Les yeux plissés pour ne pas que le nuage de fumée stagnant dans la pièce ne me les irrite, je regarde le message anonyme écrit sur une simple feuille A4 finir de brûler dans ma poubelle métallique non sans quelques souvenirs me passant par l’esprit. L’un de mes informateurs vient de m’informer que Badenov sera présent dans quelques heures dans un grand centre commercial d’Edimbourg, le St James Centre. Depuis mon dernier entretien avec Oppenheimer les choses ont évolué. Alors que ses soupçons présentaient Alexei comme la Mort, ce dernier a été retrouvé mort, exécuté par ses potes de la mafia dont il se pensait à l’abri. Pour autant son exécution n’a pas mis fin aux exactions de la Mort, c’est pourquoi Badenov est maintenant notre suspect principal.

Malgré cela le trouver n’était pas facile, j’ai donc dû user de toutes mes ressources pour le débusquer. Jusqu’à ce soir. Nous avions déjà préparé un plan d’action et briefé les chefs de la PES en leur imposant un secret total. Le messager venait de lancer le lancement d’une opération de grande envergure.

Toutes nos équipes d’interventions, chacune accompagnée par un agent de terrain – comme Brown, Oppenheimer et moi-même, avaient pris place dans les nombreuses planques existantes dans tout centre commercial de cette taille. Bien plus que l’espace des équipes de sécurité, il fallait couvrir bien plus de terrain et fermer toute issue, conventionnelle ou non. J’étais en contact permanent via une oreillette avec chaque agent et chaque équipe. J’avec moi des pros, aussi lorsqu’on m’informa que Badenov allait arriver devant notre planque, je lançais le signal.

Tout le monde se tient prêt, aucun dommage collatéral. Chacun sait ce qu’il a à faire.

Alors qu’il arrivait devant nos yeux, je lâchai un juron. Que foutait McLensfield avec lui ? Cela signifiait-il qu’elle avait joué l’agent double ? Pas le moment de réfléchir, elle serait arrêtée en même temps que lui.

Go ! dis-je d’un ton sec dans mon micro avant de sortir de notre planque, mon équipe avec moi.

PES ! Badenov ! McLensfield ! Main en l’air ! Un geste et on tire ! leur ordonnai-je en pointant mon fusil d’intervention. Nos deux cibles se mirent à nous fixer un instant comme si le temps venait de s’arrêter. C’est alors qu’un coup de feu retentit dans la galerie et que résonna le signal que nous avions un blessé.

Feu ! ordonnai-je aux équipes qui n’étaient pas planquées. Il y avait un troisième individu, merde ! Les coups de feu claquaient tandis que nos cibles répliquaient. Malgré la panique des civils, je pus voir que McLensfield venait de se prendre une balle. On finit toujours pas payer ses mensonges.

J’avais hésité longtemps à demander à maman si je pouvais aller faire les magasins. C’était LA grande promo. L’occasion rêvée d’acheter tous mes cadeaux pour la fin de l’année mais aussi de me refaire un peu ma garde robe. Avec ce froid de canard insensé, rien n’était plus véritablement adapté. J’avais l’impression d’être habillée comme un bibendum à longueur de temps, sauf à la maison où le chauffage tournait... presque pour moi uniquement. Être humaine avait de très large désavantage sur ce plan.
Tout ça pour dire qu’elle avait dit oui. J’avais donc demandé à une copine de venir avec moi. Elle avait demandé à une autre et ainsi de suite. Résultat, on avait commencé notre tour à plusieurs, du moins, jusqu’à ce que le groupe se sépare pour des acquisitions différentes. J’étais maintenant avec la première copine concernée le nez dans un rayon de chaussures, avec deux sacs blindés. J’avais tout trouvé, y compris pour Sarah et Lex’.

Dans l’ensemble, ça me faisait du bien. Rien de plus terre à terre que le shopping. Ça m’aidait à oublier que je n’allais pas si bien que je voulais le faire croire depuis tout ce qui était arrivé. Le mariage avait été une bonne nouvelle mais je n’oubliais pas le reste, tout le reste. Mon frère continuait de me faire la gueule et de me nier et ma sœur... restait résolument neutre. Je les aimais trop pour accepter sans broncher qu’ils me voient comme... je ne savais même pas puisqu’ils refusaient de me parler.
Je ne comptais pas acheter leur affection mais je ne les priverais pas de cadeaux. Libre à eux d’en faire ce qu’ils voulaient ensuite même si ça me blesserait qu’ils s’en débarrassent.

Tout à mon shopping, j’étais en train de sortir du magasin après avoir payé que tout se déclencha. Je ne compris pas tout de suite ce qu’il se passait. J’entendis des injonctions, des coups de feu... Le temps sortir de cet espèce d’état second, j’aperçus une silhouette bien trop reconnaissable. Je blêmis avant de reculer et de bousculer quelqu’un par mégarde.
On traite toujours les gens d’imbéciles dans les films quand ça arrive et qu’ils ne bougent pas, mais là... je n’y arrivais tout simplement pas.

