peu romanesque des hommes qui boivent à la suite d'une tragédie. On les excuse, on les regarde avec compassion. On en oublie souvent jusqu'à la dure réalité de leur condition. Phase de mi-coma en pleine journée. Réveil dans un endroit qu'on a oublié la veille. Vomissures le matin, ou quand on a tendance à trop manger. Émotivité exacerbée. Cauchemars perpétuels, même quand on ne dormait pas vraiment. Oui, être alcoolique n'avait rien d'une sinécure. Et se tirer de là demandait d'autant plus de volonté qu'on n'avait absolument pas envie de fuir les effets de ce type de boisson. Se détruire à petit feu, se lover dans les flammes. Je souris aux paroles d'Isadora, l'alcool renfermant lentement mais surement ses griffes sur mon esprit. Je me laissais tomber dans le fond du canapé, fermant à demi les yeux alors que la torpeur éthylique me guettait.



    | Je n'ai jamais que du véritable alcool russe. Bien différent de ce que vous connaissez vous, ici. J'espère que ça fera l'affaire... Quand à votre alcool, je ne pense pas que je vous aiderais encore bien longtemps à le finir. Je ne suis pas si bon que ça à ce petit jeu. Sans compter que vous semblez avoir une aptitude surnaturelle pour éviter l'ivresse. Première femme que je rencontre dans ce cas là. Je suis impressionné. |


    Isadora acquieça à mes paroles qu'il valait mieux que certaines choses restent secrètes. La sonnerie du téléphone la coupa dans son élan. Elle décrocha. J'entendis un flot sonore ininterrompu venant du combiné. Je m'efforçais de tout faire pour éviter qu'elle ne soit gênée par ma présence. Je regardais dans le fond de mon verre. Je savais qu'au fond de celui ci et des prochains se trouvaient mes chances de voir Jana ce soir. Je souris d'un air triste. Que ne donnerais je pas pour la voir? La sentir me caresser le visage alors que je m'endormirais. Sentir le poids de son corps contre le mien. Sa peau douce contre la mienne. Presque sentir son parfum, comme autrefois. Presque arriver à vivre de nouveau avec elle. Je perçus du coin de l'oeil Isadora s'éloigner de moi et me faire signe qu'elle revenait. Je levais mon verre pour faire signe que j'avais compris. Alors, j'entendis Sa voix me murmurer à l'oreille. Elle est gentille, ta voisine, non?. Je pars d'un petit rire. Chassez le naturel et il revient au galop. Et la folie dans mon cas était ce qui se rapprochait sans doute le plus de la nature. Oui ma chérie, elle a l'air gentille. Mais elle cache des choses. Des choses dangereuses. Pas toi, peut être? Tu devrais peut être apprendre à la connaître, Torben.... Je souris d'un air ironique. Je ne veux que toi, Jana. Je me fiche de la compagnie des autres. Nous savons tous les deux à quel point c'est faux, mon amour.. Peut être. Mais ce ne sont pas les autres que je veux. C'est toi. Bientôt... me souffle t'elle. Oh oui, bientôt. Je mourrais en brave, comme je l'avais toujours voulu. Je libérerais ma soeur, et mourrais en tentant de tuer Raybrandt. Et alors, je serais de nouveau heureux. Heureux et complet.


    Un grand fracas me tira de ma torpeur. Je me levais d'un bond sans même m'en rendre compte, portant la main à mon pistolet. Je m'avançais vers la chambre d'Isadora. Sa blessure avait elle eu raison d'elle? Je m'avançais à pas de loup, et poussais la porte de sa chambre. Je la vis au bord des larmes, allongée face à sa fenêtre. Cela avait dû mal se passer. Avec sa fille, ou son ex mari. Sinon, personne ne l'aurait appelée à cette heure ci. A moins que ça ne concerne ses activités... Non, je connaissais ce regard vide, éteint. Une seule chose pouvait mettre dans un état pareil. La famille. Je m'avançais d'un pas. Puis d'un autre. J'abandonnais ma main sur mon arme et m'assis à côté d'Isadora. Je ne savais pas quoi faire. Je savais que rien ni personne ne pourrait jamais me réconforter, alors comment savoir le faire pour quelqu'un d'autre. Je regardais la lune par la fenêtre, tout comme Isadora.



    | « L'Eglise dit que la Terre est plate, mais j'ai vu l'ombre sur la lune et j'ai plus foi en l'ombre qu'en l'Eglise ». Je lis fort peu, mais Magellan est intéressant. Moi aussi, je préfère l'ombre. |
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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 18 Jan - 22:06


