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I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 30 Sep - 13:03

Les vampires. Engeance maudite ! Lorsque la mort saisissait le corps, elle était censée être définitive. Irrévocable. Éternelle et immuable... Mais voilà que des créatures sorties tout droit des Enfers se permettaient de jouer avec elle, de la leurrer, de la tromper – de la bafouer. C'était un état de faits intolérable et Andréa était là pour y remédier. Pour prendre la défense de la Mort et s'en aller la porter aux créatures qui la défiaient impunément. Pour prendre sur ses épaules le fardeau de la destinée et s'en aller offrir son fatal baiser aux impies qui pullulaient par toute l'Écosse. Fatalité, est-ce pour cela que je suis née ?

Telle était la question qu'Andréa ressassait inlassablement tandis qu'elle somnolait dans le train qui l'emmenait dans un bled paumé de la campagne écossaise. En fait il n'y avait même pas de gare – juste un panneau bringuebalant qui annonçait en lettres de peinture noire écaillée qu'elle était arrivée à destination. Dans le compartiment malodorant, personne ou presque : juste un couple âgé qui sommeillait dans le coin le plus éloigné, appuyé épaule contre épaule. C'était mignon, et étrangement triste de les voir ainsi abandonnés l'un à l'autre... Andréa soupira, seule sur sa banquette de bois dur poli par les années et les milliers d'usagers qui s'y étaient succédé. La solitude qu'elle s'imposait parfois lui pesait... Mais s'attacher, c'était souffrir, et pleurer. Des larmes, elle en avait déjà trop versé pour s'attarder sur de vaines éventualités.

Saisissant d'un geste brusque son léger bagage, elle se leva d'un bond et se dirigea vers la portière côté quai, de sa démarche souple de chasseuse. Elle avait une mission à remplir dans ce trou perdu... Andréa mit pied à terre sous un fin crachin qui eut tôt fait de tremper complètement ses vêtements. Elle se mit en route vers les premières maisons et le manoir qui se dressait au loin : Huckleberry Mansion. Une demeure vaste et imposante, plantée au milieu de la campagne, des prés verdoyants, des collines et des troupeaux – une demeure richement entretenue par son actuel propriétaire, vampire de son état, qui organisait régulièrement des bals somptueux au cours desquels de belles jeunes femmes disparaissaient mystérieusement. Et ce soir, une nouvelle fête allait se donner... mais cette fois, Andréa était munie d'un carton d'invitation.

Elle le présenta à l'entrée du manoir, et on la laissa entrer avant de la conduire à ce qui serait sa chambre pour la durée des festivités. Une malle l'y attendait – elle l'avait envoyée chercher à la gare. Songeuse, elle contempla le haut miroir en pied qui se tenait contre un des murs et dévisagea les traits de la voyageuse fatiguée qu'elle y voyait. On pouvait vraiment lire tous ses travers dans ses yeux hantés... Secouant la tête, elle se dirigea vers ses bagages et entreprit de se mettre en tenue pour le grand bal. Un bon bain, et elle se sentit prête à enfiler les mètres et mètres de tissu qui composaient sa robe d'inspiration victorienne, et dans laquelle elle se sentait étrangement nue malgré la quantité de tissu entassée sur elle. Le décolleté plongeant lui donnait l'impression que sa poitrine allait s'échapper de con carcan corseté à la moindre inspiration, mais force lui était de reconnaître que l'effet était... époustouflant. Tout comme sa coiffure qui laissait cascader sa chevelure dorée depuis le petit chignon qui la tenait rassemblée sur l'arrière de sa tête. Et la parure de bijoux chatoyants qui décoraient sa gorge, ses poignets et pendaient de chaque côté de son cou... Un discret maquillage rehaussait ses yeux, et même juchée sur des escarpins, elle restait gracieuse.

Si le maître vampire voulait la déguster ce soir, il aurait cependant affaire aux couteaux d'argent dissimulés dans les amples jupes, ainsi qu'aux divers accessoires qu'Andréa avait glissés dans ses atours. Hors de question que ce massacre continue... la jeune femme avait une mission. Elle était là pour l'accomplir. Avec Dieu dans son cœur et la foi dans son bras, rien ne saurait l'arrêter.

Elle était prête...

Ramassant d'une main gantée de noir la soie sombre de ses jupes, la blonde chasseuse rejeta par-dessus son épaule les boucles qui cascadaient dans son cou, puis sortit dans le couloir qui desservait les chambres d'invités. D'un pas assuré sur ses talons vertigineux, elle avança sur la somptueuse moquette qui étouffait le bruit de ses pas et se dirigea vers l'escalier qui menait au dernier étage et à la salle de bal. Retenant des deux mains le tissu de sa robe pour ne pas marcher dessus, Andréa gravit les degrés et parvint devant les massives portes qui défendaient l'accès de la salle. Sur un sourire au vampire de garde, elle franchit le seuil et regarda autour d'elle.

Ce qu'elle perçut en premier, ce furent les crocs. Pour l'instant dissimulés mais néanmoins bien présents, ils irradiaient une soif de sang que ses sens de soldat pouvaient capter. Il y avait une bonne dizaine de vampires dans l'assemblée – tous des hommes, d'après ce qu'elle voyait. A en juger par la quantité de femmes non accompagnées, Andréa se trouvait au beau milieu d'un troupeau de gibier rassemblé là par un maître généreux pour ses fidèles. Et en effet, installé dans un fauteuil surélevé aux allures de trône, Nathan Huckleberry surveillait ses invités, avec sur ses traits une expression de fausse bienveillance qui cachait mal son avidité. Andréa la sentit affluer dans le regard qu'il posa sur elle, et elle s'inclina en rougissant, jouant à merveille son rôle de belle écervelée.

Une voix près d'elle la fit sursauter. A pas feutrés, l'un des vampires présents s'était approché d'elle et la saluait gravement, le même éclair de convoitise allumé au fond des yeux. La jeune femme battit des cils, se força à rougir de plus belle et émit un gloussement nerveux qui sembla convaincre d'avoir affaire à une proie facile. Posant avec légèreté le bout des doigts sur le poignet qu'il lui offrait, elle se laissa mener sur la piste pour la première danse de groupe de la soirée. Au rythme de la musique, elle passa de bras en bras pour revenir à celui qui l'avait invitée, faisant connaissance au passage avec la majorité des vampires de l'assemblée qui lorgnaient son cou et l'ensemble de sa personne d'un même œil avide. Une nouvelle danse, de couple cette fois, et elle apprit le nom de son cavalier : Ethan Owen Carmichaël, un noble dont le nom ne lui était pas inconnu. Souriante, elle se présenta comme Callista Anderson, toute rose et balbutiante. Une nouvelle danse de groupe commença et d'autres couples envahirent la piste. Andréa s'écarta de son cavalier qui ne semblait pas décidé à la lâcher et imita les autres femmes qui changeaient de partenaire selon l'ancien code de cette danse de cour.

Rien ne l'avait préparée à se trouver face à l'homme qui se dressa devant elle et la saisit par la taille pour l'entraîner dans un pas compliqué.
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 1 Oct - 15:23

    Comme mes ancêtres, je fourbissais mes armes avant de partir en guerre. Au programme; repeindre les murs d'un manoir écossais avec du jus de vampire. Tout à fait dans mes cordes. Pas besoin de faire dans la finesse ou dans le message. Il fallait juste que la cible meurt, si possible sans que je me fasse prendre au passage. Je déposais la cigarette que je fumais dans le cendrier, et elle continua de se consumer légèrement tandis que Frère Dobson m'apportait ce que je lui avais demandé. Avec un simple signe de tête, le préposé à l'armurerie cachée sous l'hôtel me déposa sur le bureau l'ensemble de ce que j'avais demandé. Je vérifiais consciencieusement chaque équipement alors que le religieux sortait de ma petite chambre. Je remis ma cigarette entre mes lèvres, tandis que je démontais et remontais le beretta qui me servirait d'arme exécutoire de la sentence divine. Balles chemisées en argent. Pouvoir de pénétration faible, mais létal sur les vampires, le projectile les transperçant comme du beurre. Arme parfaitement nettoyée et préparée, mais je graissais cependant le percuteur pour éviter même le plus infime risque d'enrayement. La carabine militaire M4 était quant à elle identique à celle déjà sortie la dernière fois. Ca, c'était pour le soutien lourd et ça resterait dans la voiture. Seulement en cas de gros pépins. Je souris en voyant le petit pistolet de cinq millimètres et demi de fabrication chinoise. Très discret, mais très peu fiable aussi. Si j'en étais réduit à l'utiliser, autant me servir de mon poignard filigrané d'argent, la seule arme de contact rapproché que j'emmenais.


    Je finis ma cigarette et rangeais avec précaution mon véritable arsenal dans un grand sac de sport. Le soucis, c'était que me balader avec autant d'armement me rendrait plus que suspect en cas de fouille des bagages. J'empruntais donc la voiture qui était reliée à ma couverture de commercial en imprimerie. Pratique, le receptacle sous le plancher arrière. Indétectable à l'odeur par les chiens, et une mince place que plomb recouvrant la cache empechait tout détecteur de métaux de trouver quoi que ce soit. En fait, quelqu'un d'extérieur aurait très bien pu trouver ce que je cachais, mais à condition de savoir précisément quoi chercher, et à quel endroit regarder. Je jetais ma cigarette dans le caniveau avant de démarrer la voiture et la sortir du garage. Je faisais irruption dans le centre ville d'Edimbourg, et je savais précisément où aller. Les quartiers chauds de la ville. Une fois arrivé, je me changeais. J'endossais un costume qui me serrait tant je n'avais aucune habitude de donner dans la frime en m'habillant d'une façon pareille. Me regardant dans le retroviseur, j'avais l'air plutôt classe. Ne restait plus qu'à chercher l'appât et la couverture officielle de la soirée. Il ne me fallaut que quelques minutes pour trouver quelqu'un qui convienne. Elle s'appelait Natacha.


    Grande, les cheveux auburns tombant en cascade sur ses épaules, elle était magnifique. Et elle avait l'avantage supplémentaire d'avoir tout comme moi le russe comme langue maternelle. Une prostituée, ravie de la paye alléchante que je lui proposais pour m'escorter dans un bal de vampire. Elle pensait peut être trouver un riche prétendant pour subvenir à ses besoins. Elle fut ravie de la tenue de soirée que j'avais pour elle, et nous sympathisâmes rapidement en voiture sur le trajet. Elle ne me fit pas d'avances et ne me proposa rien; elle se contentait de son rôle d'escort girl. Rassurez vous; je n'avais (pour le moment) aucune pensée lubrique. Je n'avais invitée cette femme que pour m'intégrer à la soirée. J'étais sensé être un cadre commercial d'une grande imprimerie ukranienne travaillant pour la Ligue des Vampires, et venir seul n'aurait pas donné l'effet escompté. Je savais que j'étais envoyé dans la fosse aux lions, et que ces lions ci étaient amateurs de chair féminine. Je savais également que je prenais un risque en venant avec une fille, mais je ne l'utilisais que dans le but de rentrer dans la soirée, et je m'étais fait la promesse intérieure de ne pas repartir sans elle, ni de l'abandonner. Je n'étais pas un enfant de coeur, mais je n'étais pas un assassin non plus. Pas d'êtres humains, en tous cas.


    Les trois heures de voiture passèrent particulièrement rapidement, nous discutions pour briser la monotonie et partagions le contenu alcoolisé de ma flasque. Nous nous apprécions tellement qu'on décidait finalement de s'arrêter un peu avant le manoir. Je tairais ce que nous avons fait dans la voiture, mais quand nous avions fini, la flasque était vide et nous, nous étions pleins. Au bord de l'ivresse, meme. Cela renforcerait encore plus notre crédibilité, et cela me permettrait aussi de passer pour une menace négligeable au cas où les vampires se méfieraient de nous. Nous fîmes notre entrée dans le manoir, bras dessus bras dessous. Natacha jouait parfaitement bien son rôle, et même si on la devinait de basse extraction, elle savait se comporter avec classe. Si quiconque pu deviner notre ivresse, nous ne fumes pas inquiétés.


    Ensemble, on aurait pu nous prendre pour un couple plutôt mignon dans son genre. Je devenais de plus en plus doué pour me cacher aux yeux de tous; nous n'avions eu aucun problème pour entrer. Sur la piste de danse par contre, c'était une autre paire de manches. Natacha ne connaissait pas l'air, et j'avais moi même toutes les peines du monde à suivre le rythme. L'alcool aidant, j'en parvenais presque à vraiment prendre du bon temps alors que j'étais en mission tout aussi officielle que périlleuse. Cependant, j'appréciais réellement cet instant pour ce qu'il était; le calme avant la tempête. Je laissais même échapper un petit rire amusé, alors que la danse se terminait enfin. C'est alors que je la vis. Non, pas elle. Pas ici, pas maintenant. Je n'en revenais pas, et répondis à Natacha que je devais m'absenter une minute. Pas inquiète pour un sous, elle se dirigea vers le buffet tandis que je me présentais face à la personne que je venais de voir. Quand la musique recommença sur une nouvelle danse, je la saisis par le bassin et suivait un rythme que je connaissais plus que le précédent. L'alcool me faisait tourner la tête, et renforça ma paranoïa habituelle jusqu'à la transformer en colère. D'un autre côté, je remarquais du coin de l'oeil à quel point la donzelle était bien arrangée... Et réveilla en moi un désir certain.



    | Bordel Donwood, qu'est ce que tu fiches ici? C'est MA mission. C'est à moi qu'elle a été confiée! Me dis pas que nous cherchons tous les deux le même vampire qui tient ces lieux? | dis je d'un ton qui se voulait discret.


    Je la regardais ostensiblement de haut en bas, nullement décidé à profiter de la situation pour travailler en équipe ou pour apprécier son renfort.


    | Tu fais surtout un parfait appât, dans cette tenue. A moins que tu ne sois la récompense qu'envoient les grands chefs pour me féliciter pour tout le sang mort que j'ai versé ces derniers temps... Dans ce cas là, restons « amis ». Rentres à ta voiture, et attends que le pro aie vraiment terminé leur boulot pour me récompenser comme il se doit. |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 4 Oct - 23:51

Dans un tourbillon de taches de couleur, Andréa se voyait entraînée dans un pas cadencé, et elle ne pouvait que suivre les évolutions de son cavalier sous peine de trébucher et tomber, empêtrée dans la multitude de volants et de jupons qui constituaient les jupes de sa robe de bal. Vaille que vaille, elle se lança dans le rythme de la musique sur ses escarpins, apercevant du coin de l'oeil la mimique contrariée de son précédent cavalier, le vampire Ethan Owen Carmichaël. Mais il ne pouvait guère se lancer sur la piste et ravir la jeune femme aux bras qui la faisaient tournoyer, aussi se rabattit-il sur une brunette boulotte engoncée dans un corset manifestement trop étroit pour ses bourrelets. Andréa, elle, identifia le danseur qui la tenait par le bassin et sentit son sang se glacer. Haaan non... Torben Badenov. Un autre soldat de l'Eglise Humains Contre Vampires. Un autre chasseur, comme elle... Un autre solitaire. Mais un emmerdeur de première avec lequel elle ne se sentait pas particulièrement d'atomes crochus. Bon, elle devait bien lui accorder quelque crédit et admettre qu'il faisait bien son boulot, mais le voir ici... Non, c'était une catastrophe. Pas ici, pas maintenant ! Il allait tout faire capoter.

Rien qu'à respirer son haleine lorsqu'il s'adressa à elle d'un ton plus que malséant, elle pouvait certifier qu'il avait bu. Il était malheureusement connu pour sa multitude de petits travers, et l'indulgence d'Andréa se doublait d'une sévère intransigeance. D'autant plus qu'elle-même s'était autrefois enivrée jusqu'à l'inconscience à de nombreuses reprises, et qu'en observant ce comportement chez d'autres aujourd'hui elle mesurait mieux la déchéance dans laquelle elle était tombée avant que Silviano ne l'en repêche. Torben se détruisait à se conduite ainsi, mais il ne semblait aucunement s'en préoccuper et Andréa le méprisait pour ça. Autant son histoire personnelle lui inspirait de la pitié, autant ce coupable laisser-aller la révulsait.

Je m'appelle Callista Anderson jusqu'à ce que je te dise le contraire, vu ? Et c'est MA mission. La mienne, on me l'a confiée, et c'est moi qui vais m'occuper du maître des lieux. Je suis persuadée que, toi, tu aurais du mal à entrer dans son lit pour l'éliminer alors qu'il ne s'y attend pas. Et puis, tu es ivre, et je ne veux pas te parler quand tu es comme ça. Tu sais bien que je déteste ça !

