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Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 29 Mai - 2:20


    J'avais besoin d'aller courir… Avec les évènements de ces dernières semaines je ne savais pas où donner de la tête. Entre la boucherie que fut une nouvelle fois la fête vampires-humains et les conséquences qui se sont découlées de cette soirée… C'est simple j'étais restée enfermer chez moi à chercher comment régler "ce petit problème". J'avais d'ailleurs pris rendez-vous avec une non-humaine mais pas loup-garou pour autant, pour qu'elle m'aide dans cette tache. Hors de question que je continue à me trimbaler cette… Chose… Ce Monstre… J'avais tout essayé mais en vain. Ma peau guérissait trop vide pour que puisse me mutiler ; les escaliers ne m'ont rien apportés non plus ; et une grosse cuite non plus ; j'avais même fait exprès de me faire renverser par une voiture mais cela n'avait pas non plus fonctionné… Je m'étais alors dites que peut-être en me transformant en louve, cela provoquerait une réaction qui affecterait cette chose, mais non. Mon corps de louve semblait très bien adapté pour ça, à mon grand désarroi. Histoire de ne pas m'être tapée autant de route pour rien, j'en avais quand même profité. J’avais couru des heures entières dans la forêt, loin du territoire de ma meute. La solitude était ma meilleure amie, surtout dans des moments pareils… Et comment expliquer ce… truc? Non je n'étais pas encore prête à affronter ma soit disant Lupa… Surtout que même en ne disant rien, elle allait le remarquer. Je n'avais pas la même odeur que d'habitude et j'avais déjà commencé à prendre un peu de ventre. Heureuse, aucun battement de cœur de coeur ne se faisant entendre, mais cela n'allait pas tarder. Trois semaines jour pour jour que j'avais fuis la place d'Edimbourg, et j'avais pourtant l'impression d'être en cloque de plus d'un mois. Pour l'avoir été plus jeune, je peux vous garantir que je connais les "stades". Ce n'était pas normal, pas du tout et cela me confortais dans l'idée que je devais me débarrasser de cette chose…

    J'avais couru quasiment toute la nuit et il était près de quatre heures du matin quand je me décidais de regagner ma voiture, complètement exténuée par la course folle que j'avais menée. Je n’avais parcouru que quelques kilomètres avant que ma voiture ne tombe en panne. De la fumée commença à échapper de mon moteur avant que ce dernier ne s’arrête de fonctionner. Pourtant je l'avais amené le mois dernier au garage ! Deux choix s’offraient à moi : me transformer en loup, et rentrer ainsi en ville, ou attendre que quelqu’un passe. La première option était intéressante, mais beaucoup trop risqué. Déjà s’aventurer en ville sous forme de loup n’était pas très discret. Si on m’apercevait, je courrais de gros risque. De plus si un conducteur finissait par passer par là, et trouvait une voiture vide sur le bas côté avec des habits de femmes en tas, il se poserait des questions. Je n’avais pas du tout envie de voir débarquer les flics chez moi si vous voulez mon avis. Et puis, j'étais vraiment fatiguée alors… Ne me restait plus qu’une solution : attendre. Je m’adossais contre ma voiture, et attendit… Dix minutes… une demi-heure… Ne pouvant plus rester sans rien faire, j’avais décidé de rentrer à pied, sous forme humaine, quitte à ce que cela me prenne des heures et des heures. Je marchais d’un pas plutôt rapide depuis quarante minutes, quand j’entendis un bruit lointain de voiture. Je jetais un coup d’œil à ma montre : trois heures passées. Je continuais à avancer sur la chaussée de la route, me rendant visible, sans pour autant risquer de me faire faucher. Quand le véhicule passa le virage, je me retournais et aperçus un homme au volant. Avec un peu de chance ce n’était pas un détraqué… Chance ? Pour lui bien entendu. Mon côté lycanthrope était assez utile nous allons dire pour que je puisse me défendre. Je ne payais pas de mine avec mon jeune âge et mon petit gabarit, et pourtant j’étais capable de mettre facilement un homme à terre. Je m’avançais sur la route afin qu’il puisse me voir – je l’avais vu grâce à ma vue de louve – et lui fit de vagues signes avant de regagner la chaussée. On ne sait jamais après tout. L’année dernière sur cette route, un jeune s’était fait faussé. Et croyez moi je n’avais pas envie de finir en steak haché… Avec l'odeur de lu pot d'échappement, je ne m'étais pas rendu compte que l'homme que j'interpellais n'était nul autre que je fuyais depuis près de trois semaines…

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 29 Mai - 4:41

    « Papa ? Ce soir, j'aimerais passer à la maison. Pour... emprunter la voiture. »

    Il n'en revenait toujours pas. Il avait réussit à appeler son père pour lui dire cette phrase, pour prononcer des mots qu'il ne pensait plus pouvoir dire. Et pourtant... pourtant, la voix tremblante, il les avait prononcés. Il avait osé. Il s'était rendu chez son père à vélo, ne se souciant pas de la grande distance entre Edimburgh et Glasgow ; le lycanthrope était en excellent forme physique et son endurance, couplée à sa vitesse, lui permettait d'effectuer de longues distances en peu de temps. C'était merveilleux. Il avait gentiment pris le thé avec son père et ses grands-parents, pour ensuite aller regarder la voiture. Ce n'était pas la sienne, ce ne serait plus la sienne jamais -elle avait été une perte totale lors de son accident, mais c'était tout de même une voiture.
    Lentement, ses doigts avaient couru sur le froid métal, sur les sièges, le volant, les pneus, il avait testé la pression, avait regardé si tout était en ordre sous le capot, avait passé en tout et pour tout une demi-heure à la regarder. Tout simplement. Une demi-heure à sentir son cœur s'accélérer, la peur augmenter, à supporter les regards inquiets de sa famille, à réfléchir au bon sens de cette décision.

    Et maintenant, il était près de trois heures du matin et Johan était encore au volant de la voiture de son père, hilare, sa musique retentissant dans le tapis. Il avait oublié comme il se sentait bien au volant d'une voiture, comme elles étaient son premier et seul amour, comme il avait passé du temps à les réparer, les chérir, les aimer, y vivre, y voir sa future vie. Et il avait suffit d'un accident de voiture, suivit qu'une morsure de lycanthrope, pour qu'il ne touche plus au volant d'une voiture... avant ce soir. Johan baissa la fenêtre côté conducteur, riant bien fort, laissant un long cri de bonheur s'échapper de sa gorge.
    Dix ans. Dix ans sans conduire.
    Et tant de liberté.
    Pendant sa conduite, il passa aux côtés d'une voiture garée sur le côté, mais il ne s'arrêta pas pour voir si quelqu'un y était. Peut-être des jeunes qui se caressaient sur la banquette arrière, un conducteur qui profitait de la route déserte pour faire une sieste, des adolescents qui couraient dans les champs... ou, un loup comme lui, qui allait profiter de la nature. Non, ne pas y penser. Ce soir, il n'était plus un loup-garou, plus un homme blessé, plus un adolescent traumatisé, défiguré à vie, mort de l'intérieur : il était Johan Lincoln O'More.