Les grandes enseignes ? Les boutiques ? Je n’avais rien contre, j’étais même une consommatrice de fringues. On aurait pu croire que je les bouffais, du moins en partie... J’aurai parfaitement pu y aller pour ça mais ça n’était pas le cas. Si j’étais là, c’était parce que je devais y être.
Je n’étais pas dans le groupe de Maryana et de Pandore depuis vraiment très longtemps mais j’y étais. Et si je ne savais pas trop à quoi m’attendre, j’étais certaine d’une chose : c’était ma place. J’avais évité trop longtemps les nôtres ou pas assez mais je ne pouvais pas rester éternellement en dehors de tout ça. Les humains ne nous comprendraient jamais et fuir éternellement n’était pas la solution. Je ne serai probablement jamais très utile avec un pouvoir aussi inoffensif que le mien mais je pouvais toujours déguster pour les autres. J’étais loin d’être une protection fiable à cent pour cent mais en dehors de ça, je ne voyais pas en quoi je pouvais être utile. Tuer ne me posait aucun problème quand il s’agissait de défendre ma peau mais tuer pour une pomme autre que la mienne... c’était relatif. Je ne pensais pas en nombre, je pensais à moi. Avoir rejoins le groupe ne faisait pas de moi quelqu’un d’altruiste, pas même envers les miens... mais il fallait que je sois utile, ça, c’était clair.

Si le hasard n’était pas responsable de ma présence dans les boutiques, il était quand même un sacré trou du cul. Je n’aurai probablement jamais calculé mon client le plus rentable actuellement si des coups de feu n’avaient pas commencé à se faire entendre. Jurant à moitié entre mes dents, je regardais une demoiselle se prendre une balle. Perdue ou pas, je n’en savais foutrement rien mais cette sortie de groupe qui n’avait rien de touristique allait commencer à ressembler à s’y méprendre à un champ de bataille. C’était plus ou moins la logique de la journée, mais pas si tôt...

Je jetais un œil vers quelques uns des nôtres. Et maintenant ? On en rajoutait une couche ou on laissait les humains se canarder joyeusement ?

Les choses allaient mieux. Cora avait mis de l'eau dans son vin, et je retrouvais l'amie, la seule personne proche que j'avais vraiment en dehors de Krystel et du lien particulier que je partageais avec elle. Elle était souriante et joviale. On aurait dit que l'orage n'avait jamais grondé, et qu'elle était toujours restée la même. Nous avions fait un crochet par un magasin pour hommes afin de me choisir un costume. Mon esprit pratique voulait utiliser un de ceux que j'avais pour les grandes occasions royales, mais Cora tenait à ce que j'achète un costume pour l'occasion, rien que pour elle. Conscient que je devais faire des efforts moi aussi pour que cela fonctionne, j'avais obtempéré, mais après avoir ridiculement fait le paon pendant près de deux heures, la jeune femme avait laissé tomber. Nous nous étions alors mis en quête d'un magasin pour sa robe de mariée et ses accessoires. Je dois avouer qu'il fut compliqué de trouver, mais nous y parvinmes après un bon moment d'essayages, de taquineries et de petites disputes. L'attitude de Cora n'arrangeait pas les choses. Tellement heureuse que l'on ai mis les choses au clair une bonne fois pour toutes et redevenue plus sereine après une longue conversation avec Krystel, Cora ne cessait de m'embrasser et de me susurrer des avances à peine voilées. On a beau se sentir mort et vide à l'intérieur, il est des choses qui vous cramponnent à votre existence terrestre. Dans mon oreillette, je n'entendais rien pendant tout ce temps. Erin était là, quelque part, à accomplir sa mission de surveillance et de protection. C'est toujours ça de pris... Nous sortons du magasin, des paquets plein les mains et un sourire ravi sur nos visages respectifs. Nous allons chercher un endroit pour manger un morceau, maintenant. Quelque chose de simple, où nous ne serions rien qu'à deux. Sans la Reine et sans personne autour de nous, de son travail ou du miens. Erin faisait exception, mais elle était si talentueuse que ni Cora ni moi ne nous rendrions compte de sa présence.


Tout allait pour le mieux, jusqu'à ce qu'une voix connue dans mes souvenirs ne hurle mon nom et celui de Cora.


Associé à la PES.


Piégé. Je suis piégé. Je ne sais pas comment ces connards ont su que je serais ici aujourd'hui. Ont ils filé Cora ? Non, je ne pensais pas, et me filer moi était exclu ? Alors qui, quoi, comment ? Dans le même temps, j'analysais à toute vitesse les possibilités qui s'offraient à moi. Tirer le flingue que je cache sous mon épaule, qui a d'ailleurs rendu les essayages encore plus longs et laborieux du fait de la discrétion nécessaire. Pousser Cora sur le côté et foncer vers l'adversaire. Déposer les armes et attendre la cavalerie.


