'Tis one thing to be tempted, another thing to fall.

'Tis one thing to be tempted, another thing to fall.

feat Samaël Wildshire

Je "regardais" une énième fois par la vitre du véhicule alors que mes doigts pianotaient énergiquement sur mes genoux, rejouant Für Elise. Un silence gênant régnait dans la voiture, seul le doux bruit du moteur et des pneus roulants se fessait entendre. Je devinais sans problème les pensées de mon chauffeur : avais-je perdu la raison ? Si seulement il savait, l'avais-je seulement eu en moi un seul jour ce que ces gens bien pensant appellent la raison ? J'en doute... Je sentis un sourire se dessiner au coin de mes lèvres alors que je me rappelais de la réaction d'Arthur lorsque je lui avais demandé de m'emmener à Édimbourg, jusque là rien d'anormal. C'est lorsque je lui avais demander de me déposer au Damned Angel de Nightown qu'il avait poussé un hoquet de surprise. Bien entendu il avait essayé de me dissuader, mais ma décision était prise. Finalement mon majordome avait poussé un soupir et avait consentis à faire mon chauffeur pour la nuit. Oh j'avais un chauffeur attitré bien sûr, mais lorsque j'avais besoin d'aide pour des affaires... particulières, je préférais de loin Arthur. L'homme était mon majordome personnel depuis ma prime enfance, il connaissait mes lubies et mes goûts... à part.

Je vous vois venir : que Diable (hahaha!) allais-je faire dans un bar tenu par des vampire et principalement fréquenté par eux ? J'avais une bonne raison, vous vous en doutez. Disons que mes "visions" des dernières nuits se résumaient en douleurs constantes sur les veines de mon cou, une forte odeur de sang, une impression de peau percée, une voix douce et rauque, teintée de désir et menaçante ainsi que des caresses sensuelles prodigué par des mains expertes et fermes. Il n'en fallait pas plus pour conclure que j'allais prochainement rencontrer un vampire... et que cela promettait d'être intéressant. Une fois n'est pas coutume, j'avais décidé d'aller à la rencontre de cette personne, bien que dans ce genre de cas je les laissais venir à moi en premier. L'arrêt du véhicule et du moteur m'indiquais que nous étions arrivé à destination. J'entendis Arthur quitter son siège et ouvrant sa porte avant de faire de même avec la mienne. Ma canne en main, je sortis de la voiture. La fraîcheur de la nuit me frappa au visage, nous avions beau être en avril, le printemps refusait de pointer le bout de son nez. Froid et humide. Le temps de l'Ecosse m'avait manqué. Ma main gauche se resserra instinctivement autour du col de mon manteau tandis que la droite fessait de même avec ma canne. Je pouvais entendre les pas de mon majordome devant moi, m'indiquant qu'il m'ouvrait la voie. Finalement un bruit de porte et une musique rock me fit comprendre que j'étais arrivé au Damned Angel, Arthur me tenais certainement la porte.

"Vous y voici, maître Thaddeus. Comme prévu je vous attendrais dans la voiture. Bippez-moi quand vous souhaitez rentrer ou...

"Si j'ai un problème. Je sais, Arthur. Je n'ai plus dix ans tu sais, je peut m'occupez de moi le temps d'une soirée."

Je pense qu'il serait un peu plus détendu si la dite soirée ne se déroulait pas dans un bar de vampires. Aidé de ma canne, je pénétrais dans le Damned Angel. La musique n'était pas trop forte, suffisamment basse pour que j'entende quelques bruits de verres et de conversations. De toute évidence le bar n'était pas bondé, au vu des événements du mois de février cela n'avait rien d'étonnant. Une voix que je devinais comme celle du barman m'invita à venir dans sa direction. Doucement, je me dirigeais vers la provenance de cette voix, jusqu'à ce que mes mains touchent une surface plane, le comptoir, ainsi qu'un tabouret où je m'asseyais. Une fois installé, le barman vint s'enquérir de mon bien être et de ma commande. Je lui répondis positivement et demanda deux doigts de whisky. Mon verre ne tarda pas et je laissais le liquide brûlant mouillé mes lèvres et noyé ma gorge. Si la rencontre avait lieu ce soir, je risquais d'en avoir besoin.