    Au tournant de la route sur laquelle il était engagé depuis un bon moment, la route qui revenait tranquillement chez lui -il avait laissé son vélo chez son père, pour s'obliger à retourner le chercher le lendemain, une forme vaguement féminine apparut dans les halos de ses phares. Il ralentit, instinctivement, ne voulant pas la heurter. Elle sembla lui faire des signes ; peut-être avait-elle besoin d'aide ? N'écoutant que son âme de chevalier, le lycanthrope se rangea sur le bord de la chaussée, phares allumés pour signaler sa présence à une potentielle future autre automobile, baissa le volume de sa musique et sortit de la voiture.

    Isadora.

    Tout le calme cumulé pendant la soirée partit subitement, son coeur battant à ses tempes. Isadora. Presqu'un mois qu'ils ne s'étaient pas vus, qu'il n'avait pu la trouver nulle part, comme si elle n'existait pas. Et pourtant... pourtant. Elle était en partie responsable de cette initiative folle de reprendre le volant, sa nouvelle prise de contrôle sur son loup passant par leur... petite... aventure, voilà. Johan serra les clés entre ses doigts, avant de les ranger dans la poche droite de son jeans. Releva sa casquette -éternelle- d'une pichenette, laissa un sourire apparaître sur son visage gêné. Vite, lui dire quelque chose, n'importe quoi... quelque chose de spirituel, au moins, de senti, et de pas trop stupide.

    « Je suppose que vous demander ce que vous faites à une telle heure sur le côté d'une route perdue ne se fait pas ? »

    Bon. D'accord, il avait fait mieux, mais pire, également.
    C'était mieux que lui parler de la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Johan jeta un coup d'oeil à la voiture derrière lui, puis s'avança vers la louve. Plus il s'approchait, plus il sentit la bête en lui doucement se réveiller, humer cette odeur féminine, animale, attirante, plus il sentait également ses joues devenir rouges. Hé merde.

    « Vous avez besoin d'aide ? »

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 30 Mai - 1:23


    J'étais vraiment malchanceuse. Oui vraiment. Sur toutes les personnes sur qui j'aurais pu tomber, il fallait que ce soit Lui. Non ce n'était pas possible. Qu'avais-je donc fait pour que je sois autant punie? Je n'avais vraiment pas besoin de me retrouver en face de Johan. Si je l'avais fui, ce n'était pas pour rien. Je ne voulais pas l'affronter. Je ne voulais pas lui parler. C'était à cause de lui que tout était arrivé. Si je ne l'avais pas rencontré, si je n'étais pas tombée sur lui, si je ne m'étais pas prise d'amitié pour lui… Tout ca ne serait pas arrivé. Non pas que je mettais toute la responsabilité sur son dos, bien au contraire. J'avais bien l'intention de régler ce problème toute seule, sans compter ni sur son aide ni sur son soutient ou autre. Je voulais me débrouiller sans personne. Le fait de voir Johan me posait un gros problème. J'étais en colère contre lui, mais quelque part, j'étais contente de le voir. Ce deuxième fait, je le devais à ma louve. Dès qu'elle sent la présence d'un lycanthrope, elle réagit. Et cette fois de manière plus forte qu'à son habitude, sans aucun doute lié au fait que le libraire et moi avions partagé un grand moment intime… D'ailleurs j'étais aussi gênée à bien y réfléchir. Gênée car je n'étais pas du tout le genre de femme à coucher avec un inconnu. Et surtout, depuis que j'étais devenue un monstre, je m'étais interdit tout contact avec la gente masculine, de peur qu'il n'arrive ce qui s'était produit, justement, après mon étreinte avec Johan. Il ne fallait pas qu'il le découvre, je devais à tout prix le cacher. Je rabattais mon gilet sur mon ventre et mon torse, alors qu'il sortait de sa voiture. J'avais la ferme intention de couper court à cette discussion et de ne pas m'attardais en sa présence. Le plus simple était de me montrer froide et distante. Ainsi s'en irait-il plus vite? Je ne lui demanderais pas son aide, ni son téléphone, ni autre chose. Peu importe si je devais rentrer à pied jusqu'à la ville.

      ♠ En effet.


    Je reculais légèrement de lui pour lui signifier que je ne voulais pas de sa présence ici. Je me rapprochais de cette manière de la forêt, espérant ainsi qu'il ne se rende compte de rien. Deux simples mots, voilà ce que je lui réservais. Je m'en voulais de me conduire ainsi avec le Cabot, mais avais-je vraiment le choix? Si les circonstances n'auraient pas été ce qu'elles étaient, je me serais montrée plus enjouée avec l'homme. Là, je ne pouvais tout simplement pas me le permettre. Cependant, rien ne justifié que je me conduise aussi "méchamment" avec lui, ainsi rajoutais-je

      ♠ Ecoutez Johan. Ni vous ni moi n'avons envie de nous trouver là. Alors le mieux, c'est que chacun reprenne sa route, en oubliant ce qui a pu se passer. C'était une erreur qui n'aurait jamais du avoir lieu


    Machinalement, je resserrais un peu plus ma veste contre moi. Je lui fis un bref signe de la tête avant de refaire un pas vers la forêt. Puis, je me tournais légèrement pour reprendre ma route vers la capitale de l'Ecosse. Une brise se leva alors, et je sentis l'odeur du cabot venir chatouiller de plein fouet les narines. Elle était apaisante et agréable. Je ne pu m'empêcher de tourner la tête vers lui, avant de regarder de nouveau vers l'horizon, et de me mettre à marcher.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 31 Mai - 5:33

    La réponse de la louve le figea sur place. Il ne s'attendait pas à tant de froideur et de distance de sa part. Évidemment, leur dernière rencontre pouvait laisser place à un grand malaise, mais de là à se comporter avec lui comme avec un inconnu... En même temps qu'elle, blessé par ses deux mots qui étaient tombés comme un couperet, il recula de deux pas, miroir de son corps. Oui, ils avaient eu tort, il aurait dû tenter de se contrôler autrement, partir, mais ils avaient laissés place à leurs instincts. Il aurait dû apprendre plus tôt à gérer cette bête en lui, mais il ne l'avait pas fait et le surplus de stimuli avait totalement détruit le peu de calme et de contrôle qu'il pouvait avoir à ce moment fatidique. Elle avait été sa bouée, sa survie, bien malgré elle. Était-ce une raison d'ainsi lui parler ? Apparemment que non, puisqu'Isadora ajouta, presque précipitamment, comme si elle cherchait à apaiser la brûlure de ses mots :

    « Écoutez Johan. Ni vous ni moi n'avons envie de nous trouver là. Alors le mieux, c'est que chacun reprenne sa route, en oubliant ce qui a pu se passer. C'était une erreur qui n'aurait jamais du avoir lieu. »

    Quoi ?
    Il devait y avoir quelque chose qu'il n'avait pas compris. Un moment qu'il avait manqué dans toute l'histoire. Un fait, une parole, n'importe quoi.
    Immobile, il la regarda partir, effaré, la bouche en O. Elle venait de lui dire une des pires absurdités qu'il avait pu entendre... Même les aveux d'Andréa semblaient moins absurdes, actuellement. Au moins, Andréa disait des choses sensées... Ce fut son regard, lancé rapidement lorsqu'elle tourna la tête vers lui, qui le convainquit de se lancer à sa suite. Des pas rapides, jogging, sa voix calme et pourtant insistante.