Erin décide pour moi, un coup de feu claque et l'enfer se déchaîne. Soudain, c'est l'enfer. Les balles fusent dans des claquements métalliques.


Un bourdonnement et un clac plus sonore que les autres. Le côté droit de mon visage est trempé d'un liquide brûlant. Je me tourne, regardant avec stupeur Cora s'effondrer. Je n'entends plus rien. Je ne ressens plus rien. Son corps tombe au ralenti. Et quand elle s'affale, je vois son visage. Pâle et moucheté de sang. La balle est entrée en plein dans sa poitrine, et un tueur expérimenté comme je le suis sait qu'elle a été frappé en plein coeur. La balle est entrée pour tout emporter, tout arracher dans sa course meurtrière. Cora est morte. Je ne ressens rien. Une balle me touche à l'omoplate gauche et me fait tomber à genoux. Mon instinct me crie de courir ; les flics ripostent vers Erin selon toute évidence car les tirs ont changé de direction. Mais je ne coure pas. Je me penche sur le corps de Cora et je libère son visage de ses cheveux tâchés de sang. Elle a le regard figé, une larme coulant au coin de son œil pour se mêler à son sang. Cora est morte... Je l'attire contre moi, ma main gauche passée sur l'arrière de sa tête, poisseuse de sang, pour l'attirer dans le creux de mon cou. Je lui murmure que tout va bien se passer, qu'elle ne doit pas s'en faire. Je m'excuse. Le regard perdu à l'autre bout de la galerie, fixant un point invisible. Je m'excuse encore, pour tout. Je m'empêche de craquer, mais la folie reparaît et bat mes tempes. Je repose son corps, avec tendresse, avec respect et douceur. Ma compagne, celle qui a le plus longtemps partagé mon existence, vient de me quitter. L'échange de tirs s'intensifie. Je tire mon pistolet et me glisse à l'intérieur du kiosque tout proche en rampant.


Je me ferme totalement à Krystel après lui avoir envoyé mon dernier message. Danger de mort, ne viens pas, protèges toi.


La Mort, ici, c'est moi. Qu'ils viennent. Pas pour l'honneur, pas pour Krystel. Pour la seule femme qui m'a aimé pour ce que j'étais vraiment, sans l'avoir jamais mérité.

Je réfléchissais à tout ce qui se passait autour de moi. Le monde en mouvement constant. Cora, Torben, Krystel. Au point où j'en étais avec la première, je ne pensais pas qu'elle puisse me décevoir plus, pourtant elle y était arrivé. Je ne me souvenais que trop bien de ma dernière conversation avec le deuxième. Quant à la troisième, l'attirance était toujours plus forte et cela m'énervait. Je voulais devenir sienne, mais je ne pouvais me résoudre à sauter le pas. Voilà comment résumer la situation. Il fallait que je me plonge entièrement dans mon travail, cela m'évitera de me tirailler l'âme.

Mon travail, c'était d'ailleurs ce que je faisais, ce jour là. Mimant l'humaine lambda profitant des prix exeptionels dans St James Center, je ne quittais pas d'un œil Torben et Cora, faisant eux, véritablement des petits achats pour leur mariage. La jeune femme ne devait même pas être consciente de ma présence, sinon elle ne serait pas si... joyeuse. Je veillais bien à rester loin d'eux, mais je ne les lâchais pas. Parce que tout peut arriver, il y a du monde, mais la foule est le meilleur camouflage que l'on ne pourra jamais s'offrir. Le couple se déplaça dans la rue, vers un petit kiosque.

Ce n'est qu'à ce moment là que je remarquais sa présence.

Je me pinçais les lèvres. Merde ! Comment... Comment avais-je fait pour ne pas le remarquer ? Je me souvenais trop bien de son visage, de sa voix. Et elle venait de retentir, immobilisant La Mort et sa fiancée. Toujours de loin, toujours avec une discrétion incomparable, je fixe Torben pour voir sa réaction. Indécis. Mais pas moi. Je n'ai pas le temps. Nous n'avons pas le temps. Il faut éviter qu'une balle ne l'atteigne. Je tire, pas directement sur McBrough, mais sur un autre agent de la PES qui l'accompagne. Je ne les laisserai pas prendre le dessus. Je déclare les hostilités, leur montrant que Torben et Cora ne sont pas leurs seules cibles. Bien sûr, ce sont sur eux qu'ils tirent, mais ils seront bien obligés de se séparer pour trouver leur troisième ennemi. C'est déjà ça de gagné. A peine ma cible atteinte, je me déplace rapidement et me met à raser les murs. Tuer le plus d'agents possibles et continuer à couvrir Torben, de loin. Je ne vois pas ce que je peux faire de plus.