    Pourquoi fallait-il toujours que des discutions avec Clayton finisse mal ? Pourquoi se sentait-il toujours obligé de m’attaquer d’une telle manière ? Si c’était dans le seul but de me faire du mal, il décrochait à chaque fois le jackpot. Ce n’était pas tant son attitude qui me blessé, ni ses mots, je m’y étais habitée à force. Mais c’était l’opinion qu’il avait de moi. A ses yeux, je n’étais plus rien, juste une ‘plaie’ à supporter par obligation rien de plus. Sans doute gardait-il encore contact avec moi pour ne pas se mettre Savannah à dos ? Nous avions beau être séparés et divorcés, elle resterait toujours le lien entre nous. Une part de moi, une énorme part de moi regrettait d’avoir laissé Clayton partir. Si je l’avais rattrapé, si je n’avais pas campé sur mes positions, alors peut-être formerions nous toujours une famille unie ? Je n’aurais pas été attaquée par une bête féroce et je ne serais pas devenue une lycanthrope. J’aurais eut une vie des plus banales, mais heureuse. Peut-être même aurais-je repris mes études comme j’en avais eu envie avant le départ de mon mari ? Avec des si on refait le monde. Et dans mon cas, on referait l’univers. Au fond, tout ce que je voulais, c’est ne plus me forcer à devoir me trainer hors de mon lit le matin, ne plus appréhender ce qui allait arriver. Je voulais vivre la vie de toute jeune fille de mon âge, mais ce souhait m’avait été enlevé. Plus jamais je ne pourrais être comme toutes les autres, et il n’y avait aucun moyen d’y arriver.

    Clayton… Mon grand amour. J’avais fais le deuil de toutes ces années passées à ses côtés, mais je n’arriverais jamais à l’oublier. C’est pour cela que j’étais faible, faible de le laisser m’atteindre encore et toujours. Ce manège durait depuis un an et il n’avait pas l’air de s’en lasser. A chaque fois qu’il entendait ma voix, il ne pouvait s’empêcher d’être désagréable. Par mail ou par courrier, il était moins hostile, mais dès qu’on lui donnait un combiné de téléphone… Sans doute est-ce trop dur pour lui d’entendre la voix de la femme qui avait gâché sa vie ? Au final, je n’avais fais que le ralentir. Il avait fini par épouser la fiancée qu’il avait à l’époque où nous nous étions connus. Certes cette dernière était veuve et s’était déjà mariée avant, mais à présent ils étaient réunis. La famille de mon ex-époux pouvait de nouveau le considérer comme l’un des leur, et non plus comme un imbécile. Ils avaient même accueillis Savannah à bras ouvert à partir du moment où mon nom n’était pas évoqué, tout allait pour le meilleur des mondes. D’ailleurs à ce que j’ai cru comprendre, mes propres parents reparleraient de nouveau à Clayton, maintenant qu’il s’était débarrassé de moi. Ils avaient même ouvert un compte épargne à Savannah qu’ils remplissaient tous les mois, bien qu’ils refusaient de la voir. Elle me ressemblait trop pour l’instant. Plus tard peut-être, mais pas pour le moment en tout cas. Bref, tout le monde était heureux de nous voir séparé… Tout le monde sauf moi.

    C’était toujours la même rengaine dans ma tête toujours. Je me sortais à ne pas penser à tout ça, sans grand succès. Des bruits de pas se firent entendre de mon salon. Torben. Je l’avais oublié. Bon sang je n’étais vraiment qu’une bonne à rien. Je n’avais pourtant pas le courage d’aller le voir, qu’il me pose des questions. Non. Je me retenais à grande peine de pleurer, ce n’était pas pour m’écrouler dans les bras d’un voisin qui se trimbale de surcroit avec une arme sur lui –en même temps qui suis-je pour le juger, alors que moi-même en possède plusieurs ? – mais que je ne connaissais que vaguement. Ce qu’il m’aurait fallut en ce moment, c’était le contact avec un loup. La présence d’un familier était toujours très apaisante. Mais c’était impossible. Je n’étais qu’une anarchiste pour la plupart des miens. Les autres m’ignoraient, se contentant d’être polis de temps en temps. L’autorité de Mary était suprême et aucun d’eux ne voulait aller croire sa volonté. Je ne leur en voulais pas, c’était ça sans doute le pire. Je les comprenais et j’aurais fais la même chose si cela aurait été Nathanaël.

