Première quinzaine de Mai 2018

C’est au moins la cinquième fois qu’Aleksandra lance un coup d’œil inquiet par la fenêtre de sa cuisine. Elle a limité ses sorties en journée uniquement il n’est même pas question de mettre un pied dehors si le soleil est couché quitte à se laisser mourir de faim si jamais elle a oublié de faire le plein de son frigo à temps. Heureusement pour elle les journées sont de plus en plus longues mais ça va finir par s’inverser et là elle sera fatalement coincée.

Elle se ronge les ongles en songeant à ce qui se passe déjà actuellement. Même en journée elle n’est pas tranquille. Elle essaye tout de même de dormir un maximum avant que la nuit tombe et lorsque les derniers rayons de soleil ont disparu elle se poste devant sa fenêtre et guette la moindre ombre inquiétante. Cela fait déjà quelques jours que ses collègues lui ont dit qu’elle avait une mine affreuse. Heureusement avec le changement de climat dû à la fin du printemps tout le monde s’imagine qu’elle a simplement pris froid.

Alors pour la première fois depuis un mois Aleks s’est décidée à parler à quelqu’un de confiance. Elle fait défiler les noms sur son téléphone pour choisir l’heureux élu. Elle songe à Malcom, il est exécuteur de la Meute après tout et connait ses angoisses au sujet de cette mission.

* Mais c’est un crétin fini. * songe-t-elle en continuant sa recherche.

Roxane… Même pas en rêve ! Mike… Il y a bien longtemps qu’elle n’a pas de nouvelles de sa part, il doit avoir d’autres chats à fouetter. John… C’est un vrai débat interne qui se déroule alors qu’elle a déjà commencé à rédiger un message. Elle sait que ça va être compliqué de cracher le morceau, après tout John est totalement opposé à cette idée d’approcher des vampires depuis le début parce que sa haine envers cette espèce n’a pas de limite.

Message a écrit:

Hey,
Tu serais dispo pour passer à la maison ? Thé et gâteaux garantis… J’ai besoin de te parler d’un truc.
PS : Si tu pouvais passer par la fenêtre en mode discrétion totale ça m’aiderait.

Une fois le message envoyé, pas moyen de revenir sur ce qui est dit. Elle abandonne son téléphone pour préparer une petite pile de vêtements. L’avantage de sortir avec des Métamorphes c’est qu’on finit par se faire un petit stock de vêtements pour homme sans que ça ne soit trop suspect. Même si l’idée de laisser John emprunter des vêtements de Duncan est un peu glauque dans le fond. Mais comme on dit aux grands maux les grands remèdes…

La jeune femme finit par se poser dans son canapé devant la télé, luttant doucement contre le sommeil qui finit tout de même par l’emporter. Elle se réveille cependant en sursaut à plusieurs reprises en croyant entendre un bruit dans la chambre. Mais après plusieurs vérifications il ne s’agit que du vent s’engouffrant dans la pièce.

C’était probablement inconscient de laisser une fenêtre ouverte comme ça mais elle vivait au troisième étage de son immeuble, il n’y avait aucun accès si ce n’est en volant et un vampire ne pourrait jamais entrer sans y être invité, même si le soleil brillait encore dans le ciel. Alors elle finit par se laisser emporter un peu plus par le sommeil, se roulant en boule dans son canapé en attendant que John réponde ou non à son message. Parce qu’il serait capable de lui répondre deux jours plus tard. C’est pour ça qu’ils n’étaient plus ensemble après tout.

Mon portable vibre sur mon bureau. Les yeux rivés dessus, je me tâte à le consulter. Les commandes ne font que qu’augmenter, et il n’est pas rare que de nouveaux clients m’appellent. Ayant plus de secrétaire, les appels me prennent du temps sur mon planning. J’étais assis à mon bureau, dessinant une esquisse d’un dressing pour une cliente qui réside à Glasgow. Je travaille dessus depuis une bonne heure, ce sera l’occasion de faire une pause. Je prends mon portable, le prénom Aleks s’affiche. Je reste un moment pensif, avant de décider de lire son message. Elle me demande de passer chez elle pour me parler d’un truc. D’un truc ? Je n’aime pas la tournure de la phrase. Je n’aime pas les trucs, les surprises. En plus je dois passer par la fenêtre. Je sais pas pourquoi mais ça me rends de mauvaise humeur. J’allais passer comme un voleur chez mon ex ? Peut-être qu’elle a un nouveau mec, et qu’elle a arrêtée sa relation plutôt libre avec Duncan ? De toute manière peu importe la raison, je grogne.

Je décide de terminer mon esquisse et oublie d’envoyer un message à Aleksandra. Après quelques minutes, je traverse la maison pour rejoindre le jardin. J’enlève mes vêtements, les laissant sur le transat. Les filles comprendront rapidement que j’ai pris mon envol. Nue comme un verre, je pousse légèrement sur mes pieds et me transforme en aigle. Mes longues ailes se déploient, m’aidant dans mon ascension vers le ciel ensoleillée. Je prends de l’altitude, et apprécie ce moment de liberté. Je prends la direction d’Edimbourg. J’aurais pu m’y rendre en voiture mais j’en avais au moins pour une bonne heure de route. En me transformant en aigle, je pouvais diviser mon temps de trajet par deux. Au bout d’une demi-heure, je voyais l’immeuble Aleks au loin.

Avant d’amorcer ma descende, je fais le tour de l’immeuble pour repérer le coin, et éventuellement un humain qui pourrait me voir entrer dans l’appartement. Ce serait étonnant de voir un aigle royal passer par une fenêtre. Je préfère rester prudent. Il n’y avait pas grand monde dans la rue. Tant mieux. Après quelques secondes, je décide de descendre et en quelques battements d’ailes me voilà dans l’appartement reprenant forme humaine. Aleks allongée dans son canapé, semble émerger doucement de son sommeil. Il y en a qui ont le temps de faire des siestes. Elle me donnerait presque envie de m’allonger prés d’elle et d’en profiter pour en faire une également. Je n’aurais pas hésité si nous étions encore ensemble.

Salut.
Fis-je simplement en me dirigeant vers une pile de vêtement. Je préfère ne pas me demandant à qui appartient ce t-shirt et ce jeans. En les enfilant je me rends compte que les vêtements choisis ne sont pas vraiment à ma taille. Duncan est plus petit et plus mince. Ça doit lui appartenir. J’avoue que ce n’est pas difficile d’être plus petit, vu ma taille et mon gabarit. Je me sens serrer dans ce haut moulant. Ça ferra l’affaire pour le temps que je passe chez la métamorphe.

Alors de quoi voulais-tu me parler ?
Demandais-je en bougeant les muscles de mes épaules ; Je ne tourne pas autour du pot. Son message m’avait tout de même inquiéter, et d’une certaine manière je voulais qu’on entre dans le vif du sujet pour me sentir soulager. Surtout que la mission qu’elle avait aux seins des vampires me donnait la nausée rien que d’y penser.

Première quinzaine de Mai 2018

Un bruissement d’aile alors que le vent s’engouffre dans la maison tire Aleks de son sommeil. En se redressant un peu elle découvre John qui la salue simplement avant d’aller prendre les vêtements que j’avais préparé. L’avantage de la Meute c’est qu’on prend l’habitude de voir tout le monde à poil sans en être choqué le moins du monde. La jeune femme avait donc peu de peine à rester de marbre pendant que John s’habillait. La tâche ne semblait pas facile vu Duncan et lui n’avaient pas vraiment le même gabarit.

Okay, se serait mentir que dire qu’elle n’a pas hasardé un coup d’œil sur la musculature bien dessinée de cet ex amant. Rassemblant ses cheveux en bataille pour les attacher en une queue de cheval haute, Aleks tentait de sortir de son brouillard post sieste impromptue avant le coucher de soleil. Comme à son habitude John ne tourne pas autour du pot et demande des explications au sujet de son message. Elle s’assoit donc en tailleur avant de soupirer en réfléchissant par où commencer. Elle aurait voulu ne pas donner de mauvaises nouvelles mais qu’importe la façon de le dire, elle connait l’homme se sera mal pris.

« Je voulais juste que tu transmettes un message à la Meute au sujet de la mission. »

Mal à l’aise, la jeune femme songe qu’elle aurait peut-être dû contacter Malcom même si cela voulait dire supporter ses moqueries pendant tout le temps où il serait présent. Mais si ça avait été Malcom elle n’aurait pas eu le plaisir de se rincer l’œil… Restons concentrées ! Avant que le Métamorphe ne puisse faire le moindre commentaire elle doit lui dire ce qu’elle a transmettre.

« J’ai pris contact avec un Vampire. Un vieux Vampire… Je dois encore y travailler mais je me rapproche du but. »

Elle lève les yeux vers lui en attendant toutes sortes de réactions. Elle comprend tellement bien son aversion pour les Vampires, elle la partage pourtant mais savoir ce que les Vampires savent ou ce qu’ils vont faire n’a pas de prix. Mais la peur qui l’empêche de fermer l’œil de la nuit donne tellement raison à toutes ces personnes qui lui ont dit qu’elle partait en mission suicide.