Il ne bouge pas. Mais qu'est-ce qu'il fait bon sang ? Il.... Non, attendez. Un corps... Je comprends. C'est celui de Cora. Je retiens un juron. Il ne va pas se laisser déstabiliser pas ça, je le sais, mais quelques secondes d'inatention suffiraient pour qu'il la rejoigne. Plus que jamais sur le qui-vive, je tire encore, en mouvement constant. Je ne dois pas les laisser le temps de me voir, pour autant moi je ne dois pas les lacher un seul instant. Mes vieux réflexes sont de nouveau en action. Tirer, bouger. Action, réaction.

Un mouvement du côté de Torben : il se faufile sous le kiosque. Je ne commet pas l'erreur de le rejoindre et de nous faire remarquer, je me cache dans l'ombre et ramène mon arme près de mon visage. Respiration en suspends. J'attends. Mais je suis prête.

Je n'avais pas à me plaindre, vraiment. Je jubilais, plutôt. Malgré la situation pitoyable au boulot, je jubilais. Notre connard de patron voulait racheter la boite voisine et faire des travaux pour coupler les deux. Il voulait faire un truc grandiose, ouvrir toute la nuit et la journée dès 18h pour attirer un max de clientèle, vampires et mortels confondus. D'ailleurs, on avait investi en Tru Blood. Je ne sais pas ce qu'il a dans sa tête, mais j'espère bien que la luxure sera au rendez-vous. Même si je me contenterais de servir des verres à des gars ivres, sentir de pauvres types se pervertir et apporter, sans qu'ils s'en doutent- leur aide aux Forces Destructrices, cela ne pouvait que me plaire.

Mais ce qui me faisait véritablement jubiler, c'était ce que nous avaient concoté Pandore et Maryana aujourd'hui. Même si au départ je suivais cette dernière, c'était bien en la nécromancienne que j'avais trouvé un guide, une "grande soeur" à la manière dont nous, fils des Enfers, concevont ce lien de parenté. Je ne savais rien de précis, mais ça sentait bon, trop bon pour que l'on puisse passer à côté. Des promos comme celles-là, il n'y en avait pas tout les jours, et bien sûr ces stupides humains accros à leur société de consomation n'allaient pas se priver de venir en masse.

Je déambulais, seule dans le centre, cherchant fébrilement une figure familière. Pas Paul, je ne m'attendais vraiment pas à le voir ici, il n'était pas avec nous. Cependant, je repérais Amalia. Elle nous avait rejoint il y a peu, après la petite discussion que nous avions eu mais surtout grâce à Pandore. Un autre semi-démon s'approchait d'elle, enfin je supossais qu'il était l'un des nôtres. Je me dirigeais vers elle et m'apprétais à l'aborder, peut être lui demander si elle avait vu Pandore... Quand des coups de feu retentirent. Je me retournais vers l'origine du bruit, surprise. Et il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que les humains fassent dégénérer la situation. Une jeune femme tomba, un homme se pencha sur elle. Des équipes de la PES, aussi. Un joli bouquet, tout ça. Les autres semis-démons autour de moi restaient indécis. Je cherchais Pandore des yeux, une fois de plus. Non, on n'allait pas laisser passer l'occasion ! Avec un peu de concentration, j'étais même sûre de pouvoir contrôler quelques balles. Mon regard se posa sur celui de mon amie strip-teaseuse. On y va ?

Cette journée aurait pu être parfaitement paisible pour moi, un peu de repos à faire des achats pour Noël qui arriverait bien vite. Il y avait des réductions à un taux avantageux. J'avais repéré deux ou trois petites choses mais malheureusement je ne pourrais pas véritablement en profiter. En effet, je n'allais pas m'y rendre en tant que cliente lambda mais en tant qu'agent de la PES. La foule annoncée était si nombreuses qu'on craignait une attaque des semi-démons, mais ils ne semblaient pas être les seuls à être attendu, ce que je n'aimais pas vraiment. Pour une fois que j'aurais pu profiter, il fallait que les risques de carnage soient important. J'avais été briefé par Mc Borough en coulisse. Vu que je faisais partie des plus anciennes à la PES, j'étais à la tête d'une petite équipe au numéro bien entendu impair, autrement dit, je serais dans l'attente. Les instructions étaient assez claire concernant Badenov, mais je dois vous avouer qu'il était bien entendu, le cadet de mes soucis ou presque. Si j'avais l'opportunité de lui en coller une entre les deux yeux, ce sera un plaisir bien entendu, mais je pensais plus clairement à Maryana et sa comparse Lasalle, cette traînée qui avait tué plus de 80% de mes collègues à la PES. Rien que pour ça, j'avais envie de la torturer, une morte lente, mais belle. Pourtant, je me devais de rester dans l'attente. On n'avait plus vu les types qui s'étaient échappés suite aux événements du musée, et depuis que j'étais de retour sur le terrain, depuis l'attaque de la brigade, les semi-démons faisaient profils bas, ce qui n'était pas bon signe.