    « Si l'on oublie ce qui s'est passé, je reste tout de même quelqu'un que vous connaissez. À qui vous parlez. Et même si l'on oublie tout ceci également, je suis un homme qui veut aider une femme, pour lui éviter de marcher jusqu'à Glasgow. Un petit silence, le bruit de ses pas sur la route, puis l'arrêt. La ville est encore loin et même à la course, vous n'y serez pas avant le lever du jour. Si vous venez avec moi, vous y êtes dans trente minutes. »

    Elle le savait autant que lui. Il avait courut dix fois, cent fois, mille fois cette route, pour réussir à se contrôler. Johan était à quelques mètres derrière elle, il n'osait pas s'approcher plus de la jeune femme, mais il avait cette irrésistible envie de la prendre par le bras et de l'emmener dans sa voiture. De force. Pour la ramener à la raison et à la ville en moins de deux. Fort, il lança, prenant son courage à deux mains :

    « Je ne pense pas qu'en m'évitant, vous réglerez quoi que ce soit, Isadora. Il venait de le dire. Cette phrase, il la regretta aussitôt, mais trop tard, il l'avait dite. Je veux sincèrement m'excuser. Venez avec moi. S'il vous plaît. »

    Étonnamment frondeur il avait été. Il risquait de fort probablement la froisser, qu'elle tente de lui arracher la tête à mains nues, mais il devait absolument lui parler. S'excuser de ses agissements, de diminuer ce malaise qui régnait entre eux, de cesser de penser à la sensation de ses lèvres sur les siennes... non, Johan. Le lycanthrope serra son poing droit, sentit ses ongles entrer un peu dans sa peau, et fit encore quelques pas vers la jeune femme. Il avait besoin d'elle, besoin de son pardon, besoin de son regard, besoin que quelque chose s'arrange, tout simplement.



Dernière édition par Johan O'More le Mer 1 Juin - 7:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 31 Mai - 14:28


    J'étais froide c'était indéniable. J'instaurais très rapidement une grande distance entre le cabot et moi. C'était la meilleure des choses à faire. Je ne pouvais pas me permettre de l'avoir dans mes pattes. J'en avais d'ailleurs déjà trop fait pour lui. Si seulement je ne m'étais pas mêlée de ses affaires… Tout cela ne se serait pas produit. Si je l'avais laissé se débrouiller, je ne me retrouverais pas dans une telle situation. Certes, cela aurait couté la vie de l'homme. S'il s'était transformé devant tous, et aurait en plus blessé quelqu'un, la meute l'aurait pris en chasse. Nous n'aurions eu de répit qu'à l'instant où son cœur aurait arrêté de battre. Tel était la dure loi qui régissait tous les enfants de la lune. La meute n'était pas seulement un regroupement de loup. Non la meute gérait tout ce qui touchait à notre espèce. Plusieurs travaillaient ensembles, à la préservation de notre secret et l'insertion des lycanthropes dans un monde qui peut se montrer hostile à eux. On apprenait en son sein à se contrôler, à vivre avec ce côté animal en nous, tout en préservant notre côté humain. Et enfin et surtout, la meute est une grande famille. Chaque loup peut compter sur les autres en cas de pépin, peu importe qu'il n'y ait aucune familiarité. C'était pour toutes ses raisons que je restais dans ma meute. Quelque part, j'avais besoin d'eux, autant qu'eux avait besoin de moi. Mais pour combien de temps encore? Quand ils apprendraient ce qui m'arrive… Je n'ose même pas imaginer ce qui va arriver. J'avais fuis les miens pendant près de trois semaines, et il me faudrait tôt ou tard les affronter. J'espérais trouver un bon mensonge à leur servir d'ici là, même si cette optique ne le réjouissait pas. Avais-je le choix de toute façon? Dans ma tête, il ne faisait aucun doute qu'ils ne m'accepteraient plus. Ne les avais-je pas quelque part trahis pour un cabot? Tout aurait été plus simple si Johan n'était pas un "marginal"

      ♠ Ne comprenez-vous donc pas Johan ce que cela implique? Il est si facile pour vous, si facile… Vous n'avez de compte à rendre à personne. Mais moi, j'appartiens à une meute. Que pensez-vous qu'il va se passer lorsqu'ils vont l'apprendre?


    Je m'étais retournée vers lui, et mon regard le toisait de toute sa hauteur. J'avais été très brut, et légèrement hautaine dans mes paroles. J'étais fâchée, fâchée qu'il m'ait embarqué dans une grossesse que je n'avais pas désiré et que je n'arrivais pas à interrompre par mes propres moyens. L'avortement existe vous me direz, mais je ne peux pas m'en servir. Déjà il était hors de question que l'on me prélève mon sang. Et plus je ne savais pas ce que j'avais dans le ventre. Et si c'était un loup? Comment suis-je sensée expliquer ça? Non ce n'était pas possible, même si j'envisageais d'engager une métamorphe pour ça. J'avais découvert son côté changeur quand j'avais travaillé pour un homme marié qui avait une relation avec elle. Je la détestais, mais elle était devenue mon ultime solution

      ♠ De plus, se retrouvez dans un espace confiné n'est vraiment pas une bonne idée. Nous avons déjà bien vu ce que cela a donné la dernière fois


    Et surtout, dans un espace plus clos, les odeurs portent plus. Hors si je me mettais sous le vent, ce n'était pas pour sentir l'odeur de Johan, mais pour que la mienne ne parvienne pas jusqu'à lui. Tant pis s'il fallait que je rentre jusqu'à Glasgow en ballerines. J'en aurais pour des heures et j'userais sans aucun doute mes chaussures mais c'était la meilleure des solutions de toute façon non? Quand le cabot me dit qu'il ne pensait pas que l'éviter règlerait quoi que ce soit, je savais très bien qu'il avait raison. Je n'étais pas sotte non plus, ni une enfant. Nous étions tous deux adultes et il nous fallait assumer nos actes. Je soupirais et baissais légèrement le regard. Il n'avait pas tord mais que pouvais-je faire? Lui annoncer que j'avais dans le bide un monstre? Non non et non. La situation était déjà assez compliquée comme ça. Je finis par relever vers lui. Une légère brise vient pousser ma chevelure vers mon visage. Je n'y fis pas attention et lui dis de manière plus douce, moins brutal. Je lui fis cependant signe de ne pas plus s'approcher

      ♠ Nous ne sommes pas humains Johan. Les choses seraient plus simples si nous l'avions été. Je n'ai rien contre vous, au contraire. Et c'est bien ça le problème. Vous êtes ce que l'on appelle un cabot et je n'aurais jamais du vous aider. Pourtant je l'ai fais et à cause de ça, à cause de l'aide que j'ai pu vous apporter, au nom de l'affection que j'avais pour vous, j'ai précipité de graves conséquences.



