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La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]
MessageSujet: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptySam 21 Sep - 3:08

La vie à Glasgow n'avait rien à voir avec le quotidien d'une campagnarde mais Jaina s'y était habituée. Tout était davantage chronométré, organisé, monotone. Enfin, la monotonie, on pouvait la combattre de plein de manières différentes. On pouvait aller au musée. On pouvait aller dans un bar avec un thème différent pour chaque jour de la semaine. On pouvait tout simplement rester chez soit en compagnie de nouvelles technologies et d'une pizza qui aurait été préalablement dévorée aux trois quarts par un grand frère venu apporter un jeune vidéo qu'il avait fini... Et spoilé dans son intégralité.
Mais après une dure journée de labeur, l'énergie s'était épuisée et l'on abdiquait plus facilement. Jaina avait eu son quota d'horreur. Sa blouse qui trempait dans une bassine de javel à peine diluée en était la preuve. Car assistante vétérinaire ne consistait pas nécessairement à rester derrière un comptoir d'accueil. Il fallait également assister ses employeurs dans les opérations délicates. Et, allez savoir pourquoi, la nouvelle mode chez les animaux de compagnie, c'était le cochon (pas si) nain (que ça). Ces chers maîtres tenant à leur brave jambon sur patte comme à la prunelle de leurs yeux, ils n'hésitaient pas à payer une fortune pour tenter de sauver leur tendre saucisson d'une mort lente et douloureuse par développement d'une tumeur. Seulement, parfois la tumeur était plus mal placée que prévu... Oh, la bête survivrait... Mais au prix de l'humiliation de ses sauveurs. Car il faut savoir que selon la position dans laquelle il est, la pression sanguine du cochon peut être très forte, alors, ratez votre coup de scalpel, et vous vous retrouverez maculé du même sang que la pauvre Carrie White dans l’œuvre de Stephen King. Rien de bien agréable donc, surtout quand l'odeur restait jusqu'à ce que l'on rentre chez soi pour se doucher.

Mais cette journée de misère était terminée et la console de Jaina tournait enfin, tandis que son ventre terminait de se remplir. Et, après une heure de jeu et de débat intérieur pour se demander qui de l’héroïne pixelisée à la paire de gros pistolets ou de la semi-démone était la plus forte, son téléphone se mit à sonner. Qui pouvait bien la déranger à presque 10h du soir ? Elle ne connaissait pas encore beaucoup de monde mis à part les amis de son frère, mais pourquoi ces derniers l'appelleraient-elle ? C'est en décrochant qu'elle eut une réponse à laquelle elle ne s'attendait pas. Il s'agissait du mobile de son patron qui s'excusait en lui racontant que son fils dont il avait la garde avait une forte fièvre. Et alors ? Il n'allait pas non plus lui annoncer que le cochon opéré était porteur d'une forme évoluée de la grippe porcine ? Non, rien d'alarmant, mis à part le fait que son horrible journée de travail n'était pas terminée.
Mais bon sang, elle était sur le point de découvrir l'entrée d'un antique tombeau égyptien, et elle devait éteindre sa console pour aller... Vacciner des chiens de garde. Non mais vraiment, tout ça à cause d'un morveux malade. Cependant, elle ne pouvait pas dire non, le travail de nuit payait plus, et ça ne durerait pas longtemps. Alors elle alla réclamer à son frère les clefs de leur voiture commune, direction le logement de son patron dans un premier temps pour récupérer les vaccins ainsi que la facture et le tampon. Il lui expliqua où se situait la compagnie dans laquelle elle se rendait puis il s'excusa encore une fois du dérangement. C'était facile de s'excuser, pourvu qu'il se soit au moins lavé les mains après avoir touché son rejeton et avant d'avoir touché à ce qu'il lui avait donné.
Enfin en possession de l'équipement nécessaire, Jaina pouvait prendre la direction des locaux de la Redsecurity. A cette heure-ci, elle n'eut aucun mal à se garer près de l'entrée. Elle se saisit de la mallette médicale qui lui avait été confiée et vint se présenter à l'interphone. C'était vraiment étrange, elle se sentait à la fois intimidée, mais fière en même temps, de se rendre dans une entreprise inconnue en qualité d'intervenante professionnelle. C'était même la classe, mais sa voix restait timide.

« Bonsoir, euh, Jaina Long, du cabinet vétérinaire du square. On a du vous prévenir que je venais pour vacciner les chiens. »

Un bourdonnement lui indiqua que la porte d'entrée était déverrouillée. A peine entré, elle fut accueillie par un individu qui l'emmena directement au chenil. Jaina suivait l'homme en silence, regardant autour d'elle par curiosité. Le chemin fut rapide et, lorsqu'ils arrivèrent face aux box, le maître-chien lui désigna une table où préparer les injections. La jeune hybride était incapable de se souvenir de l'age auquel elle avait vacciné pour la première fois un animal. Bon, c'était une vache, elle étaient beaucoup plus placides que les petits animaux, mais elle s'était déjà occupé de plusieurs chiens depuis son arrivée au cabinet, son expérience à la ferme lui ayant attiré la confiance de ses patrons.
La première seringue prête, son guide était revenu à ses côtés avec un chien dont l'attitude était étonnamment calme. D'habitude, les animaux du cabinet entraient dans un état de stress au moment même de leur arrivée dans la salle d'examens. Peut-être était-ce pour cela que cette entreprise voulait qu'un vétérinaire se déplace. Ainsi, ces chiens qui n'étaient pas de nature à se laisser faire par les étrangers se sentaient en sécurité sur leur territoire. Et celui-là ne bougea pas d'un poil à partir du moment où son maitre lui eut ordonné de rester assis. La vaccination se passa sans encombre, tout comme les suivantes.
Pour aller vite, c'était allé très vite. Elle préparait une seringue pendant que l'homme allait chercher le chien, elle piquait, il ramenait l'animal, elle passait à la suivante, et ainsi de suite jusqu'à la fin. Elle rangea ensuite le matériel puis tamponna les carnets de santé. Ne restait plus que le détail de la facture à régler, aussi leva-t-elle les yeux vers le maître-chien.

