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Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMer 2 Juil - 14:10

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Il est occupé. Et bien dérangez le. Et pour quelle raison ferais-je cela ?Parce que sa femme le demande ? Il s’entraine là. Mais je lui dirais que vous êtes passés Je commençais à manquer de patience. Mes poings se serrèrent. J’allais commettre un meurtre si l’autre gugus ne me laissait pas passer. De toute façon, il n’en aurait pas la force. Je comptais bien voir Hayden et personne ne se mettrait sur mon chemin. Je le fusillais de regard et commença à avancer. Bien entendu, il ne l’entendit pas de cette oreille. Il se plaça devant moi. Il est occupé. J’en ai rien à faire. Je passerais, que vous soyez d’accord ou non. Je ne vous laisserais pas vous en prendre à lui. Je levais un sourcil. Il venait de dire quoi là ? Depuis quand est-ce qu’Hayden avait besoin d’être protégé de moi ? Il était mon ulfric, mon dominant et mon époux. Je ne lui ferais jamais de mal. Poussez-vous . Je l’avertissais mais il ne bougea pas d’un pouce. Il l’aura voulu. Je lui envoyais mon poing dans le visage avant de le balayer avec un revers de coup de pied. Il évita le premier comme je m’y attendais mais pas le second. Il tomba à terre en grognant je ne sais pas trop. Je ne faisais plus attention à lui et repris mon chemin… Jusqu’à ce qu’il se jette sur moi. Non mais c’était quoi son problème. Ma tête frappa le sol violemment et m’étourdis légèrement. Cependant il en fallait plus. J’étais une louve, une guerrière, une exécutrice. Je savais faire de points faibles des points forts. Il avait voulu se battre ? Il allait me trouver. J’esquivais ces coups pour venir à mon tour le frapper. Nous nous relevâmes et il cracha par terre sa salive teintée de sang alors que je le regardais un grand sourire aux lèvres. Monstre. Là par contre, je ne rigolais plus. Il pouvait faire et dire ce qu’il voulait mais pas ça. J’étais plus humaine que lui. Je me faufilais entre les coups pour venir le prendre par le col. Il était plus grand que moi, mais j’étais plus forte physiquement. De la peur passa dans son regard et cela exista ma louve. Pauvre petite chose. Je vais faire comme si je n’ai rien oublié. Je le lâchais brusquement, et réajusta ma tenue. Enfin, mon jean et la tunique noir aux motifs rouges que je portais. Autour de nous d’autres collègues d’Hayden nous avaient rejoints, et j’imaginais bien qu’il ne tarderait pas, alerté par la cohue. Certains me lançaient des regards colériques, prêts à se jeter sur moi. D’autres étaient étonnés – sans doute n’avaient-ils pas encore lu les nouvelles – et d’autres des regards compatissants. Je poussais un soupir exaspérer en voyant qu’un léger bleu apparaissait sur mon bras. Je n’avais pas besoin de ça, vraiment pas. J’étais une louve oui, mais je n’étais pas exemptée de toutes blessures ou marques. Les années sanglantes avaient laissé des traces sur ma peau. Je passais ma main sur la partie violacée de mon bras. Je n’avais pas mal, mais il n’empêchait que c’était visible. Hayden n’allait pas être content. Il n’allait pas être content du tout. J’avais certes mis une raclé à l’autre con, mais il m’avait blessé, moi sa louve et sa femme. Je me tournais vers l’autre con et lui conseilla de partir, mais il ne semblait pas vouloir le faire. Il comptait défendre son ami contre moi. Et dire que je l’appréciais avant. Il avait toujours été très sympathique avec moi et les enfants. Je ne le pensais pas raciste ni stupide à ce point là. Bon sang, je n’avais pas besoin de ça. Pas maintenant, j’avais déjà assez de problème. Une main se posa sur mon épaule et je me retournais d’un bond, prête à en découdre. Il s’agissait en fait de l’entraineur d’Hayden. Allons dans mon bureau. Marc ? Va chercher Hayden et dit lui que sa femme est là et demande à le voir. Il court autour du terrain. Venez Madame Doyle… Enfin Valentyne. Je lâchais un soupir de soulagement et lui emboita le pas. Il me félicita sur notre mariage récent et s’excusa pour son joueur, me garantissant qu’il saurait le punir en conséquence. Je lui assurais que je ne comptais pas porter plainte. J’avais déjà bien assez de problème comme ça. On m’accusait de meurtre, et d’être une femme et une mère violente. Je ne voulais pas rajouter « une agression » à la liste. Mon avocat m’avait affirmé s’occuper de tout et que je devais garder profil bas… Seulement quelques heures après la parution du journal, j’avais déjà reçu des menaces par mails et dans la boite aux lettres. Ma voiture était taguée et surtout… On avait balancé une pierre dans une de nos fenêtres. Si Savannah, Niamh ou Kean avaient été là, ils auraient pu être blessés. Que l’on s’en prenne à moi, ok, mais pas à mes enfants, pas à eux. J’avais donc pris une des voiture d’Hayden et roulait jusqu’au stade où il s’entrainait aujourd’hui à Edimbourg Tenez un remontant ne vous fera pas de mal finis par me dire l’humain avant de poser un verre devant moi. C’était tentant très tentant mais j’avais promis à mon époux de ne plus jamais replonger. Cela ne résolvait pas les problèmes, pas dans mon cas en tout cas. C’est gentil mais je vais devoir décliner. N’ajoutons pas alcoolique à mon Cv déjà fort peu brillant lui dis-je plus amèrement que je ne l’aurais voulu. A peine avais-je fini de parler que l’air fut saturer par l’odeur d’Hayden. Il n’était plus loin et je me sentis légèrement soulagée. Il fallait que je le vois. J’avais besoin de lui.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMer 2 Juil - 22:05

| Vous allez vraiment nous faire attendre la fin des analyses, Mr Valentyne ? Vos performances sur le terrain ont toujours bluffé certains... |


Je soupire.


| Peut être suis je simplement bon dans ce que je fais? |


Le type ne sourit pas à la plaisanterie que je lance d'un ton désinvolte. Il a bien vu que je suis à bout, et il m'accule autant que possible. Je soupire. Mon portable n'arrête pas de vibrer. Je sais bien que les carottes sont cuites, de toute manière.


| Peut être que vous êtes simplement un menteur et un tricheur? |


Non, décidément, aucun sens de l'humour. Le vice président de mon club est vraiment un trousse-au-cul, et la commission réunie à la hâte avec avocats et actionnaires n'aide pas. Mon entraîneur passe quand il peut, quand on l'a appelé à témoin. Cette commission exceptionnelle veut ma démission. Pour ce que je suis. Par pure discrimination. Si je renonce, je perds mon activité principale, tout ce qui a fait ma vie jusqu'à ici. Si je persévère, je la perdrais probablement malgré tous mes efforts. Mon père m'a toujours dit que le sang ne mentait pas. Pour lui, ça justifiait certaines choses par rapport à son jugement des autres, mais pour moi ça prenait aujourd'hui un autre sens. Le sang ne ment pas. Je finis par soupire à nouveau, reportant mon regard sur l'assemblée.


| Oui, je suis un loup garou. L'article dit vrai. Je suis le chef de la Meute de Wolfheaven, et je suis passé au travers des tests sanguins de toutes les saisons précédentes. Parce qu'en raison de ma nature je ne comprenais pas pourquoi on m'écarterait. On accepte les mecs bodybuildés, et même d'anciens militaires des Années Sanglantes parce qu'ils sont costauds, endurcis. Ils ont les mêmes statistiques que moi. Pourtant, eux vous ne leur tombez pas dessus. Voilà ce qu'est le racisme moderne, messieurs. Vous allez rompre mon contrat parce que vous avez peur de ma différence. Qui me rend plus fort que certains joueurs, mais qui ne me rend absolument pas invincible. Vous avez peur, et vous faites une erreur. |


Murmures dans la salle.


| Mais vous comprenez bien que... |


| Rendez vous devant une cour, messieurs. |


Je me lève dans un brouhaha général, et quitte la salle. Je descends les escaliers. Certains membres du personnel ou de l'équipe me complimentent, me soutiennent, d'autres m'invectivent. Je me débarasse de ma veste, je déboutonne ma chemise, et je sors faire une dernière série de tours de terrain en courant. Peut être les derniers de ma vie. Je ne réalise pas encore. Lorsqu'on vient me dire que ma femme est là, mon cœur bondit. Que se passe t'il ? Je me presse vers le bureau du coach, et lorsque j'ouvre la porte je le retrouve lui en train de se servir un whisky et Isadora attendre péniblement. Je remercie Turner d'un signe de tête et viens prendre ma femme dans mes bras, l'embrasser sur le front, sur l'épaule, lui frottant le dos pour la rassurer alors que mes bras l'enserrent fort contre mon torse.


| Les enfants, ça va ? Comment ils vont? |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMer 2 Juil - 22:42

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Je me sentis tout à coup plus soulagée en voyant Hayden, en l’ayant à mes côtés. J’avais besoin de lui. J’avais besoin de son soutien. J’avais besoin qu’il soit tout simplement lui. Pas l’ulfric, pas le loup, mais l’humain. Je poussais un soupir de soulagement quand il me prit dans ses bras. Son étreinte était réconfortante, et c’était tout ce dont j’avais besoin après la matinée que j’avais passé. Et je craignais que le pire ne soit à venir malheureusement. Hayden aussi avait des problèmes et tout était de ma faute. Si nous ne nous étions pas mariés, jamais il n’aurait été dans une telle posture. Mon acte d’égoïste était en train de se retourner contre moi, contre lui surtout. Je posais ma tête contre son torse, respirant son odeur si familière et sécurisante. Je profitais de ces quelques minutes de paix dont j’avais cruellement besoin. Comment cela s’est-il passé pour toi ? D’après ce que j’ai vu, tu as beaucoup de soutien. Notre avocat est sur le coup. Il est en train d’étudier ton contrat. Il l’a fait un peu ce matin et ils ne peuvent pas te forcer à te retirer. Tu n’es pas drogué, ni dopé. Tu as omis une information, mais maitre Donovan m’a dit que nous pouvions jouer la carte de ma vie privée. Tu as du soutien venant du public et de certains de tes collègues. Crois moi j’en ai fait les frais. ajoutais-je un peu amèrement. Ma louve était en colère de ne pas avoir pu défendre son honneur. Elle avait eu envie de réduire en charpie tous ses abruties qui me voyaient comme un monstre, une meurtrière mais surtout une compagne et une mère violente. Nous étions mues par un désir très profond de protection vis-à-vis des nôtres. Que l’on puisse remettre cela en cause… Non, nous ne pouvions pas le supporter. Je pris une grande respiration avant de continuer toujours collée contre lui. J’ai reçu des menaces, on a vandalisé ma voiture et… Ils ont balancé une pierre dans l’une des fenêtres de la cuisine avec un mot qui indiquait « au diable le monstre, laisse le tranquille ». Quand je te dis que tu as du soutien… Bon sang, si les enfants n’étaient pas à l’école ils auraient pu être blessés Hayden. J’arrive pas à croire qu’on puisse nous faire ça. Et toute cette haine à cause de quoi ? Un simple ramassis de connerie qui avait déformé toute la vérité. Je poussais un soupir de dépit avant de quitter l’étreinte de mon époux. Je fis quelques pas dans la pièce, regardant de temps à autre le verre en serrant mes bras dans mes mains, cachant le bleu que j’avais. J’étais déjà dans tous mes états, et il allait vraiment s’énerver s’il voyait qu’on avait pu me blesser. Ce n’était pas le moment. Nous avions déjà assez à faire chacun : lui avec les métamorphes et moi avec Savannah. Bon sang, on m’avait accusé d’avoir tué l’un de mes amis ! On m’avait arrêté et incarcéré ! Et ils ne m’avaient relâchés que faute de preuve, mettant bien en avant le fait que mon alibi était rejetable : aller courir avec la meute, une meute qui m’avait couverte et pas dénoncé en tant que Louve n’était pas aussi recevable que cela. Et pourtant c’était la stricte vérité. J’étais à Wolfheaven quand Camille avait été lâchement assassiné, avec les miens, en famille. J’ai peur Hayden. J’ai peur de découvrir dans quoi je vous ai tous entrainé. Je suis tellement désolée. J’étais vraiment désolée pour tout ce qu’il devait subir à cause de moi. Bon sang ma vie était un véritable merdier. Je me découvrais une famille dont j’ignorais l’existence – mes parents avaient eu d’autres gosses ! – alors que j’avais été trahie par l’un des miens. Mais qui aurait pu faire ça ? Mise à part Hayden, personne ne connaissait aucun de détail sur ma vie… A part Sarah. Cependant cela ne pouvait pas être elle. Pas vrai ? A moins qu’elle se soit fait volée ses notes sur mon cas dans son cabinet ? Non, elle aurait sécurité le tout… Quoi que… Bon sang, mais à qui pouvais-je me fier finalement ? J’allais devenir folle à cette vitesse. Tout serait si simple si j’étais uniquement une… Louve. Pas une humaine, mais une louve. Et cette pensée approuvée par mon coté animal ne me fit plus aussi froid dans le dos qu’avant.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyJeu 3 Juil - 22:43