Il la dévisagea alors de haut en bas, et Andréa se sentit soudain presque nue sous le regard brûlant de ses prunelles. Son décolleté outrageux, encore renforcé par la forme du corset qu'elle avait lacé serré pour bien mettre en valeur ses attributs, la gêna soudain et elle aurait souhaité qu'il ne le scrute pas comme s'il s'attendait à y voir pousser des couteaux. C'était plus facile de s'exhiber dans une assemblée où elle ne connaissait personne... Mais soudain, une bribe de l'ancienne Andréa refit surface. Une facette de la jeune femme belle et bien fichue, et qui le savait pertinemment. Bombant le torse, elle carra les épaules et releva le menton, recevant en pleine face le compliment insultant qu'il lui adressa ensuite. Outrée, elle cessa immédiatement la danse dans laquelle ils étaient lancés, et sans qu'elle ne prenne le temps d'y réfléchir, sa main gauche partit dans un éclair et fusa devant ses yeux. La gifle produisit un son sourd, et le coup ne porta pas vraiment, étouffé par l'épaisseur du gant qui lui prenait le bras jusqu'au coude, mais elle y avait mis tant de rage et d'indignation que la force morale véhiculée était plus que suffisante pour exprimer son sentiment. Elle était blessée par cette remarque, terriblement blessée de se voir ainsi dénigrée et rabaissée alors qu'elle était après tout un excellent agent de terrain. Pour qui se prenait-il, à la fin ! Révoltée par la manière qu'il avait de la rabaisser, elle se campa face à lui et lui adressa sa rage dans un murmure sifflant qu'il fut le seul à entendre.

L'époque où mon corps était à donner est révolue depuis longtemps et personne à part moi ne possède le droit de l'accorder. Une récompense ?! Mais si nous étions seuls, cher « ami », je t'arracherais ce qui pend entre tes jambes pour avoir osé t'adresser à moi sur ce ton. Voilà toute la récompense que tu mérites, pauvre crétin !

Dans une envolée de jupons tout à fait théâtrale, elle fit volte-face et sortit de la piste de danse à grands pas furieux, résolue à ne pas faire un esclandre qui ruinerait la mission. Quel imbécile ! Elle se fichait bien qu'il reste planté là comme un con, qu'il lui courre après pour la frapper ou qu'il l'ignore complètement – ce qu'elle voulait, c'était être seule pour pouvoir accomplir sa mission comme on le lui avait ordonné. Comment, comment osait-il lui montrer autant de mépris après les actes éclatants qu'elle avait accomplis pour la gloire de la race humaine ! Les hommes étaient une engeance maudite, et il faudrait les exterminer jusqu'au dernier pour la manière dont ils traitaient les femmes... Ruminant ainsi de sombres pensées, elle atteignit une porte latérale et la poussa, s'engageant dans le petit escalier de service qui ramenait à l'étage des invités et à sa chambre. Elle allait s'y enfermer quelques minutes, se calmer, se recoiffer et retourner charmer le roi vampire. Comme on le lui avait demandé. Elle atteignit le palier à mi-étage lorsque des pas derrière elle lui annoncèrent qu'on la suivait.
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 5 Oct - 16:12

    A peine avais je croisé le regard de ma très estimée collègue que déjà, je sentais que l'animosité que je ressentais en cet instant était réciproque. Je ne pouvais pas dire que je n'aimais pas cette fille, mais c' était simplement que la trouver ici, c'était comme la retrouver en train d'empiéter sur mes plates bandes. Autant dire que j'étais donc loin d'être chaud à la voir. EN plus de ça, je considérais chaque assassinat de vampire comme une affaire personnelle, ce qui donnait comme résultat que le travail en équipe, j'étais loin d'etre fan. Avec Thomas, encore... Ca passe! Mais seulement à l'occasion. Je me rappelais encore parfaitement bien le coup fumant, et c'est le cas de le dire, de la boîte de nuit vampirique que nous avions récemment incendié. Ce benêt était ni plus ni moins en train de faire du rentre-dedans à une vampire pour suivre notre cible alors que de mon côté, j'étais en fâcheuse posture! Heureusement, très professionnelle, Barset était arrivé sur son grand destrier blanc et m'avait aidé à repeindre les murs couleur de jus de vampire. Comme quoi, contrairement aux rumeurs, il y avait bien une justice dans ce bas monde. Mais travailler avec Andréa ne pouvait mener qu'à un échec des plus cuisants; deux solitaires au caractère fort devant travailler main dans la main... Ca allait encore se finir en pugilat!


    Elle me répliqua d'ailleurs sur le même ton agressif; elle aussi s'était inventé une couverture. L'avait elle poussée comme j'avais poussé la mienne? J'en doutais. Pourtant, la voir dans cet accoutrement, cette coiffure et ce maquillage me donnait l'impression d'avoir affaire à une toute autre femme. Finie la jeune femme vivant au jour le jour, fringuée de façon normale mais sans etre classieuse pour autant. Elle semblait meme plus lumineuse, comme si son côté taciturne s'était envolé. Comme quoi elle n'était pas si mauvaise actrice que cela. Par contre, son nom aurait pu me faire rire si nous n'étions pas aussi remontés l'un contre l'autre. L'ivresse aidant, je trouvais le nom de « Callista » réellement hilarant, surtout dit avec l'accent anglais. Mon pays commençait vraiment à me manquer. Quand elle me fit l'exposé de son plan, je ne pus m'empêcher de sourire. Elle avait bien plus en commun avec ce charmeur de Barset que tous deux voudraient jamais l'avouer. Ses derniers mots provoquèrent chez moi un départ d'hilarité que je contrôlais bien vite.



    | Non, je le sais pas. Parce qu'on ne se parle jamais ou presque, « Callista ». Je sais rien sur toi, alors commences pas à me juger! Si je ne suis plus sobre, c'est pour améliorer mon camo... camu.. camouflo... Déguisement! Je suis un commercial en imprimerie, ukrainien. Et vu comment on parle depuis tout à l'heure, si on te pose la question c'est qu'on s'est rencontré à un gala de charité organisé par les vampires à Glasgow, vu? |


    Je n'eus pas le temps de continuer mon violent monologue. Andréa cessa de tourner, et s'arrêta sur place, l'air suprêmement choquée. Avais je été trop loin? Bordel, je me rappelais déjà plus ce que je venais de lui sortir dans la tronche quelques instants plus tôt. Alors, je me retrouvais presque assommé par un coup violent en pleine face, rendu presque insonore par le port des gants d'Andréa. Elle m'avait retourné la tête, et je me massais la mâchoire sous le regard inquisiteur de nombreux invités qui avaient assisté à la scène. En fait, je ne ressentais aucune douleur, seulement un engourdissement de cette partie de mon corps. Elle me jeta alors en plein visage sa façon de penser. Elle était brutale, mais maintenant qu'elle me parlait de son corps je me rappelais l'insulte que je lui avais balancé. Andréa me fit part de ses glauques et morbides projets concernant certaines parties (primordiales) de mon corps, et me traita de crétin avant de me planter seul sur scène. Sur le coup, je ne suis quoi dire. Je choisis la solution de facilité; je me massais la joue en jetant un regard gêné à celle qui jouait ma compagne pour la soirée, sous le regard moqueur de quelques individus qui avaient vu le coup partir. Passer pour un pervers infidèle était toujours mieux que de se faire démasquer en tant que militant anti-vampires dans une réunion des dites créatures. Mais alors que je m'apprétais à rejoindre le bar, je vis du coin de l'oeil une silhouette suivre celle d'Andréa dans les escaliers. Notre cible, reconnaissable entre mille par sa chevelure poivre et sel.


    Mon coeur fut gagné par l'inquiétude. Avais je sans le vouloir précipité ma camarade dans la gueule du loup, ou plutôt, de la chauve souris? J'hésitais. Soit je restais ici, surveillais Natacha et attendais une opportunité, soit je fonçais à l'étage pour saisir l'occasion, et surveiller Andréa. Je n'avais pas trente six solutions. Un pincement au coeur, je me rassurais en disant que je ne m'absenterais pas longtemps, et qu'il y avait ici assez d'humains pour assurer la sécurité de Natacha, pourvu qu'elle ne s'isole pas avec un vampire. Avec toute la discrétion possible, je grimpais les escaliers quatre à quatre, aidé dans mon ascension par le tapis d'escalier qui absorbait le bruit de mes pas. Arrivé à l'étage, je ne vis rien. Personne, pas un chat. Où était passée Andréa? Où était le vampire? Je sortais mon arme et fixais le silencieux en le fixant. Le tout ne me prit que quelques secondes. Cachant l'arme sous le pli de ma veste, j'ouvrais les portes au hasard, en faisant le moins de bruit possible. La première ne donna rien. La deuxième s'ouvrit sur une jeune femme devant un miroir. C'était les toilettes. Andréa semblait seule. Je rengainais mon arme.



    | Tu es seule? J'ai suivit la cible, qui est montée juste après toi. Il est à l'étage, et s'il n'est pas avec toi, je me demande bien... Bref. On fait quoi? Cavalier seul, le meilleur gagne? Ou on essaie de la jouer en équipe? Tu l'aguiches, tu lui fais baisser sa garde, et j'arrive dans la chambre pour le plomber. Bon plan non? Minimum de risques, minimum de temps, minimum de bruit. Ou sinon, on peut rester ici à discuter de ce qu'il s'est passé en bas... Même si je pense qu'il y a plus urgent... Pour ce que ça vaut, je suis désolé. Je suis allé trop loin, je n'aurais pas dû te parler comme je l'ai fait. |


    Mes excuses étaient sincères malgré l'ébriété. J'avais jugé Andréa sur son passé, ou plutôt les brides que j'avais appris sur elle. Je n'aurais pas voulu qu'elle fasse de meme avec moi.
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 6 Oct - 0:25

Andréa dégringolait les degrés à toutes jambes. Si son pressentiment était exact, c'était le maître des lieux qui s'y était lancé derrière elle et il fallait qu'elle parvienne à l'étage des invités avant qu'il ne la rattrape. Histoire de pouvoir mener une embuscade bien minutée... Ses talons claquaient sur le bois des marches alors qu'elle descendait l'escalier. Puis elle arriva à la porte qui donnait accès au long couloir des chambres d'invités, et s'y engouffra s'en ralentir. Avançant à grands pas sur la moquette épaisse, elle entra dans les toilettes de l'étage et attendit, le cœur battant, un quelconque signe d'activité vampirique. Rien – la porte du palier ne bougeait pas. Les pas qui l'avaient suivie dépassèrent l'embranchement du couloir et continuèrent à descendre solennellement. Ouf... Il avait sans doute à faire plus bas. D'un côté, Andréa était rassurée d'avoir quelques minutes de répit, car dans l'état où elle se trouvait, furieuse et énervée, elle n'aurait sans doute pas pu assurer correctement sa mission. De l'autre, elle était déçue, car affronter la vampire maintenant avec des forces décuplées par la rage éveillée par Torben aurait peut-être été efficace.

Autant profiter de ce sursis pour reprendre contenance. La jeune femme fit quelques pas vers le haut miroir, se contempla un instant en se remémorant les paroles méprisantes de Torben. Il l'avait prise pour une récompense pour lui ? Vraiment ? A dire vrai, elle ne pouvait pas vraiment le lui reprocher. Il avait raison, rien que son décolleté outrancier pouvait prêter à confusion, mais... il n'avait pas le droit de dire ça. C'était outrageant, vil et mesquin. Il avait fait montre d'une cruauté gratuite qu'elle ne lui connaissait pas avant ce jour, et en son for intérieur, elle était profondément blessée par cette opinion qu'il avait d'elle et qu'il venait de lui cracher au visage. Elle n'avait donc aucun crédit à ses yeux ? Ne la voyait-il donc que comme un moyen de soulager ses pulsions, plutôt que comme une collègue de travail, une co-religionnaire, une sœur soldat de l'Église HCV ? Elle était plus atteinte qu'elle ne voulait bien l'avouer par son comportement et la déception assombrit un instant ses traits. Traînée un jour, traînée toujours, avait dit son père après l'avoir forcée. Peut-être avait-il eu raison en fin de compte...

Une autre série de bruits de pas lui fit dresser l'oreille. Puis la porte palière s'ouvrit et quelqu'un s'engagea dans le couloir, avant de venir pousser la porte des toilettes. Dans le miroir, Andréa reconnut Torben. Une fraction de seconde, la rage et l'indignation tourbillonnèrent à nouveau en elle, et elle eut envie de le frapper, de lui faire rentrer ses insinuations dans la gorge, de lui faire payer son mépris et sa conduite inqualifiable. Un instant seulement – puis elle redevint la guerrière accomplie dévouée à sa charge. Elle le toisa froidement, lui faisant sentir tout le poids de sa réprobation muette, bien décidée à garder cette fois le contrôle de ses nerfs.

Puis elle resta étonnée devant le flot de paroles qu'il lui adressa. Certes, il était ivre et cela déliait toutes les langues, c'était une vérité universelle, mais... Mais pas à ce point. Pas pour Torben Badenov. Il babillait, c'était clair comme de l'eau de roche, et la jeune femme le soupçonnait de cacher sa gêne derrière cette hémorragie verbale. Était-ce donc si méprisable à ses yeux de devoir s'abaisser à la côtoyer ? Elle commença à croire sincèrement qu'il avait d'elle une bien piètre opinion, lorsqu'il lui présenta des excuses qui semblaient venir du fond de son cœur. L'éclat honnête qui apparaissait dans ses yeux à travers les brumes de l'alcool la décida à lui accorder le bénéfice du doute.

Excuses acceptées. Mais je ne te pardonne pas. Tu es un salopard d'enfoiré et t'as pas fini de payer, même si tu es ivre et que tu contrôles pas forcément ce que tu dis. Pour la mission, j'ai presque peur de te faire confiance. Mais je pense que j'ai pas le choix. Le maître des lieux est descendu dans les sous-sols. On peut essayer de le suivre, ou remonter dans la salle de bal et l'attendre. A toi de me dire ce qui te paraît le plus judicieux.

Elle rajusta son corset d'un geste sec, releva le menton et se dirigea d'un pas conquérant vers la porte en faisant bruisser ses jupons. Elle darda sur lui un regard hautain pour qu'il lui cède le passage, avant de stopper à sa hauteur, un remords hantant sa conscience. D'une voix changée, chargée d'une étrange tendresse qu'elle ne s'expliquait, elle leva la main de laquelle elle l'avait giflé, posant délicatement ses doigts gantés sur l'empreinte qu'ils avaient tatouée en rouge sur la joue de Torben, la caressant avec une grande douceur. Les yeux rivés aux siens, elle fit péniblement amende honorable.

L'ampleur de ton insulte n'excuse pas ma violence. Pardonne-moi. Je n'aurais pas dû te frapper. Je regrette...
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 6 Oct - 12:48

    A peine étais je entré que je me retrouvais toisé avec une froideur sans égale, lorsqu'Andréa se rendit compte de l'identité de la personne qui venait d'entrer dans la même pièce qu'elle. Bon, d'accord, j'avais probablement mérité de me retrouver traité de la sorte, mais ce n'était pas cette attitude qui nous permettrait d'avancer. J'étais quelqu'un de franc et de nature; je n'avais pas pour habitude de m'appesantir sur les problèmes qui pouvaient jalonner ma route. Autrefois, avec Jana, nous nous asseyions parfois autour d'une table pour parler entre quatre yeux des problèmes qui surgissaient dans notre vie quotidienne ou dans notre relation, mais je ne prenais plus le temps de poser les obstacles de façon posée, maintenant. Jana n'était plus, et j'étais seul. J'espérais donc qu'Andréa ne remettrait pas notre dispute sur le tapis et qu'elle se contente simplement d'accepter mes excuses. Je trouvais déjà la situation suffisamment gênante et peinante pour continuer de déblatérer à ce sujet. Et puis, sa moue mécontente me faisait étrangement pensé à ma femme aujourd'hui perdue, et je ne trouvais vraiment pas cet instant agréable. J'étais néanmoins soumis à son approbation pour que la mission continue et que l'on passe à autre chose. Le délicat visage de ma camarade se durcit, puis se détendit quelque peu. Rien qu'un tout petit peu, mais je sentais que c'était suffisant.


