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♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 11 Aoû - 19:59

    ©poordeadturtle

    Il était penché sur mon poignée et s'abreuvait de mon sang. Cela faisait plus de trois semaines que je répétais le même schéma. Et plus le temps passait, et plus il se faisait docile. Je me levais chaque nuit et la première chose que j'effectuais était de me rendre dans un des pièces hautement gardée de ma demeure. J'y entrais, et le trouvais. Selon les soirées, ses activités variées. Tantôt de la lecture, tantôt un film. Il leva la tête en entendant les portes s'ouvrirent mais j'étais déjà à sa hauteur. Je le plaquais contre le fauteuil sur lequel il était installé. Je portais mon poignée à ma bouche, mordait jusqu'à ce que mon sang coule. Je portais ma chair blessée jusqu'à sa bouche. Il ne lui fallait pas attendre longtemps pour qu'il me vienne me sucer et boire mon liquide vital. Je lui laissais deux minutes exactement pour s’abreuver, pas plus. Il en voulait plus, oui, comme tout drogué. Mais je lui refusais. Dès lors que mon poigné se retirait de ses muqueuses buccales, la plaie se refermait. Je quittais la pièce et m'en aller vaquer à mes occupations sans un regard derrière moi. Il n’était pas question qu’il pense avoir ne serait-ce une importance à mes yeux. Je savais qu’il allait sans doute bouillonner dans sa chambre, qui sait même se rendre violent. Plus le temps passait et moins il supportait que je le laisse en plan. Je savais ce qu’il avait en tête : il voulait mon sang mais aussi ma chair. Je le restreignais pour le premier, et lui interdisais le deuxième. Oh certes, je faisais venir dans sa chambre tous les deux jours une de mes esclaves afin qu’il assouvisse ses désirs bestiaux entre ses cuisses, mais cela ne suffisait pas. Ce n’était pas elle qui voulait, c’était moi. Un des effets de mon sang. Ce soir d’ailleurs, une blonde devait le rejoindre.

    Mais ne parlons plus de lui, mais de moi, car je suis bien plus intéressante. J’avais nourri l’humain, c’était à mon tour de me nourrir. J’ordonnais que l’on me fasse couler un bain, et dans ce dernier devait m’attendre un de mes nombreux amants vampires, ainsi qu’une humaine vierge. Le sang d’une pomme de sang n’a pas le même gout quand le corps de ce dernier a été pénétré ou non. Il était plus doux, quelque part plus exquis. Et croyez-moi que cela est très rare de trouver des jeunes personnes majeures encore vierge. C’était simple, celle là avait tout juste quatorze ans quand je l’ai retiré à sa famille pour en faire une de mes servantes. A présent, elle en a vingt, et avec ses six années derrière elle à me servir comme vierge, elle commençait à se faner. Bientôt il me faudrait la remplacer par une enfant plus jeune. Oh, je la garderais à mon service bien sur, mais elle ne serait plus ma favorite dans le même sens…

    Mes gens n’avaient pas tardé, bien entendu, à exécuter mes ordres. Et alors que je quittais la chambre du Russe pour me rendre ma salle de bain, tout été prêt. Un beau mal m’attendait dans l’eau, et ma vierge non loin. Elle vint d’ailleurs m’ôter ma nuisette quand je fus à sa hauteur. J’entrais la première dans le bain chaud et parfumé, suivi de prêt de mon humaine. Elle s’installa dos contre ma poitrine et m’offrit son cou. Je me fis un plaisir de venir mordre sa chair et me nourrir d’elle à grandes gorgées. C’était sans aucun doute la dernière fois qu’elle me servirait ainsi. J’avais demandé une enfant comme cadeau de mariage à mon créateur et je savais qu’il saurait m’en offrir une de choix. Je sentais rapidement son corps se cabrait, et son souffle devenir plus rapide. Lorsque l’on mord un humain, on peut le mettre dans un état proche de l’extase. Avec moi elle avait connu plus d’une fois des orgasmes et cela sans qu’aucun homme n’ait eu à la défleurer. Je buvais une dizaine de minutes avant de lâcher son cou, d’où s’écoulait deux traits de sang. Elle se leva sans un mot, sorti de l’eau, mais resta non loin pour pouvoir me laver quand le temps sera venu. Pour l’heure, j’allais me nourrir d’une autre façon du vampire qui me regardait avec avidité. Je suis ce que l’on peut appeler une femme gourmande et on ne peut plus désirable. Rien que de me voir avec mon humaine avait suffit à le rendre gonflé de plaisir.

    Je changeais très souvent d’amant et n’avais que pour constante mon fils, mon roi et récemment Léopold, depuis que je ne pouvais plus avoir mon enfant. Une décision que je n’appréciais franchement pas de mon créateur. Cependant je n’avais rien pu y faire, si bien que j’étais obligée de m’y pliais. Certes, j’avais trouvé une manière de partager un même lit sans enfreindre l’interdiction de mon seigneur, mais cela voulait dire qu’il me faudrait avoir recours à Léopold. Nous verrons en temps voulu. En attendant, je me nourrissais sexuellement du vampire. Nous mîmes de l’eau partout pendant nos ébats, et j’ai bien dis nos ébats, mais je n’y faisais guère attention. Il partait sur mes ordres une heure plus tard, et je laissais mon humaine me lavait. Sortant ensuite de ma douche, je la confiais –contre sa volonté– à celui qui venait de me nourrir, afin qu’il fasse d’elle une femme. Sans prendre la peine de m’habiller, je parcourais mon couloir, exposant la vue de mon corps nu à toutes les personnes présentes, afin de rejoindre ma chambre. Plusieurs tenues m’attendaient sur mon lit, ainsi qu’une habilleuse. J’optais pour une tenue plutôt sobre et moderne. Une jupe ivoire, sur lequel tombait un cache cœur marron. Mes cheveux étaient noués en chignon lâche et autour de mon cou se trouvait un sautoir en or bien entendu avec quelques diamants. J’enfilais des bottes, possédant un léger talon, montantes jusqu’aux genoux, dans le même ton que mon haut. A mes oreilles pendaient de magnifiques boucles d’oreille. Ma tenue était ainsi simple, mais sophistiquée. Pas question que je sorte négligée !

    Une fois prête, j’allais chercher mon « otage ». Cela faisait une semaine qu’il avait le droit de se balader dans certaines ailes de mon manoir, il était temps pour lui maintenant de sortir. Oh bien sur, on ne sortait pas n’importe où, et à chaque fois il y aurait des vampires sur nos talons, mais il changerait d’air quand même. Il était temps pour lui qu’il me serve comme je l’entendais. J’avais envoyé des humaines s’occupaient de son accoutrement, vérifiais que son état vestimentaire était au moins passable et lui fit signe de marcher à côté de moi en silence. Nous primes une de mes nombreuses voitures et quinzaine de minute plus tard, on rejoignait « Au Croq’ mitaine ». Un restaurant dont la plupart de la population est humaine, mais tenue par des vampires que je connaissais bien. En même temps je connaissais tous les tenanciers vampires de commerces dans ma ville, mon rang l’oblige. Je n’avais ainsi pas besoin de me présenter pour que l’on nous conduise à une table réserver, celle qui offrait bien entendu la plus belle vue. On s’inclina devant moi, tout en me précisant que c’était un honneur de compter leur reine dans ce modeste lieu, puis on donna une carte à Torben avant de nous laisser.