Je sentis le soupir de soulagement au creux de mon cou, alors que je serrais ma femme contre moi. Ce contact était important, revigorant. Bref, ça faisait plaisir. Je venais de tout sacrifier ce qui avait fait ma vie pendant des années. Mes copains, ma carrière, le sport, mon pognon. Je disais adieu à beaucoup de choses d'un coup. Je ressentais pourtant que ce n'était pas grave. Les choses pourraient être pires, si je n'avais pas cette femme contre moi. Je respirais son odeur, m'emplissait les poumons d'elle. Cela me faisait un bien fou. On profitait l'un de l'autre alors que mon entraîneur nous laissait la pièce, sorte de dernier cadeau, de dernier traitement de faveur. J'étais tout prêt bien sûr à tout lui excuser. Ses brimades et insultes pendant les entraînements, les quelques entourloupes dans les vestiaires. Querelles de paons. Il avait toujours été réglo, et j'avais beaucoup de respect pour lui. Mais là ce qu'il comptait, c'était ma femme et ses enfants. Je n'osais dire « nos », car ce n'était pas le cas. C'était les siens. Les siens et ceux de Johan. Sauf Savannah, mais les choses n'en étaient pas encore tout à fait là non plus. Je n'aurais pas dit non à la voir pourtant. Isadora rompt le silence et me demande comment ça se passe pour moi. Je l'écoute, mais tourne la tête de gauche à droite. Je lui souris, j'embrasse son front.


| Il est temps, malgré tout. Je vieillis. Ma carrière professionnelle ne tarderait pas à se terminer de toute manière. Je ne veux pas qu'à chaque fois que je bloque ou plaque on accuse ma nature, je ne veux pas attirer plus encore les projecteurs sur nous. Je ne veux pas qu'on explique ma carrière par ma nature. Mais je leur ferais un procès. Pour les forcer à reconnaître leurs discriminations. Pour ouvrir la voie à d'autres de nos frères et sœurs qui voudraient travailler et faire du sport avec l'Homme. Je me battrais. Mais je ne le ferais plus sur un terrain de rugby. |


La fin de ce qu'elle me dit m'interpella, j'avais peur d'un coup de ce qu'elle allait me dire. Que s'était il donc passé, dans cette ville devenue folle depuis ce matin? Je sentais que ma compagne trépignait ; elle souffrait beaucoup de toute évidence des injustices qu'elle subissait. Je me demandais de qui venait toutes ces informations, quand même. Finalement, Isadora m'explique qu'elle a reçu des menaces, et que la maison et sa voiture avaient subi la colère de fans et de fous furieux. Comme a chaque publication d'un brûlot médiatique, d'ailleurs, j'avais eu d'autres collègues qui en avaient d'ailleurs fait les frais par le passé. Je serrais les dents en écoutant tout ça, contenant ma colère qui faisait gronder mon loup.


| On va aller porter plainte et on va aller se mettre au vert à Wolfheaven quelques temps. Je pense que ce sera le mieux. Je ferais conduire et ramener les enfants. Ne t'en fais pas. Tout va s'arranger. Je vais faire publier un démenti demain. Ca en apaisera une partie. |


A court terme, je ne pouvais faire que ça. Je me demandais si je ne devais pas faire appel aux humains via le comité interracial, pour nous éviter ce genre de problèmes. Individuellement, je serais gagnant. Mais je donnerais une piètre image de la Meute à des personnes qui n'étaient pas des alliés. Je ne pouvais pas prendre ce risque. La carte du « service » était puissante, mais je me devais de la garder pour quelque chose de plus important, que je ne serais pas capable de gérer. Le vandalisme n'était pas insurmontable, même si c'était super emmerdant. Je prends le visage d'Isadora entre mes mains, et la force à me regarder dans les yeux.


| Pourquoi tu te laisses atteindre ? Tu es un loup garou, pas une humaine. Nous allons nous mettre tous en sécurité. Ils n'oseront rien. On fera ce qu'il faut. Notre vraie famille, notre monde, c'est la Meute. Seul leur avis devrait compter pour toi. On va gérer le problème, et on s'en sortira. Comme toujours. Où sont les enfants, avec qui tu les as laissés? |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyJeu 3 Juil - 23:44

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Je n’étais pas bien dans mes baskets, ni même dans ma peau d’humaine. En une matinée j’avais l’impression que tout s’était écroulé, sans même que je vois cela arriver. Je n’aspirais pourtant qu’à vivre avec les miens, en paix, et continuer à veiller comme nous l’avions toujours fais, sur les humains. Nous n’étions pas ennemis, nous protégions et défendions. Jonathan avait fait de mauvais choix en nous obligeant à des campagnes de recrutement forcés. Je pouvais reconnaitre que nous avions nos torts de ce côté-là. Mais en dehors de ça, nous avions toujours été corrects. Nous ne mangions ni tuions personne. Nous vivions entre nous, tout en évoluant dans le monde des humains. On aspirait au calme et à la nature. Que leur fallait-il donc de plus ? Que devions-nous faire pour ne plus être vu comme des monstres, des enfants maudits de Dieu ? Nous étions plus humains sur bien des aspects. Nous protégions les notre becs et ongles et faisions passer le bien de la majorité devant nos propres envies, désirs et besoins.

Mais ce n’était pas suffisant.

Je n’étais pas seulement en train d’avoir des problèmes. J’étais en train d’entrainer des problèmes aux miens et ça, ça me mettait dans tous mes états. On pouvait s’en prendre à moi, mais pas à ma famille. Hayden était un bon joueur qui n’avait pas démérité sa place. Au contraire, il avait dû, contrairement à tous les autres joueurs, faire attention à ne jamais se pousser à fond et à rester au niveau d’une personne de sa carrure. Il n’avait jamais triché, ni désirer remporter une victoire de cette manière. Il ne méritait pas qu’on le traine ainsi dans la boue et tout ça à cause de moi et de la soi-disant femme que j’étais. Hayden ne méritait pas de tout perdre par ma faute. C’était beaucoup trop pour que je puisse le supporter. Quand bien même il voulut me rassurer, je n’arrivais pas à me pardonner. J’ai gâché ta carrière. Tu aimes ton travail et tu ne vas plus pouvoir l’exercer à cause de moi. Ca me tue de voir ça. Tu n’as rien démérité. Ce n’est pas… Ce n’est pas juste Hay’. et la justice était une valeur très importante chez moi. J’avais été exécutrice bon sang. Je l’avais si longtemps incarné et j’avais fait de nombreuses choses en son nom. . Pourrons-nous assumer financièrement ce procès ? Je perds mes clients et si tu te retrouves sans travail… J’avais trop manqué d’argent dans ma vie pour ne pas m’en soucier. J’aimais son idée d’aider nos frères et leur ouvrir des voix. C’était ce toute façon ce qu’il fallait faire, quand même bien nous nous retrouverions sur la paille. Les notre avant nous. Cela avait toujours été le cas depuis que j’étais louve, et ça ne changera jamais. Lorsque je lui parlais des actes de vandalisme, je senti l’énergie de son loup qui grondait, faisait échos à ma propre louve. J’aurais voulu être capable de l’aider, de le calmer mais je ne le pouvais pas. J’étais hors de moi. J’étais blessée. Je ressentais de la rancœur. Il n’y avait rien de positif dans mes émotions et j’avais peur d’aggraver les choses plutôt que de les arranger. La solution d’Hayden ne me plaisait pas. Mais c’est notre maison, notre territoire. Wolfheaven est notre refuge, mais là bas, tu y es ulfric et non mon compagnon et le second père de nos enfants. C’est notre premier achat ensemble… Je tenais à la maison. J’aimais le territoire des loups, mais c’était un territoire que nous partagions. Notre demeure, elle n’appartenait qu’à nous et elle était le refuge de notre famille plus resserrée. A présent qu’Hayden était le chef de meute, il n’était plus mon compagnon sur les terres des loups, dont la maison était saturée par l’odeur de Mary. Je ne voulais pas la perdre, mais je sentais que nous n’aurions pas le choix. Seulement… . Savannah est humaine Hayden. Elle ne peut pas venir à Wolfheaven. Elle ne comprendrait pas, et nos frères ne verraient pas cela d’un bon œil. Nous ne pouvions pas oublier ce gros détail. Et je savais que, pour lui comme pour moi, il était hors de question de nous séparer de notre ainée humaine. Elle pourrait vivre chez Sarah oui, mais elle était notre fille et elle faisait partie de notre famille. Il n’était pas question de l’écarter et de la tenir éloigné de nous.

Tout était en train de partir à volo. Et cela commençait à me faire paniquer. J’avais peur. Peur pour mes enfants, mon époux, et les miens. Et c’était de ma faute. Tout était entièrement de ma faute. J’étais un véritable aimant à problème et ils en payaient tous les frais. Hayden me prit le visage entre ses mains, me forçant à le regarder alors que mes pensées vagabondaient très loin de ce bureau. J’avais envie de pleurer. J’avais envie de crier. J’avais envie de me transformer. J’avais envie de partir loin. J’avais envie de rester louve à jamais. Je suis un danger pour vous. Tant que je reste, vous ne serez pas en sécurité. Hayden… Les services sociaux veulent enquêter sur moi. Ils veulent m’enlever nos enfants. Ils veulent les confier à des inconnus. J’ai beau être louve, je suis sous la juridiction humaine. Et je ne me fais pas de faux espoir. Je suis un monstre aux yeux de tous. Peu importe les démentis, c’est trop tard le mal est fait. Aucun juge ne me laissera mes enfants. Et ils vont te les enlever aussi Hayden. Et tout ça c’est de ma faute ! ma voix était devenue un peu hystérique à la fin. J’avais mal, je souffrais, et j’avais peur. Je me blottis contre Hayden, dans cette sécurité que m’apportait ses bras et son corps. Je refusais de pleurer. Je ne pouvais pas me le permettre et je m’étais promis de plus le faire. J’étais une louve après tout et fière par définition. Pour autant, je n’en demeurais pas moins malheureuse et assaillie par toutes ses émotions redoublées par ma partie louve qui ne pouvait être calme alors que l’humaine en moi s’affolait.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyVen 4 Juil - 0:23