* Il est trop tard pour faire demi-tour de toute manière. Au contraire il va falloir y retourner. *

Mais n’y pensons pas tout de suite, plus tard peut-être. Le plus important c’est de savoir si oui ou non Aleks a raison de se retourner toutes les cinq minutes pour savoir si quelqu’un la suit.

« T’as vu personne en entrant ? Je veux dire quelqu’un de suspect qui semblait chercher quelque chose ? » demanda-t-elle en jouant nerveusement avec une mèche folle qui s’était échappée de la coiffure faite à la va-vite.

Un instant j’aurais aimé croire qu’elle m’avait appelé pour une autre raison. Un problème d’étagère cassée, de plomberie, de n’importe quoi. Lorsque j’ai eu son message, je savais pourtant qu’elle m’avait appelée pour parler de sa mission. Je sens mon sang palpiter dangereusement dans mes veines, lorsqu’elle prononce le mot « vieux vampire ». Je respire pour garder mon calme. Je lui devais d’être calme parce que je vois et ressens sa peur dans sa façon d’être, dans ses yeux. Je m’installe à ses côtés, les coudes sur mes cuisses, mes mains joignent sous mon menton et le dos replié vers l’avant. Je sens que je pourrais exploser à tout moment. Je suis un homme qui a du faire des efforts pour réprimer la violence qui ronge mon âme. Je me devais de rester calme. Je tourne mon regard vers elle.

Je n’ai vu personne. J’ai fais le tour de l’immeuble, personne n’est en faction devant chez toi, aucune voiture suspecte. Rien qui puisse t’inquiéter. Avant de partir, je referais le tour …
Répondant à sa question. Elle était inquiète, et les cerne sous ses yeux m’indiquent qu’elle dort mal. J’étais contre, non pas de son idée, mais que ce soit elle qui s’occupe de cette mission suicide. Un métamorphe avec un vampire, c'est un métamorphe mort. Je me redresse lui adressant un petit sourire. Enfin j’essaye, ça ressemble à un rictus en coin. Je n’arrivais pas à faire mieux.

Raconte-moi, qui est-il ? Et comment tu l’as rencontré ?
Je lui demandais des détails pour deux raisons. De l’une, s’il arrivait quoique ce soit à la jeune femme, je ne manquerai pas de traqué le vampire et le déchiqueté comme il se doit. Je sais que je ne pourrais rien faire sans l’aval de l’Ulfric mais ça ne m’empêche pas de savoir que je serais le premier à lever la main. Deuxièmement, je me devais de tout connaître pour relater son histoire à Hayden et Isadora.

Et qu’est ce qu’en dit Duncan de tout ça ?
Lui demandais-je. Après tout, il est son mec même si leur relation semble plutôt compliquée. Les relations libre n’est pas vraiment mon truc. J’aime les choses simples surtout en amour bien que les filles n’arrêtent pas de me dire que c'est plus compliqué que ça. Sélène pense que c'est parce que je suis un homme. Enfin peu importe. Je reporte mon attention sur la métamorphe, prés à écouter tout ce qu’elle me dira.

Première quinzaine de Mai 2018

Aleks retenait son souffle en voyant l’attitude de John. Elle craignait qu’il ne laisse éclater sa colère mais il semble faire un effort pour ne rien en montrer. Et elle soupire de soulagement lorsqu’elle l’entend dire qu’il n’a vu personne. Sa promesse de refaire un tour en partant la rassure un petit peu. Bien sûr elle sait qu’une seconde après sa vérification quelqu’un peut venir, c’est pas comme si les vampires étaient d’une nature très lente.

Il en vient à la questionner sur le fameux Vampire et sur la manière dont elle avait mis la main sur lui. Elle avait une forte envie de lui demander en quoi c’était intéressant de savoir ça mais elle l’avait appelé et il était venu rapidement. Sans compter que c’est lui qu’elle missionnait pour faire le rapport au reste de la Meute.

Mais à l’instant où elle allait commencer à lui raconter cette histoire pitoyable il posa une question qui la laissa hésitante. Duncan… Ca faisait un moment qu’elle ne lui avait pas donné de nouvelles, enfin si un texto ou deux quand elle parvenait à penser à autre chose que regarder par-dessus son épaule.

« Duncan est au courant de rien pour l’instant. J’ai pas franchement envie de lui en parler. Je ne sais pas si tout ça va vraiment marcher… »

Elle se faisait la réflexion depuis un moment. Elle n’avait pas le temps pour sa vie personnelle, tout ce qui importait c’était la Meute et la sauvegarde des Métamorphes dans ce monde hostile. Et puis Duncan était à des kilomètres de tout ça, ce n’était pas dans sa nature de s’inquiéter pour ceux qui n’étaient pas spécialement proches de lui. Mais après cet aveu Aleks se sentit un peu gênée, non pas de ce qu’elle disait mais plutôt à qui elle le disait. Ok ils étaient amis mais John restait un ex et c’était bizarre.

« Mais sinon pour le Vampire je l’ai un peu cherché en allant dans le quartier de Nightown. J’ai trouvé un prétexte bidon pour l’aborder et ensuite les choses se sont un peu faites toutes seules. Je lui ai dit que j’avais peur et que je cherchais un Vampire digne de ce nom pour me protéger même si pour ça je devais donner un peu de mon sang pour le nourrir. »

Qui est-il ? C’est une question à laquelle la jeune femme aimerait bien répondre. Hélas il n’avait pas pensé à lui donner son pédigrée complet sur les divers siècles qu’il avait traversé.

« Il sait que je lui ai un peu menti donc il n’a pas voulu me donner un nom pour l’instant mais je pense qu’il est vieux et probablement bien placé. » dit-elle essayant de se montrer positive et souriante pour éviter de rendre les choses plus horribles que ce que l’on pouvait déjà croire.

Mais ce n’était pas juste pour lui parler de tout ça qu’elle avait voulu le voir, elle voulait aussi des nouvelles de ce qu’il se passait au sein de la Meute.

« Tu sais à peu près tout. Et la Meute ? Il ne s’est rien passé de grave dernièrement ? » s’inquiéta-t-elle.

Duncan n’est pas au courant, ce qui en dit long sur leur relation. Je ne devrais pas m’en préoccuper, après tout la jeune femme faisait ce qu’elle voulait de sa vie. Je n’avais plus droit au chapitre. Duncan est un métamorphe solitaire, bien loin des préoccupations de la meute. Je n’ai rien contre ce type, étant donné que je le connais que très peu. Il faut dire que je ne recherche pas sa compagnie, il s’agit du mec de mon ex-copine. Elle m’avoue à demi-mot que leur relation est peut-être vouée à l’échec. Je suis étonné qu’elle me fasse une telle confidence. On est à nouveau des amis, mais ça reste toujours aussi étrange que de parler de nos vies amoureuses. D’une certaine manière, je n’aurais pas du lui poser la question. Tout ceux-ci ne me regarde pas.

Je me redresse et m’installe plus confortablement dans le canapé, alors qu’elle me parle du vampire. Elle ne semble pas avoir beaucoup d’information le concernant. Vieux. Bien placé dans la hiérarchie vampirique. Je déglutis difficilement, et sens mon sang faire qu’un tour dans les veines. Lui donner du sang ! Je savais que la personne qui serait en charge de cette mission serait obligée de se sacrifier. Mais savoir qu’Aleksandra serait cette personne, j’ai du mal à avaler l’idée. Avant même que je puisse répondre elle me demande des nouvelles de la meute. Mais je ne voulais pas qu’on parle de la meute. A cet instant mes seuls pensées sont dirigés sur elle, et l’éventualité de la voir dans les bras d’un nocturne. Je me lève énervé, une main sur la hanche, l’autre me frottant le menton.

C'est n’importe quoi ! Il est temps que tu arrêtes … je dirais à Hayden de désigner quelqu’un d’autre.
Dis-je implacable. C'est ce que j’allais faire. Dés que je pourrais j’irais voir Hayden et lui dire qu’Aleksandra n’était pas la fille qu’il fallait. Il nous faut quelqu’un d’autre pour cette mission. Une personne qui sera faire face au danger que représente un vampire. Je voyais bien qu’elle était apeurée de ce qu’il pouvait se passer. Elle n’était pas faite pour ça. je contourne le canapé et commence à enlever mon haut.

Je vais aller voir Hayden … c'est trop dangereux, et tu n’es pas … je ne veux pas que tu y ailles. - Dis-je fermement en me tournant vers elle. On n’avait beau ne plus être ensemble, je tenais encore un peu à elle. Je la regarde le t-shirt dans ma main. Je n’avais aucun droit de m’énervé mais voilà je n’arrive pas à imaginer Aleksandra dans les bras d’un vampire, ses crocs sur son cou délicat.

Il y a d’autres métamorphes qui pourraient se charger de cette mission. Personne ne t’en voudra si tu arrêtes ! Je vois bien que tu as peur … ce n’est pas une vie ! Tu ne pourras pas tenir longtemps à ce rythme et tu n’es pas assez entrainer. As-tu songé aux conséquences ?