« Par contre, il me faudrait la signature de votre responsable, s'il vous plaît. »
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptySam 21 Sep - 13:00


Si les évènements de l’exposition sur notre art avait été une catastrophe et ses conséquences de taille, présentement ma réflexion portait sur un tout autre point. Mon esprit était actuellement occupé par bon nombre de réflexions au sujet de Shane, ma Pomme. Son évolution à mes côtés avait fait d’elle une femme forte, déterminée et assurée. Néanmoins je m’interrogeais quant à certains de ses travers, tentant de définir lesquels devaient être corrigés avant que je ne fasse d’elle ma Servante.

A bien y réfléchir Shane avait deux défauts majeurs qui pourraient peut-être devenir problèmes à l’avenir. Sa jalousie et sa peur de l’abandon. Qu’elle soit jalouse n’était en soi pas quelque chose de dramatique mais ce que je devais déterminer c’était si un jour cela pourrait l’amener à me nuire, directement ou non, voire à mes Maîtres. Quant à sa peur de l’abandon, et par conséquent son ambition compensatrice, je redoutais qu’elle ne lui fasse commettre quelques imprudences en dépit de tous mes enseignements. Si en faisant d’elle ma Servante j’aurai accès à ses pensées, je désirais comprendre ses deux défauts majeurs et les endiguer avant que notre lien ne soit renforcé par l’apposition des marques de Servante. Cependant si l’accès à ses émotions et pensées me seraient ouvertes sans aucune limite, la réciproque était vraie quand bien même j’aurais un contrôle sur ce à quoi je déciderai de lui laisser libre accès ou non au sein de mon esprit. Je pourrais me rassurer en pensant que ceci lui permettrait d’être assuré de mon attachement à son sujet mais la complexité de sa personnalité me faisait redouter qu’elle n’en fasse une fausse interprétation.

Un sourire vint naître sur mes lèves lorsque je contemplais l’évolution de notre relation et de son statut à mes yeux. De simple jouet autrefois elle est à présent en passe de devenir ma Servante, et de ce fait d’obtenir le privilège de s’endormir à mes côtés, privilège qu’encore aucune femme n’a pu connaître malgré mes nombreuses conquêtes depuis que j’étais un nocturne. Mon lit en mes demeures avaient certes connu de nombreuses parties de sexe, je congédiais toujours mes partenaires avant de prendre mon repos, du moins pour celle qui en sortait vivante. J’avais imposé à ma Pomme le même traitement, et ce malgré mon attachement et mes sentiments à son égard. En tant que Pomme elle n’existait que pour me satisfaire, alors qu’une fois devenu Servante notre lien évoluerait encore pour en atteindre son paroxysme. A bien y réfléchir hormis ce point, Shane avait déjà certains privilèges et certaines fonctions qu’offrait le statut de Servante, signe que mon attachement à son égard était conséquent.


Monsieur Guillemaud, l’assistante vétérinaire a besoin de votre cachet pour la facture. Dois-je la congédier et laisser le document à traiter sur votre bureau plus tard?

J’émis un soupir d’agacement lorsque le haut-parleur du téléphone de mon bureau s’alluma pour me faire profiter de la voix de ma secrétaire, du moins de sa remplaçante fraichement arrivée, l’ancienne étant en congé maternité. Cette intérimaire ne semblait pas avoir été informée des procédures établies pour pareilles situations aussi malgré mon envie de la saignée comme une truie pour m’avoir dérangé pour une broutille je gardai mon calme et appuyai sur le bouton du téléphone pour lui répondre d’un ton neutre.

J’arrive, faites-la patienter. lui dis-je avant de me lever puis de sortir de mon bureau pour traverser quelques couloirs et atteindre le chenil de l’entreprise où devait attendre l’assistante du vétérinaire auquel nous avions l’habitude de faire appel.

Lors du déménagement de ma société dans cet immeuble, le promoteur et mes clients avaient été surpris  qu’une société comme la Reds, située aux trois avant-derniers étages d’un immeuble luxueux, puisse avoir un chenil. D’ordinaire la majorité des entreprises de sécurité reléguaient ce pôle dans un autre endroit que leur siège afin que leur clientèle ne soit pas incommodée par les animaux. Concernant mon entreprise j’avais justement opté pour cette solution insolite afin de montrer à mes clients combien nos maître-chien étaient compétents.  