Cette situation est vraiment complexe. Cela m'agace profondément. Quelles chances avions nous de reprendre une tuile sur le coin du visage ? Nous étions de véritables chats noirs. Paradoxal pour des loups. Cela dit, les métamorphes avaient aussi leurs problèmes et leur malchance. La mort de Camille avait été vraiment un sale coup pour tout le monde. Personnellement, je ne l'avais pas toujours considéré comme quelqu'un de capable, je le trouvais tout simplement beaucoup trop émotif pour être à la tête de quoi que ce soit, y compris de sa propre vie. Mais personne ne mérite de finir comme ça. La suspicion régnait, et c'était un autre des problèmes que je devais régler. Ce n'était pas quelque chose de facile. En aucun cas. Et voilà qu'il y avait cette nouvelle affaire sur les bras. Je n'avais pas le droit de me laisser abattre. En tant que mari comme en tant qu'Ulfric, je n'avais absolument pas le droit non plus de laisser Isadora se faire démonter le moral. Il fallait rester objectif, concentré. Prêt à agir, mais pas dans la précipitation. Calculer nos mouvements et nos paroles. Ce genre de tempêtes propres au monde humain avait ses limites. Pour cela, il fallait le cran de rester droit et fier dans ses baskets. Tenir debout face à la tempête qui menaçait. C'était difficile, compliqué. Mais pas impossible. Tenir, tenir et tenir. Nous sommes des loups, pas des adolescentes. Je comprenais cependant le malaise et le désespoir latent qui touchait ma compagne. Comment affronter pareille situation ? C'était dur, un défi inédit pour nous de nous retrouver ainsi sous les feux de la rampe. Je souris à Isadora, l'embrasse sur le front.


| Les humains ont gâché ma carrière. La vie n'est pas juste. Je ne voulais pas devenir Ulfric non plus, Isa. Mais je l'ai fait. Je fais ce que je dois faire. Parce que ce qui compte vraiment, c'est toi et tes enfants, et que vous êtes avec moi. Pour le procès, bien sûr. Tu vas voir qu'une affaire de droits civiques qui va gonfler comme celle là, les avocats vont se bousculer pour me représenter. |


Bien sûr que ça allait être le cas. Moi contre le club. Si je gagnais, ça allait faire jurisprudence, merci le système britannique. Et tous les loups garous en bénéficieraient dans le pays. C'était aussi gros que les premiers procès dénonçant le racisme d'institutions civiles, qui avaient aboutis à de nouveaux droits. Nous ne pouvions que gagner, même si ça prendrait du temps. Mais l'avocat qui défendrait pareille affaire entrerait surement dans l'histoire. Je comprenais bien sûr les motivations d'Isadora et ses réticences pour ma solution.


| Dans ces cas là, faisons plus rationnel. Toi et les petits, Wolfheaven. Des « vacances » provisoires loin de tout ça ne feront de mal à personne, et il ne s'agit pas de vendre notre maison. Moi j'y vis toujours. Avec Sav. Ou alors tu la confies provisoirement à quelqu'un de confiance. Sarah, par exemple. Il y a plein de solutions, chérie. |


Je sentais la peur de la louve. Je savais qu'elle était sur le point de craquer. Pourquoi Johan arrivait il à la calmer, et pas moi ? Elle désespère. Je contre attaque.


| Source anonyme, parution dans un tabloïd, aucune preuve de quoi que ce soit si ce n'est des racontards. Tu crois vraiment que la justice va intervenir et te retirer tes gosses comme ça ? Au pire, tu risques une enquête. Et les services sociaux ne pourront que constater que tout va bien. Donc ne paniques pas et restes rationnelle. Si à chaque fois qu'un voisin ou un passant criait au loup on retirait leurs gosses à des parents, il y aurait de sacrés orphelinats dans ce foutu pays. Le but de cet article n'est pas de te retirer les enfants. Il est de nous destabiliser. Toi la première, moi ensuite. De nous pousser à fauter, à répliquer, à nous compromettre. Et là nous risquerions de les perdre. Affichons notre unité. On aura quantité de témoins pour nous. Collègues, voisins, tout le monde. Donc tu ne t'en fais pas. Tout ira bien, je te le promets. |


Mon regard se durcit.


| Et je te promets ma louve, de t'apporter la tête de celui ou celle qui s'est rendu responsable de cette infamie. |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMar 8 Juil - 16:01

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Je n’en étais pas à ma première bataille. J’avais essuyé plusieurs combats et j’en étais toujours sortie plus forte que jamais. Seulement là, je n’étais pas certaine d’y arriver. A chaque fois que je me lançais dans une guerre, je savais contre qui je me battais et comment trouver ses faiblesses pour avoir le dessus sur lui. Là, je ne connaissais pas contre qui ou quoi je devais faire face et cela m’angoissait. Je ne voyais aucune solution à plus ou moins long terme et ça me perturbait énormément. J’avais besoin d’Hayden. J’avais besoin qu’il m’aide à y voir clair, qu’il m’aide à faire front. Il était le seul en qui j’avais foi et confiance. Rien que sa présence suffisait à m’apaiser, moi et ma louve. Elle non plus n’était pas bien. Nous ne savions pas qui nous avions affaire, qui est-ce qui méritait notre colère, notre haine et nos coups de griffes. Tout ce qu’elle voyait c’était qu’on s’en prenait et à elle, et à sa famille et aux siens. Elle trépignait autant que moi, d’autant plus que notre avocat n’avait pas vraiment pu nous aider. Nous ne pouvions qu’attendre et faire profil bas. Ca ne nous ressemblait vraiment pas. Nous étions la justice. On nous attaquait, nous avions donc le droit de répliquer et nous défendre. Rester dans l’inaction, je pouvais le concevoir mais pas elle. Je n’aime pas attendre à ne rien faire Hayden. On n’aime pas cette idée de laisser les autres gérer pour nous. Toi, oui, mais d’autres, des humains en qui ont a pas confiance non. Pourquoi est-ce cela a pris de telles proportions ? J’ai rien fais de tout ce qu’on m’accuse ! Je ne mérite pas ça. C’était injuste. Je savais que la vie l’était, je l’avais accepté. Cependant j’avais toujours eu foi dans les humains. Nous les défendions, nous veillons sur eux. Ne pouvaient-ils pas, pour une fois, faire preuve de reconnaissance, et m’accorder la présomption d’innocence ? Même certains des collègues de mon époux, avec qui je m’entendais bien avant, étaient prêts à vendre père et mère pour m’abattre, moi mais les miens également. Que je sois leur cible, ok, mais pas mes enfants ou mon époux. Ils n’avaient rien fait de mauvais dans leur vie. J’avais un mauvais karma, oui, mais pas eux.

Quand Hayden me parla de nous écarter, je ne fus pas emballée du tout. Je ne voulais pas quitter notre maison, mais surtout, je ne voulais pas quitter ma fille. Il me proposait des solutions, mais je ne pouvais pas accepter celles-ci. Je refuse que notre famille soit séparée à cause d’eux. Sarah serait d’accord mais je ne le suis pas. Sav’ est notre fille. Il est hors de question de la confier à quelqu’un d’autre. Elle est source de problèmes, oui, et elle nous donne des cheveux blancs. Mais c’est notre fille et elle est sous notre responsabilité.. Pas question de refiler le bébé à un autre. Si j’avais été prête à l’envoyer quelques jours chez sa tante, j’aurais été avec elle, et aurait continuée à veiller sur elle. C’était mon rôle, ma responsabilité. Et c’était aussi le rôle et la responsabilité d’Hayden. Si nous n’avons vraiment pas le choix, j’irais vivre à Wolfheaven avec les jumeaux et tu resteras avec Savannah. Mais seulement en dernier recours. Si cette solution ne me plaisait pas, elle était tout de même envisageable. Laisser mon humaine à mon époux ne me posait aucun problème. Il savait toute ma confiance et je savais qu’il serait apte à s’en occuper. Il était son second père, et il aimait ma fille comme elle était de lui.

Je m’étais écartée du loup pour faire les cents pas dans le bureau. J’avais besoin de prendre quelques minutes pour penser à tout cela. Je m’étais tournée vers lui pour m’excuser pour tous les problèmes que je lui causais. Je lui faisais part des peurs que j’avais, notamment celle de perdre mes enfants. Je ne le supporterais pas. On me les avait déjà enlevé et revivre ça, je ne pourrais pas le supporter. Rien que cette idée me désespérait au plus haut point. J’en aurais pleuré s’il n’avait pas été là. Ces paroles étaient réconfortantes, et plaisante, mais j’avais toujours une foutue trouille que cela arrive. Et s’ils n’y croient pas ? Et s’ils décident que je ne suis pas une bonne mère ? Les jumeaux seront confiés à Johan. Ce ne sera pas un problème pour eux. Mais et Sav’ ? Que va-t-elle devenir Chéri ? Etant marié à moi, tu n’auras pas sa garde et elle sera confiée à l’Etat. Je n’ai jamais eu de chance dans ma vie Hayden, jamais. Je suis un aimant à problèmes ! A chaque fois le pire me tombe dessus. Si je vous perdais… Je ne m’en remettrais pas. Je le regardais les larmes aux yeux, avant de me réfugier de nouveau dans ces bras. Je respirais son odeur alors qu’il me promettait de m’apporter la tête de celui ou celle qui était à l’origine de tout cela. Je laissais sa chaleur me réconforter et son étreinte me permettre de faire face. Je fermais les yeux, me concentrant uniquement sur lui, sur nous. Lorsque je fus certaine d’être plus calme et ne plus m’écrouler, je lui chuchotais. C’est forcément l’un des nôtres. Et il n’y a que quatre personnes qui connaissent tout de ma vie : Sarah, Johan, toi et Mary. Je sais que ce n’est ni toi, ni Sarah, ni Johan. Il ne resterait que Mary, mais tu ne penses pas que ce soit elle, même si elle en serait parfaitement capable… Alors qui ?

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMar 15 Juil - 22:02

L'épreuve était importante, douloureuse mais surtout bouleversante. A cause de confidences éhontées, l'ensemble de l'édifice qui faisait nos vies avait manqué de basculer pour de bon dans quelque chose d'affreux. Nous avions évité le pire par des manœuvres rapides ; elle en protégeant ses enfants, et moi en prenant les devants. Restait à affronter la haine et le mépris, qui personnellement ne m'atteignaient pas tant que ça. J'avais depuis longtemps appris à analyser le regard des autres, lorsque mon père me formait à devenir l'Ulfric un jour prochain. J'avais appris à lire dans leurs yeux ce que les gens pouvaient penser, à propos de tout et de n'importe quoi. Mais jamais à m'en soucier, à le prendre personnellement. On n'est pas le meilleur quand on le croit mais quand on le sait. Etre en paix avec soi même, avec sa conscience. C'était tout ce qu'il fallait, après tout. Une fois encore, cette posture était utile. Elle était même la seule qui soit réellement possible, la seule qu'il faille adopter. J'essayais de communiquer cette forte confiance en soi à Isadora, mais c'était chose compliquée. Une louve moins maîtresse d'elle même que je ne l'étais, tiraillée par des tensions énormes vis à vis de ses émotions, de ses enfants. Je me préoccupais d'eux tous, bien sûr, mais mon père m'avait appris à grands renforts de coups à n'entrevoir que les solutions aux problèmes, et non leurs symptômes. Pour quelqu'un d'aussi fatigué et las qu'Isadora, l'objectivité était encore plus difficile à atteindre. D'autant qu'elle même n'avait jamais vraiment été un modèle de tempérance ; toujours à s'en faire pour tout et tout le monde. Ce qui faisait d'elle une excellente exécutrice autrefois, mais une bien pauvre louve au statut plus ordinaire ; elle prenait les choses trop personnellement, toujours. Cela allait finir par la dévorer. Je comprenais cependant que mes solutions ne lui conviennent pas ; elles n'avaient rien d'idéal.