Première quinzaine de Mai 2018

Aleks était mal à l’aise d’avoir laissé ce sujet arriver. Duncan… C’était un homme bien mais son indépendance les éloignait même si au final ils n’avaient jamais été en couple. Ils avaient été clairs sur le sujet. Aleks n’avait pas voulu se voiler la face et prendre le risque de subir un nouvel échec dans sa vie affectueuse comme cela avait été le cas avec John.

Mais passons tout ça il y a plus important surtout que John ne semble pas vouloir rebondir sur le sujet, tant mieux. Mais le nouveau sujet ne semble pas lui plaire pour autant. Alors elle essaye de changer de sujet en parlant de la Meute parce qu’elle veut aussi avoir des nouvelles de tout le monde en priant très fort pour qu’il n’y ait pas eu de nouvelle attaque. Mais c’était un peu naïf de croire que John allait encaisser tout ça sans dire un mot. C’était déjà un miracle qu’il ne l’ait pas fait plus tôt vu la haine qu’il vouait aux nocturnes.

Elle le suivait du regard alors qu’il se levait et déclara qu’elle devait arrêter. Il voulait en parler à Hayden pour mettre quelqu’un d’autre sur le coup. Jusqu’à présent la Métamorphe était engourdie par la peur qui menait sa vie depuis près d’un mois mais en voyant la réaction de John les choses commençaient à se changer en douce colère. Elle plissa les yeux alors qu’il commença à dire quelque chose avant de conclure par son désir à lui de ne pas la voir y aller. Depuis quand avait-il son mot à dire de toute manière ? Et qu’est-ce qu’il avait l’intention de dire juste avant ?

Vexée que tout le monde la prenne pour une petite créature faible elle du serrer les dents pour ne pas lui hurler des horreurs à la seconde où il enchaîna. Les conséquences ? Elle allait devoir vivre toute sa vie ce double jeu avec cette sangsue capable de le tuer en quelques secondes. Et de toute manière il était trop tard pour faire demi-tour.

« J’ai pas le choix John. Ca fait déjà un mois que je laisse traîner cette histoire. Il m’a demandée de venir chez lui sinon c’est lui qui viendrait et je doute que ce genre de personne aime devoir se déplacer. » dit-elle en tentant de se calmer.

Elle ne voulait en aucun cas montrer qu’elle avait peur rien que d’y penser et elle ne voulait pas non plus se fâcher avec John pour ça. Elle se leva, sans le moindre coup d’œil pour lui et se dirigea dans la cuisine pour mettre de l’eau à chauffer. Elle revint timidement dans le salon, cette conversation n’était pas encore terminée.

« Pourquoi tout le monde pense que je n’ai pas ce qu’il faut pour cette mission alors que Hayden m’a donné le feu vert ? Aucun Métamorphe proche de la Meute peut accepter une idée pareille. Tout se passe bien John… J’ai peur parce que c’est normal, on a tous eu des amis tués par des Vampires et que je ne sais toujours pas dans quoi je m’embarque. »

Elle attrape une veste qui trainait dans le bordel qu’elle avait laissé s’installer au fur et à mesure et cache ses mains dans ses poches. Si elle avait su que John réagirait aussi vite elle aurait pris le temps de se calmer mais bien sûr quand on ne l’attendait pas il réagissait plus vite que prévu. Toujours est-il que c’était fait, tout comme sa rencontre avec ce Vampire qui avait promis bien des choses si elle ne venait pas volontairement à lui. Alors elle changea de nouveau de sujet.

« Et puis d’abord avec tout le respect que j’ai pour toi t’as pas ton mot à dire sur mes décisions. » finit-elle par dire doucement.

S’ils devaient s’engueuler au moins elle lui donnait de quoi faire mais elle ne supporterait pas d’entendre une personne de plus lui dire qu’elle n’avait pas l’étoffe pour faire ce genre de choses. Surtout que maintenant c’était carrément trop tard pour faire demi-tour. Etoffe ou pas elle devrait faire avec ou envisager l’éventualité qu’elle pourrait finir en esclave dans le fond d’une cave.

Si ! Elle avait le choix. Elle pouvait très bien arrêter, et avec la meute ont trouverait le moyen de la protéger. C'est le problème avec les vampires, ils sont arrogants et dangereux. Ils sont comme des sangsues. Dés qui la capté l’odeur d’Aleksandra, il ne là lâchera pas. Je suis à peine étonné lorsque la jeune femme me précise que si elle n’y allait pas, c'est lui qui viendrait à elle. Je ne la quitte pas des yeux alors qu’elle se dirige vers sa cuisine. Je ne la vois pas comme une fille fragile. Une poupée en porcelaine qui serait facile de cassé rien qu’en la jetant au sol. Mais face à un vampire ! Elle n’a aucune chance. C'est une réalité ! Nous sommes vulnérables face à cette espèce.

Tu t’embarques pour une mort certaine. – lâchais-je sèchement.
J’aurais pu simplement la rassurer mais ce ne serait pas l’aider que d’occulter la réalité des risques. D’un côté, je savais que lui faire peur n’était pas la solution, et de l’autre si elle avait la frousse j’espérais qu’elle prenne simplement la décision de tout arrêter. Même si cette décision ne serait pas simple, on pourrait très bien trouver une solution de replis. D’ailleurs avais-t-elle songé à une solution de replut en cas problème ? On ne s’embarque pas dans une telle histoire sans penser à un plan de secours. Je la regarde enfiler sa veste et cacher ses mains tremblantes dans ses poches.

Et voilà que j’entends la phrase que je redoutais. Je n’avais pas mon mot à dire ! Elle prenait ses propres décisions et je n’avais rien à dire. Nous n’étions plus un couple depuis longtemps. Nous avions déjà eu du mal à redevenir des amis. Tout avait été de ma faute, de mon manque d’attention. Toujours à l’oublier, à oublier des rendez-vous. Oui, oui, j’ai merdé ! On me la assez souvent soufflé. J’étais heureux avec elle, mais ça n’a pas suffit pour que je fasse attention à elle.

Ecoute, je suis énervé pour une bonne raison. Comme tu dis, on n’a perdu beaucoup nos amis … et je … - difficile de lui avouer ce que je ressens. Ce n’est pas mon truc. Vraiment pas ! - … m’inquiète pour toi … OK ! – dis-je énervé.
Je lance le t-shirt sur sa table, préférant rester torse nu plutôt que de me sentir étriqué. Ces vêtements ne sont pas à ma taille et ça m’emmerde de mettre des vêtements qui sont en plus à son nouveau mec. Trop bizarre ! Je trouve que j’ai fais un véritable effort de lui dire que je m’inquiétais pour elle.

Je pense que tu n’es pas faite pour cette mission… mais tu as pris ta décision – dis-je avec une grimace. Je me rassoie sur son canapé, essayant de garder mon calme. De toute manière, je n’avais pas le choix que de garder mon calme. - … Jamais j’aurais cru te voir embarqué dans une telle histoire. Si j’avais pu prévoir que tu te serais désigné pour te faire sucer le sang par un parasite, j’aurais peut-être fait ... plus attention à toi ! – les regrets n’allaient pas nous aider mais peut-être que si Aleksandra et moi nous nous n’étions pas séparé, elle ne se serait pas engagés dans cette voies. Je la regarde, et soupire, la trouvant toujours aussi belle. – As-tu vu avec Hayden un plan de replis en cas de problème ? Quelqu’un à appeler ? – lui demandais-je doucement.

Première quinzaine de Mai 2018

Aleks avait peu de fois l’occasion de lancer un regard qui se voulait mauvais mais John l’avait cherché. Si elle n’avait pas été inquiète jusqu’à présent maintenant elle avait les boules et se sentait seule au monde.

« T’es vraiment réjouissant comme gars. La prochaine fois que je déprime je viendrais te voir pour me fendre la poire. » dit-elle sans le moindre sourire.

Elle haussa les sourcils alors qu’il commençait une phrase qui promettait d’être intéressante venant de sa personne. Il finit par s’énerver en avouant qu’il s’inquiète pour elle. Il lui faut plusieurs dizaine de secondes pour comprendre l’ampleur d’une telle déclaration. Voilà maintenant ça redevenait ultra bizarre et embarrassant. Elle aurait dû appeler tout le monde sauf lui en fait mais il était trop tard pour lui dire de partir.

Surtout que plutôt que de continuer à lui donner l’espoir qu’il finirait par enfiler le T-shirt qu’elle lui avait donné il finit par lancer le vêtement sur la table. Bon entre nous ça n’aurait pas arrangé grand-chose qu’il se retrouve moulé dans ce T-shirt définitivement trop petit mais ça aurait pu donner l’illusion que si. Maintenant l’ambiance était bizarre et tendue mais en plus de ça il était toujours à moitié à poil sous son nez.