Bonsoir mademoiselle, Julien Guillemaud, PDG de la Redsecurity. lui dis-je pour me saluer avant d’indiquer à la secrétaire intérimaire qu’elle pouvait nous laisser.

Vous avez besoin d’un autographe semble-t-il. Pardonnez l’incompétence de ma nouvelle secrétaire, elle n’a pas encore retenu l’ensemble des protocoles administratifs. lui dis-je alors que nous étions toujours au chenil. Pour éviter une mauvaise publicité je décidai de lui proposer un verre vu l’heure tardive.

Pour vous avoir faire attendre, désirez-vous boire ou manger quelque chose ? La Reds étant une entreprise qui fonctionne en continue, notre cafétéria est ouverte et est gratuite pour les employés. Et pour vous aussi. lui dis-je en esquissant un léger sourire et en l’invitant à me suivre jusqu’à la cafétéria de la société, située au second étage de l'entreprise, le chenil étant au troisième et l'accueil au premier.
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyDim 22 Sep - 22:10

Bien, plus qu'à attendre le maître des lieux et Jaina pourrait enfin lever le camp pour reprendre sa partie là où elle l'avait laissée. Elle était en repos le lendemain et comptait bien achever le jeu avant l'aube histoire de faire un meilleur temps que son frère. Elle n'avait rien de mieux à faire, après tout.
Son attente s'acheva au bout de quelques minutes lorsqu'un homme vint se présenter à elle comme étant le PDG de la boite. Il aurait pu tout aussi bien lui dire qu'il était le curé de la chapelle d'en face que Jaina aurait eu la même réaction : ses sourcils se froncèrent légèrement l'espace d'une seconde. Depuis qu'elle avait découvert ses pouvoirs, elle vouait une grande curiosité à l'égard êtres surnaturels. Et d'entre tous, c'était les vampires qui la fascinaient le plus : ces créatures de la nuit qui avaient survécu à la mort. Elle n'en avait jamais rencontré mais elle avait beaucoup lu sur eux via internet. Certains obsédés tenaient même des blogs « people » sur les vampires comme s'il avait s'agit de stars, parce que selon quelques mortels, ça avait la classe d'être un suceur de sang. Et le fait est qu'en cherchant à en savoir plus sur les vampires, Jaina était tombée sur ce genre de blog ainsi que sur la multitude de photos de vampires connus (ou moins connus) qui s'y trouvaient. Bon, il faut dire qu'il y avait aussi des fakes sur ces sites. Mais en cet instant, l'homme qui se trouvait face à elle, elle était persuadée de l'avoir vu sur un ou deux blogs de vampire-mania.
Malgré le doute qui pouvait planer sur de tels blogs, Jaina réalisait qu'elle se trouvait peut-être face à un vampire. Elle n'avait jamais imaginé à quoi ressemblerait sa première rencontre avec un suceur de sang, même si elle avait cherché à les espionner dès son arrivée à Glasgow, et si elle avait pris le temps d'y réfléchir, « dans le cadre du travail » n'aurait pas fait partie des circonstances plausibles. Il faut dire que ça vous démystifiait la chose en un clin d'oeil. Car non, ce ne sont pas les créatures fantastiques avec une grande cape noire et une mine terrifiante qui guettent la proie depuis la tour de leur manoir comme dans les films en noir et blanc. Jaina se demandait d'ailleurs comment elle pouvait imaginer ce genre de chose alors qu'elle était la première à tourner en ridicule ceux qui disaient que les semi-démons cachaient une queue rouge avec une pointe en forme de flèche. Mais elle était à moitié humaine, et les humains se montraient friands de clichés en tous genres... Clichés qui ne demandaient qu'à être abattus, comme à l'instant.
Et, si Jaina avait donc brièvement froncé les sourcils, elle corrigea immédiatement le tir en adressant un sourire au peut-être vampire. Elle hocha également la tête pour le saluer.

« Enchantée, Jaina Long. »

Elle ne jugea pas nécessaire de justifier sa raison sociale car de un, assistante vétérinaire c'était pas aussi classe que PDG, et de deux, il savait déjà ce qu'elle faisait là, sinon il n'aurait probablement pas été à la tête d'une entreprise spécialisée dans la sécurité. Bref, il désignait le mot signature par « autographe », ce qui, à défaut de prouver sa nature, prouvait qu'il utilisait des expressions de vieux, ou que son sens de l'humour n'était pas brillant. Il profitait ensuite du départ de sa secrétaire pour la critiquer. Non mais oh ! C'était vraiment pas sympa pour la pauvre femme, Jaina se mettait à sa place, car elle-même était nouvelle dans le cabinet et elle n'avait pas davantage connaissance des dits « protocoles administratifs ». Cependant la jeune hybride se retint de froncer les sourcils cette fois-ci, se contentant de se mordre les lèvres en lui tendant le fameux document à signer.
Elle allait d'ailleurs lui dire que l'erreur de la secrétaire n'était pas grave, mais il avait repris la parole et l'invitait à la cafétéria. Et, oh misère, elle avait presque oublié que son frère lui avait ôté les trois quarts du pain de la bouche. Maintenant, son estomac revenait sur le devant de la scène en lui imposant un grand sourire et un hochement de tête. Semblant dire que même un café ferait l'affaire. Après tout, quitte à avoir été dérangée en pleine soirée de repos, autant profiter des avantages.