| D'accord, on fait comme ça alors. Mais comprends moi bien. Il n'est pas question de laisser notre famille éclater ou de laisser cet adversaire à la mords moi le nœud prendre le dessus ; il s'agit de sécuriser tout le monde. Ensuite viendra le temps de la contre attaque, et enfin le temps de la réunion. |


J'observais ma femme commencer à faire les cent pas dans le bureau ; il fallait quelle profite de l'espace pendant qu'elle en avait l'occasion, parce qu'après nous serons probablement incarcérés dans la tôle d'une voiture pour de multiples allers retours. Je dominais tant bien que mal la colère qui grondait toujours en moi. Je me maîtrisais, mais ça n'avait rien de facile. Quand je pensais à tout le stress et la souffrance que ça allait encore provoquer chez les gosses... J'en venais maintenant à serrer fort les poings, pensant à ce que je pourrais infliger aux responsables de cette situation s'ils en venaient à croiser ma route. Isadora reprit sa tirade flippée, et je réagissais au quart de tour, laissant la frustration faire vibrer ma voix plus que je ne l'aurais voulu, d'une colère froide mais mal contenue. Je n'aimais pas non plus qu'elle insinue que la responsable puisse être Mary, alors que l'intérêt n'était pas chez elle.


| Pourquoi écartes tu Johan pour Mary ? Ce type serait prêt à tout pour te reprendre. J'ai vu comment il s'est comporté avec toi à Wolfheaven. Il t'aime toujours. Et il veut toujours être avec toi. S'il te met en difficulté, rien ne l'empêche de débarquer sur son grand cheval blanc pour témoigner pour toi, et gagner des points. Je ne pars pourtant pas du principe qu'il s'agit de ton ancien... Compagnon. Alors ne présumes pas de la culpabilité de ta Lupa. Tout se passera bien, Isadora. Tout ira bien, parce que je ferais en sorte que ça aille. S'il faut que je rencontre Hood, s'il faut que j'abandonne ma vie plusieurs semaines le temps de retrouver le coupable, s'il faut que je t... Je ferais tout ça, et bien plus encore. Alors tu ne paniques pas. On a des enfants à protéger, une Meute à sécuriser et il faut qu'on s'occupe de tout ce joli monde. Pas de place pour le défaitisme, Isa. On compte sur nous. Et je suis là, d'accord? |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyLun 21 Juil - 12:46

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Je n’aimais pas l’idée d’être séparée de Savannah. Pas après avoir cru l’avoir perdu. Lorsque j’étais rentrée de la course avec la meute et que j’avais vu les appels en absences de ma fille, puis celui de l’hôpital, j’avais eu la peur de ma vie. J’étais partie en catastrophe sans prévenir personne, plantant tous les loups, mes deux enfants y compris. J’avais roulé comme une tarée sur la route et débarqué en courant dans le centre médical. J’avais insulté l’infirmière d’accueil pour son manque de professionnalisme, et l’avait incendié jusqu’à ce qu’un médecin m’amène à ma fille. Elle n’avait finalement eut que des blessures superficielles. Elle dormait lorsque je suis arrivée et j’étais restée à ces côtés jusqu’à ce qu’Hayden ne vienne me remplacer. Il était rentré entre temps, et après avoir confié les enfants à Sarah, il était venu prendre mon relai. L’hôpital l’avait sans doute appelé également. Nous n’avions pas vraiment échangé grands mots, et nous nous étions relayés auprès de Savannah jusqu’à ce qu’elle sorte de l’hôpital 24 heures plus tard. Et entre le loup et moi, il avait continué de régner un certain silence. Nous ne nous étions plus vraiment parlé depuis la réunion des métamorphes, trois jours plus tôt. Jusqu’à aujourd’hui en tout cas. Nous étions vraiment des imbéciles pas vrais ? Il fallait qu’il nous tombe quelque chose sur le coin de la tronche pour qu’on laisse nos égos de côté l’un envers l’autre. Je lui en avais voulu pour avoir laissé un autre me calmer et m’avoir tourné le dos. Et lui m’en voulait d’être partie chasser avec Johan juste après. Je ne lui avais pas proposé pourtant, il était venu de lui-même. Si je ne le regrettais pas du tout, c’était Hayden mon époux, mon compagnon. Pourtant c’était Johan qui avait agis comme tel et non l’ulfric. Je détestais ça. Je détestais qu’il soit ulfric à Wolfheaven et non plus à mes côtés. Je détestais ça à un point dont il n’avait pas idée. Et c’était aussi pour ça que je ne voulais pas aller vivre sur le territoire des loups, même si je n’avais pas d’autres alternatives pour l’instant. Ok. me contentais-je donc de répondre. Nous parlerions de ce sujet, oui, mais plus tard. Pour l’instant nous réglions les choses les plus importantes, les faits qui touchaient la meute par notre biais, inévitablement. Il se mit bien entendu en colère lorsque j’évoquais Mary. Je ne savais pas ce qu’elle avait fait pour qu’il ait autant confiance en elle, et… je ne voulais pas le savoir. Je ne doutais pas de sa fidélité, mais même si je faisais des efforts la concernant, j’avais toujours du mal à passer outre tout ce qu’elle avait bien pu me faire. Elle m’avait gâché la vie pendant plus de dix ans. C’était dur de tout oublier du jour au lendemain. Je restais méfiante à son égard mais ça, Hayden ne le comprenait pas. Ou du moins, il ne voulait pas le comprendre. IL me balança au visage Johan, chose que je n’avais pas vu venir, quand même bien j’aurais dû m’en douter. Ce type comme tu le dis n’a jamais rien fait contre moi, contrairement à ta chère Mary. Et je n’ai pas besoin d’un chevalier, car tu vois j’en ai déjà un, même s’il ne me fait pas confiance et qu’il est injuste. Alors je te le redirais une dernière fois, une toute dernière fois : si Johan fera toujours parti de ma vie et de ma famille, si un part de moi l’aimera toujours, parce que nous avons eu une belle histoire et que nous avons deux enfants, c’est toi qui a toute ma confiance, à qui je confierais ma vie et celles de mes enfants, c’est toi que j’ai épousé et que j’aime. Et c’est toi que je suis venue voir pas lui ok ? C’est de toi dont j’ai besoin pour aller mieux. C’est toi qui me donne un sentiment de sécurité. Et c’est à toi que j’ai proposé d’adopter Savannah. Mais si cela ne te suffit pas, si cela ne te plait pas, alors finissons en tout de suite. Je te l’ai dit il y a quelques mois quand tu es devenu ulfric : je ne serais jamais un obstacle pour toi et tu peux prendre autre louve si c’est ce que tu désires. Tu ne me dois rien, pas même maintenant. A la limite, nous sauverons peut-être ton image publique si tu demandes le divorce. Et je suis sûre que tu feras plaisir à ta Lupa. Elle ne rêve que de ça après tout. Il suffit de voir la manière dont elle se pavane avec toi ! il était jaloux ? Moi aussi. Seulement j’avais plus de raisons de l’être que lui. Parce que quand Mary était dans les parages, j’avais l’impression de ne plus exister à ses yeux. J’avais l’impression que je n’étais plus rien pour lui.

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMer 23 Juil - 14:01

Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que les choses allaient commencer à déraper. Parce qu'Isadora avait un caractère très entier et que j'avais moi même l'affreuse manie de tout voir comme un combat entre dominants, il allait forcément y avoir un moment dans notre conversation où les choses allaient commencer à partir en cacahuète. Et quelque chose me disait que ça n'allait tout simplement pas tarder. Comme un pressentiment, le calme et les sentiments avant la tempête. Tempête qui s'appelait Isadora, qui avait chamboulé ma vie et s'apprétait à recommencer, encore et encore. Je l'aimais pour ça, mais parfois ce n'était pas aussi simple. Je savais fort bien que ma défense de la Lupa n'allait pas plaire à Isadora, c'était comme ça. Comme tout ce qui concernait, concerne et concernerait Johan, je ne pourrais pas le supporter. C'était la même chose pour elle. Et je redoutais le moment où ces tracasseries ne nous toucheraient même plus. Isadora rétorqua donc, venimeuse, pour contre attaquer sur le sujet de Mary et tenter de me faire comprendre à quel point j'étais crétin vis à vis de Johan. Et elle alors, ne lui avais pas donné suffisamment de preuves qu'il ne fallait pas redouter Mary, du moins pas en ce qui me concernait ? Je ne lui accordais pas encore ma confiance pleine et entière, mais jusque là je n'avais pas eu à me plaindre de ses efforts faits pour le bien de la Meute. Je lui laissais donc le bénéfice du doute ; elle était de toute façon plus qu'avertie de tout ce qui allait se passer si jamais elle nous faisait encore à tous défaut. Et voilà qu'Isadora rejettait la faute sur moi... Forcément, quand elle ne connait pas la demie mesure comme maintenant, elle ne peut que me mettre au pied du mur.


| Mary ne se pavane pas, avec moi et les choses sont claires. Bien sûr qu'elle me voudrait, puisque je suis sensé être son compagnon et elle est Lupa depuis trop longtemps pour voir les choses différemment aussi vite. Mais il n'empêche que tu ne peux douter d'elle, pas sur ce point. Crois tu qu'elle braverait la mort juste pour ce coup bas, finalement bien insignifiant ? Oui, ça fait mal. Mais ça ne remet pas en cause ce que nous sommes vraiment pour nous mêmes et les uns pour les autres. Mary n'est pas de ce genre là. Si elle voulait te nuire, je pense qu'elle s'assurerait pour de bon de te détruire, ne se contenterait pas d'une simple estocade. Bien, tu as confiance en Johan, j'ai bien compris. En même temps, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. J'ai confiance en toi pour ça, mais pas du tout confiance en lui. J'ai vu comment il te regardait. Mais tu le connais mieux que moi, alors si tu penses qu'il est ok, je te fais confiance à toi. Et pourquoi à chaque fois, tu te sens obligée de me menacer de divorce et d'autres conneries du genre ? Si je voulais me marier avec toi, c'est quand même parce que je savais à quoi je m'engageais ! |


Bon ok, dit comme ça, c'est pas forcément le truc le plus gentil mais la pensée y était ; je me forçais cependant à préciser.


| Ecoutes, pour le moment peu importe qui est responsable. On le retrouvera plus tard. Seule compte notre sécurité à tous, d'abord. Et je t'aime. Ok ? |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyVen 22 Aoû - 18:38