J'étais en contact avec Mc Borough, j'attendais patiemment son signal. Nous étions en planque dans une des cachettes de la galerie marchande près à venir renforcer les membres déjà en place. Je dois bien vous l'avouer, je détestais le fait d'être passive. Etais-ce une punition de la part de Phil ? Je me le demandais bien sérieusement, mais ce n'était pas le moment de remettre son jugement et ces décisions en cause. De là où j'étais, je pouvais entrevoir des choses mais j'étais loin de tout voir, et de tout entendre. Pourtant, des coups de feu furent tirés. Que se passait-il ? Je ne savais pas trop, mais toujours aucun signal du boss. Pourtant, j'avais furieusement envie de sortir, essayant de voir qui était en place, si je connaissais les personnes mais je restais bien sage, mais pas éternellement, j'étais là pour agir, pas pour attendre en silence que les dommages collatéraux se forment.

C’était dans tous les journaux, sur toutes les chaines, les panneaux publicitaires. On aurait dit qu’ils liquidaient leur stock presque tellement ça paraissait énorme. Pour autant, je ne pouvais pas me permettre de ne pas y aller. Pourquoi ? Parce que cela faisait un bout de temps que je n’étais pas allé faire du shopping et que je n’avais pas non plus des milliards de sterling en poche. Disons que je pourrais profiter. Profiter… un mot qui n’était que peu courant dans mon langage et dans ma façon de faire. Mais tout avait changé, ou presque. Disons que j’avais retrouvé mon frère et que ça me rendait heureuse. J’en oubliais presque aussi mes problèmes. Le problème des semi-démons, le problème de Philipp aussi. Mais cette journée était plutôt exceptionnelle, je n’allais pas passer à côté. Et puis, si j’étais véritablement surveillé, les gars qui me suivaient allait être servi… ils allaient s’ennuyer à mourir. J’avais une vie complètement banale, hormis le fait qu’elle n’était plus si banale que cela. Elle était un peu plus spéciale depuis que j’avais retrouvé Nath’. Mais passons, pour l’heure je me préparais pour sortir.

La galerie était toute proche de chez moi, une quinzaine de minute grand maximum. Je prenais mon temps, mais essayais de ne pas arriver trop tard non plus. Je n’aimais pas la foule, mais j’aimais encore moins lorsque je n’avais plus de choix. Les tailles les plus courantes partaient plutôt vite, au dépend d’autre plus grande. En tous les cas, lorsque je pénétrais à l’intérieur, j’étais loin de m’imaginer que je n’aurais jamais dû y entrer… Cela faisait trois quart d’heure maintenant, et sans comprendre pourquoi, j’entendis des coups de feu, des cris et des haussements de voix qui n’avait rien à voir avec des civils. Des ordres donnés certainement. Rien qu’en entendant les coups de feu, je m’étais recroquevillée, me demandant ce qu’il se passait. Putain de bordel de merde, mais avais-je autant de malchance que cela ? Il y a même pas quelque temps il y avait eu un incident à la caserne, et maintenant cette galerie ? J’allais croire que j’étais maudite.
Pendant que les gens essayaient de s’échapper par je ne sais quel moyen et quelle sortie, je me rapprochais d’un banc, puis d’un pilier rapidement avant qu’une balle perdue ne me touche. Je ne savais pas si j’étais touchée, en tout cas, ce n’était pas dans ma direction que l’on visait. J’eu le temps d’apercevoir un homme à terre avec une femme dans ses bras, sur le moment je ne le reconnu pas, mais il m’avait suffi qu’il lève un peu la tête pour le reconnaître. C’était le gars qui m’avait offert un verre après que je m’étais pris un revers en pleine mâchoire. Je ne l’avais plus vu depuis d’ailleurs. Je me demandais pourquoi il était visé, et ne comprenait pas bien pourquoi ils avaient tirés sur la femme. Tout était confus, et lorsque mon regard se posa sur Philipp, je compris tout. Ou du moins je comprenais pourquoi il y avait un tel remue-ménage. Je ne voulais pas être repérer, car je me demandai s’il n’allait pas viser dans ma direction juste pour avoir le loisir de me tuer. Non. Je me remis presque aussitôt derrière mon pilier, j’étais à peut-être cent mètre de la scène mais c’était déjà trop près pour moi. Et en cet instant, je ne voulais que chercher une porte de sortie. Je ne voyais même pas qu’il y en avait d’autre comme moi autour, tout ce que je pouvais analyser, c’était les tirs qui ne cessaient et le fait que je doive me sortir de là. Pour avoir balayé du regard les personnes, aucune ne m’était familière, alors autant ne pas s’attarder trop longtemps.