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 1 Juin - 8:38

    Cette situation le rendait encore plus mal à l'aise que celle dans laquelle il était précédemment plongé avec Isadora. Cette façon de l'éviter, de lui parler, de se comporter de cette manière si... hautaine avec lui. Ce n'était pas elle. C'était blessant et il voyait bien que c'était cela qu'elle tentait de faire : le blesser pour qu'il cesse de chercher le contact avec elle. Faire reluire le fait qu'elle était dans une meute et pas lui. Qu'elle avait d'autres personnes si qui compter, des personnes qui la jugeaient certes, mais qui étaient présentes, importantes. Pour qui elle était quelqu'un.
    Johan avait refusé d'entrer dans la meute.
    Il avait refusé et à cet instant, il le regretta. Une infime seconde. Il le regretta puisque son indépendance faisait qu'Isadora, la seule personne qui avait cherché à l'aider en dix ans de lycanthropie incontrôlée et potentiellement incontrôlable, ne voulait plus le côtoyer. Pour ceci, pour ne plus être rejeté, pour être quelqu'un, pour une fois, il aurait accepté l'offre de Mary, Cette offre faite trop tard, à un moment où il commençait enfin à vivre correctement avec ce qu'il était bien malgré lui. À cette provocation de la part de la louve, il ne répondit donc rien, prenant le coup au cœur en baissant ses yeux sur la route. Ses poings se serraient, ses pieds grattaient le sol, se tournaient vers l'intérieur, son regard cherchait la fuite, l'échappatoire. Mais maintenant qu'il avait retrouvé la jeune femme, il ne la laisserait pas s'échapper.

    « De plus, se retrouvez dans un espace confiné n'est vraiment pas une bonne idée. Nous avons déjà bien vu ce que cela a donné la dernière fois.
    - Il est évident que la situation est tout à fait la même, après tout. »

    Sa voix avait été cassante, involontairement, mais impossible de retenir ce sarcasme. Ah oui, évidemment ! Il avait beau être un animal, un monstre, il était capable de se contrôler en présence d'une femme. Même en présence d'une femme qu'il avait baisée dans une toilette au beau milieu d'un carnage. Le reste de son discours acheva de faire monter quelque chose comme une certaine colère dans le cœur du cabot, qui digérait mal tout ce qu'elle disait. Il déglutit, tentant de comprendre ses mots, les sourcils froncés dans son visage strié par son passé et son destin. Oui, il était un cabot, il avait fini par comprendre cette nuance dans leurs statuts respectifs. Oui, il n'était pas humain, il avait tranquillement assimilé cette information, en dix ans. Son affection ? De graves conséquences ? Non, il ne comprenait rien et cette façon de parler de choses sans les nommer l'énervait. Qu'elle dise tout ou rien du tout, pas quelque chose entre les deux !
    Exécédé, il n'écouta pas son signe de ne plus s'approcher et le fit encore de quelques pas, répondant sur un ton étrangement acerbe à sa dernière réplique :

    « Cessez de vous comporter comme une enfant, pour l'amour de Dieu. Je sais parfaitement ce que vous êtes et ce que je suis, ce que nous sommes. Je ne veux pas vous violer dans ma voiture, enfin, la voiture, je veux vous rendre un service. Vous l'avez fait, vous aussi, et autrement plus important. Si vous êtes assez grande pour assumer que nous avons baisé ensemble, parce que c'est bien le seul mot qui s'applique à ce que nous avons fait, même si nous ne sommes pas du même monde, même si on ne se connaît pas et même si cela a précipité de "graves conséquences", vous êtes également capable de prendre sur vous et d'embarquer dans cette foutue voiture pour que je vous emmène à Glasgow et on n'en parle plus. »

    D'accord. Ses mots avaient dépassés sa pensée.
    Johan mit rapidement sa main sur sa bouche, coupable, avant de l'enlever rapidement et de se détourner d'Isadora, fâché de sa propre réaction. Oui, il en avait assez. Assez qu'elle prenne son appartenance à la meute comme une excuse pour tout, qu'elle le repousse pour de tels enfantillages, au point de simplement accepter de marcher la nuit jusqu'à la ville. Ce n'était pas une demande en mariage, qu'il lui proposait, mais bel et bien un simple service !
    Toutefois, il avait réussit à dire tout cela sans parler de sa propre vie. De ses propres impressions. Que de sa frustration. Et sans trop la blesser... enfin, peut-être. Il aurait pu faire pire, bien pire, mais il était trop gentil.

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 5 Juin - 2:47


    Pourquoi Johan ne voulait-il pas le laisser tranquille? Mes gestes, mes paroles, mon ton. Tout était là pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il oublie ce qu'il avait pu arriver. Nous n'étions pas du même monde, et nous ne pouvions pas nous fréquenter ou autre. Quelque part, je voulais contourner les règles de la meute. Je me sentais bien avec le cabot. Finalement, il ne savait rien sur moi. Il ne me jugeait pas et je n'avais pas besoin de me battre avec lui pour faire mes preuves. Oui, il m'était sympathique. Mais c'est un loup-garou et en plus un outsider. Je vous l'accord, s'il aurait été humain, cela aurait été la même chose. Je fuyais tous contacts. Je suis un monstre, vous comprenez, un monstre. Je ne peux pas imposer ma présence aux gens normaux, du fait que je sois une menace pour eux. Et concernant les gens comme moi, et bien la seule femme qui aurait pu me comprendre me détester pour une histoire de jalousie non justifiée. Quand aux hommes, ils ne pensaient qu'à une seule chose : le premier qui me mettrait dans son lit. Autant dire que je n'avais pas vraiment de contact même avec les miens. Nous étions une meute, mais au sein de cette meute, je suis une outsider. Sans doute est-ce pour cela que je me suis conduite ainsi avec Johan? Allez savoir… De toute manière, je ne pouvais plus me le permettre. J'avais merdé et je me retrouvais avec un monstre dans le ventre. Bon sang et ma fille qui devait venir me voir dans quelques semaines, ma petite Savannah que je n'avais pas vu depuis plus d'un an et demi maintenant. Il fallait que je règle ça au plus vite. Et cela je devais le faire seule, sans l'aide de personne et sans que le "père" ne soit au courant. Imaginez qu'il est envie de garder ce monstre? Ou au contraire qu'il décide de mettre fin à mes jours à moi pour se débarrasser de cette chose? J'y avais pensé oui, mais jamais je ne nuirais à ma vie. Jamais je ne pourrais faire ça à ma fille. Même si elle avait une nouvelle famille, elle avait encore besoin de moi. C'était pour elle que je me levais tous les jours.

      ♠ pourtant vous n'avez, j'imagine, toujours pas apprit à vous contrôler. Je le sens d'ici et le vois sans mal


    J'avais répondu du tac au tac à Johan et très sèchement. Pourquoi ne me laissait-il pas tranquille? Je ne voulais pas qu'il me raccompagne, j'étais pourtant très claire. Je ne voulais pas tenter, ne serait-ce qu'un peu, le diable. Il ne savait pas se contrôler, j'en avais déjà fait l'expérience. Mais le pire dans tout ça, c'est que je n'étais plus sure de moi-même pour le coup. Ma louve remuait en moi, à la fois méfiante et satisfaite qu'il soit là. Elle le connaissait, et elle en revoulait encore. Et ça il n'était pas question que l'on remette le couvert. Le ton monta alors de son côté, et il s'avança vers moi alors que je lui avais signe de ne pas m'approcher. Bon sang, en quelle langue devais-je lui dire? Ses propos ne firent que mettre un peu plus le feu à la maison déjà en train de bruler. Moi qui m'était légèrement radouci, je redevais très colérique tout d'un coup. Vive les hormones ! J'avais évité la confrontation jusque là parce que je me connaissais. Quand j'attendais Savannah, je m'étais montrée plus d'une fois odieuse avec mon époux. En y repensant, il avait eu beaucoup de courage de ne pas m'avoir quitté à ce moment là… Non je ne devais pas chanter ses louanges. Il m'avait volé ma fille, après l'avoir abandonné.