Hayden & Isadora
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Notre conversation tournait au vinaigre. Pour changer ais-je envie de dire. Depuis l’agrandissement de la meute, nous avions beaucoup de mal à communiquer. Lui semblait m’en vouloir et moi… Et bien je lui en voulais. Je n’avais pas aimé qu’il laisse Mary prendre autant ses aises avec lui mais également le fait qu’il n’ait pas été là pour moi quand j’en avais eu besoin. Passer au second plan, dans son existence, je n’arrivais pas à le supporter. Il était ma priorité. Que nous soyons chez nous ou à Wolfheaven. Mais je n’avais pas l’impression que la réciproque était vraie et cela me bouffait peu à peu. C’était à un point où je ne supportais plus le voir en compagnie de la Lupa. J’étais réaliste après tout. Je savais très bien ce que je valais et ce que elle elle valait. Sa place était dans son lit à elle, et non dans le mien. Cette certitude me détruisait plus qu’il ne pouvait se l’imaginer et la source était simple : j’avais toujours été abandonnée à un moment où à un autre par l’homme que j’aimais. Jamais deux sans trois non ? Clayton, puis Johan. Bon sang, Johan qui avait été le moins susceptible à le faire m’avait brisé le cœur. Je m’étais promise de ne plus retomber dans de telles relations et de toujours garder une distance entre mon cœur et Hayden. Mais j’avais lamentablement échoué. Je ne savais pas faire les choses à moitié. Je m’investissais dans tout ce que j’entreprenais, et mes relations ne faisaient pas exception. C’était d’ailleurs pour ça que j’avais du mal à passer outre tous ce qu’avait pu me faire Mary et tourner la page. Tant qu’elle n’avait pas faire preuve d’amande honorable, je ne la croirais pas et continuerais de me méfier d’elle. Et pas tant qu’elle n’arrêterait pas de tourner autour de Hayden aussi. Bon sang, j’étais aussi une louve ! On est du genre assez territoriaux et possessifs dans les relations que nous entretenions. Bien ! Continue donc à lui faire une confiance aveugle et penses moi parano ! Et si tu savais à quoi tu t’engageais, tu me ferais confiance et tu arrêterais de croire que je vais foutre le camp avec Johan, parce que Lui il m’a aidé et pas toi. T’as beau t’être conduit comme un conna… heu un goujat, tu restes mon époux. J’ai signé pour le meilleur et pour le pire je te signale ! Ce n’était pas gentil, mais il ne l’avait pas été non plus. Je m’étais reprise sur le mot connard et l’avais remplacé par goujat. C’était moins fort et moins insultant pour l’ulfric qu’il était à présent. Car rendons nous à l’évidence, je ne pouvais plus lui parler ainsi, pas alors qu’il n’était pas seulement mon époux. Et moi aussi je t’aime ok ? Pourquoi tu crois que j’aurais envie de L’étrangler à chaque fois que je la vois pendu à ton cou, alors que tu sembles m’oublier hein ? Je supporte parce que ya que toi qui compte oK ? J’étais encore énervée, mais l’idée était là. Et il me connaissait assez pour savoir que j’étais sincère. Et puis… je lui avais dit aussi que je l’aimais nan ? C’était pas le genre de truc que je lui disais. A mes enfants, oui, tout le temps. Mais en direction d’Hayden… J’étais plus pudique. J’avais peur que si je lui disais trop souvent, ça me ferait encore plus mal le jour où il me quitterait. Parce que oui, j’étais certaine qu’il finirait par ma laisser tomber.

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyJeu 28 Aoû - 11:00

Quelque chose de si simple, et pourtant de si compliqué selon les apparences... S'aimer. Se le dire, si simplement. Cela veut dire tant de choses, mais sans jamais avoir tout à fait l'effet escompté. Parfois, cela fait sourire, contente doucement. D'autres fois, cela rassure, et cela réconforte. Et parfois, cela passe totalement inaperçu. Ce qui devient vraiment inquiétant, c'est lorsque cela ne suffit plus. Lorsqu'on dit à quelqu'un qu'on l'aime mais qu'on a l'impression qu'on y arrivera jamais quand même. C'est terriblement frustrant, et franchement mauvais pour le moral. Là, il y avait des tas de choses qui nous tombaient dessus d'un seul coup. J'avais les épaules pour le gérer, comme toujours, mais j'aurais aimé avoir un peu de soutien, rien qu'un peu, pour me permettre de passer outre ce qui était en train de nous arriver. Avoir en plus des problèmes avec Isadora ne pouvait augurer rien de bon, j'en étais persuadé. C'était comme se faire prendre de flanc alors que la bataille s'engageait déjà en face; la posture était mauvaise et douloureuse, forcément. Quoiqu'il se passe, Isadora et moi avions des problèmes que nous ne pouvions pas négliger et qui empiétaient aussi bien sur notre vie de couple que sur le reste de notre existence toute entière. Nous devions les régler, si nous voulions mettre notre relation à l'abri au même titre que notre Meute.Je n'ai jamais dit que cela serait facile, mais nous n'avions pas le choix.


Bien sûr, Isadora continue de s'énerver. Comme si cela allait régler le moindre petit problème. Il faut toujours qu'elle soit dans l'excès. Je ne pouvais pas vraiment lui jeter la pierre; toutes les louves que j'avais rencontrée avaient un tempérament de feu. C'était dans notre nature de nous battre pour ce qui comptait, mais ma compagne avait poussé plus loin encore ce trait de caractère pour devenir un volcan sans arrêt au bord de l'irruption. Sa colère était terrible à voir... Et terrible à supporter, aussi. Bon. J'encaissais la suite, serrant la mâchoire. Comment ça, Johan l'a aidée? Elle parle de la fois où cet enfoiré l'a calmée quand j'en étais incapable, ou d'autre chose? Et j'étais un connard, un goujat? J'avais parfaitement compris. Mon regard se fit plus lourd, coléreux. Moi aussi j'étais capable de me démonter.



| Si tu faisais un peu plus attention à toi et moi, peut être que tu verrais un peu plus le meilleur que le pire. Tu crois que c'est facile, pour moi, de devoir compter sans arrêt sur le regard que les autres te portent tout le temps? Tu es la seule louve à avoir jamais eu d'enfants lycanthropes par des voies naturelles, nom de Dieu! Est ce que je t'en fais une maladie, moi, alors que la moitié de la Meute aimerait bien te sauter? |


Bon ok, dit comme ça c'était un peu brutal. Mais je savais que c'était la vérité. Il y avait un fort instinct reproducteur chez nous autres, mâles loups garous. Et cet instinct était stimulé par tout plein de choses; du tempérament des femelles à leur beauté en passant bien sûr par leurs capacités de procréation. Pour cela comme pour tout le reste, nous avions toujours infiniment plus de mal à nous maîtriser. C'était pour cela d'ailleurs qu'existaient les exécuteurs... Pour punir ceux qui se retrouvaient incapables de rentrer dans le rang, et qui se faisaient violeurs ou chasseurs d'humains, souvent les deux d'ailleurs. Je me jette contre Isadora, et l'embrasse avec une forte passion et un poil de violence.


| Dehors, tout le monde veut ma peau pour mes mensonges et ma carrière bâtie sur du vent, pour eux. Et là, je suis ici, à tenter malgré tout de te rassurer, je t'aime et je ne désire que toi. Qu'est ce qu'il te faut de plus, sacré bon sang? Je suis là, avec toi. Et il va falloir t'y faire, car ce n'est pas Mary que j'ai envie de m'envoyer alors fous moi la paix avec ça! |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptySam 13 Sep - 11:40

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Entre mon époux et moi, tout n’était pas au beau fixe, loin de là même. Si j’étais venue chercher du réconfort, je me retrouvais dans une belle dispute avec lui. Mais elle était nécessaire, autant pour Hayden que pour moi. Nous avions laissé trainer trop longtemps nos casseroles et à présent, elles nous revenaient en pleine figure. Vu la situation, il valait mieux que nous réglions nos problèmes tout de suite. Afficher une solidarité qui n’était pas là serait un calvaire. Et puis bon, nous n’avions pas non plus des soucis insurmontables. Il fallait juste qu’on apprenne à se parler et se faire confiance. Bon plus facile à dire qu’à faire c’est certain. Hayden est un ulfric, et avant de l’être il avait été éduqué dans ce but. Il avait l’habitude de tout gérer et tout faire seul. Et de mon côté, et bien je n’étais pas mieux. Je ne m’ouvrais pas totalement à lui, de peur d’y perdre un peu plus de plumes. Au fond, j’étais certaine qu’il finirait par me quitter et à cause de ça, je gardais une distance avec lui, histoire de préserver un peu les morceaux le jour où il se rendrait compte que notre mariage était une erreur. La vie est compliquée, et l’amour d’autant plus. Soyons honnêtes, aimer n’a jamais suffi dans notre monde. Ce serait trop beau si c’était le cas, et nous ne serions pas en train de nous crier dessus en cet instant. Et tu crois que je l’ai demandé peut-être ? Toute ma vie j’ai été pointée du doigt parce que je ne rentrais pas dans des cases ! J’ai pas demandé putain à avoir l’attention de Nathanaël, et qui me vaut la haine de Mary ! J’ai pas demandé à devenir une louve ! J’ai pas demandé à tomber enceinte à 16 ans sans avoir le choix de décider ou non de garder ma gamine ! J’ai pas demandé d’être trainé dans la boue par Mary pendant des années ! J’ai pas demandé à avoir les seuls gosses loups nés de deux parents loups ! J’ai pas demandé à les perdre ainsi que Johan ! J’ai rien demandé de tout cela ! Tout ce que j’ai toujours voulu c’est vivre MA vie, et qu’on me foute la paix ok ? Et j’en ai rien à foutre du regard des autres car il n’y a que le tien qui compte ! Putain Hayden, mais je donnerais tout ce que je possède pour que jamais tu ne me quittes, et pour toujours compter à tes yeux ! Parce que c’est ce qui va arriver et j’y pourrais rien. Tu es ulfric et tu as une Lupa. Je ne suis pas sotte, je sais très bien comment tout cela va finir, surtout connaissant Mary ! Crachais-je amèrement. Je m’étais plantée devant lui pour lui crier tout ça au visage, faisant des grands gestes. J’étais en colère si en colère. J’en avais assez de m’en prendre plein la poire parce que j’étais différente. Je voulais juste vivre tranquillement avec ma famille et mes frères de meute, rien de plus. Je n’aspirais qu’à ça. Je ne voulais pas les strass et les paillettes. Je ne voulais pas la gloire. Je ne voulais pas le pouvoir. Non, je voulais juste qu’on me laisse tranquille et que je puisse être heureuse avec les miens. Tout le reste n’avait pas d’importance. J’en avais rien à foutre d’avoir une grande maison ou énormément d’argent. Je n’en avais pas besoin pour être heureuse. Je repoussais Hayden lorsqu’il se jeta sur moi pour m’embrasser. J’en avais pas fini, et autant que tout éclate maintenant, une bonne fois pour toute. Je pointais un doigt accusateur sur son torse, que je me mis à frapper à mesure que je lui disais Ce qu’il me faut de plus ? Que tu sois mon mari TOUT LE TEMPS, et pas seulement quand nous sommes loin de Wolfheaven ! Je suis une louve bon sang Hayden ! Tu crois que je ressens quoi quand je vois une autre collée contre toi, et se tenir à tes côtés, à MA place ? Une autre qui a en plus passé sa vie à pourrir la mienne ? Une autre que je ne peux même pas remettre à sa place parce que tu ne le permettrais pas ! Si Johan me revendiquait comme Mary te revendique, tu l’aurais défié et tu te serais battu avec lui. Moi, j’en ai pas la possibilité. Mais le pire dans tout ça, le pire c’est que ça te dérange pas ! T’en a rien à foutre de moi quand elle est dans les parages et il n’y qu’elle qui compte ! Elle et ton nouveau statut ! Alors non, je te foutrais pas la paix avec ça tant que cela ne sera pas clair pour tout le monde, et Elle la première ! Tu crois que je n’entends pas les rumeurs peut-être ? La majorité des nôtres pense que tu te la tape et que je suis juste un passe-temps, une friandise que tu te fous de temps en temps sous la dent et que la manière dont Mary et toi vous teniez ensembles le prouve ! Ouais j’en ai rien à foutre de ce qu’ils pensent mais leurs regards de pitié… J’en peux plus Hayden ! Et le pire c’est que MOI, je peux rien faire contre et que TOI, t’en as rien à foutre de ma fierté et mon honneur. Ouais préserver celle de Mary et la tienne te va mais la mienne, pas grave qu’on la piétine. Après tout, c’est Isadora elle a l’habitude ! J’y allais aussi très fort mais bon sang, qu’est-ce que ça faisait du bien ! C’était comme un poids qui s’envolait de mes épaules. S’il avait été clair qu’Hayden soit juste le codirigeant de la meute avec Mary et ami avec elle, je m’en foutrais complètement. Mais là, ils se comportaient comme un couple et j’étais trop louve pour ne pas en être malade et jalouse. Si avant de connaitre Johan j’avais toujours été un second choix, il m’avait montré ce que c’était d’être la seule qui compte. Son amour avait été exclusif et inconditionnel, peu importe mon passé et mon présent. Et il n’avait jamais eu peur de le montrer. S’afficher avec moi le rendait fier et il n’essayait pas me cacher, ou me renier peu importe ce qu’il pouvait se passer. Et c’est ça que je voulais avec Hayden. Je voulais qu’il aime de cette manière là. Je savais que j’étais la seule à compter pour lui, mais j’avais besoin qu’il le montre au monde entier, et pas seulement dans l’intimité.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMar 16 Sep - 12:30