Les bars à vampires... Il fut un temps ou il n'aurait jamais fréquenté ce genre d'endroit. Ah qu'il regrettait l'époque ou l'existence des caïnites était inconnue de la majorité... Les humains étaient moins craintifs, ils ne voyaient pas le danger. Il était alors beaucoup plus aisé de se sustenter à sa convenance. Tandis que maintenant … La méfiance incitait les gens à se calfeutrer chez eux la nuit tombée. Comme en cette fin de soirée […]

Samaël venait de quitter sa chambre d'hôtel ; C'est la soif qui l'avait tiré de sa torpeur diurne. Il erra à travers les rues mortes, sans trouver quiconque pour assouvir sa fringale. Il ne croisa que quelques chiens errants - rien d’intéressant. Traîner à proximité des lieux publics ne s'avéra pas être plus bénéfique cette fois-ci; Il n'obtînt que des regards inquisiteurs. Devinaient-ils sa soif ? Sans doute. Il traînait la pâleur de la mort et son regard vitreux trahissait également son état ; Les passants s'écartaient de son chemin. Et Samaël fulminait.

Alors qu'il pensait devoir utiliser l'hypnose pour parvenir à ses fins, il distingua la devanture d'un lieu connu de tout immortel. Le Damned Angel, ce fameux bar qui leur était "réservé". Non seulement on y trouvait du True blood, mais également des humains prêts à offrir leur sang.... Et plus si affinités. Sans réfléchir plus longtemps, Wildshire entra dans le bâtiment. Il n'accorda aucun intérêt à ceux et celles qui occupaient l'endroit et à ce qu'il s'y passait, il gagna derechef le comptoir, héla le barman de manière presque agressive. « Un True blood. » Il fallait qu'il se calme avant d'envisager quoique ce soit d'autre - Il avait exactement la même attitude qu'un ivrogne en manque. Son instabilité était susceptible de lui jouer des tours – Il se voyait mal expliquer au proprio des lieux, la raison d'une éventuelle carotide arrachée. Une fois servi il avala rapidement la substance et réitéra aussitôt sa demande ; « Encore. » L'employé le regarda avec dédain, légèrement outré par son attitude, son manque de respect et de politesse. Il mit un certain temps avant de s’exécuter et sa lenteur exaspérante agaça Samaël qui n'en pouvant plus, haussa le ton ; « Encore, ENCORE ! » Avant de se pencher au-dessus du bar et lui arracher la bouteille des mains. Il se mit à y boire au goulot, sans que le True blood n'ai été réchauffé. A agir de la sorte il en effraya quelques uns – Il s'en foutait, parce que par moment, il pouvait être sans gêne. Et là, il avait trop soif pour faire attention à son image de marque. L'on aurait dit une goule sauvage resté trop longtemps enfermé dans un grenier. Et pourtant ceci n'était qu'un bref aperçu, ses réelles crises de nerfs étant beaucoup plus impressionnantes.

Il cessa de boire, grimaça en reposant la bouteille sur le comptoir; c'était dégueulasse. Il ne comprenait pas comment les autres pouvaient se satisfaire du sang synthétique. Cela n'avait aucune saveur, aucun charme. Son teint reprit néanmoins quelques couleurs, le rendant plus attractif et moins inquiétant. Il se calma un tant soit peu, puis peu à peu daigna accorder de l'attention à ce qui l'entourait. Il y avait un peu de monde ici-bas. Sur des sofas, vampires et humains enlacés s'adonnaient à quelques échanges sanguins. Des gémissements étouffés et des soupirs de satisfaction provenaient des couples et trio formés. D'autres, désintéressés par ce genre de pratiques, jouaient aux cartes. La caste était assez diversifiée ; Jeunes et moins jeunes, bobos et gens simples – Tous étaient là pour passer un bon moment.