Le calme était à peu près revenu et elle dû faire un véritable effort de concentration pour capter la fin de sa phrase. Il était en train de se faire à l’idée qu’elle avait pris sa décision et que tout ceci n’était plus discutable. Elle aurait été presque satisfaite si la suite ne l’avait pas littéralement laissée bouche bée. Sous prétexte qu’elle était sans histoire et en sécurité elle ne méritait pas son attention ?! Elle avait tellement envie de l’insulter ou de lui balancer un truc, le premier objet qui lui passerait sous la main. Au lieu de ça elle serrait les dents et les poings en essayant de se contenir.

Elle partit chercher la bouilloire qui avait fini sa tâche pour verser l’eau brûlante dans une théière. Elle revint dans le salon qu’avec celle-ci et deux tasses. S’il en voulait pas ça le regardait, elle avait pas l’intention de le prendre par la main. Elle était fâchée et vexée de ce qu’il lui avait dit mais elle continuait à ne rien dire et posa un peu brutalement les tasses lorsqu’il lui demanda si elle avait vu un plan de secours si les choses tournaient mal.

« J’aurais dû prévoir quelque chose avec Ashleigh mais elle est… J’ai personne de prévu. » avoua-t-elle finalement en se versant une tasse de thé.

Elle n’en voulait à personne parce qu’il avait été compliqué de faire face à cette perte tout comme celle de Mary. La Meute faisait face à de nombreux changements et elle s’en trouvait affaiblie. Tout le monde avait des missions assignées donc reprendre celles de ceux qui étaient partis ça compliquait encore plus les choses.

« Ca veut dire quoi que tu aurais fait plus attention à moi si t’avais su pour ce genre de mission ? » finit-elle par demander.

Parce que c’était trop difficile de garder le silence sur un tel aveu. Elle avait fait en sorte de le demander sur un ton doux et volontairement non revanchard comme ça aurait pu être le cas si elle avait posé la question lorsqu’il avait parlé.

Elle avait fait une première erreur en voulant faire de John son ami. Sa deuxième avait été de l’appeler. Maintenant ils étaient enfermés dans une situation gênante, lourde et fatigante. Ils ne pouvaient pas passer du coup de colère aux aveux déstabilisants.

« John… Arrêtons de nous faire du mal. Tu l’as dis j’ai pris ma décision et c’est comme ça. Les choses vont bien se passer, contrairement à ce que tout le monde pense, toi compris, j’ai de la ressource. Les chats ont neuf vies. »

Elle lui adressa un petit sourire qui ne devait pas être très convainquant mais on s’en fout de toute façon sauf si elle lui disait qu’elle renonçait et qu’elle allait s’enfermer toute sa vie à Wolfheaven il ne la lâcherait pas. Or elle n’avait aucune intention d’abandonner. Elle irait voir ce Vampire et ferait en sorte de devenir sa Pomme de sang comme c’était prévu. Il avait été assez vieux et puissant pour résister à la tentation donc les choses devraient aller surtout qu’une fois le contrat signé la vie d’Aleksandra et sa sécurité deviendraient la principale occupation de ce dit Vampire. Leurs lois étaient claires sur le sujet sinon il y laisserait la vie lui aussi.

Je n’étais pas le genre de type réconfortant, tout doux et donnant des conseils avisés. Ce n’était pas mon genre, et combien même j’aurais donné des conseils à Aleksandra, je n’étais pas sûr qu’elle m’écouterait. Alors oui, elle allait droit vers une mort certaine. C'était une réalité, autant lui dire, même si cela ne lui plaisait pas. Le but n’était pas de la déprimer. A moins que cela la dissuade de participer à cette mission complément suicidaire. Là encore j’en doute. Elle semblait déterminée. Les tasses claquent sur la table. La métamorphe était énervée. Pas besoin d’être Freud pour savoir que j’en suis la cause.

Je grommelle alors qu’elle m’avoue qu’elle n’avait personne pour la sortir de là en cas de problème. De mieux en mieux. C'était apparemment Ash’ qui devait s’occuper de ce détail. Un détail qui avait son importance. J’avais envie de l’engueuler une nouvelle fois ; Lui dire qu’elle s’était quand même lancer dans cette histoire sans penser à un plan secours. L’idiote ! Comment voulait-elle s’en sortir ? J’enrage, et lui lance un regard noir. Elle voulait qu’on la soutienne, mais elle faisait tout de travers. Je garde le silence, préférant ne pas envenimer notre conversation alors qu’elle se sert une tasse thé. Ma colère est prise de court lorsqu’elle me demanda pourquoi j’aurais fais plus attention à elle si j’avais su pour cette mission. Répondre, revient de parler de sentiment. Ce qui n’est pas vraiment mon truc. Autant dire que je ne suis pas très doué dans ce domaine.

Tu sais très bien ce que je voulais dire … - Je me racle la voix, cherchant mes mots. - … Si je n’avais pas merdé concernant notre relation, tu n’aurais pas eu cette idée complément idiote de vouloir espionner un vampire. On était bien ensemble …

Je reprends doucement, regardant mes mains.

Si je suis aussi dur avec toi. C'est juste … parce que je m’inquiète. – me justifiais-je. Cet aveu aurait été moins gênante si Aleks n’avait été qu’une amie parmi tant d’autre. Ce n’est pas le cas. Je tourne mon visage vers la jeune femme. Ma colère s’était estompée. Certainement parce que je me sentais coupable d’avoir laissé Aleks me quitter. Je ne l’avais pas retenu. J’avais juste pris note de sa déception, de sa colère envers mon manque d’attention et je les laissé sortir de ma vie. Autant dire que devenir des amis après, à été très compliqué. Elle essaye de me réconforter en me disant que les chats ont neuf vies. Mouai ! Ça ne marche pas !

Neuf vies, … tu me faire rire … Je ne suis pas l’un de tes élève que tu essaie de réconforter. - Lâchais-je sèchement. Je sais combien je pouvais me montrer borné, implacable. Si je continuais comme ça, nous allions nous prendre la tête pendant des heures. Je n’avais pas envie de me disputer avec la métamorphe. Je voulais juste qu’elle comprenne combien je suis attaché à elle. Ok, je lui montre d’une façon très maladroite.

J’uis désolé … tu as raison on va arrêter de se faire du mal. – dis-je doucement. Je me redresse et m’avance vers le bord du canapé pour me servir une tasse de thé. – Si un jour tu as besoin de moi, je serai là !

Elle avait fait un choix, je n’avais pas à intervenir, sauf en cas de problème. Je serais là pour elle. Comme un ami devait l’être avec une amie. La fumée s’élève de ma tasse, me laissant bien songeur un moment. Je me sentais quelques peu frustré de ne pas réussir à faire changer d’avis Aleksandra. Etrange. Je ne touche pas à ma tasse, la laissant se refroidir doucement.

Est-ce que tu veux que je voie avec Hayden pour un plan de secours ? Et se serait bien que tu t’entraines avec quelqu’un qui … - je m’arrête avant de reprendre - … ne sera pas moi pour éviter qu’on s’étripe … - Mes lèvres s’étirent en un petit sourire pour détendre l’atmosphère. - … quelqu’un qui pourra te montrer des techniques de défense. Je pense à Malcom …

Je commence tout juste à accepter les faits. Ce n’est pas simple mais autant lui donner toutes les armes pour mener à bien cette mission. Avec un bon entrainement, elle pourrait se défendre et courir à toutes jambes.

Première quinzaine de Mai 2018

Aleks s'attendait à une réponse surprenante mais probablement pas à cette théorie fumeuse. Ça voulait dire quoi ? Que s'ils avaient été toujours ensemble elle serait restée sagement enfermée à attendre des heures, des jours qu'il se pointe une fois qu'il en aurait fini avec son travail ? Elle n'était pas du genre féministe mais cette façon de présenter les choses étaient tellement ridicule qu'elle avait du mal à ne pas lui claquer le beignet avant de lui demander de partir. Pourtant elle ne dit rien, c'est préférable avant qu'elle devienne grossière et le fiche à la porte avec ses idées rétro. Il en profite donc pour enchaîner et avouer qu'il s'inquiète pour elle.

Si elle avait su qu'il suffisait d'avoir des idées du genre suicidaire pour qu'il fasse attention à elle... Non, elle aurait même pas essayé se genre de chantage affectif, ce n'était clairement pas son genre. Elle s'était contentée de lui dire combien elle était déçue, triste et fâchée de n'être que sa deuxième source de préoccupation. Elle avait espéré un mensonge comme quoi il essayerait de se corriger mais non il n'avait rien dit. Alors elle n'avait pas eu d'autres choix que de tourner la page. Mais il avait raison, ils étaient bien ensembles, à tel point qu'il y en avait pas mal qui étaient surpris de ne plus les voir ensemble mais il n'était pas question de se laisser attendrir à la simple évocation d'un passé qu'il avait gâché.

« C'est certain. Mais alors fais-moi plaisir et arrête de te mettre dans le crâne que c'est simplement parce qu'on n'est plus ensemble que je fais ça. »

Elle fait de son mieux pour ne pas laisser percer la colère qui la tenaille mais ça doit se voir à ses sourcils froncés surtout qu'il doit commencer à connaître ces moments où elle est capable de l'envoyer chier. Elle est presque surprise quand il finit par s'excuser. Tout en se servant une tasse de thé il lui affirme qu'il sera là si elle en a besoin. L'ambiance est toujours un peu étrange mais elle n'y prête pas attention et se convainc que c'est des choses qu'on se dit entre amis et qu'il n'y a rien de bizarre.