    Alors, la jeune femme prit la parole et me dit qu'elle acceptait mes excuses. Instantanément, je me détendis. Tout n'était ni beau, ni rose, mais c'était déjà un début. Se battre entre nous comme des chiffonniers n'aurait servit à rien. Qu'on le veuille ou non, nous étions compagnons d'armes, comme frères et soeurs. Liés par notre foi, par nos convictions profondes et par notre existence même. Nous n'avions pas le loisir de laisser les germes de l'amertume pousser et nuire à notre bon fonctionnement. L'Eglise Humains Contre Vampires avait besoin d'hommes et de femmes forts, d'individus prêts à tout, mais surtout à faire front commun contre l'ennemi de tous. Meme bourré, j'en prenais conscience. Je me mis même à sourire, le regard un peu dans le vague, alors que je me rendais compte que je pensais des choses plus intelligentes quand j'étais saoul que quand j'étais sobre. Le grand drame de ma vie. Obligé de prendre des spiritueux pour aligner, même mentalement, quelques mots intelligents. Je souris un peu plus, avant de revenir presque immédiatement à moi même. Andréa venait de me traiter de salopard d'enfoiré, et elle ajouta que je n'avais pas fini de payer, meme si je ne controlais pas ce que je disais. Certes, mais je me retenais de lui dire qu'un homme ivre ne fait qu'exprimer ses opinions lesplus profondes. Mais je reconnaissais que j'avais simplement biaisé mon point de vue sur elle; je la trouvais diablement jolie ainsi fichue, et j'avais utilisé cet attrait pour le dénaturer en l'utilisant contre elle. Couillon d'alcoolique. Je levais les mains en signe d'apaisement.



    | Je comprend. Mais je n'implore pas ton pardon, ni pitié ni compassion pour mon ivresse. Je ne veux pas que ça me serve d'excuse. Chez moi aussi, on ne laisse pas de graves insultes impunies. |


    Chez moi. Est ce que ça voulait encore dire quelque chose? Je préférais balayer ces pensées tandis que je m'adonnais plutôt à la considération tactique des opportunités qu'il nous restait. Descendre et risquer nos peaux, ou attendre de nouveau une opportunité qui ne se représenterait peut être pas. Mon sang ne fit qu'un tour; j'avais l'habitude de prendre des décisions sur le vif.


    | On descend, alors. Il faut qu'on découvre ce qu'il fait là bas, sans compter de le tuer. Je vais me montrer galant; tu passeras la première. Tu endormiras sa méfiance, et je te suivrais. S'il faut entrer dans une pièce, j'attendrais ton signal pour entrer. Prends le par surprise, et j'entre pour l'achever à l'artillerie lourde. Ne prend pas ça pour une insulte à tes talents; simplement, tuer à l'arme à feu est autrement plus rapide et moins dangereux que des couteaux. Le silencieux étouffera le bruit. |


    Je détournais les yeux lorsque la jeune femme rajusta son corset; la vue de sa chair exposée ne laissait pas grand chose à l'imagination. Puis, conquérante, Andréa se prépara à quitter la pièce d'un air fier. Elle finit par se stopper à mon niveau et son air se radoucit instantanément, à tel point que je trouvais ça presque choquant, comme changement. Elle posa sa main gantée sur ma joue avec une tendresse qui m'était si peu commune qu'elle me laissait sur place, figé et totalement soumis à la tournure des évènements. Je n'avais plus l'habitude de telles marques d'attention, meme si elles étaient motivées par le remord. Même avec Mary, l'amante d'un soir, nous n'avions pas échangé pareil regard ni gestes aussi doux. Là, je découvrais une facette totalement nouvelle de la personnalité d'Andréa. Je ne parvenais meme plus à détacher mon regard du sien, alors même qu'elle s'excusait de son comportement violent. Je ne pouvais pas détacher mon regard. Personne ne m'avait traité ainsi depuis... Jana. J'en revenais toujours à ces souvenirs, c'était plus fort que moi. Je me retrouvais non plus devant ma camarade de chasse, mais devant mon épouse. Elle me souriait d'un air sincère, amoureux. Elle plongeait son regard dans le mien de la même manière, me caressait elle aussi avec douceur pour me rassurer. Je savourais la mélancolie terrible de l'instant avec un pincement au coeur des plus douloureux. Je fermais un instant les yeux, me crispant pour me forcer à avancer. Je prenais la main d'Andréa dans la mienne, la décollant lentement de mon visage, mais sans la brutaliser. Je tentais de mettre autant de douceur dans mon geste, pour ne pas qu'elle se sente insultée de ma réaction à ses excuses. Je me détournais d'elle, posant la main sur la poignée de la porte. Ceci fait, je cachais les larmes qui me montaient aux yeux, encouragées par l'alcool, pour éviter qu'Andréa me voit dans un état pareil.


    | Mettons nous en route. |


    J'ouvrais ma porte, la laissant passer la première. Mais alors qu'elle s'avançait pour sortir, je l'aggrippais par la main. Le contact de ma peau contre la douceur de son gant était apaisant.


    | Je... Tu n'avais pas besoin de t'excuser. A chaque fois que mon alcoolisme est un problème en opération, tu as tous les droits de me faire redescendre sur terre de la façon que tu jugeras convenable. Mais n'en parles pas à nos supérieurs; Silviano est au courant et tolère, mais les autres... Je n'ai plus que ce « travail », Andréa, je n'ai plus que ça. |


    Je n'avais pas dit ces choses sur un ton larmoyant ou inclinant à la pitié. Je me faisais sincérement du soucis pour mon « poste » dans l'Eglise, ainsi que pour la sécurité de mes collègues. Je ne pouvais pas m'empêcher de boire, mais je pouvais faire en sorte de ne pas provoquer de drames ou que cela entraine la mort de collègues ou d'innocents.
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 8 Oct - 22:29

Instant étrange et inattendu. Andréa sentait le trouble de Torben alors même qu’il lui exposait son plan, saluant au passage ses capacités de combattante tout en suggérant de recourir plutôt aux armes à feu, qui étaient sa spécialité à lui et pas à elle. Mais ses arguments avaient du sens. Aussi, la jeune femme hocha-t-elle la tête en signe d’assentiment, avant de se diriger vers la sorte et de présenter ses excuses. Nouvel instant d’égarement. Il y a avait quelque chose de très étrange dans le regard que le soldat plongeait dans le sien alors qu’elle effleurait sa joue de la main. Comme une tristesse refoulée, un océan de regrets et la douleur lancinante née de l’absence d’un être aimé. Andréa ne savait pas grand-chose de la vie de son collègue, mais elle avait apparemment réveillé une ancienne peine enfouie qui venait tourmenter Torben au pire instant.

« Bravo, ma fille. Excellente idée. Détourne son attention de la mission et fais-vous tuer tous les deux. »

Elle garda pour elle ses reproches auto-infligés et se concentra plutôt sur la tâche qui les attendait. Descendre au sous-sol, s’aventurer dans le saint des saints – ou plutôt, le dévoyé des dévoyés – charmer le vampire par ses attributs féminins, voire l’attirer à quelques galipettes, histoire de laisser à Torben l’occasion de le trucider. Mmm. Autant la jeune femme de doutait pas de l'effet produit par ses courbes sur un vampire assoiffé de luxure autant que de sang, autant l'ébriété de son compagnon lui paraissait un net handicap dans l'accomplissement de leur mission. Ne serait-ce que pour viser avec efficacité, un certain degré de sobriété était nécessaire...

Il semblait l'avoir compris. Au moment où elle passait devant lui pour sortir des toilettes, il avait retenu son geste en lui agrippant le bras. Le contact inattendu de ses doigts la fit frémir, même à travers l'épaisseur du gant ; en temps normal, elle aurait arraché le bras de quiconque s'abaissant à de telles privautés envers sa personne. Il y avait dans le ton qu'il employait, neutre et distant, une certaine tension pourtant qui éveilla son intérêt. Plus que cela ? Plus que la traque, la chasse et la mise à mort dans sa vie ? Cela voulait dire qu'avant, il avait eu autre chose... Andréa n'en savait pas long sur son passé, mais elle avait appris la tragédie liée à sa femme, par Silviano qui le lui avait confié sous le sceau du secret. Elle plaignait sincèrement son camarade soldat pour l'ampleur de sa perte, et ne pouvait se défendre d'éprouver une certaine empathie envers lui.

Pinçant les lèvres, regrettant par avance ce qu'elle allait dire et qui changerait notablement la dynamique de leur relation jusque-là froidement impersonnelle, elle rencontra à nouveau son regard vaguement brillant et crut y déceler l'ombre de larmes refoulées.

L'alcool ne te vaut rien. Cesse de boire, Torben... Crois-moi. Cela n'arrange jamais rien et les blessures du passé sont toujours les mêmes. Je sais ce que je te dis – tu le sais peut-être déjà, d'ailleurs. Silviano est mon confident tout comme il est le tien, et je le connais suffisamment pour savoir qu'il n'hésiterait pas à rompre le secret de la confession s'il pensait que c'est approprié, s'il pensait que cela pourrait m'être bénéfique. Je suppose qu'il t'a déjà parlé de moi, de mes... erreurs. La boisson en fait partie. On a beau boire et s'enivrer, on ne parvient jamais à oublier ce qui nous a été infligé. Jamais, Torben. On parvient juste à s'enfoncer un peu plus dans la déchéance, et à susciter plus de pitié. Reprends-toi.

C'était dit d'un ton calme et paisible. La jeune femme détourna les yeux pour qu'il ne voie pas les larmes qui venaient d'y monter, seul signe de son agitation intérieure. Voir Torben tomber si bas, c'était comme se contempler elle-même alors qu'elle plongeait vers la misère. Silviano avait été là pour l'empêcher : charge à elle de faire en sorte que son camarade le soit également.

Aussi loin que j'ai essayé de fuir mon passé, il m'a toujours rattrapée. Cesse de fuir, et bats-toi.

C'étaient deux petites phrases à peine audibles, juste des murmures étouffés, mais elle était certaine qu'il les avait entendues. Puisse-t-il les retenir et s'en souvenir le moment venu... Pour le moment, ils avaient un devoir à accomplir. Rassemblant dans ses mains ses jupes encombrantes, Andréa sortit dans le couloir et si dirigea vers l'escalier, ses sens aux aguets.
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptySam 9 Oct - 0:24

    Au moins, si la chasseresse n'avait que peu de considération pour moi, elle faisait cependant confiance à mes capacités de tueur. Ces capacités n'étaient ni glorieuses ni ragoûtantes, mais je devais bien avouer que j'étais doué dans ce que je faisais le mieux; ôter des vies. Enfin, en l'occurrence, je n'ôtais plus aucune vie à proprement parler quand je tuais du vampire, mais vous aurez compris. J'étais un tueur; on m'avait appris il y a plus de dix ans à faire la guerre, à briser des existences et à casser toute opposition par la manière forte. Je ne doutais pas des capacités d'Andréa, mais elle se rangea de mon avis ce qui coupait court à toute digressions sur le plan d'attaque. C'était toujours ça de gagné, et ça permettait de limiter les contacts, ce qui n'était pas plus mal non plus vu comment notre rencontre dans la salle de bal... Je ne tenais pas à me prendre la tête une fois encore; c'était contre-productif, et Andréa ne m'avait rien fait. Je n'avais pourtant pas pour habitude de confesser mes erreurs. Peut être le fait qu'elle m'avait giflé, ou était partie à l'étage, ou... Je ne sais pas. Je n'étais plus moi même depuis si longtemps que je ne savais plus comment réagir devant ce genre de situations.


    Lorsque je la retenais pour lui parler, je retenais toujours à grand peine le trop plein d'émotions violentes qui submergeaient ma conscience. La nostalgie, la mélancolie, le désespoir, la tristesse... Maintenant que j'y avais repensé, je ressentais avec encore plus de douleur la disparition de Jana. Si il ne lui serait rien arrivé, je serais probablement à cette même heure avec elle, radieuse, dans un petit restaurant de Kharkov, en train de partager un dîner aux chandelles. Je serais peut être même père, à l'heure actuelle. Mais non, je n'étais rien de tout ça. En un an, j'étais devenu alcoolique, dépressif, violent et vulgaire. Et je savais au fond de moi que plus rien ne pourrait jamais changer cet état de fait. Pourtant, la douceur d'Andréa me fit beaucoup de bien, plus que l'air compatissant qu'elle arborait lorsqu'elle me vit. Savait elle pour moi? Je ne le souhaitais pas. Je n'aimais pas qu'on entre dans l'intimité de mon histoire. Mes souvenirs n'appartenaient qu'à moi. C'était ma liberté que de vouloir crever en les chérissant comme ce que j'avais de plus précieux en ce monde.


    Alors, elle me parla de l'alcool, ce qui me mit immédiatement sur la défensive. Je n'aimais pas non plus que l'on parle de ça. En fait, je n'aimais pas être sujet de conversation, même si c'était pour toutes les bonnes intentions du monde. Elle n'avait cependant pas tord sur les blessures du passé. Mais avais je envie de me confesser maintenant? Je l'avais déjà fait à Silviano, et si sur le coup ça m'avait soulagé le problème restait le même; la seule chose que je chérissais en ce monde m'avait été enlevée après tout. D'autant qu'Andréa et moi n'étions pas proches, même si je ressentais qu'on pouvait bien s'entendre. Tout ce que la jeune femme me disait était plein de sens, mais je ne pouvais pas pour autant adhérer à ses propos. Je n'en avais pas la force. Tuer un vampire ne me faisait pas peur, mais affronter la vie seul ne me donnait que l'envie d'en finir plus rapidement. Je n'étais pas suicidaire, mais je ne tenais plus à mon existence.



    | Non, Silviano ne m'a rien dit. Sincérement, je suis content pour toi si tu t'es sortie de l'alcool. Je me doute bien qu'il a dû t'arriver pas mal de choses aussi, on est tous comme ça dans la HCV. Sauf Thomas, mais c'est particulier. Mais j'ai toujours considéré que c'était ta vie privée, et que la mienne m'appartenait au même titre. Enfin, je suppose que je ne dois pas en vouloir à Silviano; on ne devrait pas avoir de secrets les uns pour les autres. Peut être qu'un jour tu me raconteras, peut être qu'un jour je te raconterais. Mais ne me dis pas d'arrêter de boire. Sans ça, je serais passé l'arme à gauche depuis un bon bout de temps. C'est mon moteur, et tant que cela n'affecte pas ma capacité à tuer du vampire, je continuerais. |


    J'avais dit cela d'un ton clair, mais sans animosité aucune. Je ne souhaitais pas me mettre Andréa à dos. Notre engueulade de ce soir m'avait permis de mieux la connaître et de mieux la cerner, mais je ne laisserais pourtant pas une presque étrangère guider ma vie. Elle ne voulait que m'aider, sans doute, mais je n'avais aucune envie d'être sauvé. Je méritais mon sort, pour n'avoir pas été capable de sauver Jana. Ce qu'elle me disait me donnait cependant matière à réflexion. Il était clair que si je devais me battre et mourir un jour ou l'autre au côté d'elle, de Thomas ou des autres, je ne devais pas avoir de secrets pour eux, et eux aucun pour moi. C'était ainsi qu'on avait fonctionné en Tchétchénie, et c'est comme ça que nous nous en étions tirés dans l'unité. Pour la plupart. Connaître les forces et les faiblesses de ses camarades n'était pas suffisant pour éviter les balles. Alors qu'Andréa sortait de la pièce, elle me lança une dernière parole qui me laissa pantois. Comment ça, je fuyais? Je n'avais plus de chez moi, plus de femme, plus nulle part à aller. Je me battais contre les responsables de la désolation qu'était ma vie, et je fuyais? Il fallait qu'elle m'explique. Mais elle était déjà partie, et je marchais sur ses talons, me rhabillant et mettant mon arme dans la poche intérieure de ma veste, pour éviter qu'elle ne soit vue. Nous descendions les escaliers pour retourner à la salle de bal. D'un coup d'oeil, je m'assurais que mon escort-girl était toujours là, ce qui était le cas. La pauvre n'avait pas l'air rassurée.


    Suivant Andréa, nous descendions encore d'un niveau pour nous retrouver dans les sous sols des lieux. Personne ne nous avait suivit. Je sortais mon arme, et la tenais le long de mon corps. Je tirais Leandre par la main, pour qu'elle me regarde avant d'entrer dans la gueule du loup l'air de rien.



    | Vas y vite, avant qu'on nous découvre. Je surveille la voie de sortie. Quand tout sera fini, il faudra aller vite. J'ai mon escort à récupérer, et ma voiture est garée devant. On fonce, compris? Quand t'es à l'intérieur et qu'il est mûr, tu me fais signe. Ne cries pas trop fort, je préférais un simple coup contre le mur ou la porte. J'ai pas envie de défendre nos vies avec un flingue et treize balles en argent face à une horde de vampires. Et dès que je t'entends, j'applique le plan. Aucune objection? Sois quand même prudente, Andréa. |


    J'avais dit ces quelques mots le plus sincèrement du monde. Nous n'étions pas les meilleurs amis du monde, mais je ne souhaitais pas avoir à ramener son corps sans vie à l'Eglise.
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptySam 9 Oct - 0:28

Les deux soldats remontèrent le couloir de concert et reprirent les escaliers en direction de la salle de bal. Andréa y jeta un rapide coup d'oeil : le maître des lieux n'était plus là, mais la fête battait toujours son plein. Torben également s'intéressa à l'assemblée : sans doute cherchait-il trace de la femme qui l'avait accompagné. A la place de la chasseuse, n'importe qui se serait demandé quelle était au juste la nature de la relation de Torben avec cette inconnue. Mais Andréa avait suffisamment évolué dans les milieux du commerce des corps pour savoir exactement ce qu'il en était. Cette femme n'était pas totalement une prostituée, non – c'était plutôt une escort girl. Une catin de luxe aux manières recouvertes d'un mince vernis de civilisation, dont les services allaient d'une simple escorte aux allures de potiche soignée, jusqu'à la nuit endiablée si le client avait de quoi payer. Fugitivement, la jeune femme se demanda quelle gamme de services son collègue avait commandée, avant de se reprendre intérieurement et de chasser ses pensées. Après tout, peu lui importait de savoir entre quelles cuisses le soldat allait oublier sa solitude, tant que ce n'étaient pas celles d'Andréa.