    Torben vint jusqu’à ma chambre, et s’asseoir sur mon lit. Je n’esquissais aucun mouvement, me contentant de regarder la lune qui brillait au loin. Dans deux jours, ce serait la pleine lune. Dans deux jours, je vagabonderais toute la nuit dans la forêt, laissant la louve qui est en moi s’exprimait comme elle le désirait. Je passerais le week-end à me nourrir de chair fraiche et de sang d’animaux que j’aurais tué. Sans doute un loup se joindra à moi pour chasser, mais nos routes se sépareraient une fois la bête avalait. Ne jamais rester trop longtemps avec moi c’était la règle d’or.

      α Un ami me disait souvent que l’être humain est semblable à la lune. Chacun de nous cache une part d’ombre et une part de lumière… Il aimait me considérer ainsi et me le répéter sans cesse. L’enfer et le paradis, la terre et le ciel, l’ombre et la lumière, deux choses si différentes et pourtant si indissociables. Vous êtes… Tu es le reflet de cette expression Torben. Je ne te connais certes, pas assez pour en juger en tout état de cause, pourtant je suis certaine de ne pas me tromper


    Je le regardais, esquissais un vague sourire, avant de replonger mon regard vers la lune. Elle était si belle, si accueillante, si paisible. Je suis sa fille, une enfant de la lune, qui lui chante une ode à l’amour régulièrement. Je me devais de me montrer digne d’elle. Je finis par me relever, et m’asseoir sur le bord de mon lit.

      α Excuse moi, je manque à tous mes devoirs… Je n’aurais pas du m’emporter… Encore une fois… Sans doute me prends-tu pour une hystérique, et tu aurais raison d’un côté.


    Mon téléphone portable vibra dans la poche de mon pantalon que j’avais remis après mon bain interrompu. Je sortais ce dernier, regardais le nom de Clayton s’affichait, et préférais raccrocher avant d’éteindre mon mobile. Je savais déjà ce qu’il voulait me dire, mais je n’avais pas envie de l’entendre. Il me dirait dans un premier temps qu’il n’aurait pas du me parler de cette manière, poussé par Savannah qui avait du se mettre en colère contre lui –Dieu ce qu’il ne ferait pas elle – avant de, comme d’habitude, me dire que je l’avais cherché et blablabla… Non je n’avais aucune envie de l’entendre ce soir, bien qu’il me faudrait bien un jour l’affronter. Je rigolais quelques secondes avant d’ajouter

      α Les hommes… Ils ne savant vraiment pas quand s’arrêter… D’ailleurs en parlant de ça, on a encore une bouteille à finir… A moins que tu ne t’en sentes pas capable ou que tu es une meilleure idée ?





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MessageSujet: Re: La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé]   La curiosité est un vilain défaut ! [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 19 Jan - 14:43

    Cela me faisait bizarre. Je me sentais calme. Au calme. J'étais serein. Et comme à chaque fois que j'étais serein, je pensais à ma femme. Revoir la lune ramenait à moi d'autant plus de souvenirs que je n'étais pas enclin à les repousser. Contrairement à l'habitude, je n'étais pas focalisé sur des souvenirs tristes ou malheureux, ou qui m'apparaissaient aujourd'hui comme tels. Même les souvenirs les plus heureux, qui d'ordinaire me blessaient encore plus que les autres pour la souffrance irréelle que cela m'infligeait, me semblaient moins aigres à l'esprit. Je me surpris même à partir d'un petit sourire, en regardant la lune. Je ne fermais pas les yeux, comme à chaque fois que je parvenais à me lover dans l'éphémère existence heureuse que j'avais pu connaître. Non, je regardais la lune. Face cachée du soleil. Astre froid, mais porteur de tellement plus de sentiments que son cousin si ardent. J'avais toujours fait ce que j'avais pu pour ne rien oublier de mon épouse et de la vie passée avec elle. Dans mon malheur, j'avais bien malgré moi effacé des épisodes de notre vie que je ne retrouvais que maintenant. Un cinéma en plein air, à la périphérie de la ville. Quelque chose de fort peu courant en Russie; il s'agissait de forins belges, qui avaient organisé la chose. Et nous avions regardé le film, allongés dans l'herbe fauchée des pâturages. Tête contre tête. Main dans la main. Un baiser lent et tendre sur son front. Le même sur ma joue. Je me surpris à soupirer d'aise, de façon presque imperceptible, alors que je ne parvenais pas à détacher mon regard du satellite terrestre.