Elle devrait dire quelque chose mais elle ne sait pas vraiment quoi dire. Ouais au final elle n'arrive pas à s'en convaincre, c'est bizarre de l'avoir ici, torse nu à siroter un thé alors qu'il lui dit être prêt à l'aider. Et la chose la plus bizarre arrive : il lui propose de parler avec Hayden d'un plan de secours, de trouver quelqu'un pour l'aider à s'entraîner... Donc il a finit par comprendre qu'elle ne changerait pas d'avis ? Il faut une bonne dizaine de secondes pour qu'elle se remette du choc avant de comprendre ce qu'il venait de dire. Malcom ? Pour l'entraîner ?

« Ah non pas lui ! » dit-elle tellement subitement qu'elle est surprise de l'aplomb qu'il y a dans sa voix.

Si avec John les choses sont déjà assez cheloues avec Malcom ça l'ait encore plus. Dans un registre totalement différent bien entendu mais il y avait fort à parier pour qu'il ne veille jamais lui apprendre quoi que ce soit si elle lui disait que c'était pour se défendre d'un Vampire. Après tout il avait quand même essayé de lui faire promettre de ne plus approcher une sangsue. Elle se rendit compte que sa réaction était bizarre et tenta une explication.

« Malcom a assez à faire et... On a d'autres choses à régler avant de se taper dessus. »

Elle tenta de s'éclaircir la voix en se disant que ça allait encore amener des questions mais elle ne pouvait pas en parler à John, pas tout de suite en tout cas, elle devait encore encaisser les révélations. Alors elle devait changer de sujet.

« Mais parles-en à Hayden même si je suis sûre que tu te fais du soucis pour rien. Si j'avais dû mourir je l'aurais été depuis longtemps. »

Pas sûre que ce soit la chose la plus rassurante à dire mais qu'importe. De toute façon tout le monde était déjà persuadé qu'elle finirait en pièce sous les crocs d'un Vampire.

Ok …
J’abdiquais. Que pouvais-je dire d’autre ? Elle avait pris sa décision, et malgré toutes mes protestations, elle ne changerait pas d’avis. Aleksandra se mettait en danger, et semblait vouloir assumer son engagement jusqu’au bout. Je pense que seuls les leaders de la meute peuvent lui demander d’arrêter. Je doute qu’ils décident du contraire pour l’instant. Sinon, ils l’auraient déjà fait depuis longtemps. J’avais une réaction très masculine, et croire qu’Aleksandra n’aurait jamais pris cette décision si nous étions encore ensemble était une hérésie. Je me voilais la face. Je commence tout juste à la comprendre alors que je regarde la vapeur de mon thé s’élever doucement.

Je la regarde plutôt surpris lorsqu’elle réagit de façon excessive à mon idée de demander à Malcom de l’entrainer. Mon cerveau imagine déjà le pire, comme par exemple que Malcom est déjà couché avec Aleksandra. Parce que soyons réaliste le métamorphe a tendance à laisser un gout amer à la plupart des femmes qu’il croise. Elle me sort une explication plutôt bancale pour justifier de son comportement. Je ne la quitte pas des yeux. Par pitié dite moi pas qu’elle à couché avec mon ami. D’un côté, elle faisait ce qu’elle veut et lui également. Nous n’étions plus ensemble. Elle avait le droit de sortir et avoir des relations avec d’autres mecs. Je le faisais bien de mon côté.

Si tu le dis

Dis-je en buvant mon thé. Je pourrais l’interroger sur ses liens avec Malcom mais ce n’est pas mon genre de rentrer dans l’intimité des gens. Quoique, il s’agit d’Aleksandra, je pourrais faire une exception. Non. Ça ne me regarde pas. Je vois bien qu’elle est gênée. Je préfère garder le silence et me concentrer sur la possibilité d’un plan B concernant l’éventualité de sauver Aleks du vampire.

Je ne sais pas quand je pourrais le voir, ni Isadora d’ailleurs. Dés que possible j’espère !

Je voudrais bien régler cette affaire le plus rapidement possible. Je grogne lorsqu’elle parle de mort. De pas encore mort. Bien que je commence tout juste à accepter sa décision, je crois qu’elle ferrait mieux de me ménager sur les termes qu’elle emploi. Enfin bref, je prends sur moi et bois une longue gorgée chaude de thé. Lorsque je pose ma tasse sur le plateau, je tourne mon visage sur Aleksandra ; Un regard peut être un peu trop insistant. Je la trouve belle et je me souviens combien j’ai aimé nos ébats. Ce n’est peut-être pas le moment d’y penser, mais je m’en tape … j’y pense.

Tu es vraiment très jolie … - Murmurais-je un instant. Laissant mes pensées filtrer. - Il faudrait mieux que j’y aille

Dis-je ne me levant du canapé. A force de la regarder de cette manière, ça en devient gênant. Pour moi, comme pour elle. Aleksandra n’était plus libre et je ne souhaitais plus une relation sérieuse avec elle. Vu que j’étais incapable d’être présent pour la jeune femme. Elle méritait mieux qu’un métamorphe accro à son boulot. J’avais juste envie d’elle, ce qui était inconvenant alors que je venais de l’engueuler copieusement pour son manque de prudence.

Je te tiens au courant de ce que Hayden et Isadora ont décidés. Est-ce que tu as besoin de quelque chose avant que je prenne mon envol ? Je vais refaire un tour de ton immeuble pour être sûr que tu ne risque rien.

Après tout c'est ce que j’allais faire, prendre mon envol. Faire certainement encore un tour de l’immeuble pour vérifier qu’elle n’était pas surveillée. Je me frottais les mains sur le pantalon qui me serrait un peu trop. J’avais hâte de l’enlever.

Première quinzaine de Mai 2018

Aleks garda le silence quelques secondes alors qu'il rendait les armes. Elle s'attendait à ce qu'il revienne à la charge juste après mais non il n'en fit rien. Elle avait peut-être trouvé les bons arguments ? Non, il avait dû se rendre à l'évidence que plus il insisterait plus ils se disputeraient. Peut-être qu'il réfléchissait à un autre moyen de la convaincre de renoncer. En passant par quelqu'un d'autre par exemple.

Mais plus important le sujet de Malcom arrivait sur le tapis. Elle se sentit bête lorsqu'il répondit d'un air peu convaincu sans approfondir. Pour une raison mystérieuse elle se sentait obligée de se justifier pour pas qu'il se fasse d'idées. Dans le fond on s'en fichait elle n'avait pas à se justifier de quoi que ce soit mais elle ne voulait en aucun cas qu'il s'imagine qu'elle avait eu des moments intimes avec lui. Rien que l'idée lui donnait la nausée. Elle failli renverser son thé tellement elle était agitée et réfléchissait activement à une explication à lui donner. Elle ne pouvait pas lui dire que la première chose qu'il avait fait lorsqu'elle lui avait rendu visite à l'hôpital c'était de lui faire promettre de ne pas approcher un Vampire. Elle ne pouvait pas non plus lui dire qu'ils avaient un lien de parenté. Elle-même n'avait pas totalement saisi l'idée.

« C'est pas ce que tu penses... Avec Malcom on s'entend pas c'est tout. »

C'était pas franchement convaincant mais qu'importe, elle ne voulait pas qu'il se fasse d'idées. Parce que bon une rumeur d'une relation mystérieuse entre eux ne ferait aucun mal jusqu'au jour où il serait avéré qu'ils avaient effectivement un lien de parenté et là ça deviendrait glauque. Et puis elle n'avait pas envie qu'il s'imagine que sous prétexte qu'elle n'est plus avec lui elle couche avec tout et tout le monde.

Quelque part elle était touchée qu'il s'inquiète autant pour elle mais d'un autre côté elle était confuse voir un peu vexée que ça n'arrive que maintenant. Il y a quelques temps il n'était pas fichu de trouver du temps pour arriver à l'heure à des rendez-vous et là il trouvait parfaitement le temps pour courir à WolfHeaven.

« T'inquiète ça va bien se passer. » dit-elle avec conviction tout en buvant une gorgée de thé.

Elle aurait peut-être mieux fait de s'abstenir alors qu'il laissait filtrer des paroles qu'il n'avait sans doute pas voulu prononcer. Du coup il s'en allait maintenant. Elle était en proie à un étrange débat sur la façon de le retenir ou non. Si elle insistait trop ça deviendrait bizarre à cause de leur relation passée mais aussi parce qu'il pourrait croire qu'elle a peur et revenir à la charge sur le fait qu'elle devait abandonner cette mission. Cela dit d'un autre côté elle n'avait pas réellement envie d'être toute seule.

Elle était toujours en réflexion alors qu'il revenait sur Hayden et Isadora, elle hocha la tête simplement en se demandant ce qu'ils allaient bien pouvoir imaginer. Elle ne répondit pas alors qu'il lui demandait si elle avait besoin d'autre chose. Elle avait toujours son débat interne en cours alors qu'une partie d'elle-même tentait de la convaincre qu'elle ferait mieux de le laisser partir et limiter au maximum leurs rencontres parce qu'ils étaient incapables de faire les choses simplement.