Solitude... Les pensées de la chasseuse s'évadèrent un instant hors de son contrôle. Quelques souvenirs de sa vie de débauche revinrent affleurer à sa mémoire : les journées avec la bouteille comme seule compagne, les heures où elle était trop défoncée pour savoir quel client au juste était en train de s'escrimer sur elle, les nuits de perdition où elle se laissait besogner par des hommes répugnants pour quelque argent déshonorant. Jamais, aussi loin qu'elle s'en souvenait, elle n'avait connu de plaisir charnel dans les bras d'un homme. La douleur pour commencer sous les assauts immondes de son père, puis des premiers clients – l'indifférence ensuite, sous tous ceux qui avaient suivi. Certains semblaient prendre plaisir à la blesser, meurtrissant son corps, ne tirant de jouissance que de sa souffrance. Ceux-là étaient les pires : ils la rabaissaient tellement bas dans sa propre estime qu'elle ne se voyait même plus comme humaine, par moments. Quelle déchéance avait été la sienne... Jamais elle n'avait réussi à comprendre ces femmes qui prétendaient que le sexe pouvait être agréable. Elle n'en méprisait que plus les hommes pour le leur infliger – et dans cette optique, l'idée de Torben et d'une escort girl était proprement répugnante, et elle plaignait la malheureuse tout autant qu'elle mépriserait le soldat s'il s'avérait qu'il avait requis d'elle ces services-là.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, ils étaient arrivés au sous-sol. Écoutant d'une oreille attentive les suggestions de Badenov, elle manifesta son assentiment d'un simple signe de tête avant de s'engager dans la pièce où attendait leur cible. Son collègue avait dégainé et se tenait prêt, l'arme au poing, à venir défendre vaillamment sa vie et sa vertu, qui, elle, ne risquait vraiment plus grand-chose. Se glissant à l'intérieur de la grande pièce, Andréa perdit tous ses moyens devant le décor somptueux qui s'offrait à ses yeux : partout, ce n'était que soie et satin écarlates, dans les tentures, les rideaux, les tapis, les coussins, et les draps su monumental lit qui tenait un angle de la pièce. Partout, le rouge se déclinait en mille teintes, du carmin au vermillon. Médusée, la jeune femme oublia toute prudence et fit quelques pas dans la pièce, ouvrant de grands yeux abasourdis devant la richesse du décor qui faisait de ce sombre sous-sol poussiéreux un écrin digne des mille et une nuits. Même les centaines de bougies de l'antique candélabre accroché au plafond étaient de la partie et réchauffaient l'ambiance. Cette pièce, comprit Andréa en un instant de lucidité quand elle aperçut les chaînes et les liens de soie pendant derrière un paravent, c'était une cage dorée, une prison où retenir une proie sans défense le temps de se jouer d'elle et de la briser.

Elle avait juste oublié que le grand âge du maître des lieux faisait de lui un vampire diablement discret. Elle ne s'en souvint que lorsque des menottes solides se refermèrent autour de ses poignets avec un claquement de très mauvais augure, et que leur propriétaire apparut devant elle avec un rictus de gourmandise perverse au coin des lèvres.

Très chère, vous me faites un plaisir sans pareil. Quel meilleur gibier que celui qui de lui-même se vient livrer ?

Sur cette question purement rhétorique, il la ligota sur l'épais édredon sans autre forme de procès, et entreprit de retirer ses vêtements l'un après l'autre, comme si elle était un cadeau sans prix emballé dans une infinité de paquets. Andréa hésitait. Comment envoyer de signal discret à Torben, poignets et chevilles entravés ? Et si elle hurlait, elle ameuterait toute la domesticité...
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 11 Oct - 11:40

    Je n'aimais pas attendre. Et pire, je n'aimais pas attendre seul dans un couloir dégagé, sans aucune couverture et à la merci du moindre vampire qui se présenterait. D'un signe de tête, Andréa m'avait abandonné et s'était littéralement ruée à l'intérieur. Depuis, plus un bruit, pas un cri... Un un mot, rien. J'étais terriblement seul et isolé, ne sachant pas du tout ce qu'il se passait derrière cette maudite porte. Heureusement, je n'avais entendu nulle clef ou nul verrou fermer définitivement cette entrée. C'était déjà ça, et je savais que je pouvais intervenir à la moindre occasion. Pourtant, le signal ne venait pas. Je rongeais mon frein, imaginant toute une série de scénarios catastrophes qui me donnaient des sueurs froides. Avais je laissé seule une femme qui était peut être en train de se faire tuer par un maître vampire silencieux? Non, je devais réviser mes pensées; ce n'était pas vraiment un maître vampire. Il n'y avait nulle trace chez notre cible d'un quelconque ascendant sur ses congénères. J'avais déjà rencontré un maître vampire. Une femme, magnifique et terrible, entourée d'une véritable cour et de gardes du corps. J'avais transmis l'information aux instances de l'Eglise tout comme ma trahison bien involontaire. Je suppose qu'entre ça et mon alcoolisme, je devais me trouver quelque part sur la sellette...


    J'attendais un peu plus. Dans quel état retrouverais je ma collègue? Etait elle en train de fouiner pour trouver des renseignements, était elle déjà morte ou avait elle simplement un peu plus de mal à faire agir ses charmes sur le vampire? Je n'en savais rien. Si notre cible n'était pas des plus élevées à mon avis dans la hiérarchie de sa race, je ne doutais pas de l'âge et de la force dont la créature pouvait disposer. Discrète, forte et robuste, la tuer ne serait pas une partie de plaisir, sauf si nous parvenions à agir de concert. Je tendais l'oreille vers la porte, et n'entendit rien au travers de l'épaisseur de l'huis. Toujours rien. Je me décidais presque à agir, quand un petit bruit me fit tourner mon attention vers le haut des escaliers. Me plaquant contre le mur, je passais ma tête pour regarder en haut des marches. La poignée s'abaissa depuis l'extérieur, et une silhouette masculine que j'identifiais presque immédiatement comme vampirique se faufila dans l'escalier, descendant à son tour. Il avait l'assurance de la confiance; il savait ce qu'il faisait et il avait conscience de l'endroit vers lequel il se dirigeait. Je n'avais aucune échappatoire, mais je me cachais derrière le mur, la main négligemment posée contre le bord de mon pantalon, directement à côté de mon arme. Le vampire arriva à quelques mètres, plus haut dans les escaliers. Je l'entendis renifler; il me sentit. Il descendit encore avec l'aplomb de celui qui est sûr de sa supériorité. Il arriva devant moi.



    | Le comte a toujours bon goût pour ses compagnons... Et bien, mon petit ami, que dirais tu que je te fasse visiter l'endroit? |


    L'alcool m'aida à cacher la grimace de dégoût qui me montait au visage suite aux propositions proprement répugnantes du suceur de sang. A la place d'afficher ma répulsion pour lui et son espèce toute entière, je ne faisais qu'afficher mon éthylisme actuel. Ce qui le fit sourire. J'acquiesçais d'un signe de tête, lui faisant part de mon assentiment.


    | Suis moi alors. Crois moi, tu n'oublieras jamais cette soirée... |


    Il s'avança devant la porte, et posa la main sur la poignée. Alors, je sortais mon pistolet et l'appuyait dans son dos, directement face au coeur. Dans le même mouvement, j'appuyais sur la détente. Trop rapide, trop pris au dépourvu et sans doute trop confiant, le vampire n'avait aucune chance. Même avec leur rapidité surnaturelle, il ne bougeait pas plus vite qu'une balle et ne m'avait pas vu dégainer. Excès de confiance entraînant la mort. Les trois balles chemisées argent entrèrent dans l'épiderme du mort vivant, et dans le même temps, entrèrent dans le coeur mort du vampire. Instantanément, le corps du mort vivant implosa, projetant du sang et des viscères un peu partout. Une énorme éclaboussure recouvrit mon visage de sang, et des gouttelettes souillèrent ma chemise, mais ma veste fut apparemment épargnée. Mes chaussures, elles, baignaient dans trois centimètres de restes inhumains. Je n'avais pas réalisé que mes balles frapperaient le bois de la porte avec force, mais meme si le silencieux les avait suffisamment ralenties pour qu'elles ne puissent traverser le bois, le bruit du choc se fit entendre. Je me tendis. Aucun son ne venait. Tout avait été réglé en deux secondes, de façon très sale mais relativement discrète. Et mieux encore, j'étais toujours indemne. Avais je été repéré? L'alcool et l'odeur des restes décomposés du vampire me donnèrent envie de vomir. J'eus un haut le coeur, et me mis la main devant la bouche. Je me contins.


    Manquant de déraper dans la flaque sanguinolente; je collais mon oreille à la porte. De petits bruits se firent entendre, mais je ne pouvais pas me résoudre à attendre plus longtemps. Un autre convive pouvait a tout moment s'engager dans la cave, et là ce serait l'enfer; je ne pouvais pas cacher le corps; allez ramasser du liquide qui pue autant avec des mains déjà occupées à tenir un flingue! Je me décidais d'un coup; nous ne pouvions plus attendre. J'entrais dans la pièce, poussant la porte. Un craquement sonore se fit entendre alors que je poussais la lourde porte. Je grinçais des dents, et braquais mon arme à deux mains droit devant. Subjugué intérieurement, je ne me laissais pas démonter par le luxe outrageant de la pièce. J'avançais d'un pas rapide vers un gigantesque édredon. Je m'arrêtais un instant, baissant légèrement mon arme. Pas de signes du vampire, mais Andréa était là. Sa robe était enlevée; ne restait plus que certains de ses sous vêtements. Ligotée, les poignets attachés au dessus de sa tête, je voyais que le vampire l'avait touché. Je le voyais d'ici. Poitrine dénudée, bas en passe de l'être, mon sang ne fit qu'un tour...


    J'oubliais cette sensation d'être observé, et je me jetais sur Andréa, sortant un couteau de ma poche. Bien malgré moi, je remarquais que la place habituelle de l'armement d'Andréa, entre ses seins, était vide. Merde merde merde!



    | Merde! Tu devais me prévenir Andréa! Ca va? Il t'a rien fait? Connard de suceur de sang! Bouges pas, je vais te sortir de là. Il faut qu'on sorte, et vite. On va être découverts. |


    J'entrepris de cisailler ses liens. Je n'entendis pas ce qui me tombait dessus.La mission était en passe de se terminer en catastrophe.
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 11 Oct - 17:54

Les dents serrées pour ne pas pas hurler, Andréa endurait le supplice avec résignation. Impossible d'appeler Torben à son secours : le vampire serait prévenu de sa présence, et les autres résidents du manoir aussi, sans doute. L'horreur la tenait dans ses filets alors que, pieds et poings liés, écartelée sur le monumental lit du dévoyé maître des lieux, elle le voyait lui retirer ses vêtements un par un avec une délicatesse proprement affolante. Il avait un tout petit poignard en main : à chaque pièce d'habit retirée, il traçait une estafilade sur sa peau, avant de la lécher avidement. Andréa en aurait vomi. Il commença par utiliser son poignard pour trancher la couture de sa robe et la lui retirer pour la déposer soigneusement contre un portemanteau du mur. Puis il revint vers elle, arracha prestement les deux jupons superposés, puis ouvrit des lignes sanglantes sur ses cuisses pour venir s'y abreuver. Andréa frémit de dégoût, mais ne broncha pas – elle ne lui donnerait pas cette joie. Puis les longs bas de soie lui furent également retirés, et de nouvelles estafilades apparurent sur ses mollets. Il lui retira ensuite son corset de dentelle, et le posa contre ses pieds, au bas du lit. Chance – il n'avait pas remarqué le fourreau cousu à l'intérieur et la petite dague d'argent qui y était logée. Malheureusement, l'arme était désormais hors d'atteinte, et sa poitrine entièrement exposée à la merci du pervers qui traça un sillon entre ses seins avant d'y promener sa bouche. Andréa réprima un haut le cœur alors qu'il buvait son sang en grognant. C'était parfaitement répugnant, mais elle en avait connu d'autres et tenta de se persuader que ce n'était qu'un assaut de plus sur un corps qui en avait déjà connu une respectable quantité. Après tout, quelle pudeur avait-elle à défendre, elle qui avait connu la mendicité et la prostitution ? Aucune. Il n'en restait pas moins que cette expérience s'annonçait foncièrement désagréable. Notamment lorsque les mains glaciales du vampire glissèrent sur sa peau pour y effleurer son bas-ventre, et saisir entre deux doigts le tissu de son boxer.

Andréa se raidit dans ses liens. Il ne servirait à rien de se débattre – il allait la violer, puis la saigner. Ou l'inverse. Il devenait urgent de faire venir Torben, mais encore une fois, comment s'y prendre pour ne pas le faire tuer ? Au moment où elle décidait que le déshonneur valait mieux que l'échec de la mission, des coups sourds contre la porte figèrent le vampire. Il se passait quelque chose dans le couloir. Andréa se prit à espérer qu'une armée de missionnaires était venue à leur secours, mais non – lorsque le battant s'ouvrit en craquant, son collègue était seul. Du sang et des humeurs innommables avaient éclaboussé sa tenue – apparemment, il avait tué un vampire. Sans doute avait-il été dérangé dans le couloir... Il baissa légèrement son arme, se précipita vers elle. Anéantie par le soulagement de le voir, Andréa ne remarqua pas tout de suite la disparition du maître des lieux. Mâchoires serrées pour ne pas hurler d'horreur, elle répondit à son camarade d'une voix sifflante, rendue rauque par la tension qui l'habitait.

Non, ça va pas. Ce pervers est cinglé. Libère-moi – je veux partir d'ici. Il m'a juste un peu goûtée, mais je sais très bien qu'il serait allé beaucoup plus loin si tu n'étais pas arrivé. Je pouvais pas t'appeler sans ameuter toute la maisonnée.

Il avait presque libéré un de ses poignets lorsqu'il disparut d'un coup, dans un tourbillon de coups de poings et de grognements. Le maître des lieux venait de lui tomber dessus à bras raccourcis, et ligotée comme elle l'était, Andréa ne pouvait rien faire pour l'aider. Se débattant comme une forcenée, et au prix de belles égratignures, elle parvint à libérer totalement son poignet droit. Se tendant à la limite de déboîter son épaule gauche, sa main toujours attachée, elle parvint à atteindre du bout des doigts l'un des rubans de satin de son corset qui s'étalaient en travers de son genou. Tirant dessus sans ménagement, elle ramena le vêtement vers elle, glissa deux doigts dans le fourreau et en tira sa minuscule dague d'argent. D'un geste vif, elle trancha ses liens, puis se pencha en avant et libéra ses jambes. Torben et le vampire étaient toujours en pleine bagarre de rue : et Torben avait le dessous. Andréa se ramassa sur le lit, puis sauta sur le dos du vampire avec un bel enthousiasme, s'accrochant d'une main à son visage, les crocs de la bête lui éraflant la peau alors qu'elle ramenait l'autre devant elle – et lui tranchait la gorge avec sa dague.

Un geyser de sang jaillit – le corps du vampire commença à se désagréger sous elle et elle tomba à genoux dans une mare d'immondices, du sang vampire plein la figure – et elle en avala même quelques gouttes sous le choc. Révulsée, elle se courba en deux sous l'effet du haut-le-coeur, mais rien ne vint. Relevant le regard, elle s'assura que Torben allait bien.

Ça va ? Toujours vivant ?

Haletante sous l'effet de l'adrénaline qui courait dans son organisme, faisant battre son coeur à coups redoublés sous l'estafilade sanglante qui lui barrait la poitrine, elle ferma les yeux un instant, secoua la tête pour s'éclaircir les idées, puis les rouvrit pour les fixer sur son collègue soldat. Ses sens lui tournaient un peu - sans doute un effet secondaire de sa terreur et de l'excitation du combat. Tuer un vampire lui faisait toujours un drôle d'effet. Étranges, ces petites taches de lumière qui dansaient un peu partout...
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 12 Oct - 16:07

    Alors que je détachais Andréa, je me rendais compte qu'elle avait été blessée à plusieurs endroits par notre cible. Cet enfoiré de pervers lui avait tracé de petits sillons sanglants sur diverses parties du corps. Cela me semblait particulièrement dégoûtant; la perversion des vampires n'avait elle donc aucune limite? Il l'avait visiblement dénudée, et il lui avait meurtri la chair, coupant la peau entre les deux seins de ma camarade. Je ne pus m'empêcher de les regarder maintenant que je les avais sous les yeux, mais la blessure qui leur avait été infligée gâchait le tableau; on voyait encore le sang étalé et effacé à moitié par des coups de langue. Répugnant. Quand j'allais le trouver ce suceur de sang à la con, je n'allais faire preuve d'aucune pitié. Je le tuerais, et l'exploserais comme il se doit. S'attaquer à Andréa me faisait me sentir autrement plus concerné par la mission qu'on nous avait confié: j'avais l'impression d'etre plus personnellement touché par l'affaire. Je ne savais pas vraiment pourquoi; la jeune femme et moi n'avions jamais vraiment eu d'affinités l'un avec l'autre. Mais s'attaquer à quelqu'un de l'équipe, c'était s'en prendre personnellement à tous les membres. Après tout, n'étions nous pas sensés fonctionner avec un esprit de corps, plutôt que de jouer sur des individualités qui pouvaient nuire à notre travail? Je me sentais donc en colère de voir Andréa soumise à de telles humiliations. J'en parvenais même à ressentir une certaine part de culpabilité; c'était moi qui l'avait envoyée tête la première dans ce merdier.