Je me suis habillée de circonstances. En fait, avec ma sœur, on aurait pu dire qu'on allait vraiment faire du shopping avant de sortir prendre un verre pour nous trouver un garçon. On avait passé une bonne partie de l'après midi à nous préparer. A trouver dans sa garde robe ce qui nous conviendrait à tous les deux, la sienne étant plus disponible que la mienne qui avait disparu en même temps que toute ma vie passée. La PES avait tout saisi, tout raflé. Je vivais désormais comme Maryana. En paria itinérant. Je la suivais dans les logements qu'elle saisissait en tuant les propriétaires. Pour aujourd'hui nous avions battu le rappel de nos troupes, demandant à tous nos frères et sœurs de venir. Tout en comptant sur le fait que beaucoup répondraient à l'appel de nos pouvoirs une fois de plus, alors que nos pouvoirs allaient se déchainer. Après les cruels revers que nous avions enregistré la dernière fois que nous étions sortis en masse, il était venu le teps de nous tester à nouveau. Vaincre ou mourir. Montrer aux yeux du monde que personne ne pourrait nous museler ni nous enchaîner. J'étais apprêtée comme lors d'une de mes vieilles sorties entre filles. Maquillage savamment dosé de sorte à approfondir mon regard et faire ressortir mes lèvres. Léger décolleté, et jupe. Bottes. Cela me donnait paradoxalement l'air plus jeune. Peu importe. Nous nous mettons en route. En arrivant aux alentours, nous constatons que les places pour se garer sont fort rares. Mais on y parvient. De toute manière, le véhicule est volé et sera abandonné une fois que nous n'en aurons plus d'utilité.


Nous entrons dans la galerie commerciale, et je constate non sans satisfacton que le spectacle a déjà commencé. En plein dans le hall principal, un corps au sol, du sang qui macule les dalles. Un autre se faufile sous le couvert d'un kiosque. Des échanges de tirs. Nous nous abritons sommairement derrière la fontaine de l'entrée. J'échange un regard entendu avec Maryana et me relève. Je cherche du regard mes camarades, mais n'en aperçoit aucun dans le chaos ambiant. Je me redresse tout à fait et mon regard se fixe sur le corps de la femme. Je n'ai pas besoin de me concentrer bien longtemps. Ses doigts commencent à bouger, avant qu'elle ne se relève tout à fait. Et ne se rue à l'attaque de son compagnon. Dans la PES un autre corps. Je le relève aussi, et à son tour attaque ses compagnons. Je pars d'un grand rire alors que Maryana commence à tuer un par un les civils qui s'enfuient en hurlant autour d'elle. Je relève les corps au fur et à mesure.


| Mes frères ! Mes sœurs ! Montrez leur qui nous sommes ! Nous sommes les Enfants du Chaos! |


Je tire plus que jamais sur mon pouvoir, pas pour empêcher la soif de sang des morts de s'épancher mais pour la diriger droit vers les équipes d'intervention de la brigade plutôt que sur nous. Exercice difficile, que je ne maîtrisais absolument pas.


Le carnage commence.

Je suis à moitié assommé. Le sang de Cora coule sur mon visage après l'avoir éclaboussé. Mon pistolet tient un poids rassurant, dans ma main. Je m'y accroche. Moi et une arme... Nous pouvons faire de grandes choses. Répondre. Coup pour coup. Oeil pour œil et dent pour dent. Cora coule sur mon visage, et c'est le dernier contact que je risque d'avoir avec elle. C'est fini. Tout est fini. Finalement le destin se sera décidé à ma place. Je n'aurais jamais de femme, je n'aurais jamais l'espoir d'une existence plus normale. Je suis la Mort et c'est tout ce que je suis aujourd'hui. Je déboutonne le haut de ma chemise et la sort de mon pantalon, pour me donner de l'air. Je ne me rends pas compte que je suis haletant. La folie bourdonne au niveau de mes tempes, me fait souffrir, et couvre ma vie de l'éclosion d'une multitude de fleurs de sang, d'étoiles carmines qui obstruent mon champ de vision et qui engourdissent mon esprit. Vertiges. La folie est de retour. Ce que j'avais péniblement annihilé sous la souffrance indicible d'une torture raffinée revenait à la charge. Mais je n'étais plus le même homme. Je pousse un gémissement de douleur et passe ma main libre devant mes yeux. Je me crispe, et je grogne sous l'effort. Je repousse la destabilisation. Je suis la mort, je ne suis plus le fou, le soldat de dieu. La douleur reflue, très vite remplacée par une autre qui me fait pousser cette fois ci un cri de surprise mêlé de souffrance. Krystel. Un pic de douleur et de faiblesse inouï, qui me fait louper quelques battements cardiaques. Puis disparaît. Elle se ferme totalement à moi mais je me concentre pour rouvrir de force le barrage qu'elle érige devant moi. Je lui envoie ma force et je me sens vidé de la puissance de notre lien, de notre union. Je lui envoie tout. Elle plutôt que moi. Je ne peux même pas la rejoindre. Quelques balles frappent le rebord du kiosque.