    Isadora coupa court à ses pensées et me fit part de sa philosophie de vie. Elle me parla d'un de ses amis, qui parlait d'ombre et de lumière en chaque individu. Sans doute cet homme avait il raison. Mais en moi, je ne voyais plus qu'une seule part. L'autre avait été oblitérée par la cruauté des évènements et par ma faiblesse à y faire face. Elle me regarda et me sourit. Elle était sincère. Je ne relevais pas ce qu'elle disait. Avais je jamais été lumineux? Tant de sang dans cette existence... Le seigneur avait fait de moi son instrument de fer et de feu plus que d'amour et de sang. Il avait placé sur ma route d'insurmontables obstacles qui avaient fait de moi ce que je suis aujourd'hui; un monstre, une véritable bête. Et chaque instant qui passe me rendait un peu plus fou et un peu plus inhumain. Je ne parviendrais jamais à faire machine arrière. J'avais été fait trop buté, trop engoncé dans mes propres principes. Pas assez souple. A l'armée, on disait que la souplesse d'une action nous menait à la victoire. On oublie souvent de dire que la brutalité pure y parvient souvent tout aussi bien. Je soufflais quelques mots à Isadora, tel un murmure porté par les vents.



    | Non, je ne suis plus que l'ombre. La vie a soufflé la lumière comme une vulgaire bougie, et je ne suis pas de ceux qui pensent pouvoir surmonter le destin. Si certaines situations comme la vôtre peuvent encore changer, la mienne ne le peut plus. Je ne peux aller à l'encontre de la mort. C'est ainsi. |


    Isadora finit par se redresser et s'asseoir sur le lit. Elle me dit qu'elle n'aurait pas dû s'énerver, et que je devais la prendre pour une hystérique. C'était bien mal me connaître. Je ne jugeais pas les gens. Je les cataloguais. Dangereux, ou pas dangereux. Et qu'elle s'énerve ou non, Isadora avait déjà été cataloguée parmi les dangereux. Bien entendu, je sentais qu'elle était capable d'une grande tendresse et d'un amour infini, mais je ne pouvais pas faire abstraction de la blessure qu'elle avait reçue. Et ce n'était pas un accident. Ne jamais faire confiance à personne était la garantie d'une survie plus longue, mais aussi d'une grande solitude. C'était le choix que j'avais fait, et je m'y tiendrais quoi qu'il en coûte. Alors, le téléphone de la jeune femme se met à vibrer. Elle raccroche et éteint. Son ex-mari, probablement. Mon intuition était la bonne. Intuition d'autant plus confirmée que la jeune femme me le reconfirma en disant que les hommes ne savaient pas s'arrêter. Elle me dit alors que nous avions une bouteille à finir. Que faire, quoi dire? Je me levais en soupirant, ne voulant pas m'arracher à ce moment tout en sachant ne pas avoir le choix. Je ne savais absolument pas ce que je devais faire. Pire, je ne savais pas ce que je voulais faire. C'était d'autant plus compliqué à mes yeux. Devais je profiter de cette compagnie que l'on m'offrait, boire et boire encore? Ou alors, devais je me dépécher de rentrer dans mon studio et goûter de nouveau à la douce quiétude des visions de mon épouse? Cruel dilemme... Que je tranchais bien vite. Je me relevais tout à fait, et fus pris des vertiges habituels en cas de trop forte absorption d'alcool. J'allais encore me glisser dans une torpeur éthylique quasi-complète dès que je refermerais la porte de mon logement. Je toisais Isadora.


    | Il vaudrait mieux pour moi vous abandonner là. J'ai déjà bu une bonne partie de votre alcool. J'ai cassé votre porte aussi. J'ai fait assez de dégats pour ce soir je pense. D'autant plus que bourré comme je commence à l'être, j'vais commencer à vous révéler des choses que je vais regrette, ou je vous asticoterais pour coucher avec vous. Toi. Désolé, le tutoiement... Faudra un moment pour que je m'y fasse. |


    j'embrasse doucement Isadora sur la joue. Une seule joue, un seul baiser. Pas seulement une embrassade de politesse; je lui dépose un véritable baiser sur la joue. Un remerciement pour la compagnie offerte de si bonne grâce. Je lui murmure quelques mots à l'oreille, mots qui sonnent comme un dernier remerciement pour cette sincérité partagée.


    | La femme est semblable à la lune: certaines nuits, elle est d'argent, certaines autres, elle est d'or. |


    Je me détourne d'Isadora, et entame le pénible retour jusque dans mon appartement. Hauts les coeurs moussaillon, bravons la tempête!
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