    Je ne pris pas le temps de réfléchir que je déliais les mains de ma camarade. Elle me répondit que ça n'allait pas, ce qui n'était guère étonnant. Se faire déshabiller, tripoter et subir une tentative de viol ne devait vraiment pas être agréable. Pour personne, sauf pour cette enflure qui allait bientôt mourir de toute façon. Elle me confirma aussi que le vampire était fou, et qu'il aurait été bien plus loin si je n'étais pas intervenu. Peut être une façon de me dire merci d'avoir pris une initiative salvatrice? Mais elle n'avait pas tord. Mon plan était brillant, sauf qu'il y avait plusieurs failles. La première et la plus évidente, c'est que je n'avais absolument pas prévu qu'Andréa se retrouverait attachée. Elle n'avait donc aucune chance de me faire passer un signal sans se faire repérer. Chierie, quand tout allait de travers, les choses ne dérapaient pas qu'à moitié! Je n'eus pas le temps de répondre à la jolie blonde que quelque chose me sauta dessus. Et ce quelque chose était quelqu'un. Mon univers se réduisit à l'échange furieux de coups et de jurons que le vampire et moi partagions.


    Immensément plus fort et plus puissant, il parvint à me faire tomber. J'avais perdu de vue Andréa, et je n'avais pas le temps de me soucier de son sort que le vampire me sautait de nouveau dessus. Levant mon pied, je le propulsais contre le genoux du suceur de sang, le faisant reculer. Tentant de me relever, je pris dans le visage le genoux de mon adversaire, qui vint me cueillir juste sous le nez. Ma lèvre supérieure se fendit sur plusieurs centimètres et le sang coula abondamment, rendant fou d'ivresse le vampire. Il avait soif, et il me voulait, maintenant que mon sang coulait fortement. La blessure n'était pas très importante en soi; mais c'était souvent dans ce genre d'endroit que le sang coulait le plus. Pire, le coup m'étourdit et des étoiles dansèrent devant mes yeux. Alors, le vampire en remis une couche. Il me saisit la tête par le cuir chevelu, et tira d'un coup sec, me ramenant le visage droit sur son genoux, qui vient m'éclater la figure une seconde, puis une troisième fois. Quand il me lâchait, je tombais sur le dos, étourdi, les yeux s'ouvrant et se fermant pour tenter de discerner quelque chose. Du sang maculait mon visage et mes vêtements; mon nez saignait, mes mlèvres aussi, et l'intérieur de ma bouche de même. Rien de cassé, pourtant.


    Quand le vampire se plaça juste au dessus de moi et me ramena à genoux alors que je lui balançais mon poing dans l'estomac. Cela le fit se plier en deux de douleur, et il trépigna d'impatience et de frustration. J'en profitais pour lui mettre un deuxième coup, qui rencontra sa peau en un choc sonore. Je ne me laissais pas faire. Alors, le vampire se saisit de ma main, et me tordit le poignet pour que je cesse de me débattre. Sur le coup, je croyais vraiment que j'allais mourir. Mais je fus inondé de sang, alors que je me préparais à crier. Avalant par mégarde une bonne proportion du sang du vampire, j'en fus malade de dégoût. La prise du vampire s'évanouit sur ma main et ma tête, et je retombais sur le sol. Je toussais et crachais, pris de dégoût. Mais bien malgré moi; j'avais avalé une partie du liquide au goût douceâtre qui avait éclaboussé mon visage. Me relevant en m'essuyant la bouche, je jetais un coup d'oeil à ma sauveuse. Encore dénudée et elle aussi couverte de sang, elle tenait son coutelas ensanglanté dans la main. Elle s'était occupée du vampire. Mission accomplie, et sans un bruit encore. Elle aussi semblait avoir ingurgité du sang de vampire, et elle aussi semblait prise de hauts le coeur. Je me sentais sale, je me sentais vraiment mal. J'en aurais pleuré de rage et de frustration si je n'avais pas pris conscience que nous étions en danger. Alors, Andréa me demanda si ça allait. Je me relevais tout à fait, et essuyait le sang qui coulait encore de mes blessures au visage. Sous mes doigts, je sentais comme du mouvement. Et rapidement, le sang arrêta de couler.



    | Non, ça ne va pas du tout. J'ai avalé de cette saleté, et ce truc a déjà des effets sur moi! Regarde, je ne saigne même plus! Seigneur, qu'est ce qui va encore nous arriver... Pour ce que ça vaut, merci quand même Andréa. Sans toi, je me serais fait éclater la tronche, puis il m'aurait pris tout mon sang. Ou pire encore. |


    Je tendais la main vers Andréa. C'est alors que ma perception de mon environnement commença à changer. Mes blessures ne me faisaient plus mal. Je les sentais encore, mais elles n'étaient plus vraiment douloureuses. Comme si j'aurais été imbibé d'alcool, ce qui n'était plus le cas. J'avais bien dégrisé, en quelques minutes. Pire, je sentais un frisson me parcourir l'échine à la vue de la poitrine dénudée d'Andréa, et une chaleur terrible se répandre depuis mon entrejambe jusque dans mon bas ventre. Que se passait il encore, bordel? Qu'est ce que ce maudit sang produisait sur moi? Le rouge me monta aux joues quand je me rendais compte que mon attirance physique pour Andréa s'enflammait, et que cela pouvait se voir malgré le fait que je sois encore habillé. Damned!


    | Mais putain, c'est quoi ce bordel? | dis je en me reculant un instant


    Je reportais mon regard sur Andréa, après avoir constaté que « le drapeau était hissé ». Alors, je me rendis compte que j'avais vraiment envie d'elle. Par vraiment, j'entends que j'étais à deux doigts de lui sauter dessus.


    | Tu sais ce que ça a comme effets, le sang de vampire? |
Torben Badenov

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 17 Oct - 16:41

Le vampire se désagrégeait lentement sur le sol, dans une mare visqueuse. Andréa était recouverte de ce liquide innommable et en sentait l'odeur douceâtre, écœurante. Torben en était également entièrement imbibé : le sang avait giclé sur lui quand elle avait tranché la gorge de l'abomination. Mais au moins, il était à peu près entier – et même, alors qu'elle lui parlait, elle vit ses blessures se refermer et guérir presque instantanément. C'était un phénomène intéressant... Il avait avalé plus de sang qu'elle, cela dit. C'était sans doute pour cela qu'il guérissait plus vite. Il tendit la main vers elle, sans doute pour l'aider à se relever, et elle allait la saisir, un peu étourdie par le contrecoup du combat, lorsque soudain il se recula, visiblement perturbé. Il avait rougi sous le sang qui maculait son visage par endroits, et en suivant le bref regard qu'il dirigea vers son entrejambe, Andréa cerna le problème. Aïe. Les effets du sang de vampire, elle avait oublié...

Quand il reporta les yeux sur elle, avec dans le regard cet éclat un peu hagard de l'ivrogne prêt à succomber à la première bouteille passant sous non nez, Andréa ressentit une soudaine bouffée de chaleur parcourir tout son corps, et le feu lui monta aux joues. D'ailleurs elle avait un peu la sensation que l'intégralité de sa peau la brûlait. Elle n'avait peut-être absorbé que quelques gouttes de sang, mais son passé de toxicomane devait la rendre plus que sensible à cette substance... Abasourdie par l'étrange comportement de son organisme, elle inspira un grand coup, écouta la question de Torben, mais se refusa à lui répondre. Lui dire ce qu'elle savait, c'était implicitement admettre qu'ils ne seraient pas responsables, ni l'un ni l'autre de ce qui allait inévitablement se produire s'ils restaient dans la même pièce ne serait-ce qu'une minute de plus.

Elle se haïssait pour ça. Elle qui avait connu la débauche et le vice, vendu ses charmes pour en vivre, elle qui avait abdiqué toute dignité avant de la reconquérir à la sueur de son front, et qui avait juré de ne plus jamais laisser un homme l'approcher, elle se sentait maintenant dégradée par ce que son corps lui hurlait. Souillée avant même qu'il n'essaie de la toucher. Elle était malade de honte de le désirer à ce point, et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette furie forcenée qu'elle avait le plus grand mal à contenir. Elle avait juré, juré !! Juré devant Dieu, juré devant Silviano, juré en elle-même que jamais plus elle ne s'abaisserait à de viles activités, que jamais plus elle ne tomberait dans les turpitudes bassement humaines. La tête lui tournait sous l'effort qu'elle faisait pour ne pas sauter sur Torben, lui arracher ses vêtements avec les dents, et profiter de ce sexe qu'elle devinait dressé dans l'attente d'elle. Immoralité ! Blasphème ! Déchéance !! Étrangement, rien de ce qu'elle pouvait se dire ne parvenait à effacer la fièvre de luxure qui avait envahi son esprit. D'une voix rauque, les yeux rivés à ceux de Torben qui reflétaient parfaitement son état d'esprit, elle déglutit péniblement et finit par lui répondre.

Aphrodisiaque. Le sang de vampire guérit les blessures. Et c'est un puissant... aphrodisiaque.

Enfoirées d'abominations du Diable ! Même mortes, il fallait qu'elles perturbent les personnes dignes. Puissant, c'était un euphémisme. Andréa sentait son sang galoper dans ses veines avec frénésie, pulser dans son cou, son cœur battant à tout rompre contre ses côtés, sous la plaie infligée par ce dévoyé de vampire. Sous la plaie béante quelques secondes plus tôt, et qui se refermait maintenant à une vitesse étonnante. Tout comme les lignes tracées par le vampire un peu partout sur son corps : les estafilades s'estompaient et les coups de dague guérissaient. Sidérée, elle suivit du bout de l'index la ligne à peine visible qui se trouvait maintenant entre ses seins, là où auparavant une blessure s'étalait.

Han, tu as vu ça ?

Ce n'est qu'en relevant les yeux vers Torben qu'elle comprit que, oui, il avait bien vu – et même, il n'avait sans doute pas perdu une seule miette du spectacle. Andréa savait qu'elle aurait dû se sentir révoltée, souillée, rabaissée plus bas que terre par l'expression terriblement avide du visage de son confrère, mais il y avait là une fatalité qu'ils ne pouvaient combattre ni l'un ni l'autre. Elle sentait tout son propre corps se tendre vers lui, appelant à grands cris son contact, et elle luttait de toutes ses forces parce que céder, ce serait... ce serait... ce serait quoi, déjà ? Les effets du sang de vampire avaient maintenant pris pleinement possession de ses sens et elle n'arrivait plus à se souvenir du bien-fondé de sa lutte. Oui, la pureté, c'était bien. Dieu aimait ça. Mais là, elle avait furieusement envie de débauche, et si Torben se portait volontaire pour l'y aider, hé bien... Abandonnant toute lutte qu'elle savait vaine, la jeune femme avança vers le chasseur en traversant la mare de sang.

C'est aphrodisiaque, et j'ai peur de devoir avouer que ça marche vraiment très bien...
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 17 Oct - 22:32

    Le sang palpitait à mes tempes, alors que je me rendais compte que je devais sans doute être en pleine période d'hyperactivité. Quand on s'apprête à tuer ou qu'on met sa vie en jeu, l'adrénaline inhibe nos résistances et nous pousse à aller toujours plus loin. Notre coeur bat à cent à l'heure, et nos sens sont comme exacerbés, comme si nous avions conscience de chaque micro-seconde qui s'écoule. Comme si on était près de tout réussir, pour le peu qu'on le veuille. J'en tremblais presque. Pourtant, ce n'était nullement du fait de l'adrénaline. Je ne pouvais pas dire ce qu'il se passait. En fait, je ne pensais pas que j'étais normal, pour le coup. Mon corps tout entier s'emballait, je tremblais et ma respiration se troublait au fur et à mesure du temps. Je ne savais pas du tout ce qu'il se passait, la seule chose dont j'étais certain, c'était que je n'avais aucun contrôle sur ce qu'il se passait. Comme si on m'avait ôté l'entierté de mon libre arbitre pour le remplacer par une tumeur immonde qui rendait toute tentative d'inhibition inopérante. Je ne parvenais plus à contrôler mon corps, et je ne parvenais pas non plus à réfréner le désir immonde, excité par la chose écœurante que j'avais avalé par mégarde. Le pire, c'est que la sensation était plaisante. Je sentais cette chose remuer dans mon estomac et prendre contrôle de mon âme. Je ne parvenais plus à rien. J'allais flancher, et rapidement.


    Je ne parvenais plus que difficilement à ôter mon regard d'Andréa. Mes yeux tremblaient et m'étaient même douloureux, tant ma retenue était mise à l'épreuve. Je savais que je pouvais pourtant porter le regard sur son cou, si délicieux. Je savais que je pouvais toucher du regard sa poitrine, à l'aspect doux et rebondi. Je savais que je verrais sans problème la courbe de son ventre, de son bassin... Puis ses cuisses, son mince boxer, et la galbe de ses jambes. Rien qu'à y repenser, je fermais les yeux, les maintenant le plus clos possible pour m'éviter cette tentation si irrésistible qu'elle en devenait douloureuse. Je trépignais d'impatience et de frustration, mais je refusais toujours de céder à ce désir ardent, ce désir qui me soufflait toutes les insanités que je pourrais faire avec Andréa de nos corps. Je devais résister, ce ne serait pas bien. Et pire encore, cela signerait probablement notre arrêt de mort; nous manquions déjà de nous faire surprendre par une meute toute entière de créatures à crocs...


    Quand je rouvris les yeux, je remarquais alors qu'Andréa était en train de me dévorer des yeux tout autant que je me retenais de la dévorer du regard. Le rouge lui monta aux joues, alors qu'elle aussi était probablement sous les effets de la drogue vampirique. Merde alors! Même morts, ces connards continuaient de nous pourrir la vie, c'était incroyable ça, quand même! D'une voix rauque, le regard chargé du même désir que moi, un désir proche de celui qu'on ressentait face à une terrible addiction. S'en était presque trop, pour moi. Alors, ses mots résonnèrent comme la vérité. Aphrodisiaque? J'en avais presque le tournis. Je déglutis bruyamment avant de reprendre la parole. Une goutte de sueur perla de mon front.



    | Aphrodisiaque... Un puissant? Je suppose que j'ai pas à me sentir coupable alors, de vouloir te prendre, là maintenant. Je suppose que c'est pas mal, alors. Je l'espère... |


    Je me mordis la lèvre pour me retenir, bien conscient que c'était le désir qui parlait. Je n'arrivais pas, et j'étais en train de capituler. Alors, Andréa m'interpella sur ce qu'il se passait. Elle regardait son corps, et je baissais les yeux avant de me rendre compte de ma connerie. Je regardais son corps, et sa poitrine. Ses blessures se refermaient d'elles mêmes, comme pour moi quelques instants plus tot. Je trouvais cette réparation tout aussi miraculeuse que sensuelle. Cela me donnait envie de promener ma langue sur ces anciennes plaies, d'embrasser ces seins, de...


    | Oh oui, j'ai vu ça. |


    J'avais parlé d'un ton rauque, sans pouvoir détacher mon regard de la poitrine d'Andréa. Mon esprit était remplit d'idées lubriques et de perversions de toutes sortes. Je sentais la bête rugir en moi, alors qu'elle prenait totalement le contrôle de mon coeur. Je ne pouvais pas résister plus longtemps. Je fis un pas en avant, me demandant dans un éclair de lucidité si Andréa en avait réellement autant envie que moi. Elle se dirigea vers moi, traversa la mare de sang et de viscères, presque totalement nue. Je ne pouvais pas résister. Alors, elle me dit qu'elle aussi ne pouvait plus résister. Ce fut le signal déclencheur. D'une rapidité étonnante et d'une vivacité qui m'était peu commune, je franchis les quelques pas qui me séparaient d'elle, et me collais à son corps dans la moindre retenue. Un voile rouge du sang du vampire recouvrit mes sens et ma conscience, et je pressais violemment mes lèvres contre celle de la jeune femme, posant mes mains sur son bassin.


    | Tais toi, Andréa. J'peux plus résister. J'peux plus te résister. |


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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 19 Oct - 23:51

Ca marchait très bien. Très, très, vraiment très bien – et même trop. Beaucoup trop. Andréa sentait le contrôle strict qu'elle exerçait sur ses sens vaciller et s'évanouir comme la flamme d'une bougie dans le vent : tout ce qu'elle avait acquis de discipline au cours de ses années de rédemption s'envolait en fumée, et le pire, c'était qu'elle s'en fichait éperdument. Autant, les assauts lubriques du vampire l'avait révoltée et emplie de dégoût, pour les hommes en général et pour elle-même également d'inspirer ces pensées malsaines, autant la lueur avide dans les yeux de Torben ne faisait que renforcer son propre désir. Elle avait haï le vampire pour l'avoir dénudée et touchée – elle haïssait Torben de ne pas poser les mains sur elle. Elle avait souhaité pouvoir fuir la pièce et la présence du monstre – elle voulait maintenant y rester avec Torben.