Je suis un loup garou. Je ne connais pas la demie mesure. Lorsque j'embrasse Isadora, j'y mets toutes mes tripes, ma passion pour elle et ma colère engendrée par la situation. Je déborde de ce qui est convenable, je me fiche que n'importe qui peut entrer dans ce bureau. Je désire cette femme, plus que le sexe plus que l'attachement, je suis fou de tout ce qui est elle et je lui communique par ce baiser fébrile. Mais elle me repousse. Encore. Se rend t'elle compte qu'elle est la seule à pouvoir se targuer de me bousculer physiquement sans représailles ? Qu'elle ne peut se le permettre que parce que je l'aime et que je me damnerais pour elle ? Isadora explose, son caractère tumultueux et ancré dans le doute reprend le dessus. Rien de ce que je pourrais dire ni ne pourrais faire ne pourrait la persuader de la profondeur de mes sentiments pour elle, et de mes efforts publics pour le signifier à tout le monde. Isadora est injuste et elle ne s'en rend même pas compte. Tant pis pour elle, tant pis pour moi, tant pis pour nous. Je ne suis tout simplement pas prêt à hisser le drapeau blanc, je ne suis pas du genre à me rendre. La voilà qui recrache tout ce qu'elle a vécu, tout ce que je sais déjà mais qui l'a marquée au fer rouge pour tout le restant de ses jours. Isadora n'est pas du genre à oublier le passé et foncer vers l'avenir, même si je faisais tout pour arriver à ce résultat. Je finissais par exploser à mon tour ; tout ce qu'elle me reprochait et reprochait à notre couple était tellement injuste!


| Mais putain, tu vas comprendre que je ne veux PAS de Mary ? Je pense être suffisamment solide, non ? Sinon pourquoi est ce que je te suis resté fidèle pendant des années ? Tu crois que Mary est la seule à avoir essayé de me baiser, pendant tout ce temps ? Non, il n'y a eu que toi et il n'y aura toujours que toi ! Putain, mais j'en viendrais presque à penser que c'est de toi que tu doutes, à toujours douter de l'avenir de notre mariage ! Je t'ai donné des preuves pendant des années que je t'aimais et que je te resterais fidèle ! Mary n'a rien à voir avec tout ça, et elle n'aura jamais rien à y voir. Tu sais aussi bien que moi qu'elle n'était même pas mon choix en tant que Lupa ! Je te voulais toi ! Mais tu t'es débinée, et tu as peur de ta position maintenant ! Mais depuis tout ce temps, j'essaie juste d'être Ulfric et d'être ton mari, et toi tu me suspectes sans arrêt, franchement où on va si t'as aucune confiance en moi ? |


J'en tremblais de fureur, et me mordais suffisamment fort la langue pour faire couler le sang. Isadora était vraiment injuste, et dans le faux.


| Je n'ai jamais eu le plus petit geste envers Mary qui montre la plus petite ambiguité. Tu sais pourquoi ? Parce que j'aurais préféré que ce soit toi. Que tu prennes en main tes responsabilités, et que tu deviennes Lupa. Que ce soit avec toi que j'accomplisse le rituel, au clair de lune. Mais tu n'en as pas voulu. Tu me fais toujours la leçon pour Mary alors que tout le monde a compris que JAMAIS je ne me la taperais, mais de l'autre côté tout le monde te vois avec Johan. Sans arrêt. Tu es mécontente du déroulement de notre dernière réunion ? Tu n'attends pas qu'on en discute tous les deux. Tu laisses Johan te réconforter. Avec un contact physique. Peut être rien pour toi, mais putain maintenant tout le monde pense que si tu ne rebaises pas encore avec lui, c'est pour bientôt ! Même moi je sais plus, putain, t'as tellement pas confiance en moi et tellement plus confiance en notre avenir que je sais même plus ce qu'il peut se passer ! |


Paf, c'est parti. Plus de retour en arrière possible. Je ferme les yeux, respire fort et pose les poings sur le bureau. J'essaie de prendre une voix plus calme, mais la douleur transpire de mes mots. Je prends ses mots comme un rejet. C'était elle qui voulait que je sois Ulfric, pas moi. J'ai tué mon propre père pour ça. Et maintenant elel me le reproche ?


| Tu m'as poussé à devenir Ulfric alors que je ne voulais pas, car je savais que si tu ne devenais pas Lupa ça nous éloignerait. Je ne voulais pas devenir mon père. Je l'ai tué pour te protéger de lui, pour tous vous protéger de lui. Tu m'y as poussé, et maintenant tu me le reproches. Tout ce que je veux, c'est être avec toi. Je ne peux pas plus continuer. Perdre le soutien et la confiance des autres, je peux l'encaisser. Mais pas venant de toi. Je suis devenu parricide et j'ai aussi la mort de Camille sur la conscience... Quand je tuais avant c'était la guerre, ou je protégeais la Meute. J'ai franchi la ligne rouge depuis longtemps. Je tiens plus à toi qu'à cette couronne qui dégouline de sang. Mais toi, tu me repousses. Tu me pousses à un choix que tu me fais regretter après. Comme si le mépris des autres ne suffisait pas ! Et tu sais le plus dur ? |


Je relève les eux vers elle.


| J'avais envoyé Mirah suivre une piste, pour que l'on puisse avoir des enfants un jour. Mais visiblement, tu ne veux plus de cet avenir là. Tout aurait été plus facile avec Johan, pas vrai? |
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyMer 17 Sep - 20:04

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Bon et bien pour la discussion calme et sereine, on repassera. Nous étions aussi hystériques et colériques l’un de l’autre, et ce n’était seulement du à notre nature de loups. Avec Hayden, nous avions toujours été très… Passionnés. Et cela dans tous les aspects de notre vie, y compris dans nos discussions. Ce n’était pas notre première dispute, et ce ne serait pas la dernière. J’étais lucide sur notre relation et notre mariage. Et sur ma personnalité également. Si le loup était du genre calme, j’étais une véritable tempête. Il en avait conscience, je n’avais jamais menti sur la marchandise. S’il pouvait s’en mordre souvent les doigts, il l’aimait aussi pour ça. Cela faisait trop partie de moi pour qu’il s’imaginait, ne serait-ce qu’un jour je puisse changer. L’aspect par contre qu’il ne me connaissait pas, et qu’il découvrait, tout comme moi d’ailleurs, était ma jalousie et la possessivité dont je faisais preuve à son égard. Je ne supportais plus le voir avec Mary. Je ne supportais plus le voir avec elle, se pavanant à ses côtés comme s’il était sien. Il avait beau dire ce qu’il voulait c’était ce qu’elle faisait. Ouais, on avait enterré la hache de guerre, mais je n’étais pas aveugle. Je voyais bien comment elle me regardait, et comment elle le regardait. Elle le voulait et elle ne faisait rien pour le cacher. Peu importe le nombre de loup qu’elle se taperait. Celui qu’elle voulait c’était MON loup. Le pire dans tout cela était que je ne pouvais pas revendiquer mon territoire, ma possession. Ca me tuait à petit feu et Hayden ne s’en rendait même pas compte. A chaque fois qu’il était ulfric et non mon époux, il nous poussait au bord du précipice. J’essayais de lui faire comprendre, mais il interprétait mes mots de travers. Il en vint même à me reprocher de ne pas avoir accepté de tuer Mary pour prendre sa place, et de lui reprocher d’être devenu Ulfric. Le monde ne tournait vraiment plus rond, plus du tout. M’écoutait-il au moins ou ne faisait-il qu’interpréter de travers ? Je commençais à penser que la deuxième option représentait la réalité. Mais tu comprends rien en fait ! C’est pas ça que je te dis ok !? C’est pas toi en qui j’ai pas confiance, c’est en ELLE ! Tu peux être qui tu veux, tu peux être Loup, Cabot ou Ulfric, ça ne changera jamais rien pour moi ! Je serais toujours à tes côtés toujours, alors ne vient pas me dire que je m’éloigne parce que ça c’est TOI qui le fait. Et putain, mais tu n’as que Johan à la bouche ou quoi ? Bon j’étais mal placée pour dire cela, quoi que lui remettait en cause ma fidélité, alors que moi, je ne le faisais pas. Si j’avais eu l’intention de baiser avec lui comme tu le dis si bien, je l’aurais déjà fait, et tu n’en aurais rien su, soit en certain ! lui crachais-je au visage. Oui, si j’avais voulu entamer une relation avec mon ex-fiancé, je l’aurais fait et il ne s’en serait pas rendu compte. Ou alors j’aurais juste eu à rompre avec toi et me casser avec lui à la première occasion. Tu n’aurais rien pu faire, parce que je suis Louve et donc j’ai le droit de prendre en amant le loup que je désirer, voir plusieurs. Et peu importe ta fierté et ton orgueil, étant Ulfric, tu n’aurais pas pu ni t’en prendre à lui, ni même à moi, car ton devoir est de nous protéger et de pouvoir à notre bonheur, en faisant passer tes intérêts en dernier. Je pointais un doigt vers lui, de nouveau, et ajouter Et pour ta gouverne, je ne suis pas une chienne en chaleur qui veut se faire sauter pour tous les loups du coin. Ma libido est satisfaite sur ce point comme tu le sais très bien, même si toi, tu répugnes à le montrer aux autres loups. Après ne t’étonnes toi qu’on doute de notre couple vu que tu ne fais que te montrer proche d’Elle, en m’ignorant complètement ! gros con ne retenais-je d’ajouter. Ouais Hayden, si tu arrêtais de te pavaner avec Mary et si tu prenais le temps de te montrer avec moi, peut-être que les autres loups arrêtaient de jazzer. Et avoue le, le problème, c’est pas la proximité que j’ai avec un loup, le problème c’est que t’as pas assez confiance en moi et en nous. Tu me le reproches, mais en fait, c’est de toi qu’il s’agit. J’avais besoin de toi, et tu m’as tourné le dos. Alors un de mes frères m’a aidé, là où tu n’as rien fait. Johan a été plus prompt à réagir pour m’éviter de perdre le contrôle. Alors oui, il y est arrivé plus rapidement qu’un autre l’aurait fait, parce que je partage un passé avec lui, mais tu y serais arrivé encore plus facilement. Mais il aurait fallu que cela t’intéresse. Hors, t’en as rien à battre de mon bien être et de notre relation quand on est sur Wolfheaven ! Je renversais le dessus du bureau de son entraineur de rage. Le problème c’est que tu ne me fais pas confiance Hayden ! Tu ne me parles pas. Tu fais des projets, tu fais des recherches dans mon dos ! J’ai tout sacrifié pour toi ! J’ai abandonné mon rôle d’Exécutrice pour TOI ! Pour te simplifier les choses ! J’ai quitté notre maison pour te laisser la possibilité de choisir une autre louve, peu importe ce que MOI je voulais. Je ne dis rien quand tu te pavanes avec ELLE.et je vous laisse piétiner ma fierté de femme, d’épouse et de louve ! Je me suis interposée dans ton combat avec ton père, prête à le tuer moi, pour t’éviter de le faire ! Je passe aussi mon temps à te protéger et à veiller à ta sécurité alors ne joue pas celui qui fait tout tout seul. Parce que t’es pas le seul à avoir les mains pleines de sang ! Tu dis que je te repousse ? c’est l’hopital qui se fou de la charité Hayden ! Combien de temps encore tu vas me punir de ne pas avoir voulu tuer Mary pour prendre sa place hein ? Combien de temps encore tu vas m’en vouloir de ne pas avoir désirer la place de Lupa et d’avoir voulu me satisfaire de la place que j’avais déjà à tes côtés ? Combien de temps encore vas-tu me reprocher de pas pouvoir te faire d’enfants ? Combien de temps vas-tu encore me rabaisser de ne pas être à la hauteur de tes attentes hein ? J’étais en colère, mais plus que tout blessée. J’en avais les larmes aux yeux, de rage et de tristesse. Je passais ma main sur mes yeux, en lâchant un grognement de fureur. Mes poings se fermaient et s’ouvraient à chaque inspiration et expiration. Ma louve était très proche, et si je ne sortais pas tout de suite de cette pièce, j’allais exploser pour de bon. Je lui tournais le dos et ouvrais la fenêtre pour sauter dehors. Nous étions au premier étage du bâtiment si bien que c’était un jeu d’enfant de faire ça. Et sans attendre, je me mis à courir. J’évitais les grands axes pour aller me réfugier dans une forêt non loin du stade. Je me mis à frappais furieusement contre un arbre, lâchant des grognements féroces. L’écorche s’arracha et vint se planter dans mes phalanges. La douleur physique me semblait si salvatrice, car elle m’empêchait de penser à cette douleur au ventre, aux tripes et au cœur que je ressentais. Je lâchais un dernier cri de rage en frappant si fort que mon poing s’enfonça dans le tronche qui grinça. De la sève coula sur mes plaies m’arrachant un soupir de douleur. Mais cela ne m’arrêta pas non. Je sortais ma main du tronc pour mieux continuer à martyriser cet arbre qui n’avait rien fait.