Un homme pour le moins atypique fit alors son apparition. Atypique, car il se déplaçait avec une canne. Atypique car handicapé. Et qui disait handicap, disait distraction particulière. Samaël le guetta un instant, le vit s'installer et commander une boisson alcoolisée. Silencieusement, il se rapprocha de lui, se posa à une distance raisonnable et continua à l'observer. Il remarqua que ses yeux étaient anormaux, voilés. Monsieur était aveugle, Monsieur n'y voyait rien du tout. Quelle aubaine que voilà... Le vampire prit sa bouteille, se déplaça de nouveau; Il contourna cet autre, le frôlant légèrement au passage, volontairement. De sa gauche, il passa à sa droite poursuivit son analyse muette. Sentait-il sa présence ? Peut-être que oui... Peut-être que non. Peut-être percevait-il uniquement les effluves très légères d'une fragrance qu'il portait quotidiennement. Celle-ci laissait dans son sillage des notes profondes et enivrantes.

C'était la première fois qu'il voyait un aveugle dans ce genre d'endroit. Était-il inconscient ? Pas de moyen de reconnaissance visuelle, pas d'éventuelles poursuites s'il se faisait vraiment agresser. Et si le vampire lui prenait sa canne, là, comment ferait-il ensuite ? S'il l’entraînait dans un coin sombre, pour l'écorcher ou le déposséder de son portefeuille et autres ? L'éventail des possibilités était large. En fait, il était comme un bonbon emballé, prêt à être consommé sur place. Samaël était l'enfant gourmand. Il venait de s'enfiler quelques rasades de True blood, certes, mais n'en avait point tari sa soif. Il n'était pas de ceux qui pouvaient se contenter de si peu, de si mauvaise qualité. Il lui fallait du vrai sang, directement prélevé à la source.

Quelqu'un de censé aurait plutôt fait preuve de pitié à l'égard de cet individu, Samaël lui, choisit l'ironie. Il prit la parole ; Sa voix était douce, calme - Cela n'avait rien à voir avec le comportement qu'il affichait quelques minutes auparavant.

« Je conçois que vivre constamment dans les ténèbres doit être d'un ennui mortel... Mais... A part quelques sensations fortes n’espérez pas obtenir plus. Ils ne font pas de miracles ici. »

Ah si. Il pouvait trouver la mort aussi, s'il le désirait. Ou bénéficier d'un état second si un vampire daignait lui offrir un peu de son propre sang – Chose beaucoup moins courante cependant, car ayant été limité par la loi .... Les lois étaient faites pour êtres détournées... Non ?

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feat Samaël Wildshire

Beaucoup pourraient croire que c'était de la folie pour un aveugle que de s'aventurer la nuit dans un bar principalement fréquenté par des vampires et ils auraient raison. Seulement je ne suis pas un aveugle ordinaire, loin s'en faut et je n'étais pas venu ici sans un bonne raison, vous le savez. Pourtant ceux qui me connaissent ne devraient pas être choqué de me voir dans un pareil endroit. J'ai toujours eu l'habitude de fréquenter des lieux... disons particuliers pour mes goûts... singuliers. Oh et zut! J'ai fréquenté des clubs sado-masochiste et échangistes par le passée, de nombreuses fois de surfait. De mieux en mieux n'est ce pas ? Et c'est pas fini, la soirée ne fait que commencer. C'est en partie pour cela que la perspective de me faire mordre par un vampire et quelque chose de plus approfondis m'intriguais et m'excitais grandement.