    ۰•● Commande donc ce qu’il te plait. Nous sommes invités par les propriétaires. Et bien mon ami, tu sembles de plus en plus en forme. Il semblerait que cela ne soit pas si terrible que cela finalement de vivre sous mon toit ●•۰

Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 11 Aoû - 21:53

[Parce que ça faisait longtemps… Tu peux prendre tout ton temps pour répondre, c’est pas un souci j’ai Europa. J’avais juste envie d’écrire un peu (beaucoup) ]


    Je me sentais fièvreux, faible, inutile, déprimé. Je tremblais de froid alors que j’avais bien conscience de la température pourtant modérée de la pièce. C’était ainsi. J’avais cru un jour pas si lointain que ça que je ne pouvais pas tomber plus bas. C’était pourtant chose faite, désormais. Je n’avais pas su résister. Je m’étais réveillé ce qui semblait être des jours après les dernières choses que j’avais vu et faites. Je me rappelle encore que j’avais été jeté sur un sol humide et glacial. Ma barbe avait poussé, et l’on m’avait apporté de l’eau à intervalles réguliers. Des suites de mes blessures, de mes remords et de ma folie, j’avais sombré dans un sorte d’état comateux, fait de délires, de paranoïa et de rêves à demi-éveillé. J’avais vu des choses plaisantes, sans même me rendre compte que j’étais en train de me laisser mourir. J’en avais trop vu, j’en avais trop fait. Le vide qu’avait laissé Jana lorsqu’elle m’avait été enlevée n’avait jamais été comblé. Pire, ce vide m’avait désormais emplit. Je n’étais plus rien. A peine humain. Je ne bougeais plus. Puis, ce qui aurait pu être le lendemain comme dix ans plus tard, on me tira de la pièce sombre. Les limites de perception de mon esprit m’apprirent que j’étais porté par deux humains qui soutenaient mes bras, et qui m’amenèrent dans une autre pièce vide, toute carrelée. Je me souviens encore de la souffrance que j’éprouvais lorsqu’on me força à tenir debout. On m’avait ensuite lavé. Ou plutôt, aspergé au karcher, ou quelque chose s’en approchant. J’eus mal partout, et me laissais bientôt retomber sous la force de la trombe d’eau. Je me recroquevillais en position fœtale, sans plus oser bouger alors qu’on martyrisait mon corps pour me laver et me désinfecter. On me rasa. Je pensais un instant m’emparer de la lame, mais pour faire quoi, ensuite ? Dieu n’acceptait pas le renoncement, je ne pouvais pas retourner l’acier contre mon corps. Je ne pouvais rien espérer non plus. Une fois lavé, habillé, et propre, on m’amena dans un nouvel endroit. Une sorte de grande chambre. Plutôt luxueuse, plus que mes précédents repaires. On m’avait fourni de la lecture en conséquence. Parfois ironique, comme sur les méfaits de la religion, et d’autres plus sérieux. Je ne savais pourtant rien de ce qui se passait dehors. Mais cela ne comptait plus. J’avais cessé de vivre pour moi-même. J’avais cessé de me venger. Il n’y avait plus qu’une chose en fait, qui me maintenait en vie.


    Cette chose se matérialisa à nouveau la nuit venue, quand Elle me rendit visite. Je l’affrontais sans peur, mais me proposa son sang. Sans même m’en rendre compte, je m’étais jeté sur son bras, aspirant goûlument le précieux nectar. Deux minutes, pas plus. Deux minutes durant lesquelles je me sentais le plus puissant du monde, le plus fort, le plus invulnérable. Ma soif de violence et de sexe enfla littéralement pour me rendre incontrôlable, mais on prit bien soin de m’enfermer. Le même schéma se répétait des nuits et des nuits durant. Elle ne me laissait jamais plus de sang. Je lui promettais une mort atroce, des souffrances incommensurables, mais jamais elle ne se rebiffa et jamais même ne me parla plus que nécessaire. J’étais enfermé moi-même dans ma tête. Aucun contact extérieur, sauf en une ou deux rares occasions où on me laissa vagabonder dans le couloir. Je devenais fou, plus encore qu’avant. Je me damnais pour ce sang, je me damnerais bien plus pour ce corps, cet être qui me possédait littéralement. Je rêvais d’Elle la nuit et pensait à Elle le jour. J’étais prisonnier de ma solitude. Une ou deux fois, un sursaut de vigueur me prit. Je pensais à Jana, je pensais à mes collègues. Aucun ne s’était manifesté. Soit ils étaient morts, soit ils ne m’aideraient pas. J’étais seul, et je devenais fou. Je la suppliais, parfois. Mais Elle restait sourde à mes imprécations. Elle voulait me posséder. Elle me possédait déjà. Et j’en redemandais. J’étais devenu son esclave, rampant à ses pieds, la suppliant pour plus de sang, de sexe, de liberté. Mais c’est autre chose que l’espoir futile de plaire à une déesse du carnage qui me permit de tenir. Cette petite chose qui m’appelait au plus fort de la nuit, au plus profond de mon cœur. Comme une étincelle ardente, procurant à la fois force et souffrance.


    La haine.


    La plus pure et la plus profonde qui soit. Chaque parcelle de mon être haïssait autant Krystel que je pouvais être attiré par elle. Je ne me rebellais qu’en son absence. J’attendais mon heure, ne sachant trop quand ni même si elle viendrait. Elle m’envoya des femmes. Des humaines. Pour se plier à mes exigences. La déesse était maligne. Elle voulait m’acheter, elle voulait que j’adhère à ce qu’elle m’offrait. Elle voyait peut être ça comme une récompense de ma conduite ? Je n’en savais rien. La première, qui devait être dix ans plus jeune que moi, eut du mal à comprendre quand je refusais ses propositions, malgré la trahison de l’ensemble de mon corps. J’avais dû me montrer brutal, violent. Je ne supportais plus la contradiction, rendu fébrile par la possession et ce besoin si brûlant de sang de déesse. Elle revint ce soir également, et repartir presque aussitôt. Je soignais ma frustration en frappant dans le mur, me blessant aux jointures, répandant un peu de mon sang qui me semblait désormais bien vil. Je sortais dans le couloir. Je sentais l’agitation dans le manoir. On vint m’habiller. Chemise vert-de-gris, jean, sous vêtements sortant de la lingerie, encore tièdes. Je me sentais propre, vraiment. Comme décapé. On me lava avant ça, et on me rasa aussi. Je ne parlais pas. Je réservais mes attentions et ma haine à ma reine. Déesse qui vint bien vite me chercher. Elle me jaugea un temps du regard, et sa moue fit grandir en moi le désir que je nourrissais désormais pour elle. Je la suivais quand elle me fit signe. Comme un chien obéissant.