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyJeu 18 Sep - 18:26

Comme d'habitude depuis que j'avais pris la fichue tête de la Meute, Isadora et moi étions encore en train de nous prendre la tête, ce qui me semblait totalement absurde mais nous étions tous les deux trop blessés pour y renoncer. C'était comme ça. Nous savions que nous allions nous faire du mal, mais impossible de nous réfréner. Nous ne sommes pas des lycanthropes pour rien, de cela je suis certain. Nous ne sommes pas deux dominants par hasard. Nous sommes tous les deux particulièrement indépendants, et nous sommes également de mauvais caractère. Peu enclins à laisser quiconque empiéter sur nos plates bandes. Sans cesse à nous reprocher notre manque de soutien mutuel, mais sans s'inquiéter de la position de l'autre avant qu'il ne soit trop tard. Autant dire que nous sommes mal barrés pour faire vivre ce mariage jusqu'à ce que la mort nous sépare, à moins que les vampires ou les semis démons ne nous offrent un bon petit coup de pouce. Et voilà qu'elle me traitait en parfait crétin. Je me sentais soudain honteux à ses paroles, alors que je pensais exactement la même chose dans le cas de Johan et elle. Que je nourrissais toute confiance en elle, mais aucune en son ancien compagnon. Cette discussion ne menait à rien. Isadora m'accusait de quelque chose, sans reconnaître qu'elle était aussi celle qui mettait de la distance. Je la dévisage d'un regard noir.


| C'est bien ce que je fais depuis le début, faire passer mes intérêts en dernier. Tu crois que jouer à l'Ulfric m'amuse ? Que passer tout mon temps à sauver les autres de leurs problèmes me passionne ? Que je ne serais pas mieux à la maison, avec toi ? |


Et voilà qu'encore, elle est injuste. N'avais je pas fait tout ce que je pouvais pour assurer la Meute que c'était Isa ma compagne et nulle autre ? J'avais même rembarré Ashleigh, une ex, qui s'était présentée ivre et nue devant moi après une course en forêt, après la mort de mon père. Et je n'avais cédé aux avances d'aucune autre, ni montré le moindre intérêt pour qui que ce soit en dehors de ma femme légitime. Elle me reproche de ne pas être venu immédiatement la consoler, alors qu'elle avait mis à mal mon autorité devant la Meute en me défiant ouvertement, et que j'avais en plus à gérer la fronde de mes congénères ? Isadora perd le contrôle, dévaste le bureau et s'enfuit. Je reste là, interdit, ivre de rage et tremblant de colère. C'est pas un peu injuste tout ce qu'elle vient de me balancer ? Je grogne de nombreux jurons en enjambant l'appui de fenêtre pour la rejoindre, attérissant sur le sol avec une souplesse difficile à imaginer pour quelqu'un de ma stature. Je la rattrape rapidement. Je m'avance doucement, maintenant mon regard rivé sur elle. Puis, j'arrive tout près. Je la hume, du cou aux cheveux, passant dans son dos. Je fais plusieurs fois son tour, alors qu'elle me regarde, interdite. Je me comporte comme un mâle désirant sa femelle, mais en réalité je suis en train de me calmer, de forcer mon loup à s'éloigner. Mais il ne le veut pas. Il veut sa louve. Je me coule contre le corps d'Isadora, la maintenant fermement dans mes bras, mes mains contre les siennes. Mon corps bat vite, mes pupilles se dilatent. Je ne vais pas tarder à me transformer. Mon loup appelle sa louve.


| Impossible de se comprendre avec des mots. Transformons nous, allons courir. Tu sais quoi ? Je sais ce qui réglerait le problème. Toi et moi, accomplissant le rite lupin de l'union devant la Meute. Que je te prenne et que tu me prennes devant tous les autres. Mary n'existe même pas, dans ce tableau. Je ne veux plus que tu doutes, à aucun instant. Et je suis heureux avec toi. Mais tu as raison, je veux plus. Je veux des enfants. Et tu es capable de m'en donner, je le sais. Nous n'avons tout simplement pas encore compris comment. Mais rien ne nous empêche de continuer d'essayer, en attendant. Non ? Je sais que tu en as envie ; ta louve sent la violence et la tension sexuelle à plein nez. Et mon loup... |


Nul besoin que j'aille plus loin ; elle avait déjà compris, elle l'avait déjà senti.
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyVen 26 Sep - 18:23

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




A chaque coups que je portais à l’arbre, à chaque blessure que mes paumes encaissaient, j’insultais Hayden d’imbécile de premier ordre. Il ne voulait pas comprendre. Il ne voulait pas voir ce que je lui disais. Il ne voulait pas se rendre compte de tout le mal qu’il me faisait en étant uniquement mon ulfric sur la terre des nôtres et non mon époux. Tout ma vie j’avais été rejetée et mise de côté. Et il commençait à le faire lui aussi. Je ne pouvais pas le supporter, pas venant de lui. surtout pas venant de lui en fait. Je me rendais bien compte que toute mon existence tournait à présent autour de sa personne et que c’était dangereux pour lui, comme pour moi. J’en attendais autant de lui qu’avant, sans arriver à me détacher de ça. Je n’arrivais pas, pas alors que nous nous étions mariés, à concevoir ne plus être en premier plan dans sa vie, comme il l’était dans la mienne. Il était ma priorité et ne pas être la sienne me détruisait à petit feu. Je me rendais également compte de tout ce qu’il attendait de moi et que je ne pouvais lui offrir. Comme des enfants par exemple. Il ne s’en rendait pas compte, mais il me mettait une pression montre de ce côté-là. Je savais qu’il jalousait ce que Johan et moi avions, quand bien même il faisait partie de la vie de mes enfants. Je lui avais proposé des alternatives, mais il les avait refusés en bloc, sans y réfléchir. Il ne voulait envisager rien d’autres que je sois enceinte, sans avoir pris le temps de savoir si moi, je le voulais. J’aimais mes enfants et si Hayden en avait, je les aimerais comme les miens. Seulement, porter de nouveau un fœtus, qui plus est complètement lupin, je ne m’en sentais pas la force. Encore moins lorsque je considérais l’état de ma vie.

Je pensais à tout cela quand Hayden interrompu mon break. Je le sens et l’entends arriver, ce qui me fait arrêter de martyriser ce pauvre arbre dont le tronc était marqué de mes poings et qui était fendu à certains endroits. Je me retourne vers lui et l’observe agir comme le mâle dominant qu’il était. Je sens son odeur lupine, signe que son loup n’était pas loin. Il essayait de le repousser, mais rien ne fonctionnait. En quelques mouvements, il fond sur moi et me maintient fermement. C’est plus fort que moi, j’essaye de me soustraire de son étreinte en remuant. Je sais que c’est inutile, mais bon sang, je suis une louve dominatrice et je ne peux pas accepter aussi simplement d’être à la merci de quiconque, pas même lui. Surtout pas lui d’ailleurs. Son cœur s’emballe et ses pupilles commencent à se dilater. Je peux le sentir. Il ne restera plus très longtemps sous cette enveloppe corporelle. Ces mots me le confirment, même si je n’avais pas besoin d’eux pour le savoir. Il me propose de me transformer aussi, de laisser les commandes à ma louve, tout en me soumettant son désir de prouver à tous que j’étais sienne, et qu’il était mien. Cette idée aurait pu m’enthousiasmer, mais ce n’était pas le cas. Je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas qu’on ait besoin de ça pour que les nôtres sachent cela. Puis il remit sur la table le sujet des enfants. Stop Hayden s’il te plait . Mon ton était plus suppliant que je ne l’aurais voulu. Tes espoirs sont en train de me détruire à petit feu. Je ne peux pas te donner d’enfant Hayden et j’en suis la première désolée. Et je ne veux pas revivre la même chose que la dernière fois. Je ne lui en avais pas vraiment parlé dans les détails, mais il savait quand même les grandes lignes. J’avais énormément souffert pendant ma grossesse de ne plus avoir le contrôle de mon corps. J’avais souffert le martyre lors de mon accouchement, et j’avais été charcutée sans aucune anesthésie possible, avec des lames en argent. J’en avais gardé quelques fines cicatrices sur l’abdomen, qu’ils connaissaient bien. J’avais mis du temps à m’en remettre, malgré mon métabolisme de lycanthrope. Les louves n’étaient pas apte à mettre au monde des enfants. C’était quelque chose que nous perdions en étant mordue. Je ne voulais pas revivre ça, jamais. Et je ne veux pas qu’on ait besoin d’accomplir le rite lupin pour qu’on voit en nous un couple solide. De toute manière cela ne me suffira pas Hayden. Tout ce que je veux c’est… C’est être au centre de ta vie, comme avant. Je ne supporte plus être relayer au second plan tu comprends ? Avant j’étais ta partenaire, ta confidente, ta meilleure amie. Tu ne me cachais rien. Maintenant c’est à peine si tu sembles me considérer comme ta partenaire lorsque la meute est là. Elle doute oui, et je ne peux pas lui jeter la pierre car moi-même je doute. J’ai besoin de toi Hayden tu entends? J’ai besoin de toi et de redevenir tout ça dans ma vie. Ouvres toi à moi. Je t’accepte comme tu es, avec tout ce que tu as fait et pas fait, avec tout ce qui te rend fier et te fait honte. Ne me rejette plus loin de ta vie, même si tu l’estime peu glorieuse à certains moments. J’ai besoin que tu me le promettre Hayden. J’ai besoin de récupérer cette place qui était la mienne avant..