Je l'avais sentis arriver. Ses pas se voulant sans doute discrets et ils l'étaient, mais que je parvenais tout de même à l'entendre. De nombreuses années plongées dans l'obscurité ont tendance à renforcer vos autres sens, ce n'est pas juste une idée reçue, mais un fait avéré. Je pouvais sentir son regard sur moi. Je l'intriguais, sans nul doute, ce n'est pas tous les jours que l'on voit un aveugle dans ce genre d'endroit. Quelques minutes passèrent durant lesquels je continuais de siroter mon whisky tout en prêtant attention aux bruits environnants. Des gémissements et des rires, le tout sur une musique rock. Je sentis soudain sa présence derrière moi, me frôlant, se déplaçant à ma droite, son odeur enivrante arrivant jusqu'à mes narines. Un mélange d'eau de Cologne, de cuir.. et de sang. Cette odeur... C’était celle que j'avais "sentis" dans ma "vision". Son regard était toujours sur moi, m'observant de plus près, je le savais, je le sentais. Pourtant je ne pouvais pas être vraiment sûr que ce soit bien le vampire de mes rêves ou même simplement un vampire... jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche.

Cette voix... Douce, calme, grave, suave... et terriblement dangereuse et menaçante. Exactement la même que j'avais entendu dans mon rêve. Cette voix me donnais l'impression d'être un serpent s'enroulant doucement autour de moi, me sifflant dans l'oreille. Je ne laissais cependant rien voir de mon trouble, me contenant de pousser un petit rire comme réponse à mon interlocuteur.

"Il y a bien longtemps que j'ai arrêtés de courir après les miracles, c'est un exercice trop fatiguant et inutile. Je préfère de loin utiliser mon temps pour la recherche de... plaisir."

J'avais tourné la tête vers l'origine de cette voix teintée de curiosité. Un sourire aux lèvres et mes yeux le "fixant". J'avais bien conscience que mes pupilles avaient tendance à déranger, mais le Damned Angel était un repaire de vampires, je me doutais bien qu'ils avaient vus pire et je suis prêt à parier que mon interlocuteur ne s'était pas gêné pour les regarder.

La quête du plaisir... Sans doute était-ce l'une des seules choses qui lui restait encore possible. Le non-voyant posa son regard vide sur Samaël. Ce dernier soutînt cet échange visuel à sens unique. Momentanément, le vampire se demanda si l'hypnose pouvait être effective sur un individu atteint de cécité. Sans doute que non. Il faudrait qu'il essaye, à l'occasion. « Mais toujours de douleur le plaisir s'accompagne.* » Répondit le caïnite, presque pensif. Avec Wildshire, cette phrase prenait tout son sens. C'était un peu son crédo, comme une mise en garde déguisée. « Plaisir » et « douleur » étaient deux termes qu'il se plaisait à associer, leur union dans le concret formant toujours un cocktail détonant.

Les yeux du vampire se posèrent sur le verre de whisky de son interlocuteur et une idée particulièrement vicieuse lui vînt à l'esprit - L'allemand s'empara de la consommation de l'aveugle et à l'abri des regards, se saigna le poignet en se mordant lui-même. Le sang se mit à couler au goutte à goutte et Wildshire se servit du verre comme réceptacle de son fluide vital. La couleur ambré de l'alcool prit une teinte légèrement rougeâtre. Tout en agissant le plus rapidement possible il dit ; « Je suis de ceux qui peuvent vous offrir ce plaisir. Quel qu'il soit. » Dépravation des mœurs, luxure, extravagance... Pour Samaël le plaisir se trouvait entre autre, dans ce genre de choses. Et si cet homme était ici, ce n'était sûrement pas pour faire de la philosophie de comptoir.