    Quand m’étais je donc égaré ? Depuis combien de temps ?


    Apeuré, je retrouvais bien vite ma haine. Je l’étreignais, je la caressais, je l’alimentais. Elle me redonna un peu de force et de courage. Je devais lutter, c’était mon destin. Etre plus qu’un animal de compangie. Serais je seulement capable de lever la main sur cette incarnation de la perfection ? Je m’appelle Torben Badenov, et j’ai une volonté. Je devais tâcher de m’en souvenir. On nous conduisit jusqu’à un restaurant d’apparence assez hupée. On m’y fit prendre place à une table réservée avec mon accompagnatrice. Encore un coin à vampires. Ma haine brilla un peu plus. Voilà, je devais me concentrer là-dessus. Je devais m’en servir contre la corruption qui gangrénait mon corps, mon esprit et mon âme. On me mit une carte en main, et Krystel Raybrandt s’enquit de ma bonne santé. Je relevais le regard vers elle. Pourquoi n’arrivais je pas à la foudroyer du regard ? Je me contentais , malgré tous mes efforts, de lui rendre un regard bien intense. Où se mêlait autant de dégoût que de désir, sans aucun doute.



    | Pas si terrible ? Non, en effet. Des humaines sont à ma disposition. J’ai votre sang, on me fait même ma toilette. C’est le paradis rêvé. |


    L’ironie me permit de me retrouver un peu plus maître de moi-même, et de mes émotions. Elle voulait jouer avec moi ? Je pouvais lui rendre la pareille. Je savais qu’elle avait horreur qu’on la touche sans son consentement. Aussi mon pied vint bien vite contre sa jambe, la caressant doucement. Mon sourire se fit plus charmeur, bien que peut être un peu trop appuyé. Je n’avais pas à beaucoup me forcer, et ça m’arrachait dix mètres d’entrailles que de l’avouer.


    | Je ne baise pas vos esclaves, elles sont répugnantes. Je ne touche pas à votre nourriture. Vous me possédez peut être, je ne le nie pas. Mais vous ne serez jamais maître de mon âme. Qu’est ce qui pourrait m’empêcher de hurler que vous me séquestrez contre ma volonté ? Vous savez que même maintenant, j’en reste capable. |


    Du moins, je l’espérais encore.

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 16 Aoû - 17:38

    ©poordeadturtle

    Quel rabat-joie ce russe. Ne changerait-il jamais ? Il fallait toujours qu’il voit les mauvais côtés de la chose. Il était toujours la victime, toujours. Pauvre petit chou sans défense et sans cervelle ? Oui c’est cela. Et il fallait que quelqu’un lui ouvre les yeux. Bien entendu, je me portais volontaire. Je trouvais cela très marrant et je pensais bien continuer encore à m’amuser. Et puis bon, il n’était pas mal loti non plus quoi qu’il en dise, quoi qu’il en pense. Il avait un toit fixe, à manger à tous les repas, des femmes à volonté et une hygiène de vie beaucoup plus décente. D’ailleurs son sang devait avoir un meilleur gout, mais je ne pouvais pour l’instant que spéculer sur cet état. Bientôt oui. Bientôt je mordais Torben et avec son autorisation en plus. Je le voulais rampant à mes pieds, me suppliant. Peu importe les moyens, le résultat sera là. Quitte à ce que je le prive de mon sang pendant deux jours. Cela allait le rendre fou c’était certain. Cependant pouvait-il être plus tordu qu’à présent ? Humm c’est une très bonne question.

    Alors qu’il me déblatérait un flot de paroles haineux à mon encontre et essaye de me rendre la vie moins agréable à me touchant avec son pied, on nous servit deux coupes, l’une contenant du sang frais -officiellement c’était du tru blood – et une coupe de vin. Je portais mon verre à mes lèvres ne buvant qu’une petite gorgée. Puis quand l’humain eut fini je ricanais. J’avais lâché un rictus moqueur tant les paroles de l’homme ne me paraissait que comme une grande farce. Jouant à son propre jeu je poussais mon pied botté directement entre ses jambes. J’étais beaucoup plus douée à ce jeu là que lui, et surtout beaucoup moins en manque. Surtout qu’il venait de me déclarer de lui-même qu’il n’avait pas pris les filles que je lui avais offert. Il aurait du, cela lui aurait évité d’être au garde à vous si rapidement en ma présence. Je savais en plus fort bien les propriétés de mon sang. Chaque jour je hantais ses rêves. Et cela n’était pas prêt de s’arrêter. Surtout que je ne lui refusais le plaisir de ma chair.

    ۰•● Je vous en pris faites donc mon cher. Je ne compte que des fidèles à leur reine dans cet endroit. Croyez-vous que vraiment que vos anciens camarades viendront vous sauver de mon emprise ? Voyons, soyons sérieux. Ils savent très bien où me trouver mais imaginez le scandale ! Des humains entrants dans la demeure de la reine des nocturnes rouges dans le but de lui nuire. Oui je vois déjà ce titre faire la une des journaux ●•۰

    Je souriais de toutes mes dents, alors que plusieurs vampires à proximité en firent de même. Toutes les personnes présentes me saluèrent respectueuse d’un signe de tête, humains comme vampires avant de reprendre leurs conversations là où elles avaient été interrompus. Je bus une gorgée de sang, et rajoutais

    ۰•● Il est temps pour vous Torben de commencer une nouvelle vie. Et franchement est-ce si terrible que cela ? Vous avez un toit, à manger, des femmes quand vous le souhaitez. Mais surtout vous avez droit au sang d’une Reine. Vous pouvez trépigner, taper du pied et des poings, au fond vous savez que votre vie est beaucoup plus saine. Mais soit, dites-moi qu’elle ne vous convient pas et je vous libère. Vous pourrez reprendre votre vie d’homme recherché par les autorités pour meurtres, et de russe pommé. Combien de temps tiendrez-vous sans mon sang et mon soutient ? C’est une autre question ●•۰
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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 16 Aoû - 21:47