      ♠ Me comporter comme une enfant? Comment osez-vous me dire ça? Que savez-vous de moi O'More? Rien du tout. Vous ne savez pas tous les sacrifices que j'ai été obligée de faire à cause de ma morsure ! J'ai travaillé d'arrache pied pour ne pas être un danger pour les autres ! Et je me bats tous les jours pour récupérer mon enfant. Et vous, vous vous permettez de me traiter d'enfant ?! Vous qui ne savez même pas dompter votre loup ! vous qui n'avez pas su vous calmer à une simple odeur de sang ! Et encore plus j'imagine que vous n'avez pas cherché après ça à vous contrôler un peu plus ! De nous deux, c'est vous l'enfant Johan et non moi.


    Je laissais échapper un rictus avant d'ajouter

      ♠ Vous voulez m'aider? Commencez déjà par vous prendre par la main avant de vous présenter comme mon "sauveur" ou autre. Je n'ai pas besoin de vous. Je n'ai besoin de personne pour régler mes problèmes. Tiens d'ailleurs parlons en des problèmes que j'ai à cause de vous.


    Je fis un pas vers lui, faisant en sorte que nos corps se frôlent.

      ♠ Même un louveteau aurait remarqué bien avant vous ! Prenez une bonne bouffée Johan et ensuite osez de dire droit dans les yeux que baiser comme vous le dites n'est pas si grave que ça !



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 5 Juin - 7:04

    Non, la frapper ne serait pas une bonne idée. Aucunement. Pourtant, c'était l'envie irraisonnée et inhabituelle qui habitait le loup. Il détestait se chicaner avec quelqu'un, ça le déstabilisait complètement, il n'en avait pas l'habitude, il évitait habituellement les conflits. Il n'était pas violent, ou colérique, mais il avait actuellement envie de revoir sa position sur le sujet. Il ne prendrait pas que quiconque l'insulte, que ce soit un ennemi, un ami, une connaissance, n'importe qui. Ça, Johan était parfaitement capable de le faire seul et sans l'aide d'une autre personne. Une personne qu'il ne connaissait pas et qui ne le connaissait pas non plus.

    Plus elle parlait, plus son sang bouillait dans ses veines. Plus son pouls augmentait. Plus il voyait rouge. Et pourtant, pourtant, il se contrôlait. Il savait que la bête voulait sortir, voulait mordre dans cette chair impie, mais il la retenait avec force. La colère, il avait appris. Seul son rictus était amer, ses yeux brûlants, ses poings serrés. Non, il ne savait pas qu'elle se battait d'arrache-pied pour ne pas être un danger pour personne, ou pour ravoir la garde de son enfant, ou pour Dieu sait quoi encore. L'envie de lui dire mille bêtises affleurait dans sa bouche et probablement allait-il les dire : son père était avocat, il en savait sur les gardes d'enfant et il savait parfaitement qu'Isadora ne pourrait le ravoir. Mais serait-il mesquin au point de le lui cracher ? Peut-être pas. Le lycanthrope soutint son regard, refusant de le détourner, et ne s'aperçut même pas que cette fois, c'était elle qui se rapprochait de lui au fur et à mesure qu'elle crachait ses mots comme mille injures. Isadora le provoquait, cherchait Dieu sait quoi ; oui, à rentrer seule, à ce qu'il parte sans demander son reste, mais quelque chose d'autre aussi.
    Si elle avait vraiment voulu qu'il parte, elle aurait couru. Elle n'était pas stupide. Loin de là. Elle aurait fait autre chose qu'accepter cette confrontation qu'elle cherchait à éviter depuis presqu'un mois. La louve le frôlait désormais, un rictus sauvage et horrible déformant son beau visage, osant une dernière provocation qui, cette fois-ci, le laissa perplexe.
    Prendre une bonne bouffée ?
    Mais elle avait fumé, celle-là, elle était dingue.
    La voix grondante, il répliqua, sans même prendre son souffle, à quelques infimes centimètres du visage de la brunette, la fixant de ses yeux bleus et rageurs :

    « Ça va, là, vous avez craché tout votre fiel ? Vous avez fini de vous prendre pour une autre, parce que vous savez quoi, ma grande, je suis désolé de vous l'apprendre, vous n'êtes pas plus avancée que moi. Je ne vous connais pas, grosse nouvelle, et le contraire est également vrai. Je n'ai rien à dire sur vous, parfait, je retire tout ce que j'ai pu dire ou penser à votre sujet, et vous n'avez donc encore moins rien à dire sur moi, vous n'avez pas le droit de m'insulter, vous ne me connaissez pas. Une inspiration. Et si je voulais être votre sauveur, je me proposerais pour être votre ami, ce que vous ne semblez pas avoir malgré le fait que vous viviez dans une sacrosainte meute. »

    Ces derniers mots, il les avait crachés. Il en avait marre, de se faire prendre de haut par elle. Il avait faillit lui dire que ce n'était pas étonnant qu'elle n'ait pas la garde de sa fille, son étude de bonnes mœurs étant probablement le pire torchon trouvable sur le bureau d'un avocat digne de ce diplôme. Ou qu'aux dernières nouvelles, elle avait été plutôt consentante, lors de leur acte sexuel, et même qu'elle avait semblé plutôt apprécier tout ceci. Mais non, ça ne mènerait à rien. Johan mit ses doigts sur ses tempes, respirant profondément, et là, il comprit. Il comprit ce que l'énervement ne l'avait pas fait sentir, les odeurs qui n'étaient pas entrées dans son cerveau, son corps. Ces hormones qu'il avait senties sur d'autres femmes.
    Cette fois, son cœur s'arrêta.
    Johan écartilla les yeux, les descendant du visage d'Isadora à son ventre. Non, non, non, non, ce ne pouvait pas être possible, merde, il ne se protégeait pas une fois en dix ans de sexualité et ça arrivait. Non, impossible. Un pas en arrière, il secoua la tête, bredouillant :

    « Non. Non, vous me faites marcher. Non, ne me dites pas que... merde ! Rageur, il prit sa casquette et la lança contre sa voiture. Cette fois, c'était contre lui qu'il était en colère. Pas assez d'être un monstre et d'avoir la tête d'un monstre, il fallait que j'engrosse une femme qui est aussi atteinte de... ça ! Ah, joyeux anniversaire en retard, O'More, c'est du joli ! Quelle connerie... »

    Il aurait dû mourir, lors de ce putain accident de voiture, ou lors de l'attaque par le loup-garou. Au moins, tout ceci aurait été évité. L'homme partit tout à fait, revenant à sa voiture pour reprendre sa casquette au sol et s'appuyer contre l'automobile, la tête sur ses avants-bras, tremblant de tous ses membres. De rage, surtout, et ensuite de peur.
    Quelle. Saloperie.