Lorsque la blessure qu'il s'était infligé cicatrisa, Samaël reposa le verre devant son propriétaire. Comme si y avoir ajouté quelques traces de son sang ne suffisait déjà pas, Samaël y vida son reste de True blood, l'équivalent d'une grosse gorgée. Il n'en aurait plus aucune utilité ; il visait mieux et surtout meilleur. Il avait envie de jeter son dévolu sur cet homme – Quelque chose de malsain attirait Wildshire et il était maintenant comme l'insecte qui gravitait autour de la fleur, dans l'attente de la butiner.. « Mais avant toute chose, terminez donc votre verre. »

Un sourire goguenard naquit sur les lèvres de l'immortel. Qu'il termine son verre et qu'il ressente cette montée soudaine d'adrénaline, cette sensation exaltante et élévatrice que tant d'autres auraient aimé ressentir. Cela allait l'engaillardir un peu et peut-être même se dévoilerait-il au caïnite tout naturellement. Le fils des ténèbres c'était contenu d'en verser de trop ; il ne voulait pas le droguer au sens propre, mais juste le griser. Additionné au True blood et au whisky, l'humain ne détecterait même pas sa saveur. Il en ressentirait seulement les effets bienfaiteurs.

« Êtes-vous un habitué ? Quel est votre nom ? »

Samaël appréciait tomber sur des novices, ceux et celles qui voulaient expérimenter la Chose sans trop savoir vers quoi ils se dirigeaient. Certains regrettaient au dernier moment, lorsqu'il était trop tard pour faire marche arrière. Le nocturne prenait alors un malin plaisir à les retenir contre leur gré, par pur sadisme. D'autres, après avoir été mordus une fois en redemandait encore. Se souvenant du vampire qui leur avait procuré satisfaction, ils revenaient vers lui en se montrant même parfois insistant. C'était de cette façon que Wildshire avait connu Alekseï, son sous-fifre.

Mais trouver un demandeur de morsure encore jamais mordu et être le premier vampire à s'en abreuver était selon Samaël, presque symbolique. C'était un peu comme déflorer une vierge effarouchée... C'était excitant..

* Pierre de Ronsard

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feat Samaël Wildshire

Je n'avais pas rencontrés beaucoup de semis-démons avec du recul, quelques uns durant mes années à New-York, venant, la plupart du temps c'était des solitaires comme moi qui avaient eu vent de mon pouvoir et venaient voir si je pouvais leur être d'une quelconque utilité... non sans que je ne réclame un petit service en retour. Là n'est pas le sujet car là où je veux en venir c'est la manière dont mes frères et sœurs du chaos exprimaient leur nature démoniaque : soir par le meurtre, soit par le sexe. Je suppose que le meilleur moyen de garder un semi-démon "équilibré" serait un bon équilibre entre les deux seulement c'est assez difficile lorsque vous êtes l'ennemi n°1 donc on se réfugie dans le vice le moins risqué... ce qui est également mon cas. Ma nature démoniaque associée à mes désirs et mes envies m'ont fait pas mal expérimenter en matière de sexe, mais avec un vampire, jamais. Même si je n'avais pas eu ma vision je pense que ce n'était qu'une question de temps avant que ma curiosité l'emporte et que je m'aventure dans un lieu comme le Damned Angel.

Pour l'heure, je me concentrais sur mon mystérieux interlocuteur qui me promettait de m'offrir le plaisir que je recherchais. Vraiment ? Combien de fois avais-je entendu cette promesse pour au final être terriblement déçu ? Cependant je suppose que nous parlons ici d'un vampire et non pas d'un vulgaire humain. Qui sait ? Pour ce que j'en ai entendu les relations sexuelles avec un buveur de sang étaient plus intenses et sensuelles. Une morsure plongeait, apparemment, dans un était de transe et de plaisir sans comparaison. Il n'en fallait pas plus pour que ma curiosité soit piquée. L'espace d'un instant j'eu l'impression que mon compagnon de comptoir bougeait, s’affairait, sans que je parvienne à détecter ses mouvements, à comprendre ce qu'il fessait réellement. Intrigué et soupçonneux, je prêtais tout de même attention à ses paroles. Un petit rire s'échappa de ma gorge alors que je reprenais mon verre en main.