Torben, Torben, Torben. Sous l'effet de la drogue qui avait envahi son système, tout le monde d'Andréa tournait autour de lui et le reste n'avait plus aucune importance. Décence, dignité, chasteté : la jeune femme jeta le tout aux orties et se colla contre son camarade lorsqu'il franchit de pas rapides la distance qui les séparait. La chair de poule la recouvrit lorsqu'elle sentit ses mains sur ses hanches, et le baiser torride qu'il lui donna enflamma ses sens. Elle y répondit avec une belle ardeur qui l'aurait ébahie si elle s'était vue – presque entièrement dévêtue dans les bras d'un homme, et de son plein gré encore. Déjà offerte et abandonnée, elle qui avait juré, juré ! De plus jamais céder. Bel exemple de pureté... Mais pour le moment, cela ne comptait pas. Cela ne comptait plus. Ce qui importait, c'était le souffle rauque de l'homme lorsqu'il lui confessa sa propre faiblesse. Resserrant sa prise sur elle, il l'attira plus près de lui encore. C'est d'une voix tout aussi tendue qu'elle lui répondit.

Tu dis que tu ne peux pas résister. Je dis que moi, je ne veux pas. Je ne veux pas lutter contre ça...

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 20 Oct - 23:26

    La folie avait contaminé chaque partie de mon être, grignotant avec la meme efficacité mon esprit et ma raison. Je brulais littéralement; j'avais pris feu devant le corps dénudé d'Andréa. Je sentais le sang de vampire se mêler au miens. La seule chose que je savais au sujet du « V », c'était que ça provoquait une forte addiction dès la première prise. Serais je assez fort pour me débarrasser de cette merde rapidement? Je n'en savais rien du tout, et n'en avais pas la moindre assurance. Cela me semblait compliqué, si je devrais vivre alcoolique et accro au « V ». Je n'y pensais déjà plus. Seul comptait Andréa, seul comptait ce corps si alléchant qu'elle m'offrait. Elle acquiesca avec la même fièvre que moi aux pulsions de nos corps. Nous nous désirions à un point hallucinant; toute inhibition sautait l'une après l'autre. Plus de protection, plus de morale, plus d'éthique. Plus rien, hormis le désir ardent de se saisir de l'autre, et de se goinfrer de plaisir. De se dévorer l'un l'autre, de se lover dans les flammes. Je sentais son souffle ardent se mêler au mien. La passion la plus primaire allait nous submerger, sans que l'on puisse faire preuve de la moindre résistance. Je ne pensais même plus au fait que les vampires pouvaient débarquer à tout moment et nous faire la peau. Mon monde s'était réduit à Andréa, et aux fiévreuses promesses de débauche que je lisais dans son regard.


    Elle baissa les armes quand je me saisissais de son corps, abdiquant autant physiquement que verbalement. Elle se rendait, et en parfait conquérant, j'allais m'accaparer le butin. Tout était fini. Ne restait plus que la fragilité de l'instant, et la précarité de nos pulsions. L'homme est un loup pour l'homme; je ne compte pas partager quoi que ce soit avec Andréa. Je vais prendre du plaisir, et lui en donner. Mais le désir fébrile qui me tenaillait les entrailles n'allait pas de pair avec une quelconque liaison équitable.



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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 2 Nov - 3:28

Aphrodisiaque. Oh que oui. Fichus vampires. Saloperies à crocs. Abominations. Le pire dans tout cela, c'était non seulement que la substance était aphrodisiaque, mais pas gentiment euphorisante, nan nan nan. C'était un fichu feu d'enfer qui s'était allumé dans les veines d'ordinaire glacées de la jeune soldate. Un véritable brasier démoniaque qui avait calciné ses bonnes résolutions. Oublié, l'autel blanc de la cathédrale d'Edinburgh. Oubliée, la voix calme et posée de Silviano qui l'exhortait à la sagesse et à la retenue. Oubliés, les serments solennels sur la croix. Oubliée, l'envie profonde de rédemption. Le V avait totalement effacé de sa mémoire toute trace de promesses salvatrices, de décisions de bonne conduite, de résolutions de pureté. A la place, des abîmes de perversion et d'insanité, tout aussi profonds que ceux qu'elle fustigeait chez les vampires qu'elle traquait. Quelle ironie... Les abominations en auraient bien ri. Radanti en aurait pleuré de rage. Que sa petite protégée retombe dans ses anciens travers, passe encore. Après tout, perdue un jour, perdue toujours. Mais qu'elle entraîne un autre soldat de l'Église, même irrécupérable alcoolique, ça c'était un scandale. Andréa se sentait maudite. Vouée à la débauche. A côtoyer la lie de l'humanité. A aller de plaisir vicieux en vicissitude malsaine. A dévoyer les honnêtes soldats. Même s'ils étaient déjà pourris à l'intérieur. Elle accélérait leur chute. Torben n'avait pas pu résister longtemps. Et c'était entièrement sa faute à elle. Descendante d'Ève. Pécheresse. Fille du démon. Destinée à brûler pour l'éternité. Enfant de Satan. Plaisir coupable. Impardonnable faiblesse.

Mais Seigneur, pourquoi a-t-il fallu que vous rendiez le péché si agréable ? Que la luxure soit un vrai délice ? Que l'idée même de pécher allume une telle tentation ? Pourquoi ne pas nous avoir rendus forts, Seigneur ? Andréa revit, l'espace d'un instant, ces années où elle avait vécu de son corps, monnayant ses charmes contre de quoi acheter sa drogue. De quoi s'étourdir. Se vautrer dans la débauche pour oublier l'attitude outrageante de son père. Sa lubricité. Ses gestes déplacés. Ses assauts aussi dégradants qu'humiliants. Avilir son corps pour laver la souillure. Pour la noyer sous l'immondice et le dégoût. Se faire passer dessus par des cohortes d'inconnus pour estomper le souvenir cuisant de cette nuit où ses illusions avaient été brisées. Nier son existence de femme et son droit au plaisir pour le troquer contre quelques grammes de substances illicites. S'évader de la réalité. Fuir pour oublier.

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 5 Nov - 16:53

    Je n'avais pas fait dans la dentelle. Nous nous abandonnions l'un à l'autre, dans le sens le plus sauvage, le plus vile, le plus barbare du terme. Ce n'était pas un abandon amoureux ou un abandon de confiance comme cela a lieu entre deux adultes consentants. Non, pas du tout. Ce que nous vivions ce soir était tout à fait autre chose. Quelque chose que je maudirais longtemps encore. Quelque chose qui laisserait dans mon âme une trace indélébile, une sensation de trahison et de dépravation comme je n'en avais encore jamais connu jusqu'ici. Cet abandon était brutal, et n'était pas fait pour que deux âmes s'unissent dans le ballet de leurs corps. Non, pas le moins du monde. Cet abandon était simplement la reddition de notre esprit et de notre conscience, et tout un tas de pulsions frénétiques et barbares prenaient le dessus sur le reste de notre existence. Ne comptait plus que la satisfaction brutale de ce désir abrutissant, et l'éloge funèbre de mon libre arbitre. Le pire était sans doute que je n'avais pas vraiment opposé de résistance à ce véritable putsch. Foutu vampire. Les tuer ne suffisait plus. Même morts, ces enfoirés continuaient de me mener la vie dure. Mes pensées étaient oblitérées, et c'était tant mieux. Toute rationalité sortit de mon esprit en même temps que le souvenir de Jana s'estompait provisoirement, remplacés par un voile de pulsions, de sensualité et de désir inassouvi. Je me perdais moi même dans les vestiges de ma mémoire.


    Je me laissais aller. Peau délicate, peau dénudée. Andréa était à moi. Elle me voulait, moi. Et le sang de vampire qui coulait dans mes veines me donnait la petite pichenette nécéssaire pour que je laisse parler mes envies. Je me jetais véritablement sur Andréa, affamé d'elle, de son corps. Le miens ne m'appartenait déjà plus vraiment, et j'avais parfois l'impression de le voir bouger vers ma camarade de chasse sans même que je ne lui donne d'ordres. Spectateur intérieur, impuissant et à l'agonie. Je me laissais damner une bonne fois pour toute. Avant l'oblitération totale de ma conscience, j'eus une dernière fugace pensée pour Jana, mais l'intense sentiment de honte et de perdition fut brutalement rejetée au plus profond de mon être par le jus de vampire, avide de m'acoquiner avec le diable. Je balançais tout aux orties; le peu d'honneur et de vertu qu'il me restait, et les derniers vestiges de mon humanité. Andréa souhaitait elle vraiment ce qui allait se passer ici et maintenant, sous la menace aussi terrible que permanente de la présence des vampires au dessus de nous? Je n'en savais rien. Je savais juste qu'au fond de moi, j'avais toujours eu envie d'Andréa. Et c'était ça qui allait sans doute provoquer mon irrémédiable damnation. Parcours misérable, relations chaotiques. Telle était ma vie.


    Andréa ne résista pas.



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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 17 Nov - 11:09

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 21 Nov - 17:02




    Je ne touchais plus le corps d'Andréa. Peu à peu, ma température retomba et je retrouvais lentement mais sûrement ma respiration. Mes esprits commencèrent à revenir, comme au lendemain d'une cuite mémorable. Je frissonnais de froid, tandis que mon corps tout entier semblait n'être plus qu'infâme douleur. Mes muscles étaient tendus comme après une grosse bagarre, mon sexe et mon entrejambe me brûlaient. Sans un bruit, sans un regard pour Andréa, je me redressais. Le sang de vampire ne guidait plus mes actes, sans doute que l'orgasme et la satisfaction de mes pulsions avait suffisamment réfréné les effets du jus de vampire. Je me rhabillais, enfilais caleçon et pantalon. Mon coeur me faisait mal, désormais. Je me reposais sur le lit, dépité. Je me pris ma tête douloureuse entre les mains.


    | Seigneur, qu'est ce que j'ai fait? | murmurais je


    Mais alors que je retrouvais pleinement conscience, je n'entendais plus rien. Je bloquais ma respiration, et réarmais mon pistolet.


    | Andréa... Il n'y a plus un bruit, en haut... |


    A plus tard, la culpabilité. Que se passait il à l'étage? Embuscade? Avions nous été repérés, ou était ce la fin de soirée? Je n'en avais aucune idée. Je n'avais de même aucune idée du bon temps que j'avais passé avec Andréa. Je me tournais vers elle, et la regardait d'un regard à la fois coupable et distant


    | Habilles toi vite. Récupères ton armement, même s'il est léger. On reparlera de tout ça quand on sera ressortis, d'accord? |
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 21 Nov - 19:22



Puis il se laissa tomber à ses côtés. Silencieux. Et elle revint petit à petit à la réalité. Les murs se stabilisèrent. La tête cessa de lui tourner. Son rythme cardiaque ralentit et sa respiration se calma – et la douleur de son corps s'aviva brutalement. Elle pouvait sentit chaque plaie, chaque bosse, chaque égratignure, chaque marque de morsure, chaque coup. Les coupures de ses lèvres. Le goût du sang dans sa bouche, qui n'avait maintenant plus rien d'excitant. L'engourdissement de ses cuisses, de ses bras. La raideur dans sa nuque. La zone engourdie là où son crâne avait percuté le mur. Un sentiment glacial d'horreur la saisit lorsqu'elle analysa les sensations en provenance de son intimité. Elle avait couché avec Torben, ô Dieu miséricordieux. Non. Elle avait bassement forniqué avec lui. Dans des entrailles de vampire. Elle s'était vautrée dans la luxure. Et cela avec un degré de perversion, de vice et d'insanité proprement inconcevable – et elle avait aimé ça, Seigneur.

Une migraine s'était installée. Sa poitrine lui faisait mal. Ses muscles la brûlaient comme après un marathon. Elle se sentait groggy comme après un coma éthylique. Gueule de bois terrible, mais sans une goutte d'alcool. Mais le pire, c'était Torben. La manière dont il se releva. Se rhabilla. Sans même lui accorder un regard. Elle capta son murmure. Lui aussi s'adressait à Dieu, exprimant son désarroi... Il ne comprenait visiblement pas ce qu'il l'avait pris. Oui, il devait être tellement dépité d'avoir couché avec une catin comme elle. Avec une raclure d'humanité, avec une moins-que-rien, une misérable fille d'Eve dépravée et vouée à l'enfer pour l'éternité. Comme il devait regretter d'être venu à son secours, d'en être venu à se compromettre avec elle – comme il devait lui en vouloir d'avoir provoqué sa déchéance.

Une énorme boule commença à se gonfler dans la gorge d'Andréa. Elle avait envie de vomir, elle avait envie de pleurer, elle avait envie de se jeter aux genoux de Torben pour le supplier de la pardonner. Elle avait envie de se trancher les veines avec sa dague, une fois qu'elle l'aurait retrouvée. Elle ferma les yeux pour ne plus voir le dépit sur les traits de Torben, ce rejet terrible qui lui glaçait les sangs, cette condamnation silencieuse, cette accusation muette qu'elle ne pouvait supporter parce qu'elle la savait entièrement justifiée. Elle avait fauté et elle avait entraîné Torben dans sa chute. Impardonnable. Elle n'était rien. Qu'un déchet, une raclure, une ordure tout juste bonne à jeter dans quelque coin noir.

Elle entendit le pistolet être chargé. Torben lui parler de l'étage. Du silence. C'était vrai : on n'entendait plus grand-chose. L'horloge interne d'Andréa lui indiquait que l'aube était encore loin. Puis son collègue reprit la parole. Lui ordonna sèchement de se rhabiller. Comme à la catin qu'elle était. Sans un mot, elle rouvrit les yeux, croisa le regard distant empreint du culpabilité. Bah tiens. Il devait vraiment se sentir misérable d'être tombé au niveau du déchet qu'elle était. Fuyant ses yeux dont elle ne pouvait supporter le reproche, elle bascula sur le flanc, laborieusement, s'agenouilla lentement. Elle avait envie de vomir et réprima quelques violents hauts-le-cœur. Elle avait pris un plaisir incroyable à ces moments de damnation. Elle était mauvaise. Pervertie jusqu'à la moelle. Elle s'était leurrée, toutes ces années. L'abomination, c'était elle. Malade de honte et de dégoût, elle porta une main tremblante à ses lèvres abîmées. Elle tremblait de tout son corps et des larmes brûlantes s'échappèrent de ses yeux. Le remords l'étouffait presque et Andréa souhait désespérément que cela s'arrête. Le poids de la culpabilité qui venait de tomber sur ses épaules était terrible. Comment Torben pouvait-il supporter d'être dans la même pièce qu'elle ? Il devait certainement se retenir pour ne pas l'étrangler et lui faire payer la manière dont elle l'avait aguiché. Provoqué. Poussé à la faute.

Péniblement, elle se mit debout. Gémit de douleur en se redressant. Elle avait la sensation que son sexe était lentement rongé par l'acide. Elle réprima un cri de douleur en se penchant pour ramasser sa robe posée dans un coin, dut s'appuyer au mur pour se relever tant la douleur était intense. Une sensation de déchirement en elle la poussa à se mordre les lèvres pour ne pas hurler – et quand elle vit le sang couler sur ses cuisses en enfilant la robe, elle garda la tête baissée. Elle ramassa la petite dague d'argent, ne put la ranger à sa place car elle n'avait pas remis son corset, et le tissu qui couvrait sa poitrine ne lui permettait pas de cacher l'arme. Se contenta de la serrer dans son poing jusqu'à ce que la lame entaille ses doigts.

Puis se dirigea vers la porte. Chaque pas la crucifiait. Elle avait la sensation qu'on lui passait une épée au travers du ventre. Elle sentait la tiédeur du sang couler le long de ses jambes. Mais ne s'arrêta pas. Ouvrit le battant. Sans répondre à Torben. Sans même le regarder. Plus vite il serait délivré de sa présence, mieux cela vaudrait pour lui. Si seulement ces foutus vampires pouvaient la bouffer et qu'elle libère le monde de sa présence empoisonnante. Femme perdue. Catin du diable. Fille d'Eve. Mauvaise. Perverse. Les larmes coulaient sans s'arrêter quand elle repensait à ces instants de délicieuse perdition. Damnation. Fuir ces lieux. Fuir sa honte.

Ce qu'elle fit, avançant vaille que vaille dans le corridor, les doigts crispés sur son arme. Les joues baignées de larmes. Le cœur malade de honte. Le corps ravagé. Et l'âme en perdition. Fuir tout ça. Fuir le dégoût. Fuir la luxure. Fuir la faiblesse. Fuir la tentation.

Fuir Torben. Pour toujours.
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 21 Nov - 20:08

    Seigneur... J'avais renoncé à cet équilibre précaire de mon âme. J'avais tout jeté aux orties, mes belles promesses, ma soit disant pureté de coeur. Tu parles. J'avais couché avec une autre femme. Pas pour assouvir des besoins purement physiques et psychologiques, mais simplement parce que je la désirais. Je la désirais non seulement en tant que femme et en tant que partenaire sexuelle, mais aussi en tant que ce qu'elle était au fond d'elle même. J'étais attiré par Andréa, et ça avait tout changé. Une vision de Jana apparut devant mes yeux. Elle pleurait silencieusement, juste devant moi. Des larmes coulaient sans un bruit le long de ses traits si beaux, si purs. Sa poitrine se soulevait rapidement, elle haletait de désespoir. Elle baissa la tête, se retourna et disparut. Mon âme était comme poignardée. Je me rendais compte que je pleurais comme un gamin, le visage enfoui dans mes mains. Je ne faisais plus du tout attention à Andréa. Je ne faisais plus du tout attention aux vampires. Je ne redoutais plus la mort. Je la souhaitais plus que jamais. Rejoindre Jana, et tout lui expliquer. Je le voulais si sincérement que j'en oubliais ma présence dans ces lieux, que j'en oubliais l'odeur du sexe et de la sueur. Je voulais me perdre, me perdre et tout arrêter. Je ne pouvais plus continuer comme ça.