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 5 Juin - 16:33


    Cette conversation, si on pouvait appeler ça une conversation, ne menait strictement à rien. Elle ne donnerait rien, et je ne sais pas ce qui me retenait ici. Sans doute ai-je besoin de passer mes nerfs sur quelqu'un, en l'occurrence celui qui était la cause de mes problèmes. J'aimais bien Johan, mais ce qu'il m'avait fait… Comment pourrais-je rester comme si de rien n'était et la plus calme possible? J'avais essayé de le faire partir, mais il n'avait pas arrêté d'insister. J'avais essayé de lui faire comprendre que le mieux était que nous en restions là, mais il n'avait pas comprit, ou n'avait pas voulu comprendre. Je ne sais pas ce qu'il recherche avec moi. Je vous avoue que je ne connais pas vraiment la gente masculine, et que je ne sais pas déchiffrer les pensées autre que sexuelles chez un homme. Le fait est que je ne fréquente jamais personne explique cela. Par choix plus qu'autre chose. Je pourrais avoir des "amis" comme me le balançait dans la tronche Johan mais je ne le désirais pas. Je préférais être seule et ne me lier à personne. La perte d'un être était trop douloureux mais au-delà de ça. Le mensonge, ce n'était pas mon truc, donc cela écarté tous les humains. Quand aux autres comme moi… Et bien je ne voulais pas devenir une compagne et ne voulais laisser personne apposer "sa marque" sur moi. Si j'aurais été un homme, ou s'il y avait eut plus de femelles, cela aurait arrangé mes affaires. Mais ce n'était pas le cas. Déjà que notre meute avait "la chance" d'avoir deux femelles… Les femmes ne survivaient pas aux morsures normalement. Si l'ancien Ulfric n'avait pas veillé sur moi, je serais dans un cercueil à l'heure qu'il est. Je vous avoue qu'il m'arrive souvent de regretter de ne pas être morte cette nuit là. Tout aurait été si simple…

      ♠ Vous ne vous êtes jamais dis que je n'en voulais? Vous avez peut-être vous besoin d'être entouré, ce n'est pas mon cas. J'ai choisi mon mode de vie, et je préfère être seule que de mentir à tout va aux autres ou d'être juste un trophée !


    Je me retenais de mettre ma main dans le visage de l'homme. J'avais une furieuse envie de me transformer et de déchirer sa chair de mes crocs. Et je sentais qu'il avait le même sentiment à mon égard. Au moins étions-nous d'accord sur un point. Nos loups voulaient une confrontation plus physique que verbale, mais je contrôlais mon animal. Je n'en avais pas fini avec Johan et puisqu'il voulait tout savoir, j'allais lui faire comprendre ce qu'il avait fait. Je lui dis alors de prendre une bonne bouffée d'air, ce qu'il ne fit pas tout de suite. Et puis il finit par le faire. Et là, je vis son visage se décomposer. Et encore il ne savait pas tout, même s'il venait de comprendre. Son regard écarquillé passa de mon visage à mon ventre. Sans aucun doute se demandait-il si c'était une mauvaise blague. D'ailleurs il me demanda si je le faisais marcher avant de jeter la première fois qui lui passait sous la main, c'est-à-dire sa casquette contre sa voiture. Moi j'avais balancé mon poing dans mon miroir. Chacun son truc. Je reculais rapidement, plus par réflexe d'auto défense qu'autre chose. Violence rimé avec danger dans le langage des loups-garous, et nous inspirait non pas de la peur mais de la prudence mêlée à de l'excitation. C'était d'ailleurs ce qui nous rendait aussi dangereux pour les autres. De toute parole ce qui m'interloqua le plus c'est le fait qu'il dise qu'il est la tête d'un monstre. Tout le reste, j'étais d'accord avec lui, mais sur ça, je ne voyais pas ce qu'il voulait dire par là. A la dernière nouvelle personne ne pouvait savoir que nous étions loups-garous. Je ne comprenais pas qu'il faisait ici référence aux cicatrices qu'il avait, ces dernières ayant plus un côté séducteur qu'autre chose à mes yeux.

      ♠ Au moins sommes nous d'accord que ce que représente cette… chose… Je n'en suis pas à ma première grossesse, et celle là n'a rien de naturel, rien du tout.


    Je m'étais légèrement radoucie, mais je n'avais pas pour autant fait le moindre pas vers Johan. Je laissais tomber mon gilet à terre et relevais le haut de mon tee-shirt, explosant mon ventre trop gros pour seulement trois semaines. Cela ne devrait pas se voir autant. Hors, là, on avait l'impression que j'étais enceinte de plus d'un mois. Cela semblait grandir plus vite qu'un être humain. Autant dire que ce n'était pas pour me rassurer, bien au contraire. Et quoi que j'avais pu essayer n'avait pas pu lui nuire. Je voulais pourtant vraiment m'en débarrasser. Tout mon côté humain ne voulait pas de cette chose. Par contre mon côté louve c'était autre chose, mais il ne l'emporterait pas. J'étais trop déterminée et surtout j'avais trop peur de qui pourrait sortir de mon ventre si j'allais jusqu'à terme (bien que j'ignorais totalement le temps d'incubation qu'il faudrait). Et même si c'était quelque chose d'humain, je n'avais pas la place ni l'argent pour élever un enfant. J'avais déjà du mal à être la mère de Savannah, alors un autre enfant sans père… Non j'avais déjà donné en termes de galère. Car oui, je n'incluais nulle part Johan dans cette équation. J'assumais ce problème toute seule, sans tenir compte du lycanthrope.

      ♠ Mais cela n'est pas votre problème, c'est le mien et le mieux que vous avez à faire c'est de retourner au volant de votre voiture, et de continuer votre route comme si vous ne n'aviez pas croisé. Peut-être nous reverrons nous quand tout sera régler qui sait?


    Je rabaissais mon tee-shirt, récupérais mon gilet et sans ajouter autre chose je tournais le dos à l'homme et me remettais à marcher. Cette fois ci non pas en direction de Glasgow, mais de la forêt. J'avais besoin de courir. En fait, passé la colère, je me retrouvais envahie d'une grande tristesse. Foutues hormones complètement déglinguées qui me faisait passer d'une émotion fort à une autre.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 6 Juin - 4:59

    Du coin de l'œil, le lycanthrope observait Isadora relever son chandail et lui dire que cette grossesse n'était pas naturelle. Ah, génial ! Tout pour le rassurer ! Il ne nota même pas son ton plus doux, comme si elle le comprenait d'avoir une réaction aussi violente. Normal ; elle pensait comme lui. Elle pensait comme lui, donc elle était probablement en train de réfléchir à comment faire partir cette... chose. Ça lui coûtait de penser une chose pareille, il adorait les enfants, mais dans ce cas-ci, valait mieux ne pas prendre de chance et éliminer ce qui pourrait être probablement le pire monstre que la Terre ait porté. Le fruit de deux lycanthropes... mais à quoi as-tu pensé, O'More ? Et ce ventre... n'était-il pas trop rond, trop visible, pour une femme enceinte de même pas un mois ? Normalement, à cette période, ça ne se voyait pas... ça se sentait, mais c'était tout. Et pas avec autant de force, ça, il en était plus que certain. Johan se frappa la tête sur le dessus de la voiture, légèrement, un petit coup sur son front, alors qu'il fermait ses yeux clairs.
    Plus envie de voir ce ventre qui, lentement, allait s'arrondir avec les mois. Plus envie de voir cette femme, si belle, mais en même temps si cruelle. Pour elle, pour lui. Pour le mieux ? Peu importe. Pas envie de voir son reflet dans ses yeux, son reflet rageur, qui ne lui ressemblait pas.
    Son corps tremblait de la tête aux pieds, son cœur était au bord de ses lèvres, et sa respiration était saccadée. Tout son intérieur s'effondrait lamentablement, ne laissant à la vue qu'une coquille brisée. Une coquille brisée à laquelle chaque mot venait ajouter une fissure supplémentaire.