"Nul besoin de citer Ronsard pour me séduire, vous savez. Non pas que je dédaigne les compagnons doués d'une certaine culture, mais je ne suis clairement pas venu ici dans le but de me faire réciter de la poésie."

Je portais mon verre à mes lèvres, le terminant. Je le reposais et me tournais vers mon interlocuteur, lui tendant la main.

"Mon nom est Thaddeus. Vous êtes ?"

Bizarrement, je commençais à ressentir une soudaine chaleur, doucement, lentement, brûlant presque, mais restant malgré tout agréable. Ma bouche et ma langue me donnaient une impression de sécheresse. Qu'est ce que... ?

C'est avec un plaisir contenu que Samaël observa l'aveugle avaler sa consommation et son sang. Une part de lui courait maintenant dans ses veines, s'insinuait lentement mais sûrement dans tout son être. Un sourire pervers orna ses lèvres, momentanément. Son interlocuteur déclina son identité. Thaddeus. C'était peu courant. Aussi peu courant que Samaël. Il glissa sa main de pianiste étrangleur dans celle de son interlocuteur. « Enchanté... Thaddeus. » Il abrégea l'échange physique, puis reprit. « Qui je suis importe t-il réellement ? » Samaël avait envie de jouer, clairement. « Puisque vous n'êtes pas venu ici pour écouter de la poésie, je vais vous faire une proposition. A vous de voir si le courage vous pousse à y répondre de manière favorable, ou non. » Samaël s'éloigna quelque peu du comptoir, avant de reprendre ; « Si l'endroit où nous nous trouvons est dédié à la consommation et aux échanges vocaux, les sous-sols de l'établissement sont réservés à des activités beaucoup moins softs. Alors... Si le cœur vous en dit, venez. » Le caïnite bougea, vînt se glisser dans le dos de cet homme qui n'aspirait qu'à une chose. Ses lèvres gagnèrent son oreille, il y murmura quelques mots avec une sensualité non feinte. « Venez et dites Samaël. » Le vampire s'éclipsa, comme il était apparu. Thaddeus esseulé, ne pourrait pas le rester longtemps - il lui faudrait assouvir ce besoin naissant et irrépressible provoqué par le sang vampirique qu'il avait involontairement ingurgité.

Wildshire gagna les sous-sols. L'escalier amenait directement dans un long et large couloir. De chaque côté, des box parfois dépourvu de portes se succédaient. Les pièces disposaient toutes d'une décoration différente et l'on pouvait trouver de manière aléatoire des lits ou des douches. L'endroit était relativement sombre, l'éclairage quasi inexistant. Seules quelques veilleuses permettaient aux humains de se repérer ici-bas.

Des couples s'adonnaient déjà aux plaisirs de la luxure, tandis que d'autres encore, se faisaient pomper le sang par des vampires affamés. Samaël quant à lui, attendrait dans l'obscurité du corridor que Thaddeus le rejoigne et l'appelle. Pas indéfiniment, mais il lui laisserait du temps, car son handicap le pénaliserait sûrement dans sa progression - qui devrait d'ailleurs être assez comique à voir. Et si au final il n'osait venir à lui, alors Wildshire se joindrait à ces autres qui assouvissaient déjà leurs besoins lubriques, là, sous ses yeux. Sans doute ne seraient-ils pas contre une compagnie supplémentaire ?

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feat Samaël Wildshire

Malgré ma cécité je suis souvent le dominant. Je suis le manipulateur, le marionnettiste. Durant mes consultations je joue de mes patients comme un chef d'orchestre avec ses musiciens. Même dans la vie de tout les jours. Je mens, manipule et charme, je suis le parfait Dorian Gray, échappant toujours à la justice des hommes sauf qu'au lieu de tableau, c'est mon handicap et mon don de prémonition qui me protège. Nombreux sont ceux qui ont essayés de m'attraper, mais toujours ils ont échoués. Dans mes rares relations c'est là aussi le cas. Je laisse à mon partenaire l'illusion d'avoir la main alors que je les mène à la baguette. Ma nature prudente m'a d'ailleurs très souvent aidé, je ne laisse rien au hasard, prenant toujours maintes précautions. C'est grâce à cela si je suis encore en liberté et considéré comme un simple humain à l'heure qu'il est... alors pourquoi est-ce que je me suis laissé avoir aussi facilement ?