    La position assise était la plus confortable. Je serrais les jambes, pour ne pas sentir la souffrance que je ressentais au niveau de mon entrejambe endolorie. Mes muscles étaient au repos, et mes maiuns furent bien vite baignées de larmes. De mémoire, je n'avais jamais vu d'homme pleurer aussi silencieusement. Je n'arrêtais pas d'imaginer sans cesse le visage de ma femme, trahie, désespérée, qui s'enfuyait et qui me tournait le dos. En parallèle, des flashs mémoriels de ce que je venais de faire entrecoupaient ces séquences déprimantes. J'avais pris goût à cette débauche, malgré moi, malgré l'amour que je portais au souvenir de ma femme disparue, et malgré ce fichu sang de vampire qui avait fait sauter toutes mes inhibitions, avec la même facilité qu'un char passe au travers d'un mur. Avant notre mariage, Jana avait pu tolérer certaines incartades, et elle même n'avait jamais été, dans notre prime jeunesse, un modèle de sérieux et de probité, loin de là. Mais mon retour de Tchtchénie et notre mariage avait changé la donne. Et j'avais à jamais taché la mémoire de mon épouse, qui était morte en m'appelant à l'aide. Je n'avais rien pu faire pour la sauver. Seigneur...


    Je la revoyais, hurlant mon nom alors que j'avais le regard trouble de celui qui vient d'être mis hors de combat. Je vis le vampire la prendre dans ses bras, et l'emmener en la brutalisant, passant au travers de la fenêtre du premier étage. Je n'avais rien pu faire pour la protéger, et alors que j'aurais pu faire en sorte de vivre le reste de ma vie avec les souvenirs chéris de nos instants de bonheur, j'avais gâché également tout cela. Je ne pouvais me le pardonner comme ça; ce que j'avais fait était trop grave. De petits bruits derrière moi me tirèrent de mes pensées. Je ne me retournais pas. Mais je crus entendre Andréa pleurer. Elle se rhabillait. Elle même regrettait également cet acte. Etais je si immonde comme homme? Ou était ce dû à ma propre réaction? Je n'en savais rien. Je ne connaissais pas grand chose d'Andréa; je savais juste qu'elle n'avait jamais eu de vie facile. Peut être notre coucherie sauvage et brutale l'avait ramenée à de mauvais souvenirs. Elle passa devant moi et ouvrit la porte. Je vis qu'elle ne portait rien d'autre que sa robe, et j'entraperçàus son visage baigné de larme, sa main sanguinolente serrant sa dague d'argent. Mon coeur ne fit qu'un bon. Je ne pouvais pas gâcher la vie d'une autre personne que la mienne et que celle de ma femme, c'eut été trop pour moi. Je me levais, et ne prenais pas la peine d'essuyer mon visage. Je craignais pour al vie d'Andréa plus que pour la mienne quand elle ouvrit la porte, et je tirais mon pistolet. Apparemment, il n'y avait personne. Avant qu'elle ne fasse quelque chose qu'elle regrette, je la tirais brutalement par la main, l'attirant de nouveau dans la pièce. Je figeais mon regard rougit par les larmes dans le sien, dans le même état. Je caressais de ma main sa jouen, et frottais le dessous de son oeil avec le pouce.



    | Ne pleures pas Andréa, ne te mets pas dans cet état à cause de moi. Ce que j'ai fait ce soir, je le regrette. Mais pas pour les raisons que tu croies. |


    En évoquant ces fameuses raisons, je sentis mon coeur s'emballer et je tressaillais, déviant mon regard pour m'éviter de pleurer de nouveau comme le gamin stupide que j'étais toujours resté. Je finissais par me reprendre, et je déglutissais avant de reprendre.


    | Je ne connais rien de ton histoire, et je sais que tu as eu des moments difficiles. On est tous comme ça, dans la section combattante de la HCV. Ils ne prennent que ceux qui n'ont plus rien à perdre. Mais saches que je ne te rejette pas. En d'autres occasions, nous aurions pu être de très bons amis, nous aurions pu être amants, peut être même plus. Mais moi, je ne peux pas. Je ne suis pas prêt. J'en serais à jamais incapable, je ... |


    Je m'interrompais et fermais les yeux pour contenir les larmes qui me montaient de nouveau aux yeux. Cela n'eut d'effet qu'à faire couler celles qui s'apprétaient à le faire. J'avais mal partout, et mon coeur saignait abondamment. Mon âme était oblitérée par la désillusion, et par l'amour déchirant que je portais à ma femme. Aujourd'hui plus que jamais, je regrettais son absence. Pourquoi Dieu me l'avait il enlevée? Je rouvrais les yeux, parlant plus doucement, comme pour faire part d'un terrible secret à Andréa. Ma voix se fit plus calme, moins hachée par la tristesse. Mais je pleurais toujours.


    | Il y a un peu plus d'un an, ma femme m'a été enlevée. Un vampire est venu chez nous. Je n'ai pas pu la défendre, ni la sauver. Depuis ce jour, j'ai juré que je mourrais face aux vampires, et que j'irais retrouver l'amour de ma vie dans la vie d'après. Nous avions juré d'être ensemble pour toujours que ce soit de ce côté ou de l'autre... Et j'ai couché avec toi ce soir. Ce n'est pas la première fois que je couche avec une femme depuis la mort de ma femme. Mais c'est la première fois que ça signifie quelque chose. Je te désire Andréa, et tu m'attires. Je me sens coupable pour ça. Ca n'a aucun rapport avec toi et ce n'est en rien ta faute. Je suis un mec ruiné, tu vois. Je suis brisé, et jamais je ne pourrais être normal. Je suis désolé de t'avoir fait du mal, ce soir. Saches que je ne regrette pas qu'on aie couché ensemble. Je regrette ma couardise, et je me dégoûte d'être parjure. Ne m'en veux pas, et ne t'en veux pas à toi même, s'il te plait... Viens là. |


    Individu brisé qui en prenait un autre dans ses bras. Nous nous étions cruellement rappelé à nos blessures, ce soir, et je voulais lui montrer que ce n'était pas sa faute. Je posais sa tête contre mon torse, et passait ma main derrière sa tête.


    | Pardonnes moi, d'accord? |
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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 21 Nov - 22:49

    Ça faisait tellement mal. Andréa n'aurait jamais pensé avoir à endurer une telle souffrance un jour. Encore, l'endolorissement de tout son corps était supportable, même si le filet de sang qui s'échappait de son intimité était inquiétant tant il la brûlait. Même si la collection de bleus et de bosses mettrait des jours à s'estomper. Même si elle boitait à moitié sur ses pieds nus, crucifiée par la douleur dans son bas-ventre. Ce n'était pas le mal-être physique le plus terrible. Non, ce qui était profondément pénible, angoissant, bouleversant, c'était le désespoir noir, insondable, infini, dans lequel son cœur et son âme avaient plongé. La certitude absolue de n'être rien de bien, rien de bon, juste une nuisance bonne à écraser. Un déchet. Un boulet. Une masse de chair et de sang déjà damnée, un être méprisable – et méprisé. Une femme maudite, perverse, dangereuse car elle mettait en danger les gens honnêtes et droits. Elle savait bien que Torben était loin d'être un saint, mais la vérité était là : c'était un soldat du Seigneur. Elle l'avait dévoyé. Perdu. Honteusement séduit et avili. Entraîné dans sa chute. Et ça, c'était trop pour Andréa. Trop pour son petit cœur de poupée, car malgré tout, malgré sa force et sa détermination, elle restait au fond d'elle cette adolescente au corps souillé. Cette écorchée vive qui s'était plongée dans l'alcool et la drogue pour oublier, cette malheureuse qui avait voulu effacer la toute première souillure sous l'infinie succession des suivantes. Cette enfant à l'âme brisée sous la honte et l'angoisse, cette petite fille grandie trop vite – cette poupée cassée qu'on ne pouvait pas réparer. Cette femme au cœur éparpillé en mille fragments, cette chasseuse à l'âme endurcie et à l'esprit froid. Une épave. Une ruine. Un débris abominable incapable de s'émouvoir, de ressentir, de s'impliquer. Le souvenir était toujours là. Indélébile. Traumatisant.

    Plus de confiance. Il l'avait piétinée, ce père qu'elle avait voulu aimer malgré tout, malgré l'indifférence et les injures. Ce père qu'elle avait voulu aimer et qu'il l'avait meurtrie, blessée, salie. Honteusement abusée et tordue. Pervertie. Plus de confiance. Plus d'amour, jamais. Aimer c'était souffrir. Aimer c'était pleurer. Aimer c'était se tromper soi-même et tendre le brandon pour allumer son propre bûcher. Accrocher soi-même la corde pour se pendre. Forger la lame qui servirait à s'ouvrir les veines. Aimer c'était trahir l'autre en lui imposant sa propre faiblesse. Aimer c'était enchaîner l'autre à soi en lui infligeant sa médiocrité et ses maléfices. Andréa ne se sentait pas autorisée à aimer. Elle la fille perdue, elle la catin du diable. Quel droit aurait-elle à ça ? L'amour c'était pour les pures, les chastes, les innocentes. Les anges de lumière. Elle n'était qu'une putain des ténèbres. Une camée. Toxico. Dépravée.

    Plus de confiance. Plus d'amour. Plus d'espoir – plus jamais d'espoir. Espérer c'était se leurrer et mentir à Dieu. Elle savait bien qu'elle n'en réchapperait pas. Qu'elle mourrait jeune, fauchée par ses démons, brûlée par le vice qui couvait en elle. Qu'elle ne trouverait aucune rédemption, jamais. Qu'elle était née pour attirer le mal chez les autres et qu'il en avait été ainsi toute sa vie. Elle avait poussé son père à la faute. Elle avait entraîné Torben dans sa chute. Elle était maudite. Pestiférée. Tout ce qu'elle touchait était perverti. Elle empoisonnait ceux qui la touchaient au moindre contact Insufflait le vice dans leur être. Leur ôtait petit à petit leurs chances d'aller au Paradis. Les condamnait à la damnation. Une faucheuse d'âmes. Voilà ce qu'elle était. Un agent du diable déguisé en femme. Fille d'Ève. Pécheresse. Pas d'espoir. Plus d'espoir. Jamais.

    Juste la perspective d'en finir. Pour de bon. Effacer son être de cette vie puisqu'elle ne pouvait effacer la souillure de son âme. Délivrer le monde du fardeau de son existence. Puis oublier. Les cauchemars. Revivre sans cesse cette nuit infâme à chaque fois qu'elle fermait les yeux. Un cliquetis dans son dos lui fit tourner la tête. Torben avait levé son arme – un instant, elle crut qu'il allait la viser. Pointer le canon de l'arme sur elle, et tirer. La délivrer. Un instant Andréa pensa qu'il avait compris et qu'il l'avait prise en pitié. Mais non. Peine perdue. Espoir vain. Elle avait bien compris qu'il était inutile d'espérer et que rien ne lui serait jamais accordé à cause de ses péchés. Pourquoi fallait-il que ce soit si difficile ? Que ce soit précisément Torben qui ait à souffrir de son maléfice ? Que ce soit lui parmi tous les autres, lui et son âme blessée, lui et ses souffrances qu'elle n'avait fait que raviver ? Que ce soit lui qui ait à souffrir du poison qu'elle distillait ?

    Il ne tira pas. Il attrapa sa main, celle qui ne tenait pas la dague, la tira à nouveau dans la pièce qu'elle venait de quitter. Allait-il la frapper ? L'accuser ? La tuer pour lui faire payer son affront ? Non. Il ferma la porte, posa son arme sur la commode. Planta ses yeux dans les siens. Ô Dieu. Fais que je ne sois pas la cause de ces larmes que je vois sur son visage. Dieu tout puissant. Jésus son fils tant aimé. Saint-Esprit. Anges de la Création. Ne me laissez pas lui faire du mal. Il ne le mérite pas. Il a tant souffert, déjà. Ne me faites pas ajouter d'autres peines à celles qu'il porte déjà. Ne me faites pas alourdir le fardeau qu'il endure. Ayez pitié, Seigneur. Ne faites pas de moi l'instrument avec lequel vous le briserez... Andréa ne pouvait faire autre chose qu'adresser son ardente supplique au ciel, de toute son âme dévoyée, sans pouvoir détacher les yeux des larmes qui avaient coulé sur le visage de Torben. Il émanait de tout son être une telle détresse qu'elle en fut suffoquée. Il avait vraiment souffert de ce qu'ils avaient fait. De ce qu'elle lui avait fait faire. Dieu tout-puissant... La vague de remords fut d'autant plus amère qu'une part d'elle-même ne regrettait pas. La communion de leurs corps qui s'accordaient si bien. L'abandon total dans ses bras. Le don qu'elle lui avait fait de toute sa personne. C'avait été magique. Inattendu. Et malgré les brumes de la drogue, elle s'en souvenait. Pourquoi, pourquoi fallait-il que ce soit mal ! Pourquoi !

    La violence de sa peine et de sa douleur contrastèrent totalement avec la douceur de la main du soldat lorsqu'il la posa sur sa joue, épousant les marques que ses doigts y avaient laissée quelques minutes plus tôt. Suffoquée par ce geste totalement inattendu, Andréa ne put rien faire d'autre qu'écouter de toutes ses oreilles, le cœur battant à tout rompre, lorsqu'il lui tâcha d'alléger la culpabilité qu'elle portait. Mais que racontait-il ? Il pensait qu'ils auraient pu être amis. Voire amants. Voire... plus. C'était quoi, plus ? Était-ce possible ? Qu'il l'ait envisagé ? Qu'elle se soit montrée suffisamment retorse pour que cette idée lui traverse son esprit, pour qu'il soit attiré par une catin empoisonnée comme elle ? Dieu, tu as de bien sombres jeux – pourquoi donc nous torturer tous les deux ? Il pleure. Ô Dieu de miséricorde, regarde cet homme fort, ce soldat de ton Nom, et vois, vois : vois. Il pleure. Ô Dieu tout-puissant, maître des nuées. Pourquoi le briser ? Pourquoi, pourquoi vous acharner sur lui ? Punis-moi, torture-moi, fais-moi expier mes péchés. Mais ne le prends pas en courroux. Ne lui fais pas porter cette croix. Il pleure...

    Jamais Andréa n'avait vu un homme pleurer avec tant de dignité. Tant de peine. D'une tristesse si profonde qu'elle le consumait visiblement tout entier. Et c'est le cœur serré qu'elle entendit son histoire. Comprit la valeur de ce qu'il avait perdu. La détresse, la solitude. Le chagrin. Un deuil si inhumain qu'il en portait encore les stigmates. Et elle, qu'avait-elle fait ? Elle l'avait rendu parjure. Elle avait été l'instrument de sa déchéance, de sa perte. De sa chute. Pauvre épouse éplorée. Pour elle aussi le cœur d'Andréa saignait. Pauvre créature fauchée en pleine jeunesse – pauvre femme, pauvre sœur humaine qu'elle faisait souffrir aussi. Quelle abomination elle avait commise ce soir...

    Rien n'aurait pu la préparer à ce qu'il fit ensuite. Qui aurait pu prévoir qu'il allait la prendre dans ses bras et la serrer contre lui, en lui demandant pardon ? Ce qui restait du cœur d'Andréa se brisa net et un torrent de larmes brûlantes monta jusqu'à ses paupières, débordant dans un fleuve irrépressible qui s'en alla mouiller le cou du soldat alors qu'elle y enfouissait son visage, agrippant des deux mains ses épaules. La dague était tombée par terre dans un bruit métallique étouffé par le tapis. Elle sentait autour d'elle la vigueur des bras de Torben et c'était atroce – elle savait qu'elle ne méritait pas ce réconfort, cette chaleur humaine, ce pardon accordé sans même être demandé. Le sang coulait toujours entre ses jambes, son corps l'élançait toujours, elle avait toujours aussi honte – mais Torben lui apportait un réconfort moral et c'était terriblement immérité.

    Andréa déglutit péniblement. Dégagea son visage. Leva les yeux vers les siens. Lâcha ses épaules pour poser les mains de chaque côté de son visage, essuyant la trace des larmes qu'il avait versées. Il avait l'air désespéré, terriblement triste, et plein de remords. Charge à elle de lui faire comprendre ce qui s'était vraiment passé ce soir.