    Elle éclata de rire. Je me sentais totalement amoindri, affaibli, comme si je n’avais plus la moindre importance. Même ma dangerosité paraissait totalement surannée. Où m’étais je perdu ? Au premier meurtre d’humain, ou de vampire ? Au moment où ma femme m’avait été enlevée, ou au moment où j’avais serré son corps froid contre le mien ? Je n’en savais rien. Tout cela n’avait plus aucune importance. Je n’étais pas un vampire, mais je ne pouvais plus pour autant me targuer d’être totalement humain. Quelque part entre les deux, j’étais devenu autre chose. Meurtrier sanguinolent, avide de gloire et de carnage alors que j’avais toujours prêté une certaine pureté à mes actions et à mes motivations. J’avais mis longtemps, mais j’avais enfin compris ce que je devais devenir pour combattre le mal. Dieu ne m’avait pas façonné à son image, ni ne m’avait façonné comme le commun des mortels. Il m’avait crée dans le but de devenir le monstre tueur de monstres. J’étais une aberration, chose torturée issue des limbes et aspirant à y retourner. J’avais goûté à l’enfer, et j’avais la force ou la faiblesse c’est selon, d’y poursuivre ma route. J’étais le paria. Le seul à pouvoir accepter de me retrouver de la chose la plus précieuse de ce monde. L’amour des siens. Je pouvais avancer seul contre tous. Je pouvais endurer la réputation du tueur. Je pourais endurer la solitude de mon âme. Le chemin était jonché de sang, et de pièges. Mais j’avais la force d’aller jusqu’au bout. Je pouvais devenir bien pire qu’un vampire. Je pouvais devenir le prédateur du prédateur ultime. Krystel me donnait cette force tout en la sapant elle-même. Catin du diable. Je rejoindrais mon créateur avec hilarité en sachant qu’elle-même ne tarderait plus à en faire de même. Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas. Ma guerre est éternelle. Elle est physique, psychologique, psychique. Elle se joue sur tous les plans possibles et imaginables. Je suis plein de haine.


    Son pied se pose contre mon entrejambe. Mon corps ne résiste pas et répond à son appel. J’ai envie là, maintenant, de la prendre sur cette table et de la faire crier et hurler de plaisir. Je ne le fais pas. Je suis un croisé, un guerrier saint. Ma haine continue de me réchauffer. Combien de temps serais je capable de tenir avant de succomber avant l’appel des flammes ? Elle avait raison, je ne pouvais le nier. Je n’étais plus qu’un électron libre, instable. Esseulé. Abandonné. Plus personne ne se souciait de moi. Peu de gens devaient encore savoir que j’existais, et combien parmi eux qui comptèrent parmi les miens ? Très peu j’en ai bien peur. Elle avait raison. Tant que nous ne nous affranchissions pas des contraintes humains, mortelles, et terriblement fragiles qui entravaient la HCV, nous ne pouvions espérer vaincre. Se ficher du scandale. Se tenir droit contre la mort, face à son destin. Il n’y avait plus que moi pour avoir cette témérité insensée, qui allait me détruire alors que je serais à même de déplacer des montagnes. Pas de pitié, pas de concession. Seulement la guerre. La guerre totale, pleine et entière. La guerre des convictions. Le plus faible abandonne. Je suis le jouet de cette traîtresse, mais je prends vie. La haine m’insuffle le courage dont mon être s’est retrouvé vidé.



    | Ils n’ont ni la foi, ni le courage. Ils n’acceptent pas le fait qu’ils sont déjà morts. Vous avez devant vous le dernier représentant des vrais guerriers. J’accepte mon destin. Risible, n’est ce pas ? Mais je suis là, je me tiens là. Et tous vos artifices n’y changeront rien. Je suis peut être votre « chose », mais une chose dangereuse. N’oubliez pas ce détail. Je vous ai fait une promesse que je tiendrais. La parole est ce qui démarque l’homme de l’animal. Je crains qu’à ce titre, vous autres vampires vous teniez bien trop derrière cette barrière naturelle. Et moi, grâce à vous, un peu plus loin encore… |


    Elle reprit l’énonciation des avantages à l’avoir pour boss. Je n’avais qu’un seul employeur, un seul juge, un seul bourreau. Et celui-ci était suffisamment obséquieux pour ne pas me rendre l’ascenceur. J’étais réduit à me forger mon propre destin, dans le fer, le sang, et les larmes. Ainsi en avait il toujours été. Et que j’ai perdu la raison en même temps que mon âme en chemin, ne changeaient rien à ma résolution. Que devais je répondre à la vampire ? Ni plus ni moins que la vérité pleine et entière. J’ai l’ascendant sur elle. Elle ne peut plus rien me retirer, elle m’a déjà tout pris. Que risquerais je à la braver ? Rien du tout. Elle a pris mon amour pour ma femme, mon âme en s’immisçant dans mes rêves et mes pensées, mon corps en me contrôlant tout à fait, en me faisant boire ses humeurs carmines. Je saisis son pied entre mes jambes, le pressant plus fort contre moi, m’arrachant une grimace de souffrance froide. Je maîtrise la situation. Je remonte mes mains, de sa chevilles glaciales jusque sous la table, le long de sa cuisse, allant jusqu’au bout, lui frôlant l’intimité. Je suis sa possession. Dans notre monde, les choses que l’on possède finissent par nous posséder. Je serais l’instrument de sa ruine.


    | Ma vie me convient. Vous me rendez plus fort, plus vif, plus alerte. Je jouirais grâce à votre sang d’une conscience aiguë de votre espèce,d e votre façon de vivre, se réagir. Vous faites de moi votre ennemi parfait, votre némésis. Je ne vous quitterais plus. Je vous garderais pour la fin. Et comme je l’ai déjà promis, je vous baiserais et je vous tuerais. Mais avant, je me délecterais de la souffrance et de la mort de votre fils, de votre fille, et de votre roi. Vous le savez. Je le sais. Votre sang fait de moi votre esclave, mais ce qui vous excite au fond de vous, c’est que je garde cette étincelle de haine qui me garde si loin de l’emprise totale et irrémédiable. Je suis imprévisible, et c’est ça, qui me fait rester en vie. Je vous distrais. Je vous distrais si bien que vous me laisserez en vie. Ensuite, je vous posséderais. |


    Je prenais sa main délicate dans la mienne, pour la porter jusqu’à mes lèvres où j’y déposais un fugace mais fébrile baiser.


    | Vous et moi maintenant, c’est à la vie, à la mort… |


    Je lui souris, je laisse retomber sa main. Mon corps tout entier tremble encore du contact, je vais me damner pour elle. Mais je vais aussi l’entraîner avec moi. Je me lève doucement, fait mine d’aller aux toilettes. Pour me précipiter jusqu’à la fenêtre.


    | Torben Badenov est là ! Le tueur de flics est à Glasgow ! |


    On parie combien qu’il serait compliqué d’expliquer ma présence dans ce restaurant de suceurs de sang aux flics ? Etrangement, la perspective de me faire sévèrement corriger ne m’effraie pas. Pire, elle excite mes sens, et mon cœur bat plus rapidement. Je ferme les yeux, savourant d’avance le contact avec ma maîtresse lorsqu’elle viendra à la rescousse. Je ne doute pas qu’elle s’en tirera. Mais combien de fois avant de se lasser de moi ? Quelques semaines de torture ne suffisent pas, elle aurait dû le savoir…