« Tu veux pas finir ton thé avant de partir ? » demanda-t-elle timidement en regrettant presque aussitôt ses propos.

C'était stupide mais c'était une raison parfaitement innocente pour qu'il reste. Après pour le reste on verrait, non ? Elle n'allait pas lui dire de rester et s'il voulait vraiment partir elle ne dirait rien mais elle ne pouvait pas dire qu'elle cracherait sur sa présence. Même si c'était furieusement malsain.

Qu’elle est couchée ou non avec Malcom n’avait pas d’importance. Je n’avais pas à interférer dans sa vie, où me montrer simplement jaloux. Néanmoins, j’avais du mal à voir Aleksandra avec Malcom. Peut-être parce que j’avais eu des relations intimes avec elle. Où le fait qu’il soit un ami. Je ne sais pas si elle souhaitait me rassurer mais apparemment ce n’est pas ce que je pensais. Si elle le dit. Aleksandra n’était pas une menteuse. C’est d’ailleurs une qualité que j’aimais chez elle. Je la regarde boire son thé tranquillement. Tout va bien se passer. Je ne sais pas si tout allait bien se passer, et pour l’instant le danger n’était pas présent. Les vampires dorment et la nuit ne commence à tombée que dans quelques heures.

J’étais debout à me demander ce que je foutais. Je pars, je reste. Aleksandra semblait vouloir que je reste mais je ne savais pas si c'était une bonne idée. J’étais là, torse nu devant elle et mon thé m’attendait encore sur la table. Il était bon. Au moins le finir. Vite. Je passe ma main sur mon visage et me rassoie en lui adressant un petit sourire. Mauvais plan. Je devrais déjà être dans le ciel, les ailes déployées. Je faisais une grosse connerie que de rester auprès d’elle. Trop de souvenirs. Trop désirable. La situation est gênante.

Dés le départ, Aleksandra aurait du appeler quelqu’un d’autre, et pourtant c'est moi qui suis là à siroter son thé. Bordel. Je ne savais pas quoi dire d’autre, ni faire autre chose que de boire. Je lui jette un regard, suivant la courbe de son cou, de ses lèvres. Je ne devrais pas être là. J’avais beau me le dire dans ma tête que ça changerai rien. J’étais toujours assis sur ce foutu canapé.

Alors le boulot. Est-ce que tout va bien ? Les gosses ne te rendent pas trop dingue ?
Demandais-je. Mon regard voyage entre ses lèvres, son cou et sa poitrine ; Je sentais mon désir se raviver doucement. Mauvaise idée. Pense à autre chose. Je n’y arrivais pas. Je me lève ayant subitement l’envie de marcher, de faire autre chose que d’être assis à ses côtés. Ce n’était que du désir. Je me dirige vers le tas de vêtements qu’elle avait mis à disposition et dont aucun était à ma taille ; Si je pouvais ne serais-ce que me couvrir le torse ce serait déjà une bonne chose.

Ton mec est vraiment un lilliputien … tu n’aurais pas un t-shirt plus grand ? Pour que je puisse me couvrir. Eviter qu’il me trouve à moitié à poil dans ton appartement. A moins que tu préfère que je reste comme ça ?
Lui demandais-je avec un petit sourire taquin. Je n’étais pas un séducteur. Je ne savais pas comment draguer une fille, mais par moment je savais exprimer mes envies. Maladroitement peut-être, ou trop franchement. Je ne connais pas le bon dosage dans ces moments là. Je reste debout à la contempler, et voir sa réaction.

Première quinzaine de Mai 2018

Elle savait que c'était une mauvaise idée depuis le début pourtant quand il avait parlé de partir elle n'avait pas pu s'en empêcher. Pourtant, quand il se rassoit pour finir son thé après ce qui ressemble à un combat interne du même genre que celui qui ne cesse de se dérouler dans son propre esprit, elle a l'impression d'avoir gagné. Quoi ? Allez savoir. Parce que la situation ne sera que plus dérangeante à mesure que les secondes s'écoulent entre eux dans une même pièce.

Il lui faut un petit moment pour réagir quand il aborde un sujet totalement différent. Le boulot... C'est pas vraiment les enfants qui la font souffrir le plus en ce moment même si avec le manque de sommeil c'est de plus en plus dur. Mais il n'est pas question d'en parler, ses cernes le font déjà pour elle. Alors elle sourit, tant qu'on est à parler de banalités.

« Ca va. C'est marrant de voir le monde de leur façon. La chose la plus inquiétante à leurs yeux pour le moment c'est que j'avance toujours pas dans Candy Crush. Ils me font tourner en bourrique avec ça tous les matins mais ça va. »

Clairement ces petits n'ont pas les mêmes priorités que les adultes et c'est ce qui lui permets de se lever tous les matins, elle se dit qu'eux ne vont pas parler de démons, Vampires ou créatures en tout genre. Ce qui les intéresse c'est de jouer aux robots et de vaincre les méchants – imaginaires parce que personne ne veut jamais être le méchant. Les enfants... Son regard glisse vers John qui semble la détailler avant de se lever. Elle doit clairement penser à autre chose que lui, leur histoire commune et tout ce qui pourrait s'y rapporter.

« Et toi ? Toujours autant de travail ? » demande-t-elle avec une légère pointe d'amertume en songeant que c'est ça qui les a séparés. C'est ça que John a choisi au final.

Pour penser à autre chose c'est mal barré, voilà pourquoi elle aurait du le laisser partir quand il en avait parlé. Elle se retourne vers lui quand il parle de lilliputien. Elle fronce les sourcils, Duncan n'est pas si petit que ça... Bon ok il fait sa taille tandis que John doit faire dix centimètres de plus mais quand même. C'est de sa faute à lui s'il est aussi grand. Il n'y a aucun risque cependant que ce dernier le trouve ici, elle a dit à ce dernier qu'elle avait pas mal de boulot et qu'elle était malade en prime donc il y avait aucun risque qu'il se pointe. Même si cette idée avait quelque chose d'intéressant. Non elle pouvait pas penser ce genre de chose ça ne finirait que très mal de toute manière. Elle reste à le contempler quelques secondes alors qu'il se permet de plaisanter sur le fait qu'il peut rester à moitié nu si elle le veut.

« Je dois avoir quelque chose de plus grand... » commença-t-elle en se levant pour aller fouiller dans l'armoire et sortir un vieux T-shirt qui après une longue réflexion appartenait au Métamorphe à l'époque où ils étaient encore ensemble.

Alors ça c'était gênant. Ca le serait peut-être encore plus s'il savait qu'elle le mettait encore des fois par pur réflexe ou parce qu'elle était trop fatiguée pour y songer. Elle revint vers lui en lui tendant le T-shirt sans le lâcher pour autant quand il le prit.

« Que ce soit clair, Duncan est pas mon petit-ami et il viendra pas ce soir. Et entre nous c'est mieux comme ça. » dit-elle avec un sourire charmeur, c'est lui qui avait commencé – ok elle n'avait pas besoin de grand chose pour le suivre sur ce chemin-là mais qu'importe c'était de sa faute à lui.

Parler du boulot à quelque chose de banal, de simple. Je me sens d’ailleurs plus détendu alors que je fouille les vêtements mis à ma disposition. Je regarde un pull et le place devant mes yeux. Bon sang, qui peut rentrer dedans ? Duncan doit vraiment être petit, et j’espère que c'est le cas pour toutes les parties de sa personne. Réflexion que je garde pour moi. J’écoutais Aleksandra me parler des gosses de son école. La nouvelle génération faisait peur à voir avec leurs Smartphones, jeux et réseaux sociaux. Sélène me supplie de m’inscrire sur Facebook. Autant dire que c'est non. Tout ça me dépasse.

Comme toujours … beaucoup boulot. Mon agenda de commande est plein et ne se désemplie pas. Je n’ai toujours pas trouvé de secrétaire pour m’aider dans ma paperasse administrative.

Je ne parle pas de mon associé Ryan qui est mort. Une personne en moins, ça se sent. Pour la partie administrative, même lorsque j’avais une secrétaire j’étais débordé. Ça ne me change pas de d’habitude. Sauf que mon bureau était mieux rangé. La métamorphe part me chercher quelque de plus grand. J’uis étonné qu’elle puisse avoir ça en stock. Elle arrive avec un t-shirt qui … m’appartient. Je suis surpris, pensant avoir récupéré toutes mes affaires. Je pose ma main sur le vêtement que la jeune femme retient également. Je souris lorsqu’elle me dit que Duncan n’était pas son petit-ami, et souris un peu plus lorsqu’elle rajoute qu’il ne viendra pas ce soir. Bref, elle était libre de faire ce qu’elle voulait et avec qui elle voulait. Je tire sur le T-shirt, ce qui a pour effet de la faire venir contre moi. Dés que son corps percute le mien avec douceur, je sens mon sang s’échauffer.