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptySam 27 Sep - 19:14

Mon loup est là, il gronde en moi. Il fait en sorte de m'embrouiller l'esprit. Il veut s'évader, il veut que l'on s'échappe de cet endroit, de ces émotions qui nous oppressent. La liberté. Voilà ce qu'il me faut, ce que je veux pour un moment bien éphémère. M'enfuir d'ici, de ce rôle d'Ulfric dont je ne voulais pas, de tous ces problèmes qui empoisonnent mon existence. Courir, encore et encore. Vivre sous ma peau de loup, affronter les éléments. Dormir sous les étoiles, courir, encore et encore, fouler le sol de bien des forêts. Chasser, traquer. Et recommencer. Voilà ce qu'il me fallait. Mais cela ne serait jamais possible. J'avais des responsabilités, et prisonnier d'une éducation qui avait tout fait pour me porter à la position qui était la mienne aujourd'hui. Quand je pensais enfin arriver à l'assumer entièrement ou peu s'en faut, c'était mon couple qui partait en cacahuète. Et quand mon couple allait mieux, de nouvelles tuiles me tombaient dessus en tant qu'Ulfric. Je commençais à penser que je ne vivrais jamais aussi vieux que mon père, et je comprenais de plus en plus certaines de ses décisions les plus cruelles. Au bout d'un moment, le dialogue n'est tout simplement plus possible. Oui, parfois, je pense que je serais capable des mêmes choses que lui. Et je sens la marche inévitable de l'histoire qui va dans le sens d'une plus grande brutalité en tant qu'Ulfric. Jamais je n'y arriverais, ou alors je deviendrais comme mon père.


Isadora m'arrête, et stoppe les battements de mon cœur du même coup. Son ton m'a arrêté net. Elle ne veut pas de tout ce que je lui propose. L'évacuation de nos pulsions animales, sa place retrouvée avec moi aux yeux de la meute, fonder une famille de manière pleine et entière avec moi. Elle ne veut rien de l'avenir dont j'avais envie. Mes espoirs étaient en train de la détruire ? Pas d'enfant ? Je fronçais les sourcils. Elle ne veut pas revivre la même chose que la dernière fois ? Je me sentais dévasté. Je pensais qu'elle voulait de cet avenir là, je l'avais déjà évoqué pourtant... Et jamais elle ne m'avait dit qu'elle n'en voulaitpas. J'avais espéré pour rien, attendu et recherché pour rien. M'étais construit une fausse idée d'un avenir en commun, qui visiblement jamais n'existerait.


Elle ne voulait pas non plus du rite lupin de l'union. Etre au centre de ma vie ? Je lui offrais des yeux ronds, incrédules. Mais bordel, pourquoi pensait elle qu'elle n'y était pas, au centre de ma putain de vie ? De m'ouvrir à elle ? Mais de l'ouvrir sur quoi ? Je lui disais tout, tout le temps. Enfin, quand elle faisait pas la gueule, quand elle trouvait pas cent cinquante mille trucs à me reprocher. Je finis par perdre le peu de calme qu'il me restait ; au fond de moi le loup aboyaitde toutes ses forces.



| Mais pourquoi tu me dis ça ? Pourquoi tu m'envoies ça dans la face ? Tu es TOUJOURS au centre de ma vie, avec les gosses. Pourquoi tout le monde doute de ce que je pense et de ce que je fais! Pourquoi tout doit il toujours aller de travers! |


C'était à mon tour de frapper dans l'arbre, avec toute ma force, ce qui fit voler quelques bouts d'écorce.


| Je viens pas de te dire plein de choses que je ne dirais jamais à aucune autre femelle de la Meute ? Tu crois que je détruis ma propre carrière, que je tue mon père, que je mets tout un plan en place pour te protéger toi et les enfants pourquoi ? |


J'en tremblais, sous la violence des émotions que je ressentais. Trop. C'en était trop. Je donnais un dernier coup de poing dans l'arbre, avant de tourner les talons.


| Quand tu auras retrouvé un peu de foi en moi, et que tu te rendras un peu compte de tout ce que je fais en permanence par amour pour toi et les enfants, viens me voir. |


Je me tirais. Parce que rester n'aurait probablement fait qu'enterrer pour de bon notre mariage. Comment continuer alors qu'on vient de se prendre en pleine tronche l'absence de désir d'enfants de la femme que l'on aime, et un ensemble de reproche sur de la distance, des soi disant mensonges et autres preuves d'éloignement alors que tout ce que l'on fait en permanence, c'est veiller à la sécurité et à l'intégrité des siens, de sa famille? En arrivant dans ma voiture, je reste un moment immobile, les yeux rivés devant. D'un coup, j'explose, tape contre mon volant et jette mon téléphone, qui s'explose par terre. Moi aussi je suis un loup, moi aussi j'ai ma fierté et mes sentiments, et moi aussi je n'en peux plus que tout le monde essaie sans cesse de me piétiner, de me blesser. Isadora me reproche ma distance ? Elle se rend compte que sa remise en queston de tous mes efforts a creusé une tranchée entre nous ? Je repars. Aujourd'hui, j'ai perdu plus que mon travail. Et ce n'est probablement pas fini.


J'ai encore tellement de travail à faire, putain.
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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptySam 27 Sep - 20:15

Hayden & Isadora
Le 18 décembre 2017




Comment en étions-nous arrivés là ? Hayden ne me comprenait pas, et visiblement, je ne le comprenais pas non plus. Nous étions en train de déchirer et de nous faire mutuellement du mal. Pourtant, nous partions d’une bonne volonté, ça ne faisait pas de doute. Nous étions tellement bornés l’un et l’autre, et sous pression que nous n’arrivions à rien. Egoïstement, j’étais venue pour qu’il apaise mes peurs et mes doutes. Cela n’était pas arrivé. Au contraire, ils avaient été renforcés. Je prenais son comportement comme un rejet. Et inversement. Il prenait mes confidences comme des coups de poignard. Nous n’allions pas nous en sortir. Je le laissais s’emporter et tourner les talons sans le retenir. A quoi bon. Je m’écroulais contre le tronc, et ramena mes jambes contre ma poitrine. J’avais envie de partir, de laisser place à ma louve et de ne plus revenir. Courir, chasser, dormir sous un ciel étoilé, et reproduire ce schéma encore et encore. Loin de ma vie d’humaine. Loin de mes problèmes. Loin de tout. Je trouverais enfin la paix dont j’avais cruellement besoin, et une vie où je serais heureuse. Une vie de solitude. Sans Savannah. Sans Hayden. Sans les jumeaux. Partir, sans regarder en arrière, et laisser. Ils seraient peut-être plus heureux ainsi. Niahm et Kean avaient bien vécu des années sans moi. Et c’était la même chose de Savannah. Quand à Hayden, il aurait le champ libre pour se trouver une autre femelle, qui lui donnerait tout ce que je ne pouvais pas. Ou une humaine avec qui il construirait une famille. Une humaine sans problème, qui le comblerait.

Je grognais, et il me fallut un peu de temps pour m’en rendre compte. Je me levais d’un bond et me mis à courir. Je suivais l’odeur qu’avait laissé derrière lui Hayden. Il était dans sa voiture, au volant, mais à l’arrêt. Je ralentis, contourna le véhicule et entra dans l’habitacle. Je lui saisi le col de la chemise et le rapproche de moi. Mes yeux sont plus lupins qu’humain. Je le sais, je le sens. Mien lui grognais-je dessus. Ma voix est rauque et mon corps tremble. L’humaine disparait peu à peu, l’humaine avec ses tourmentes, ses doutes, et ses peines. La louve forte, conquérante et possessive prend le pas. Je fais un mouvement de tête et fais craquer mon cou. Mien m’entends-je lui répéter. Je me penche à sa nuque, et viens le mordre, jusqu’à faire couler son sang, jusqu’à ce qu’il soit marqué. Mon territoire. Il est mon territoire. Mien lui dis-je une dernière fois, avant de sortir. La forêt m’appelle. J’ai besoin de courir, mais je ne peux pas le faire sous cette enveloppe physique. Deux pattes ne suffisent pas, j’en ai besoin de quatre. J’ouvre avec difficulté le truc de métal, et sent le truc dur et gris sous mes pattes, ce truc qui ne me plait pas. Je suis à l’étroit. Je cours vers la foret et enlève tous ces trucs qui m’encombre. Humaine veut pas que je les arrache, même si j’en ai envie. Elle serait en colère, et je le suis assez comme ça. J’enlève ces choses inutiles qu’elle met jusqu’à sentir sur ma peau lisse le vent. Je quitte non sans douleur cette enveloppe pour retrouver la mienne. Je m’effondre quelques minutes le temps de reprendre mon souffle. J’hurle, une longue complainte à cette lune absence, et m’élance. Je suis assaillie par toutes ses odeurs et toutes ses sensations que j’aime. Humaine est loin, mais je n’en profite pas. Je reste à proximité de Mien au cas où une voudrait me prendre mon territoire. Mon. Mien. Humaine peut douter qu’importe. Mien. Fille humaine ? Sienne, mais Notre quand même. Enfants loups ? Notre. Père enfants loup ? Encore Mien –même si Humaine pas d’accord- . Ulfric ? Totalement mien et totalement Sien. Totalement Notre

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]   Et nos mains qui se cassent sur des portes closes  [Livre II - Terminé] EmptyDim 28 Sep - 16:18

Ce genre d'espace clos, presque entièrement privé, était le seul où je pouvais me laisser aller à autant de sentiments, d'explosion d'émotions. En temps normal je n'avais absolument pas le droit de pouvoir éclater de la sorte. Devant la Meute, cela détruirait sans aucun doute mon autorité, apeurerait certains de mes congénères et les rendrait méfiant vis à vis de mes sautes d'humeur. Devant ma propre famille, cela paniquerait les gamins et cela mettrait Isadora en rogne. Devant Mary ? J'avais bien peur que cela ne ferait qu'exciter ses appétits de sexe et de violence. Il s'agissait sans doute de la louve la plus en phase avec ce qu'elle était, avec ses pulsions et avec son histoire. Mais cela ne m'attirait pas. C'était Isadora que je voulais, même si elle ne le comprendrait jamais, ou si elle en douterait toujours. Peu importe. Je ne voulais plus y réfléchir, plus maintenant. Mon loup prenait le contrôle ; et cela faisait un temps fou qu'il ne l'avait plus fait de la sorte. C'était vraiment étrange. Et franchement, très désagréable. Je n'aimai pas perdre le contrôle des choses.


Je sentais son odeur avant de la voir.


Elle contournait le véhicule, une lueur bestiale dans le regard, sa louve était en train de prendre possession d'elle, de la changer petit à petit, de la préparer à une transformation rapide, sans douleur. Une transformation nécessaire. Elle me désigne comme étant sien, en mr grognant dessus. Tout ce que je retiens, c'est que mon loup se rebelle à l'idée d'appartenir à qui que ce soit, tout en ressentant énormément de possessivité envers elle. Isa se penche vers moi et me mord ; je lâche un cri de colère mêlé à la douleur tandis que ma chair se déchire et empli sa bouche et tâche mes vêtements de sang. Je comprends qu'elle m'a marqué, mais mon loup gronde de la marquer à son tour. La jeune femme sort du véhicule, et coure vers le parc à côté du stade. Elle est folle, mais cette pensée me réjouit autant qu'elle me met en colère. Se transformer alors qu'il y a encore beaucoup d'humains entre nous et la pleine nature, à quoi pense t'elle ? Je m'élance pourtant à sa poursuite, et me débarasse de mes vêtements en les déchirant de coups secs et précis. Je me transforme rapidement, entre deux massifs de fougères une fois que j'atteins le sous bois, à quelques centaines de mètres des bureaux et du parking que nous venons de quitter. Si proche et si loin de la civilisation. Je lâche un cri de douleur, quand mes os craquent et que je commence ma transformation. Je rejoins Isadora rapidement, et je la jauge, impérieux. Puis je me jette sur elle, et je la mords à mon tour, férocement, furieusement, nous roulons au sol en pleine bagarre. Puis je coure en me redressant, bondissant dans les bois, coupant à travers la végétation. Tant pis pour les conséquences ; nous ne pouvions plus l'éviter.
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Et nos mains qui se cassent sur des portes closes [Livre II - Terminé]
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