    Isadora reprit la parole, lui disant que tout ceci n'était pas son problème. Ah, et si ce n'était pas le sien, c'était celui de qui ? Et faire comme s'il ne l'avait pas croisé... évidemment. Il était tellement du genre à lâcher prise, de toute façon, elle semblait l'avoir remarqué. Un peu excédé, le lycanthrope tourna la tête vers la jeune femme, qui partait vers la forêt, maintenant. Envie de la retenir, de lui dire quelque chose, sans savoir quoi. Il savait que ce n'était pas son problème : c'était elle qui était enceinte, pas lui, c'était elle qui portait cette chose en elle. Elle qui devait vivre avec l'idée qu'un monstre croissait probablement dans son ventre. Un frisson de dégoût, d'horreur, passa sur la nuque du lycanthrope. Pour l'amour de Dieu. Il allait vomir. Un haut-le-cœur le prit en effet et il dût prendre une longue inspiration pour faire passer cette envie. Envie de vomir, de hurler, de tout déchirer, déchiqueter, de se battre, de faire l'amour, de pleurer, de se taillader les veines comme lors de sa dépression, de savourer le goût du sang sur la langue.
    Envie d'être autre chose que ça.

    Le blond, que le haut-le-cœur avait finalement laissé tranquille, remit sa casquette sur sa tête, jetant un coup d'œil à la voiture sur laquelle il était appuyé. Il se voyait dans les fenêtres. C'était bien la seule chose qu'il pouvait reprocher au fait qu'il s'était enfin décidé à reprendre le volant : les miroirs. Les miroirs dans lesquels il était obligé de se voir, de croiser son regard. Les fenêtres dans lesquelles son reflet l'épiait, l'attendait.
    Mais cette fois, dans le reflet, il voyait la louve qui, de dos, s'éloignait. La seule personne qui, en dix ans de lycanthropie, avait osé l'aborder. L'aider. Le faire avancer dans la maîtrise de ce qu'il était, dans sa compréhension, dans son état. Non, il ne pouvait décemment pas la laisser partir comme ça. Ce n'était pas lui.

    « Isadora... avez-vous besoin d'aide ? Un petit silence. Pour n'importe quoi. Un autre petit silence, avant qu'il se décide à enfin dire quelque chose sur lui, à se confier, peut-être pour la première fois depuis dix ans. Vous êtes la seule personne comme moi qui ait osé venir me voir, depuis que je suis comme ça. Et j'ai... Il déglutit, détourna brièvement les yeux. ...ça a fait dix ans la semaine dernière. J'aimerais juste vous rendre ce que vous m'avez donné. Et vous ne pouvez pas savoir combien vous m'avez donné. Non, elle ne savait pas. Elle avait fait si peu, peut-être, à ses yeux, mais tellement pour lui. Si votre désir est que l'on ne se revoit plus, sincèrement, vous ne me reverrez plus. Je suis très bon pour... disparaître. Mais si vous avez besoin de moi pour quoi que ce soit, je serai là. »

    Elle allait probablement refuser, encore une fois, le rabrouer violemment et lui dire qu'elle n'avait pas besoin de lui. Mais lui avait tellement besoin d'elle, et sinon, de lui rendre tout cela... Les yeux pleins d'eau, les mains tremblotantes, sa voix grave cassée par la nervosité et l'hystérie qu'il avait à fleur de peau, il n'était peut-être encore que cet adolescent brisé par ce qu'il avait baptisé « le mois d'enfer ». D'Enfer. De l'Enfer. Où il était tombé en Enfers.
    Il espérait juste qu'elle lui dise quelque chose de franc, aucunement mené par ses hormones de femme enceinte ou la colère qu'elle éprouvait envers lui.

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 6 Juin - 13:17


    Johan avait voulu tout savoir, j'avais réalisé son souhait. Son insistance avait fini par payer et j'imaginais sans mal qu'il regrettait. J'avais tout fait pourtant pour lui cacher, pour qu'il n'essaye plus de me voir. C'était le mieux pour tous. Pour moi, et pour lui également. Que pensez-vous que fera ma meute quand elle apprendra que le père du truc que j'ai dans le ventre est un cabot? Qu'un cabot a posé ses mains pour moi, ne pouvant pas contrôler l'animal en lui? Cela n'allait pas passer, et même si je ne disais pas le nom de Johan, ils sauraient que c'est lui. Les femmes loups ne peuvent pas enfanter d'un humain. D'ailleurs, à la dernière nouvelle, elles ne peuvent pas enfanter du tout. Pas besoin d'une lumière pour comprendre que le père serait obligatoirement une personne de mon espèce. Et il était de notoriété publique qu'aucun lycanthrope sous forme humaine puisse ne serait-ce que m'effleurer. Je fuyais tous contacts humains, jusqu'à refuser de faire une simple bise sur ma joue à quelqu'un comme moi. La tentation serait trop grande, autant pour moi que pour l'homme en face. Personne n'était allé aussi loin avec moi depuis que j'avais été mordue. Cela faisait pour ainsi dire plus d'un an que je n'avais ne serait-ce embrasser un homme. Tous ces petits plaisirs, je me les étais refusée. J'étais devenue un monstre et telle était ma malédiction. La preuve était d'ailleurs dans mon ventre : d'avoir fait ami-ami avec un homme, je me retrouvais avec un monstre qui grandissait en moi, et dont je n'arrivais pas à me débarrasser. Ma vie n'était-elle donc faite que de malheur? Oui, c'était une certitude qui ne me quittait plus depuis que mon ex-mari a foutu le camp de notre appartement une nuit, sans un regard, sans un mot pour sa fille ou pour moi.