Un gémissement me fait tourner la tête.


Cora se redresse. Du sang partout, le regard cave. Elle se tourne vers moi. J'entrouvre la bouche. Il n'y a pas que la PES ici, il y a quelque chose de bien pire. Mes sens aiguisés de par ma nature de servant humain m'alertent, en plus de mon instinct. Les balles sont un moindre mal, les menottes presque un réconfort. Les démons sont ici. Je ne peux quitter Cora du regard. Elle se redresse tout à fait. Le sang coule de sa bouche. Elle tend une main vers moi, et se met sur ses pieds. Elle bondit presque pour me sauter dessus. Mes réflexes prennent le dessus malgré l'horreur et je bloque sa tête qui essaie de me mordre de mon avant bras contre son cou, tandis que ses bras me frappent et me griffent.


Je nous vois l'espace d'un instant, plus vieux, dans un jardin d'enfant avec un gosse qui coure vers nous.


Sa mâchoire claque à quelques centimètres de mon visage et elle grogne en essayant de m'atteindre.


Je nous voie dans un vaste lit aux draps de soi. Je sens la caresse de la chair de Krystel, et le goût des lèvres de Cora.


Sa mâchoire claque à nouveau. Cette chose essaie de m'égorger. Je lève mon arme que ses gestes bloquent, j'essaie de viser sa tête par le dessous, par la mâchoire. Le monstre me bloque la main pour m'empêcher de me défendre et m'atteindre plus facilement. Je finis par presser la détente.Pardonnes moi, Cora.

Action ;; Attaquer avec arme à feu (PNJ - Cora)

Le coup de feu claque mais dans la mêlée, la balle la rate et frappe l'épaule, ce qui visiblement ne lui fait rien du tout. sa main libre me frappe au visage et je sens mon sang couler.


 

Points de vie total ;; 20
Points de vie perdus dans ce post ;; 2 (un de cora, et un envoyé à kry) 
Points de vie sauvés dans ce post ;; 0
Points de vie restants ;; 18

Quand bien même sa copine vient de mourir, Badenov réplique après un bref moment de flottement. S’il n’est pas au mieux de ses capacités un court instant je sais qu’il ne faut pas le sous-estimer. Le troisième individu lui est plus rapide et parvient à faire mouche. Il ne faut pas que les équipes en action ne se relâchent.

Maintenez le feu ! Equipes en mouvement continu ! indiquai-je à mes hommes en gueulant pour qu’ils m’entendent malgré le bruit de la fusillade. Pour le moment je n’avais pas donné le signal aux équipes impairs de sortir de leurs planques, n’estimant pas nécessaire encore de les faire sortir pour deux individus armés, du moins pas pour le moment. Tandis que je faisais progresser mon équipe derrière des colonnes tout en maintenant le feu sur nos cibles, C’est alors qu’un élément me fit redouter un problème plus grave.

L’un de nos co-équipiers qui était tombé après le premier coup de feu du complice de Badenov venait de se relever. Cette salope était présente, seule explication possible. Pas le temps de tergiverser, il fallait buter ce zombie et vite avant qu’il ne blesse quelqu’un d’autre parmi les nôtres. Tout en m’avançant vers le mort-vivant, en me planquant un minimum au cas où nos premières cibles chercheraient à nous atteindre encore, je donnais de nouveaux ordres à mes équipes.

Groupe B en action ! Présence confirmée de semi-démons et de premiers zombies ! Quelles que soient vos cibles – vivantes ou non – visez la tête ! gueulai-je en ouvrant le feu sur mon adversaire mort-vivant.

Action ;; Attaquer avec arme à feu zombie PES

Le Groupe B ne correspondait pas à l’ensemble des équipes impaires encore planquées, mais seulement la première moitié. Si Lasalle était présente, d’autres merdes de son espèce devaient se planquer, autant garder quelques cartouches. Brown faisait partie du groupe B et je savais pouvoir compter sur sa détermination.

Lasalle est présente et donc à coup sûr le groupe de Watheerey ! Appliquez les procédures adéquates ! dis-je à présent que le cadavre ambulant de notre équipe venait de s’effondrer, un trou béant dans le front. Je faisais un signal muet de la main pour indiquer à mon équipe de se remettre en mouvement en visant tout individu susceptible d’être un semi-démon. Grâce à certains indic’, nous avions connaissances de quelques semi-démons mais pas tous. S’il le fallait je pouvais utiliser la bande son prête à l’emploi via le système des lieux pour diffuser la musique d’ambiance. Faire diffuser des textes sacrés serait à double tranchants : les semi-démons se révèleraient mais leur pouvoir serait déchaîné comme celui de Lasalle à la PES.