Je n'avais fréquenté que très peu de vampires et même si ces entretiens s'étaient relativement bien passé, je n'aurais jamais dû baisser ma garde comme ça. Ma vision y était aussi grandement pour quelque chose, la possibilité d'une nuit torride dans les bras d'une créature de la nuit m'avait distrait, ma nature démoniaque et mon envie irrépressible de sexe m'avait fait faire un faux pas impardonnable. Quel imbécile! Bon sang ? Mais qu'est ce qu'il avait mit dans mon verre ? A peine nos mains s'étaient-elle touchées que je sentais une forte excitation monter en moi, la sensation de chaleur jusqu'ici relativement supportable s'était soudainement propagée. Perdu, déboussolé, je peinais à distinguer les paroles de mon interlocuteur, mais je parvenais tout de même à sentir qu'il bougeait, me frôlait, me murmurant son nom et une proposition. Ce nom... Les souvenirs de ma vision me frappèrent de plein fouet, m'achevant. Les mains à plat sur le comptoir, tremblant légèrement, je luttais pour essayer de rester logique et conscient. J'entendis une voix que j'identifiais comme celle du barman, s'inquiétant de mon bien-être. Je lui répondis en lui demandant de me conduire jusqu'au aux fameuses chambres du sous-sol. Il hésita un instant avant d'accepter. Bien vite, je le sentis me prendre doucement, mais fermement le bras, je laissais ma canne au comptoir, trop confus pour réellement m'en soucier.

Biens vite nous arrivâmes dans ce que je supposais être mon lieu de rendez-vous. Je pouvais distinguer des gémissements et cris de plaisir et de douleur. Pas de doute, c'est bien là. Le barman me relâcha, me demandant une dernière fois si c'était bien cela que je voulais. Je lui répondis positivement et mon guide prit congé. A tâtons, je trouvais un mur sur lequel je m'adossais, tandis que mes tremblements s'accentuaient et qu'une pellicule de sueur commençait à se former sur mon corps. Je fis un dernier effort pour me souvenir du vampire responsable de mon état. Un nom, à peine plus fort qu'un murmure quitta ma bouche.

"Samaël."

Son ouïe fine perçut son prénom faiblement prononcé, alors qu'il était occupé à observer un couple en plein ébat. Son regard luisant se détourna de la scène digne d'un film pornographique et sonda les abîmes du couloir. Là-bas au loin, à la naissance du corridor, une ombre se dessinait, statique. A pas de velours, Samaël se dirigea vers celui qui avait Osé appeler l'enfant de la nuit. Parvenu à ses côtés, il put constater que Thaddeus était dans tous ses états.

Le vampire finit par attraper la manche de l'aveugle et sans mot dire, il l’entraîna à sa suite. Ils entrèrent dans la première pièce inoccupée, dénuée de porte – Ce n'était qu'un détail. Le nocturne conduisit le déficient à proximité du lit – Libre à lui de s'y asseoir s'il le désirait. Wildshire s'éloigna et tandis qu'il commençait à ôter sa veste, il prit la parole. « Je vous sens nerveux, détendez-vous... Tout devrait bien se passer. » Il manqua de s'esclaffer - Thaddeus n'en ressortirait pas indemne. Maintenant qu'il était en huis clos avec Samaël, c'était un peu comme s'il se retrouvait dans la cage au lion, sans aucun moyen de défense.