Tu peux me demander de partir Aleks …

Murmurais-je ; Je ne passais pas par quatre chemin pour lui avouer ce que je désirais. Je plonge mon regard dans le sien. Exciter. Désireux d’enlève tous le tissu qui couvre la jeune femme. Mon visage se penche vers elle. Je lui laisse le choix. Au départ, je n’étais pas là pour ça, mais l’envie, les souvenirs me donnent envie de replonger dans ces moments intimes que nous avons partagé. Ma main se pose sur sa hanche, la gardant prêt de moi. Elle avait dit : elle était libre et elle ne voulait pas que je parte. Et je n’avais pas envie de partir. En tout cas pas tout de suite.

Tu as juste un mot à dire ;

Lui dis-je alors que mes lèvres se rapprochent dangereusement des siennes. Elle pouvait très bien me dire de partir. J’ai juste à enlever mon bas et disparaître par la fenêtre. Rien de plus simple.

Première quinzaine de Mai 2018

Quelque part Aleks aurait aimé qu'il lui dise qu'il n'avait plus autant de boulot que les choses étaient calmes à ce niveau-là mais non le message était on ne peut plus clair. Il passait la plupart de son temps à bosser comme un forcené. Ça ne changerait jamais, il faudrait qu'il engage au moins deux personnes et même comme ça il était pas prêt d'être libre parce qu'il était comme ça tout simplement, il aimait son travail. Dire que c'était ça qui avait participé à son charme au début, cette détermination et cette passion.

« Tu devrais quand même prendre le temps de penser à toi. »

C'était petit cet appel du pied sur le fait que son travail bouffait le reste de sa vie mais qu'importe. Elle avait beau essayer de toutes ses forces elle ne pouvait s'empêcher de se dire que toute cette histoire n'était qu'un énorme gâchis que peut-être si elle acceptait... Non ! Elle ne pouvait pas se permettre de revenir sur ses mots, c'était terminé il n'y avait plus rien à ajouter. Pourtant retrouver un de ses T-shirts faisait remonter des souvenirs pas si désagréables en mémoire. Et alors qu'elle parlait de Duncan et de la véritable nature de leur relation sans compter qu'il n'était pas prévu qu'il vienne elle le vit sourire. Elle n'aurait pas dû l'allumer comme ça mais c'était plus fort qu'elle, il avait commencé et elle ne faisait que terminer. Le problème serait de déterminer où cela se finirait.

Elle s'accroche au T-shirt et il a bien compris ce qu'elle avait en tête pourtant il l'attire contre lui et c'est plus de souvenirs encore qui reviennent. Le corps à sa propre mémoire et se contrefiche de savoir ce que le cœur ou la raison peuvent lui dire. Être tout contre lui fait monter la tension d'un cran. Et pas que chez elle, elle le sait.

Elle pouvait lui demander de partir, elle devait lui demander de partir avant de faire quelque chose qu'elle regretterait le lendemain. Mais pourquoi devrait-elle le regretter ? Pourquoi étaient-ils les seuls à se prendre la tête ? Cet épisode terminerait mal, elle le savait mais au final elle en avait assez de passer son temps à calculer ce qui adviendrait. Elle se laisse aller contre lui alors que sa main se pose sur sa hanche. Elle n'avait pas envie qu'il parte, il voulait rester, le calcul n'était pas très compliqué. Pourtant demain et les jours suivants ils seraient encore plus gênés qu'auparavant d'avoir fait ça. Un mot à dire : part ! Part ! Part ! Sa conscience lui hurlait les mots alors qu'il se penchait vers elle pour l'embrasser ne laissant aucun doute sur le véritable mot qu'il voulait entendre.

« Reste... » dit-elle dans un souffle avant de faire le reste du chemin jusqu'à ses lèvres. « Juste pour cette nuit s'il te plait. » ajouta-t-elle en l'attirant un peu plus contre elle en posant une main sur sa nuque.

C'était pas bien, elle lui donnait des armes pour la retenir dans son objectif, beaucoup trop d'armes mais elle s'en fichait. Passer ses nuits seule ces derniers temps ne lui réussissait pas. Elle voulait juste passer une soirée sympa et ne pas songer au lendemain. Comme pour appuyer sa pensée elle laissa juste les choses faire laissant sa conscience réfléchir toute seule à ce qui arriverait demain. Son corps était en pilote automatique alors qu'elle défaisait le bouton du pantalon qui semblait tant le gêner vu la différence de taille.

Mon boulot fait partie intégrante de ce que je suis. Même si Aleksandra avait raison sur le fait que je devrais penser à moi, je n’arriverais pas à laisser le travail derrière. Il y a toujours un moment où mon esprit est préoccupé par l’atelier. Je sais combien la métamorphe à souffert par mon attitude. Mon père qui était pêcheur avait le même problème. La passion de la mer lui prenait son temps. Sur sa famille, son bien-être. Ma mère l’avait acceptée malgré les contraires que ça représentait. Toute la famille avait accepté les absences répétées de mon père. Il lui arrivait d’être présent, et dans ces moment là, nous en profitions tous. J’avais merdé avec Aleksandra et j’en assume les conséquences. Juste pour ce soir, j’avais envie d’elle, de retrouver les bons moments que nous avons passé ensemble. Dont certains était fortement lié au sex. La jeune femme semble d’accord sur ce point étant donné qu’elle ne lâche pas le t-shirt. Elle ne se dérobe pas non plus alors qu’elle se trouve collée contre moi.

Dés qu’elle me prononce les mots magiques, je ne perds pas de temps. Je l’embrasse avec passion, posant mes mains sur ses fesses. Ma langue guidait la sienne avec autorité. Je la soulève alors qu’elle s’était chargée de déboutonner mon pantalon. Mes lèvres abandonnent sa bouche pour glisser vers son cou. Je la dépose sur sa table, laissant exprimer mon désire et mes envies.

****

J’écoutais doucement la respiration d’Aleksandra lové dans mes bras. Mes doigts lui caressaient doucement le bas de son dos. La nuit était tombée sur la ville mais je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je jette un œil à son réveil cinq heures dix du matin. Les filles allaient certainement se demander où j’étais passé. Le seul indice était mes habits que j’avais laissés sur le transat dans le jardin. J’aurais pu partir après notre deuxième séance à l’horizontale, et pourtant j’étais encore là. Elle m’avait demandée de rester cette nuit. Cette seule nuit … donc j’en ai profité, et Aleks également.

Vu l’heure, je suis censé être debout et prêt. Je me sentais plutôt bien allongé auprès de la métamorphe, mais je ne pouvais pas rester plus longtemps. Le travail m’attendait. Je me dégage doucement essayant de pas la réveiller. En me levant, je cherche de quoi me couvrir l’essentiel. J’enfile un short et prends la direction de la cuisine. J’avais besoin d’un café. Un corsé de préférence. J’ouvre les placards à la recherche du nectar noir. Il est où bordel ? J’entends du bruit derrière moi et vois la jeune femme. On peut dire ce qu’on veut, Aleks reste belle même les cheveux en bataille.

Je suis désolé si je t’ai réveillé. Je cherche ton café, dis moi que tu en as ? – lui demandais-je. J’aurais pu disparaître en lui laissant un mot. J’aurais pris mon café chez moi, mais je ne sais pas pourquoi j’avais envie d’en profiter encore un peu.

Première quinzaine de Mai 2018

Aleks aurait peut-être dû faire un effort pour supporter le rythme de John mais c'était plus sa réaction quand elle l'avait mis au pied du mur qui l'avait confortée dans sa décision. Mais pour cette nuit c'était pas important, même si compliquait les choses après peu importe. C'était agréable de se retrouver dans ses bras et pour la première fois depuis pas mal de nuit elle avait réussi à s'endormir tranquillement dans son lit sans à avoir à attendre l'épuisement ou l'ennui jusqu'à une heure impossible.

John avait peut-être raison sur le fait qu'elle devait laisser tomber. Comment ferait-elle quand elle serait lié à vie à un Vampire ? Elle remettait cette question à plus tard. Elle se redressa en sursaut alors qu'elle entendait du bruit chez elle. Il lui fallu quelques minutes pour remettre les choses dans l'ordre, John avait passé la nuit ici et ça ne pouvait être que lui dans la cuisine. La boule au ventre elle attrapa un T-shirt qu'elle enfila avant d'aller vérifier. Ce fut presque un soulagement quand elle le vit lui parler de café. Avec un sourire encore endormi elle hocha la tête avant de venir à son secours pour sortir le café instantané qu'elle gardait dans un coin. Elle n'était pas une franche adepte de ce breuvage, accepté quand elle sortait

« Désolée c'est que de l'instantané. » dit-elle en lui posant la boîte sur le plan de travail avant de mettre la bouilloire en route.

Les bras croisés sur sa poitrine, Aleks commençait à ressentir ce qu'elle redoutait depuis qu'elle avait insisté pour qu'il reste : la gêne. Elle n'était pas habituée à ce genre de situation. Déjà que la rupture avait rendu les choses compliquées là d'un coup c'était pire que tout.