Hj:

Points de vie total ;; 20
Points de vie perdus dans ce post ;; 4
Points de vie sauvés dans ce post ;; X
Points de vie restants ;; 20 - 4 = 16

Je n’étais venue que pour faire les boutiques. Ça et rien que ça. Voir des copines, plaisanter, parler, s’amuser, faire mes courses de fin d’année. Ce matin, je ne m’étais pas levée en pansant à ce type abominable. Ma mère s’était mariée, elle était heureuse, ça m’avait aidé à aller un peu mieux même si c’était pas la joie. Et là... Là, j’étais au milieu du chaos. Des gens avaient tiré. Je ne savais pas qui, pas pourquoi, tout ce qui comptait c’était mes pieds, refusant de bouger et le corps au sol. Une femme avait été tuée, devant mes yeux.
Je n’avais jamais eu à subir les horreurs des années sanglantes. Maman et Hayden avaient tout fait pour m’épargner. J’avais suivi leurs règles mais là, il n’y avait pas de règle et je ne savais pas quoi faire.

Ça tirait encore. Il s’était caché. Lui, encore lui. Je comprenais pourquoi on lui tirait dessus mais pourquoi dans la rue ? Pourquoi pendant un événement avec autant de gens ? Je ne comprenais pas non. Et j’avais peur.

Mais il y avait pire. La femme qui avait été tuée se relevait. Elle était morte pourtant, c’était sûr. Il y avait trop de sang pour qu’elle ne le soit pas. J’étais en plein cauchemar, ça pouvait être que ça. Les morts-vivants, ça existait que dans les films... Resident Evil, l’Armée des morts... pas dans la vraie vie !
Il fallait que je fasse quelque chose mais quoi ? Prendre mes jambes à mon cou, c’était peut-être ce que j’avais de mieux à faire. M’éloigner de là en tout cas serait toujours mieux que de prendre racine. Si seulement j’y arrivais. J’étais tellement effrayée que je n’osais pas bouger. Du moins jusqu’à ce que quelqu’un me rentre dedans et que je manque de tomber. C’était tout ce qu’il me fallait pour m’obliger à bouger du devant de la boutique. À tout choisir, je courrais à l’opposé du kiosque et des tirs avant de me cacher, recroquevillée littéralement pas loin d’une femme qui avait l’air de se planquer aussi. Comme tout le monde, je supposais.

J'analysais la situation. Tout mon corps était tendu, mes nerfs, mes muscles, ma concentration. Les risques étaient énormes, pour autant je savais qu'évacuer les lieux n'était pas envisageable. Les questions commençaient à m'assailler, tandis que dans l'ombre je guettais le moindre mouvement. Les mêmes questions qu'à la zone industrielle, environ un mois plus tôt. Comment la PES avait-elle su qu'elle trouverait aujourd'hui, ici et à cette heure, Torben et Cora ? La filature était excluse. Alors quoi ? Quelqu'un avait (encore) fait des fuites ? Cela aussi me semblait assez invraissemblable. Mais bref. En tout cas, la brigade a eu le temps de réunir tous ses effectifs pour nous préparer une belle embuscade. A coup sûr, McBrough doit aussi avoir faut boucher toutes les issues.

Je réfléchissais également à ce que je venais de voir : le corps de Cora tomber, la balle planté dans son front dévastant toute la vie sur son passage, faisant couler le sang. Torben qui la prend dans ses bras, hors du temps. Quelles allaient être les conséquences ? Avait-il retrouvé son sang froid, ou était-il aveuglé par la rage ? Car selon le cas, mon travail ne serait pas exactement le même. Les dangers, déjà immenses, n'étaient pas les mêmes.

Je n'eus pas vraiment le temps de réfléchir plus avant. Les cris se multipliaient, mais au travers du vacarme et de la panique générale, je vis clairement Torben se mettre en mouvement, juste avant d'en déceler la raison. Cora s'était relevée, mais ce n'était plus Cora. Un zombie. Mes lèvres se pincèrent tandis que je me mis en mouvement vers le mort vivant. Semis-démons. Comme si la situation n'était pas assez risquée avec tous les effectifs de la PES, il fallait que les semis-démons y mettent leur grain de sel. Je rasais les murs, ne les décollant que pour me méler à la foule sans que l'on me voit. Enfin, ce n'était plus trop ma priorité pour le moment. Je finis par arriver près d'eux, restant en retrait mais en bonne position de tir, face à Cora. Je n'avais presque aucun risque de toucher l'autre. Si je croyais au hasard, j'aurai croisé les doigts très fort.

 

Action ;; Attaquer arme à feu (PNJ-Cora)