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 29 Aoû - 2:38

    ©poordeadturtle

    Torben était à ma merci. Il fallait qu’il s’en fasse une raison. Il n’était pas possible qu’il m’échappe. Même s’il partait d’ici, il ne survivrait pas sans moi. Je l’avais rendu accros à mon sang, et sans ce dernier, sans sa dose, il deviendrait encore plus fou qu’il ne l’est. Ce n’était pas le premier avec qui je tentais l’expérience. Tous mes siècles d’existence m’ont permis de voir et comprendre les ravages que mon sang pouvait faire. Tout d’abord, ils commençaient à se mutiler, pensant qu’un peu de mon sang peut encore couler dans leurs veines. Ensuite, ils cherchent des vampires et à gouter leur sang, mais ce dernier est bien fade à côté du mien. Ils passent par la phase cannibalisme pensant qu’en goutant du sang humain, ils pourraient retrouver les vertus du mien. Certaines fois, ils s’attaquent même à des enfants ou aux membres de leur famille. Ils finissent tous par revenir vers moi, me suppliant me mettre fin à leur calvaire, et de leur accorder une nouvelle fois mon sang. Et quand je leur refuse, ils mettent fin à leur vie. Quelques fois l’ordre des « phases » peut changer, mais la finalité est toujours la même. Femmes, hommes, enfants, tous réagissent de la même façon. Ce sera encore plus terrible pour Torben, lui qui clame vouloir ma mort. Pauvre fou, à présent il était mien et rien ne pouvait le sauver, pas même son pauvre dieu. D’ailleurs où est donc ce dernier ? Les croyants me faisaient bien rires. Nous les vampires étions des vrais dieux. Les êtres humains que peuvent prié les humains n’existent pas. Sinon nous ne serions pas là. Ils sont les proies et nous nous sommes des Dieux, ayant un pouvoir de vie ou de mort sur eux.

    ۰•● Je n’entends que des paroles mon cher Torben. Penses-tu être le seul humain à m’avoir menacé et promis la mort ? Même ton maitre n’a pas su me résister. Je le revois encore me suppliant de ne pas le laisser, moi sa belle inconnue qui avait fait chavirer son cœur. Je me revois lui briser ce dernier quand mes crocs se sont plantés dans sa chair. Qu’il fut amusant de le séduire, de le faire mien, de lui faire croire qu’il avait… Comment vous dites déjà ? Ah oui, « son âme sœur » en face de lui. Bien entendu, je l’ai laissé en vie. Cela n’aurait point été marrant sinon. Savais-tu que sa haine des vampires venait de moi ? Lui aussi a promis ma mort alors qu’il avait ton âge. Et regarde ce qu’il est devenu. Il n’est plus qu’un vieil illuminé qui a perdu tout son charme au fil des années. ●•۰

    Je souriais à pleines dents. Il ne faisait aucun doute que Torben n’était pas au courant de tout cela, et c’était une joie de lui apprendre. Surtout qu’il ne s’agissait que pure vérité. Oui il est possible que je ne mente pas comme je respirais. Je savais faire preuve de « bonne foi » quand la situation m’apportait quelque chose. Là c’était le cas. Il était temps que le russe remettre en question tout ce qu’il savait. Même son maitre lui avait caché des éléments on ne peut plus important. S’il avait parlé de moi, il aurait pu mettre ses « soldats » ses « guerriers » en garde contre moi. Il n’était pas possible de venir à bout de moi. Ils avaient été nombreux à essayer. Aucun n’était revenu dans sa famille. Non c’était moi qui était allée trouver leurs proches et qui en avait fait qu’une bouchée dans le meilleur des cas. Quelques fois il n’était arrivé de garder de jeunes enfants afin d’avoir toujours une pomme de sang très fraiche sous la main. Il n’y a pas longtemps d’ailleurs, je m’étais débarrassée de l’une d’elle. Cela faisait dix ans qu’elle me servait et à l’âge de dix-huit ans, il était temps pour elle qu’elle me serve également de pomme de sexe. La pauvre, moi qui lui ai appris à n’aimer que les femmes, elle n’avait pas fort apprécié que ce soit des vampires mâles qui s’occupent d’elle. On l’avait retrouvé pendu dans sa chambre il y a quelques jours. Peu importe de toute façon, je comptais me procurer un nouvel enfant. En attendant je me concentrais sur un autre habitant de ma demeure. Je rie à ses paroles, ne pouvant pas m’empêcher de me montrer moqueuse.

    ۰•●Que de prétention dans tes paroles Torben. Tu es à mourir de rire. Oh mais j’oubliais ! Je suis déjà morte. Quel dommage mon cher. Tu penses faire le poids face à mon fils et face à mon créateur. Doux Jésus, quelle naïveté ! Tu n’es déjà pas capable de me résister. Peut-être tueras-tu William ou Morgane ? Grand bien t’en fasse. Leur vie ne m’importe que peu. Commence donc par ma chère fille, cela me fera un poids mort sur les bras en moins. Et oui mon cher, tu m’appartiens et tu es à jamais lié à moi. ●•۰


    Je bus une nouvelle gorgée de sang. Je fus un peu agacée qu’il me touche, mais je n’en montrais rien. Je saurais me venger plus tard et je savais très bien comment m’y prendre. Quand il se leva, je ne bougeais pas. Qu’il pouvait être prévisible. Pensait-il que j’étais une novice et qu’il était mon premier humain de compagnie ? Je le laissais crier par la fenètre, avant de faire signe à des vampires de le ramener jusqu’à ma table et de le forcer à savoir. Je lui montrais une nouvelle fois ma belle dentition par le biais d’un sourire. Je posais mes coudes sur ma table et ma tête sur mes mains.

    ۰•●Voyons Torben, oublies-tu qui je suis ? Je suis la Reine de tous les nocturnes rouges, la prédatrice ultime, celle qui a le pouvoir de vie ou de mort sur ta sœur. Oh et n’oublions pas ta chère femme Jana. Lèves-toi une nouvelle fois de cette table et ce sera à cette chère Hannah de faire la une des journaux. Que dirais-tu que j’envois ses membres un par un à la presse. En commençant par ses yeux. Ensuite, je passerais à ses oreilles, puis à ses mains. Je finirais par ses pieds, ses jambes, ses bras. Le clou du spectacle sera sa tête que j’irais empalée moi même sur le clochée de l’église que tu aimes tant. Ah et bien sur, je prendrais soin de l’écorcher vive. Je suis devenue reine dans l’art d’ôter la peau des humains, tout en les gardant en vie. Leurs cris de souffrance… Hummm je m’en délecte encore ●•۰


    Je m’étais levée et glissée dans le dos de Torben pour venir lui susurrer à l’oreille ce que je comptais faire de sa sœur. Quelques frissons furent visibles dans l’assemblé des vampires et humains présents. Ils avaient tous appris à me craindre et connaissaient ma réputation. Je n’étais pas n’importe quel vampire et ce que je disais je le faisais. Si l’homme essayait une nouvelle fois de s’échapper et non pas de diner comme un « gentleman » le fera, sa sœur ne serait plus et personne ne pourrait la sauver, pas même mon fils. Peu importe qu’il en ai fais sa servante humaine, elle serait mon objet de vengeance.


Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 31 Aoû - 23:18

    Comment osais je tenir tête à celle qui me possédait corps et âme ? Je n’en savais rien, une froide témérité glissait sur mes membres alors que je me rendais compte que j’étais finalement capable de réellement résister. Pas à son emprise, non, c’était vraiment trop tard pour ça. J’étais cependant capable de résister à ma propre corruption, à ce cancer qui me rongeait de l’intérieur et qui me détruisait petit à petit, grignotant peu à peu ce qu’il restait de mon ancien moi. Je savais cependant que c’était quelque chose de nécéssaire que cet ancien moi disparaisse. Ainsi, je pourrais ressortir de cette sorte d’épreuve, de devenir plus fort. Plus inhumain sans doute, mais quelle importance ? Je n’étais de toute façon plus à ma place parmi les vivants. Tous ceux que j’aimais étaient morts pour moi, ou alors étais je mort pour eux, c’était selon. Elle me raconta des choses horribles, mais je ne fis preuve de nulle surprise, nulle émotion. Je savais déjà qu’elle possédait toute chose en ce monde, et que rien ne pouvait échapper à son contrôle. Elle n’était pas une déesse, je m’étais trompé. Elle était une idée, celle de l’esprit revanchard et éternel d’un monde qui se bat contre le temps et contre lui-même. Malgré toute sa sophistication, Krystel Raybrandt raisonnait encore comme une humaine, bien malgré elle. Mais une humaine du douzième siècle. Où puissance et honneur se calculaient en âmes sous son pouvoir. Aujourd’hui, c’était l’argent, les idées, les discours. Un discours porteur d’idées et soutenu par l’argent pouvait toucher plus sûrement que la sainte béatitude d’âmes en peine, et pouvait faire basculer le monde dans la lumière ou dans l’horreur. Dans l’horreur, surtout. Je reniflais bruyamment, ne masquant pas mon dédain. Torben l’homme d’honneur est disparu. Je suis un prédateur et non plus la proie. Je suis façonné par cette vampire.


    | Swesson est humain. Il est faible, il est faillible. Que vous ayez joué avec lui ne m’apporte qu’un peu plus de pouvoir sur vous. Vous êtes dominée par vos instincts, vos désirs, vos penchants. Vous êtes bercée d’habitudes et de débauches longues de plusieurs siècles. Vous vous enfoncez dans votre propre décadence en y voyant grandeur. Le pouvoir des vampires, aussi grand soit il, finira par les détruire. Vous vous pensez immensément supérieure à moi et tellement plus invulnérable, qu’un jour je vous tuerais. Vous pensez encore que je me bats pour des hommes, des idées, une église ? Vous ne me connaissez pas, malgré toute votre arrogance et votre prétention. |


    Je repoussais jusqu’aux extrêmes limites de mon endurance spirituelle. Désormais, je ne servais plus l’Eglise Humains Contre Vampires telle quelle. Je me mettais directement au service de mon créateur. Celui-ci, dans sa clairvoyance indigne d’un mortel tel que moi, avait placé Raybrandt sur ma route. J’étais même venu à me persuader avec le temps qu’il lui avait insufflé une part de sa divine volonté. Il l’avait mise sur ma route pour qu’elle me soumette à l’esclavage, qu’elle profite de moi et me fasse souffrir, mais il l’avait aussi mise sur ma route pour qu’à son contact, je devienne le plus formidable instrument de Sa Volonté. Je porterais bientôt le fer et le feu dans le cœur de nos ennemis. Je ne me laisserais plus jamais guider par quiconque autre que ma spiritualité. Je reniais mon appartenance au genre humain pour me consacrer uniquement à la tâche qui m’avait été confiée par le Seigneur d’en Haut. Le meurtre.


    | Qu’il en soit ainsi. Je suis vôtre. Le savoir me remplis de joie. Quand je rejoindrais mon créateur, je pourrais lui ramener votre tête. Deux âmes aussi vouées à la damnation que les nôtres seront pour lui l’occasion d’exercer sa toute puissance. |


    Le Seigneur me garde. Ma conscience ne se rebiffe même plus. Je crois dur comme fer à ce que je crois. Mais ne me pensez pas zélote, pur adorateur d’un seigneur immatériel qui veut le bien de tous. Dieu n’est pas ainsi. Il m’aurait fallu être torturé et manipulé par les vampires pour m’en rendre compte. Dieu n’est pas bon. Dieu ne nous aime pas tous. Il aime les carnages et tout ce sang. Il est en guerre, et cette guerre ne se fait pas avec ses anges. Il nous met à l’épreuve, il nous plonge dans le sang et la mort, pour que l’on transcende notre propre condition de simple être humain. Ce dont je reste cependant sûr de mes anciennes croyances, est qu’il a un plan pour chacun de nous. Son plan pour moi est de faire couler le sang des infidèles en son nom. La vampire se fait langoureuse. J’en arrive au test ultime. Je reste un instant silencieux alors que la belle fait le détail du sort peu enviable qui m’attend. Je reste stoïque. Je tue Torben en moi. J’ai la vision de mes mains étranglant mon propre coup, l’ancien Torben hurlant de terreur. Je le réduis au silence, je le tue, je lui tords le cou. Dieu le veut.


    | Qu’il en soit ainsi. Je suis vôtre, comme vous l’avez dit. Qui serais je pour m’élever contre ces assassinats ? Ma femme m’a été enlevée et s’acoquine avec mes ennemis. Ma sœur est corrompue, mes parents sont loin. Vous croyez sérieusement que j’ai encore quelque chose à perdre. Vous avez déjà mon âme. Ne soyez pas trop gourmande. |


    J’entends les sirènes de voiture de police, au loin. Ca se rapproche. Je souris doucement. Dieu m’entend, et m’aide. Mes maux de crâne reviennent avec force. L’ancien Torben est muselé, mais je sens la folie battre de nouveau à mes tempes.


    | Il va bientôt être temps de voir si vous voulez que cesse ce jeu, où de voir jusqu’où vous voulez le conduire. La police va être là sous peu. Vous ne pourrez les hypnotiser tous à la fois. Trop de témoins, y compris les curieux dans la rue. Vous n’avez que des choix restreints. Prenons cela comme une égalisation de nos conditions, voulez vous ? Vous possédez mon âme, et vous possédez mon destin. Dieu s’amuse de vous voir choisir. Allez vous me livrer, me tuer, me faire disparaître, ou prolonger le jeu ?[/i] |


    Je me penche vers elle, lui agrippe fermement un poignet. Je m’empare de ses lèvres. Je ne l’embrasse pas, pas vraiment. Il n’y a rien de sensuel ou de sexuel dans le geste ; je plaque mes lèvres contre les siennes en un mouvement vif et brutal, qui ne dure qu’un instant.


    | [b]Quelle sorte d’utilité pourrais je donc avoir à vos yeux ? Vous possédez déjà tout, et je ne suis qu’un sujet dangereux. Vous ne manquez pas de sang frais, pas de luxure, et pas non plus d’ennemis plus redoutables que moi. Si vous me disiez enfin pourquoi vous m’avez laissé en vie, et pourquoi vous n’allez pas me livrer à la police.
    |


    Je finis le verre qu’on m’a servi d’un seul trait.