« Eh bien volontiers, merci. »

Sans attendre elle suivit son hôte jusqu'à l'étage inférieur, direction la cafétéria. En plus il y avait des muffins. Elle posa sa mallette sur une table située à l'entrée puis se dirigea directement vers le buffet à pâtisserie. Mais elle n'allait tout de même pas manger dans son coin comme une malpropre, alors elle trouva un sujet de discussion tout en posant la petite assiette non loin de la machine à café.

« Euh, arrêtez moi si je suis indiscrète mais, ça paye bien la sécurité ? »

La question avait été posée sur un ton des plus innocents : avec ses pouvoirs, elle pourrait peut-être proposer ses services, sans mentionner sa nature de demi monstre, bien évidemment, en disant simplement avoir hérité de la force et de la vitesse olympiques de son père. Avec un job en extra, elle pourrait mettre suffisamment d'argent de côté pour s'acheter la maison de campagne de ses rêves à deux pas de Glasgow, enfin d'ici un petit paquet d'années.
Sans attendre la réponse de Mr Guillemaud, la jeune hybride se dirigea vers la machine à café, histoire de se servir un double expresso en plein milieu de soirée. Puis, dans un sursaut, elle réalisa son manque de politesse et leva les yeux vers le PDG.

« Café ? Thé ? »

True Blood ??? Sa vue devait défaillir car il lui semblait avoir vu un bouteille du fameux sang synthétique au fond de la vitrine d'un réfrigérateur à l'autre bout de la salle. Ou alors c'était une simple bouteille de cola : certaines marques avaient changé leur packaging pour imiter le design de la boisson officielle des vampires.
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyMer 16 Oct - 12:30


Qu’elle accepte de boire un verre à la cafétéria était plutôt bon signe et pouvait laisser penser qu’elle ne nous ferait pas de mauvaise publicité. Le trajet jusqu’à notre destination à travers les locaux fut assez rapide, laps de temps durant lequel je lui présentai brièvement ma société. L’humaine semblait affamée à voir la manière dont elle s’était jetée sur les pâtisseries tandis que pour ma part je ne pris rien, ayant étanché ma soif de sang plus tôt dans la soirée et le Tru-Blood étant trop insipide pour m’en servir une bouteille présentement.  

Ne vous excusez-pas mademoiselle, la curiosité est un défaut lorsqu’elle est trop entreprenante. lui dis-je esquissant un léger sourire fugace avant de lui répondre. Mais oui ça paye bien, tout dépend des contrats et de la clientèle visée. dis-je donc en reprenant ses termes pendant qu’elle se faisait couler un café.

Non merci, je ne suis pas friand de ce type de boisson, lui dis-je d’un air amusé. mais servez-vous à satiété.

Excusez-moi.
lui dis-je lorsque mon portable se mit à sonner. Un coup d’œil à l’écran me suffit à en saisir l’importance aussi décrochai-je en me décalant de quelques mètres de l’humaine, plus par politesse que par souci de discrétion.

Oui j’écoute.
….
Protocole 26, une équipe en renfort.

Je les contacte, assurez-vous de sécuriser la zone et capturez si possible l’individu. Tenez-moi informé.
indiquai-je à mon interlocuteur, l’un des responsables d’équipe en action ce soir, avant de passer un appel.

Bonsoir, Julien Guillemaud, Redsecurity. Nous avons un semi-démon qui s’est manifesté après avoir été refoulé à l’entrée d’une soirée privée. Mes agents tentent de le capturer, ils vous attendent sur place pour le récupérer une fois cela fait. L’agent O’Conell sera votre référent là-bas. dis-je avant de raccrocher et de tourner mon regard vers l’humaine qui semblait s’être arrêtée de se nourrir pour écouter ma conversation.

Excusez-moi, un léger incident chez l’un de nos clients. Contrairement à certains PDG, je suis en lien permanent avec mes employés et ne me contente pas d’observer des chiffres depuis mon bureau. lui dis-je d’un ton calme et posé.

Malgré qu’ils soient déclarés ennemis publics numéro 1 certains semi-démons ne se contentent pas de la clandestinité et pensent encore que leur pouvoir leur permet de faire selon leurs désirs. Lorsque nous trouvions de temps en temps un semi-démon, nous avions deux manières de procéder. Soit on le remettait aux autorités, la PES, si comme dans le cas présent la manifestation du pouvoir de l’individu avait été vue par des civils. Dans le cas contraire il nous arrivait de le faire exécuter en toute discrétion.

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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyMer 16 Oct - 23:19

Certes son interlocuteur lui disait que la sécurité payait bien, mais il refusait sa proposition de boisson chaude, ce qui pouvait ressembler à un point négatif. Il avait tout de même l'air assez sociable, elle continua donc de l'écouter sans l'interrompre... Sauf qu'il décrochait son téléphone. Si pour une fois dans sa vie elle expérimentait le self-service à volonté, elle n'en était pas pour autant une star, alors Jaina, grignotant muffin et buvant café, tendit  une oreille peu discrète lorsque le PDG répondait à un appel. Certes elle était là en tant qu'intervenante, mais elle était peut-être un peu intéressée par ce genre de profession : si elle en croyait son étrange éducation c'était Dieu lui-même qui dans sa (dis)grâce lui avait accordé cette force herculéenne, après tout. Certes, elle avait fini par douter du tout-puissant, mais les faits concrets étaient là.
Aussi, si Mr Guillemaud s'était légèrement mis à l'écart, cela n’empêchait pas la demoiselle d'écouter. Et ce qu'elle entendit lui fit froid dans le dos, lorsque les termes « capture » et « semi-démon » furent associés. Tout cela lui semblait venir d'un autre monde, mais après tout, n'était-elle pas au sein d'une entreprise de sécurité ? Alors elle se mit à s'interroger. Si elle-même ne se qualifiait pas comme la moitié du malin, pourquoi pas les autres ? Ses pouvoirs correspondaient à ce que pouvaient être ceux d'enfants des malins, mais elle dans tout ça ?