« Tu vas bosser ? » demanda-t-elle timidement en s'appuyant contre le plan de travail, gardant ses distances avec le Métamorphe.

Elle avait déjà merdé hier soir, inutile de continuer et de devenir désespérante. Tout ça c'était fini, elle se le répétait comme une litanie en espérant sincèrement s'en convaincre. Pour vaincre la gêne elle s'affairait alors à préparer ce qui ressemblait à un semblant de petit déjeuner. Les tasses, l'eau qui chauffe, les œufs qu'elle mettait sur la casserole. Elle n'avait pas vraiment faim comme tous les matins depuis un moment mais elle devait se faire violence sinon elle allait finir par perdre du poids et ressembler à un squelette. Et puis déjà qu'elle lui avait laissé voir combien elle avait peur de la nuit elle n'allait pas lui laisser croire qu'elle se laissait mourir de peur dans son coin.

Je n’étais pas un grand fan de l’instantanée mais ça ira pour ce matin. En posant mon regard sur elle, je sens sa gêne. Je devrais également en ressentir, mais non. Aucun malaise de mon côté. Pourtant j’ai couché avec mon ex-copine dont la relation avait été tendue depuis notre rupture. Nous avions établis un semblant d’amitié, et là pouf, on couche ensemble. Ok ! Il est normal qu’elle se sente gênée, et je ne sais absolument pas comment m’y prendre pour qu’elle se sente moins mal à l’aise en ma présence.

Oui.
Je n’en rajoute pas concernant mon travail. Autant éviter de m’appesantir sur ce boulot qui m’accapare beaucoup et qui est l’élément déclencheur de notre rupture. Sujet à éviter même si c'est elle qui à posée la question.

Les filles doivent certainement se demander où je suis.
Avec les évènements ont était un peu plus prudent. On ne disait pas forcément où nous étions mais au moins nous informions les autres de nos absences pour la nuit ; ça permet de rassurer tout le monde. Enfin, Lyra et Sélène pour ma part. D’ailleurs, je préfère éviter de penser à la louve, et si je pouvais éviter de devoir dire que j’ai passé la nuit chez Aleks serait encore mieux. Je sais que je n’ai pas à me justifier mais je ne sais pas, je préfère qu’elle l’ignore. Je sens la métamorphe distante et ça ne me plaît pas. On ne peut pas revenir en arrière mais on peut gérer ça. On est adulte. Bon peut-être qu’Aleksandra est plus adulte sur certain sujet que moi. Bref, je la regarde préparer le petit-déjeuner et décide de m’approcher d’elle. Je la retourne doucement vers moi. Mes mains se posent sur ses épaules.

Je sens que tu es mal à l’aise Aleks … tu ne devrais pas. On est ami … des amis qui ont juste couché ensemble. J’avoue que je ne dirais pas non pour réitérer l’expérience, … - dis-je avec un petit sourire taquin - … mais tu as décidé que ce serait juste pour cette nuit et c'est une bonne décision. – je lui caresse le visage du bout de mes doigts – on va prendre notre petit déjeuner et je repars juste après – Dis-je en m’écartant d’elle en déposant un baiser sur son front. Les œufs étaient prêts ainsi que l’eau. Je verse la poudre du café dans ma tasse et lui demande – Est-ce que tu prends également du café ?

Première quinzaine de Mai 2018

Elle tentait de repartir sur des bases saines. Parler de trucs banaux semblait une bonne idée. Ok elle aurait dû choisir autre chose que ce sujet qui était source de pas mal de débats mais qu'importe. Elle connaissait d'avance la réponse et c'était bien comme ça. Il devait partir et même si elle était faible et lui demandait encore une fois de rester c'était obligé qu'il dise non. Ou sinon c'est qu'il était tombé sur la tête récemment et que les choses ne tournaient plus très ronds chez lui. Mais soulagement – quelque part petite déception mais ça elle ne l'avouerait jamais – il confirma l'évidence avant de rajouter que les filles devaient s'inquiéter de savoir où il pouvait être.

« Les filles ? Lyra vit toujours avec vous ? »

La question était vraiment innocente. Jusqu'à aujourd'hui elle ne s'était jamais posée la question de la présence de la Louve. Elle était pas certaine de vouloir en savoir plus sur le sujet tout comme John ne voulait pas connaître les détails qu'il pouvait y avoir entre Aleks et Duncan. Même si dans le fond il en savait pas mal, il fallait le reconnaître.

Elle se laisse guider vers ce qui semble être la mise au point post-coïtale. Ils ne devraient pas être gênés de ce qui c'est passé, il n'a pas tort sur ce point. Nous sommes à une époque où tout ceci est depuis longtemps rentré dans les mœurs et personne n'ira leur jeter la pierre mais quand même c'est pas son genre à la jeune femme. Elle lève les yeux timidement vers John qui continue sur sa lancée en affirmant que lui par contre dirait pas non à une nouvelle expérience de ce genre. Avant de lui rappeler qu'elle avait parlé de cette nuit seulement. Pourquoi n'avait-elle pas dis simplement « reste » sans préciser combien de temps ? Mais il avait raison, c'était terminé et c'était mieux pour tout le monde que ça le reste avant que ça ne forme un schéma étrange qui fait frissonner tous les séries-addicts dans les romances bidons.

Alors elle hoche simplement la tête quand il donne un schéma simple de la suite des choses. Elle profite de son baiser chaste, signe que tout ce qui a pu se passer cette nuit et bel et bien révolu. Dommage mais c'était entièrement de sa faute. Alors un peu de cran Blaszak et on passe à autre chose !

« Oui je vais en avoir besoin si je veux tenir le reste de la journée. » répondit-elle en sortant deux assiettes et répartissant les œufs sur chacune.

Elle déposa les assiettes pleines sur la table de la cuisine, laissant le soin à John de s'occuper des cafés.

« John... Pourquoi t'as même pas essayé de mentir ou de te justifier ou de dire n'importe quoi quand je t'ai dis que c'était fini ? »

Bon voilà elle avait les pieds dans le plat. Mais tant qu'à faire si cette soirée et début de matinée devait être sous le signe de la conversation gênante autant toutes les faire. Et par la même occasion elle aurait enfin la réponse à cette éternelle question qui ne cessait de la perturber quand elle pensait à lui.

Lyra. Ce serait bien qu’on évite de parler d’elle ce matin. C'est peine perdue. Aleksandra me demande si la louve habite encore avec nous. Je réponds de façon détendu.

Oui
Réponse nette et précise. Au fond cette question me gêne. Lyra vivait avec nous depuis environs trois ans, et je ne la voyais pas vivre ailleurs. Je crois que j’aurais beaucoup mal à accepter son départ. Je me suis habitué à la louve, à l’avoir chez moi, prés de moi. Elle était mon amie avant d’être ma colocataire. Bon sang, j’espère qu’elle ne sera rien de ce qui c'est passé ce soir. Je sais … je n’ai pas à me justifier mais quand même ! Je garde les yeux rivés sur le café en poudre que je verse dans chacune de nos tasses. Cette nuit avait été super alors pourquoi me tracasser avec Lyra et de ce qu’elle pourrait penser. Après avoir versé l’eau chaude dans les tasses, je les ramène à table et m’installe en face d’Aleksandra.

Je lève le regard vers elle lorsqu’elle me demande pourquoi j’ai accepté si facilement cette rupture. Bordel ! Je n’ai pas vraiment accepté sans broncher, mais il est vrai que je n’ai rien dis. J’ai juste accepté sa décision. Ce qui aurait pu lui faire croire qu’au fond je n’avais rien à faire d’elle. Je reste silencieux un instant, plongeant mon regard dans le sien. Qu’est ce que je pourrais lui dire, qui ne la ferrais pas souffrir ? Je respire avant de prendre la parole.

Ce n’est pas mon genre de mentir … - De me voiler la face, peut-être ? Mais mentir : non sauf si les circonstances l’exigent. - … et je savais très bien pourquoi tu souhaitais en finir avec notre relation. Je bossais tout le temps … au point de t’oublier, de ne pas faire attention à toi. Je crois que je t’ai laissé partir parce qu’au fond, rien ne pourrait changer … je ne pourrais pas changer. – Il n’est pas évident d’accepter que son mec soit obnubiler par son travail. De passer toujours en seconde plan. J’avais ressenti sa colère, sa tristesse lorsqu’elle m’avait dit que tout était fini, alors j’ai juste lâché l’affaire. – J’ai aimé chaque moment passé avec toi … - j’ai apprécié nos moments d’intimités, et je ne parle pas seulement du sex ; J’ai aimé être en couple avec Aleksandra mais je crois que même si je l’aimais à l’époque, je n’en étais pas amoureux. Ça aurait pu être le contraire si notre relation ne s’était pas arrêter aussi rapidement. Sept mois c'est beaucoup et peu à la fois. Rester sur le passé, ne changerai rien à ce que j’ai fais, ou ne pas avoir fait. – … au fond, même si tu étais resté, tu aurais finis par souffrir … tu mérite quelqu’un qui puisse te rendre heureuse, ou tout le reste serait secondaire. Ce que j’étais incapable de faire ! – concluais-je.