Torben Badenov

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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 13 Sep - 16:21


Torben était le genre d’homme à être vivace et à ne jamais s’arrêter de se battre, même quand lui prouver qu’il n’avait plus aucune chance. C’était sans aucun doute cet esprit de combativité qui me plaisait le plus chez l’humain. Quelque fois, je me revoyais humaine, agissant comme lui, même si jamais je ne m’étais retrouvée dans pareille situation. Même actuellement je faisais tout pour que la situation soit à mon avantage. Je ne baissais jamais les bras, jamais. Et j’appréciais côtoyer des personnes dans le même état d’esprit. Le russe me fascinait autant m’étonnait. Son espèce était si faible, si dénuée de la moindre volonté, pas capable de voir le diable même si ce dernier frappait à leur porte. Ainsi en voir un sortir du troupeau et ne pas hésiter à se frotter aux loups pour sauver sa vie, c’était on ne peu plus fascinant. Il faudrait, pour que ses semblables survivent, qu’ils en fassent de même, mais nous savons tous qu’ils n’en sont pas capables. Se salir les mains les dérange et la notion de bien et de mal les limite. C’était ce qui nous rendait, nous autres vampires, aussi forts. Nous ne nous embarrassions pas de respecter les bonnes mœurs. Nous servions notre intérêt et celui de notre roi, sans nous préoccuper de laisser du sang sur notre passage. Nous étions combattifs et déterminés. Finalement Torben ferait un très bon vampire. Mais pour l’heure, j’avais d’autres projets pour lui.

Je l’écoutais parler, ne l’interrompant pas. Par contre, ma main claqua fortement à le faire saigner sur sa joue lorsqu’il posa ses lèvres sur les miennes. Il n’était point question qu’il puisse se permettre un tel acte sans en subir de conséquences. Je suis la future Reine, sa supérieure et je pouvais le briser en d’une seule main. Ce genre de familiarité n’était pas envisageable. Plus tard peut-être, cependant pour l’instant, il n’en était pas question une seule seconde. Pour me toucher, il fallait le mériter, et ce n’était pas encore le cas de Torben. Je me levais de ma chaise et déposais des clefs de voitures, et les papiers de cette dernière sur la table juste en face de lui. Mon regard était on ne peut plus neutre mais déterminée. Je ne l’avais pas amené ici juste pour qu’il prenne un repas, qui de surcroit, il avait refusé de faire. Qu’importe et dommage pour lui, les mets du restaurant était on ne peut plus délicieux. Je finissais mon verre, puis lui dit

Soit Torben. Si tu penses pouvoir te débrouiller tout seul, je te laisse ta liberté. Je vais même te laisser le choix pour la suite des évènements. Trois options s’offrent à toi. Puisqu’elles ne comptent pas pour toi et que tu n’as que faire de leur sort, et bien Hannah et Jana ne me sont de plus aucune utilité. Ainsi voilà ta première option : tu peux te livrer à la police, dire adieu à ta soit disant vengeance et passer le reste de ta vie entre les barreaux, avec d’autres hommes qui te feront connaitre de nouvelles sensations. Ta deuxième option serait de fuir, d’essayer de te passer de mon sang en vain et de finir par mourir dans un taudis, en manque. Dans les deux cas, je permettrais à Jana de revoir le soleil dès l’aube et de connaitre les méfaits de ce dernier sur notre espèce. Quand à Hannah, et bien elle serait surement retrouvée noyée dans un lac, mort accidentelle bien entendu.

Je passais derrière lui et posais mes mains sur ses épaules pour le masser. Me penchant à son oreille, je rajoutais.

Où bien….

Je resserrais mon emprise, lui faisant surement mal, avant de le relâcher subitement. Cela n’avait duré que deux secondes, mais deux longues secondent pendant lesquelles il eut l’impression d’avoir le poids du monde sur les épaules, prêt à l’écraser

Ou bien tu acceptes de te mettre à mon service. Je laverais ton nom et tu seras un homme libre. Tu auras un logement décent en ville, ou tu pourras vivre à mes côtés. Je t’offrirais chaque soir mon précieux sang… Tout cela en échange de quelques petits… Services. Tu aimes tuer des vampires, tu le feras en mon nom, et les nocturnes que je t’aurais indiqué. Tu seras en quelque chose mon bras droit. Tu pourras même revoir ta chère Jana et Hannah, et partager ta couche avec la première si son futur époux en donne l’autorité. Et qui sait

Je descendais mes mains le long de son cou, souffler sensuellement un air chaud dans son cou

Si tu te montres à la hauteur de mes espérances, il est envisageable que tu puisses rejoindre mes draps de soi.

M’écartant subitement de lui, je vins jusqu’à la porte d’entrée, en un battement de cils

Réfléchie Torben, mon offre est on ne peut plus généreuse. Je te laisse jusqu’à demain soir pour prendre ta décision. Ensuite j’aviserais quand à la situation. Tu sauras me retrouver, ta faim te guidera.

Et sans le laisser pouvoir répondre, je saurais du restaurant. J’entrais dans la limousine et donnais des instructions à mon chauffeur. Il devait provoquer un « accident » avec les forces de police, pour laisser le temps à Torben de s’en aller. Dans la voiture, il trouverait de l’argent, une casquette et un masque fait en peau humain. J’avais avec précaution écorché un homme, afin que son visage soit intact. Avec ce dernier, le russe pouvait se faire arrêter, sans que l’autorité humaine ne le reconnaisse. Il fallait être vampire pour voir la supercherie.

Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé]   ♨ Un bol d'air frais [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 13 Sep - 17:29

    Sa main me gifle violemment. J’accepte la douleur, je serre les dents. Personne ne bouge ou ne réagit dans le restaurant. Personne ne fait mine d’avoir vu quoi que ce soit. Je m’y serais attendu, et le mouvement de Krystel m’assomma un instant, tout en me faisant rencontrer durement le dossier de mon siège de luxe. Je sentis l’odeur du nez dans mes narines, et le sentis couler. Me fichant éperdumment du prix de ces serviettes en soie, j’appliquais la compresse improvisée contre la base de mon nez pour éponger le mince filet de sang qui coulait. Elle avait frappé avec tant de violence que des fleurs de sang éclatèrent devant mes yeux, me rendant aveugle. De ma main libre, je palpais ma joue, en quête de sang, de plaie ou de meurtrissure. Il n’y avait rien, sinon que dès ce soir, j’aurais probablement un bleu formidable. Ma peau me cuisait quand je la touchais, et j’avais l’impression qu’on m’avait frappé avec un objet très dur et envoyé à la rencontre de ma tête à toute vitesse. Un mal de crâne terrible me prit à l’instant précis ou ma vision redevenait claire et où je sentais la douleur avec d’autant plus de force. La garce ne m’avait pas loupée, de toute évidence. La vampire termina son verre, l’air de marbre, comme si elle n’avait pas manqué de m’éclater le visage l’instant d’avant. Elle prit la parole, et je m’attendais à l’inévitable punition. Je savais comment cela fonctionnait, et les règles, si elles étaient claires, restaient tout aussi mortelles une fois assimilées. Surtout quand on est un gros con de russe stupide qui ne comprend rien à sa propre situation.


    Ce qu’elle me dit me subjugua totalement, et éveilla en moi tant de sentiments contraires que je crus que j’allais plus loin encore dans la folie, l’incertitude et la perte totale de contrôle sur mon corps et mon esprit. Comment cela pouvait il se faire, quand elle me proposa de me redonner ma liberté, que je ressente pareil sentiment de détresse et d’abandon ? Paradoxalement avec la haine que je ressentais pour elle. D’ailleurs, pour le coup, cette haine semblait rétrécir de la taille d’une pastèque à celle d’une petite noix, comme si la perspective de la perdre me faisait moi-même perdre pied dans ce monde. Je me sentais petit, faible et totalement dépassé. Ne plus pouvoir voir cette reine, cette déesse, était pour moi le pire des affronts. Comment pourrais je jamais confronter cette passion que je nourrissais pour elle à la haine pure et à la vengeance que je voulais exercer à son encontre ? Je ne le savais pas. Je ne savais plus rien. Il ne me restait plus la moindre certitude. Je n’étais plus humain. J’avais tout perdu. Bien entendu, la première option qu’elle me proposait ne me satisfaisait pas. Je n’avais pas peur de l’enfermement en prison, ni des risques que cela comportait. Je n’avais pas peur des choses immondes qu’elle disait. Je n’avais même plus peur pour moi ou pour ce qui adviendrait à Jana et Hannah sans moi dans les parages. Je craignais de devenir fou sans son sang, sans sa présence, sans sa beauté à contempler. Seigneur Dieu, jusqu’où cette putain du diable m’avait elle possédé ? Ensuite, elle me parla de fuite, et menaça de mort ma femme et ma sœur. Ma haine revint avec force dans mon cœur et dans mon esprit. Je sentais une bouffée de fierté presque martiale remonter à la surface des ruines de ma réalité.



    | Elles ne… Je… Je ne peux pas. |


    Je ne pouvais pas les conduire à la mort. Dieu m’en aurait voulu. Je m’en serais voulu. Une part de moi serait morte. Je ne pouvais plus accepter ce genre de sacrifice. Pas après ces mois et ces mois à subir tant de tourments et de souffrances. Je ne pouvais pas tourner le dos à ce que j’étais devenu, ni à mon but. Je me perdrais en tant qu’homme si je reniais réellement ces derniers élements tangibles de mon existence. Dispersant mes doutes, Krystel redevint unique dans mes pensées lorsqu’elle me contourna et me massa les épaules. Je me sentais fébrile d’un désir presque irrépressible que je ressentais pour elle. Je me contins cependant. C’était divin, ce contact. Je n’y renonçais pas, même si je savais que sa prochaine proposition me damnerait encore un peu plus si seulement c’était possible. La tentation se mua en souffrance l’espace d’un instant, mais je ne lui fis pas le plaisir de me plaindre ou de manifester ma gêne. Puis, tout redevint sensualité et tentation. Elle me promit tout ce que je désirais. Elle faisait preuve de bonté pour moi. Alors qu’elle me proposait tout ce dont je rêvais, ou presque, je me retournais vers elle pour la regarder. Je n’en croyais pas mes oreilles. Ni mes yeux. Tant de beauté, de compassion. Elle me laissait une place dans son existence, tout en me redonnant la mienne, garantissant mon accès et la sécurité à ma sœur et à mon épouse. Le fait que je doive partager Jana me semblait être un moindre mal. Plutôt cela que la mort. Plutôt cela que les limbes de la mort solitaire. Ma résolution et ma foi flanchèrent.


    Pas entièrement.


    Une étincelle de courage, de témérité, continuait d’apporter un peu de lumière dans mon âme corrompue, rendue si sombre par les « bienfaits » de la vampire. Redevenir libre, vivre décemment, Son sang. Tuer des vampires. Revoir ma sœur et mon épouse. Mes yeux se rougirent. Je résistais à la tentation, je menais un violent combat interne, ne parvenant pas à me départager. Elle souffla dans mon cou, me caressant de ses mains de pêcheresse. Elle souffla dans mon cou, et souffla cette ridicule étincelle. Je brûlais d’un désir incroyable à son encontre, et la perspective de sa chair me fit littéralement bouillonner. Ma Déesse me quitta, et mon monde s’écroula. Tout était réduit à ces clefs de voiture et à ces papiers. Je pouvais aller m’échapper, j’avais compris le message implicite, qui n’était probablement qu’un autre jeu à mes dépens. Je scrutais un long moment ces clefs et ces papiers, personne ne me dérangeait. A la limite de ma conscience, je percevais, le bruit lancinant et de plus en plus fort des voitures de police. Elles se rapprochaient. J’entendis des klaxons dans la rue. Un bruit de choc. Les voitures qui freinent en vitesse. Les policiers qui constatent l’accident, tandis que les autres hurlent des ordres. Ils montent déjà.


    Je relève les yeux. Je sais ce que je vais faire. Je prends les clefs et les papiers, mais ne m’enfuient pas vers le véhicule. Je bouscule un serveur et prend l’escalier qui se trouve derrière les cuisines, traversant des nuages de vapeur et de délicates odeurs, en trombe. Je pousse la porte du haut, débouche sur le toit. On m’a tout pris. Mon Amour, ma famille, mon devoir, mon honneur et ma dignité. Me reste le destin. Je saute sur le toit suivant, trop loin. Je tombe. Je me rattrape à un balcon. Mon arcade sourcilière explose contre le marbre. Le sang inonde mon visage et la pierre. Je cours encore, passant au travers la vitre. Je passe devant les résidents ébahis. Je sors par la porte d’entrée, dévale les escaliers. Je coure dans la rue. Je coure jusque dans la nuit noire, dans l’ombre. Le manque et la faiblesse de mon corps me rattrape. Je m’effondre dans le parc municipal.


    Bientôt, je devrais reprendre la fuite. Et prouver ma valeur à ma nouvelle Maîtresse.

Torben Badenov

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