Jaina posa machinalement son muffin sur son plateau, comme un lapin en plein phares alors que Julien semblait avoir remarqué qu'elle écoutait sa conversation. Elle resta ainsi sans bouger, jusqu'au bout de la conversation, à la fois impressionnée et étonnée de voir avec quelle facilité ils identifiaient un semi-démon. Si elle ne se considérait pas comme tel, le risque restait présent, et une simple mission pour le travail risquait de rapidement se transformer en mission de survie... Quoique, fallait-il encore voir ce à quoi ils identifiaient un semi-démon. Pour l'instant elle semblait en sécurité, puisque rien ne prêtait à la révéler comme ennemi public numéro 1, mais la menace était présente. Alors, contre toute attente, Jaina poursuivit la conversation au moment qui semblait le plus propice.

« Vous êtes donc plus qu'un PDG. Mais j'aimerai savoir comment vous identifiez le danger ? »

Les chiens avaient un excellent flair, mais pas suffisant pour repérer les semi-démons, ce à moins qu'ils ne soient repérés que quand ils avaient atteint un taux de corruption élevé. Alors certainement que les pouvoirs, oui, c'était le moyen le plus simple et évident. Donc pour sûr de ce côté là, Jaina était certainement en sécurité pour l'instant. Elle n'avait aucune raison de faire une démonstration de ses dons, tout allait bien.
Mais le PDG de la Reds l'avait interpellée. Comment, quoi, que, qui, pourquoi ? Qu'advenait-il des individus catégorisés comme semi-démons ? Elle pouvait bien se poser la question sans éveiller les soupçons ? Après tout, n'était-elle pas qu'une pauvre fille perdue dans ce monde étrange ?

« Votre travail semble  assez contraignant... Devoir gérer tous ces gens, les salariés, les clients, les clients des clients... Vous n'imaginez pas comme c'est facile de ne gérer que les animaux des clients...
Mais comment vous faites pour identifier les menaces ? Je suis désolée, mais j'ai entendu, le semi-démon, vous avez un détecteur ou vos employés le voient utiliser ses pouvoirs ? Parce que j'imagine pour vous qu'il ne vaut mieux pas se tromper. »


Elle prit un air innocent, comme si le sujet l’intéressait sans qu'elle n'en sache plus. Puis, pour appuyer ses propos, elle mordit bêtement dans son muffin.

[HJ : j'ai légèrement édité car c'était un peu bâclé quand j'ai posté.]
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyDim 3 Nov - 1:41


Décidément l’Humanité ne valait guère mieux que du bétail, et la réaction de l’humaine lorsque je l’avais vu écouter ma conversation en était un bel exemple. Tel un animal qui se stoppe face aux feux d’une voiture la nuit, elle était là bouche béante comme un pantin désarticulée, pitoyable. En dépit de mon ressentit au sujet des humains de manière générale je conservai mon masque de rigueur et lui répondis en affichant un air sérieux mais néanmoins cordial.

Il y a bien des manières d’identifier le danger mademoiselle Long mais le mieux reste l’expérience néanmoins certains semi-démons nous facilitent la tâche. dis-je avant de me taire afin de lui laisser la parole. Sa curiosité était-elle anodine, le voyeurisme d’une assistante s’ennuyant dans sa vie insipide, ou cela cachait-il autre chose ? Aucune idée, mais peut-être aurai-je à l’occasion de m’amuser un peu…

Dans la plupart des cas ils se manifestent d’eux-mêmes en utilisant leur pouvoir, en général après que quelqu’un « leur ait manqué de respect » comme ils se plaisent à se vanter. Dans d’autres cas nous avons un genre de détecteur qui en effet nous permet supposer que l’individu est une engeance du démon. dis-je en esquissant un sourire amusé à l’idée que nous autres les vampires avions souvent été nommés ainsi par nos ennemis parmi l’Humanité.

Avez-vous déjà fait l’expérience du don hypnotique que peuvent parfois user mes semblables mademoiselle Long ? l’interrogeai-je tout en plongeant mon regard dans le sien en usant peu à peu de mes compétences en matières d’hypnoses, compétences que j’usais très souvent, les améliorant davantage chaque nuit.

Qui êtes-vous mademoiselle Long ? Parlez-moi de vous et donnez-moi un détail à votre sujet que nul autre que vous ne connait. Ensuite vous oublierez me l’avoir dévoilé et répondrez à ma première question comme si de rien n’était. lui ordonnai-je via le lien de nos regards fondus l’un dans l’autre. Qu’allait-elle donc me révéler ? Des fantasmes originaux ? Ou une envie de tuer son patron ? Quelque chose de plus amusant je l’espère.

