Depuis mon entretien avec la directrice de la PES j’avais l’impression que toutes mes journées se ressemblaient et cela ne voulait pas dire que je n’avais pas de quoi m’occuper… Bien au contraire ! J’avais l’impression que jamais je ne parviendrais à rattraper le retard accumulé à cause de mes recherches pour mon éventuel futur job. Je soupirais en finissant de mettre mon agenda à jour et je jetais un coup d’œil à ma montre. 18h15… J’allais fermer plus tôt. Avec les derniers événements les gens sortaient de moins en moins et il était rare que j’ai du monde après 18h. J’allais donc dans l’entrée pour retourner la pancarte sur la porte.
Cependant, au même moment mon téléphone sonna. Je lâchais le mini panneau sans avoir pris le temps de le positionner sur « Fermé » pour récupérer le téléphone dans ma poche et je tombais sur une éventuelle future cliente. J’étais overbooké mais la demande ne prendrait que très peu de temps apparemment. Oubliant carrément de fermer la galerie aux visites je retournais dans mon bureau pour expliquer à la future maman comment se passaient les séances photographies de grossesse mais aussi de naissance. Alors que je lui donnais quelques détails supplémentaires je crus entendre la clochette de la porte d’entrée mais n’y fis pas attention puisque j’étais persuadé d’avoir fermé. Je terminais en lui annonçant les tarifs du plus bas au plus élevé avant de raccrocher et de saisir un sandwich dans le mini-frigo du bureau.


Ce fut au moment où je mordais avec appétit dans ce qui me servirait sûrement de dîner que je crus entendre des bruits de pas à côté et je me souvins alors du fait que j’avais été interrompu avant de fermer. Il y avait donc bien quelqu’un dans ma galerie et comme un con je laissais poireauter cette personne. Ce n’était pas très commercial surtout qu’il pouvait s’agir d’un futur client. Ou d’une future cliente ! Je n’avais pas traîné pour rejoindre le devant de la boutique et voir une femme brune me tourner le dos. Sans plus attendre je m’excusais…


-Désolé je ne vous ai pas entendu entrer… j’étais au téléphone ! Il faudrait vraiment qu’une personne assure la gér… la gérance, dis-je en finissant d’avaler ce que j’avais dans la bouche. Pardon !


Déposant mon en-cas hors de vue de mon éventuelle cliente je prenais soin de m’essuyer les mains tout en l’observant. Bizarrement elle me disait quelque chose mais je n’arrivais pas à me remémorer d’où je pouvais la connaître. Je n’aimais pas vraiment ce genre de situation car je les trouvais gênantes. Et si elle avait déjà fait recourt à mes services ? Ou pire, et si j’avais été à un de ses vernissages ? Je n’en savais foutrement rien. Et non, je n’étais pas parano mais je n’aimais pas ne pas me souvenir.
Cependant, très professionnel, je m’approchais de la jeune femme en souriant et lui tendais la main en lui demandant.


- Bonsoir ! Vous êtes ici pour un achat ou pour un événement ? la questionnais-je chaleureusement alors qu’un doux parfum que je connais se fit sentir.


Pas de doute ! J’avais déjà croisé la brune et la fragrance qu’elle portait me le confirmait. N’y laissant rien paraitre je réfléchissais à l’endroit où j’aurais pu la croiser. Puis, comme si mon cerveau avait eu une illumination, je me souvins et je souris. Cette légère odeur de Monoï je ne l’avais senti qu’à un seul endroit pour le moment.
J’avais visité sa boutique… Principalement pour faire du repérage pour un cadeau pour ma mère mais aussi pour acheter des bougies parfumées pour la galerie ainsi que chez moi. J’étais reparti sans rien puisqu’elle était occupée mais je m’étais promis d’y retourner. Bien sûr cela m’était sorti de la tête.  


- Si je ne me trompe pas c’est vous qui tenez « The Secret Garden » ?