    Je n'avais plus rien à faire ici, et je me sentais si las, si triste. J'avais une nouvelle fois brisée une vie. Je regrettais d'avoir tout dit à Johan. Il n'avait pas besoin de ça, non il n'avait vraiment pas besoin de ça. Bon sang, pourquoi faut-il que je dévaste tout sur mon passage à chaque fois? Clayton, Nathanaël et maintenant Johan… Je devais me résigner à rester seule et sans attache autre que celles de ma fille, ma fille que je ne reverrais sans doute plus jamais. Il n'était pas question que ma Savannah me voit dans un état pareil. Et surtout je ne voulais pas prendre le risque de la blesser sous le coup d'une émotion trop forte. Depuis trois semaines, j'avais moins de contrôle sur mon côté bête. Les hormones détraquaient tout et je me laissais emporter par la moindre chose qui pourrait me contrarier. Il suffisait de voir l'état de mon appartement. Différents objets jonchaient mon sol, dont mon téléphone que j'avais réduit en miette après une énième dispute avec le père de ma fille. Je n'avais plus de miroir dans ma salle de bain et j'avais vidé trois quatre bouteilles de vodka dont les cadavres ornaient autour d'une table basse qui ne tenait plus sur ses pieds. Bref, mon appartement que j'avais toujours tenu avec grand soin était devenu une vraie décharge. Et le pire, c'est que je m'en fichais totalement. Tout m'indifféré si ce n'était de me débarrasser de cette fois. Je n'étais fait porter pale à mon travail pour finir par poser ma démission. Comme ça, sur un coup de tête. Je n'avais plus de travail, et rapidement il me faudrait quitter mon appartement faute de revenus. Autant dire que ma vie devenait vraiment complètement dénuée de sens. D'ailleurs, je connaissais une solution pour ne plus être enceinte, une solution que je repoussais : si je me suicidais, alors le monstre ne verrait pas le jour. Pour l'instant cela restait qu'une idée, mais plus le temps passait et plus j'avais envie de la mettre en œuvre…

    Je m'éloignais sans plus de mot de Johan, en lui disant de tout oublier. Cela ne serait surement pas possible, mais il devait essayer. J'allais m'enfoncer dans la forêt alors qu'il reprit la parole. Je me stoppais, mais ne me retournais pas tout de suite vers lui. Pourquoi insistait-il encore? En comprenait-il pas que j'étais une femme maudite qui semait le malheur autour d'elle?

      ♠ S'il vous plait Johan…


    Je me retournais vers lui, plantais mon regard dans le sien, puis lui dit :

      ♠ Si vous voulez m'aider, ne gâchez pas votre vie et n'essayez plus de me revoir. Cela ne vient pas de vous, mais de moi, et si les choses étaient différentes je… Je détruis tout ce qui m'entoure et blesse toutes les personnes qui peuvent avoir de l'importance dans ma vie. Si le père de ma fille est partie, si mon Ulfric est mort, c'est à cause de moi. Préservez-vous de cela, et oubliez tout. Je ne m'en fais pas pour vous Johan. Vous finirez par trouver quelqu'un qui saura vous combler. Et je suis contente si j'ai pu vous aider d'une quelconque façon…

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]   Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 6 Juin - 18:49

    Une supplication, si basse que même ses oreilles de loup faillirent ne pas l'entendre. La jeune femme se retourna, lui offrant un visage à l'expression... comment décrire tout ce qui semblait se passer sur le visage, dans la tête, de la jeune femme ? Quelque chose comme de la torture, de la tristesse, peut-être aussi du découragement. Le découragement de voir qu'il ne lâchait pas le morceau, malgré leur chicane, malgré leurs cris, leurs hurlements, ce désir de se déchirer pour tout régler. Et maintenant, les larmes qui veillaient dans les yeux clairs du lycanthrope, ainsi que dans la voix ferme et résolue de la louve. Elle ne laisserait rien arriver et surtout pas un pauvre cabot interférer dans tout cela.
    Il tenta de soutenir son regard. D'accepter toute l'émotion qu'elle y mettait. D'écouter réellement ce qu'elle disait. Mais, accablé par tout ce qu'il devait faire, il baissa les yeux. Non, il ne croyait pas qu'elle détruisait tout ce qu'elle touchait et même si ses mots disaient qu'il pouvait avoir une infime importance dans la vie de cette femme, ne serait-ce qu'un peu, il ne pouvait pas ne pas respecter ses choix. Johan essuya ses yeux mouillés du dos de sa main, ne désirant pas laisser ses larmes couler. Il était très sensible, trop sensible même, et la situation le faisait passer d'un extrême à l'autre.

    Une chance qu'il n'était pas enceinte.

    Johan hocha la tête faiblement. Il comprenait. Enfin, plus ou moins, mais peu importe, valait mieux faire comme s'il comprenait.

    « D'accord. Vous... vous n'entendrez plus parler de moi. »

    À peine un chuchotement. Il fouilla dans ses poches, rapidement, et en sortit un crayon mâché, tout petit, et son porte-feuille, pour en tirer une facture un peu usée. Effleura la pochette de cuir qui contenait sa lame de rasoir et la balle retirée de l'épaule d'Isadora. Souvenir brûlant. Il griffonna son numéro de téléphone sur la facture, pour finalement le contempler. Et que vas-tu faire, O'More ? Le lui donner ? Tu sais bien qu'elle refuse que tu l'approches, monstre que tu es, monstre qui n'a servi qu'à gâcher un peu plus une vie qu'elle ne semble pas apprécier. Johan se mordit la lèvre inférieure, ne sachant finalement que faire de son papier. Un rire amer, nerveux, alors qu'il tordait la facture -des livres sur les vampires- entre ses mains.

    « J'allais vous donner mon numéro, mais... laissez tomber. »

    Il laissa tomber le papier chiffonné au sol. Non, elle ne le prendrait pas. Elle n'avait pas besoin de lui. Et si oui, il était toujours très facile de trouver le loup dans la ville... après tout, les cabots ne couraient pas les rues. L'homme traversa de côté conducteur de la voiture, ouvrit la portière et s'assit au volant, ne désirant pas regarder la jeune femme. Un regard ans le rétroviseur, personne derrière, que ses yeux brillants d'eau au milieu de son visage qu'il cherchait à ne plus voir, les clés qui mettent le contact. Rugissement de moteur.
    Dix ans sans toucher à une voiture. Dix ans de dépression, de tentatives de suicide, de stigmates et, finalement, de rémission lente, progressive. Dix ans à être seul. Et quand il pensait avoir trouvé quelqu'un qui allait le comprendre, l'aider, quelqu'un qui savait, il gâchait le tout lamentablement. Isadora avait raison : il n'était qu'un louveteau. Lentement, il sortit son porte-feuille de sa poche, il l'avait rangé après en avoir sortit une facture, mais cette fois, il ouvrit la pochette de mince cuir qui contenait sa vie. Un regard rapide à la balle de fusil, cette balle qui avait scellé toute cette soirée, mais ce fut la lame de rasoir qui quitta son étui.

    Il ne savait pas quelle connerie il allait faire, encore, mais il allait la faire.

    Un pied sur le gaz, l'autre sur la pédale d'embrayage, le lycanthrope continua sa route sans jeter un dernier regard à Isadora. Il la voyait dans les rétroviseurs de sa voiture, sa silhouette mince et pâle, mais il savait que s'il la regardait, il allait faire demi-tour. Pour encore une fois se faire rabrouer, rejeter, pour être certain qu'elle pensait réellement ce qu'elle lui avait dit avec hargne, tristesse, morgue. Johan continua donc sa route jusqu'à ne plus voir la jeune femme, jusqu'à ce que la distance entre eux devienne immense, jusqu'à ce qu'il sache que c'était peut-être bien la dernière fois qu'il voyait Isadora. Entre ses doigts, il serrait la lame de rasoir avec rage et force, jusqu'à en sentir le tranchant couper sa paume, le sang qui coule le long de son bras, qui tache ses jeans, la douleur familière qui l'apaise, lui permet de se rendre jusqu'à la ville et de se coucher, sans sommeil, les yeux bien ouverts sur le plafond de sa chambre nue.

    Elle n'entendrait plus parler de lui.

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Quel plaisir de se revoir... Ou pas [Livre 1 - Terminé]
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