Hrp :
Spoiler:
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyDim 3 Nov - 15:49

Le PDG de la Reds ne révélait pas à Jaina les techniques utilisées pour détecter un semi-démon. Peut-être n'y en avait-il pas après tout, peut-être n'avaient-ils qu'à attendre qu'ils se manifestent, comme il le soulignait en disant que quelques-uns leur facilitait la tâche... Mais Jaina ne comprenait pas encore vraiment ce qui pouvait pousser ses semblables à s'exposer ainsi. Elle était encore loin de cette « maturité démoniaque » qui poussait ceux de son espèce à exprimer pleinement leur nature. En effet, elle n'expérimentait pour le moment que des grimpées de caractère, focalisées sur la source de son énervement. Elle ne se rendait pas non plus compte que si elle aimait s'attirer la sympathie des gens, ce n'était pas uniquement du à son côté humain, mais une forme de possessivité malsaine subconsciente : elle avait déjà abusé de la confiance que certains lui portaient et elle recommencerait, même involontairement. Et puis, plus elle était appréciée, plus elle était protégée malgré sa nature profonde.
Mais tous les semi-démons n'avaient pas sa subtilité. Beaucoup avaient brûlé leur âme à abuser de leurs pouvoirs tant ils étaient intéressants. Jaina, elle, avait la chance de posséder un pouvoir beaucoup plus matériel et moins divertissant que de maîtriser les éléments, par exemple. Un pouvoir très paradoxal puisqu'un être dont l'âme n'était pas encore souillée n'en avait pas souvent l'utilité, alors qu'au contraire un semi-démon à l'apogée de sa nature s'en jouerait constamment. Et comme elle était dans le premier cas, la jeune hybride pouvait y aller de son propre commentaire quant à ceux qui « facilitaient la tâche », sans oublier qu'on était jamais à l'abri d'un incident, comme ce type qu'elle avait défiguré en voulant simplement le pousser au sol.

« Vraiment ? Pas malin. »

Il reprenait en lui expliquant ses propos. Alors comme ça ses semblables étaient vaniteux et susceptibles ? Elle demandait quand même à voir, n'en ayant jamais rencontré d'autres comme elle. Elle avait du mal à croire qu'on puisse faire un usage aussi abusif de ses pouvoirs lorsqu'on est traqué. Mais après tout, n'était-ce pas la minorité la plus virulente qui faisait la réputation d'un peuple ? Les religieux intégristes, les régionaux indépendantistes, etc... Alors pourquoi pas les semi-démons terroristes ?
Jaina ne savait vraiment pas quoi penser de tout cela, quand tous autour d'elle lui contaient à quel point les semi-démons étaient monstrueux alors que son frère ne cessait de lui répéter qu'elle était de loin la personne la plus brave qu'il connaissait. Elle se demandait parfois s'il ne lui disait pas cela uniquement dans le but de le lui faire croire afin qu'elle ne devienne pas elle aussi un monstre.
Bref, elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage, alors que Guillemaud lui parlait d'une sorte de détecteur. Jaina fut interpellée et se demandait en quoi cela consistait, d'autant plus qu'il utilisait le terme « supposer ». Elle commençait à croire qu'elle avait bien fait de jouer les curieuses car elle en apprendrait plus sur les diverses façons de passer au travers des mailles du filet, se retenant de grimacer lorsqu'il utilisait le terme « engeance » en souriant. Raciste. Mais la jeune hybride lui adressa à son tour son sourire le plus hypocrite.

« Oh, et il fonctionne comment, ce détecteur à vermine ? »

Allez parle mon brave, donne l'astuce à la demoiselle pour éviter d'être remarquée...
Mais la suite devint fort déplaisante. A peine commençait-il à poser sa question que Jaina se mit à sentir une gêne. Son rythme cardiaque s’accéléra très légèrement. Se pupilles se dilatèrent. C'était comme un sixième sens qui se manifestait, et qu'elle n'avait que très rarement expérimenté : une sorte de détecteur à manifestation paranormale dont sa nature l'avait pourvue. Et, alors qu'elle commençait à murmurer le « v » de vampire après avoir fait le lien entre les mots « hypnotique » et « semblables », sa conscience la quitta sans qu'elle n'ait le temps de trouver un moyen de fuir.
Le vide s'installa peu à peu en elle alors qu'elle était captivée par le regard du nocturne. Plus rien n'avait d'importance si ce n'est la requête qu'il formulait. Il voulait qu'elle lui parle d'elle et lui révèle son plus grand secret. Elle se mit alors à fouiller dans sa tête sans jamais entendre la petite voix qui lui hurlait de se taire. Elle sentait cependant un feu brûler à l'intérieur, elle pouvait même voir son reflet à travers les flammes. Et, après quelques secondes d'hésitation, la bouche toujours entrouverte, ce n'était plus à travers des flammes imaginaires, mais bel et bien dans les yeux du vampire qu'elle voyait son regard se refléter. Oui, elle allait lui dire la seule chose que personne ne savait sur elle, même pas son frère.