Wildshire déposa sa veste sur l'une des pièces du mobilier, puis commença à déboutonner sa chemise, il reprit ; « Si vous tenez un tant soit peu à vos effets Thaddeus, déshabillez vous. Et prestement. D'ici quelques minutes, je ne répondrais plus de rien. » Dans sa voix l'on sentait de la fébrilité, une certaine excitation contenue. Si cet homme se montrait trop lent à la tâche, le caïnite finirait sans doute par lui sauter dessus et de ses habits coûteux, il ne resterait rien, à part quelques pans de tissus déchirés.

Samaël se tourna et il darda du regard celui qui obtiendrait le statut momentané de « jouet ». La chemise du nocturne rejoignit sa veste, il était maintenant torse-nu face à celui qui ne pouvait le voir. Thaddeus l'ignorait, mais son handicap handicapait également Samaël – Lui, le grand impudique, aimait habituellement sentir courir sur son corps le regard de l'Autre. Les échanges visuels avaient, selon lui, une place non négligeable dans ce genre de situation. Avec Thaddeus, ça serait une variante.

Ses doigts gagnèrent la boucle de sa ceinture... Quelques secondes encore et il dévoilerait totalement sa nudité.

Sa façon de procéder pouvait laisser perplexe – Le vampire ne voulait pas perdre de temps avec un effeuillage mutuel. Le besoin de répondre à l'un de ses besoins primaires se faisait oppressant – Il avait besoin de libérer ses ardeurs.

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feat Samaël Wildshire

N’importe quel autre personne paniquerait surement devant une telle situation. Drogué, confus et sexuellement frustré, le tout en étant à la merci d'un vampire. Rien qui ne laissait présager quelque chose de bon en soi... sauf que je ne suis pas n'importe qui. Je suis suis un semi-démon et j'ai beau m'être parfaitement dissimulé dans la masse humaine si l'on me promet du sexe et du sang en même temps, je ne peux pas résister. Pourquoi croyez-vous que je suis resté alors que Samaël m'avait laissé une chance de fuir ? Bien entendu, je me doute bien que le produit qu'il avait mit dans mon verre m'avait grandement influencé, mais de tout manière, j'étais venu à la recherche de plaisir et tout dans le vampire m'indiquait qu'il pouvait m'en procurer. Sans oublier ma vision. Pour autant, j'étais toujours énervé par le fait que je me sois fait avoir aussi facilement. Note à moi même : se méfier d'avantage lors de futures sorties dans les bars. Ainsi que des vampires.

Alors que je tentais désespérément de garder un temps soi peu de clarté dans mon esprit, je le sentis approcher. Je le sentis avant même qu'il ne s'empare de ma manche et qu'il ne m'entraîne vers mon fatidique destin. Je ne saurais vraiment l’expliquer, mais il émanait de Samaël une sorte de force, une présence qui fessait qu'il était presque impossible de l'ignorer. Le vampire m'amena dans une pièce, une chambre je supposais. Mon futur amant me demanda de me détendre, mais le timbre grave et séduisant de sa voix ne fit que me rendre encore plus nerveux et terriblement excité. Je commençais d'ailleurs à me sentir à l'étroit dans mes pantalons. Des bruits de vêtements froissés m'indiqua que Samaël avait commencé à se déshabiller et m'invita à en faire de même si je tenais à mes effets. Je lui obéissais presque inconsciemment, je commençais moi-même à avoir du mal à me contrôler. J'enlevais rapidement mon manteau ainsi que ma veste que je balançais au loin et tentais de déboutonner ma chemise, tâche au combien compliqué avec les doigts tremblants. Finalement, perdant patience, j'ouvrais le vêtement en grand, fessant sauter les boutons et l'envoya valser, en fessant cela je sentis ma jambe buté contre quelque chose, un meuble ? Tâtonnant, je découvris un lit. Parfait. Je me laissais tomber dessus, enlevant, aussi rapidement que possible, chaussures et chaussette.

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