    « C'était ma faute, Torben. Depuis toujours, c'est ma faute. Je suis un enfant du démon, une fille perdue, une malédiction. Je pervertis tout ce que je touche. Si mon père m'a violée, c'est à cause de moi. Si je suis tombée dans la drogue, dans la bouteille, et que j'ai dû vendre mon corps, c'est à cause de moi. Si tu as trahi ta parole ce soir, c'est encore à cause de moi. Tu ne comprends pas, Torben ? Je suis sale. Impure. Je détruis tous ceux qui m'approchent. Je ne veux pas te détruire. »

    Mais les mots que son esprit avait préparés ne sortirent pas. Ils ne résonnèrent que dans son esprit. Ce qui sortit fut bien différent. La voix s'étrangla dans sa gorge. Souillure. Aimer c'était blesser. Anges de la Création. Ne me laissez pas lui faire du mal. Toujours cramponnée au visage de Torben, la chasseuse rassembla son courage. Il allait lui en falloir pour faire ce qui devait être fait.

    « Tu dis que tu n'es pas prêt. Que tu ne le seras jamais. Mais moi non plus, Torben. Aimer, c'est nul. Je suis peut-être faible, mais pas débile. L'amour, c'est ridicule. Je veux pas être ton amante. Je veux pas être ton amie. J'en ai rien à cirer de toi. Regarde un peu dans quel état tu m'as mise. J'avais juré de plus jamais céder. Si je l'ai fait, si j'ai lâché prise, c'est ta faute. Si je t'ai fait trahir ta femme adorée, c'est parce tu le voulais. Tu l'as dit. C'est ta faute autant que la mienne. Regarde-toi. Alcoolique. Ivrogne. T'es un déchet, un raté. J'ai pas besoin de toi dans ma vie. Si je veux m'en sortir, j'ai besoin d'un homme. D'un vrai – quelqu'un qui assume. Qui sait se montrer fort au lieu de céder. T'es pas comme ça. T'es qu'un pauvre type qui est incapable de comprendre qu'il sert à rien. Tu sais pourquoi je pleure ? Parce que je me suis abaissée à ton niveau. Parce que tu m'as salie. Tu m'as souillée, pauvre débile. Je te le pardonnerai jamais. Maintenant, on va sortir de ce trou à rats. Et quand on sera dehors, tu disparais de ma vie. Je veux plus te voir. Tu m'as fait assez de mal comme ça. »

    Et elle le lâcha. Recula. Marcha sur la porte. L'ouvrit et sortit sans un regard en arrière. Ne se préoccupa pas de voir l'effet de ses paroles. Elle savait qu'elles avaient porté, et alors qu'elle marchait dans ce couloir désert, des larmes désespérées coulaient à l'intérieur, et son âme hurlait entre les murs de son être.

    Souillure. Aimer c'était blesser. Anges de la Création. Ne me laissez pas lui faire du mal. Mais il fallait le blesser. L'humilier. Le vexer. Irrémédiablement. Le détacher d'elle. Le forcer à s'éloigner. A l'oublier. A rester fidèle à son serment. A rester un homme de droit et un bon soldat. Elle devait provoquer la rupture. Heureusement que son cœur de poupée était déjà cassé. Elle se sentait morte à l'intérieur. Glacée par ces paroles qu'elle avait dites. Souillure il y avait eu. Loin, très loin dans son passé. Mais cette souillure, Torben l'avait lavée. Il l'avait rendue à son être de femme. Lui avait fait oublier. Lui avait montré ce qu'on gagnait à s'abandonner. Aimer c'était blesser. Mais il n'avait pas hésité à vouloir lui offrir ce réconfort. Cette consolation. De savoir que si ça avait été différent, il aurait pu l'aimer. L'aimer, elle. Avec ses défauts et ses blessures, avec ses démons et ses hantises. Aimer c'était blesser mais son cœur gelé avait décidé pour elle, dans tous ces moments où elle l'avait côtoyé, où elle avait lu la faille dans ses yeux, la douleur sourde d'une âme en peine qui émanait de ses gestes. Son cœur noyé dans le désespoir et la solitude avait décidé pour elle ce soir, dans les paroles prononcées par Torben, dans la douceur de sa main sur sa joue meurtrie, dans la sincérité de ses prunelles. Aimer c'était blesser, mais son cœur avait décidé pour elle qu'il voulait aimer Torben. Anges de la Création. Ne me laissez pas lui faire du mal. Aidez-moi à le détacher maintenant, avant qu'il ne se passe autre chose qui nous lierait pour de bon. Je ne veux pas l'entraîner dans ma chute. Je veux qu'il soit sauvé. Que la Grâce du Seigneur l'enveloppe dans Sa lumière. Ô Dieu, je veux qu'il soit sauvé. Que je sois damnée si l'un de nous deux doit payer. Je porterai ma croix, et je porterai la sienne. Peu m'importe la douleur. Je n'ai pas peur de souffrir. Anges de la Création. Ne me laissez pas lui faire du mal. Ne me laissez pas le damner. J'expierai ses fautes et les miennes, je paierai mes dettes et les siennes. Reportez sur moi les coups que vous vouliez lui infliger. Je veux qu'il soit sauvé. Je ne veux plus jamais qu'il pleure.

    Ô Dieu. Je l'aime.

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MessageSujet: Re: I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé]   I Could Have Danced All Night [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 21 Nov - 23:55

    Je m'abandonnais à nouveau à Andréa. Mais si c'était mon corps qui s'était abandonné au sien un peu plus tôt dans la soirée, c'était désormais mon âme toute entière qui exprimait sa détresse contre celle de la jeune femme, en aussi mauvais état que moi. Vie compliquée, turpitudes du destin. Je n'aurais jamais imaginé vivre pareille chose avec Andréa. Cette soirée avait été une succession ininterrompue d'évènements totalement imprévus. Tout d'abord, ma présence ici, qui s'était décidée au pied levé. Puis, la rencontre avec Andréa. La première dispute n'avait pas été le fruit du hasard quant à elle, et il me semblait clair et net que je ne pouvais pas dire que je ne l'avais pas prise pour une incompétente au tout départ. Puis, j'avais dû tuer un vampire. Et aller sauver la peau à ma camarade. Le sang de vampire, et la fornication. Telles avaient été les récompenses à notre loyauté envers l'Eglise et son Seigneur. Je ne pouvais pas non plus prétendre que la satisfaction que j'avais ressentie durant cette étreinte bestiale, sauvage et dangereuse, ne m'avait pas plu. J'avais adoré me damner de cette façon. Mais voilà. J'étais d'un naturel sans doute fragile. Accordant beaucoup de place à la parole donnée, je m'étais trahit moi même, et la mémoire de mon épouse. Beaucoup de choses s'étaient déroulées ce soir, j'aurais besoin de temps. Pour me reposer, mais aussi pour me reconstruire. Mon être semblait avoir été oblitéré par tout ce chambardement, et je ne savais plus vraiment qui j'étais, ni ce que je faisais.


    Alors, je sentais deux mains fragiles, mais pourtant dotées d'une grande force, se poser sur mes joues. J'ouvrais les yeux, et vit le regard d'Andréa. Elle me captiva du regard, je ne pouvais plus me détacher du sien. Une compréhension réciproque semblait être à l'oeuvre. Je ne savais pas ce que c'était. Peut être nos passés dramatiques qui s'entremêlaient. Je n'avais pas mentit en disant que l'Eglise choisissait avec soin ses combattants. Ni famille, ni amis. Des sociopathes en puissance, capables de tuer sans vergogne, et sans se poser de question. Thomas, même en étant fiancé, était sociopathe à sa manière. Il construisait ses relations sociales pour mieux les détruire. Radanti et moi semblions être des exceptions aux yeux du français, mais il n'y avait pas de doutes. Même lui, le plus respectable des fantassins du seigneur était un tueur sans pitié, capable de la plus grande cruauté et de la plus grande sévérité envers nos ennemis. Pourtant, je voyais une terrible compassion dans le regard d'Andréa. Des sentiments confus mais que je partageais certainement. La haine, l'amour, la déception, le désespoir. Tout cela nous était tellement commun... Elle essuya mes larmes, avant de me parler.


    Elle me raconta que c'était sa faute. Je n'eus pas le courage de l'interrompre. Elle parlait d'elle avec des termes si peu élogieux... Elle se détestait vraiment, elle se haissait en tant que personne. Je ne pouvais pas l'admettre, et cela me fendit l'âme un peu plus. J'avais beau être un tueur et un tortionnaire en puissance, je n'avais rien d'un enfant de coeur. Pourtant, je ne supportais pas pareil désespoir chez ceux qui n'étaient pas mes ennemis. Elle me brisa l'âme encore et encore, me débitant les horreurs qui avaient jalonné sa vie. Alors, je me sentais bien pathétique de ce que j'avais moi même vécut, et qui m'avait pourtant détruit. Un père outrageur, prostitution, alcoolisme, dépendance à la drogue... Elle se rendait responsable de tous les maux, y compris du mien. J'ouvrais la bouche en sachant que je ne pourrais probablement pas m'expliquer comme je le voudrais.



    | Non, ce n'est pas ta... |


    Je fus coupé, comme je m'y attendais. Elle continua de me parler, prolongeant cette étreinte et cette proximité. Effectivement, je n'étais pas prêt. Je me forçais à ne pas baisser les yeux; je ne devais pas avoir honte de l'amour que je continuais de porter à ma défunte épouse. Elle me confia qu'elle aussi n'était pas prête. Je compatissais, mais je relevais les yeux lorsqu'elle me dit qu'elle n'était pas débile. Je sentais que quelque chose de monstrueux se préparait, et mon ventre se noua douloureusement d'appréhension. Elle ne voulait pas être mon amante, soit, mais je reçu comme une terrible gifle dans la figure quand elle me dit qu'elle ne voulait pas même être mon amie. Rien à cirer de moi? Mes larmes se stoppèrent et j'étais choqué des propos que la jeune femme tenait désormais. J'avais vu juste au début de la soirée. Elle n'avait aucune compassion pour moi. Elle n'avait même pas pitié. Elle abhorrait ce que j'étais et ce que je représentais. Andréa me rendit responsable de ce qui était arrivé ce soir. J'entrouvrais la bouche, sans être capable du moindre son. Blessé et abattu par mes souvenirs, Andréa ne faisait qu'achever un blessé à terre, et de piétiner ses restes en crachant dessus. Pire, elle me blessa définitivement en me disant que si j'avais blessé ma femme, c'est que je le voulais vraiment. Une larme, la dernière, coula du coin de mes yeux. Elle avait raison. Je n'étais qu'un salaud, un enfoiré de première.... Jana... Mon dieu, qu'est ce que j'avais fait? Je voulais lâcher prise, m'enfuir, me perdre dans la nuit. Je n'avais pas de pulsion suicidaire bien que parfois auto destructrices, mais je ne les ressentais pas. J'étais dans un état de désespoir si conséquent que je ne souhaitais qu'une seule chose. La déroute du corps, en parallèle de celle de l'esprit.


    Jana... Ma femme se riait de moi désormais, d'un air un peu hystérique, m'accablant de tous les maux. Elle m'insultait, me rabaissait. La véritable Jana ne se serait jamais comportée ainsi, mais mon humeur modelait ma folie, et je ne pouvais rien faire contre les images qui se bousculaient dans mon esprit. Andréa m'insulta encore, d'ivrogne, de déchet, de raté. Je ne trouvais aucun argument pour me défendre. Elle avait raison. La seule promesse réellement importante que j'avais fait de ma vie, je n'avais pas su la tenir. Elle continua à m'accabler, pauvre type, inutile, lavette, toutes les insultes étaient bonnes. Je ne parvenais pas à établir la moindre défense. C'est tout ce que je méritais après ce soir. Je ne voulais plus subir ça, et je ne voulais plus être aussi faible, aussi puéril. Je l'avais salie comme elle le disait si bien. Dans ma tête, Jana pleurait et hurlait après moi, m'insultant de traître, de parjure, que je lui brisais le coeur. Elle était violemment déchirée par ma trahison, et je crus que j'allais en mourir de tristesse dans l'instant. Mais non. Jamais la mort ne daignait se déplacer pour moi. La souffrance, bien réelle, que je ressentais au niveau de mon coeur, était trop terrible pour être supportée. Andréa finit sa violente diatribe à mon encontre. Je restais interdit, sans voix par rapport à ce qu'il venait de se passer. Non content d'avoir foulé du pied un homme à terre, la jeune femme m'avait aussi balancé à la figure toute l'affection que je lui portais. J'étais blessé de partout, ne savais plus où donner de la tête. Elle me lâcha, recula et sortit. Je restais immobile. Longtemps, je restais immobile. Je restais profondément choqué de ce qu'il se passait.


    Je me voyais dans ma tête, dans mon esprit, approcher Jana. Elle se débattait, elle appelait à l'aide contre moi. Elle pleurait et me frappait en se débattant. Elle ne voulait pas venir avec moi. Elle ne me le pardonnerait jamais. Elle me jeta à la tête tous nos projets, toutes nos promesses. Elle était mieux sans moi, là où elle était. Pourtant, je ne comptais pas abandonner. J'avais fauté. Mais je me reprenais. J'étais plus fort que les sombres idées qui me venaient à l'esprit. J'avais fauté, mais Jana, la vraie, pas celle que fabriquait mon esprit, me pardonnerait, quand je la retrouverais. Elle m'aimait, et je l'aimais encore, de toute mon âme meurtrie et saignée à blanc. Je l'aimais plus que tout. Andréa m'avait ouvert les yeux. Je ne pourrais plus jamais nourrir d'amour mortel, le mien se trouvait dans les limbes, et je n'aurais de cesse de tout faire pour la retrouver. Jana... Andréa avait raison. Je nétais qu'un déchet. Je ne pouvais plus vivre l'amour avec une femme. Pour la simple raison que je ressentais déjà de l'amour, je n'avais plus de place pour quiconque. En pensant à Andréa, je ne ressentais plus qu'une sourde colère teintée de contradictions, mais je n'en avais que faire. Elle ne voulait pas me voir, grand bien lui en fasse. Je bougeais. Mon corps vivait toujours. Tant qu'il y avait de la vie, il y avait de l'espoir. J'avais encore mon corps, j'avais Dieu, et j'avais mon arme. Rien ne pourrait m'arrêter. Et si la mort me prenait, je serais enfin délivré de cette vie misérable, et je rejoindrais l'être tant aimé. Je reculais d'un pas. Je reprenais conscience des lieux et de la situation. Je tendais mon arme devant moi. Outil de mort. Je l'armais, éjectant une douille et réarmant l'engin. Je ramassais la dague d'Andréa. Pour pouvoir sortir en vie, elle devra peut être être armée. Et je ne pouvais pas me permettre de laisser des traces derrière nous, qui disait armes en argent et tueurs entraînés disait organisation... Je devais en finir avec les traces. Pour cela, rien de plus simple. Je me dirigeais vers l'entrée de la pièce. Il ne me fallut pas plus de deux minutes pour court circuiter le câblage principal d'alimentation du bâtiment. Des étincelles jaillirent, le feu se propagea et l'étage s'éveilla, les gens hurlèrent. Merci l'armée, j'ai appris beaucoup de choses. Le système était encore sous tension, et le feu serait bien alimenté. Tout cela n'allait pas tarder à péter. Froid, détaché, j'étais devenu en apparence un tueur silencieux. D'un pas rapide, je sortais de la pièce. Je rejoignais Andréa, que j'empoignais sans ménagement. Je lui pris la main et la força à l'ouvrir, pour lui déposer sa dague sanguinolente. Je la regardais dans les yeux d'un air dur. Ma carapace s'était endurcie, repli automatique sur moi même. On ne me reprendrait plus à me lier aux gens; désormais, seul comptait le travail, et Jana.



    | Ne laisses pas de traces derrière toi. Je ne serais pas toujours là pour t'empêcher de te faire tuer. |


    Puis, je remontais les escaliers, l'abandonnant là. La diversion serait suffisante. Pleine de ressources, Andréa s'en sortirait, je le savais. Je ne l'avais pas laissée sans rien. Mon entrejambe et mes muscles me faisaient souffrir, mais ma volonté était trempée d'acier. Je mourrais quand viendrait l'heure, et je mourrais en paix. Mais en attendant ce jour de délivrance, j'accomplirais la mission. En haut, c'était la panique. Certains vampires s'enfuyaient en tout sens alors que le feu se déclenchait de partout où les appareils électriques étaient branchés. L'éclairage explosa et les étincelles mirent le feu aux escaliers, aux tapis et aux tapisseries. Du coin de l'oeil, je vis Andréa profiter de l'occasion pour s'enfuir. Je repérais la prostituée que j'avais amené avec moi. Elle s'était amusée avec un vampire, apparemment. Je la saisissais par le bras alors qu'elle pleurait de panique, et je la tirais dehors. Nous roulâmes pendant longtemps sans décrocher un mot, les traces de l'assassinat étant purgées dans le feu que j'avais déclenché. Je repensais à cette soirée tout le trajet, et quand je rentrais à l'hotel Saint Edward, je m'enfermais dans ma chambre. Je débouchais la bouteille de whisky et la portais à mes lèvres. Je piochais dans la poche intérieure de ma veste, celle contre mon coeur, et en tirait une photo. Jana et moi, le jour de notre mariage. Elle souriait, heureuse et épanouie. Mon coeur se tordit violemment, et je caressais son visage du bout des doigts. Je souriais à l'évocation de ce souvenir.



    Pardonne moi, Jana... De ce côté ou de l'autre, nous serons ensemble, pour l'éternité.
Torben Badenov

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