« Je suis née à la campagne, monsieur Guillemaud, dans un village catholique. Et je suis contre la barbarie de ces gens-là. J'ai toujours été fascinée par les vampires, mais vous êtes le premier que je rencontre. Et ce que personne ne sait, c'est que je suis incapable d'éprouver le moindre sentiment pour qui que ce soit. J'essaye. Je crois que je tiens à William, mon frère, mais c'est parce qu'il m'a toujours protégée. Je ne sais pas j'en serai sans lui. »

C'est dire si personne ne savait qu'elle n'éprouvait aucun sentiment, car elle-même passait son temps à se convaincre du contraire. L'hypnose avait ça de bon : on ne se mentait même plus à soi-même. Mais elle n'aurait pas le loisir de s'en souvenir car à peine eut-elle terminé sa phrase que sa mémoire se rembobina, en quelque sorte.

Jaina cligna des yeux. Ses pupilles se rétractèrent dans un bref sursaut. Son rythme cardiaque redevint normal : elle avait cru sentir qu'il allait utiliser ses pouvoirs pour l'hypnotiser, mais son sixième sens lui avait probablement joué un mauvais tour car rien d'alarmant ne se produisait. Sa question sur l'hypnose était-elle donc en fait la réponse ? Cette méthode servait-elle à débusquer les semi-démons ? Alors pourvu qu'il ne l'utilise pas sur elle, mais elle savait jouer la comédie et pensait en ce moment-même jouer avec brio l'humaine naïve à la recherche de scoops croustillants.

« Oh, donc vous êtes un vampire ? C'est un honneur, vous êtes le premier que je rencontre. Et vous savez, j'ai toujours soutenu vos droits. Par contre je ne tiens vraiment pas à être hypnotisée : tout le monde a le droit à son jardin secret, n'est-ce pas ? Même si je vous l'accorde, ça doit être un excellent détecteur à semi-démons. »

Après un bref sourire, elle s'empressa de finir son café tout en fixant la tasse. Cette conversation devenait gênante. Mais si elle adoptait un comportement étrange elle ne ferait qu'attirer l'attention. Alors elle se focalisa sur son muffin comme si elle était affamée. C'était un argument comme un autre pour ne pas croiser trop longtemps le regard du vampire : de brefs coups d’œil suffisaient.
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyJeu 21 Nov - 17:33


Lorsque la demoiselle répondit à mon ordre sous hypnose j’affichai un sourire de satisfaction. Ce don hypnotique est un véritable atout, surtout contre des individus qui ne sont nullement formés ou équipés pour s’en protéger. Je notai dans mon esprit les données qu’elle venait donc de me fournir. Née dans un environnement catholique, un frère protecteur et une absence de sentiment pour autrui. Des informations qui pouvaient avoir une utilité, ne serait-ce que pour jouer avec elle éventuellement à l’avenir. Mon sourire disparut avant que les effets significatifs indiquant la fin de l’hypnose n’apparaissent et je l’écoutai parler comme si de rien n’était, son esprit ayant oublié sa confidence.

Il faut toujours une première fois n’est-ce pas ? dis-je en affichant un sourire poli avant de poursuivre.Je respecte votre choix mademoiselle Long, je ne m’introduirai pas dans votre jardin champêtre.Dis-je pour voir si elle capterait l’allusion à sa confession, en dépit du fait que son esprit l’avait oubliée. Mais en effet l’hypnose fait régulièrement ses preuves pour débusquer les semi-démons.

La petite expérience que je tentais actuellement avec la jeune femme avait pour objectif de confirmer ou non un élément non négligeable de l’hypnose vampirique sur un individu. Dans certains cas, et ce malgré l’ordre explicite d’oublier la séance d’hypnose, il arrive que la cible en conserve quelques traces comme une sensation bizarre de déjà-vu ou une certaine conscience qu’il s’était passé quelque chose. Je voulais voir si cette femme allait faire partie de ce groupe d’individu ou non tout en prolongeant la discussion.

Mangez-donc si la faim vous tiraille mademoiselle Long, je vous l’ai dit c’est gratuit. lui dis-je avant de changer de sujet.

Vous n’aviez pas rencontré de vampire jusqu’à présente, mais qu’en est-il des autres espèces surnaturelles ? Avez-vous déjà eu l’occasion de croiser des lycans ou des démons par exemple ?
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyVen 29 Nov - 9:24

Ce vampire, venait-il de lui dire qu'il fallait une première fois à tout ? Jaina arqua un sourcil, méfiante. Elle ne pouvait pas continuellement fuir son regard, et non, elle ne voulait pas être hypnotisée « pour la première fois ». Puis elle se mit à réflechir. Non, il ne parlait pas d'hypnose, il faisait probablement allusion au fait qu'elle rencontrait un vampire pour la première fois : la crainte d'être démasquée après ce qu'elle avait entendu sur l'interception d'un semi-démon embrouillait son jugement. Il fallait qu'elle se resaisisse, qu'elle se dise qu'elle avait une discussion normale avec un être aussi « normal » qu'elle, mais d'une manière différente.
Elle fut donc soulagée lorsqu'il l'informa qu'il respecterai son choix de ne pas être hypnotisée. Bien qu'elle ait lu sur un site internet qu'il suffisait de demander à une personne sous hypnose d'oublier ce qui s'était passé pour qu'elle ignore le traitement subi. Mais alors, et si il l'avait fait ? Non, inutile de céder à la paranoïa : quel intérêt y aurait-il pour un être qui avait l'éternité devant lui d'aller fouiller dans la tête d'une simple assistante vétérinaire ? Aucun.
Puis, comme il le soulignait en réponse à ce qu'elle avait dit, l'hypnose était le parfait détecteur à semi-démons. S'il l'avait utilisé sur elle, quelque chose lui disait que l'un des deux serait en piteux état à cet instant précis. Alors elle conserva son rôle d'assistante naïve et quelque peu gamine en commentant l'affirmation sur l'utilité de l'hypnose.

« Génial. »

Il s'agissait du seul mot qui lui était venu à l'esprit pour masquer sa gêne vis à vis de cette conversation. Elle avait même eu le cran de maintenir ses yeux dirigés vers ceux du vampire tout au long des trois sillabes. En plus, il lui tendait la perche pour à nouveau détourner ses yeux en l'incitant à se nourrir. Avait-il au moins conscience qu'elle évitait son regard ? Ou pensait-il qu'elle ne fixait son muffin que parce qu'elle était affamée ? En tous cas elle saisissait l'occasion pour arracher un morceau de mie qu'elle porta délicatement à sa bouche sans prendre le temps de répondre.
Puis, alors qu'elle retirait les miettes encore collées sur ses doigts, il lui demandait si elle avait déjà été en contact avec d'autres créatures surnaturelles. La réponse était facile, mais elle ne pouvait pas décoller ses yeux de la nourriture, fronçant même les sourcils.

« Oui. »

Il fallait qu'elle choisisse ses mots avant de répondre. Qu'elle ne montre pas le doute. Elle aurait du dire non, mais ça aurait été un mensonge et elle avait la sensation qu'il n'était pas bon de mentir face à un vampire qui parlait d'hypnose. Au contraire, il fallait lui donner des réponses satisfaisantes afin qu'il ne doute pas.

« Des lycanthropes ont attaqué mon village, pendant la guerre. Mais personnellement, je ne connais que de simples humains. »

Elle réussit à garder le contact visuel plus longtemps, mais elle ignorait pourquoi elle avait parlé de son village sans d'autres précisions. Jaina cligna des yeux en se revoyant dire ce mot, village, mais cela importait peu. Elle reprit un morceau de muffin et, avant de le manger, décida que c'était à son tour de poser une question, un léger sourire au coin des lèvres.

« Et vous, cela vous dérangerait de me parler de votre statut de vampire ? Cela fait-il longtemps que vous vivez ? »
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MessageSujet: Re: La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé]   La sécurité, ça a du chien [Livre II - Terminé] EmptyJeu 26 Déc - 14:55


L’expérience sur l’hypnose que j’expérimentais sur elle devenait concluante. Si elle n’avait probablement pas conscience d’avoir été hypnotisée, son esprit lui semblait l’avoir compris. Pour preuve ses paroles lorsqu’elle évoqua son village comme si nous avions déjà abordé ce sujet. S’en étonnerait-elle ? Probablement pas ouvertement.

La guerre a causé de nombreux ravages, poussant chaque espèce à appliquer de biens sombres méthodes pour survivre. dis-je évoquant là les recrutements de masse que nous avions orchestré, tout comme nos ennemis séculaires.

Si mon masque laisserait croire à la jeune femme que je regrettais ce genre d’actions en dépit de leur nécessité durant les Années Sanglantes, il n’en était rien en réalité. J’avais même apprécié que notre espèce engendre autant de nouvelles recrues sans se soucier des conséquences. Je vécu cela comme un défouloir même.


Cela fait un peu plus de deux siècles que je suis vampire mademoiselle et je ne regrette rien. La « vie » en tant que nocturne comporte bien quelques inconvénients mais à mon sens elle apporte tellement plus. D’autant plus qu’à l’époque où je fus mordu, la vie de mortel était loin d’être aussi confortable qu’aujourd’hui en terme d’avancée technologique et de confort de vie.

Je n’étais pas vraiment pour lui dévoiler ma vie, aussi bien mortelle que vampire. Je n’étais pas de ceux qui aimait s’épandre sur le passé et encore moins auprès d’un humain. Je me mis à penser que c’était là une manière pour elle de tenter de détourner la conversation de son histoire, probablement gênée de parler d’elle.

Quant à mon statut, disons que j’ai certaines responsabilités parmi les miens dont l’une est de veiller à ce que l’ensemble de mon espèce respecte les termes du traité de paix instauré à la fin des Années Sanglantes. dis-je tout de même dans le but de la rassurer en quelque sorte. Si m’était confiée la tâche de veiller au respect du traité, je ne pouvais pas foncièrement être mauvais. Quelle ironie.

Je suis au regret devoir bientôt vous quitter mademoiselle, aussi plaisante que fut cette rencontre. Mais la nuit avance et j’ai d’autres affaires à traiter. Portez-vous bien et prenez garde à vous, les nuits sont peu sûres par les temps qui courent. lui dis-je avant de me lever pour la saluer. Je vais vous raccompagner jusqu’à l’entrée de nos locaux mademoiselle, je ne voudrais pas que vous vous perdiez. lui dis-je, amusé, avant de la raccompagner jusqu’à l’ascenseur qui la mènerait au rez-de-chaussée de l’immeuble d’où elle pourrait partir.

Hrp :
Spoiler:
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